<p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><em><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Par Marion Roussel,&nbsp;</span></span><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Docteure en architecture, ENSA Paris La Villette/Universit&eacute; Paris 8 Saint-Denis.</span></span></em></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Bien qu&rsquo;issu de la litt&eacute;rature cyberpunk, genre ayant pour trait principal la mise en sc&egrave;ne de mondes dystopiques, le cyberespace a &eacute;t&eacute; &eacute;rig&eacute; au rang d&rsquo;utopie dans la d&eacute;cennie 1990. Puis, d&egrave;s le d&eacute;but des ann&eacute;es 2000, ce monde &eacute;lectronique fluide des r&eacute;seaux informatique sera d&eacute;laiss&eacute;. C&rsquo;est la question d&rsquo;une ville augment&eacute;e qui occupera le devant de la sc&egrave;ne&nbsp;: &laquo;&nbsp;le cyberespace [&hellip;] a colonis&eacute; le monde mat&eacute;riel&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[1]</span></sup></sup></a>, &eacute;crit l&rsquo;auteur de science-fiction William Gibson. Si l&rsquo;urbanit&eacute; s&rsquo;impose &agrave; nouveau dans toute sa mat&eacute;rialit&eacute;, elle semble osciller entre utopie et dystopie, entre fantasme d&rsquo;une ville &laquo;&nbsp;intelligente&nbsp;&raquo; et prise de pouvoir des machines. Devant cette menace, les transhumanistes pr&ocirc;nent le t&eacute;l&eacute;chargement de l&rsquo;esprit, rendant alors toute forme d&rsquo;urbanit&eacute; obsol&egrave;te. &Agrave; la cyber-liqu&eacute;faction de la ville succ&egrave;de sa liquidation pure et simple. La surface terrestre d&eacute;laiss&eacute;e, ne bascule-t-on pas une nouvelle fois dans la dystopie&nbsp;? </span></span></p> <h1>Le cyberespace : de la dystopie &agrave; l&#39;utopie</h1> <p>&nbsp;</p> <h2>Le cyberespace comme motif dystopique</h2> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Apparu pour la premi&egrave;re fois en 1982 dans la nouvelle <em>Grav&eacute; sur Chrome<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title=""><sup><strong><sup><span style="font-size:12.0pt">[2]</span></sup></strong></sup></a> </em>de<em> </em>William Gibson, l&rsquo;imaginaire du cyberespace n&rsquo;acqui&egrave;re une v&eacute;ritable notori&eacute;t&eacute; que deux ans plus tard, avec la publication de <em>Neuromancien</em>. Consid&eacute;r&eacute; comme l&rsquo;&oelig;uvre fondatrice du mouvement cyberpunk, le roman raconte l&rsquo;histoire du Case, protagoniste d&rsquo;un monde hostile, domin&eacute; par un capitalisme des plus perfides, gouvern&eacute; par de sournoises multinationales. Dans <em>Neuromancien</em>, Case est un hacker qui chaque jour s&rsquo;immerge dans cet espace de donn&eacute;es d&eacute;mat&eacute;rialis&eacute;es parall&egrave;le &agrave; l&rsquo;agglom&eacute;ration satur&eacute;e de la &laquo;&nbsp;Conurb<em>&nbsp;</em>&raquo;. Le cyberespace, d&eacute;crit par Gibson comme &laquo;&nbsp;[u]ne hallucination consensuelle v&eacute;cue quotidiennement en toute l&eacute;galit&eacute; par des dizaines de millions d&rsquo;op&eacute;rateurs, dans tous les pays&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;[u]ne repr&eacute;sentation graphique de donn&eacute;es extraites des m&eacute;moires de tous les ordinateurs du syst&egrave;me humain&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[3]</span></sup></sup></a>, est un espace psychotechnique, immersif, accessible par le biais d&rsquo;&eacute;lectrodes branch&eacute;es sur le cr&acirc;ne de quiconque souhaite y entrer, elles-m&ecirc;mes reli&eacute;es &agrave; une console permettant d&rsquo;acc&eacute;der &agrave; ce r&eacute;seau informatique global. <em>Neuromancien</em> est embl&eacute;matique de la diffusion de l&rsquo;imaginaire du cyberespace tout au long des ann&eacute;es 1980 et 1990, et cela quelques soient les noms qu&rsquo;il rev&ecirc;tira (&laquo;&nbsp;m&eacute;tavers&nbsp;&raquo; dans <em>Le Samoura&iuml; virtuel</em> de Neal Stephenson (1992), &laquo;&nbsp;infosph&egrave;re&nbsp;&raquo; dans la s&eacute;rie des <em>Cantos D&rsquo;Hyp&eacute;rion</em> de Dan Simmons (1989-1997), etc.). Le cyberespace sera &eacute;galement figur&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;cran, notamment dans les films <em>Johnny Mnemonic</em> (Robert Longo, 1995, adapt&eacute; de la nouvelle homonyme de William Gibson) et <em>Matrix</em> (Lana et Andy Wachowski, 1999). La grande majorit&eacute; de ces &oelig;uvres met en sc&egrave;ne des m&eacute;galopoles dystopiques, faisant du cyberespace un motif du genre. </span></span></p> <h2>Le cyberespace, ou l&rsquo;&eacute;closion d&rsquo;une utopie</h2> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">D&egrave;s le d&eacute;but des ann&eacute;es 1990, le cyberespace fait l&rsquo;objet d&rsquo;une abondante litt&eacute;rature th&eacute;orique<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[4]</span></sup></sup></a>. Analys&eacute; comme un nouveau niveau de r&eacute;alit&eacute; habitable collectivement, comme un nouveau royaume pour l&rsquo;&eacute;mergence d&rsquo;une conscience humaine plan&eacute;taire, le cyberespace, id&eacute;alis&eacute;, n&rsquo;est alors plus per&ccedil;u comme partie prenante d&rsquo;un monde dystopique, mais s&rsquo;impose comme une v&eacute;ritable utopie. L&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t des milieux acad&eacute;miques et scientifiques pour le cyberespace est bien &eacute;videmment li&eacute; &agrave; la mise en place d&rsquo;Internet (1983), &agrave; la commercialisation, d&egrave;s 1985, des p&eacute;riph&eacute;riques d&rsquo;immersion de r&eacute;alit&eacute; virtuelle, au d&eacute;veloppement des premiers moteurs de recherche (<em>Archie</em> en 1990, <em>Gopher</em> en 1991, etc.) et enfin, &agrave; la mise &agrave; disposition du public du <em>World Wide Web </em>(1993). Reprenant bien souvent l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;une &laquo;&nbsp;hallucination consensuelle&nbsp;&raquo;, s&rsquo;appuyant sur celle de &laquo;&nbsp;village global&nbsp;&raquo; de Marshall McLuhan<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[5]</span></sup></sup></a> ou encore de &laquo;&nbsp;noosph&egrave;re&nbsp;&raquo; (Pierre Teilhard de Chardin)<a href="#_ftn6" name="_ftnref6" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[6]</span></sup></sup></a>, il est d&eacute;peint comme un ailleurs invisible, immat&eacute;riel et transcendantal, ajoutant &agrave; un espace mondial l&eacute;s&eacute; de ses <em>terrae incognitae</em> un &laquo;&nbsp;neuvi&egrave;me continent&nbsp;&raquo;, plein de plis et de recoins, extensible &agrave; dessein, soumis &agrave; d&rsquo;autres r&egrave;gles, d&rsquo;autres lois, ou l&rsquo;on devient autre tout en restant le m&ecirc;me, d&rsquo;o&ugrave; l&rsquo;on ne peut revenir que le regard transform&eacute;, l&rsquo;exp&eacute;rience enrichie. Selon Michael Benedikt, professeur d&rsquo;architecture sp&eacute;cialiste du <em>digital design</em>, l&rsquo;&eacute;mergence du cyberespace devait permettre la mise en place et la collectivisation via la technologie de cet espace si particulier qu&rsquo;est l&rsquo;espace mythique, l&rsquo;espace mental du r&ecirc;ve conscient ou inconscient, l&rsquo;espace de l&rsquo;imagination, de la m&eacute;moire que l&rsquo;on rejoue. &laquo;<em>&nbsp;</em>[R]eflet invers&eacute; de l&rsquo;espace mental priv&eacute;&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn7" name="_ftnref7" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[7]</span></sup></sup></a>, milieu ph&eacute;nom&eacute;nologique, perceptuel et ph&eacute;nom&eacute;nal p&eacute;n&eacute;trable &agrave; tout instant et &agrave; plusieurs, modifiable &agrave; dessein, le cyberespace devait &ecirc;tre une technologie puissante et collective, voire r&eacute;volutionnaire, &agrave; m&ecirc;me de bouleverser les cultures et les identit&eacute;s humaines<a href="#_ftn8" name="_ftnref8" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[8]</span></sup></sup></a>. </span></span></p> <h2>Une architecture &laquo;&nbsp;liquide&nbsp;&raquo; pour une ville d&eacute;mat&eacute;rialis&eacute;e</h2> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Dans <em>Neuromancien</em>, Gibson d&eacute;crit le cyberespace ainsi&nbsp;: &laquo;&nbsp;Une complexit&eacute; impensable. Des traits de lumi&egrave;res dispos&eacute;s dans le non-espace de l&rsquo;esprit, des amas et des constellations de donn&eacute;es. Comme les lumi&egrave;res de villes, dans le lointain&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn9" name="_ftnref9" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[9]</span></sup></sup></a>. Depuis cette r&eacute;f&eacute;rence aux lumi&egrave;res urbaines, la repr&eacute;sentation du cyberespace sous la forme d&rsquo;une ville est devenu lieu commun<a href="#_ftn10" name="_ftnref10" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[10]</span></sup></sup></a>. Sa th&eacute;orisation en tant qu&rsquo;espace en propre, parall&egrave;le &agrave; ceux de nos villes, aura grandement inspir&eacute; ceux que l&rsquo;on appellera alors les &laquo;&nbsp;cyberarchitectes&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn11" name="_ftnref11" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[11]</span></sup></sup></a>. Selon leur chef de file, Marcos Novak, &laquo;&nbsp;le cyberespace <em>est</em> une architecture&nbsp;; le cyberspace <em>a</em> une architecture&nbsp;; et le cyberespace <em>contient</em> de l&rsquo;architecture&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn12" name="_ftnref12" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[12]</span></sup></sup></a>. D&egrave;s 1991, &eacute;merge l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;une &laquo;&nbsp;architecture liquide&nbsp;&raquo;, architecture qui ne serait pas faite de b&eacute;ton ou de verre mais d&rsquo;informations, propre &agrave; l&rsquo;espace fluide des r&eacute;seaux &eacute;lectronique&nbsp;:</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><span style="font-size:11.0pt">&laquo;&nbsp;Le cyberespace est liquide. Cyberespace liquide, architecture liquide, villes liquides. [&hellip;] L&rsquo;architecture liquide produit des villes liquides, des villes qui changent quand changent les valeurs, o&ugrave; les visiteurs de diff&eacute;rents horizons voient diff&eacute;rents rep&egrave;res, o&ugrave; les voisinages varient en fonction des communaut&eacute;s d&rsquo;id&eacute;es et &eacute;voluent &agrave; mesure que ces id&eacute;es m&ucirc;rissent ou se fanent&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn13" name="_ftnref13" title=""><sup><sup><span style="font-size:11.0pt">[13]</span></sup></sup></a>.</span></span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Dans le cyberespace, les r&egrave;gles de la physique ordinaire, celles qui caract&eacute;risent notre espace physique et actuel, ne sont plus des conditions intrins&egrave;ques, inconditionnelles&nbsp;: c&rsquo;est un espace fluide, mall&eacute;able, d&eacute;formable, m&eacute;tamorphique. D&egrave;s lors, l&rsquo;&laquo;&nbsp;architecture liquide&nbsp;&raquo; n&rsquo;a que faire de la g&eacute;om&eacute;trie euclidienne, des logiques perspectivistes ou des lois de la gravit&eacute;&nbsp;: &laquo;&nbsp;Une architecture liquide dans le cyberespace est clairement une architecture d&eacute;mat&eacute;rialis&eacute;e. C&rsquo;est une architecture qui ne se satisfait plus seulement de l&rsquo;espace, de la forme, de la lumi&egrave;re et de tous les aspects du monde r&eacute;el&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn14" name="_ftnref14" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[14]</span></sup></sup></a>. L&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;une architecture liquide aura influenc&eacute; nombre d&rsquo;architectes durant les ann&eacute;es 1990. N&eacute;anmoins, d&egrave;s la fin de cette d&eacute;cennie, l&rsquo;utopie du cyberespace est bel et bien fan&eacute;e. </span></span></p> <h1>L&#39;hybridation du virtuel : vers une urbanit&eacute; augment&eacute;e</h1> <p>&nbsp;</p> <h2>L&rsquo;&eacute;clatement de la bulle cyberspatiale&nbsp;: l&rsquo;&eacute;rosion de l&rsquo;utopie</h2> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Si le cyberespace a nourri pendant pr&egrave;s de vingt ans un imaginaire riche et f&eacute;cond, il n&rsquo;a jamais &eacute;t&eacute; concr&eacute;tis&eacute; de fa&ccedil;on tangible. Il ne sera rest&eacute; qu&rsquo;un espace fictionnel ou mythique, esp&egrave;ce d&rsquo;espace mental semblable &agrave; celui de la transe chamanique, &agrave; celui du th&eacute;&acirc;tre ou de la lecture d&rsquo;un roman<a href="#_ftn15" name="_ftnref15" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[15]</span></sup></sup></a>. Malgr&eacute; tout, le terme &laquo;&nbsp;cyberespace&nbsp;&raquo; devient rapidement le synonyme