<p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><em>Par Pierre Bourgois, </em></span></span><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><em>Docteur en Science Politique, ATER, Institut de Recherche Montesquieux,&nbsp;Universit&eacute; de Bordeaux.</em></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Ces derni&egrave;res ann&eacute;es ont vu &laquo;&nbsp;fleurir&nbsp;&raquo; une multitude d&rsquo;utopies, dont certaines alimentent et ce, de mani&egrave;re significative, les d&eacute;bats contemporains. En ce sens, l&rsquo;utopie semble m&ecirc;me &ecirc;tre devenue, pour certains, une id&eacute;e &laquo;&nbsp;&agrave; la mode&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[1]</sup></a>. Parmi ces &laquo;&nbsp;porteurs&nbsp;&raquo; d&rsquo;utopie, le&nbsp;mouvement&nbsp;transhumaniste, dont l&rsquo;un des principaux objectifs demeure, &agrave; court ou moyen terme, celui de d&eacute;passer les limites de la nature humaine et donc, d&rsquo;une mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, de propulser les soci&eacute;t&eacute;s humaines &agrave; l&rsquo;&egrave;re de la posthumanit&eacute;. Les utopistes du posthumain partagent ainsi &laquo;&nbsp;la conviction que les sciences et les techniques peuvent constituer le tremplin qui permettra de d&eacute;passer ce que les hommes ont fig&eacute; en r&eacute;alit&eacute;s intangibles, malgr&eacute; les pouvoirs qu&rsquo;ils se sont arrog&eacute;s sur la nature&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn2" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[2]</sup></a>.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">&Agrave; cet &eacute;gard, cette utopie posthumaine semble &ecirc;tre port&eacute;e par les nombreux progr&egrave;s technologiques &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre ces derni&egrave;res ann&eacute;es, notamment dans le champ des NBIC<a href="#_ftn3" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[3]</sup></a>, permettant, de fait, le d&eacute;veloppement des trois principales &laquo;&nbsp;proph&eacute;ties transhumanistes&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn4" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[4]</sup></a>, &agrave; savoir la fin de la naissance, la fin de la maladie et la fin de la mort<a href="#_ftn5" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[5]</sup></a>. En ce sens, un nombre croissant d&rsquo;acteurs (chercheurs, entreprises, <em><span arial="" style="font-family:">think tanks</span></em>&hellip;) participent aujourd&rsquo;hui &agrave; la consolidation de ce mouvement, pr&eacute;tendant ainsi que la technique permettra &agrave; l&rsquo;homme de combler la plupart, si ce n&rsquo;est l&rsquo;ensemble, de ses lacunes biologiques, ce au profit d&rsquo;une &laquo;&nbsp;perfection post-humaine&nbsp;&raquo;.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Toutefois, il est &eacute;vident que de telles affirmations repr&eacute;sentent des enjeux consid&eacute;rables et cristallisent fortement les r&eacute;flexions scientifiques contemporaines. Nombreux sont effectivement ceux qui, dans les champs disciplinaires les plus vari&eacute;s, s&rsquo;opposent &agrave; ces utopies posthumaines c&eacute;l&eacute;brant, &agrave; tout-va, l&rsquo;av&egrave;nement prochain d&rsquo;un homme nouveau, d&eacute;barrass&eacute; de ses faiblesses. D&rsquo;une mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, ces critiques d&eacute;noncent ainsi les espoirs du mouvement transhumaniste qui, aliment&eacute;s par les progr&egrave;s technologiques en cours, pourraient mettre un terme &agrave; l&rsquo;humanit&eacute; en tant que telle, au profit d&rsquo;un monde nouveau, celui du&nbsp;posthumain.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Comment peut-on analyser aujourd&rsquo;hui l&rsquo;&eacute;mergence de ces nouvelles proph&eacute;ties posthumaines&nbsp;? Ce travail tentera, tout d&rsquo;abord, de mettre clairement en avant le lien entre utopie et&nbsp;posthumanisme. En ce sens, nous verrons que les attentes du courant&nbsp;transhumaniste constituent un parfait exemple d&rsquo;utopie contemporaine. Il conviendra ensuite de pr&eacute;senter plus en d&eacute;tails les forces qui sous-tendent ces utopies posthumaines. Port&eacute;s par des acteurs de plus en plus nombreux et par des progr&egrave;s technologiques constants, les projets transhumanistes semblent ainsi s&rsquo;&eacute;loigner de plus en plus du champ de la science-fiction, certaines id&eacute;es relevant d&eacute;sormais clairement du domaine du possible. Enfin, nous tenterons de confronter ces utopies contemporaines &agrave; leurs principaux d&eacute;tracteurs, ceux qu&rsquo;on appelle les bioconservateurs et qui, d&rsquo;une mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, voient dans ces progr&egrave;s technologiques mis en avant par les transhumanistes, une atteinte au caract&egrave;re immuable de la nature humaine.</span></span></span></span></p> <h1>Utopie et posthumanisme</h1> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Tout d&rsquo;abord, il convient de revenir sur les termes de transhumanisme et de posthumanisme. Si par posthumanisme nous entendons, comme on l&rsquo;a vu pr&eacute;c&eacute;demment, l&rsquo;id&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale d&rsquo;un d&eacute;passement, par la technologie, de l&rsquo;<em><span arial="" style="font-family:">homo sapiens</span></em> et des caract&eacute;ristiques qui d&eacute;finissent aujourd&rsquo;hui l&rsquo;humain, au profit d&rsquo;une esp&egrave;ce nouvelle, &agrave; savoir le posthumain<a href="#_ftn6" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[6]</sup></a>, qu&rsquo;en est-il du transhumanisme&nbsp;?</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Le transhumanisme, terme utilis&eacute; pour la premi&egrave;re fois par Julian Huxley<a href="#_ftn7" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[7]</sup></a> mais v&eacute;ritablement employ&eacute; dans son sens actuel au cours des ann&eacute;es 1980 par Fereidoun M. Esfandiary (rebaptis&eacute; FM-2030)<a href="#_ftn8" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[8]</sup></a>, est d&eacute;fini, par ses membres, comme &laquo;&nbsp;une mani&egrave;re de penser l&rsquo;avenir fond&eacute;e sur la pr&eacute;misse que l&rsquo;esp&egrave;ce humaine dans sa forme actuelle ne repr&eacute;sente pas la fin de notre d&eacute;veloppement mais une phase relativement pr&eacute;coce&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn9" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[9]</sup></a>. Il se focalise ainsi sur l&rsquo;am&eacute;lioration des capacit&eacute;s physiques et mentales de l&rsquo;&ecirc;tre humain et vise donc, par cons&eacute;quent, la transition de l&rsquo;esp&egrave;ce humaine &agrave; un stade post&eacute;rieur d&rsquo;&eacute;volution o&ugrave; les faiblesses biologiques actuelles de l&rsquo;homme auront disparu.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">En cela, il se rapproche in&eacute;luctablement du posthumanisme. Pour le mouvement transhumaniste, il s&rsquo;agit effectivement, &laquo;&nbsp;de soustraire l&rsquo;&ecirc;tre humain &agrave; toute condition biologique, de le &ldquo;lib&eacute;rer de la biologie&rdquo; elle-m&ecirc;me. C&rsquo;est cet au-del&agrave; de la biologie et de ses pesanteurs que symbolise notamment l&rsquo;id&eacute;e de &ldquo;posthumain&rdquo;, cet &ecirc;tre &ldquo;plus qu&rsquo;humain&rdquo; qu&rsquo;appellent de leurs v&oelig;ux les transhumanistes&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn10" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[10]</sup></a>. En ce sens, le transhumanisme repr&eacute;sente bien l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;une transition entre l&rsquo;humain et le posthumain&nbsp;: il vise &laquo;&nbsp;&agrave; exploiter toutes les ressources pour atteindre un &eacute;tat posthumain, voire postbiologique&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn11" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[11]</sup></a>.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Ainsi, bien qu&rsquo;il existe des nuances &agrave; l&rsquo;association des deux termes<a href="#_ftn12" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[12]</sup></a>, on peut d&egrave;s lors les regrouper, d&rsquo;une mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, concernant leurs vues principales&nbsp;:</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;Posthumanisme et transhumanisme&nbsp;: les deux courants se rejoignent et se confondent. Selon eux, s&rsquo;il y a eu quelque chose comme une pr&eacute;humanit&eacute; avant <em><span arial="" style="font-family:">l&rsquo;homo sapiens</span></em>, il est maintenant temps d&rsquo;imaginer la prochaine &eacute;tape, &ldquo;apr&egrave;s l&rsquo;<em><span arial="" style="font-family:">homo sapiens</span></em>&rdquo;, la posthumanit&eacute;, et d&rsquo;acc&eacute;l&eacute;rer son av&egrave;nement, puisque ce sera n&eacute;cessairement un stade &ldquo;sup&eacute;rieur&rdquo;&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn13" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[13]</sup></a>.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Par ces deux termes nous entendons donc l&#39;id&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale selon laquelle la science et la technologie vont permettre d&#39;aboutir &agrave; un avenir diff&eacute;rent et plus souhaitable poru l&#39;humanit&eacute;. Au vu de ce constat, on consid&egrave;re donc g&eacute;n&eacute;ralement le posthumanisme comme une v&eacute;ritable utopie.