<p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i><span arial="" style="font-family:">Par R&eacute;mi Baudou&iuml;, Professeur au D&eacute;partement de Science politique et Relations Internationales de la Facult&eacute; des Sciences de la Soci&eacute;t&eacute; de l&rsquo;Universit&eacute; de Gen&egrave;ve et Directeur du laboratoire InCite et Manel Kabouche, architecte et urbaniste. Docteure de l&rsquo;Institut d&rsquo;Urbanisme de Grenoble.</span></i></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">L&rsquo;histoire des villes est aussi celle de l&rsquo;&eacute;volution de leur s&eacute;curit&eacute; qui a pris jusqu&rsquo;au d&eacute;but du XX<sup>e</sup> si&egrave;cle la forme de murs et murailles afin de les prot&eacute;ger des menaces ext&eacute;rieures. Les mutations de la ville industrielle en ville post-fordienne sont &agrave; l&rsquo;origine de nouvelles menaces dont les tragiques attentats du 11 septembre 2001 ont r&eacute;v&eacute;l&eacute; l&rsquo;importance. &Agrave; partir de ce tournant majeur, l&rsquo;&eacute;laboration de nouvelles politiques de s&eacute;curit&eacute; urbaine aboutit &agrave; l&rsquo;&eacute;dification de nouveaux murs dans la ville dont les caract&eacute;ristiques morphologiques sont in&eacute;dites. &Agrave; la mat&eacute;rialit&eacute; et la verticalit&eacute; du mur issu de la R&eacute;volution industrielle s&rsquo;opposent des murs banalis&eacute;s du point de vue constructif ou encore des murs associant mat&eacute;rialit&eacute; et virtualit&eacute;.&nbsp; </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Depuis l&rsquo;antiquit&eacute;, la ville s&rsquo;est d&eacute;finie par la muraille qui l&rsquo;entourait afin de la prot&eacute;ger des menaces possibles d&rsquo;invasion, de pillage et de destruction. Si les fortifications offraient les conditions de la s&eacute;curit&eacute;, elles n&rsquo;en participaient pas moins de la d&eacute;limitation et de la distinction physique et formelle n&eacute;cessaire entre espace urbain et campagne, entre espace marchand du n&eacute;goce et espace de production rurale, entre un territoire libre aux mains d&rsquo;une &eacute;lite bourgeoise et un espace assujetti aux logiques d&rsquo;imposition du seigneur f&eacute;odal. C&rsquo;est par la cons&eacute;cration des portes dans la muraille que la r&eacute;gulation entre l&rsquo;urbain et la campagne fut assum&eacute;e pendant des si&egrave;cles. Le m&eacute;di&eacute;viste Henri Pirenne a montr&eacute; comment les mutations socio-&eacute;conomiques ont transform&eacute; en profondeur les morphologies des villes, leurs croissances ou d&eacute;croissances mais aussi leurs d&eacute;limitations selon les conjonctures<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[1]</span></span></span></span></span></a>. </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Les historiens de l&rsquo;urbanisme se sont commun&eacute;ment accord&eacute;s &agrave; reconna&icirc;tre quatre phases dans la construction des villes&nbsp;; la cit&eacute; antique gr&eacute;co-romaine prot&eacute;g&eacute;e derri&egrave;re ses fortifications d&eacute;fensives&nbsp;; la ville du Moyen-&Acirc;ge ceintur&eacute;e par ses murs mais eux-m&ecirc;mes sujets &agrave; d&rsquo;importantes variations d&rsquo;extension ou de repli selon la prosp&eacute;rit&eacute; ou les crises et catastrophes survenues ; la ville moderne des Lumi&egrave;res acquise &agrave; l&rsquo;ouverture au-del&agrave; m&ecirc;me du maintien du carcan des murs du syst&egrave;me royal&nbsp;; la ville contemporaine marqu&eacute;e au tournant des XIX-XX<sup>e</sup> si&egrave;cles, par l&rsquo;arasement des fortifications historiques et la construction de son &eacute;talement au-del&agrave; de son p&eacute;rim&egrave;tre historique<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[2]</span></span></span></span></span></a>. Cette derni&egrave;re phase fut longtemps interpr&eacute;t&eacute;e comme la condition &eacute;l&eacute;mentaire de l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; la libert&eacute; d&rsquo;&ecirc;tre, de penser et de se d&eacute;placer. L&rsquo;&eacute;mergence dans les ann&eacute;es 1960 du structuralisme et du marxisme a remis en cause cette interpr&eacute;tation. En d&eacute;crivant l&rsquo;hospice g&eacute;n&eacute;ral et la prison moderne comme lieu de contr&ocirc;le des corps dans l&rsquo;espace afin de r&eacute;primer toute forme de d&eacute;viance sociale et individuelle, Michel Foucault a d&eacute;montr&eacute; que de nouveaux murs pouvaient s&rsquo;&eacute;riger dans la ville pourtant d&eacute;livr&eacute;e de ses murailles ancestrales<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[3]</span></span></span></span></span></a>. Le concept de &laquo; ville disciplinaire &raquo; fut forg&eacute;<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[4]</span></span></span></span></span></a>. Il fit l&rsquo;objet d&rsquo;importantes analyses notamment pour&nbsp; comprendre l&rsquo;&eacute;volution des villes ouvertes de la r&eacute;volution industrielle que l&rsquo;on peut qualifier de villes fordistes par r&eacute;f&eacute;rence au mod&egrave;le industriel de rationalisation et d&rsquo;organisation scientifique du travail d&eacute;ploy&eacute; par le constructeur am&eacute;ricain Henry Ford dans ses usines de D&eacute;troit. C&rsquo;est autour des centres d&rsquo;exploitation des&nbsp; ressources et de la construction des ateliers et usines que les chevaliers d&rsquo;industrie se sont &eacute;vertu&eacute;s &agrave; &eacute;difier des logements et des cit&eacute;s d&rsquo;habitation afin de s&eacute;dentariser la main-d&rsquo;&oelig;uvre &agrave; des fins productives dans une logique de distanciation sociale et spatiale destin&eacute;e &agrave; les pr&eacute;munir de toute id&eacute;ologie marxiste et r&eacute;volutionnaire<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[5]</span></span></span></span></span></a>.&nbsp; </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Nous souhaitons r&eacute;interroger la pertinence de l&rsquo;analyse foucaldienne qui a t&eacute;moign&eacute; que l&rsquo;&eacute;talement de la ville fordienne au-del&agrave; de son mur d&rsquo;enceinte promptement abattu, a seulement transf&eacute;r&eacute; de l&rsquo;ext&eacute;rieur vers l&rsquo;int&eacute;rieur les dispositifs de s&eacute;paration et de contr&ocirc;le des individus dans le territoire. Notre r&eacute;flexion prend sens dans le cadre de la mutation &agrave; partir du milieu des ann&eacute;es 1970 de la ville fordienne en ville post-fordienne. &Agrave; la diff&eacute;rence de la premi&egrave;re, la ville occidentale d&rsquo;aujourd&rsquo;hui se caract&eacute;rise par l&rsquo;effacement du mod&egrave;le de la grande industrie et du syst&egrave;me productiviste du secteur secondaire au profit du d&eacute;ploiement de la tertiairisation de ses activit&eacute;s &agrave; m&ecirc;me de r&eacute;pondre aux nouveaux enjeux de la division internationale des t&acirc;ches dans les processus de production. &Agrave; l&rsquo;activit&eacute; industrielle externalis&eacute;e se substitue la mise en place de dispositifs souples et &eacute;volutifs permettant le d&eacute;ploiement de services dans les domaines de l&rsquo;innovation technologique, de la recherche scientifique et de l&rsquo;&eacute;change d&rsquo;informations entre entreprises. La ville post-fordienne existe d&rsquo;abord par la nature, la densit&eacute; et la richesse des r&eacute;seaux r&eacute;els et virtuels qu&rsquo;elle offre comme supports d&rsquo;&eacute;changes de donn&eacute;es, de savoir-faire et de modalit&eacute;s d&rsquo;impulsion de l&rsquo;innovation, de management et marketing. En assumant la mutation d&rsquo;un mod&egrave;le industriel et de la taylorisation &agrave; un mod&egrave;le post-fordien de la tertiairisation et de services, la ville d&rsquo;aujourd&rsquo;hui, par la densit&eacute; et le maillage des r&eacute;seaux n&eacute;cessaires &agrave; son d&eacute;veloppement, est soumise &agrave; des d&eacute;fis s&eacute;curitaires qui, bien que nouveaux, n&rsquo;en apparaissent pas moins &agrave; la fois proroger et faire &eacute;voluer les anciens dispositifs de s&eacute;paration &eacute;tablis sur le principe de la segmentation des territoires urbains. </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">De notables distinctions s&rsquo;observent toutefois aujourd&rsquo;hui entre les dispositifs de s&eacute;curisation des villes de ceux en cours de d&eacute;ploiement aux fronti&egrave;res entre &Eacute;tats nations. &Agrave; l&rsquo;inverse des nouveaux murs frontaliers<a href="#_ftn6" name="_ftnref6" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[6]</span></span></span></span></span></a> programm&eacute;s pour limiter l&rsquo;afflux de migrants sans papiers, les syst&egrave;mes de cl&ocirc;ture qui se constituent aujourd&rsquo;hui dans les villes post-fordiennes n&rsquo;opposent pas n&eacute;cessairement, visible &agrave; invisible et mat&eacute;rialit&eacute; &agrave; immat&eacute;rialit&eacute;<a href="#_ftn7" name="_ftnref7" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[7]</span></span></span></span></span></a>. Certains types de s&eacute;parations n&rsquo;ont gu&egrave;re besoin de justifier une pr&eacute;sence mat&eacute;rielle pour signifier l&rsquo;impossibilit&eacute; du franchissement, d&rsquo;autres pourraient exister de mani&egrave;re plus virtuelle pour &ecirc;tre pleinement efficaces. &Agrave; la diff&eacute;rence des murs &eacute;rig&eacute;s par le pass&eacute;, dont la d&eacute;limitation physique de la &laquo;&nbsp;verticalit&eacute;&nbsp;&raquo; permettait d&rsquo;assurer une diff&eacute;renciation entre int&eacute;rieur et ext&eacute;rieur, les murs d&rsquo;aujourd&rsquo;hui s&rsquo;&eacute;rigent en instruments de la &laquo;&nbsp;profondeur&nbsp;&raquo; &agrave; m&ecirc;me de contr&ocirc;ler un territoire urbain dans ses plis et &eacute;paisseurs<a href="#_ftn8" name="_ftnref8" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[8]</span></span></span></span></span></a>. Il existerait donc un <i>continuum </i>de barri&egrave;res et murs imbriqu&eacute;s dans l&rsquo;espace urbain dans une logique de juxtaposition, d&rsquo;embo&icirc;tement et de superposition. Dans la mesure o&ugrave; la ville &nbsp;resterait &laquo;&nbsp; le dernier maquis o&ugrave; peuvent