d&rsquo;Internet, et plus pr&eacute;cis&eacute;ment du lieu immat&eacute;riel o&ugrave; il prend place. La m&eacute;taphore spatiale emprunt&eacute;e par Gibson est fil&eacute;e dans l&rsquo;ensemble du vocabulaire propre au <em>World Wide Web</em>. Ainsi, l&rsquo;on <em>va</em> sur internet, l&rsquo;on <em>navigue</em> de <em>site</em> en <em>site</em>, l&rsquo;on <em>surfe</em> sur la toile. Tout ce vocabulaire implique une spatialit&eacute; autre, fluide, liquide, qui ne se situe pas dans notre espace physique et tangible mais dans un lieu singulier, s&eacute;par&eacute; de notre monde. Il nous faut cependant admettre qu&rsquo;Internet fait bien partie de notre r&eacute;alit&eacute; actuelle et physique&nbsp;: &laquo;&nbsp;[l]e moment est venu de faire le deuil du mythe du cyberespace, d&rsquo;admettre qu&rsquo;il n&rsquo;est qu&rsquo;une sorte de superstition&hellip; En r&eacute;alit&eacute;, l&rsquo;espace dans lequel nos interactions en ligne ont lieu est notre espace quotidien, notre espace tangible&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn16" name="_ftnref16" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[16]</span></sup></sup></a>. Via le d&eacute;veloppement exponentiel des technologies num&eacute;riques, la &laquo;&nbsp;bulle virtuelle&nbsp;&raquo; aurait &eacute;clat&eacute; et se serait d&eacute;vers&eacute;e dans l&rsquo;espace actuel, physique, de nos exp&eacute;riences quotidiennes. Gibson l&rsquo;a bien not&eacute;, annon&ccedil;ant qu&rsquo;&laquo;<em>&nbsp;</em>[i]l n&rsquo;y a pas si longtemps, le cyberespace &eacute;tait un lieu ext&eacute;rieur bien d&eacute;fini, que l&rsquo;on visitait p&eacute;riodiquement, en le scrutant depuis le monde mat&eacute;riel familier. Maintenant le cyberespace s&rsquo;est retourn&eacute; comme un gant ; il a colonis&eacute; le monde mat&eacute;riel<a href="#_ftn17" name="_ftnref17" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[17]</span></sup></sup></a>. Le terme &laquo;&nbsp;cyberespace&nbsp;&raquo;, l&rsquo;imaginaire d&rsquo;un espace en propre distinct de notre espace physique, se r&eacute;v&egrave;le finalement inad&eacute;quat, et m&ecirc;me obsol&egrave;te.</span></span></p> <h2>R&eacute;alit&eacute; augment&eacute;e/mixte et num&eacute;rique ambiant : la ville &laquo;&nbsp;intelligente&nbsp;&raquo;</h2> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Alors que smartphones et tablettes envahissent l&rsquo;espace public, que les lunettes de r&eacute;alit&eacute; augment&eacute;e seront bient&ocirc;t sur tous les nez, que&nbsp;l&rsquo;interface s&rsquo;annonce de plus en plus incorpor&eacute;e, le populaire dualisme r&eacute;el/virtuel semble d&eacute;finitivement &eacute;vacu&eacute;. En 1995, Novak avan&ccedil;ait d&eacute;j&agrave; que la distinction entre actuel et virtuel &eacute;tait sur le point de dispara&icirc;tre<a href="#_ftn18" name="_ftnref18" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[18]</span></sup></sup></a><sup> </sup>: &laquo;<em> </em>Les deux fusionneront plut&ocirc;t dans l&rsquo;amalgame qui se forme d&eacute;j&agrave; sous des appellations telles que celles de r&eacute;alit&eacute; augment&eacute;e<a href="#_ftn19" name="_ftnref19" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[19]</span></sup></sup></a> ou d&rsquo;environnement intelligent&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn20" name="_ftnref20" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[20]</span></sup></sup></a>. &Agrave; l&rsquo;imaginaire de la ville liquide du cyberespace se substitue celui d&rsquo;une ville &laquo;&nbsp;intelligente&nbsp;&raquo;, augment&eacute;e par le num&eacute;rique ambiant<a href="#_ftn21" name="_ftnref21" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[21]</span></sup></sup></a> et la r&eacute;alit&eacute; mixte<a href="#_ftn22" name="_ftnref22" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[22]</span></sup></sup></a>, fournissant services et informations aux habitants, am&eacute;liorant leurs cadres de vie. D&rsquo;apr&egrave;s l&rsquo;artiste am&eacute;ricain Roy Ascott, l&rsquo;on aurait aujourd&rsquo;hui affaire &agrave; une r&eacute;alit&eacute; complexe, comme tiss&eacute;e ou feuillet&eacute;e, similaire &agrave; celle des cultures indig&egrave;nes de l&rsquo;Am&eacute;rique du Nord ou de l&rsquo;Australie, &laquo;&nbsp;o&ugrave; les perceptions &quot;ordinaires&quot;, la r&eacute;alit&eacute; ordinaire, les &eacute;tats d&rsquo;&ecirc;tre communs, sont travers&eacute;s, entrem&ecirc;l&eacute;s et convergent avec des &eacute;tats de conscience non-ordinaires et non-locaux&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn23" name="_ftnref23" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[23]</span></sup></sup></a>. Selon Ascott, et en continuit&eacute; des r&eacute;cits ayant &eacute;merg&eacute;s dans les ann&eacute;es 1990 &agrave; propos du cyberespace, nous serions en train de devenir, en quelque sorte, des &laquo;&nbsp;techno-chamans&nbsp;&raquo;.&nbsp;Mais tous ne partagent le m&ecirc;me enthousiasme. La surveillance g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;e, la puissance de contr&ocirc;le grandissante des machines et les modifications perceptives qu&rsquo;elles entra&icirc;neraient sont sans doute les motifs les plus forts d&rsquo;une inqui&eacute;tude grandissante. La ville &laquo;&nbsp;intelligente&nbsp;&raquo;, l&rsquo;invisibilit&eacute; croissante de la technologie qui l&rsquo;accompagne &ndash; incorpor&eacute;e dans des objets connect&eacute;s et communicants &ndash;, nourrit en effet bien des peurs.