</span></span>&nbsp;</span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Le terme d&rsquo;&laquo;&nbsp;utopie&nbsp;&raquo; appara&icirc;t pour la premi&egrave;re fois sous la plume de Thomas More. La publication de son c&eacute;l&egrave;bre <em><span arial="" style="font-family:">Utopia </span></em>en 1516 introduit effectivement &laquo;&nbsp;dans le vocabulaire ordinaire un mot inusable &ndash; du moins toujours utilis&eacute; &ndash; et controvers&eacute;, car polys&eacute;mique&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn14" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[14]</sup></a>. Thomas More posait donc d&eacute;j&agrave; les fondations d&rsquo;une notion complexe et discut&eacute;e, &agrave; tel point de donner &laquo;&nbsp;l&rsquo;impression que le mot &ldquo;utopie&rdquo;, depuis cinq si&egrave;cles, poss&egrave;de, telle une m&eacute;daille, deux faces&nbsp;: l&rsquo;une positive &ndash; le projet d&rsquo;une nouvelle soci&eacute;t&eacute; plus juste, plus fraternelle, plus g&eacute;n&eacute;reuse et lib&eacute;ratrice &ndash; et l&rsquo;autre n&eacute;gative &ndash; un projet contraignant, totalitaire, irr&eacute;fl&eacute;chi, incons&eacute;quent, peu s&eacute;rieux&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn15" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[15]</sup></a>. </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Si, d&rsquo;une mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, on consid&egrave;re l&rsquo;utopie comme &laquo;&nbsp;un lieu fictif, cr&eacute;&eacute; par un auteur ou un groupe de personnes, dans lequel il est possible d&rsquo;imaginer une soci&eacute;t&eacute; id&eacute;ale, et de d&eacute;noncer par-l&agrave; les travers de son temps&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn16" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[16]</sup></a>, le mouvement transhumaniste s&rsquo;y assimile alors parfaitement<a href="#_ftn17" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[17]</sup></a>. Les utopistes du posthumain voient ainsi dans la technique un moyen de rompre directement avec le d&eacute;terminisme qui englobe depuis toujours l&rsquo;humanit&eacute; et emp&ecirc;che sa progression&nbsp;:</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;Le message des utopies posthumaines est simple&nbsp;: nous avons aujourd&rsquo;hui les moyens scientifiques et techniques d&rsquo;accomplir l&rsquo;humanit&eacute;, c&rsquo;est-&agrave;-dire de supprimer toutes les imperfections qui lui barrent l&rsquo;acc&egrave;s au bonheur. C&rsquo;est le message de la plupart des transhumanistes [&hellip;] qui se reconnaissent sous le label H+. L&rsquo;utopie est bien pr&eacute;sente en tant que telle, dans la perspective d&rsquo;un bonheur qui mettra un terme aux errements de l&rsquo;histoire&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn18" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[18]</sup></a>.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">De fait, on retrouve initialement, &agrave; travers ces utopies, &laquo;&nbsp;une lassitude d&rsquo;&ecirc;tre ce qu&rsquo;on est, une manifeste fatigue d&rsquo;&ecirc;tre soi, une d&eacute;saffection pour les significations qui exigeraient qu&rsquo;on veuille s&rsquo;incarner dans l&rsquo;histoire, qu&rsquo;on s&rsquo;implique dans les exp&eacute;riences qui fa&ccedil;onnent l&rsquo;individualit&eacute;&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn19" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[19]</a>. G&uuml;nther Anders &eacute;voquait d&eacute;j&agrave;, en 1956, ce qu&rsquo;il appelait &laquo;&nbsp;la honte prom&eacute;th&eacute;enne&nbsp;&raquo;, c&#39;est-&agrave;-dire &laquo;&nbsp;la honte qui s&rsquo;empare de l&rsquo;homme devant l&rsquo;humiliante qualit&eacute; des choses qu&rsquo;il a lui-m&ecirc;me fabriqu&eacute;es&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn20" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[20]</a>. Ici, c&rsquo;est donc le rapport de l&rsquo;homme &agrave; lui-m&ecirc;me qui est en cause&nbsp;: &laquo;&nbsp;Le transhumanisme n&rsquo;annonce pas autre chose que l&rsquo;atteinte prochaine, par la gr&acirc;ce des technologies, d&rsquo;une vitesse de lib&eacute;ration d&rsquo;o&ugrave; &eacute;mergera ce qui ne s&rsquo;est jamais vu ni con&ccedil;u. Ni r&eacute;alit&eacute; ni d&eacute;sir ne sont en jeu. Seulement l&rsquo;abandon &agrave; ce qui surprendra un jour et gommera un pass&eacute; de faiblesses trop humaines&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn21" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[21]</a>.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Pour le mouvement transhumaniste, il s&rsquo;agit donc &laquo;&nbsp;d&rsquo;arracher ni plus ni moins l&rsquo;homme &agrave; tout ancrage biologique en vue d&rsquo;acc&eacute;der &agrave; un nouveau stade de l&rsquo;&eacute;volution&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn22" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[22]</sup></a>. En ce sens, son projet remplit parfaitement sa fonction d&rsquo;utopie. Par cette vocation &agrave; s&rsquo;opposer au cadre d&eacute;finissant aujourd&rsquo;hui l&rsquo;humain, le mouvement fait la promotion d&rsquo;une soci&eacute;t&eacute; id&eacute;ale &eacute;mancip&eacute;e de toute forme de d&eacute;terminisme biologique. L&rsquo;objectif devient ainsi l&rsquo;am&eacute;lioration de l&rsquo;homme et plus particuli&egrave;rement, le passage tant attendu de l&rsquo;humain au posthumain, celui-ci s&rsquo;abandonnant totalement &agrave; une technique devenue, quant &agrave; elle, de plus en plus autonome<a href="#_ftn23" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[23]</sup></a>.</span></span></span></span></p> <h1>De la science-fiction &agrave; la r&eacute;alit&eacute;&nbsp;? Un mouvement en pleine progression</h1> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Mais de qui et de quoi parle-t-on concr&egrave;tement&nbsp;? Doit-on prendre au s&eacute;rieux ces utopies posthumaines&nbsp;? Les transhumanistes repr&eacute;sentent-ils ainsi &laquo;&nbsp;simplement une secte d&rsquo;illumin&eacute;s technophiles issus de la classe moyenne, en mal d&rsquo;ascension sociale et de sensations fortes&nbsp;?&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn24" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[24]</a>, ou une mouvance plus large implant&eacute;e dans diff&eacute;rents milieux scientifiques&nbsp;? Sur ce sujet, Nicolas Le D&eacute;v&eacute;dec observe ainsi&nbsp;:</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;Si le transhumanisme demeure aujourd&rsquo;hui relativement confidentiel, en Europe particuli&egrave;rement, et le nombre de ses adeptes plut&ocirc;t restreint, ce serait n&eacute;anmoins une erreur d&rsquo;en minimiser l&rsquo;importance et l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t sociologique. Son projet inspire de fait des projets politiques et technoscientifiques d&rsquo;envergure [&hellip;] L&rsquo;utopie d&rsquo;un <em><span arial="" style="font-family:">humain augment&eacute;</span></em> par les technosciences port&eacute;e par le mouvement trouve une importante r&eacute;sonance dans les soci&eacute;t&eacute;s occidentales contemporaines o&ugrave; l&rsquo;aspiration &agrave; am&eacute;liorer techniquement l&rsquo;&ecirc;tre humain et ses performances aussi bien physiques et intellectuelles qu&rsquo;&eacute;motionnelles (<em><span arial="" style="font-family:">human enhancement</span></em>) gagne chaque jour en importance, traversant peu ou prou l&rsquo;ensemble de la soci&eacute;t&eacute;&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn25" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[25]</sup></a>.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Apparu dans les ann&eacute;es 1980 aux &Eacute;tats-Unis, le mouvement semble aujourd&rsquo;hui s&rsquo;&ecirc;tre particuli&egrave;rement consolid&eacute;. Il compte d&eacute;sormais plusieurs organisations consid&eacute;rables gravitant, pour la plupart, autour de la World Transhumanist Association (WTA)<a href="#_ftn26" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[26]</a>, cr&eacute;&eacute;e en 1998 par Nick Bostrom et David Pearce et rebaptis&eacute;e en 2008 Humanity+. On y retrouve notamment les principales figures du mouvement, telles que Max More, fondateur (avec Tom Morrow) de l&rsquo;Extropy institute, c&eacute;l&egrave;bre organisation transhumaniste d&rsquo;inspiration libertarienne active jusqu&rsquo;en 2006 o&ugrave; encore, &agrave; titre d&rsquo;exemple, James Hughes, qui dirige l&rsquo;Institute for Ethics and Emerging Technologies, think tank ayant notamment le contr&ocirc;le, depuis 2004, du Journal of Evolution and Technology, anciennement Journal of Transhumanism<a href="#_ftn27" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[27]</a>. Parmi les grands noms du courant transhumaniste<a href="#_ftn28" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[28]</a>, on pense &eacute;galement &agrave; Natasha Vita-More, Pr&eacute;sidente d&rsquo;Humanity+ et &eacute;pouse de Max More, &agrave; l&rsquo;ing&eacute;nieur Kevin Warwick ou encore, &agrave; Eric Drexler, ing&eacute;nieur dans les nanotechnologies et fondateur du Foresight Institute. Cependant, comme l&rsquo;observe R&eacute;mi Sussan, &laquo;&nbsp;il ne faudrait pas identifier ce courant d&rsquo;id&eacute;es &agrave; une appartenance formelle &agrave; un groupe&nbsp;: dans le monde scientifique notamment, nombreux sont ceux qui partagent beaucoup des id&eacute;es de ces groupes sans pour autant le clamer haut et fort&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn29" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[29]</a>, tels que Marvin Minsky, Hans Moravec ou encore Ray Kurzweil, qui &laquo;&nbsp;appartiennent de toute &eacute;vidence &agrave; cette mouvance, sans pour autant participer activement &agrave; une quelconque association militante&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn30" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[30]</a>.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><em><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Think tanks</span></span></em><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">, chercheurs, publications scientifiques&hellip; On semble donc loin du groupuscule esseul&eacute;. Le transhumanisme repr&eacute;sente ainsi aujourd&rsquo;hui, et ce quoi qu&rsquo;on en dise, un mouvement de pens&eacute;e &agrave; part enti&egrave;re et dispose d&rsquo;une influence consid&eacute;rable, tissant des r&eacute;seaux importants, notamment aux &Eacute;tats-Unis.