<p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm;"><em><strong>VARIA</strong></em></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><em><span style="font-size:12pt">Par Florian Lombardo, doctorant en sociologie, Universit&eacute; Paul-Val&eacute;ry, Montpellier 3.</span></em></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">La sociologie est une discipline acad&eacute;mique qui poss&egrave;de la sp&eacute;cificit&eacute; de ne pas avoir de discours h&eacute;g&eacute;monique. L&agrave; o&ugrave; la plupart des disciplines universitaires fonctionnent sur le mod&egrave;le d&rsquo;une voie principale se sp&eacute;cialisant par la suite, la sociologie est constitu&eacute;e d&rsquo;une multitude de mani&egrave;res de faire qui n&rsquo;ont parfois rien en commun. Cette pluralit&eacute; s&rsquo;observe d&egrave;s les premiers balbutiements de la discipline&nbsp;: la sociologie d&rsquo;&Eacute;mile Durkheim<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span style="font-size:12.0pt">[1]</span></a> n&rsquo;a rien &agrave; voir avec celle de Max Weber<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title=""><span style="font-size:12.0pt">[2]</span></a>, cependant les deux sont incontestablement des sociologues. <em>La</em> sociologie n&rsquo;est pas une d&eacute;nomination suffisante pour pr&eacute;senter un cadre acad&eacute;mique, il est important de pr&eacute;ciser de <em>quelle</em> sociologie il s&rsquo;agit, lorsque nous souhaitons en parler. Cette pluralit&eacute; rend la discipline complexe &agrave; aborder mais elle constitue aussi sa richesse. Une grande diversit&eacute; d&rsquo;approches va de pair avec une multitude d&rsquo;observations et d&rsquo;interpr&eacute;tations qui permettent &agrave; des objets d&rsquo;&eacute;tudes complexes d&rsquo;&ecirc;tre envisag&eacute;s de part plusieurs de leurs aspects.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">L&rsquo;Histoire nous montre que, dans la plupart des cas, la diff&eacute;rence justifie la lutte. La sociologie ne fait pas d&eacute;faut. Elle est marqu&eacute;e par des nombreuses batailles intellectuelles depuis ses origines. Celles-ci sont parfois men&eacute;es avec honn&ecirc;tet&eacute; et deviennent des controverses f&eacute;condes, mais lorsque les perspectives sont trop &eacute;loign&eacute;es les unes des autres, il devient laborieux de parler la m&ecirc;me langue. Les conflits prennent alors une autre tournure et il appara&icirc;t un discours st&eacute;rile ou chacun montre &agrave; l&rsquo;autre sa supr&eacute;matie d&rsquo;apr&egrave;s ses propres r&egrave;gles. Si avec Peter Berger et Thomas Luckmann c&rsquo;est &laquo;&nbsp;celui qui a le plus gros b&acirc;ton qui a le plus de chance d&rsquo;imposer ses d&eacute;finitions de la r&eacute;alit&eacute;&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" title=""><span style="font-size:12.0pt">[3]</span></a>, un minimum de savoir-vivre &eacute;vite &agrave; ces confrontations de devenir physiques. Il en r&eacute;sulte une stagnation malsaine et d&eacute;favorable &agrave; la transdisciplinarit&eacute;. La sociologie appara&icirc;t marqu&eacute;e par des conflits internes, &agrave; tel point que ceci pourrait en &ecirc;tre un &eacute;l&eacute;ment de d&eacute;finition.</span></span></p> <h1>Constructivisme social et sociologie</h1> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Parmi toutes ces perspectives, il en est une qui retient notre attention, &agrave; la fois vielle de plusieurs d&eacute;cennies et toujours envelopp&eacute;e d&rsquo;un certain voile mystique. L&rsquo;approche constructiviste a port&eacute; ses fruits en math&eacute;matiques ou en psychologie d&eacute;veloppementale, mais semble avoir du mal &agrave; faire ses classes en sociologie. Son av&egrave;nement dans la discipline peut &ecirc;tre dat&eacute; &agrave; la publication de <em>La construction sociale de la r&eacute;alit&eacute;</em> de Berger et Luckmann en 1966<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" title=""><span style="font-size:12.0pt">[4]</span></a>. Ceux-ci proposent une th&eacute;orisation typifi&eacute;e de la soci&eacute;t&eacute; r&eacute;pondant &agrave; la question&nbsp;: Comment la soci&eacute;t&eacute; est-elle possible&nbsp;? Dans ce but, ils s&rsquo;inscrivent dans l&rsquo;h&eacute;ritage d&rsquo;&Eacute;mile Durkheim et d&rsquo;Alfred Sch&uuml;tz &ndash; lui-m&ecirc;me &eacute;tant au croisement de la ph&eacute;nom&eacute;nologie de Husserl et la sociologie de Max Weber &ndash; pour proposer une approche originale m&ecirc;lant objectivisme et subjectivisme. Ces notions sont &agrave; comprendre dans l&rsquo;h&eacute;ritage du philosophe Emmanuel Kant et ne d&eacute;signent pas respectivement une r&eacute;alit&eacute; aussi immuable qu&rsquo;un objet et un point de vue personnel indigne d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t mais deux modes d&rsquo;acc&egrave;s &agrave; la r&eacute;alit&eacute;. Celle-ci est d&eacute;pendante de la pression effectu&eacute;e par le groupe sur l&rsquo;individu mais celui-ci n&rsquo;est pas sans arme face &agrave; cette derni&egrave;re et son point de vue personnel est pris en consid&eacute;ration dans la perspective de Berger et Luckmann.