op&eacute;rer dans une relative impunit&eacute; des gu&eacute;rilleros modernes &raquo;<a href="#_ftn9" name="_ftnref9" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[9]</span></span></span></span></span></a>, nulle raison &agrave; ne pas voir s&rsquo;&eacute;riger toujours plus de nouveaux murs. </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Notre analyse sera conduite en deux parties. La premi&egrave;re t&eacute;moignera de l&rsquo;&eacute;volution des concepts d&rsquo;ins&eacute;curit&eacute; et de s&eacute;curisation dans le cadre de la ville post-fordienne notamment autour de la rupture majeure des attentats du 11 septembre 2001. La seconde portera sur les diff&eacute;rents types de murs que la ville post-fordienne rec&egrave;le aujourd&rsquo;hui. </span></span></span></span></p> <h2>Nouvelles ins&eacute;curit&eacute;s des villes post-fordiennes et renouveau du paradigme s&eacute;curitaire</h2> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">La ville a historiquement exist&eacute; comme territoire exog&egrave;ne &agrave; son environnement. C&rsquo;est en ce sens que les murs de la ville ont &eacute;t&eacute; d&eacute;terminants pour penser son bien-&ecirc;tre. Le barbare, du point de vue &eacute;tymologique, repr&eacute;sente la figure de celui qui n&rsquo;appartient pas, ni par sa langue ni par ses m&oelig;urs et coutumes, &agrave; l&rsquo;univers &eacute;clair&eacute; de la civilisation urbaine. Les romains qualifiaient de <i>barbarus</i> l&rsquo;ensemble des peuples qu&rsquo;ils maintenaient aux marges de l&rsquo;Empire. Ce fut notamment le cas des tribus nomades repouss&eacute;es derri&egrave;re la construction du <i>limes</i> africain<a href="#_ftn10" name="_ftnref10" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[10]</span></span></span></span></span></a>. La menace venant prioritairement de l&rsquo;ext&eacute;rieur, les &eacute;diles ont consacr&eacute; leurs efforts &agrave; l&rsquo;&eacute;dification de la muraille et de son enceinte. Sa restauration continue, sa modernisation et son d&eacute;placement pour tenir compte des progr&egrave;s des Arts de la guerre ont relev&eacute; d&rsquo;une mission vitale pour la survie des habitants et de leur syst&egrave;me politique et culturel. </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">La construction de la ville hors les murs &agrave; partir de la seconde moiti&eacute; du XIX<sup>e</sup> si&egrave;cle et la constitution d&rsquo;un <i>Welfare State</i> ont berc&eacute; dans l&rsquo;illusion d&rsquo;un effacement progressif des in&eacute;galit&eacute;s entre villes et campagnes mais aussi entre centres et p&eacute;riph&eacute;ries mondiales. Apr&egrave;s le choc des r&eacute;volutions et de la Commune de Paris, la ville au tournant du XX<sup>e</sup> si&egrave;cle est saisie par l&rsquo;usage croissant de l&rsquo;aviation a&eacute;rienne dans les conflits arm&eacute;s. De la premi&egrave;re guerre mondiale, en passant par le d&eacute;sastre de Guernica jusqu&rsquo;aux bombardements de Londres ou encore des Alli&eacute;s en Allemagne, la ville est &eacute;rig&eacute;e en cible strat&eacute;gique. Andr&eacute; Glucksmann t&eacute;moigne qu&rsquo;au XX<sup>e</sup> si&egrave;cle &laquo; la menace de rayer une ville de la carte passe pour avoir une valeur dissuasive fondamentale avant m&ecirc;me que la bombe thermo-nucl&eacute;aire ne suscite les strat&eacute;gies dites anti-cit&eacute;s &raquo;<a href="#_ftn11" name="_ftnref11" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[11]</span></span></span></span></span></a>. En tant cible consacr&eacute;e, la ville justifie la constitution de syst&egrave;mes d&eacute;fensifs de protection cens&eacute;s emp&ecirc;cher l&rsquo;invasion terrestre ou par les airs<a href="#_ftn12" name="_ftnref12" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[12]</span></span></span></span></span></a>. En juin 1940 l&rsquo;arm&eacute;e britannique dote la ville de Londres d&rsquo;un anneau militaire d&eacute;fensif pour prot&eacute;ger la capitale de la menace allemande. La rupture de ce mod&egrave;le strat&eacute;gique est acquise avec les destructions nucl&eacute;aires d&rsquo;Hiroshima et Nagasaki. L&rsquo;installation dans la guerre froide modifie &nbsp;en profondeur les questions d&rsquo;ins&eacute;curit&eacute;. Dans une diplomatie fond&eacute;e sur le seul rapport de force entre grandes puissances, l&rsquo;arme atomique contribue &agrave; la construction d&rsquo;un &eacute;quilibre bipolaire de la dissuasion ent&eacute;rinant la division territoriale de l&rsquo;Europe en deux grands blocs. L&rsquo;impossibilit&eacute; de penser un apocalypse nucl&eacute;aire facilite le d&eacute;ploiement d&rsquo;un sentiment de s&eacute;curit&eacute; de vivre en ville que renforce la signature &agrave; Moscou le 5 ao&ucirc;t 1963 d&rsquo;un premier trait&eacute; international d&rsquo;interdiction des essais nucl&eacute;aires qui anticipe le d&eacute;sarmement progressif des arsenaux nucl&eacute;aires par les accords SALT I et SALT 2. La repr&eacute;sentation de la ville que la guerre froide l&egrave;gue &agrave; notre inconscient collectif est celle d&rsquo;un territoire s&eacute;curis&eacute; par un <i>no-man&rsquo;s land</i> &agrave; la fois de barbel&eacute;s, de champs de mines et de missiles sol-air. A l&rsquo;exemple des cit&eacute;s fortifi&eacute;es du Moyen-&Acirc;ge la ville occidentale semblait jusque-l&agrave; pr&eacute;juger que la paix &eacute;tait acquise au seul pris d&rsquo;un sur&eacute;quipement militaire et de la constitution de boucliers anti-missiles. </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">La chute du mur de Berlin, la d&eacute;flation des aires d&rsquo;influence entre les grandes puissances et la perte progressive de souverainet&eacute; des nations dans un monde &eacute;conomiquement ouvert, ravivent les anciennes divisions entre &Eacute;tats, entre &Eacute;tats et communaut&eacute;s et entre groupes ethniques<a href="#_ftn13" name="_ftnref13" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[13]</span></span></span></span></span></a>. Dans son trait&eacute; de 1991 sur les menaces d&rsquo;une nouvelle fracture plan&eacute;taire opposant&nbsp; le Nord enrichi au Sud h&eacute;t&eacute;rog&egrave;ne et appauvri, Jean-Christophe Ruffin s&rsquo;inqui&egrave;te de l&rsquo;opposition d&eacute;sormais en cours d&rsquo;&eacute;laboration entre &laquo; les nouveaux barbares &raquo; et les pays d&eacute;velopp&eacute;s soucieux de se prot&eacute;ger de leur venue par la construction d&rsquo;un nouveau <i>limes</i> aux portes de l&rsquo;Europe<a href="#_ftn14" name="_ftnref14" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[14]</span></span></span></span></span></a>. La guerre resurgit rapidement en son c&oelig;ur. N&eacute;es des proclamations successives d&#39;ind&eacute;pendance de la Slov&eacute;nie, de la Croatie et de la Bosnie, les premi&egrave;res guerres de l&#39;ex-Yougoslavie en 1991-1992 placent la ville &agrave; l&#39;&eacute;picentre des nouveaux conflits militaires dits de &laquo;&nbsp;faible intensit&eacute; &raquo;. La ville historique de Dubrovnik encercl&eacute;e est bombard&eacute;e par l&#39;artillerie serbe. Sont &eacute;galement men&eacute;s les si&egrave;ges et destructions syst&eacute;matiques des agglom&eacute;rations d&#39;Osijek, Vukovar, Mostar, Zadar ou encore Bascarsija. Le si&egrave;ge de Sarajevo de 1992 &agrave; 1996 par les forces serbes fait plus de 5 000 victimes civiles. L&rsquo; &laquo; urbicide &raquo; devient r&eacute;alit&eacute;. </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Les attentats du 11 septembre 2001 ont signifi&eacute; un tournant majeur dans la prise de conscience des nouvelles ins&eacute;curit&eacute;s pesant sur les villes. Le d&eacute;tournement d&rsquo;avions de lignes utilis&eacute;s comme missiles en diff&eacute;rents points du territoire am&eacute;ricain est un fait sans pr&eacute;c&eacute;dent dans l&rsquo;histoire de l&rsquo;humanit&eacute;. Deux aspects essentiels sont &agrave; observer. Le premier porte sur la perception des nouveaux risques pour les villes, le second porte sur la nature de la r&eacute;ponse &agrave; apporter pour limiter la menace pesant sur elles.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">&nbsp;L&rsquo;attaque contre les <i>Twin Towers</i> a d&eacute;ploy&eacute; ses impacts au c&oelig;ur m&ecirc;me de ses dispositifs et modes de fonctionnement. La presqu&rsquo;&icirc;le de Manhattan fut paralys&eacute;e par le d&eacute;ploiement d&rsquo;une dynamique de crise syst&eacute;mique et multiscalaire affectant &agrave; la fois les territoires infra-urbains, m&eacute;tropolitains, r&eacute;gionaux, nationaux et intercontinentaux. L&rsquo;impossibilit&eacute; d&rsquo;acheminer des secours a engag&eacute; la d&eacute;sorganisation des transports collectifs rapidement &eacute;tendue aux circulations routi&egrave;res et aux services publics. Tous les syst&egrave;mes et r&eacute;seaux vitaux urbains, banques, h&ocirc;pitaux, police, services d&rsquo;appel d&rsquo;urgence, protection civile se sont paralys&eacute;s. L&rsquo;arr&ecirc;t des transports a&eacute;riens est all&eacute; de pair avec la paralysie de Wall Street et la suspension de ses cotations. Dans l&rsquo;incertitude &eacute;conomique provoqu&eacute;e par la fermeture de cette place financi&egrave;re et l&rsquo;incertitude politique quant &agrave; la poursuite des menaces pesant sur l&rsquo;Occident, les disruptions sont particuli&egrave;rement importantes en mati&egrave;re d&rsquo;&eacute;changes et de libre-circulation des hommes et des biens. &Agrave; l&rsquo;arriv&eacute;e, le bilan est celui d&rsquo;une crise &eacute;conomique sans pr&eacute;c&eacute;dent qui fait perdre &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle mondiale plusieurs centaines de millions de dollars<a href="#_ftn15" name="_ftnref15" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[15]</span></span></span></span></span></a>. L&rsquo;effondrement du tourisme international renforce la r&eacute;cession &eacute;conomique am&eacute;ricaine et mondiale. Les attentats d&rsquo;Al-Qaida ont produit des impacts nationaux et internationaux qu&rsquo;aucun acte terroriste n&rsquo;avait jamais atteints. </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Par la dynamique de catastrophes