<strong> </strong>&Agrave; cet &eacute;gard, plusieurs grandes firmes se sont d&rsquo;ores et d&eacute;j&agrave; positionn&eacute;es et investissent d&eacute;sormais &agrave; grande &eacute;chelle dans plusieurs des projets transhumanistes. On pense bien entendu ici &agrave; <em><span arial="" style="font-family:">Google</span></em> qui, &agrave; titre d&rsquo;exemple, a notamment recrut&eacute; en 2012 l&rsquo;ic&ocirc;ne du transhumanisme et le promoteur du concept de Singularit&eacute;, &agrave; savoir Ray Kurzweil, auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet<a href="#_ftn31" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[31]</sup></a> et adul&eacute; par les &laquo;&nbsp;fans&nbsp;&raquo; du mouvement. La firme am&eacute;ricaine a notamment lanc&eacute; en 2013 sa filiale <em><span arial="" style="font-family:">Calico </span></em>(<em><span arial="" style="font-family:">California Live Company</span></em>)<em><span arial="" style="font-family:">,</span></em> dont l&rsquo;objectif principal est de lutter contre le vieillissement et les maladies qui lui sont associ&eacute;es. </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Outre ces diff&eacute;rents acteurs, ce mouvement semble &eacute;galement s&rsquo;appuyer sur des avanc&eacute;es technologiques consid&eacute;rables. Ainsi, si bon nombre d&rsquo;espoirs transhumanistes rel&egrave;vent encore aujourd&rsquo;hui de simples fantasmes et trouvent davantage leur reflet dans le champ de la science-fiction, il serait toutefois illusoire de les repousser d&rsquo;un simple revers de main en ne s&rsquo;attardant que sur leur aspect fictif. En effet, plusieurs &eacute;volutions technologiques majeures se produisent d&rsquo;ores et d&eacute;j&agrave; dans les divers domaines scientifiques et suscitent de nombreux et vastes d&eacute;bats. Aujourd&rsquo;hui, il est ainsi devenu de plus en plus difficile de distinguer m&eacute;decine th&eacute;rapeutique et m&eacute;decine m&eacute;liorative. Ainsi, ne serions-nous pas d&eacute;j&agrave;, d&rsquo;une certaine mani&egrave;re, des transhumains&nbsp;? </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Si la science-fiction semble avoir inspir&eacute; ce mouvement, l&rsquo;essor du transhumanisme s&rsquo;explique ainsi, en partie, par les nombreux progr&egrave;s technologiques r&eacute;alis&eacute;s dans les domaines scientifiques les plus vari&eacute;s et qui risquent d&rsquo;impacter durablement nos modes de vie. D&eacute;j&agrave; aujourd&rsquo;hui, en mati&egrave;re d&rsquo;avanc&eacute;es m&eacute;dicales, il est presque devenu banal d&rsquo;&eacute;voquer des technologies comme les exosquelettes, cet &eacute;quipement externe fix&eacute; au niveau du bassin ou des membres et qui permet d&rsquo;accro&icirc;tre et de d&eacute;passer de mani&egrave;re significative les capacit&eacute;s physiques &laquo;&nbsp;naturelles&nbsp;&raquo; humaines<a href="#_ftn32" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[32]</sup></a>. Dans le m&ecirc;me ordre d&rsquo;id&eacute;es, on peut &eacute;galement citer l&rsquo;exemple des bras bioniques, des puces directement implant&eacute;es dans le cerveau et permettant de contr&ocirc;ler plusieurs objets &agrave; distance, des r&eacute;tines artificielles, du contr&ocirc;le de certaines &eacute;motions via des m&eacute;dicaments<a href="#_ftn33" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[33]</sup></a>&hellip;</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Mais la fronti&egrave;re entre r&eacute;paration et am&eacute;lioration semble bien floue, plus particuli&egrave;rement dans des soci&eacute;t&eacute;s o&ugrave; le culte de la perfection demeure constant. Ces avanc&eacute;es scientifiques entretiennent ainsi les nombreuses craintes quant &agrave; la perspective d&rsquo;un &laquo;&nbsp;homme augment&eacute;&nbsp;&raquo;, tant mise en avant par les transhumanistes et qui repose notamment sur &laquo;&nbsp;un slogan&nbsp;: devenir plus forts, plus intelligents, plus heureux et vivre ind&eacute;finiment&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn34" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[34]</sup></a>. Au premier rang des attentes du courant transhumaniste se trouve donc, ni plus ni moins, la victoire contre la mort elle-m&ecirc;me&nbsp;! Ce mouvement s&rsquo;&eacute;rigeant ainsi comme la solution aux faiblesses humaines, il n&rsquo;est effectivement pas &eacute;tonnant d&rsquo;observer que la qu&ecirc;te de perfection humaine des transhumanistes s&rsquo;ach&egrave;ve dans l&rsquo;atteinte de l&rsquo;immortalit&eacute;. Jean-Michel Besnier observe ainsi&nbsp;:</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;L&rsquo;immortalit&eacute; s&rsquo;est banalis&eacute;e. Elle a quitt&eacute; le terrain de la religion dans laquelle elle figurait comme le mobile des tout premiers cultes et donc, si j&rsquo;ose dire, l&rsquo;aliment de base des croyants. Elle a d&eacute;bord&eacute; l&rsquo;espace de la m&eacute;taphysique o&ugrave; l&rsquo;on s&rsquo;obstine &agrave; en finir avec la finitude humaine, &agrave; force de syst&egrave;mes visant &agrave; rendre raison de l&rsquo;illusion du mal et du temps. Elle a acquis &agrave; pr&eacute;sent la dignit&eacute; d&rsquo;un objet scientifique au sein des laboratoires qui entreprennent de comprendre les m&eacute;canismes du vieillissement afin de les contr&ocirc;ler, voire de les neutraliser&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn35" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[35]</sup></a>.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">L&rsquo;immortalit&eacute; (ou plut&ocirc;t la fin de la mort programm&eacute;e)<a href="#_ftn36" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[36]</a> devient ainsi l&rsquo;un des th&egrave;mes de plus en plus populaires<a href="#_ftn37" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[37]</a>, si ce n&rsquo;est la &laquo;&nbsp;marque de fabrique&nbsp;&raquo; du mouvement. On retrouve en permanence, chez les transhumanistes, l&rsquo;id&eacute;e que le vieillissement et la mort ne sont finalement que de &laquo;&nbsp;simples&nbsp;&raquo; faiblesses biologiques que la science peut r&eacute;soudre. On pense ici tout particuli&egrave;rement &agrave; Ray Kurzweil, Eric Drexler, Kevin Warwick ou encore &agrave; Aubrey de Grey et son Projet &laquo;&nbsp;SENS&nbsp;&raquo; (Strategies for Engineered Negligible Senescence). L&rsquo;immortalit&eacute; est ainsi &laquo;&nbsp;devenue chose banale, et l&rsquo;on accueille avec de plus en plus de respect ceux qui font m&eacute;tier d&rsquo;inciter les technosciences &agrave; lui donner cr&eacute;dibilit&eacute; et acceptabilit&eacute;, en l&rsquo;occurrence : les mouvements transhumanistes&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn38" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[38]</a>.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">La technique doit (et peut) donc, selon eux, venir &agrave; bout de l&rsquo;ensemble des faiblesses inh&eacute;rentes &agrave; l&rsquo;homme. La maladie, la vieillesse et la mort ne sont ainsi nullement des caract&eacute;ristiques immuables, mais seulement des entraves &agrave; l&rsquo;&eacute;volution et au perfectionnement de l&rsquo;&ecirc;tre humain<a href="#_ftn39" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[39]</sup></a>. Pour ces promoteurs du posthumain, il s&rsquo;agit donc &laquo;&nbsp;de d&eacute;passer la nature humaine, ni plus ni moins. La science-fiction avait pr&eacute;par&eacute; le terrain, sur un plan litt&eacute;raire. Il devient possible de lui accorder d&eacute;sormais le cr&eacute;dit philosophique qui l&eacute;gitimera les programmes techniques et scientifiques de l&rsquo;avenir&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn40" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[40]</sup></a>. </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Mais si le progr&egrave;s technologique affecte la nature m&ecirc;me de l&rsquo;&ecirc;tre humain, peut-on (et doit-on) toujours parler d&rsquo;humanit&eacute;&nbsp;? En ce sens, ce qui fait l&rsquo;homme n&rsquo;est-il pas justement l&rsquo;ensemble de ses faiblesses et vuln&eacute;rabilit&eacute;s&nbsp;? On touche ici au c&oelig;ur m&ecirc;me des critiques formul&eacute;es &agrave; l&rsquo;&eacute;gard du transhumanisme, notamment par ceux que l&rsquo;on appelle, d&rsquo;une mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, les bioconservateurs.</span></span></span></span></p> <h1>Un mouvement fortement critiqu&eacute;&nbsp;: les bioconservateurs</h1> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">L&rsquo;&eacute;mergence et la diffusion d&rsquo;un tel mouvement suscitent ainsi &agrave; la fois espoir et angoisse, entre les partisans d&rsquo;une &eacute;volution de l&rsquo;humain et ceux qui, au contraire, consid&egrave;rent la nature humaine comme une valeur fondamentale et immuable. &Agrave; cet &eacute;gard, on oppose donc traditionnellement aux transhumanistes les bioconservateurs qui s&rsquo;inqui&egrave;tent, pour leur part, de cette &eacute;volution possible des fronti&egrave;res de l&rsquo;humain. Ainsi, nombreux sont ceux qui, dans les champs disciplinaires les plus vari&eacute;s, s&rsquo;opposent &agrave; ces utopies posthumaines qui c&eacute;l&egrave;brent, &agrave; tout-va, l&rsquo;av&egrave;nement prochain d&rsquo;un homme nouveau, d&eacute;barrass&eacute; de ses faiblesses. </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">On pense particuli&egrave;rement ici &agrave; Francis Fukuyama<a href="#_ftn41" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[41]</sup></a> qui, s&rsquo;appuyant notamment sur la dystopie du <em><span arial="" style="font-family:">meilleur des mondes<a href="#_ftn42" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><strong><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none">[42]</span></span></span></sup></strong></a></span></em>, s&rsquo;inqui&egrave;te ouvertement de l&rsquo;impact que pourrait avoir l&rsquo;&eacute;volution des progr&egrave;s biotechnologiques sur la nature humaine et donc sur les soci&eacute;t&eacute;s politiques contemporaines<a href="#_ftn43" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[43]</sup></a>. Celui qui fut membre du <em><span arial="" style="font-family:">President&rsquo;s Council on Bioethics</span></em><a href="#_ftn44" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[44]</sup></a> de 2001 &agrave; 2004 formule ainsi de nombreuses critiques &agrave; l&rsquo;&eacute;gard de cette r&eacute;volution biotechnique. Outre ses inqui&eacute;tudes concernant les sciences du cerveau, la