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Cette approche est s&eacute;duisante et plusieurs sociologues tentent de l&rsquo;approfondir. Cependant, l&rsquo;ouvrage initiateur propose une th&eacute;orie de la soci&eacute;t&eacute; et &laquo;&nbsp;<em>non</em> une m&eacute;thodologie sociologique&nbsp;&raquo; <a href="#_ftn5" name="_ftnref5" title=""><span style="font-size:12.0pt">[5]</span></a>. Il en r&eacute;sulte qu&rsquo;une unit&eacute; n&rsquo;est pas ais&eacute;ment observable entre les travaux des sociologues qui se revendiquent constructivistes. Cette sensation d&rsquo;&eacute;parpillement est accentu&eacute;e par une tendance &agrave; attribuer le m&ecirc;me qualificatif &agrave; des sociologues qui n&rsquo;en ont pas l&rsquo;ambition. Ainsi, parmi les travaux de pr&eacute;sentation du constructivisme, m&ecirc;me les plus bienveillants &eacute;chouent &agrave; saisir et pr&eacute;senter une unit&eacute; constructiviste qui permettrait d&rsquo;envisager une d&eacute;finition. Ceci a pour cons&eacute;quence d&rsquo;emp&ecirc;cher l&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;une controverse saine puisque les bases sur lesquelles repose la discussion sont instables.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Est-ce pour autant que le constructivisme social en sociologie doive &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute; comme un courant fantaisiste de peu d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t&nbsp;? Pour r&eacute;pondre &agrave; cette question, il est avant tout important de se poser la question de ce qu&rsquo;est le constructivisme. Il n&rsquo;existe pas de d&eacute;finition claire &agrave; ce jour. Nous pouvons cependant remarquer qu&rsquo;une approche constructiviste place au centre de sa r&eacute;flexion un processus par lequel une chose est construite par une autre. En psychologie, par exemple, le constructivisme de Jean Piaget place au c&oelig;ur de la r&eacute;flexion la construction de la connaissance effectu&eacute;e par l&rsquo;enfant tout au long de son d&eacute;veloppement<a href="#_ftn6" name="_ftnref6" title=""><span style="font-size:12.0pt">[6]</span></a>. Ceci l&rsquo;am&egrave;ne &agrave; envisager l&rsquo;apprentissage autrement et la perspective didactique du psychologue suisse est &agrave; l&rsquo;origine de nombreuses pratiques p&eacute;dagogiques actuelles. Cette m&ecirc;me approche est &agrave; l&rsquo;origine de l&rsquo;apparition du <em>street-art</em> en Russie &agrave; la fin des ann&eacute;es 1920<a href="#_ftn7" name="_ftnref7" title=""><span style="font-size:12.0pt">[7]</span></a> et permet au courant math&eacute;matique intuitionniste de proposer une Logique originale dans les ann&eacute;es 1930<a href="#_ftn8" name="_ftnref8" title=""><span style="font-size:12.0pt">[8]</span></a>.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Les premi&egrave;res pierres d&rsquo;un constructivisme social en sociologie ont &eacute;t&eacute; pos&eacute;es aux alentours de 1966. Bien que peu exploit&eacute; depuis, il semble pertinent de reprendre l&rsquo;&eacute;tude de ce dernier l&agrave; o&ugrave; elle avait &eacute;t&eacute; laiss&eacute;e. Qu&rsquo;est-ce que le constructivisme social&nbsp;? Comment se manifeste-il en sociologie&nbsp;?</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Dans la mesure o&ugrave; une &eacute;tude exhaustive de tous les travaux &laquo;&nbsp;constructivistes&nbsp;&raquo; actuels dans le but d&rsquo;en d&eacute;gager des points communs a d&eacute;j&agrave; &eacute;t&eacute; r&eacute;alis&eacute;e par Razmig Keucheyan et que celui-ci conclut qu&rsquo;il n&rsquo;existe pas d&rsquo;unit&eacute; constructiviste<a href="#_ftn9" name="_ftnref9" title=""><span style="font-size:12.0pt">[9]</span></a>, il ne semble pas pertinent de suivre la m&ecirc;me voie. Nous pr&eacute;f&eacute;rerons une &eacute;tude g&eacute;n&eacute;alogique des divers courants intellectuels qui ont men&eacute; &agrave; la r&eacute;daction de <em>La construction sociale de la r&eacute;alit&eacute;</em>. Ce travail de reconstitution d&rsquo;influence permettra la mise en exergue de quelques fonctionnements constructivistes en sociologies. </span></span></p> <h1>Origines intellectuelles du constructivisme</h1> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Comme pour beaucoup des perspectives actuelles en sciences sociales, la philosophie d&rsquo;Emmanuel Kant peut &ndash; &agrave; bien des &eacute;gards &ndash; &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;e comme le point de d&eacute;part de la g&eacute;n&eacute;alogie du constructivisme social. Le philosophe n&rsquo;est pas cit&eacute; par Berger et Luckmann mais le vocabulaire qu&rsquo;ils emploient ne se dote de sens qu&rsquo;&agrave; la lumi&egrave;re des concepts kantiens. De m&ecirc;me, Alexei Gan, artiste constructiviste russe, avait suivi un cours sur le philosophe allemand et en a retenu les m&ecirc;mes aspects<a href="#_ftn10" name="_ftnref10" title=""><span style="font-size:12.0pt">[10]</span></a>.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">De l&rsquo;importante &oelig;uvre du philosophe, c&rsquo;est une partie de <em>la critique de la raison pure</em> intitul&eacute;e &laquo;&nbsp;de la d&eacute;duction des concepts purs de l&rsquo;entendement&nbsp;&raquo; qui attire notre attention<a href="#_ftn11" name="_ftnref11" title=""><span style="font-size:12.0pt">[11]</span></a>. La connaissance y est pr&eacute;sent&eacute;e comme r&eacute;sultant de la mise en communication intentionnelle du monde du sensible et de celui de l&rsquo;entendement. Ce faisant, le philosophe propose une &eacute;tude sur la mani&egrave;re dont le savoir lui-m&ecirc;me peut &ecirc;tre acquis et l&eacute;gitime la place du sujet pensant dans ce processus, puisqu&rsquo;il est &agrave; l&rsquo;origine de l&rsquo;initiative menant &agrave; la connaissance.