qu&rsquo;ils ont produites de Manhattan &agrave; la plan&egrave;te enti&egrave;re, les attentats du 11 septembre 2001 rappellent la nature des liens d&rsquo;interd&eacute;pendance qui existent d&eacute;sormais entre territoires et infrastructures de la ville post-fordienne. &Agrave; l&rsquo;inverse des analyses historiographiques engag&eacute;es sur la ville du capitalisme triomphant qui postule de la n&eacute;cessit&eacute; pour la puissance priv&eacute;e et publique de structurer la ville dans une logique de s&eacute;dentarisation des populations pour produire la valeur productive n&eacute;cessaire &agrave; l&rsquo;accumulation du capital et &agrave; sa redistribution, le concept de post-fordisme postule de la n&eacute;cessit&eacute; pour les villes de d&eacute;ployer leur attractivit&eacute; dans une logique de comp&eacute;titivit&eacute; r&eacute;gionale, nationale et internationale en s&rsquo;affranchissant du cadre morphologique historique dont elles avaient h&eacute;rit&eacute;. Il ne s&rsquo;agit plus de souscrire aux principes d&rsquo;une ville structur&eacute;e par un centre historique attractif, des p&eacute;riph&eacute;ries fonctionnelles s&eacute;parant zones de travail avec ses unit&eacute;s de production des zones r&eacute;sidentielles, le tout dans une coh&eacute;rence spatiale opposant clairement urbain et rural. Il s&rsquo;agit prioritairement de repenser la ville comme un support et territoire ouvert facilitant le renouvellement de la valeur productive par des activit&eacute;s tertiaires et de services. L&rsquo;enjeu fut de penser la ville comme une plate-forme attractive pour des acteurs priv&eacute;s que valorise un dispositif d&rsquo;externalit&eacute;s performantes offert par la r&eacute;alisation d&rsquo;infrastructures rapides de transport &ndash; routes, voies ferr&eacute;es et a&eacute;roports &ndash; mais aussi des infrastructures immat&eacute;rielles &ndash; le c&acirc;ble, la fibre, les Technologies d&rsquo;information et de communication (TIC) et les technologies num&eacute;riques &ndash; des infrastructures d&rsquo;accueil &ndash; h&ocirc;tels, palais des congr&egrave;s, salles de conf&eacute;rences &ndash; un environnement scientifique et intellectuel et une information de qualit&eacute; susceptible d&rsquo;&oelig;uvrer aux n&eacute;cessaires prise de d&eacute;cision. Le concept de ville post-fordienne se moule parfaitement dans le mod&egrave;le de la ville hors les murs polycentrique qui offre les conditions de construire le nouveau mod&egrave;le territorial de l&rsquo;innovation (MTI)<a href="#_ftn16" name="_ftnref16" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[16]</span></span></span></span></span></a> &agrave; m&ecirc;me de produire localement la richesse dans des r&eacute;seaux &eacute;conomique de villes int&eacute;gr&eacute;es &agrave; tr&egrave;s grandes &eacute;chelles. La perception de l&rsquo;ins&eacute;curit&eacute; de la ville post-fordienne r&eacute;side dans la mesure de ses fragilit&eacute;s en termes d&rsquo;infrastructures et de r&eacute;seaux.&nbsp; &nbsp;&nbsp;</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">En second, les attentats 11 septembre 2001, par la nature de l&rsquo;acte et l&rsquo;importance des destructions mat&eacute;rielles et humaines occasionn&eacute;es, ont fait voler en &eacute;clat les cat&eacute;gories juridiques et culturelles &eacute;tablies jusqu&rsquo;ici dans l&rsquo;&eacute;chelle de la violence humaine. En d&eacute;signant ces attentats comme le premier &laquo;&nbsp;Pearl Harbor terroriste&nbsp;&raquo; du XXI<sup>e</sup> si&egrave;cle, les acteurs publics, les d&eacute;finissent moins comme un acte terroriste que comme un acte militaire. La &laquo; guerre contre le terrorisme &raquo; devient prioritaire. Le paradigme de la ville comme espace protecteur s&rsquo;est radicalement invers&eacute;. La ville est d&eacute;sormais le territoire de la vuln&eacute;rabilit&eacute; potentielle, d&rsquo;un risque majeur d&ucirc; &agrave; sa fonction d&eacute;sormais strat&eacute;gique dans tout type de conflit qu&rsquo;il soit de forte intensit&eacute; comme dans le cas militaire &ndash; guerre du Golfe de 1991-1992 &ndash; ou les confits de faible intensit&eacute; entre arm&eacute;es et milices rebelles &ndash; bataille de Mogadiscio de 1993. La perception des conditions m&ecirc;mes du maintien de la s&eacute;curit&eacute; dans les villes en est profond&eacute;ment modifi&eacute;e. Leur s&eacute;curisation rel&egrave;ve d&eacute;sormais d&rsquo;un objectif strat&eacute;gique justifiant la recherche d&rsquo;une r&eacute;ponse globale s&eacute;curitaire posant comme principe initial que la protection urbaine ne peut &ecirc;tre du seul ressort de la police. Elle exige la mobilisation tant de la police que de l&rsquo;arm&eacute;e mais aussi des autres acteurs publics, des repr&eacute;sentants de la soci&eacute;t&eacute; civile et de ses habitants.</span></span></span></span></p> <h2>Les nouveaux murs du dispositif s&eacute;curitaire des villes post-fordiennes</h2> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Les attentats du 11 septembre 2001 ont facilit&eacute; la red&eacute;couverte de la fragilit&eacute; consubstantielle des villes post-fordiennes d&eacute;j&agrave; d&eacute;cel&eacute;e dans le domaine des risques majeurs qu&rsquo;ils soient naturels ou technologiques. Nous faisons ici r&eacute;f&eacute;rence aux catastrophes de Bhopal en 1984, Tchernobyl en 1986 et aux implications environnementales de la premi&egrave;re Guerre du Golfe de 1990 par ses pollutions en hydrocarbures. Plus pr&egrave;s de nous, la catastrophe de la Nouvelle-Orl&eacute;ans de 2005 a t&eacute;moign&eacute; de la dynamique de crises et de r&eacute;actions en cha&icirc;ne que suscita l&rsquo;ouragan Katrina engageant &agrave; la fois, la destruction des b&acirc;timents, les ruptures des r&eacute;seaux urbains d&rsquo;approvisionnement &eacute;lectrique, les explosions de conduites de gaz, la pollution par hydrocarbures des territoires et jusqu&rsquo;au chaos social r&eacute;sultant des &eacute;meutes, pillages, violences et crimes raciaux. Dans le domaine des conflits, il peut &ecirc;tre &eacute;galement fait mention des &eacute;meutes de Los Angeles de 1992 et en mati&egrave;re terroriste de l&rsquo;attaque au gaz serin dans le m&eacute;tro de Tokyo en 1995.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">L&rsquo;entr&eacute;e de plain-pied dans des soci&eacute;t&eacute;s de la modernit&eacute; d&eacute;finit d&eacute;sormais la ville post-fordienne comme une ville dont la survie est de l&rsquo;ordre de la seule fonctionnalit&eacute; et de la gestion de ses flux mat&eacute;riels et immat&eacute;riels que repr&eacute;sentent &agrave; la fois en amont la saisie des <i>inputs</i> et la formalisation de ses <i>outputs</i> en termes de connaissances, &eacute;changes, productions &eacute;conomiques et financi&egrave;res et productions de donn&eacute;es et ressources virtuelles. La fragilit&eacute; de ville est progressivement apparue d&egrave;s lors r&eacute;sider dans la multitude des r&eacute;seaux qui l&rsquo;alimentent en vue de produire de la valeur consommable et exportable. L&rsquo;introduction dans le domaine de l&rsquo;ins&eacute;curit&eacute; des concepts de &laquo;&nbsp;dynamique de crise&raquo;, d&rsquo;&laquo;&nbsp;effet papillon &raquo; ou encore d&rsquo;&laquo;&nbsp;effet domino &raquo; a t&eacute;moign&eacute; de la prise de conscience progressive que la ville post-fordienne se trouve &ecirc;tre progressivement d&eacute;pendante de ses r&eacute;seaux. Dans la normalit&eacute; de leur fonctionnement, ils sont les agents du bien-&ecirc;tre collectif. En cas d&rsquo;atteinte majeure, ils peuvent &ecirc;tre, par un processus de r&eacute;versibilit&eacute; de leurs usages fonctionnels, les agents et vecteurs de dysfonctionnements et d&eacute;sorganisations &agrave; l&rsquo;origine de catastrophes mat&eacute;rielles, technologiques et humaines de grande ampleur<a href="#_ftn17" name="_ftnref17" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[17]</span></span></span></span></span></a>. &nbsp;&nbsp;&nbsp;</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Ces analyses nous permettent de comprendre en quoi les enjeux de la s&eacute;curisation de la ville post-fordienne se situent prioritairement aujourd&rsquo;hui moins du c&ocirc;t&eacute; de la s&eacute;dentarisation des activit&eacute;s et des individus que du c&ocirc;t&eacute; du maintien d&rsquo;une fluidit&eacute; permanente et ininterrompue des biens, des services et des hommes. L&rsquo;enjeu fondamental de la gestion s&eacute;curitaire r&eacute;side dans les efforts de pr&eacute;vention et de contr&ocirc;le de gestion &agrave; d&eacute;ployer pour &eacute;viter toute menace de disruption pouvant engager un cycle dynamique de crises risquant de paralyser le syst&egrave;me urbain par chocs et catastrophes successives. L&rsquo;acteur de la s&eacute;curit&eacute; s&rsquo;apparente d&eacute;sormais &agrave; la figure professionnelle d&rsquo;un gestionnaire de la fluidit&eacute; qui doit se porter garant du maintien de la circulation de la multitude des flux urbains. Toutefois la limite impos&eacute;e &agrave; cette mission est bien r&eacute;elle. Lorsque la fluidit&eacute; peut s&rsquo;av&eacute;rer porter des menaces et risques en exposant la ville &agrave; un ensemble de dynamiques potentielles de crise sp&eacute;cifique, le m&ecirc;me gestionnaire se retrouve dans un exercice professionnel invers&eacute;. La segmentation des r&eacute;seaux et la s&eacute;dentarisation des individus dans l&rsquo;espace rel&egrave;ve alors du bon sens s&eacute;curitaire. &nbsp;</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">&Agrave; ce stade de notre r&eacute;flexion, il est n&eacute;cessaire d&rsquo;op&eacute;rer une distinction entre les strat&eacute;gies individuelles des habitants et celles des acteurs publics. Dans un march&eacute; lib&eacute;ral du foncier et du logement, les plus riches des premiers, enclins &agrave; faire usage de l&rsquo;espace comme un outil strat&eacute;gique de valorisation sociale et culturelle, peuvent &ecirc;tre amen&eacute;s &agrave; se prot&eacute;ger derri&egrave;re les grilles et digicodes de <i>gated communities</i> &eacute;galement appel&eacute;es <i>walled communities</i> qui les &eacute;loignent du danger de