neuropharmacologie (o&ugrave; la diffusion &agrave; grande &eacute;chelle dans certains pays de la Ritaline et du Prozac nous rapproche notamment, &agrave; ses yeux, d&rsquo;un &ecirc;tre humain androgyne mais surtout du dernier homme de Nietzsche) et la prolongation de la vie, ses craintes se tournent &eacute;galement vers l&rsquo;ing&eacute;nierie g&eacute;n&eacute;tique humaine<a href="#_ftn45" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[45]</sup></a> qui, selon lui, &laquo;&nbsp;soul&egrave;ve tr&egrave;s directement la perspective d&rsquo;une nouvelle sorte d&rsquo;eug&eacute;nisme, avec toutes les implications morales et historiques dont ce terme est charg&eacute;, l&rsquo;objectif ultime &eacute;tant la capacit&eacute; &agrave; changer la nature humaine &raquo;<a href="#_ftn46" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[46]</sup></a>. Les craintes de Fukuyama reposent donc sur l&rsquo;id&eacute;e que les biotechnologies auraient d&eacute;sormais, dans un futur proche, la capacit&eacute; d&rsquo;influer directement sur la nature humaine, si ce n&rsquo;est de la changer radicalement. Or, c&rsquo;est cette nature humaine, avec ses caract&eacute;ristiques positives et n&eacute;gatives, qui a fait, selon lui, le lit de l&rsquo;histoire et qui a permis aux soci&eacute;t&eacute;s de s&rsquo;acheminer, pour la plupart d&rsquo;entre elles, vers le lib&eacute;ralisme politique et &eacute;conomique. En impactant la nature humaine, la recherche scientifique pourrait ainsi transformer directement le cours de l&rsquo;histoire et l&rsquo;ensemble de l&rsquo;ordre politique et social des soci&eacute;t&eacute;s contemporaines. Fukuyama s&rsquo;&eacute;rige donc comme un farouche opposant aux transhumanistes qui, comme il l&rsquo;observe, souhaitent tout simplement &laquo;&nbsp;lib&eacute;rer la race humaine de ses contraintes biologiques&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn47" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[47]</sup></a>.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Outre Fukuyama, nous pensons &eacute;galement, &agrave; titre d&rsquo;exemples, &agrave; J&uuml;rgen Habermas<a href="#_ftn48" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[48]</sup></a>, Michael Sandel<a href="#_ftn49" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[49]</sup></a>, Bill McKibben<a href="#_ftn50" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[50]</sup></a> mais encore et surtout, &agrave; Leon Kass, &laquo;&nbsp;l&rsquo;une des figures intellectuelles embl&eacute;matique du courant &ldquo;bioconservateur&rdquo;&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn51" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[51]</sup></a> et pr&eacute;sident, entre 2001 et 2005, du <em><span arial="" style="font-family:">President&rsquo;s Council on Bioethics<a href="#_ftn52" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><strong><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none">[52]</span></span></span></sup></strong></a></span></em>. Pour Leon Kass, il faut &agrave; tout prix pr&eacute;server la nature humaine contre les avanc&eacute;es technologiques qui pourraient notamment menacer, &agrave; ses yeux, la dignit&eacute; fondamentale de l&rsquo;&ecirc;tre humain<a href="#_ftn53" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[53]</sup></a>. Ces auteurs sont donc des figures importantes du courant bioconservateur et d&eacute;fendent, d&rsquo;une mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, le caract&egrave;re immuable de la nature humaine<a href="#_ftn54" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[54]</sup></a>. Selon eux, les avanc&eacute;es technologiques &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre ces derni&egrave;res ann&eacute;es menaceraient ainsi directement l&rsquo;ordre social des soci&eacute;t&eacute;s humaines. Comme l&rsquo;&eacute;crit Gilbert Hottois&nbsp;:</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;Les bioconservateurs (tels Jonas, Habermas, Fukuyama, Kass, etc.) entretiennent deux certitudes angoiss&eacute;es qui fondent leurs interdits&nbsp;: selon la premi&egrave;re, toute manipulation trans- ou post-humaine est d&eacute;gradante pour l&rsquo;&ecirc;tre qui la subit, car elle l&egrave;se la valeur &ndash; la dignit&eacute; &ndash; qui s&rsquo;attache &agrave; tout &ecirc;tre humain. Selon la seconde, l&rsquo;av&egrave;nement de transhumains sup&eacute;rieurs ou de posthumains &eacute;trangers met en danger la dignit&eacute; des humains eux-m&ecirc;mes qui seront trait&eacute;s comme des &ecirc;tres inf&eacute;rieurs&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn55" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[55]</sup></a>.&nbsp; </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Le d&eacute;veloppement des id&eacute;es transhumanistes ne suscite donc pas que des admirateurs et s&rsquo;accompagne de multiples et diverses critiques. En ce sens, la nature m&ecirc;me du monde de demain d&eacute;pendra en grande partie de l&rsquo;&laquo;&nbsp;affrontement&nbsp;&raquo; entre les bioconservateurs et les transhumanistes ou, pour reprendre les termes de Dominique Lecourt, entre les &laquo;&nbsp;biocatastrophistes&nbsp;&raquo;&nbsp;et les &laquo;&nbsp;technoproph&egrave;tes&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn56" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[56]</a>. Deux visions de l&rsquo;homme et du monde s&rsquo;affrontent donc pr&eacute;sentement et l&rsquo;issue demeure encore aujourd&rsquo;hui incertaine, bien que les id&eacute;es transhumanistes semblent &ecirc;tre, ind&eacute;niablement, en pleine progression<a href="#_ftn57" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[57]</a>. Du moins, semblent-elles jouir de soutiens consid&eacute;rables et leur r&eacute;ception n&rsquo;appara&icirc;t pour l&rsquo;instant que tr&egrave;s peu affect&eacute;e par ces critiques. Ainsi, selon Jean-Michel Besnier &eacute;crit&nbsp;: &laquo;&nbsp;On ne soulignera jamais assez combien les discours &ldquo;hype&rdquo; tenus par les technoproph&egrave;tes d&rsquo;aujourd&rsquo;hui nous ont habitu&eacute;s &agrave; atteindre l&rsquo;impossible, qui aura raison bient&ocirc;t de notre clairvoyance &agrave; l&rsquo;&eacute;gard de la d&eacute;mesure technologique&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn58" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[58]</a>.</span></span></span></p> <h1>Conclusion</h1> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Bien qu&rsquo;elles soient fortement critiqu&eacute;es, les id&eacute;es v&eacute;hiculant l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;un posthumain gagnent aujourd&rsquo;hui in&eacute;luctablement du terrain. Comme on a pu le voir pr&eacute;c&eacute;demment, loin de constituer un groupuscule isol&eacute;, le mouvement transhumaniste semble ainsi se consolider, notamment de part sa forte institutionnalisation, mais &eacute;galement en s&rsquo;appuyant sur les nombreuses avanc&eacute;es technologiques &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre aujourd&rsquo;hui. &Agrave; cet &eacute;gard, certains consid&egrave;rent que le transhumain est d&rsquo;ores et d&eacute;j&agrave; pr&eacute;sent parmi nous et que nous venons donc d&rsquo;entrer, &laquo;&nbsp;beaucoup plus t&ocirc;t que pr&eacute;vu, dans la phase de fusion de la vie et de la technologie&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn59" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[59]</sup></a> et que &laquo;&nbsp;dans la guerre pour ou contre la modification de l&rsquo;homme, les transhumanistes ont gagn&eacute; la bataille de l&rsquo;expertise et de l&rsquo;influence&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn60" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[60]</sup></a>. </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Pendant longtemps, les id&eacute;es transhumanistes ont &eacute;t&eacute; confin&eacute;es dans le champ de la science-fiction. Celle-ci appara&icirc;t d&rsquo;ailleurs encore aujourd&rsquo;hui une source d&rsquo;inspiration majeure des discours transhumanistes, qui m&eacute;langent constamment mythes et r&eacute;alit&eacute;, fantasmes et avanc&eacute;es technologiques probables. C&rsquo;est donc &laquo;&nbsp;au carrefour de ces champs &mdash; science, technoscience et science-fiction &mdash; que logent le transhumanisme et le posthumanisme. Entre la r&eacute;alit&eacute; des d&eacute;couvertes dans les labos, les applications qu&rsquo;on esp&egrave;re pouvoir en tirer et les autres projets qu&rsquo;elles suscitent&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn61" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[61]</sup></a>.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Pour sa part, ce travail a cherch&eacute; &agrave; mettre en perspective le posthumanisme &agrave; travers le prisme de l&rsquo;utopie, dont l&rsquo;une des caract&eacute;ristiques essentielles est de proposer une soci&eacute;t&eacute; futuriste id&eacute;ale en rupture avec le monde d&rsquo;aujourd&rsquo;hui. En ce sens, les utopies posthumaines accomplissent parfaitement &laquo;&nbsp;la fonction critique de toute utopie&nbsp;: percer &agrave; jour les folies du monde r&eacute;el, derri&egrave;re l&rsquo;imaginaire ou les fantasmes qu&rsquo;il produit, afin d&rsquo;orienter le pr&eacute;sent vers un avenir d&eacute;sirable&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn62" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[62]</sup></a>. Comme on l&rsquo;a vu pr&eacute;c&eacute;demment, la prolif&eacute;ration des id&eacute;es transhumanistes s&rsquo;appuie sur une v&eacute;ritable d&eacute;pr&eacute;ciation de l&rsquo;homme, sur le d&eacute;go&ucirc;t, la honte &laquo;&nbsp;d&rsquo;&ecirc;tre ce qu&rsquo;on est&nbsp;&raquo;. Jean-Michel Besnier observe ainsi que le d&eacute;sir d&rsquo;immortalit&eacute; des mouvements transhumanistes appara&icirc;t, de fait, comme &laquo;&nbsp;le masque d&rsquo;une haine de la vie&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn63" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup>[63]</sup></a>. Face &agrave; ce constat, l&rsquo;avenir de ces utopies posthumaines semble donc ind&eacute;niablement reposer sur la repr&eacute;sentation que se font les hommes du monde actuel et, plus particuli&egrave;rement, de celle qu&rsquo;ils se font d&rsquo;eux-m&ecirc;mes. De ce crit&egrave;re d&eacute;pend sans aucun doute la nature m&ecirc;me de l&rsquo;homme de demain.