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Cette place du sujet dans le rapport au savoir est rendue centrale dans la perspective ph&eacute;nom&eacute;nologique. Edmund Husserl est un repr&eacute;sentant important de cette approche et la filiation avec Kant est explicite puisqu&rsquo;il fait partie des rares philosophes mentionn&eacute;s par Husserl<a href="#_ftn12" name="_ftnref12" title=""><span style="font-size:12.0pt">[12]</span></a>. Pour ce dernier chaque chose poss&egrave;de une essence et le but de la Science est de l&rsquo;atteindre. Cependant celle-ci ne se laisse pas attraper facilement et les techniques des sciences traditionnelles ne sont pas aptes &agrave; saisir la subtilit&eacute; de l&rsquo;essence. Le temps de mettre en place un appareillage conceptuel, ou concret, rigoureux que la voil&agrave; d&eacute;j&agrave; modifi&eacute;e, d&eacute;plac&eacute;e et envol&eacute;e. La solution r&eacute;side dans l&rsquo;attitude m&ecirc;me du philosophe qui peut la saisir directement s&rsquo;il la cherche correctement. Il est important d&rsquo;&ocirc;ter &agrave; la chose tout ce qui ne ressort pas d&rsquo;elle-m&ecirc;me pour que seule l&rsquo;essence subsiste. Ce regard particulier r&eacute;sulte d&rsquo;un effort intentionnel effectu&eacute; par l&rsquo;humain et Husserl le nomme r&eacute;duction ph&eacute;nom&eacute;nologique (ou &eacute;poch&egrave; transcendantale)<a href="#_ftn13" name="_ftnref13" title=""><span style="font-size:12.0pt">[13]</span></a>. Elle est compl&eacute;t&eacute;e par Heidegger qui lui donne deux &eacute;tapes suppl&eacute;mentaires&nbsp;: la destruction et la construction ph&eacute;nom&eacute;nologique. Il en d&eacute;coule une philosophie o&ugrave; c&rsquo;est l&rsquo;Homme en tant que tel qui peut acc&eacute;der aux &laquo;&nbsp;choses m&ecirc;mes&nbsp;&raquo; <a href="#_ftn14" name="_ftnref14" title=""><span style="font-size:12.0pt">[14]</span></a>.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">La philosophie ph&eacute;nom&eacute;nologique est mise en relation avec la sociologie sous la plume du sociologue new-yorkais Alfred Sch&uuml;tz. Ses travaux sont directement inspir&eacute;s de ceux de Husserl dont il re&ccedil;oit la reconnaissance<a href="#_ftn15" name="_ftnref15" title=""><span style="font-size:12.0pt">[15]</span></a>. Il a pour ambition d&rsquo;&eacute;tudier la vie quotidienne dans une perspective inter-subjective &agrave; la lumi&egrave;re de la ph&eacute;nom&eacute;nologie et de la sociologie de Max Weber. La r&eacute;alit&eacute; appara&icirc;t comme &eacute;tant constitu&eacute;e de plusieurs mondes qui ob&eacute;issent &agrave; des r&egrave;gles diff&eacute;rentes et dans lesquels les humains vont et viennent. Parmi ceux-ci, le monde de la vie quotidienne est celui dans lequel chacun passe la plupart de son temps et il est &eacute;tudi&eacute; par le sociologue lorsqu&rsquo;il se situe dans le monde scientifique<a href="#_ftn16" name="_ftnref16" title=""><span style="font-size:12.0pt">[16]</span></a>. Pour en expliquer les fonctionnements Sch&uuml;tz transpose du monde scientifique au <em>Lebenswelt</em><a href="#_ftn17" name="_ftnref17" title=""><span style="font-size:12.0pt">[17]</span></a><em> </em>deux concepts phares. La r&eacute;duction ph&eacute;nom&eacute;nologique s&rsquo;oppose d&eacute;sormais &agrave; la r&eacute;duction de l&rsquo;attitude naturelle<a href="#_ftn18" name="_ftnref18" title=""><span style="font-size:12.0pt">[18]</span></a> qui caract&eacute;rise l&rsquo;aptitude de l&rsquo;homme du quotidien &agrave; prendre pour acquis (<em>take for granted</em>) tout ce qui rendrait sa vie impossible&nbsp;: il n&rsquo;est pas n&eacute;cessaire de questionner la solidit&eacute; du sol pendant des heures avant de marcher dessus. L&rsquo;id&eacute;al-type de Weber<a href="#_ftn19" name="_ftnref19" title=""><span style="font-size:12.0pt">[19]</span></a> est lui aussi r&eacute;employ&eacute; et d&eacute;signe d&eacute;sormais la projection que r&eacute;alise chacun de ce qu&rsquo;il ignore de l&rsquo;autre pour communiquer avec lui.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Berger et Luckmann sont deux &eacute;l&egrave;ves, puis amis, de Sch&uuml;tz. Ils lui empruntent sa conception intersubjective de la vie quotidienne et la mettent en relation avec la perspective durkheimienne de la sociologie pour cr&eacute;er en 1966 le constructivisme sociologique. Dans <em>La construction sociale de la r&eacute;alit&eacute;</em> ils pr&eacute;sentent les processus qui rendent l&rsquo;existence de la soci&eacute;t&eacute; possible. Ceux-ci s&rsquo;organisent en deux grandes parties. L&rsquo;institutionnalisation et la l&eacute;gitimation placent le groupe en avant tandis que c&rsquo;est l&rsquo;individu qui est mis au c&oelig;ur de la r&eacute;flexion lorsque la soci&eacute;t&eacute; est appr&eacute;hend&eacute;e comme ayant une r&eacute;alit&eacute; subjective. C&rsquo;est alors les diff&eacute;rents processus de sociabilisation et les impacts que peuvent avoir l&rsquo;individu sur le groupe qui sont mis en exergue<a href="#_ftn20" name="_ftnref20" title=""><span style="font-size:12.0pt">[20]</span></a>.