<p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i><span arial="" style="font-family:">Par Eduardo Bianchi, doctorant en Communication Sociale &agrave; l&#39;Universit&eacute; d&#39;&Eacute;tat de Rio de Janeiro. Membre du Groupe de recherche Communication, Art et Ville.</span></i></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span arial="" style="font-family:">La ville, <span style="background:white">avec ses espaces de convivialit&eacute; donnent lieu &agrave; des pratiques, &agrave; des exp&eacute;riences v&eacute;cues,</span> elle peut &ecirc;tre per&ccedil;ue comme une v&eacute;ritable sc&egrave;ne o&ugrave; se repr&eacute;sente le social. Nous nous proposons d&rsquo;&eacute;tudier<span style="background:white"> ces espaces de convivialit&eacute; qui rendent possible le moment du v&eacute;cu, &laquo;&nbsp;l&#39;&ecirc;tre ensemble&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[1]</span></span></span></span></span></a>, les exp&eacute;riences partag&eacute;es. Les technologies de g&eacute;olocalisation sont un outil auxiliaire capable de reconfigurer la vie sociale, ils sont utilis&eacute;s pour permettre diff&eacute;rentes formes de relations sociales quotidiennes fond&eacute;es sur la mobilit&eacute;. Selon Andr&eacute; Lemos, la mobilit&eacute; est &laquo;&nbsp;aujourd&#39;hui, virtualis&eacute;[e], avec les r&eacute;seaux t&eacute;l&eacute;matiques et les appareils mobiles et la connexion sans fil&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[2]</span></span></span></span></span></a>. Nous souhaitons mettre ici en &eacute;vidence les appropriations sociales des technologies mobiles, des syst&egrave;mes de g&eacute;olocalisation pr&eacute;sents dans les nouveaux m&eacute;dias en lien avec l&#39;usage des smartphones.</span></span></span></span></span></p> <h2 class="MsoNoSpacing" style="margin-top: 8px; margin-bottom: 8px; text-align: center;"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:13.0pt">La production de sens par les go&ucirc;ts</span></span></span></span></span></h2> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Nos chemins et d&eacute;tours sont quotidiennement dessin&eacute;s et redessin&eacute;s, marqu&eacute;s par la pr&eacute;sence de nos corps. Les espaces urbains sont transform&eacute;s par notre pr&eacute;sence, m&ecirc;me dans nos relations les plus &eacute;ph&eacute;m&egrave;res, nous laissons nos empreintes. Nos corps sont ainsi construits par les paysages en m&ecirc;me temps que nous construisons ces derniers. Chaque nouveau contact, chaque nouvelle rencontre, chaque nouvelle relation, selon des intensit&eacute;s diff&eacute;rentes, nous marquent et nous changent. Un syst&egrave;me d&#39;&eacute;change produit ainsi une sorte de triade relationnelle entre nous, la ville et l&rsquo;autre.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span arial="" style="font-family:">La ville est une zone de changement, elle est &eacute;galement un brouillon &agrave; partir duquel les corps se transforment, en m&ecirc;me<span style="background:white"> temps qu&#39;ils </span>transforment en retour l&#39;espace. Nous tra&ccedil;ons nos chemins et laissons nos marques. Si nous pouvons effacer nos empreintes (ou si le temps le fait pour nous), nous faisons, avec les autres, partie du processus de constitution de la ville.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span arial="" style="font-family:">Nous proposons d&#39;&eacute;tudier la mobilit&eacute; urbaine qui se r&eacute;alise &agrave; partir du partage de go&ucirc;ts communs, de la recherche du loisir, du plaisir, du mouvement, des tours et des d&eacute;tours trac&eacute;s sur des cartes sensibles. En ce sens, ces derni&egrave;res ne doivent pas &ecirc;tre strictement comprises comme les traces dessin&eacute;es dans un espace, mais bien plut&ocirc;t, au-del&agrave; des trajets, comme des chemins d&rsquo;affection et de d&eacute;saffection, qui, &agrave; chaque &eacute;tape, se d&eacute;veloppent, et qui, &agrave; chaque d&eacute;tour, changent et produisent <span style="background:white">quelque chose de nouveau. Les chemins particuliers sont partag&eacute;s, non pas dans leur int&eacute;gralit&eacute; mais par fragments d&rsquo;espaces v&eacute;cus, d&rsquo;espaces de conjonction, dans lesquels les hommes se rencontrent via la reconnaissance de leurs envies, de leurs d&eacute;sirs ou de leurs besoins d&#39;&ecirc;tre avec leurs pairs. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span arial="" style="font-family:">L&#39;id&eacute;e de cartes symboliques, pleines de subjectivit&eacute;, implique que la sensibilit&eacute; soit reconnue comme moteur du d&eacute;placement urbain. Comme le souligne Mart&iacute;n-Barbero<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[3]</span></span></span></span></a>, elle sert &agrave; remettre en question la domination, la production et le travail, mais d&rsquo;un autre c&ocirc;t&eacute;, elle est pleine de lacunes, de consommation et de plaisir. Les traces laiss&eacute;es par les individus sont alors des pistes de subjectivit&eacute; qui disent ce qui peut &ecirc;tre et non ce qui est &laquo;&nbsp;r&eacute;ellement&nbsp;&raquo;. En ce sens, l&#39;exp&eacute;rience sociale est en construction (Fran&ccedil;ois <span style="background:white">Dubet</span>)<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[4]</span></span></span></span></a>, elle est un processus &agrave; venir.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span arial="" style="font-family:">Le r&ocirc;le du corps est le fondement de l&#39;analyse &ndash; de m&ecirc;me que son mouvement et sa fonction communicative &ndash; dans les r&eacute;seaux g&eacute;o-sociaux. Le corps repr&eacute;sent&eacute; par les r&eacute;fractions, au travers d&rsquo;images sans cesse form&eacute;es et d&eacute;form&eacute;es, sera le lien entre l&#39;imaginaire social et les membres du r&eacute;seau g&eacute;o-social.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span arial="" style="font-family:">Les r&eacute;seaux g&eacute;o-sociaux, en particulier dans le cas pr&eacute;cis de notre analyse (les r&eacute;seaux de la communaut&eacute; gay), confient au corps la responsabilit&eacute; de provoquer le premier regard. Cependant, avant d&#39;&ecirc;tre observ&eacute; comme image statique (photographique), il passe par le processus de choix et de tests. Parmi les possibilit&eacute;s de sa capture en tant qu&#39;imagerie num&eacute;rique, le balayage corporel (sa num&eacute;risation) aura, au moins momentan&eacute;ment, le devoir d&#39;attraction c&rsquo;est-&agrave;-dire d&rsquo;attirer le regard des autres membres du r&eacute;seau. Nous parlons du corps dans sa performance communicative, qui s&#39;empare des langages symboliques et des diff&eacute;rents modes et styles incorpor&eacute;s. Le corps cherche &agrave; attirer le regard des autres, &agrave; s&eacute;duire de nombreux yeux. Par l&rsquo;interm&eacute;diaire d&rsquo;un jeu ludique, la corpor&eacute;it&eacute; s&eacute;duisante essaye, &agrave; tout prix, de saisir l&#39;autre, d&rsquo;attirer son attention et veut &ecirc;tre identifi&eacute;e comme objet d&eacute;sirant.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span arial="" style="font-family:">Explorateur onirique, le corps communique tandis que le producteur sensible se fait g&eacute;n&eacute;rateur des images de son &laquo;&nbsp;propri&eacute;taire&nbsp;&raquo;. Le corps se pr&eacute;sente selon les crit&egrave;res de la performativit&eacute; et les images corporelles peuvent alors &ecirc;tre comprises comme des &laquo;&nbsp;objets&nbsp;&raquo; qui peuvent &ecirc;tre explor&eacute;s par les d&eacute;sirs et les r&eacute;actions d&rsquo;autrui&nbsp;: le m&eacute;pris, l&#39;excitation, la r&eacute;pulsion, le d&eacute;sir. Les corps, repr&eacute;sent&eacute;s par des images, en tant qu&#39;&eacute;l&eacute;ments de communication sont soumis aux regards des autres corps, ceux des membres du r&eacute;seau.