toute intrusion sociale ext&eacute;rieure. Pour les plus pauvres, alors que le choix r&eacute;sidentiel n&rsquo;existe pas, la constitution progressive de banlieues de la rel&eacute;gation sociale s&rsquo;accompagne d&rsquo;un processus de d&eacute;crochage soci&eacute;tal. L&rsquo;ambivalence de la stigmatisation se traduit chez les habitants &laquo; &agrave; la fois par une attitude de rejet et de d&eacute;fense de son lieu de r&eacute;sidence&raquo;<a href="#_ftn18" name="_ftnref18" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[18]</span></span></span></span></span></a>. Les caillassages de voitures de police ou des pompiers attestent de ce refus de l&rsquo;intrusion ext&eacute;rieure v&eacute;cue par les habitants comme une v&eacute;ritable provocation de la part des institutions publiques jouant de la violence l&eacute;gitime pour r&eacute;tablir l&rsquo;ordre alors qu&rsquo;elles sont cens&eacute;es garantir &agrave; tout citoyen, &eacute;galit&eacute;, &eacute;quit&eacute; et prosp&eacute;rit&eacute;. &Agrave; l&rsquo;&eacute;dification des murs mat&eacute;riels que les plus riches d&eacute;ploient pour se pr&eacute;munir de toute forme de mixit&eacute; sociale et culturelle, s&rsquo;oppose l&rsquo;&eacute;dification de murs virtuels des ensembles de la pauvret&eacute; recluse de la R&eacute;publique. Les acteurs publics, par leur mission d&rsquo;am&eacute;nagement et de d&eacute;veloppement, apparaissent bien devoir consacrer en d&eacute;pit de moyens financiers jug&eacute;s toujours insuffisants, le maintien de ces quartiers et ensembles dans le giron r&eacute;publicain. &nbsp;</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">La r&eacute;flexion initiale sur l&rsquo;&eacute;dification des premiers murs dans le domaine de la gestion de la fluidit&eacute; fonctionnelle de la ville rel&egrave;ve de la mise en forme du concept de <i>Critical Infrastructure </i>&ndash; &laquo; infrastructure critique &raquo; &ndash; &eacute;labor&eacute; aux &Eacute;tats-Unis au milieu des ann&eacute;es 1990 dans le cadre, semble-t-il, du premier attentat du World Trade Center de 1993, de celui d&rsquo;Oklahoma City de 1995 et de celui du gaz sarin dans le m&eacute;tro de Tokyo la m&ecirc;me ann&eacute;e<a href="#_ftn19" name="_ftnref19" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[19]</span></span></span></span></span></a>. Il s&rsquo;agit selon la d&eacute;finition initiale de l&rsquo;administration am&eacute;ricaine de proc&eacute;der &agrave; la s&eacute;curisation &laquo;des syst&egrave;mes et les biens, physiques ou virtuels, qui sont si vitaux&hellip; que l&rsquo;incapacit&eacute; ou la destruction de tels syst&egrave;mes ou biens aurait un effet d&eacute;bilitant sur la s&eacute;curit&eacute; &eacute;conomique nationale, la sant&eacute; publique nationale ou la s&ucirc;ret&eacute;, ou toute combinaison de ces questions&raquo;. En 1997, le Pr&eacute;sident Clinton constitue une Commission Pr&eacute;sidentielle sur la protection des infrastructures critiques dot&eacute;e d&rsquo;un budget cons&eacute;quent. Apr&egrave;s les &eacute;v&eacute;nements tragiques du 11 septembre 2001, la protection des infrastructures critiques devient une priorit&eacute; nationale avec la cr&eacute;ation du <i>National Infrastructure Advisory Council</i> (CNAC) compos&eacute; de vingt-quatre membres issus d&rsquo;un partenariat entre acteurs priv&eacute;s, experts et administration f&eacute;d&eacute;rale<a href="#_ftn20" name="_ftnref20" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[20]</span></span></span></span></span></a>. La liste des infrastructures &agrave; prot&eacute;ger est progressivement &eacute;tendue aux &laquo; monuments historiques et culturels, symboliques de la nation &raquo; ainsi qu&rsquo;&agrave; des sites industriels et des stades sportifs. En 2003, les &Eacute;tats-Unis se dotent du <i>Critical infrastructure Warning Information Network</i> (CWIN) pour &eacute;changer toutes informations sur les menaces, faiblesses et dispositifs constitu&eacute;s dans le domaine. D&egrave;s 2004, la Commission europ&eacute;enne s&rsquo;engage explicitement dans une r&eacute;flexion sur la Protection des infrastructures critiques dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Le 24 novembre 2005 para&icirc;t le <i>Livre vert sur les infrastructures critiques</i> qui aboutit &agrave; la fois &agrave; la mise en place d&rsquo;un programme europ&eacute;en de protection des infrastructures critiques (PEPIC) pour la p&eacute;riode 2007-2013 et la mise en place d&rsquo;un r&eacute;seau d&rsquo;alerte pour la protection des infrastructures critiques (CIWIN) en tout point comparable &agrave; son homologue am&eacute;ricain. Il s&rsquo;agit en effet d&rsquo;acc&eacute;l&eacute;rer la d&eacute;finition de mesures de protection appropri&eacute;es en favorisant l&rsquo;&eacute;change s&eacute;curis&eacute; des meilleures pratiques et en servant de moyen de transmission des alertes imm&eacute;diates et des informations entre tous les syst&egrave;mes d&rsquo;alerte rapide de la Commission. Les &Eacute;tat-membres s&rsquo;emploient &agrave; leur tour &agrave; d&eacute;finir et qualifier leurs infrastructures critiques. Pour la France, l&rsquo;enjeu s&eacute;curitaire est celui d&rsquo;un &laquo; &eacute;tablissement, ouvrage ou installation dont le dommage ou l&rsquo;indisponibilit&eacute; ou la destruction par suite d&rsquo;un acte de malveillance, de sabotage ou de terrorisme risquerait directement ou indirectement&nbsp;: d&rsquo;ob&eacute;rer gravement le potentiel de guerre ou &eacute;conomique, la s&eacute;curit&eacute; ou la capacit&eacute; de survie de la nation&nbsp;; ou de mettre gravement en cause la sant&eacute; ou la vie de la population &raquo;. Comme le soulignent les rapporteurs du <i>Livre blanc du Gouvernement sur la s&eacute;curit&eacute; int&eacute;rieure face au terrorisme</i> paru en 2006, il s&rsquo;agit, en conformit&eacute; avec le code de la D&eacute;fense, de mettre &laquo; &agrave; la charge des op&eacute;rateurs publics ou priv&eacute;s d&rsquo;infrastructures vitales les mesures de protection interne contre toute menace, notamment &agrave; caract&egrave;re terroriste &raquo;<a href="#_ftn21" name="_ftnref21" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[21]</span></span></span></span></span></a>. </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">L&rsquo;infrastructure critique incorpore d&eacute;sormais tout aussi bien un &eacute;quipement et dispositif mat&eacute;riel structurant la vie de la nation et des villes comme les gares, les a&eacute;roports, les administrations, les centrales de production &eacute;nerg&eacute;tique, les stations d&rsquo;eau et d&rsquo;&eacute;puration, les usines, plates-formes d&rsquo;&eacute;changes et de&nbsp; distribution, centres de recherche, h&ocirc;pitaux, casernes militaires&hellip; que des r&eacute;seaux mat&eacute;riels et immat&eacute;riels garantissant les &eacute;changes et distributions fonctionnelles propres &agrave; la vie collective&nbsp;: r&eacute;seaux d&rsquo;eau, d&rsquo;assainissement, de distribution &eacute;nerg&eacute;tique, autoroutes, routes de l&rsquo;information, circulations terrestres, maritimes et a&eacute;roport&eacute;es, transport des produits dangereux et toxiques, &nbsp;syst&egrave;mes de communication&hellip;</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Pour assurer la mise en &oelig;uvre de la politique nationale de s&eacute;curisation, fut cr&eacute;&eacute;e en 2009 l&rsquo;Agence nationale de s&eacute;curit&eacute; des syst&egrave;mes d&rsquo;information (ANSSI) dans le but de construire une cyber-s&eacute;curit&eacute; de leurs dispositifs informatiques. La s&eacute;curisation d&rsquo;une infrastructure critique rev&ecirc;t donc clairement deux dimensions compl&eacute;mentaires, une gestion informatique adapt&eacute;e aux plus de deux cents entreprises d&eacute;finies comme Organisme d&rsquo;importance vitale (OVI) et pour lesquelles il s&rsquo;agit de redoubler de vigilance sur le plan de la protection des syst&egrave;mes d&rsquo;information et d&rsquo;autre part la mise en place d&rsquo;une s&eacute;curit&eacute; physique des b&acirc;timents qui interdise l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; toute personne &eacute;trang&egrave;re &agrave; son activit&eacute;. Dans ce cas, les dispositifs de s&eacute;curit&eacute; sont classiques puisqu&rsquo;ils se composent &agrave; la fois de barri&egrave;res ceinturant leurs p&eacute;rim&egrave;tres, de syst&egrave;mes de d&eacute;tection des intrusions, de cam&eacute;ras panoramiques &agrave; infrarouge permettant de d&eacute;tecter tout mouvement humain dans une perception panoramique de 360&deg;. Aux dispositifs mat&eacute;riels traditionnels se surajoutent d&eacute;sormais de nouveaux dispositifs de la profondeur &agrave; m&ecirc;me de prendre en consid&eacute;ration les logiques sp&eacute;cifiques des r&eacute;seaux que sont leur &eacute;chelle, leur maillage et l&rsquo;&eacute;tendue de leur d&eacute;ploiement. De telle sorte que la s&eacute;curit&eacute; puisse recouvrir diff&eacute;rents points du r&eacute;seau et plusieurs embranchements ou connexions jug&eacute;es strat&eacute;giques tout en recherchant &agrave; limiter les interd&eacute;pendances fonctionnelles entre infrastructures afin de limiter les dynamiques al&eacute;atoires de crises. Du point de vue s&eacute;curitaire, le d&eacute;m&ecirc;lage des r&eacute;seaux devient une priorit&eacute; de gestion<a href="#_ftn22" name="_ftnref22" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[22]</span></span></span></span></span></a>.