</span></span></p> <h1>Critiques adress&eacute;es au constructivisme</h1> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Les perspectives de Berger et Luckmann sont per&ccedil;ues comme prometteuses dans un premier temps. Elle se pr&eacute;sente comme un d&eacute;passement de plusieurs des conflits qui marquent la sociologie depuis son apparition. Il n&rsquo;est plus question de privil&eacute;gier l&rsquo;individu ou le groupe au d&eacute;triment de l&rsquo;un ou l&rsquo;autre, la pression effectu&eacute;e par le premier peut &ecirc;tre envisag&eacute;e conjointement &agrave; l&rsquo;action que peut avoir le second. Il n&rsquo;est par cons&eacute;quent pas n&eacute;cessaire de faire un choix entre quantitatif et qualitatif ou entre explicatif et compr&eacute;hensif. Chaque outil est adapt&eacute; &agrave; une appr&eacute;hension du social &agrave; partir du moment o&ugrave; il est &eacute;nonc&eacute; que l&rsquo;individu participe avec ses pairs &agrave; un projet plus vaste dans lequel la r&eacute;alit&eacute; per&ccedil;ue par chacun est sans cesse modifi&eacute;e par tous.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Pour certains, les promesses du constructivisme ne sont pas respect&eacute;es. En ce sens, Philippe De Lara n&rsquo;h&eacute;site pas &agrave; qualifier le constructivisme social de &laquo;&nbsp;mirage sociologique&nbsp;&raquo; <a href="#_ftn21" name="_ftnref21" title=""><span style="font-size:12.0pt">[21]</span></a>. Il est reproch&eacute; &agrave; cette perspective de reposer sur un relativisme radical qui, appuy&eacute;e par une rh&eacute;torique agr&eacute;able, laisserait au final le lecteur dans &laquo;&nbsp;le sentiment de n&rsquo;avoir gu&egrave;re gagn&eacute; ni en connaissance ni en compr&eacute;hension ni en incitation v&eacute;ritable &agrave; la r&eacute;flexion&nbsp;&raquo; <a href="#_ftn22" name="_ftnref22" title=""><span style="font-size:12.0pt">[22]</span></a>. Le constructivisme social partagerait alors avec les travaux de Sch&uuml;tz une limite &eacute;nonc&eacute;e en ces mots par Fr&eacute;d&eacute;ric Tellier&nbsp;: &laquo;&nbsp;Cette pens&eacute;e n&rsquo;a jamais tort, elle ne peut avoir tort. Partout elle s&rsquo;en remet &agrave; cette &eacute;vidence tautologique que les choses sont ce qu&rsquo;elles sont parce que des modalit&eacute;s chaque fois diff&eacute;rentes nous le font appara&icirc;tre ainsi&nbsp;&raquo; <a href="#_ftn23" name="_ftnref23" title=""><span style="font-size:12.0pt">[23]</span></a>. Il n&rsquo;est pas &eacute;vident de r&eacute;pondre &agrave; ces critiques et la raison principale en est qu&rsquo;elles ne s&rsquo;adressent pas au livre de Berger et Luckmann, mais au constructivisme en g&eacute;n&eacute;ral. Or, nous avons eu l&rsquo;occasion de mentionner que si un &eacute;l&eacute;ment de d&eacute;finition peut &ecirc;tre apport&eacute; &agrave; ce dernier, il s&rsquo;agit bien de son manque d&rsquo;unit&eacute;.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Le manque d&rsquo;unit&eacute; de l&rsquo;approche constructiviste en sociologie, ainsi qu&rsquo;un fond commun &agrave; l&rsquo;ensemble des critiques est expliqu&eacute; par l&rsquo;&eacute;pist&eacute;mologue de la sociologie Alain Bouvier. Il annonce que le constructivisme souffre de reposer sur un &laquo;&nbsp;interm&eacute;diaire th&eacute;orique pauvre&nbsp;&raquo; <a href="#_ftn24" name="_ftnref24" title=""><span style="font-size:12.0pt">[24]</span></a>. C&rsquo;est-&agrave;-dire que le mouvement repose sur ce que l&rsquo;on pourrait appeler une th&eacute;orie descriptive (qui d&eacute;crit les conditions d&rsquo;existence de la soci&eacute;t&eacute;) plut&ocirc;t que sur une th&eacute;orie &eacute;pist&eacute;mologique (qui pr&eacute;cise le contexte ontologique et &eacute;pist&eacute;mologique) ou op&eacute;ratoire (qui livre une marche &agrave; suivre ou des m&eacute;thodes)<a href="#_ftn25" name="_ftnref25" title=""><span style="font-size:12.0pt">[25]</span></a>. En effet, Berger et Luckmann n&rsquo;ont aucune ambition m&eacute;thodologique et le pr&eacute;cisent au d&eacute;but de leur ouvrage<a href="#_ftn26" name="_ftnref26" title=""><span style="font-size:12.0pt">[26]</span></a>. Une sociologie n&rsquo;a aucunement besoin d&rsquo;&ecirc;tre dot&eacute;e d&rsquo;un tel appareillage conceptuel pour &ecirc;tre int&eacute;ressante mais c&rsquo;est celui-ci qui garantit &agrave; un mouvement son unit&eacute;. Dans la mesure o&ugrave; un tel mouvement, bien que disparate, semble appara&icirc;tre autour du constructivisme, il est l&eacute;gitime d&rsquo;en chercher les postulats ontologiques et &eacute;pist&eacute;mologiques.</span></span></p> <h1>&Eacute;l&eacute;ments de d&eacute;finitions</h1> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Il appara&icirc;t que l&rsquo;approche constructiviste se positionne dans un relativisme radical. Celui-ci lui donne une grande libert&eacute; d&rsquo;action &ndash; puisque le monde scientifique est par exemple saisissable de la m&ecirc;me mani&egrave;re que le <em>Lebenswelt</em> &ndash; mais fixe aussi &agrave; la perspective ses limites&nbsp;: en sociologie c&rsquo;est le groupe qui est envisag&eacute; et la r&eacute;alit&eacute; dont il est question est celle qui est per&ccedil;ue par chacun des membres de l&rsquo;ensemble. Ce relativisme dote la perspective constructiviste d&rsquo;un acc&egrave;s &agrave; la transdisciplinarit&eacute; dans la mesure o&ugrave; il est possible de prendre en consid&eacute;ration des informations &eacute;trang&egrave;res dans leur contexte et de les reformuler.