</span></span></p> <h2>L&rsquo;intelligence des machines, ou la concurrence faite &agrave; l&rsquo;homme</h2> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Le num&eacute;rique ambiant de la ville &laquo;&nbsp;intelligente&nbsp;&raquo; s&rsquo;impose pour certains comme une technique de la possession et de la d&eacute;possession<a href="#_ftn24" name="_ftnref24" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[24]</span></sup></sup></a>, au sens o&ugrave; nos actes et nos comportements se r&eacute;v&egrave;leraient bien souvent influenc&eacute;s par lui, au point qu&rsquo;on pourrait se demander si l&rsquo;on en est bien les v&eacute;ritables d&eacute;cideurs. Pour Kevin Warwick, professeur de cybern&eacute;tique &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; de Reading (Royaume-Uni) et premier cyborg auto-proclam&eacute; de l&rsquo;humanit&eacute;, &laquo;&nbsp;[a]u train o&ugrave; vont les choses, c&rsquo;est bient&ocirc;t [l&rsquo;ordinateur] qui prendra les d&eacute;cisions, pas nous. Si nous voulons conserver notre avantage, nous devons progresser au m&ecirc;me rythme que lui. La technologie risque de se retourner contre nous&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn25" name="_ftnref25" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[25]</span></sup></sup></a>. Seul rem&egrave;de pour ce tenant du transhumanisme&nbsp;: la fusion de l&rsquo;homme et des technologies. Victime de cette &laquo;&nbsp;honte prom&eacute;th&eacute;enne&nbsp;&raquo; d&eacute;velopp&eacute;e par le philosophe autrichien G&uuml;nther Anders<a href="#_ftn26" name="_ftnref26" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[26]</span></sup></sup></a>, d&eacute;finie par Jean-Michel Besnier comme &laquo;&nbsp;la prise de conscience accabl&eacute;e que nous ne sommes pas &agrave; la hauteur des machines que nous avons produites&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn27" name="_ftnref27" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[27]</span></sup></sup></a>, les transhumanistes les plus radicaux pr&ocirc;nent m&ecirc;me une transsubstantiation machinique enti&egrave;re et compl&egrave;te, le t&eacute;l&eacute;chargement de l&rsquo;esprit dans les r&eacute;seaux informatiques (<em>mind-uploading</em>). Selon eux, le d&eacute;veloppement de technologies ultraperformantes et ultra-intelligentes met en p&eacute;ril l&rsquo;avenir des humains, lesquels ne pourrait trouver de salut, tenir la cadence, acc&eacute;der &agrave; une intelligence &eacute;quivalente ou sup&eacute;rieure &agrave; celles des machines, qu&rsquo;en s&rsquo;arrachant &agrave; leur enracinement charnel, qu&rsquo;en se dissolvant dans la machine. Hans Moravec, chercheur en Intelligence Artificielle, pr&eacute;dit ainsi &laquo; la cybern&eacute;tisation compl&egrave;te de l&rsquo;univers, sa&nbsp;conversion en donn&eacute;es&nbsp;informatiques, au point o&ugrave; nous passons compl&egrave;tement dans&nbsp;l&rsquo;univers&nbsp;virtuel&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn28" name="_ftnref28" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[28]</span></sup></sup></a>.</span></span></p> <h2>Le mind-uploading&nbsp;: vers la liquidation de la ville</h2> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Moravec, comme Ray Kurzweil ou Vernor Vinge, consid&egrave;rent qu&rsquo;autour des ann&eacute;es 2050-2060, nous atteindrons la &laquo;&nbsp;singularit&eacute;&nbsp;&raquo;, c&rsquo;est-&agrave;-dire un point o&ugrave; le progr&egrave;s ne serait plus que le fait des intelligences artificielles, si bien que l&rsquo;humanit&eacute; deviendrait obsol&egrave;te. Cette croyance justifie leur volont&eacute; de <em>mind-uploading</em>. Mais le transhumanisme se fait aussi, selon Brigitte Munier, &laquo;&nbsp;l&rsquo;expression d&rsquo;un d&eacute;couragement profond, cette &quot;fatigue d&rsquo;&ecirc;tre soi&quot; d&eacute;velopp&eacute;e par Jean-Michel Besnier apr&egrave;s Alain Ehrenberg&nbsp;: l&rsquo;homme, en effet, ne d&eacute;cide plus de rien et pr&eacute;f&egrave;re s&rsquo;abandonner &agrave; la technologie&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn29" name="_ftnref29" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[29]</span></sup></sup></a>. D&rsquo;apr&egrave;s Besnier, c&rsquo;est le sentiment d&rsquo;impuissance qui nous pousse &agrave; nous tourner vers les machines<a href="#_ftn30" name="_ftnref30" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[30]</span></sup></sup></a>. Notre d&eacute;pression, pathologie identitaire, est ce qu&rsquo;Alain Ehrenberg appelle &laquo;&nbsp;la maladie de l&rsquo;homme sans guide&nbsp;&raquo;. C&rsquo;est le d&eacute;senchantement du monde, dont nous avons nous-m&ecirc;mes creus&eacute; les sillons, nous affranchissant du cosmos aristot&eacute;licien, de l&rsquo;autorit&eacute; religieuse, des mythes et du sacr&eacute;, si bien que plus rien, et en particulier la condition humaine, ne semble d&eacute;sormais trouver de fondement viable ou valide<a href="#_ftn31" name="_ftnref31" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[31]</span></sup></sup></a>. C&rsquo;est le sentiment d&rsquo;insuffisance, certes de devoir assumer notre devenir face &agrave; des machines qui nous d&eacute;passent, mais surtout de devoir y faire face dans un monde auquel nous &eacute;chouons &agrave; donner sens. D&eacute;sireux de s&rsquo;affranchir du poids du corps, n&rsquo;est-ce pas surtout du poids du monde dont les partisans du <em>mind-uploading</em> cherche &agrave; se d&eacute;livrer&nbsp;? Ne peut-on pas voir l&agrave; le sympt&ocirc;me d&rsquo;une crise de l&rsquo;habiter, d&eacute;nonc&eacute;e en son temps par Martin Heidegger et plus r&eacute;cemment par Peter Sloterdijk<a href="#_ftn32" name="_ftnref32" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[32]</span></sup></sup></a> ? Quoiqu&rsquo;il en soit, imaginons un instant ce que serait une terre d&eacute;gag&eacute;e de toute pr&eacute;sence humaine, o&ugrave; chacun se serait t&eacute;l&eacute;charg&eacute; dans les r&eacute;seaux. Il va sans dire que sans corps habitant, les villes ne seraient plus d&rsquo;aucune d&rsquo;utilit&eacute;, elles seraient tout simplement liquid&eacute;es, totalement effac&eacute;es. Ce n&rsquo;est pourtant pas dire que la surface terrestre serait &laquo;&nbsp;rendue&nbsp;&raquo; &agrave; la nature. Elle serait sans doute de toutes parts occup&eacute;e par des <em>data centers</em> monstrueusement &eacute;nergivores mais<em> </em>n&eacute;cessaires au fonctionnement des r&eacute;seaux. De quoi rappeler, ind&eacute;niablement, le monde des machines de la fameuse trilogie <em>Matrix.</em></span></span></p> <h1>Bibliographie</h1> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">ANDERS G., <em>L&rsquo;Obsolescence de l&rsquo;Homme&nbsp;: sur l&rsquo;&acirc;me &agrave; l&rsquo;&eacute;poque de la deuxi&egrave;me r&eacute;volution industrielle</em> (1956)<em>, </em>Paris, l&rsquo;Encyclop&eacute;die des Nuisances, Ivr&eacute;a, 2002 (1956).</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">ASCOTT R., &laquo;&nbsp;Planetary Technoetics : art, technology and consciousness&nbsp;&raquo;, [<a href="http://www.olats.org/fcm/textes/planetary.php">en ligne</a>], <em>Leonardo</em>, 28/11/2001. </span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">BENEDIKT M. (dir.), <em>Cyberspace&nbsp;: First Steps</em>, Cambridge, The MIT Press, 1992 (1991).