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">La gestion s&eacute;curitaire des grandes infrastructures critiques r&eacute;pond &agrave; la n&eacute;cessit&eacute; de conserver aux territoires et notamment &agrave; la ville leur efficience op&eacute;rationnelle dans tous les domaines de la vie quotidienne. Elle ne pr&eacute;juge en rien du second mouvement de s&eacute;curisation des villes qui situe la mobilit&eacute; et la fluidit&eacute; du c&ocirc;t&eacute; de la menace et du risque. Ce mouvement compl&eacute;mentaire prend racine du point de vue conceptuel dans la fonction premi&egrave;re des villes en mati&egrave;re de s&eacute;dentarisation et fixation des individus dans l&rsquo;espace et de lutte contre <i>le barbare</i> entendu comme menace exog&egrave;ne venue d&rsquo;ailleurs. Sous le poids d&rsquo;un monde &eacute;conomique ouvert et de la r&eacute;cession &eacute;conomique, l&rsquo;Europe s&rsquo;est progressivement engag&eacute;e dans une politique de fermeture de ses fronti&egrave;res et de lutte contre l&rsquo;immigration clandestine pr&eacute;alablement forg&eacute;e par ses propres &Eacute;tats membres. La convention d&rsquo;application des accords de Schengen de 199<span style="color:#2a2a2a">0 qui organise l&rsquo;ouverture des fronti&egrave;res entre les pays europ&eacute;ens signataires appara&icirc;t <i>a posteriori</i> avoir particip&eacute; de la constitution du &laquo; v&eacute;ritable mur virtuel de Schengen &raquo; qui propose le contr&ocirc;le des flux migratoires &agrave; partir de la d&eacute;livrance d&rsquo;un visa d&rsquo;entr&eacute;e dans l&rsquo;espace europ&eacute;en<a href="#_ftn23" name="_ftnref23" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:#2a2a2a">[23]</span></span></span></span></span></span></a>. </span>Le trait&eacute; de Maastricht de 1992 constitue le point d&rsquo;orgue de cette nouvelle politique. Il institue les conditions d&rsquo;entr&eacute;e, de circulation et de s&eacute;jour sur le sol europ&eacute;en, proclame la n&eacute;cessit&eacute; de lutter contre l&rsquo;immigration, le s&eacute;jour et le travail irr&eacute;gulier des pays tiers sur son territoire. &Agrave; la libre circulation de ses propres r&eacute;sidents &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur de ses fronti&egrave;res, s&rsquo;oppose d&eacute;sormais le strict contr&ocirc;le des ressortissants hors Europe en accord avec les besoins &eacute;conomiques et d&eacute;mographiques d&rsquo;une politique d&rsquo;&eacute;migration partag&eacute;e. D&rsquo;autorit&eacute;, la France et les autres nations partenaires r&eacute;actualisent leurs dispositifs existants de lutte<span style="color:#2a2a2a"> contre l&rsquo;immigration clandestine </span>reposant <span style="color:#2a2a2a">sur le renvoi des &eacute;trangers en situation irr&eacute;guli&egrave;re. Le principe de la r&eacute;tention administrative de tout &eacute;tranger qui, &agrave; l&rsquo;issue d&rsquo;un arr&ecirc;t&eacute; d&rsquo;expulsion, d&rsquo;une d&eacute;cision de reconduite &agrave; la fronti&egrave;re, ou d&rsquo;une peine d&rsquo;interdiction du territoire &laquo;&nbsp;ne peut quitter imm&eacute;diatement le territoire fran&ccedil;ais&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;peut &ecirc;tre maintenu, s&rsquo;il y a n&eacute;cessit&eacute;, dans des locaux ne relevant pas de l&rsquo;administration p&eacute;nitentiaire, pendant le temps strictement n&eacute;cessaire &agrave; son d&eacute;part&nbsp;&raquo; existait d&eacute;j&agrave; au titre de l&rsquo;article 35 bis de l&rsquo;ordonnance du 2 novembre 1945. Il fut confirm&eacute; par la loi du 10 janvier 1980, dite Loi Bonnet, qui autorise le maintien dans un &eacute;tablissement p&eacute;nitentiaire de l&rsquo;&eacute;tranger en attente d&rsquo;expulsion pour une dur&eacute;e pouvant aller jusqu&rsquo;&agrave; sept jours. Par d&eacute;cision du Premier ministre du 5 avril 1984 sont cr&eacute;&eacute;s les centres et locaux de r&eacute;tention administrative (CRA et LRA), plac&eacute;s sous la responsabilit&eacute; de la direction g&eacute;n&eacute;rale de la police nationale et de la direction g&eacute;n&eacute;rale de la gendarmerie nationale<a href="#_ftn24" name="_ftnref24" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:#2a2a2a">[24]</span></span></span></span></span></span></a>. La loi du 17 juillet 1984 renforce le contr&ocirc;le aux fronti&egrave;res pour lutter contre l&rsquo;immigration clandestine et maintient le placement des &eacute;trangers &agrave; expulser en CRA et LRA. Sous la pr&eacute;sidence de Fran&ccedil;ois Mitterrand, les CRA passent de 1 en 1981 &agrave; 6 en 1995&nbsp;; sous Jacques Chirac de 7 en 1996 &agrave; 16 en 2007&nbsp;; sous Nicolas Sarkozy de 17 en 2007 &agrave; 21 en 2012. Ils sont aujourd&rsquo;hui 26. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Les CRA ont &eacute;t&eacute; implant&eacute;s selon les opportunit&eacute;s fonci&egrave;res sur des terrains &agrave; l&rsquo;&eacute;cart ou aux marges des agglom&eacute;rations. L&rsquo;installation du CRA de Lyon sur l&rsquo;a&eacute;roport Saint-Exup&eacute;ry, les trois du Mesnil-Amelot pr&egrave;s de l&rsquo;a&eacute;roport de Roissy et celui de Lesquin &agrave; proximit&eacute; de l&rsquo;a&eacute;roport de Lille permettent de garantir la discr&eacute;tion recherch&eacute;e tout en facilitant l&rsquo;optimisation de leur fonctionnement. La soustraction &agrave; la vue directe du citoyen est obtenue dans le cas des trois CRA de Paris localis&eacute;s dans le bois de Vincennes. Le CRA du Canet &ndash; le 25<sup>e</sup> du nom &ndash; fut implant&eacute; au d&eacute;but des ann&eacute;es 2000 dans la ville de Marseille dans un territoire enclav&eacute; entre d&rsquo;une part l&rsquo;autoroute du Soleil (A7) et sa bretelle (A557) en direction du Port Maritime, et d&rsquo;autre part par le boulevard Dani&egrave;le Casanova que jouxtent les aires de stockage et les voies de triage de la gare du Canet. Par l&rsquo;appel d&rsquo;offre du concours organis&eacute; par le ma&icirc;tre d&rsquo;ouvrage, le minist&egrave;re de l&rsquo;Int&eacute;rieur, les laur&eacute;ats ont souscrit aux principes m&ecirc;mes d&rsquo;une architecture furtive du camouflage offrant les conditions d&rsquo;effacement de la fonction coercitive du b&acirc;timent dans son environnement. Et les concepteurs du Canet d&rsquo;affirmer&nbsp;: &laquo; Le but est de ne rien montrer, de ne rien d&eacute;montrer puisqu&rsquo;il n&rsquo;y a rien &agrave; voir, rien de visible y compris depuis l&rsquo;autoroute dont nous avons affranchi les vues en cr&eacute;ant une rang&eacute;e de cypr&egrave;s en compl&eacute;ment de la barri&egrave;re v&eacute;g&eacute;tale existante &raquo;<a href="#_ftn25" name="_ftnref25" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[25]</span></span></span></span></span></a>. L&rsquo;enfouissement et/ou la disparition visuelle des b&acirc;timents rel&egrave;ve du souci pour les acteurs d&rsquo;effacer ce qui, pourrait conduire, par une prise de conscience citoyenne, &agrave; la protestation voire aux violences et d&eacute;gradations ou encore &agrave; des modalit&eacute;s d&rsquo;obstruction de la r&eacute;tention administrative et de l&rsquo;expulsion hors de France et d&rsquo;Europe<a href="#_ftn26" name="_ftnref26" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[26]</span></span></span></span></span></a>.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:#2a2a2a">M&ecirc;me si les autorit&eacute;s administratives </span></span><span arial="" style="font-family:">affirment <span style="color:#2a2a2a">que les CRA ne sauraient &ecirc;tre assimil&eacute;s &agrave; la prison, ils assument comme les premiers la fonction de priver les retenus de la libert&eacute; de circuler et de se d&eacute;placer librement. </span>&Agrave; <span style="color:#2a2a2a">d&eacute;faut de pouvoir supprimer les signes et symboles de leur fonction coercitive, ces &eacute;quipements de la r&eacute;tention provisoire, &agrave; l&rsquo;image de la prison, existant dans la cl&ocirc;ture </span>d&rsquo;un espace contr&ocirc;l&eacute;, surveill&eacute; et gard&eacute; par l&rsquo;&eacute;l&eacute;vation d&rsquo;un mur et d&rsquo;un portail. <span style="color:#2a2a2a">Dans son&nbsp; rapport pour avis sur les cr&eacute;dits de la police pr&eacute;vus au titre du projet de loi de finance 2001</span>, le d&eacute;put&eacute; Louis Mermaz s&rsquo;&eacute;tait &eacute;mu des conditions d&eacute;grad&eacute;es d&rsquo;existence au sein des CRA qu&rsquo;il qualifia de &laquo;&nbsp;ge&ocirc;les indignes&nbsp;&raquo;,&nbsp;d&rsquo;&laquo;&nbsp;horreur de notre R&eacute;publique&nbsp;tant la visite des centres de r&eacute;tention brouille les rep&egrave;res de la citoyennet&eacute; et donne le sentiment de p&eacute;n&eacute;trer dans un autre pays, &agrave; une autre &eacute;poque, loin de la France de l&rsquo;an 2000&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn27" name="_ftnref27" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[27]</span></span></span></span></span></a>. </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Depuis quelques ann&eacute;es, les pays occidentaux sont d&eacute;sormais confront&eacute;s &agrave; de nouvelles formes de violence que d&eacute;finit aux &Eacute;tats-Unis le concept de <i>homegrown terrorism </i>&nbsp;d&eacute;clin&eacute; au Royaume-Uni en <i>domestic terrorism</i>, au Canada en &laquo; terrorisme domestique &raquo; et en France en &laquo; terrorisme de l&rsquo;int&eacute;rieur&raquo;. La diversit&eacute; des mots t&eacute;moigne de l&rsquo;universalit&eacute; du processus&nbsp;: soit un passage &agrave; l&rsquo;acte d&rsquo;individus non &eacute;trangers plus ou moins isol&eacute;s et d&eacute;munis en termes d&rsquo;organisation et de logistique des op&eacute;rations. La constitution progressive du concept de <i>homegrown jihadism</i> d&eacute;clin&eacute; par la suite en &laquo; terrorisme jihadiste &raquo; d&eacute;finit l&rsquo;&eacute;mergence d&rsquo;une violence sp&eacute;cifique dans le cadre pr&eacute;cis de revendications religieuses d&rsquo;inspiration islamistes par opposition &agrave; un terrorisme la&iuml;c &ndash; qu&rsquo;il soit le fait de groupuscules d&rsquo;extr&ecirc;me gauche ou d&rsquo;extr&ecirc;me droite. La fondation de l&rsquo;&Eacute;tat islamique, la guerre en Syrie ont pleinement particip&eacute; &agrave; l&rsquo;internationalisation du conflit attirant des jeunes europ&eacute;ens dans les groupes arm&eacute;s islamistes potentiellement pourvoyeurs de violence radicale en retour dans leur pays de naissance. Les attentats de Madrid en 200<span style="color:#2a2a2a">4,</span> de Londres de 2005, de Paris en 2015, de Bruxelles en 2016 ont pleinement fait prendre conscience de la mutation des villes en cibles strat&eacute;giques. Pour le seul cas de la France, il faut en effet faire mention des attentats de Toulouse et Montauban en 2012, ceux de Dijon et Nantes en 2014, ceux de Paris et Vincennes en 2015, Valence, Saint-Etienne du Rouvray et Nice en 2016, Paris et Marseille en 2017.