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Ces &eacute;l&eacute;ments de d&eacute;finition, bien qu&rsquo;int&eacute;ressants, restent superficiels. Le probl&egrave;me se pose au niveau le plus profond&nbsp;: quelles sont l&rsquo;ontologie et l&rsquo;&eacute;pist&eacute;mologie du constructivisme&nbsp;? Pour Razmig Keucheyan, &laquo;&nbsp;le constructivisme se caract&eacute;rise par une confusion syst&eacute;matique de l&rsquo;&eacute;pist&eacute;mologie et de l&rsquo;ontologie&nbsp;&raquo; <a href="#_ftn27" name="_ftnref27" title=""><span style="font-size:12.0pt">[27]</span></a> et de ceci d&eacute;coulerait son imposture. L&rsquo;&eacute;tude g&eacute;n&eacute;alogique du courant ainsi que celle du livre de Berger et Luckmann nous invite &agrave; reconsid&eacute;rer cette affirmation. L&rsquo;ontologie &ndash; qui livre la plus petite unit&eacute; de sens &ndash; est, dans la perspective constructiviste, le processus par lequel tous et chacun modifient continuellement la r&eacute;alit&eacute; per&ccedil;ue par chacun et tous. L&rsquo;&eacute;pist&eacute;mologie &ndash; qui livre la marche &agrave; suivre de l&rsquo;&eacute;tude &ndash; d&eacute;signe le processus par lequel le sociologue va lui-m&ecirc;me participer d&rsquo;une cr&eacute;ation de la r&eacute;alit&eacute;. Celle-ci est d&rsquo;une part volontaire et s&rsquo;effectue dans le monde scientifique, et d&rsquo;autre part involontaire de par la simple pr&eacute;sence dans le monde de la vie quotidienne du sociologue.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Il appara&icirc;t alors &ndash; et il s&rsquo;agit d&rsquo;un point fort de nos recherches &ndash; que l&rsquo;&eacute;pist&eacute;mologie et l&rsquo;ontologie constructiviste sont effectivement proches&nbsp;: elles d&eacute;signent toutes les deux un processus de cr&eacute;ation de la r&eacute;alit&eacute;. Cependant chacune s&rsquo;exprime &agrave; sa mani&egrave;re, l&eacute;gitimant l&rsquo;emploi de deux notions diff&eacute;rentes. Il n&rsquo;y a pas de confusion entre les deux concepts, mais leur proximit&eacute;, et le fait qu&rsquo;ils d&eacute;signent chacun un processus plut&ocirc;t qu&rsquo;un aspect grav&eacute; dans le marbre &ndash; comme c&rsquo;est par exemple le cas dans la perspective naturaliste &ndash; n&rsquo;est pas &eacute;vident &agrave; envisager et explique pourquoi certains n&rsquo;h&eacute;sitent pas &agrave; confondre complexit&eacute; et confusion.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Ces remarques &eacute;pist&eacute;mologiques dotent le constructivisme de bases souples et robustes qui suffisent &agrave; garantir une unit&eacute; tout en laissant le choix de la m&eacute;thode. De plus, celle-ci est &eacute;labor&eacute;e sur la base d&rsquo;un processus de m&ecirc;me ordre que celui &eacute;tudi&eacute;, ce qui rend possible l&rsquo;appr&eacute;hension de l&rsquo;objet d&rsquo;&eacute;tude sans pour autant le forcer &agrave; rentrer dans le moule d&rsquo;une m&eacute;thode atemporelle&nbsp;: celle-ci est tout aussi mouvante que ce qu&rsquo;elle &eacute;tudie et s&rsquo;adapte par cons&eacute;quent &agrave; ses contours. Le constructivisme se situe en ce sens dans un d&eacute;passement du d&eacute;bat qui opposait &Eacute;mile Durkheim et Jules Monnerot. Alors que pour le premier, la m&eacute;thode est la seule garantie d&rsquo;objectivit&eacute; et d&rsquo;unit&eacute; scientifique, pour le second elle force le fruit de l&rsquo;&eacute;tude &agrave; rentrer dans un cadre qui ne lui convient pas n&eacute;cessairement<a href="#_ftn28" name="_ftnref28" title=""><span style="font-size:12.0pt">[28]</span></a>.</span></span></p> <h1>R&eacute;flexion constructiviste</h1> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Il appara&icirc;t pertinent d&rsquo;essayer de rapprocher la th&eacute;orisation &eacute;pist&eacute;mologique dont il vient d&rsquo;&ecirc;tre question d&rsquo;une application empirique. La premi&egrave;re &eacute;tape de tout travail sociologique consiste &agrave; recueillir des informations, effectuer ce que l&rsquo;on appelle un <em>travail d&rsquo;archive</em>. Dans la perspective constructiviste telle qu&rsquo;elle est ici envisag&eacute;e, la description contextualis&eacute;e joue ce r&ocirc;le.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Nous avons pass&eacute; en revue un certain nombre de r&eacute;gions typifi&eacute;es afin de les reformuler dans notre perspective. Nous empruntons la notion de typification &agrave; Weber puis &agrave; Sch&uuml;tz et celle de r&eacute;gion &agrave; Goffman pour qui la notion d&eacute;signe un &laquo;&nbsp;espace limit&eacute; &agrave; un certain degr&eacute; par des barri&egrave;res &agrave; la perception&nbsp;&raquo; <a href="#_ftn29" name="_ftnref29" title=""><span style="font-size:12.0pt">[29]</span></a>. Par exemple, la foule appara&icirc;t comme un regroupement humain particulier dont le fonctionnement repose plus sur le symbolisme que la raison et au sein duquel la r&eacute;alit&eacute; peut &ecirc;tre tr&egrave;s rapidement amen&eacute;e &agrave; changer pour une courte p&eacute;riode&nbsp;: celui qui br&ucirc;le des voitures au cours d&rsquo;une &eacute;meute ne le fera pas le lendemain lorsqu&rsquo;il sera seul dans la rue. Afin d&rsquo;&eacute;viter d&rsquo;alourdir cette pr&eacute;sentation nous nous contenterons de cet exemple pour passer directement aux conclusions de l&rsquo;&eacute;tude. Cette reformulation nous permet de relever un nombre r&eacute;duit de param&egrave;tres ayant un r&ocirc;le important dans le processus de cr&eacute;ation sociale de la r&eacute;alit&eacute;. Il s&rsquo;agit l&agrave; du second point phare de nos recherches. Cinq crit&egrave;res apparaissent suffisants pour envisager la force avec laquelle la r&eacute;alit&eacute; est modifi&eacute;e au cours &ndash; ou &agrave; la suite &ndash; d&rsquo;un &eacute;v&eacute;nement.