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span arial="" style="font-family:">La pr&eacute;sentation performative du corps est caract&eacute;ris&eacute;e par des &eacute;l&eacute;ments mat&eacute;riels (ornements corporelles et autres objets qui aident &agrave; caract&eacute;riser le paysage) et immat&eacute;riels (subjectivit&eacute;s qui aident la projection des style de vie). Mat&eacute;rialit&eacute; et immat&eacute;rialit&eacute; participent &agrave; la composition d&rsquo;intentions communicationnelles et de reconnaissance sociale. <span style="background:white">Il y a dans ce jeu</span>, l&rsquo;ambition que les autres corps, celui des observateurs, sentent et d&eacute;sirent le corps en communication. Une polyphonie d&rsquo;intentions s&rsquo;&eacute;labore alors autour des corps communiquant. Par cons&eacute;quent, le corps qui est mis &agrave; l&#39;&eacute;preuve, porte l&#39;image d&#39;un monde symbolique.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span arial="" style="font-family:">Pour David <span style="background:white">Le Breton<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[5]</span></span></span></span></span></a>,</span> nous avons individualis&eacute; le corps, coup&eacute; les liens &agrave; l&rsquo;autre. <span style="background:white">Nous r&ecirc;vons de corps priv&eacute;s, uniques, qui ne d&eacute;termine plus l&#39;identit&eacute; mais qui serait seulement &agrave; notre service. Cependant, nous pensons que m&ecirc;me ces corps r&ecirc;v&eacute;s passent par le d&eacute;sir de reconnaissance, car, en &eacute;tant vu ou aper&ccedil;u, nous faisons le souhait d&rsquo;une connexion, d&rsquo;une communication par attributs expos&eacute;s et interpos&eacute;s. Les corps sont uniques, marqu&eacute; chacun de multiples r&eacute;f&eacute;rences mais ils se constituent en rapport aux autres corps et avec les autres corps. Le corps est toujours en cours de formation, pris dans un processus, dans des histoires et des exp&eacute;riences sensibles de la vie quotidienne.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Nous attribuons &agrave; nos corps nos volont&eacute;s, les r&eacute;flexions prismatiques de nos r&ecirc;ves, nos identifications multiples. Nos corps suivent le processus de r&eacute;interpr&eacute;tation de nous-m&ecirc;me, nos d&eacute;sirs changeants, notre sensibilit&eacute; esth&eacute;tique et notre espace, la transformation des fa&ccedil;ons de nous mettre devant le monde. L&#39;identit&eacute; enti&egrave;rement unifi&eacute;e, compl&egrave;te, s&ucirc;re et coh&eacute;rente est un fantasme de la Modernit&eacute; (Stuart Hall)<a href="#_ftn6" name="_ftnref6" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[6]</span></span></span></span></span></a>. Fantasme d&rsquo;un projet moderne qui ne fait plus sens aujourd&rsquo;hui, il ne peut plus &ecirc;tre pens&eacute; comme il a &eacute;t&eacute; con&ccedil;u. Au lieu de cela, au fur et &agrave; mesure que les syst&egrave;mes de signification et de repr&eacute;sentation culturelle se multiplient, nous sommes confront&eacute;s &agrave; une multiplicit&eacute; d&eacute;concertante et variable d&rsquo;identit&eacute;s possibles, dont chacune pourrait nous identifier, au moins temporairement.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Si dans le projet de la Modernit&eacute;, l&#39;individu a &eacute;t&eacute; soumis &agrave; des normes sociales, des identit&eacute;s fixes, aujourd&#39;hui ces normes sont poreuses et dans leurs br&egrave;ches l&rsquo;homme se fait acteur &agrave; travers ses relations affectives. Selon Michel Maffesoli<a href="#_ftn7" name="_ftnref7" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[7]</span></span></span></span></span></a>, l&#39;individu normal, au cours de la modernit&eacute;, avait une identit&eacute; sexuelle, id&eacute;ologique et professionnelle. Les processus d&#39;identification, en rupture avec les piliers de l&#39;identit&eacute; de l&#39;homme moderne &ndash; le genre, la classe, l&rsquo;ethnie &ndash; peuvent &ecirc;tre compris soit comme pathologiques, soient comme transformateurs sociaux. Aujourd&#39;hui cependant, nous ne pouvons penser que l&#39;homme en transition transgresse les r&egrave;gles, les normes et les directives. Nous nous constituons, aussi par des go&ucirc;ts, des d&eacute;sirs, des souhaits qui vont au-del&agrave; des piliers de la Modernit&eacute;. Le sexe d&eacute;passe la dichotomie homme/femme, l&#39;ethnicit&eacute; seule ne d&eacute;termine pas le &laquo;&nbsp;lieu de la parole&nbsp;&raquo; et nous pensons que la classe sociale est d&eacute;termin&eacute;e par les mobilit&eacute;s sociales, par la circulation sensible, et marqu&eacute;es p<span style="color:#0c0c0c">ar </span><span style="color:#181818">les affects</span>.