</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><strong>&ndash;,</strong><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"> &laquo;&nbsp;Cyberspace : Some Proposals&nbsp;&raquo;,<em> in Cyberspace&nbsp;: First Steps</em>, Cambridge, The MIT Press, 1992 (1991), pp. 119-224.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">BESNIER J.-M., &laquo;&nbsp;M&eacute;taphysique du Robot&nbsp;&raquo;, <em>in</em> MUNIER B. (dir.),<em> Technocorps, La sociologie du corps &agrave; l&rsquo;&eacute;preuve des nouvelles technologies</em>, Lormont, Fran&ccedil;ois Bourrin, 2013, pp. 67-86.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><strong>&ndash;,</strong><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"> &laquo;&nbsp;Les nouvelles technologies vont-elles r&eacute;inventer l&#39;homme&nbsp;?&nbsp;&raquo;, <em>&Eacute;tvdes</em>, vol.&nbsp;414, n<sup>o</sup>&nbsp;6, juin&nbsp;2011, pp.&nbsp;763-772.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">BOLTANSKI C., &laquo;&nbsp;Kevin Warwick, l&rsquo;Homo Machinus&nbsp;&raquo;, <em>Lib&eacute;ration</em> [<a href="http://www.liberation.fr/week-end/2002/05/11/kevin-warwick-l-homo-machinus_403267">en ligne</a>], 12/05/2002. </span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">BURROWS R., FEATHERSTONE M. (dir.), <em>Cyberspace/Cyberbodies/Cyberpunk : Cultures of Technological Embodiment</em>, Londres, Sage Publication Ltd, 1996 (1995).</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">CASILI A., &laquo;&nbsp;Internet et nouveaux liens sociaux&nbsp;&raquo;, <em>La rentr&eacute;e des d&eacute;bats</em>, Paris, Od&eacute;on Digitale, 15/10/2010 [<a href="http://www.fnac.com/Internet-et-nouveaux-liens-sociaux-Antonio-Casilli/cp3050/w-4">en ligne</a>].</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">DE KERCKHOVE D., <em>L&#39;intelligence des r&eacute;seaux</em>, Paris, Odile Jacob, 2000.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">DESBOIS H., &laquo;&nbsp;Le cyberespace, retour sur un imaginaire g&eacute;ographique&nbsp;&raquo;, <em>Carnets de g&eacute;ographes </em>[<a href="http://www.carnetsdegeographes.org/carnets_recherches/rech_02_02_Desbois.php">en ligne</a>], n&deg;2, mars 2011. </span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">EHRENBERG A., <em>La Fatigue d&rsquo;&ecirc;tre soi. D&eacute;pression et soci&eacute;t&eacute;</em>, Paris, Odile Jacob, 2000.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">GIBSON W., &laquo;&nbsp;Google&rsquo;s Earth&nbsp;&raquo;, <em>New York Times </em>[<a href="http://www.nytimes.com/2010/09/01/opinion/01gibson.html?scp=1&amp;sq=william+gibson&amp;st=nyt">en ligne</a>], 31/08/2010. </span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;">&ndash;,<span style="font-size:12pt"><span style="color:black"> <em>Grav&eacute; sur Chrome</em>, Paris, J&rsquo;ai Lu, 2006 (1982).</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;">&ndash;,<span style="font-size:12pt"><span style="color:black"> <em>Neuromancien </em>(1984),<em> </em>Paris, J&rsquo;ai Lu, 2001 (1985).</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">HEIDEGGER M., &laquo;&nbsp;B&acirc;tir, habiter, penser&nbsp;&raquo;, <em>Essais et conf&eacute;rences</em>, Paris, Gallimard, 1980 (1951), pp. 170-193.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;">&ndash;,<span style="font-size:12pt"><span style="color:black"> &laquo;&nbsp;Lettre sur l&rsquo;humanisme&nbsp;&raquo;, <em>Questions III</em>, Paris, Gallimard, 1966 (1946), pp. 65-130.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">KURZWEIL R., <em>Humanit&eacute; 2.0 : La bible du changement </em>(2005), Paris, M21 &eacute;ditions, 2007.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">QU&Eacute;AU P., <em>Le virtuel, vertus et vertige</em>, Seyssel, Champ Vallon, 1993.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">LANIER J., &laquo;&nbsp;The online Utopia doesn&#39;t exist. We need to reboot&nbsp;&raquo;, <em>Wired</em> [<a href="http://www.wired.co.uk/magazine/archive/2013/04/ideas-bank/the-online-utopia-doesnt-exist">en ligne</a>], 05/04/2013. </span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">LESTEL D.,&nbsp;&nbsp;&laquo;&nbsp;Des enjeux de la tentation posthumaine&nbsp;&raquo;, <em>in</em> MUNIER B. (dir.),<em> Technocorps, La sociologie du corps &agrave; l&rsquo;&eacute;preuve des nouvelles technologies</em>, Paris, Fran&ccedil;ois Bourrin, 2013, pp. 145-170.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">L&Eacute;VY P.,<em> L&rsquo;intelligence Collective&nbsp;: Pour une anthropologie du cyberespace</em>, Paris, La D&eacute;couverte/Poche, 1997 (1994).</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">MCLUHAN M., <em>Pour comprendre les m&eacute;dias&nbsp;: les prolongements technologiques de l&#39;homme</em>, Paris, Seuil, 2000 (1964).</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">MORAVEC H., <em>Robot : Mere Machine to Transcendent Mind</em>, New York, Oxford University Press, 1999.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">MUNIER B. (dir.),<em> Technocorps, La sociologie du corps &agrave; l&rsquo;&eacute;preuve des nouvelles technologies</em>, Lormont, Fran&ccedil;ois Bourrin, 2013.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">NOVAK M., &laquo;&nbsp;TransArchitecture, Building The Edge Of Thought&nbsp;&raquo;, [<a href="http://www.heise.de/tp/artikel/6/6069/1.html">en ligne</a>], <em>Telepolis,&nbsp;</em>d&eacute;cembre 1996. </span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;">&ndash;,<span style="font-size:12pt"><span style="color:black"> &laquo;&nbsp;Excess&nbsp;&raquo;, <em>in</em> L&Eacute;N&Aacute;RD I., OOSTERHUIS K., RUBBENS M. (dir.),<em> Sculpture City, </em>Attila Foundation, Rotterdam, 010 Publishers, 1995, pp. 24-27. </span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;">&ndash;,<span style="font-size:12pt"><span style="color:black"> &laquo;&nbsp;Liquid Architectures in Cyberspace&nbsp;&raquo;, <em>in</em> BENEDIKT M. (dir.), <em>Cyberspace&nbsp;: First Steps</em>, Cambridge, The MIT Press, 1992 (1991), pp. 225-254.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">PEARCE M., SPILLER N. (dir.), <em>AD Architectural Design</em> :<em> </em>&laquo;&nbsp;Architects in Cyberspace&nbsp;&raquo;, vol. 65, n&deg;11/12, 1995.