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Les deux premiers param&egrave;tres qui permettent d&rsquo;envisager la force avec laquelle la r&eacute;alit&eacute; varie sont le temps et l&rsquo;espace qui cadrent la recherche. Chacune de ces notions doit &ecirc;tre comprise de deux mani&egrave;res, le temps livre le moment et la dur&eacute;e, et l&rsquo;espace, le lieu et la superficie. Les deux caract&eacute;ristiques suivantes sont la quantit&eacute; et la qualit&eacute;, ou le nombre et l&rsquo;intensit&eacute;&nbsp;: pour qu&rsquo;une chose soit r&eacute;elle, il faut que l&rsquo;on soit nombreux &agrave; y croire et que nous y croyons fort. Cependant la perspective constructiviste ne positionne pas le sociologue &agrave; l&rsquo;ext&eacute;rieur de son objet d&rsquo;&eacute;tude et refuse syst&eacute;matiquement tout essentialisme. Ce sont donc le nombre et l&rsquo;intensit&eacute; per&ccedil;us qui pr&eacute;sentent un int&eacute;r&ecirc;t. Le dernier crit&egrave;re est celui de la force de d&eacute;monstration ostentatoire&nbsp;: pour qu&rsquo;une chose apparaisse r&eacute;elle &agrave; mes yeux, il me faut avoir l&rsquo;impression que je ne suis pas le seul &agrave; y croire intens&eacute;ment. Dans cette perspective, la &laquo;&nbsp;soci&eacute;t&eacute;&nbsp;&raquo; &eacute;tudi&eacute;e est la somme de ces individus qui construisent leur r&eacute;alit&eacute; en fonction de ce qu&rsquo;ils per&ccedil;oivent tout en ext&eacute;riorisant un comportement adapt&eacute; &agrave; celui qui leur semble correct.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">Ces facteurs minimaux de cr&eacute;ations de r&eacute;alit&eacute; laissent envisager une appr&eacute;hension constructiviste conceptuellement syst&eacute;matique en accord avec les points de th&eacute;orisation &eacute;pist&eacute;mologique pr&eacute;c&eacute;demment &eacute;nonc&eacute;s. En ce sens, ils constituent une th&eacute;orie op&eacute;ratoire qui permettrait une appr&eacute;hension constructiviste du r&eacute;el.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">En adoptant une strat&eacute;gie historiciste plut&ocirc;t que synchronique, nous avons &eacute;t&eacute; en mesure de proposer des &eacute;l&eacute;ments de d&eacute;finitions &agrave; l&rsquo;approche constructiviste en sociologie. Avant d&rsquo;&ecirc;tre accept&eacute;s sans m&eacute;fiance il est encore n&eacute;cessaire de les tester, de les employer pour explorer des r&eacute;alit&eacute;s sociales vari&eacute;es et mettre en exergue leur pertinence, ou absence d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t. Les avanc&eacute;es majeures qu&rsquo;a permis une perspective constructiviste unifi&eacute;e dans d&rsquo;autres domaines intellectuels laisse envisager que de nombreuses observations pertinentes pourraient &ecirc;tre r&eacute;alis&eacute;es en sociologies si le courant arrivait &agrave; se doter d&rsquo;une r&eacute;flexivit&eacute; &eacute;pist&eacute;mologique.</span></span></p> <h1>Bibliographie</h1> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">BOUVIER&nbsp;A., <em>Philosophie des sciences sociales</em>, Paris, PUF, coll. &laquo;&nbsp;interrogations philosophiques&nbsp;&raquo;, 1999.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">BERGER P., LUCKMANN T., <em>The Social construction of reality. A treatise in the sociology of knowledge</em>, New York, Anchor Books, 1967 (1966).</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">COSNIER J., <em>Psychologie des &eacute;motions et des sentiments</em>, Paris, Retz, coll. &laquo;&nbsp;Psychologie dynamique&nbsp;&raquo;, 1994.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">DURKHEIM&nbsp;&Eacute;., <em>Les R&egrave;gles de la m&eacute;thode sociologique</em>, Paris, PUF, coll. &laquo;&nbsp;Quadrige&nbsp;&raquo;, 2004 (1895).</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">GOFFMAN E., <em>The Prensentation of self in everyday life</em>, New Jersey, Penguin Books, coll. &laquo;&nbsp;Penguin Psychology&nbsp;&raquo;, 1996 (1959).</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">HUSSERL E., <em>Id&eacute;es directrices pour une ph&eacute;nom&eacute;nologie</em>, Paris, Gallimard, coll. &laquo;&nbsp;tel&nbsp;&raquo;, 1995 (1913).</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">HEIDEGGER M., <em>&Ecirc;tre et temps</em>, Paris, Gallimard, coll. &laquo;&nbsp;nrf&nbsp;&raquo;, 1986 (1927).</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">KANT E., &laquo;&nbsp;De La D&eacute;duction des concepts purs de l&rsquo;entendement&nbsp;&raquo; dans, <em>Critique de la raison pure</em>, Paris, Flammarion, coll. &laquo;&nbsp;GF&nbsp;&raquo;, 2006 (1781/1787).</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">KEUCHEYAN R., <em>Le constructivisme. Des origines &agrave; nos jours</em>, Paris, Herman, coll. &laquo;&nbsp;soci&eacute;t&eacute; et pens&eacute;e&nbsp;&raquo;, 2007.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">LARA (DE) P., &laquo;&nbsp;Un mirage sociologique&nbsp;: la construction sociale de la r&eacute;alit&eacute;&nbsp;&raquo;, dans <em>Le D&eacute;bat</em>, Gallimard, Paris, n&deg; 97, novembre - d&eacute;cembre 1997.