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Ce sont les multiples possibilit&eacute;s du sujet identifi&eacute; avec d&#39;autres sujets, au milieu des fragments culturels de la contemporan&eacute;it&eacute;, qui font le &laquo;&nbsp;r&eacute;enchantement du monde&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn8" name="_ftnref8" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[8]</span></span></span></span></span></a>. Si le rationalisme technocratique moderne avait fait de la vie sociale un ensemble compl&egrave;tement aseptis&eacute;, le sensible, marque de notre temps, tend &agrave; r&eacute;introduire le ludique dans l&#39;exp&eacute;rience, le plaisir de profiter de la vie, de partager des moments de f&ecirc;te, et l&rsquo;onirique &agrave; nouveau permis est valoris&eacute;. Le ludique, comme structure anthropologique, comme structure des racines profondes et anciennes, trouve lui aussi l&#39;aide du d&eacute;veloppement technologique. Ces sont les appropriations des techniques et donc leurs significations par les diverses utilisations qui permettent la virtualisation &ndash; &ecirc;tre envahi pour le corps, pour le quotidien et pour les espaces de la ville Postmoderne.</span></span></span></span></span></p> <h2 class="MsoNoSpacing" style="margin-top: 8px; margin-bottom: 8px; text-align: center;"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:13.0pt">Corps sensible, mat&eacute;rialit&eacute; technologique et &eacute;rotisation des relations sociales</span></span></span></span></span></h2> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Les Technologies de l&#39;Information et de la Communication &ndash; TIC &ndash; constituent d&#39;autres possibilit&eacute;s pour l&#39;humanit&eacute;, pour d&#39;&eacute;ventuelles nouvelles formes d&#39;interaction. Nous percevons, dans ce contexte, dans lequel les sujets interagissent par l&#39;interm&eacute;diaire des TICs, un homme qui construit le monde autour de lui-m&ecirc;me, ce qui donne un nouveau sens, un sens qui commence lentement, peu &agrave; peu, qui faire, d&eacute;faire et refaire par des interactions sociales.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Les technologies ne sont pas d&eacute;terminantes pour les interactions sociales mais sont de nouvelles formes interactionnelles, elles permettent la puissance cr&eacute;atrice &agrave; travers un jeu de bricolage culturel. Les &laquo;&nbsp;Arts de faire&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn9" name="_ftnref9" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[9]</span></span></span></span></span></a> selon la formule de De Certeau, n&#39;ont pas de place fixe, mais produisent des changements constants par l&#39;interp&eacute;n&eacute;tration, la culture du bricolage, et des mani&egrave;res de faire en fonction de ce qui est disponible. En ce sens, selon Le Breton<a href="#_ftn10" name="_ftnref10" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[10]</span></span></span></span></span></a>, la fronti&egrave;re dispara&icirc;t entre le sujet et l&#39;objet, l&rsquo;humain et la machine, le vivant et l&#39;inerte, le naturel et l&rsquo;artificiel, le biologique et le proth&eacute;tique. Nous comprenons donc l&#39;homme dans sa m&eacute;tamorphose, le changement de son corps et l&#39;incorporation croissante de la technologie. Le support de la mat&eacute;rialit&eacute; technologique passe par le processus de l&#39;assemblage et s&rsquo;int&egrave;gre au corps. Ces usages, les pratiques qui le transforme en continu au sein de la vie quotidienne, favorise la fibrose, le corps &laquo;&nbsp;&eacute;tranger&nbsp;&raquo; qui n&rsquo;est plus naturel mais incorpor&eacute;. Pour Le Breton<a href="#_ftn11" name="_ftnref11" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[11]</span></span></span></span></span></a>, Les TICs sont m&eacute;lang&eacute;es au corps et ces technologies red&eacute;finissent la condition humaine, en nourrissant la liqu&eacute;faction de l&#39;individu postmoderne.