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">RIGUIDEL M., &laquo;&nbsp;Une &eacute;pist&eacute;mologie des mod&egrave;les informatiques de l&rsquo;espace ambiant : Les verrous de l&rsquo;intelligence ambiante&nbsp;&raquo;, <em>G&eacute;nie Logiciel</em>, n&deg;26, d&eacute;cembre 2009, pp. 2-20.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">ROUSSEL J.-F., &laquo;&nbsp;Cyborg et Robot Sapiens&nbsp;: deux approches de la corporalit&eacute; technologis&eacute;e&nbsp;&raquo;, <em>in</em> ALLARD M., COUTURE D., NADEAU J.-G. (dir.), <em>Pratiques et constructions du corps en christianisme,</em> Montr&eacute;al, &Eacute;ditions Fides, 2009.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">ROUSSEL M., &laquo; Life and Death of Cyberspace, or When Technology Grabs a Cyberpunk Novel&nbsp;&raquo;, <em>in</em> VLAHAKIS G. N., TAMPAKIS K., <em>Science &amp; Literature</em>. &Agrave; para&icirc;tre en 2015.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;">&ndash;,<span style="font-size:12pt"><span style="color:black"> &laquo; Habiter l&rsquo;immat&eacute;riel ou l&rsquo;architecture du cyberespace &raquo;,<em> Les Cahiers Europ&eacute;ens de l&rsquo;Imaginaire</em>, n&deg;6, mars 2014, pp. 264-265. </span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;">&ndash;,<span style="font-size:12pt"><span style="color:black"> &laquo;&nbsp;Actuel/virtuel : introduction &agrave; une probl&eacute;matique architecturale&nbsp;&raquo; [<a href="http://dnarchi.fr/culture/actuelvirtuel-introduction-une-problematique-architecturale">en ligne</a>], <em>DNArchi</em>, 15/06/2012. </span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;">&ndash;,<span style="font-size:12pt"><span style="color:black"> &laquo;&nbsp;Architecture liquide et cyberespace : de William Gibson &agrave; la r&eacute;alit&eacute; &eacute;vers&eacute;e. 2/2 <strong>&nbsp;</strong>&raquo;, [<a href="http://dnarchi.fr/culture/architecture-liquide-et-cyberespace-de-william-gibson-a-la-virtualite-eversee-partie-ii">en ligne</a>], <em>DNArchi</em>, 30/05/2012.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;">&ndash;,<span style="font-size:12pt"><span style="color:black"> &laquo;&nbsp;Architecture liquide et cyberespace : de William Gibson &agrave; la r&eacute;alit&eacute; &eacute;vers&eacute;e. 1/2 <strong>&nbsp;</strong>&raquo; [<a href="http://dnarchi.fr/culture/architecture-liquide-et-cyberespace-de-william-gibson-a-la-virtualite-eversee-partie-i">en ligne</a>], <em>DNArchi</em>, 23/05/2012.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">SLOTERDIJK P., <em>&Eacute;cumes</em>, Paris, Paris, Hachette Litt&eacute;ratures, 2005.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;">&ndash;,<span style="font-size:12pt"><span style="color:black"> <em>Sph&egrave;res I. Bulles. Microsph&eacute;rologie</em>, Paris, Pauvert, 2002.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">SPILLER N. (dir.), <em>AD Architectural Design </em>:<em> </em>&laquo;&nbsp;Architects in Cyberspace II&nbsp;&raquo;, vol. 68, n&deg;11/12, 1998.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">TEILHARD DE CHARDIN P.<em>, Le Ph&eacute;nom&egrave;ne humain</em>, Paris, Seuil, 2007 (1955).</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">THOMAS D.,<em> </em>&laquo;&nbsp;Old rituals for new space : rite de passage and William Gibson&rsquo;s cultural model of cyberspace&nbsp;&raquo;, <em>in</em> BENEDIKT M. (dir.), <em>Cyberspace&nbsp;: First Steps</em>, Cambridge, The MIT Press, 1992 (1991), pp. 31-48.</span></span></p> <div> <hr /> <div id="ftn1"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[1]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt">GIBSON W., &laquo;&nbsp;Google&rsquo;s Earth&nbsp;&raquo;, New York Times [<a href="http://www.nytimes.com/2010/09/01/opinion/01gibson.html?scp=1&amp;sq=william+gibson&amp;st=nyt">en ligne</a>], 31/08/2010, [Consult&eacute; le 13/09/2011].</span></span></span></p> </div> <div id="ftn2"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[2]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> ID., <em>Grav&eacute; sur Chrome</em>, Paris, J&rsquo;ai Lu, 2006 (1982).</span></span></span></p> </div> <div id="ftn3"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[3]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> ID., <em>Neuromancien</em>, Paris, J&rsquo;ai Lu, 2001 (1984), p. 64.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn4"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[4]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Voir notamment BENEDIKT M. (dir.), <em>Cyberspace : First Steps</em>, Cambridge, The MIT Press, 1992 (1991) ; BURROWS R., FEATHERSTONE M. (dir.),</span> <em><span style="font-size:10.0pt">Cyberspace/Cyberbodies/Cyberpunk : Cultures of Technological Embodiment, Londres</span></em><span style="font-size:10.0pt">, Sage Publication Ltd, 1996 (1995)&nbsp;; QU&Eacute;AU P.,</span> <em><span style="font-size:10.0pt">Le virtuel, vertus et vertige</span></em><span style="font-size:10.0pt">, Seyssel, Champ Vallon, 1993&nbsp;; L&Eacute;VY P.,</span><em> </em><em><span style="font-size:10.0pt">L&rsquo;intelligence Collective&nbsp;: Pour une anthropologie du cyberespace</span></em><span style="font-size:10.0pt">, Paris, La D&eacute;couverte/Poche, 1997 (1994).</span></span></span></p> </div> <div id="ftn5"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[5]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Dans <em>Pour comprendre les m&eacute;dias</em>, Marshall McLuhan consid&egrave;re les m&eacute;dias &eacute;lectroniques&nbsp;comme une extension du syst&egrave;me nerveux humain, imposant l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;une conscience transindividuelle technologiquement simul&eacute;e, &eacute;tendue &agrave; l&rsquo;ensemble de la plan&egrave;te. Il adopte l&rsquo;image d&rsquo;un &laquo;&nbsp;village global&nbsp;&raquo;, puisque c&rsquo;est bien selon lui cette impression que donne le fait de pouvoir r&eacute;cup&eacute;rer des informations tr&egrave;s rapidement en n&rsquo;importe quel point de la plan&egrave;te raccord&eacute; &agrave; un r&eacute;seau. Ce village se caract&eacute;rise par l&rsquo;interactivit&eacute;, la&nbsp;communaut&eacute;&nbsp;et le tribalisme, la vari&eacute;t&eacute; des m&eacute;diums (mots, images, sons) et la vitalit&eacute; (&eacute;mergences d&rsquo;actions et d&eacute;cisions collectives), pr&eacute;figurant de notre <em>World Wide Web</em> actuel.