&nbsp; Deux dimensions doivent &ecirc;tre ici soulign&eacute;es. La recrudescence de la violence s&rsquo;effectue prioritairement dans le domaine de l&rsquo;espace public urbain en ce qu&rsquo;il offre les conditions de maximaliser les dommages physiques et permet de publiciser, avec le traitement des m&eacute;dias, la nature de la cause politique et id&eacute;ologique. De nouveaux modes op&eacute;ratoires se d&eacute;ploient notamment &agrave; partir du d&eacute;tournement de camions en armes de destructions et d&rsquo;usage de voitures b&eacute;liers. Si, comme le souligna en son temps le ministre de l&rsquo;Int&eacute;rieur Manuel Valls, &laquo; ces individus, v&eacute;ritables ennemis de l&#39;int&eacute;rieur, repr&eacute;sentent une menace diffuse qui demande donc un travail de surveillance lourd et m&eacute;ticuleux&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn28" name="_ftnref28" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[28]</span></span></span></span></span></a>, elle s&rsquo;est progressivement accompagn&eacute;e de la mise en place de mesures pr&eacute;ventives de s&eacute;curisation de l&rsquo;espace public au titre desquelles figure bien &eacute;videmment la protection des b&acirc;timents strat&eacute;giques et symboliques. C&rsquo;est dans ce cadre pr&eacute;cis que se construit aujourd&rsquo;hui le mur de protection de la Tour Eiffel qui sera constitu&eacute; d&rsquo;une paroi de verre anti-balle de trois m&egrave;tres de hauteur. </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">La vid&eacute;o-surveillance pr&eacute;ventive qui existait par ailleurs &agrave; l&rsquo;entr&eacute;e des immeubles de grande hauteur, immeubles de bureau et &eacute;quipements de grandes affluences, a &eacute;t&eacute; aussi ainsi g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;e dans les&nbsp; espaces publics. Aux anneaux d&rsquo;acier&nbsp; &ndash; <i>Ring of Steel</i> &ndash; que repr&eacute;sente le d&eacute;ploiement dans les centres villes de plusieurs centaines, voire milliers de cam&eacute;ras &ndash; &nbsp;le seul arrondissement de <i>Lower Manhattan</i> en dispose de plus de <span style="color:#2a2a2a">3</span>000 &ndash; se surajoute la n&eacute;cessit&eacute; pour les villes importantes d&rsquo;&oelig;uvrer &agrave; la protection physique des axes urbains de d&eacute;placement. Le mod&egrave;le de r&eacute;f&eacute;rence est le premier <i>Ring of Steel </i>constitu&eacute; par les autorit&eacute;s londoniennes pour se pr&eacute;munir contre les attentats caus&eacute;s par l&rsquo;IRA en <span style="color:#262626">199</span>2 et<span style="color:#262626"> 199</span><span style="color:#2a2a2a">3 au&nbsp; c&oelig;ur de la City. Le r&eacute;seau de vid&eacute;o-surveillance est coupl&eacute; avec un dispositif de s&eacute;curit&eacute; physique comprenant des barri&egrave;res, des chicanes sur&eacute;quip&eacute;es de herses m&eacute;talliques, des zones de parkings ext&eacute;rieurs et des zones libres d&eacute;gag&eacute;es. L&rsquo;&eacute;tablissement de <i>checkpoint</i>s tout autour du p&eacute;rim&egrave;tre ainsi s&eacute;curis&eacute; garantit le contr&ocirc;le de tout individu ou v&eacute;hicule en direction du centre-ville ou souhaitant le quitter. Ce dispositif, pour avoir &eacute;t&eacute; particuli&egrave;rement &eacute;prouv&eacute; au fil du temps dans divers contextes politiques, r&eacute;pond particuli&egrave;rement bien aux enjeux s&eacute;curitaires du <i>homegrown jihadism</i>. Comme par le pass&eacute;, il s&rsquo;agit de limiter et filtrer les passages des individus dans des espaces publics &agrave; haute fr&eacute;quentation et d&rsquo;en limiter les usages pour les v&eacute;hicules au titre seulement de l&rsquo;approvisionnement en biens et services. Le contr&ocirc;le des acc&egrave;s aux voitures et aux camions comme celui des pi&eacute;tons offre les moyens de d&eacute;c&eacute;l&eacute;rer les vitesses au c&oelig;ur de la technique surprise de l&rsquo;attaque de la voiture et du camion b&eacute;liers. Les murs s&eacute;curitaires de la lutte anti-terroriste peuvent &eacute;galement &ecirc;tre compl&eacute;t&eacute;s ou &ecirc;tre substitu&eacute;s par le d&eacute;p&ocirc;t de blocs de b&eacute;ton venant limiter circulations et acc&egrave;s aux b&acirc;timents et immeubles strat&eacute;giques.&nbsp;&nbsp; </span></span></span></span></span></p> <h2>Conclusion</h2> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Les murs de la ville post-fordienne, tels qu&rsquo;ils s&rsquo;&eacute;rigent aujourd&rsquo;hui se substituent, tant du point de vue de la fonction que de la forme, aux murs de la ville fortifi&eacute;e. Ils d&eacute;passent &nbsp;&eacute;galement les murs de &laquo; la ville disciplinaire<i> </i>&raquo; analys&eacute;e par les acquis foucaldiens sur l&rsquo;invention du syst&egrave;me carc&eacute;ral et de l&rsquo;enfermement des corps pour r&eacute;primer toute forme de d&eacute;viance sociale et individuelle. Depuis les murs protecteurs de la ville du Moyen &Acirc;ge, ceux de la&nbsp; ville moderne et les dispositifs de contr&ocirc;le et d&rsquo;enfermement de la ville industrielle, les enjeux s&eacute;curitaires de la gestion urbaine ont aujourd&rsquo;hui fortement &eacute;volu&eacute;. La ville post-fordienne existe comme support d&rsquo;activit&eacute;s tertiaires et de services et oppose &agrave; la s&eacute;dentarit&eacute; comme r&eacute;f&eacute;rence, le d&eacute;ploiement de la mobilit&eacute; comme condition de d&eacute;veloppement de sa puissance&nbsp; &eacute;conomique, politique et sociale. </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Le mur ne saurait plus r&eacute;ellement exister comme une barri&egrave;re verticale protectrice signifiant par sa pesanteur, sa masse et sa verticalit&eacute;, l&rsquo;impossibilit&eacute; de son franchissement. Il est aujourd&rsquo;hui un espace de m&eacute;diation entre l&rsquo;int&eacute;rieur et l&rsquo;ext&eacute;rieur selon des hi&eacute;rarchies du visible ou de l&rsquo;invisible directement command&eacute;es par les propres objectifs strat&eacute;giques qui lui sont assign&eacute;s. A l&rsquo;inverse de la verticalit&eacute; des murs pass&eacute;s ou des murs pr&eacute;sents construits pour limiter la fuite des populations pauvres d&rsquo;un &Eacute;tat-nation vers un autre, il s&rsquo;inscrit plus durablement dans une profondeur spatiale qui lui permet de r&eacute;guler efficacement populations, groupes sociaux, individus et activit&eacute;s selon des s&eacute;quences et temporalit&eacute;s sp&eacute;cifiques. Si le mur assure protection et s&eacute;curit&eacute;, il le doit tant aux modalit&eacute;s de sa cl&ocirc;ture qu&rsquo;aux possibilit&eacute;s qu&rsquo;il offre comme territoire de r&eacute;gulation permanente pour permettre aux mobilit&eacute;s de conserver toutes leurs efficiences productives. La qualit&eacute; du mur en ville ne repose plus dans l&rsquo;obstruction d&eacute;finitive et absolue des circulations. Elle r&eacute;side dans la garantie de la porosit&eacute; n&eacute;cessaire aux &eacute;changes humains et productifs. Aussi la question du management des porosit&eacute;s devient centrale dans l&rsquo;&eacute;conomie de la s&eacute;curit&eacute; globale de la ville post-fordienne m&ecirc;me si au demeurant il peut subsister et se d&eacute;ployer ici et l&agrave; des lieux poss&eacute;dant des murs physiques conservant la mission initiale de non-franchissement d&rsquo;espace. Tel est le cas des prisons, mais aussi des CRA &ndash; pour lesquels le nouveau Pr&eacute;sident de la R&eacute;publique Emmanuel Macron entend allonger la dur&eacute;e l&eacute;gale de r&eacute;tention &ndash; et dans une moindre mesure des espaces strat&eacute;giques relevant de la gestion des infrastructures critiques. </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Du point de vue s&eacute;curitaire, la ville post-fordienne appara&icirc;t donc &ecirc;tre constitu&eacute;e d&rsquo;espaces juxtapos&eacute;s aux mobilit&eacute;s diff&eacute;renci&eacute;es selon leur valeur et leur importance strat&eacute;gique. Ils d&eacute;finissent des hi&eacute;rarchisations et des impossibilit&eacute;s de d&eacute;placement physique qui ne sont pas sans rappeler les topographies des villes en guerre pour lesquelles les cheminements des habitants sont &eacute;tudi&eacute;s et adapt&eacute;s &agrave; la fois selon la nature des contraintes, cl&ocirc;tures et fermetures des acc&egrave;s et aussi selon les dangers potentiels et les lignes de front militaire constitu&eacute;es. &Agrave; la diff&eacute;rence toutefois de ces derni&egrave;res, la construction de murailles invisibles que ne peut rep&eacute;rer l&rsquo;&oelig;il non aguerri du simple quidam, rend plus difficile la perception de tous les dispositifs de contrainte surgis dans l&rsquo;espace. En terme de cheminements, la ville post-fordienne se pr&eacute;sente dans le domaine s&eacute;curitaire comme un territoire urbain discontinu et fragment&eacute; obligeant chaque usager &agrave; faire preuve d&rsquo;intelligence et de pragmatisme dans ses d&eacute;placements et ses &eacute;vitements de lieux. Comment conserver l&rsquo;espace public ouvert &agrave; tous pour poursuivre l&rsquo;aventure de la d&eacute;mocratie et de la citoyennet&eacute; tout en assurant les conditions de la s&eacute;curit&eacute; de ses usagers&nbsp;? Il s&rsquo;agit l&agrave; du d&eacute;fi majeur que les acteurs publics urbains se doivent aujourd&rsquo;hui de relever.</span></span></span></span></p> <h2>Bibliographie</h2> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">AVENEL C., &laquo; La construction du probl&egrave;me des banlieues entre s&eacute;gr&eacute;gation et stigmatisation &raquo;, <i>Journal francais de Psychiatrie</i>, 2009, n&deg; 3<span style="color:#181818">4, </span>pp. 36-44, [<a href="https://www.cairn.info/revue-journal-francais-de-psychiatrie-2009-3-page-36.htm" style="color:blue; text-decoration:underline">en ligne</a>]<span style="color:#3366ff">.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">BADIE B., <i>Un monde sans souverainet&eacute;. Les &Eacute;tats entre ruse et responsabilit&eacute;</i>, Paris, Fayard, 1999.