</span></span></span><span style="font-size:11.0pt"><span arial="" style="font-family:"> <span style="background:white">Selon Lucia Santaella, &laquo;&nbsp;Il n&#39;y a pas d&#39;opposition &eacute;pist&eacute;mologique plus fausse que celle qui oppose le virtuel au r&eacute;el ou le virtuel au physique, comme si les repr&eacute;sentations virtuelles n&rsquo;&eacute;taient pas aussi physiques et r&eacute;elles. La diff&eacute;rence n&rsquo;est pas d&rsquo;&ecirc;tre r&eacute;el ou non-r&eacute;el, mais les types de r&eacute;alit&eacute; et de physique qui sont distincts dans ces cas&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn12" name="_ftnref12" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[12]</span></span></span></span></span></a>.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Les relations sociales, par la m&eacute;diation d&rsquo;outils/gadgets &ndash; dans le cas de la recherche ici pr&eacute;sent&eacute;e, des smartphones &ndash; contribuent aux changements des relations des usagers avec la spatialit&eacute; de la ville. &Ecirc;tre avec un smartphone dans la main, m&eacute;dium proth&eacute;tique, change le sujet contemporain. Utiliser des ressources de l&#39;interaction g&eacute;o-sociale, de l&#39;expertise technique et la connaissance des codes sociaux, peut &laquo;&nbsp;potentiellement&nbsp;&raquo; red&eacute;finir les formes d&#39;occupation et d&#39;appropriation des espaces urbains. Nous avons remarqu&eacute; une transformation des interactions entre les hommes et leur corps ainsi qu&rsquo;avec la spatialit&eacute; des villes. Les paysages urbains sont quotidiennement &eacute;tir&eacute;s par des exp&eacute;riences sensibles, par des pratiques de sexualisation et d&rsquo;&eacute;rotisation des relations sociales qui sont m&eacute;diatis&eacute;es par les moyens de communication.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Les paysages, selon Carl O. Sauer<a href="#_ftn13" name="_ftnref13" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[13]</span></span></span></span></span></a>, sont des formations qui incluent les structures physiques naturelles et les changements orient&eacute;s par des manifestations culturelles. Nous pouvons donc comprendre le paysage comme un mouvement, transform&eacute; par les usages et les re-significations, par les appropriations que nous en faisons. Nos mouvements, nos chemins &agrave; travers la ville, les relations sociales que nous avons &eacute;tablies au fil des jours, des ann&eacute;es, tout au long de notre vie, transforment les paysages urbains.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Les mouvements auxquels nous r&eacute;f&eacute;rons doivent &ecirc;tre compris comme des actions performatives d&rsquo;allers-retours quotidiens. La performance quant &agrave; elle est comme une comp&eacute;tence communicative qui repose sur la capacit&eacute; de lire, de d&eacute;coder et de comprendre tous les &eacute;l&eacute;ments communicationnels dans les syst&egrave;mes complexes de communication au sein des r&eacute;seaux g&eacute;o-sociaux. Les performances sont en ce sens l&rsquo;esth&eacute;tisation de l&rsquo;exp&eacute;rience ajout&eacute;e aux pratiques locales. Nous r&eacute;f&eacute;rons ici &agrave; ce que Maffesoli<a href="#_ftn14" name="_ftnref14" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[14]</span></span></span></span></span></a> appelle &laquo;&nbsp;l&rsquo;&eacute;thique de l&rsquo;esth&eacute;tique&nbsp;&raquo;, c&rsquo;est-&agrave;-dire le lien social, ce qui motive les hommes &agrave; se