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn6"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref6" name="_ftn6" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[6]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Pour Pierre Teilhard de Chardin, la noosph&egrave;re, du grec, <em>&nu;&omicron;ῦ&sigmaf; </em>(<em>no&uuml;s</em>, &laquo;&nbsp;l&rsquo;esprit&nbsp;&raquo;) et <em>&sigma;&phi;&alpha;ῖ&rho;&alpha;</em> (<em>sphaira</em>, &laquo;&nbsp;sph&egrave;re&raquo;), est une enveloppe &eacute;th&eacute;r&eacute;e similaire &agrave; l&rsquo;atmosph&egrave;re ou &agrave; la biosph&egrave;re, un &laquo;&nbsp;Esprit humain global&nbsp;&raquo;, agr&eacute;gat de l&rsquo;ensemble des pens&eacute;es, des consciences et des id&eacute;es produites par l&rsquo;humanit&eacute;.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn7"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref7" name="_ftn7" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[7]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> DE KERCKHOVE D., <em>L&rsquo;intelligence des r&eacute;seaux</em>, Paris, Odile Jacob, 2000, p. 260.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn8"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref8" name="_ftn8" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[8]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> THOMAS D., &laquo;&nbsp;Old rituals for new space : rite de passage and William Gibson&rsquo;s cultural model of cyberspace&nbsp;&raquo;, <em>in</em> BENEDIKT M., <em>Op. Cit</em>., pp. 31-48.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn9"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref9" name="_ftn9" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[9]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> GIBSON W., <em>Neuromancien</em>, <em>Op. Cit</em>., p. 64.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn10"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref10" name="_ftn10" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[10]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> &Agrave; ce propos, voir DESBOIS H., <em>Carnets de g&eacute;ographes</em> [<a href="http://www.carnetsdegeographes.org/carnets_recherches/rech_02_02_Desbois.php">en ligne</a>], n&deg;2, mars 2011,&nbsp;[Consult&eacute; le 09/10/2010].</span></span></span></p> </div> <div id="ftn11"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref11" name="_ftn11" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[11]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Sur ce point, voir notamment <em>AD Architectural Design</em> : &laquo;&nbsp;Architects in Cyberspace&nbsp;&raquo;, vol. 65, n&deg;11/12, nov.-d&eacute;c. 1995, et <em>AD Architectural Design</em> : &laquo;&nbsp;Architects in Cyberspace II&nbsp;&raquo;, vol. 68, n&deg; 11/12, nov.-d&eacute;c. 1998.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn12"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref12" name="_ftn12" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[12]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> NOVAK M., &laquo;&nbsp;Liquid Architectures in Cyberspace&nbsp;&raquo;, <em>in</em> BENEDIKT M., <em>Op. Cit</em>, pp. 225-254, p. 226.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn13"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref13" name="_ftn13" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[13]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> <em>Idem</em>, pp. 250-251.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn14"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref14" name="_ftn14" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[14]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> <em>Idem</em>, p. 251.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn15"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref15" name="_ftn15" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[15]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> BENEDIKT M., &laquo;&nbsp;Cyberspace: Some Proposals&nbsp;&raquo;, <em>Op. Cit.</em>, pp. 119-224.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn16"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref16" name="_ftn16" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[16]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> CASILI A., &laquo;&nbsp;Internet et nouveaux liens sociaux&nbsp;&raquo;, <em>La rentr&eacute;e des d&eacute;bats</em>, Paris, Od&eacute;on Digitale, [<a href="http://www.fnac.com/Internet-et-nouveaux-liens-sociaux-Antonio-Casilli/cp3050/w-4">en ligne</a>], 15/10/2010.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn17"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref17" name="_ftn17" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[17]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> GIBSON W., &laquo;&nbsp;Google&rsquo;s Earth&nbsp;&raquo;, <em>Op. Cit</em>.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn18"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref18" name="_ftn18" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[18]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> NOVAK M., &laquo;&nbsp;Excess&nbsp;&raquo;, <em>in</em> L&Eacute;N&Aacute;RD I., OOSTERHUIS K., RUBBENS M. (dir.), <em>Sculpture City</em>, Attila Foundation, Rotterdam, 010 Publishers, 1995, pp. 24-27, p. 26.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn19"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref19" name="_ftn19" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[19]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> La r&eacute;alit&eacute; augment&eacute;e d&eacute;signe la superposition d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments 2D ou 3D &agrave; la perception de l&rsquo;environnement actuel. Cette superposition se fait en temps r&eacute;el et via une interface (t&eacute;l&eacute;phone, tablette etc.), g&eacute;n&eacute;ralement dans un flux vid&eacute;o.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn20"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref20" name="_ftn20" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[20]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> NOVAK M., &laquo;&nbsp;TransArchitecture, Building The Edge Of Thought&nbsp;&raquo;, [<a href="http://www.heise.de/tp/artikel/6/6069/1.html">en ligne</a>], <em>Telepolis</em>, d&eacute;cembre 1996,&nbsp;[Consult&eacute; le 06/10/2011].