</span></span></span></span></p> <h1>Bibliographie&nbsp;</h1> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">ALEXANDRE L., <em><span arial="" style="font-family:">La Mort de la mort. Comment la technom&eacute;decine va bouleverser l&#39;humanit&eacute;</span></em>, Paris, J.-C. Latt&egrave;s, 2011.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">&ndash;, &laquo;&nbsp;Transhumanisme versus bioconservateurs&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em><span arial="" style="font-family:">in </span></em>Les Tribunes de la sant&eacute;, n&deg; 35, &eacute;t&eacute; 2012, pp. 75-82.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">ANDERS G., <em><span arial="" style="font-family:">L&rsquo;obsolescence de l&rsquo;homme. Sur l&rsquo;&acirc;me &agrave; l&rsquo;&eacute;poque de la deuxi&egrave;me r&eacute;volution industrielle</span></em>, Paris, &Eacute;ditions de l&rsquo;Encyclop&eacute;die des Nuisances, 2002 (1956).</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">BESNIER J.-M., <em><span arial="" style="font-family:">Demain les posthumains, le futur a-t-il encore besoin de nous&nbsp;?</span></em>, Paris, Fayard, coll. &laquo;&nbsp;Pluriel&nbsp;&raquo;, 2012 (2009).</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">&ndash;, &laquo;&nbsp;L&rsquo;utopie d&rsquo;un posthumain&nbsp;&raquo;, <em><span arial="" style="font-family:">in Les utopies</span></em>, Paris, CNRS &Eacute;ditions, coll. &laquo;&nbsp;Les Essentiels d&rsquo;Herm&egrave;s&nbsp;&raquo;, 2013.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">&ndash;, &laquo;&nbsp;D&rsquo;un d&eacute;sir mortif&egrave;re d&rsquo;immortalit&eacute;. &Agrave; propos du transhumanisme&nbsp;&raquo;, <em><span arial="" style="font-family:">in Cit&eacute;s</span></em>, n&deg; 55, 2013/3, pp. 13-23.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">BOSTROM&nbsp;N.,&nbsp;&laquo;&nbsp;Transhumanism&nbsp;FAQ&nbsp;&raquo;,&nbsp;site&nbsp;de&nbsp;Humanity+.&nbsp;[En&nbsp;ligne],&nbsp;http://humanityplus.org/philosophy/transhumanist-faq/, (consult&eacute; le 14 janvier 2016).</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">DE LOOPER C., &laquo;&nbsp;Next-Generation Robots&#39; Set To Be Introduced Into Japanese Airport&nbsp;&raquo;, Tech&nbsp;Time,&nbsp;3&nbsp;juillet&nbsp;2015.&nbsp;[En&nbsp;ligne],&nbsp;http://www.techtimes.com/articles/65987/20150703/next-generation-robots-set-introduced-japanese-airport.htm, (consult&eacute; le 11 janvier 2016).</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">DELUERMOZ Q., &laquo;&nbsp;Les utopies d&rsquo;Elias. La longue dur&eacute;e et le possible&nbsp;&raquo;, <em><span arial="" style="font-family:">in L&rsquo;utopie</span></em>, Paris, La D&eacute;couverte, 2014 (2009).</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">ELLUL J., <em><span arial="" style="font-family:">La technique ou l&#39;enjeu du si&egrave;cle</span></em>, Paris, Armand Colin, 1954.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">&ndash;, <em><span arial="" style="font-family:">Le syst&egrave;me technicien</span></em>, Paris, Calmann-L&eacute;vy, 1977.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">&ndash;, <em><span arial="" style="font-family:">Le bluff technologique</span></em>, Paris, Hachette, 1988.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">FM-2030, <em><span arial="" style="font-family:">Are You a Transhuman? Monitoring and Stimulating Your Personal Rate of Growth in a Rapidly Changing World</span></em>, New York, Warner Books, 1989.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">FUKUYAMA F.,&nbsp; &laquo; La fin de l&rsquo;histoire ?&nbsp;&raquo;, <em><span arial="" style="font-family:">in Commentaire</span></em>, vol. 12,&nbsp; n&deg; 47, automne 1989, pp. 457-469.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">&ndash;, <em><span arial="" style="font-family:">La fin de l&rsquo;histoire et le dernier homme</span></em>, Paris, Flammarion, 1992.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">&ndash;, &laquo;&nbsp;La post-humanit&eacute; est pour demain&nbsp;&raquo;, <em><span arial="" style="font-family:">in Le Monde des D&eacute;bats</span></em>, n&deg; 5, juillet-ao&ucirc;t 1999, pp. 16-20.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">&ndash;, <em><span arial="" style="font-family:">La fin de l&rsquo;homme. Les cons&eacute;quences de la r&eacute;volution biotechnique</span></em>, Paris, La Table Ronde, 2002.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">&ndash;, &laquo;&nbsp;Transhumanism&nbsp;&raquo;, <em><span arial="" style="font-family:">in Foreign Policy</span></em>, n&deg; 144, septembre-octobre 2004, pp. 42-43.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">GIESEN K.-G., &laquo;&nbsp;Transhumanisme et g&eacute;n&eacute;tique humaine&nbsp;&raquo;, <em><span arial="" style="font-family:">in L&lsquo;Observatoire de la g&eacute;n&eacute;tique</span></em>,&nbsp;n&deg;&nbsp;16,&nbsp;mars-avril&nbsp;2004.&nbsp;[En&nbsp;ligne],&nbsp;http://www.omics-ethics.org/observatoire/cadrages/cadr2004/c_no16_04/c_no16_04_01.html,&nbsp;(consult&eacute; le 8 janvier 2016).</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">HABERMAS J.,<em><span arial="" style="font-family:"> L&#39;avenir de la nature humaine. Vers un eug&eacute;nisme lib&eacute;ral&nbsp;?</span></em>, Paris, Gallimard, 2002.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">HOTTOIS G., <em><span arial="" style="font-family:">Dignit&eacute; et diversit&eacute; des hommes</span></em>, Paris, Vrin, 2009.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">HOTTOIS G., MISSA J.-N. et PERBAL L. (dir.), <em><span arial="" style="font-family:">Encyclop&eacute;die du trans/posthumanisme. L&rsquo;humain et ses pr&eacute;fixes</span></em>, Paris, Vrin, 2015.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">HUXLEY A., <em><span arial="" style="font-family:">Le meilleur des mondes</span></em>, Paris, Plon, 1933 (1932).</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">HUXLEY J., <em><span arial="" style="font-family:">New Bottles for New Wine</span></em>, Londres, Chatto &amp; Windus, 1957.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">KASS L., <em><span arial="" style="font-family:">Life, Liberty, and the Defense of Dignity: The Challenge for Bioethics</span></em>, San&nbsp;Francisco, Encounter Books, 2002.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">KURZWEIL R., <em><span arial="" style="font-family:">Humanit&eacute; 2.0. La bible du changement</span></em>, Paris, M21 Editions, 2007 (2005).</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">LECOURT D., <em><span arial="" style="font-family:">Humain, posthumain. La technique et la vie</span></em>, Paris, Presses Universitaires de France, 2003.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">LE DEVEDEC N., <em><span arial="" style="font-family:">La soci&eacute;t&eacute; de l&rsquo;am&eacute;lioration. La perfectibilit&eacute; humaine des Lumi&egrave;res au transhumanisme</span></em>, Montr&eacute;al, Liber, 2015.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">MCKIBBEN&nbsp;B., <em><span arial="" style="font-family:">Enough: Staying Human in an Engineered World</span></em>, New York, Henry Holt and Company, 2003.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">PAQUOT T., <em><span arial="" style="font-family:">Utopies et utopistes</span></em>, Paris, La D&eacute;couverte, coll. &laquo;&nbsp;Rep&egrave;res&nbsp;&raquo;, 2007.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">PRESIDENT&rsquo;S COUNCIL ON BIOETHICS,&nbsp;<em><span arial="" style="font-family:">Beyond Therapy: Biotechnology and the Pursuit of Happiness</span></em>, Washington, D. C., 2003.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">RAMEZ N., <em><span arial="" style="font-family:">More than Human: Embracing the Promise of Biological Enhancement</span></em>, New York, Broadway, 2005.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">ROBITAILLE A., <em><span arial="" style="font-family:">Le nouvel homme nouveau. Voyage dans les utopies de la posthumanit&eacute;</span></em>, Montr&eacute;al, Bor&eacute;al, 2007.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">ROCCO M. C. et BAINBRIDGE W. S. (Dir.), <em><span arial="" style="font-family:">Converging Technologies for Improving Human Performance: Nanotechnology, Biotechnology, Information Technology and Cognitive Science</span></em>, Arlington (Virginia), National Science Foundation, 2002.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">SANDEL M. J., <em><span arial="" style="font-family:">The Case Against Perfection: Ethics in the Age of Genetic Engineering</span></em>, Cambridge, MA, Belknap Press of Harvard University Press, 2007.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">STAQUET A., <em><span arial="" style="font-family:">L&#39;utopie ou les fictions subversives</span></em>, Zurich/Qu&eacute;bec, &Eacute;ditions du Grand Midi, 2003.</span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">SUSSAN R., <em><span arial="" style="font-family:">Les utopies posthumaines. Contre-culture, cyberculture, culture du chaos</span></em>, Sophia-Antipolis, Omniscience, 2005.</span></span></span></p> <div> <hr /> <div id="ftn1"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[1]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> STAQUET A., <em>L&#39;utopie ou les fictions subversives</em>, Zurich/Qu&eacute;bec, &Eacute;ditions du Grand Midi, 2003, p. 6.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn2"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[2]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> BESNIER J.-M., <em>Demain les posthumains : le futur a-t-il encore besoin de nous&nbsp;?</em>, Paris, Fayard, coll. &laquo;&nbsp;Pluriel&nbsp;&raquo;, 2012 (2009), pp. 47-48.