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">BAUDOU&Iuml; R., &laquo;&nbsp;De la menace atomique aux conflits de faible intensit&eacute;. L&rsquo;emprise croissante de la guerre sur la ville &raquo;, <i>Les Annales de la Recherche urbaine,</i> 2001, n&deg;91, pp. 28-3<span style="color:#181818">4.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">BAUDOU&Iuml; R., et ESPOSITO F., &laquo; La lutte anti-terroriste contre les r&eacute;seaux urbains. Vers&nbsp; un nouveau mod&egrave;le d&rsquo;urbanit&eacute;&raquo;, <i>Urbanit&eacute;s</i>, 2015, n&deg; 6, &nbsp;s.p., [<a href="http://www.revue-urbanites.fr/6-la-lutte-anti-terroriste-contre-les-reseaux-urbains-vers-un-nouveau-modele-durbanite-de-la-securite" style="color:blue; text-decoration:underline">en ligne</a>].</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">BAUDOU&Iuml; R., et KABOUCHE M., &laquo;&nbsp;Les centres de r&eacute;tention administative&nbsp;: la programmation ordinaire de l&rsquo;indignit&eacute;&nbsp;&raquo;, <i>Urbanit&eacute;s</i>, 2017, vol. 8, s.p., [<a href="http://www.revue-urbanites.fr/8-les-centres-de-retention-administrative-la-programmation-ordinaire-de-l’indignité" style="color:blue; text-decoration:underline">en ligne</a>]<span style="color:#3366ff">.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">BESSON R., &laquo;&nbsp;Capitalisme cognitif et mod&egrave;les urbains en mutation. L&rsquo;hypoth&egrave;se des syst&egrave;mes urbains cognitifs&raquo;, <i>Territoire en mouvement</i>, n&deg; 23-2<span style="color:#181818">4, </span>210<span style="color:#181818">4, pp. </span>1-2, [<a href="http://http :%20/tem.revues.org/2601" style="color:blue; text-decoration:underline">en ligne</a>].</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">DELEUZE G., <i>Le pli. Leibniz et le baroque</i>, Paris, &Eacute;ditions Minuit, 1988.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">DI&nbsp; CINTIO M., <i>Un monde enclav&eacute;, voyage &agrave; l&rsquo;ombre des murs</i>, Qu&eacute;bec, Lux, 2017. </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">DREYFUS J., <i>La ville disciplinaire&nbsp;: Essai sur l&rsquo;urbanisme,</i> Paris, Galil&eacute;e, 1976.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">DUBUISSON M., &laquo; Barbares et barbarie dans le monde gr&eacute;co-romain, <i>L&rsquo;Antiquit&eacute; classique</i>, ann&eacute;e&nbsp; 2001, n&deg; 70, pp. 1-16.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">DUFOUR J-L., <i>La guerre, la ville et le soldat</i>, Paris, &Eacute;ditions Odile Jacob, 2002.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">FOUCAULT M., <i>Surveiller et punir. Naissance de la prison</i>, Paris, Gallimard, 1975. </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">GALLAND J-P., &laquo; Critique de la notion d&rsquo;infrastructure critique&raquo;, <i>Flux</i>, 2013, n&deg;81, pp. 6-18.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i><span arial="" style="font-family:">La France face au terrorisme, Livre blanc du gouvernement sur la s&eacute;curit&eacute; int&eacute;rieure face au terrorisme</span></i><span arial="" style="font-family:">, Paris, La Documentation fran&ccedil;aise, 2006. </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">GLUCKSMANN A., &laquo; Le totalitarisme en effet&raquo;, <i>Traverses</i>, 1977, &nbsp;n&deg;9, pp. 3<span style="color:#181818">4-</span>39.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">LAVEDAN P., <i>Histoire de l&rsquo;urbanisme</i>, Paris, H. Laurens, tome 1 <i>Antiquit&eacute; et Moyen &Acirc;g</i>e, 1926 ; tome 2 <i>Renaissance et temps modernes</i>, 19<span style="color:#181818">41&nbsp;; tome 3 </span><i>&Eacute;<span style="color:#181818">poque&nbsp; contemporaine</span></i><span style="color:#181818">, 1952</span>.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">LHOMME S., <i>Les r&eacute;seaux techniques comme vecteur de propagation des risques en milieu urbain &ndash; Une contribution th&eacute;orique et pratique &agrave; l&rsquo;analyse de la r&eacute;silience urbaine</i>. Th&egrave;se de doctorat en g&eacute;ographie, Universit&eacute; Paris-Diderot, [<a href="https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00772204" style="color:blue; text-decoration:underline">en ligne</a>].</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">LOUBRET, &laquo;&nbsp;Un nouveau camp pour &eacute;trangers &agrave; Marseille&nbsp;&raquo;, <span style="color:black">2006</span>, <i>CQFD Journal, </i>n&deg;35, s.p.,<span style="color:#2a2a2a">&nbsp;[<a href="http://cequilfautdetruire.org/spip.php?article1087" style="color:blue; text-decoration:underline">en ligne</a>]</span><span style="color:#3366ff">.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">MERMAZ L.,&nbsp;&laquo; Int&eacute;rieur et d&eacute;centralisation. Police&nbsp;&raquo; Avis pr&eacute;sent&eacute; au nom de la Commission des lois constitutionnelles, de la l&eacute;gislation et de l&rsquo;administration g&eacute;n&eacute;rale de la R&eacute;publique sur le projet de loi de finances pour 2001, Assembl&eacute;e Nationale n&deg; 2628, s. p., [<a href="http://www.assemblee-nationale.fr/11/budget/plf2001/a2628-02.asp" style="color:blue; text-decoration:underline">en ligne</a>].</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">MICHEL-KERJAN E., &laquo;&nbsp;Aux &Eacute;tats-Unis, la menace terroriste reste dans tous les esprits&nbsp;&raquo;, <i>Le Monde</i>, 13 juin 2003. </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">MURARD L. et ZYLBERMAN P., <i>Le petit travailleur infatigable. Villes-usines, habitat et intimit&eacute;s au XIX<sup>e</sup> si&egrave;cle</i>, Paris, 1976. </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">NEISSE F., et NOVOSSELOFF A., &laquo; L&rsquo;expansion des murs&nbsp;: Le reflet d&rsquo;un monde fragment&eacute;&nbsp;? &raquo;, <i>Politique &eacute;trang&egrave;re</i>, <span style="color:#2a2a2a">2010, n&deg; 4,</span> pp. 731-742<span style="color:#2a2a2a">, [<a href="https://www.cairn.info/revue-politique-etrangere-%202010-4-p-731.htm" style="color:blue; text-decoration:underline">en ligne</a>].</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">PIRENNE H., <i>Les villes du moyen &acirc;ge, essai d&rsquo;histoire &eacute;conomique et sociale</i>, Bruxelles, Maurice Lamertin, 1927. </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">RUFFIN J-C., <i>L&rsquo;Empire et les nouveaux barbares</i>, Paris, Latt&egrave;s, 1991.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">STIGLIZ B.,&nbsp; &laquo;&nbsp;Le prix du 11 septembre &raquo;, <i>Project Syndicate</i>, [<a href="https://www.project-syndicate.org/commentary/the-price-of-9-11/french?barrier=accesspaylog" style="color:blue; text-decoration:underline">en ligne</a>].</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">VALLET E., et DAVID C-P., &laquo; Du retour des murs frontaliers dans les relations internationales&raquo;, <i>&Eacute;tudes internationales</i>, vol. <span style="color:#181818">4</span>3, num&eacute;ro 1, mars 2012, pp. 5-25, [<a href="http://id.erudit.org/iderudit/1009137ar" style="color:blue; text-decoration:underline">en ligne</a>].</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">VALLS M.,&nbsp; Discours&nbsp; devant la commission des lois &ndash; Projet de loi relatif &agrave; la s&eacute;curit&eacute; et &agrave; la lutte contre le terrorisme, 14 novembre 2012, s.p., [<a href="http://discours.vie-publique.fr/notices/123002052.html" style="color:blue; text-decoration:underline">en ligne</a>].</span></span></span></span></p> <div> <hr align="left" size="3" width="100%" /></div> <p style="text-align: left;">&nbsp;</p> <div> <p style="text-align: left;">&nbsp;</p> <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[1]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> PIRENNE H., <i>Les villes du moyen &acirc;ge, essai d&rsquo;histoire &eacute;conomique et sociale</i>, Bruxelles, Maurice Lamertin, 1927, 203 p.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn2"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[2]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> LAVEDAN P., <i>Histoire de l&rsquo;urbanisme</i>, Paris, H. Laurens, tome 1 <i>Antiquit&eacute; et Moyen &Acirc;g</i>e, 1926, <span style="color:#181818">52</span>0 p.&nbsp;; tome 2 <i>Renaissance et temps modernes</i>, 19<span style="color:#181818">41,</span> 50<span style="color:#181818">4 p. &nbsp;; tome 3 </span><i>&Eacute;<span style="color:#181818">poque&nbsp; contemporaine</span></i><span style="color:#181818">, 1952, 44</span>6 p.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn3"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[3]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> FOUCAULT M., <i>Surveiller et punir. Naissance de la prison</i>, Paris, Gallimard, 1975, 352 p.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn4"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[4]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> DREYFUS J., <i>La ville disciplinaire&nbsp;: Essai sur l&rsquo;urbanisme,</i> Paris, Galil&eacute;e, 1976, 215 p.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn5"> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[5]</span></span></span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> MURARD L. et ZYLBERMAN P., <i>Le petit travailleur infatigable. Villes-usines, habitat et intimit&eacute;s au XIX<sup>e</sup> si&egrave;cle</i>, Paris, 1976, 300 p. </span></span></span></p> </div> <div id="ftn6"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref6" name="_ftn6" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[6]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> VALLET E., et DAVID C-P., &laquo; Du retour des murs frontaliers dans les relations internationales&raquo;, <i>&Eacute;tudes internationales</i>, vol. <span style="color:#181818">4</span>3, num&eacute;ro 1, mars 2012, pp. 5-23.URL&nbsp;: <span style="color:#3366ff">id.erudit.org/iderudit/1009137ar</span></span></span>.</span></span></p> </div> <div id="ftn7"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref7" name="_ftn7" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[7]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> DI&nbsp; CINTIO M., <i>Un monde enclav&eacute;, voyage &agrave; l&rsquo;ombre des murs</i>, Qu&eacute;bec, Lux, 2017,&nbsp; <span style="color:#181818">4</span>33 p.