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">MONNEROT J., <em>Les Faits sociaux ne sont pas des choses</em>, Paris, Nrf-Gallimard, coll. &laquo;&nbsp;Les Essais XIX&nbsp;&raquo;, 1946.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">PIAGET J. et INHELDER B., <em>La psychologie de l&rsquo;enfant</em>, Paris, PUF, coll. &laquo;&nbsp;Que sais-je&nbsp;?&nbsp;&raquo;, 1982 (1966).</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">SCH&Uuml;TZ A., <em>Le chercheur et le quotidien</em>, Paris, Klincksieck, 2008 (1971).</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;">&ndash;,<span style="font-size:12pt"><span style="color:black"> <em>Essais sur le monde ordinaire</em>, Paris, Le F&eacute;lin Poche, 2010 (2007).</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">TELLIER F., <em>Alfred Schutz et le projet d&rsquo;une sociologie ph&eacute;nom&eacute;nologique</em>, Paris, PUF, coll. &laquo;&nbsp;Philosophies&nbsp;&raquo;, 2003.</span></span></p> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black">WEBER M., <em>Essais sur la th&eacute;orie de la science</em>, Paris, Pocket, coll. &laquo;&nbsp;Agora&nbsp;&raquo;, 1992 (1965).</span></span></p> <p style="text-align: left;">&ndash;,<span style="font-size:12.0pt"> <em>&Eacute;conomie et soci&eacute;t&eacute; I. Les Cat&eacute;gories de la sociologie</em>, Paris, Plon Pocket, Coll. &laquo;&nbsp;Agora&nbsp;&raquo;, 1995 (1956).</span></p> <div> <p style="text-align: left;">&nbsp;</p> <hr /> <div id="ftn1"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span style="font-size:10.0pt">[1]</span></a> DURKHEIM&nbsp;&Eacute;., <em>Les R&egrave;gles de la m&eacute;thode sociologique</em>, Paris, PUF, coll. &laquo;&nbsp;Quadrige&nbsp;&raquo;, 2004 (1895).</span></span></p> </div> <div id="ftn2"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title=""><span style="font-size:10.0pt">[2]</span></a> WEBER M., <em>&Eacute;conomie et soci&eacute;t&eacute; I. Les Cat&eacute;gories de la sociologie</em>, Paris, Plon Pocket, coll. &laquo;&nbsp;Agora&nbsp;&raquo;, 1995 (1956).</span></span></p> </div> <div id="ftn3"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" title=""><span style="font-size:10.0pt">[3]</span></a> BERGER P., LUCKMANN&nbsp;T., <em>The Social construction of reality. A treatise in the sociology of knowledge</em>, New York, Anchor Books, 1967 (1966), p. 109.</span></span></p> </div> <div id="ftn4"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" title=""><span style="font-size:10.0pt">[4]</span></a><em> Ibidem</em>.</span></span></p> </div> <div id="ftn5"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" title=""><span style="font-size:10.0pt">[5]</span></a> <em>Idem.</em>, p. 14.</span></span></p> </div> <div id="ftn6"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref6" name="_ftn6" title=""><span style="font-size:10.0pt">[6]</span></a> Voir PIAGET J. et INHELDER&nbsp;B., <em>La psychologie de l&rsquo;enfant</em>, Paris, PUF, coll. &laquo;&nbsp;Que sais-je&nbsp;?&nbsp;&raquo;, 1982 (1966).</span></span></p> </div> <div id="ftn7"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref7" name="_ftn7" title=""><span style="font-size:10.0pt">[7]</span></a> KEUCHEYAN R., <em>Le constructivisme. Des origines &agrave; nos jours</em>, Paris, Herman, coll. &laquo;&nbsp;soci&eacute;t&eacute; et pens&eacute;e&nbsp;&raquo;, 2007, p. 20.</span></span></p> </div> <div id="ftn8"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref8" name="_ftn8" title=""><span style="font-size:10.0pt">[8]</span></a><em> Idem</em>, p. 14.</span></span></p> </div> <div id="ftn9"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref9" name="_ftn9" title=""><span style="font-size:10.0pt">[9]</span></a><em> Idem</em>, p. 86.</span></span></p> </div> <div id="ftn10"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref10" name="_ftn10" title=""><span style="font-size:10.0pt">[10]</span></a> Il est l&rsquo;auteur d&rsquo;un livre intitul&eacute; <em>Konstruktivizm </em>publi&eacute; en 1923 dans lequel il th&eacute;orise le courant artistique russe. Nous n&rsquo;avons pas r&eacute;ussi &agrave; le trouver. Il est mentionn&eacute;, ainsi que l&rsquo;anecdote biographique, dans Keucheyan R., <em>Le constructivisme, Op. Cit.</em>, p. 20.</span></span></p> </div> <div id="ftn11"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref11" name="_ftn11" title=""><span style="font-size:10.0pt">[11]</span></a> KANT E., &laquo;&nbsp;De La D&eacute;duction des concepts purs de l&rsquo;entendement&nbsp;&raquo;, <em>in</em> <em>Critique de la raison pure</em>, Paris, Flammarion, coll. &laquo;&nbsp;GF&nbsp;&raquo;, 2006 (1781/1787), pp. 169-197.</span></span></p> </div> <div id="ftn12"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref12" name="_ftn12" title=""><span style="font-size:10.0pt">[12]</span></a> Voir HUSSERL E., <em>Id&eacute;es directives pour une ph&eacute;nom&eacute;nologie</em>, Paris, Gallimard, coll. &laquo;&nbsp;tel&nbsp;&raquo;, 1995 (1913).</span></span></p> </div> <div id="ftn13"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref13" name="_ftn13" title=""><span style="font-size:10.0pt">[13]</span></a><em> Idem</em>, p. 109. Husserl pr&eacute;cise que, d&rsquo;un point de vue &eacute;pist&eacute;mologique, il serait plus pr&eacute;cis de parler de &laquo;&nbsp;r&eacute;duction transcendantale&nbsp;&raquo;.</span></span></p> </div> <div id="ftn14"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref14" name="_ftn14" title=""><span style="font-size:10.0pt">[14]</span></a> HEIDEGGER M., <em>&Ecirc;tre et temps</em>, Paris, Gallimard, coll. &laquo;&nbsp;Nrf&nbsp;&raquo;, 1986 (1927), p. 54.