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn3"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[3]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> NBIC d&eacute;signant la convergence entre les nanotechnologies (N), les biotechnologies (B), les sciences de l&rsquo;informatique (I) et les sciences cognitives (C). Voir ROCCO M. C. et BAINBRIDGE W. S. (Dir.), <em>Converging Technologies for Improving Human Performance&nbsp;: Nanotechnology, Biotechnology, Information Technology and Cognitive Science</em>, Arlington (Virginia), National Science Foundation, 2002.</span></span></span></p> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><span style="font-size:10.0pt">Pour Jean-Michel Besnier, cette convergence offre ainsi &laquo;&nbsp;depuis le d&eacute;but du mill&eacute;naire une marche sup&eacute;rieure &agrave; l&rsquo;utopie d&rsquo;une humanit&eacute; accomplie gr&acirc;ce aux technosciences&nbsp;: elle alimente l&rsquo;id&eacute;e que nous serions sur la voie de pr&eacute;parer un au-del&agrave; de l&rsquo;humain &ndash; un posthumain, une esp&egrave;ce in&eacute;dite&nbsp;&raquo;. BESNIER J.-M., &laquo;&nbsp;L&rsquo;utopie d&rsquo;un posthumain&nbsp;&raquo;, <em>in Les utopies</em>, Paris, CNRS &Eacute;ditions, coll. &laquo;&nbsp;Les Essentiels d&rsquo;Herm&egrave;s&nbsp;&raquo;, 2013, p. 141.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn4"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[4]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> BESNIER J.-M., <em>Demain les posthumains, le futur a-t-il encore besoin de nous&nbsp;?</em>, <em>Op. Cit.</em>, p. 67.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn5"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[5]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> <em>Ibidem.</em></span></span></span></p> </div> <div id="ftn6"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref6" name="_ftn6" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[6]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> On peut souligner ici que le terme de posthumanisme est en r&eacute;alit&eacute; bien plus large et peut notamment regrouper, dans une conception plus classique, des critiques adress&eacute;es aux conceptions de l&rsquo;humanisme traditionnel. Nous n&rsquo;aborderons pas ici ces distinctions et consid&eacute;rerons simplement le posthumanisme dans sa conception technoscientifique, &agrave; savoir l&rsquo;id&eacute;e selon laquelle la technique permettra d&rsquo;atteindre un stade sup&eacute;rieur de l&rsquo;&eacute;volution humaine, o&ugrave; l&rsquo;homme se sera tellement &eacute;loign&eacute; de ses caract&eacute;ristiques biologiques actuelles qu&rsquo;il ne sera alors plus vraiment humain. Il adviendra donc un au-del&agrave; de l&rsquo;humain, une &egrave;re nouvelle&nbsp;: la posthumanit&eacute;.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn7"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref7" name="_ftn7" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[7]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Le fr&egrave;re d&rsquo;Aldous Huxley. Voir HUXLEY J., <em>New Bottles for New Wine</em>, Londres, Chatto &amp; Windus, 1957.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn8"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref8" name="_ftn8" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[8]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Voir notamment FM-2030, <em>Are You a Transhuman ? Monitoring and Stimulating Your Personal Rate of Growth in a Rapidly Changing World</em>, New York, Warner Books, 1989.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn9"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref9" name="_ftn9" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[9]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt">&nbsp;BOSTROM&nbsp;N.,&nbsp;&laquo;&nbsp;Transhumanism&nbsp;FAQ&nbsp;&raquo;,&nbsp;site&nbsp;de&nbsp;Humanity<sup>+</sup>.&nbsp;[En&nbsp;ligne],&nbsp;http://humanityplus.org/philosophy/transhumanist-faq/, (consult&eacute; le 14 janvier 2016). Traduction de l&rsquo;auteur.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn10"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a name="_1302m92"></a><a href="#_ftnref10" name="_ftn10" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[10]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> LE DEVEDEC N., <em>La soci&eacute;t&eacute; de l&rsquo;am&eacute;lioration. La perfectibilit&eacute; humaine des Lumi&egrave;res au transhumanisme</em>, Montr&eacute;al, Liber, 2015, p. 208. Nicolas Le D&eacute;v&eacute;dec citant ainsi ici l&rsquo;ouvrage <em>More than Human</em> de Naam Ramez : RAMEZ N., <em>More than Human: Embracing the Promise of Biological Enhancement</em>, New York, Broadway, 2005.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn11"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref11" name="_ftn11" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[11]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> SUSSAN R., <em>Les utopies posthumaines. Contre-culture, cyberculture, culture du chaos</em>, Sophia-Antipolis, Omniscience, 2005, p. 150.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn12"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref12" name="_ftn12" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[12]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Pour une approche plus d&eacute;taill&eacute;e pr&eacute;sentant et distinguant l&rsquo;ensemble des termes associ&eacute;s au transhumanisme, voir notamment HOTTOIS G., MISSA J.-N., PERBAL L. (dir.), <em>Encyclop&eacute;die du trans/posthumanisme. L&rsquo;humain et ses pr&eacute;fixes</em>, Paris, Vrin, 2015.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn13"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref13" name="_ftn13" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[13]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> ROBITAILLE A., <em>Le nouvel homme nouveau. Voyage dans les utopies de la posthumanit&eacute;</em>, Montr&eacute;al, Bor&eacute;al, 2007, p. 12.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn14"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref14" name="_ftn14" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[14]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> PAQUOT T., <em>Utopies et utopistes</em>, Paris, La D&eacute;couverte, coll. &laquo;&nbsp;Rep&egrave;res&nbsp;&raquo;, 2007, p. 5.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn15"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref15" name="_ftn15" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[15]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> <em>Idem</em>, p. 9.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn16"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref16" name="_ftn16" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[16]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Voir l&rsquo;introduction de l&rsquo;ouvrage <em>l&rsquo;Utopie</em> r&eacute;alis&eacute;e par Quentin Deluermoz : DELUERMOZ Q., &laquo;&nbsp;Les utopies d&rsquo;Elias. La longue dur&eacute;e et le possible&nbsp;&raquo;, <em>in L&rsquo;utopie</em>, Paris, La D&eacute;couverte, 2014 (2009), p. 9.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn17"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref17" name="_ftn17" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[17]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Comme l&rsquo;&eacute;crit Jean-Michel Besnier, les utopies &laquo;&nbsp;posthumaines&nbsp;&raquo; sont ainsi &laquo;&nbsp;comme toutes les utopies&nbsp;: elles se construisent &agrave; partir d&rsquo;un contexte historique qu&rsquo;elles rejettent syst&eacute;matiquement. En l&rsquo;occurrence, leur repoussoir, l&rsquo;ancien monde avec lequel elles proposent la rupture, c&rsquo;est le XX<sup>e</sup> si&egrave;cle d&eacute;crit comme une p&eacute;riode ayant impos&eacute; un ordre mortif&egrave;re et endigu&eacute; tout ce qui promettait d&rsquo;&eacute;merger. C&rsquo;est l&rsquo;ennui d&rsquo;&ecirc;tre ce qu&rsquo;on est qu&rsquo;il faut secouer, parce qu&rsquo;il s&rsquo;accommode de l&rsquo;entropie qui mine l&rsquo;histoire des hommes. H&eacute;ritiers, sans toujours le savoir, du surr&eacute;alisme, les utopistes du posthumain entendent faire pr&eacute;valoir la cause de l&rsquo;imaginaire et orchestrer syst&eacute;matiquement la subversion, en mobilisant les forces de la science et de la technologie&nbsp;&raquo;. BESNIER J.-M., <em>Demain les posthumains, le futur a-t-il encore besoin de nous&nbsp;?</em>, <em>Op. Cit.</em>, p. 47.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn18"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref18" name="_ftn18" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[18]</span></sup></sup></a> <span style="font-size:10.0pt">BESNIER J.-M., &laquo;&nbsp;L&rsquo;utopie d&rsquo;un posthumain&nbsp;&raquo;, <em>Op. Cit</em>., p. 140-141.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn19"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref19" name="_ftn19" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[19]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> BESNIER J.-M., <em>Demain les posthumains, le futur a-t-il encore besoin de nous&nbsp;?</em>, <em>Op. Cit.</em>, p. 71.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn20"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref20" name="_ftn20" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[20]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Voir ANDERS G., <em>L&rsquo;obsolescence de l&rsquo;homme. Sur l&rsquo;&acirc;me &agrave; l&rsquo;&eacute;poque de la deuxi&egrave;me r&eacute;volution industrielle</em>, Paris, &Eacute;ditions de l&rsquo;Encyclop&eacute;die des Nuisances, 2002 (1956), p. 37.</span></span></span></p> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><span style="font-size:10.0pt">&Eacute;galement cit&eacute; par Jean-Michel Besnier. Voir BESNIER J.-M., <em>Demain les posthumains, le futur a-t-il encore besoin de nous&nbsp;?</em>, <em>Op. Cit.</em>, p. 75.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn21"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref21" name="_ftn21" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[21]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> <em>Idem</em>., p. 77. Jean-Michel Besnier souligne ainsi que&nbsp;: &laquo;&nbsp;D&eacute;complex&eacute;es par rapport aux exigences de la m&eacute;moire, les utopies posthumaines assument et revendiquent la rupture avec le pass&eacute;&nbsp;&raquo;. <em>Ibid</em>., p. 143.