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn8"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref8" name="_ftn8" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[8]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> DELEUZE G., <i>Le pli. Leibniz et le baroque</i>, Paris, &Eacute;ditions de Minuit, 1988,192 p.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn9"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref9" name="_ftn9" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[9]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> DUFOUR J-L., <i>La guerre, la ville et le soldat</i>, Paris, &Eacute;ditions Odile Jacob, 2002, p. 278.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn10"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref10" name="_ftn10" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[10]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> DUBUISSON M., &laquo; Barbares et barbarie dans le monde gr&eacute;co-romain&raquo;, <i>L&rsquo;Antiquit&eacute; classique</i>, ann&eacute;e&nbsp; 2001, n&deg; 70, pp. 1-16.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn11"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref11" name="_ftn11" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[11]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> GLUCKSMANN A., &laquo; Le totalitarisme en effet&raquo;, <i>Traverses</i>, 1977, &nbsp;n&deg;9, p. 3<span style="color:#181818">4.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn12"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref12" name="_ftn12" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[12]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> BAUDOU&iuml; R., &laquo;&nbsp;De la menace atomique aux conflits de faible intensit&eacute;. L&rsquo;emprise croissante de la guerre sur la ville &raquo; , <i>Les Annales de la Recherche urbaine,</i> 2001, n&deg; 91, pp. 28-3<span style="color:#181818">4.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn13"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref13" name="_ftn13" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[13]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> BADIE B., <i>Un monde sans souverainet&eacute;. Les &Eacute;tats entre ruse et responsabilit&eacute;</i>, Paris, Fayard, 1999, 306 p.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn14"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref14" name="_ftn14" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[14]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> RUFFIN J-C., <i>L&rsquo;Empire et les nouveaux barbares</i>, Paris, Latt&egrave;s,1991, 2<span style="color:#181818">4</span>7 p.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn15"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref15" name="_ftn15" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[15]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> STIGLIZ B.,&nbsp; &laquo;&nbsp;Le prix du 11 septembre &raquo;, <i>Project Syndicate</i>, May 10, 2105, s.p.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn16"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref16" name="_ftn16" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[16]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> BESSON R., &laquo;&nbsp;Capitalisme cognitif et mod&egrave;les urbains en mutation. L&rsquo;hypoth&egrave;se des syst&egrave;mes urbains cognitifs&raquo;, <i>Territoire en mouvement</i>, n&deg; 23-2<span style="color:#181818">4, </span>210<span style="color:#181818">4, pp. </span>1-2, [<a href="http://http : //tem.revues.org/2601" style="color:blue; text-decoration:underline">en ligne</a>].</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn17"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref17" name="_ftn17" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[17]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> LHOMME S., <i>Les r&eacute;seaux techniques comme vecteur de propagation des risques en milieu urbain &ndash; Une contribution th&eacute;orique et pratique &agrave; l&rsquo;analyse de la r&eacute;silience urbaine</i>. Th&egrave;se de doctorat en g&eacute;ographie, Universit&eacute; Paris-Diderot, 365 p., [<a href="https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00772204" style="color:blue; text-decoration:underline">en ligne</a>].</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn18"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref18" name="_ftn18" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[18]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> AVENEL C., &laquo; La construction du probl&egrave;me des banlieues entre s&eacute;gr&eacute;gation et stigmatisation &raquo;, <i>Journal francais de Psychiatrie</i>, 2009, n&deg; 3<span style="color:#181818">4, p. 4</span>0, [<a href="https://www.cairn.info/revue-journal-francais-de-psychiatrie-2009-3-page-36.htm" style="color:blue; text-decoration:underline">en ligne</a>]<span style="color:#3366ff">.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn19"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref19" name="_ftn19" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[19]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> GALLAND J-P., &laquo; Critique de la notion d&rsquo;infrastructure critique&raquo;, <i>Flux</i>, 2013, n&deg;81, p. 6.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn20"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref20" name="_ftn20" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[20]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> MICHEL-KERJAN E., &laquo;&nbsp;Aux &Eacute;tats-Unis, la menace terroriste reste dans tous les esprits&nbsp;&raquo;, <i>Le Monde</i>, 13 juin 2003.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn21"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref21" name="_ftn21" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[21]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> <i>La France face au terrorisme, Livre blanc du gouvernement sur la s&eacute;curit&eacute; int&eacute;rieure face au terrorisme</i>, Paris, La Documentation fran&ccedil;aise, 2006, p. 76.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn22"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref22" name="_ftn22" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[22]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> BAUDOU&Iuml; R., et ESPOSITO F., &laquo; Les r&eacute;seaux urbains contre la ville. Vers&nbsp; un nouveau mod&egrave;le d&rsquo;urbanisme de la s&eacute;curit&eacute;&nbsp; &raquo; <i>Urbanit&eacute;s</i>, n&deg; 6, [<a href="http://www.revue-urbanites.fr/6-la-lutte-anti-terroriste-contre-les-reseaux-urbains-vers-un-nouveau-modele-durbanite-de-la-securite" style="color:blue; text-decoration:underline">en ligne</a>].</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn23"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref23" name="_ftn23" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[23]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> NEISSE F., et NOVOSSELOFF A., &laquo; L&rsquo;expansion des murs&nbsp;: Le reflet d&rsquo;un monde fragment&eacute;&nbsp;? &raquo;, <i>Politique &eacute;trang&egrave;re</i>, <span style="color:#2a2a2a">2010, n&deg; 4,</span> &nbsp;p. 73<span style="color:#2a2a2a">6, [<a href="https://www.cairn.info/revue-politique-etrangere- 2010-4-p-731.htm" style="color:blue; text-decoration:underline">en ligne</a>].</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn24"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref24" name="_ftn24" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[24]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> BAUDOU&Iuml; R., et KABOUCHE M., &laquo;&nbsp;Les centres de r&eacute;tention administative&nbsp;: la programmation ordinaire de l&rsquo;indignit&eacute;&nbsp;&raquo;, <i>Urbanit&eacute;s</i>, 2017, vol. 8, s.p., [<a href="http://www.revue-urbanites.fr/8-les-centres-de-retention-administrative-la-programmation-ordinaire-de-l’indignité" style="color:blue; text-decoration:underline">en ligne</a>].</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn25"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref25" name="_ftn25" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[25]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> LOUBRET, &laquo;&nbsp;Un nouveau camp pour &eacute;trangers &agrave; Marseille&nbsp;&raquo;, <span style="color:black">2006</span>.&nbsp; <i>CQFD Journal, </i>n&deg;35, s.p., [<a href="http://cequilfautdetruire.org/spip.php?article1087" style="color:blue; text-decoration:underline">en ligne</a>].</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn26"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref26" name="_ftn26" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[26]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> Les incidents avec les passagers de vols civils de compagnies a&eacute;riennes, &agrave; l&rsquo;occasion du transfert des retenus sur des vols civils des compagnies a&eacute;riennes t&eacute;moignent du risque que fait peser sur leur d&eacute;roulement, leur publicisation.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn27"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref27" name="_ftn27" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[27]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> MERMAZ L.,&nbsp;&laquo; Int&eacute;rieur et d&eacute;centralisation. Police&nbsp;&raquo; Avis pr&eacute;sent&eacute; au nom de la Commission des lois constitutionnelles, de la l&eacute;gislation et de l&rsquo;administration g&eacute;n&eacute;rale de la R&eacute;publique sur le projet de loi de finances pour 2001, Assembl&eacute;e Nationale n&deg; 2628, s. p., [<a href="http://www.assemblee-nationale.fr/11/budget/plf2001/a2628-02.asp" style="color:blue; text-decoration:underline">en ligne</a>].</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn28"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref28" name="_ftn28" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[28]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"> VALLS M.,&nbsp; Discours&nbsp; devant la commission des lois &ndash; Projet de loi relatif &agrave; la s&eacute;curit&eacute; et &agrave; la lutte contre le terrorisme, 14 novembre 2012.</span></span></span></span></p> </div> </div> <p>&nbsp;</p>