</span></span></span></p> </div> <div id="ftn21"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref21" name="_ftn21" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[21]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> L&rsquo;expression &laquo;&nbsp;num&eacute;rique ambiant&nbsp;&raquo; d&eacute;signe l&rsquo;ensemble des dispositifs techniques et technologiques &ndash; le plus souvent discrets et ayant pour support l&rsquo;informatique ubiquitaire &ndash;, qui, ensemble, forment un &eacute;cosyst&egrave;me num&eacute;rique dans lequel individus comme &eacute;tats ou organisations &laquo;&nbsp;baignent&nbsp;&raquo; et &eacute;voluent. Voir RIGUIDEL M., &laquo;&nbsp;Une &eacute;pist&eacute;mologie des mod&egrave;les informatiques de l&rsquo;espace ambiant : Les verrous de l&rsquo;intelligence ambiante&nbsp;&raquo;, <em>G&eacute;nie Logiciel</em>, n&deg;26, d&eacute;cembre 2009, pp. 2-20.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn22"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref22" name="_ftn22" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[22]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> La r&eacute;alit&eacute; mixte d&eacute;signe des dispositifs et environnements articulant des &eacute;l&eacute;ments de notre actualit&eacute; physique et des &eacute;l&eacute;ments num&eacute;riques dans une m&ecirc;me perception de la r&eacute;alit&eacute;, fusionnant le monde mat&eacute;riel et le monde num&eacute;rique.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn23"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref23" name="_ftn23" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[23]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> ASCOTT R., &laquo;&nbsp;Planetary Technoetics : art, technology and consciousness&nbsp;&raquo;, [<a href="http://www.olats.org/fcm/textes/planetary.php">en ligne</a>], <em>Leonardo</em>, 28/11/2001,&nbsp;[Consult&eacute; le 08/06/2014].</span></span></span></p> </div> <div id="ftn24"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref24" name="_ftn24" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[24]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> LESTEL D.,&nbsp;&nbsp;&laquo;&nbsp;Des enjeux de la tentation posthumaine&nbsp;&raquo;, <em>in</em> MUNIER B. (dir.), Technocorps, <em>La sociologie du corps &agrave; l&rsquo;&eacute;preuve des nouvelles technologies</em>, Paris, Fran&ccedil;ois Bourrin, 2013, pp. 145-170, pp. 167-168.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn25"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref25" name="_ftn25" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[25]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> WARWICK K., cit&eacute; dans BOLTANSKI C., &laquo;&nbsp;Kevin Warwick, l&rsquo;Homo Machinus&nbsp;&raquo;, <em>Lib&eacute;ration</em> [<a href="http://www.liberation.fr/week-end/2002/05/11/kevin-warwick-l-homo-machinus_403267">en ligne</a>], 12/05/2002, [Consult&eacute; le 07/05/14].</span></span></span></p> </div> <div id="ftn26"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref26" name="_ftn26" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[26]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> ANDERS G., <em>L&rsquo;obsolescence de l&rsquo;Homme&nbsp;: sur l&rsquo;&acirc;me &agrave; l&rsquo;&eacute;poque de la deuxi&egrave;me r&eacute;volution industrielle</em>, Paris, l&rsquo;Encyclop&eacute;die des Nuisances, Ivr&eacute;a, 2002 (1956).</span></span></span></p> </div> <div id="ftn27"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref27" name="_ftn27" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[27]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> BESNIER J.-M., &laquo;&nbsp;M&eacute;taphysique du Robot&nbsp;&raquo;, <em>in</em> MUNIER B. (dir.), <em>Op. Cit</em>., pp. 67-86, p. 82.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn28"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref28" name="_ftn28" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[28]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> ROUSSEL J.-F., &laquo;&nbsp;Cyborg et Robot Sapiens&nbsp;: deux approches de la corporalit&eacute; technologis&eacute;e&nbsp;&raquo;, <em>in</em> ALLARD M., COUTURE D., NADEAU J.-G. (dir.), <em>Pratiques et constructions du corps en christianisme</em>, Montr&eacute;al, &Eacute;ditions Fides, 2009, p. 221.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn29"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref29" name="_ftn29" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[29]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> &laquo;&nbsp;Actualit&eacute;s du cyber-humain&nbsp;&raquo;, introduction &agrave; MUNIER B. (dir.), <em>Op. Cit.</em>, p. 14.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn30"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref30" name="_ftn30" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[30]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> BESNIER J.-M., &laquo;&nbsp;Les nouvelles technologies vont-elles r&eacute;inventer l&rsquo;homme&nbsp;?&nbsp;&raquo;, <em>&Eacute;tudes</em>, vol.&nbsp;414, n&deg;6, juin&nbsp;2011, pp.&nbsp;763-772.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn31"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref31" name="_ftn31" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[31]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Voir notamment CANTIN S., <em>Nous voil&agrave; rendus au sol&nbsp;: Essais sur le d&eacute;senchantement du monde</em>, Qu&eacute;bec, &Eacute;ditions Bellarmin, 2003&nbsp;et GAUCHET M., <em>Le d&eacute;senchantement du monde</em>, Paris, Gallimard, 1985.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn32"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref32" name="_ftn32" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt">[32]</span></sup></sup></a><span style="font-size:10.0pt"> Voir notamment HEIDEGGER M., &laquo;&nbsp;B&acirc;tir, habiter, penser&nbsp;&raquo;, <em>Essais et conf&eacute;rences</em>, Paris, Gallimard, 1980 (1951), pp. 170-193, et &laquo;&nbsp;Lettre sur l&rsquo;humanisme&nbsp;&raquo;,<em> Questions III</em>, Paris, Gallimard, 1966 (1946), pp. 65-130&nbsp;; SLOTERDIJK P.,</span> <em><span style="font-size:10.0pt">Sph&egrave;res I. Bulles. Microsph&eacute;rologie</span></em><span style="font-size:10.0pt">, Paris, Pauvert, 2002 et <em>&Eacute;cumes</em>, Paris, Hachette Litt&eacute;ratures, 2005.</span></span></span></p> </div> </div>