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn22"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref22" name="_ftn22" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[22]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> LE DEVEDEC N., <em>La soci&eacute;t&eacute; de l&rsquo;am&eacute;lioration. La perfectibilit&eacute; humaine des Lumi&egrave;res au transhumanisme</em>, <em>Op. Cit.</em>, p. 197.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn23"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref23" name="_ftn23" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[23]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Cette id&eacute;e d&rsquo;une autonomie de la technique a notamment d&eacute;j&agrave; &eacute;t&eacute; annonc&eacute;e par Jacques Ellul, m&ecirc;me si celle-ci rev&ecirc;t, chez lui, un sens bien plus large. Voir notamment sa trilogie consacr&eacute;e &agrave; la technique. ELLUL J., <em>La technique ou l&#39;enjeu du si&egrave;cle</em>, Paris, Armand Colin, 1954&nbsp;; ELLUL J., <em>Le syst&egrave;me technicien</em>, Paris, Calmann-L&eacute;vy, 1977&nbsp;; ELLUL J., <em>Le bluff technologique</em>, Paris, Hachette, 1988.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn24"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref24" name="_ftn24" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[24]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> GIESEN K.-G., &laquo;&nbsp;Transhumanisme et g&eacute;n&eacute;tique humaine&nbsp;&raquo;, <em>in</em> <em>L&lsquo;Observatoire de la g&eacute;n&eacute;tique</em>, n&deg; 16, mars-avril&nbsp;2004. [En&nbsp;ligne],&nbsp;http://www.omics-ethics.org/observatoire/cadrages/cadr2004/c_no16_04/c_no16_04_01.html, (consult&eacute; le 8 janvier 2016).</span></span></span></p> </div> <div id="ftn25"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref25" name="_ftn25" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[25]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> LE DEVEDEC N., <em>La soci&eacute;t&eacute; de l&rsquo;am&eacute;lioration. La perfectibilit&eacute; humaine des Lumi&egrave;res au transhumanisme</em>, <em>Op. Cit.</em>, p. 196.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn26"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref26" name="_ftn26" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[26]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> &Agrave; cet &eacute;gard, on peut souligner ici qu&rsquo;en France, le mouvement est principalement implant&eacute; via <em>l&rsquo;Association Fran&ccedil;aise Transhumaniste &ndash; Technoprog</em> pr&eacute;sid&eacute;e par Marc Roux.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn27"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref27" name="_ftn27" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[27]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Le <em>Journal of Transhumanism</em> accompagna effectivement la cr&eacute;ation, en 1998, de la <em>World Transhumanist Association</em>. Cependant, en 2004, la revue change de nom et devient le <em>Journal of Evolution and Technology</em> et est donc d&eacute;sormais publi&eacute;e par l&rsquo;<em>Institute for Ethics and Emerging Technologies</em>.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn28"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref28" name="_ftn28" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[28]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Concernant le profil g&eacute;n&eacute;ral des transhumanistes, Klaus-Gerd Giesen observe notamment que &laquo;&nbsp;les transhumanistes sont dans leur immense majorit&eacute; des libertarians anarcho-capitalistes convaincus des seules vertus du march&eacute;, et que les &oelig;uvres du th&eacute;oricien n&eacute;olib&eacute;ral Friedrich von Hayek figurent sur pratiquement toutes les listes de lectures recommand&eacute;es&nbsp;&raquo;. GIESEN K.-G., &laquo;&nbsp;Transhumanisme et g&eacute;n&eacute;tique humaine&nbsp;&raquo;, <em>Op. Cit.</em></span></span></span></p> </div> <div id="ftn29"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref29" name="_ftn29" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[29]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> SUSSAN R., <em>Les utopies posthumaines. Contre-culture, cyberculture, culture du chaos</em>, <em>Op. cit</em>., pp. 150-151.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn30"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref30" name="_ftn30" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[30]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> <em>Idem</em>, p. 151.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn31"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref31" name="_ftn31" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[31]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Voir notamment KURZWEIL R., <em>Humanit&eacute; 2.0. La bible du changement</em>, Paris, M21 &Eacute;ditions, 2007 (2005).</span></span></span></p> </div> <div id="ftn32"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref32" name="_ftn32" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[32]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Utilis&eacute; principalement dans le cadre militaire, l&rsquo;exosquelette est ainsi amen&eacute; &agrave; se d&eacute;velopper au sein de la soci&eacute;t&eacute; civile, notamment concernant les personnes handicap&eacute;es, qui pourraient b&eacute;n&eacute;ficier &agrave; grande &eacute;chelle de ces nouvelles technologies, mais &eacute;galement dans de nombreux domaines de la soci&eacute;t&eacute;. On peut citer l&rsquo;exemple de l&rsquo;A&eacute;roport de Tokyo-Haneda, qui vient r&eacute;cemment d&rsquo;&eacute;quiper les membres du personnel devant porter des charges lourdes. Voir notamment DE LOOPER C., &laquo;&nbsp;Next-Generation Robots&#39; Set To Be Introduced Into Japanese Airport&nbsp;&raquo;, <em>in</em> <em>Tech Time</em>, 3 juillet&nbsp;2015.</span></span></span></p> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><span style="font-size:10.0pt">[En&nbsp;ligne],&nbsp;http://www.techtimes.com/articles/65987/20150703/next-generation-robots-set-introduced-japanese-airport.htm, (consult&eacute; le 11 janvier 2016).</span></span></span></p> </div> <div id="ftn33"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref33" name="_ftn33" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[33]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Ces &eacute;l&eacute;ments ne constituent que de simples exemples de progr&egrave;s technologiques en mati&egrave;re m&eacute;dicale.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn34"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref34" name="_ftn34" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[34]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> LE DEVEDEC N., <em>La soci&eacute;t&eacute; de l&rsquo;am&eacute;lioration. La perfectibilit&eacute; humaine des Lumi&egrave;res au transhumanisme</em>, <em>Op. Cit.</em>, p. 209.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn35"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref35" name="_ftn35" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[35]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> BESNIER J.-M., &laquo;&nbsp;D&rsquo;un d&eacute;sir mortif&egrave;re d&rsquo;immortalit&eacute;. &Agrave; propos du transhumanisme&nbsp;&raquo;, <em>in Cit&eacute;s</em>, n&deg; 55, 2013/3, pp. 13-14.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn36"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref36" name="_ftn36" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[36]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Bien que l&rsquo;immortalit&eacute; demeure leur horizon symbolique, il convient effectivement de souligner que, d&rsquo;une mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, les transhumanistes souhaitent surtout en finir avec la tyrannie que constituent le vieillissement et la mort.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn37"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref37" name="_ftn37" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[37]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Voir notamment, &agrave; titre d&rsquo;exemple, ALEXANDRE L., <em>La Mort de la mort. Comment la technom&eacute;decine va bouleverser l&#39;humanit&eacute;</em>, Paris, J.-C. Latt&egrave;s, 2011.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn38"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref38" name="_ftn38" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[38]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> BESNIER J.-M., &laquo;&nbsp;D&rsquo;un d&eacute;sir mortif&egrave;re d&rsquo;immortalit&eacute;. &Agrave; propos du transhumanisme&nbsp;&raquo;, <em>Op. Cit</em>., p. 15.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn39"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref39" name="_ftn39" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[39]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Sur ce sujet, Nicolas Le D&eacute;v&eacute;dec observe notamment que les transhumanistes se r&eacute;clament souvent, &agrave; tort, de la conception humaniste de la perfectibilit&eacute; humaine&nbsp;: &laquo;&nbsp;La conception de la perfectibilit&eacute; humaine qui ressort des &eacute;crits transhumanistes est au contraire exempte de toute dimension sociale et politique&nbsp;&raquo;. DEVEDEC N. Le, <em>La soci&eacute;t&eacute; de l&rsquo;am&eacute;lioration. La perfectibilit&eacute; humaine des Lumi&egrave;res au transhumanisme</em>, <em>Op. Cit.</em>, p. 210. Il ajoute que&nbsp;: &laquo;&nbsp;Loin de parachever la qu&ecirc;te humaniste de la perfectibilit&eacute;, la qu&ecirc;te biotechnologique de la perfection port&eacute;e par les transhumanistes en consacre ainsi plut&ocirc;t, en d&eacute;finitive, le renversement radical&nbsp;&raquo;. <em>Idem</em>, p. 212.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn40"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref40" name="_ftn40" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[40]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> BESNIER J.