</span></span></p> </div> <div id="ftn15"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref15" name="_ftn15" title=""><span style="font-size:10.0pt">[15]</span></a> Voir la lettre en date du 3 mai 1932 de Husserl E. &agrave; Sch&uuml;tz A., cit&eacute;e dans Sch&uuml;tz A., <em>Essais sur le monde ordinaire</em>, Paris, Le F&eacute;lin Poche, 2010 (2007), p. 10.</span></span></p> </div> <div id="ftn16"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref16" name="_ftn16" title=""><span style="font-size:10.0pt">[16]</span></a> SCH&Uuml;TZ A., &laquo;&nbsp;Sur les r&eacute;alit&eacute;s multiples&nbsp;&raquo;, <em>in</em> <em>Le chercheur et le quotidien</em>, Paris, Klincksieck, 2008 (1971), pp. 103-167.</span></span></p> </div> <div id="ftn17"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref17" name="_ftn17" title=""><span style="font-size:10.0pt">[17]</span></a> Terme emprunt&eacute; &agrave; Husserl par Sch&uuml;tz pour d&eacute;signer le monde de la vie quotidienne. Voir Sch&uuml;tz Alfred, &laquo;&nbsp;Quelques structures du monde-de-la-vie&nbsp;&raquo;, <em>in</em> <em>Essais sur le monde ordinaire</em>, <em>Op. Cit.</em>, p. 113.</span></span></p> </div> <div id="ftn18"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref18" name="_ftn18" title=""><span style="font-size:10.0pt">[18]</span></a><em> Idem</em>, p. 127.</span></span></p> </div> <div id="ftn19"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref19" name="_ftn19" title=""><span style="font-size:10.0pt">[19]</span></a> WEBER M., <em>Essais sur la th&eacute;orie de la science</em>, Paris, Pocket, coll. &laquo;&nbsp;Agora&nbsp;&raquo;, 1992 (1965), p.&nbsp;181.</span></span></p> </div> <div id="ftn20"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref20" name="_ftn20" title=""><span style="font-size:10.0pt">[20]</span></a> BERGER L., LUCKMANN T., <em>The Social construction of reality. </em><em>A Treatise in the sociology of knowledge</em>, <em>Op. Cit</em>.</span></span></p> </div> <div id="ftn21"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref21" name="_ftn21" title=""><span style="font-size:10.0pt">[21]</span></a> LARA (DE) P., &laquo;&nbsp;Un mirage sociologique&nbsp;: la construction sociale de la r&eacute;alit&eacute;&nbsp;&raquo;, <em>in</em> <em>Le D&eacute;bat</em>, Gallimard, Paris, n&deg; 97, novembre - d&eacute;cembre 1997, pp. 114-129.</span></span></p> </div> <div id="ftn22"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref22" name="_ftn22" title=""><span style="font-size:10.0pt">[22]</span></a> BOUVIER A., <em>Philosophie des sciences sociales</em>, Paris, PUF, coll. &laquo;&nbsp;interrogations philosophiques&nbsp;&raquo;, 1999, p. 14.</span></span></p> </div> <div id="ftn23"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref23" name="_ftn23" title=""><span style="font-size:10.0pt">[23]</span></a> TELLIER F., <em>Alfred Schutz et le projet d&rsquo;une sociologie ph&eacute;nom&eacute;nologique</em>, Paris, PUF, coll. &laquo;&nbsp;Philosophies&nbsp;&raquo;, 2003, p. 105.</span></span></p> </div> <div id="ftn24"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref24" name="_ftn24" title=""><span style="font-size:10.0pt">[24]</span></a> BOUVIER A., <em>Philosophie des sciences sociales</em>, <em>Op. Cit.</em>, p. 15.</span></span></p> </div> <div id="ftn25"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref25" name="_ftn25" title=""><span style="font-size:10.0pt">[25]</span></a> Cette typologie des th&eacute;ories n&rsquo;est pas emprunt&eacute;e &agrave; l&rsquo;ouvrage d&rsquo;Alain Bouvier mais rel&egrave;ve d&rsquo;une r&eacute;flexion personnelle sur la question.</span></span></p> </div> <div id="ftn26"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref26" name="_ftn26" title=""><span style="font-size:10.0pt">[26]</span></a> BERGER L., LUCKMANN T., <em>The social construction of reality. A treatise in the sociology of knowledge</em>, <em>Op. Cit.</em>, p. 14&nbsp;: &laquo;<em>&nbsp;<em>Our enterprise is one of sociological theory, not of the methodology of sociology</em></em>&nbsp;&raquo; [Notre projet est de l&rsquo;ordre de la th&eacute;orie sociologique, <em>non</em> de la m&eacute;thode en sociologie].</span></span></p> </div> <div id="ftn27"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref27" name="_ftn27" title=""><span style="font-size:10.0pt">[27]</span></a> KEUCHEYAN R., <em>Le constructivisme. Des origines &agrave; nos jours</em>, <em>Op. Cit.</em>, p. 102.</span></span></p> </div> <div id="ftn28"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref28" name="_ftn28" title=""><span style="font-size:10.0pt">[28]</span></a> MONNEROT J., <em>Les Faits sociaux ne sont pas des choses</em>, Paris, Nrf-Gallimard, coll. &laquo;&nbsp;Les essais XIX&nbsp;&raquo;, 1946, p. 64.</span></span></p> </div> <div id="ftn29"> <p style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; text-align: left;"><span style="font-size:10pt"><span style="color:black"><a href="#_ftnref29" name="_ftn29" title=""><span style="font-size:10.0pt">[29]</span></a> GOFFMAN E., <em>The Prensentation of self in everyday life</em>, New Jersey, Penguin Books, coll. &laquo;&nbsp;Penguin Psychology&nbsp;&raquo;, 1996 (1959), p. 109&nbsp;: &laquo;&nbsp;A region may be defined as any place that is bounded to some degree by barriers to perception&nbsp;&raquo;.</span></span></p> </div> </div>