-M., <em>Demain les posthumains, le futur a-t-il encore besoin de nous&nbsp;?</em>, <em>Op. Cit.</em>, p. 48.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn41"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref41" name="_ftn41" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[41]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Politologue am&eacute;ricain n&eacute; en 1952 &agrave; Chicago, Francis Fukuyama s&rsquo;est notamment fait conna&icirc;tre gr&acirc;ce &agrave; sa c&eacute;l&egrave;bre th&egrave;se de &laquo;&nbsp;la fin de l&rsquo;histoire&nbsp;&raquo;, parue initialement sous forme d&rsquo;article en 1989, puis d&eacute;taill&eacute;e dans un ouvrage publi&eacute; en 1992, traduit sous le titre <em>La fin de l&rsquo;histoire et le dernier Homm</em>e. FUKUYAMA F.,&nbsp; &laquo; La fin de l&rsquo;histoire ?&nbsp;&raquo;, <em>in Commentaire</em>, vol. 12,&nbsp; n&deg; 47, automne 1989, pp. 457-469 et FUKUYAMA F., <em>La fin de l&rsquo;histoire et le dernier homm</em>e, Paris, Flammarion, 1992.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn42"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref42" name="_ftn42" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[42]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> HUXLEY A., <em>Le meilleur des mondes</em>, Paris, Plon, 1933 (1932).</span></span></span></p> </div> <div id="ftn43"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref43" name="_ftn43" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[43]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Voir notamment FUKUYAMA F., &laquo;&nbsp;La post-humanit&eacute; est pour demain&nbsp;&raquo;, <em>in Le Monde des D&eacute;bats</em>, n&deg; 5, juillet-ao&ucirc;t 1999, pp. 16-20. Cette analyse se retrouve de mani&egrave;re plus approfondie dans l&rsquo;ouvrage FUKUYAMA F., <em>La fin de l&rsquo;homme. Les cons&eacute;quences de la r&eacute;volution biotechnique</em>, Paris, La Table Ronde, 2002.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn44"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref44" name="_ftn44" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[44]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Cr&eacute;&eacute; par George W. Bush en 2001, le <em>President&rsquo;s Council on Bioethics</em> fut dissout en 2009 par Barack Obama.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn45"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref45" name="_ftn45" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[45]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Nous reprenons ici les quatre &eacute;tapes &eacute;voqu&eacute;es par Fukuyama dans son ouvrage <em>La fin de l&rsquo;homme</em>.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn46"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref46" name="_ftn46" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[46]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> <em>Idem</em>, p. 117.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn47"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref47" name="_ftn47" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[47]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> FUKUYAMA F., &laquo;&nbsp;Transhumanism&nbsp;&raquo;, <em>in Foreign Policy</em>, n&deg; 144, septembre-octobre 2004, p. 42.</span></span></span></p> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><span style="font-size:10.0pt">Fukuyama fait ainsi du transhumanisme l&rsquo;id&eacute;e &laquo;&nbsp;la plus dangereuse du monde&nbsp;&raquo;, pour reprendre le titre de <em>Foreign Policy</em>.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn48"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref48" name="_ftn48" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[48]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Voir notamment HABERMAS J., <em>L&#39;avenir de la nature humaine. Vers un eug&eacute;nisme lib&eacute;ral&nbsp;?</em>, Paris, Gallimard, 2002.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn49"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref49" name="_ftn49" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[49]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Voir notamment SANDEL M. J., <em>The Case Against Perfection: Ethics in the Age of Genetic Engineering</em>, Cambridge, MA, Belknap Press of Harvard University Press, 2007.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn50"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref50" name="_ftn50" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[50]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> MCKIBBEN&nbsp;B., <em>Enough: Staying Human in an Engineered World</em>, New York, Henry Holt and Company, 2003.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn51"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref51" name="_ftn51" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[51]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> LE DEVEDEC N., <em>La soci&eacute;t&eacute; de l&rsquo;am&eacute;lioration. La perfectibilit&eacute; humaine des Lumi&egrave;res au transhumanisme</em>, <em>Op. Cit.</em>, p. 214.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn52"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref52" name="_ftn52" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[52]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> On peut noter ici que l&rsquo;un des principaux rapports du conseil demeure celui publi&eacute; en 2003 sous le titre <em>Beyond Therapy.</em> PRESIDENT&rsquo;S COUNCIL ON BIOETHICS,&nbsp;<em>Beyond Therapy: Biotechnology and the Pursuit of Happiness</em>, Washington, D. C., 2003.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn53"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref53" name="_ftn53" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[53]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Voir notamment KASS L., <em>Life, Liberty, and the Defense of Dignity: The Challenge for Bioethics</em>, San&nbsp;Francisco, Encounter Books, 2002.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn54"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref54" name="_ftn54" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[54]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Pour une pr&eacute;sentation plus d&eacute;taill&eacute;e de ces auteurs et du bioconservatisme en g&eacute;n&eacute;ral, voir notamment LE DEVEDEC N., <em>La soci&eacute;t&eacute; de l&rsquo;am&eacute;lioration. La perfectibilit&eacute; humaine des Lumi&egrave;res au transhumanisme</em>, <em>Op. Cit.</em>, pp. 212-224.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn55"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref55" name="_ftn55" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[55]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> HOTTOIS G., <em>Dignit&eacute; et diversit&eacute; des hommes</em>, Paris, Vrin, 2009, p. 58.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn56"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref56" name="_ftn56" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[56]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Voir LECOURT D., <em>Humain, posthumain. La technique et la </em>vie, Paris, Presses Universitaires de France, 2003.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn57"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref57" name="_ftn57" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[57]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Pour Fukuyama, il ne faut cependant pas tomber dans le fatalisme et arborer une d&eacute;marche passive. Ainsi, selon lui, &laquo;&nbsp;l&rsquo;id&eacute;e qu&rsquo;il est impossible de stopper ou de contr&ocirc;ler le progr&egrave;s de la technique est tout simplement fausse &raquo;. FUKUYAMA F., <em>La fin de l&rsquo;homme. Les cons&eacute;quences de la r&eacute;volution biotechnique</em>, <em>Op. Cit</em>., p. 31.&nbsp; </span></span></span></p> </div> <div id="ftn58"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref58" name="_ftn58" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[58]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> BESNIER J.-M., &laquo;&nbsp;D&rsquo;un d&eacute;sir mortif&egrave;re d&rsquo;immortalit&eacute;. &Agrave; propos du transhumanisme&nbsp;&raquo;, <em>Op. Cit</em>., pp. 16-17.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn59"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref59" name="_ftn59" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[59]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> ALEXANDRE L., &laquo;&nbsp;Transhumanisme versus bioconservateurs&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>in Les Tribunes de la sant&eacute;</em>, n&deg; 35, &eacute;t&eacute; 2012, p. 76.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn60"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref60" name="_ftn60" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[60]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> <em>Idem</em>, p. 78.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn61"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref61" name="_ftn61" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[61]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> ROBITAILLE A., <em>Le nouvel homme nouveau. Voyage dans les utopies de la posthumanit&eacute;</em>, <em>Op. Cit</em>., p. 10.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn62"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref62" name="_ftn62" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[62]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> BESNIER J.-M., <em>Demain les posthumains, le futur a-t-il encore besoin de nous&nbsp;?</em>, <em>Op. Cit.</em>, p. 208.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn63"> <p style="margin-left: 40px; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref63" name="_ftn63" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[63]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> BESNIER J.-M., &laquo;&nbsp;D&rsquo;un d&eacute;sir mortif&egrave;re d&rsquo;immortalit&eacute;. &Agrave; propos du transhumanisme&nbsp;&raquo;, <em>Op. Cit</em>., p. 22.</span></span></span></p> </div> </div>