regrouper, &agrave; s&rsquo;unir dans des espaces de vie, une sorte de &laquo;&nbsp;socialit&eacute; de base&nbsp;&raquo;. L&#39;image montre, en tant qu&rsquo;elle est le premier maillon, la reconnaissance du &laquo;&nbsp;je&nbsp;&raquo; au &laquo;&nbsp;nous&nbsp;&raquo;. Elle g&eacute;n&egrave;re des liens, se fait le vecteur esth&eacute;tique de sentiments, d&rsquo;&eacute;motions, de passions communes, d&rsquo;un <i>ethos</i> commun. Dans ses subjectivit&eacute;s fragment&eacute;es, l&rsquo;image permet la pr&eacute;sentation du sujet, dit quelque chose sur ses pratiques, ses pr&eacute;f&eacute;rences, ses relations sensibles avec le monde et permet &agrave; l&rsquo;&laquo;&nbsp;invisible&nbsp;&raquo; de se placer dans le monde, de se rendre visible. Les pratiques sociales et leurs repr&eacute;sentations imaginaires, les causes et les effets des relations sociales pr&eacute;sentes sur les r&eacute;seaux g&eacute;o-sociaux deviennent ainsi visibles &agrave; tous les utilisateurs.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Ces corps performatifs, m&eacute;dias de la vie quotidienne, se d&eacute;placent &agrave; travers la ville, arm&eacute;s d&#39;artefacts techniques, recherchant le plaisir, s&rsquo;appropriant l&#39;exp&eacute;rience virtuelle et ses nouvelles formes de socialit&eacute;, donnent un nouveau sens &agrave; leur propre perception du r&eacute;el.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Nous comprenons ces syst&egrave;mes de communication (m&eacute;dias locatifs) comme les syst&egrave;mes de communication interm&eacute;diaires entre les hommes et leurs relations. La m&eacute;diation, selon Martin-Barbero, est la &laquo;&nbsp;relation avec les dimensions symboliques de la construction du collectif&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn15" name="_ftnref15" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[15]</span></span></span></span></span></a>. L&#39;auteur met en &eacute;vidence l&#39;importance des moyens techniques dans le contexte culturel contemporain ainsi que la place centrale du protagoniste de la communication.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Ces moments orgasmiques sont des sortes de &laquo;&nbsp;savoir-faire&nbsp;&raquo; orient&eacute;es vers le plaisir et mobilis&eacute;es pour des moments de satisfaction. &laquo;&nbsp;Le loisir est une cr&eacute;ation humaine dans un dialogue constant avec les autres sph&egrave;res de la vie. Il participe d&rsquo;une trame complexe historique et sociale qui caract&eacute;rise la vie en soci&eacute;t&eacute;, et est l&#39;un des fils tiss&eacute;s dans le r&eacute;seau humain des sens, des symboles et des significations&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn16" name="_ftnref16" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[16]</span></span></span></span></span></a>. Selon les auteurs&nbsp;: &laquo;&nbsp;Le loisir n&rsquo;est pas un ph&eacute;nom&egrave;ne isol&eacute; : il se manifeste dans diff&eacute;rents contextes d&#39;apr&egrave;s les sens et significations dialectiquement produits/reproduits par les gens dans ses relations avec le monde&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn17" name="_ftnref17" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[17]</span></span></span></span></span></a>. Nous percevons le loisir comme un moment de plaisir, et la r&eacute;alisation du d&eacute;sir comme la manifestation d&rsquo;une puissance festive&nbsp;: la puissance ludique et extasi&eacute; du choix. L&#39;utilisation d&#39;applications, les r&eacute;seaux sociaux (et g&eacute;o-sociaux) sont aussi des moments de loisirs, principalement guid&eacute;s par la recherche constante d&rsquo;un plaisir orgasmique.</span></span></span></span></span></p> <h2 class="MsoNoSpacing" style="margin-top: 8px; margin-bottom: 8px; text-align: center;"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:13.0pt">Exp&eacute;riences <i>online </i>et <i>offline</i></span></span></span></span></span></h2> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Les r&eacute;seaux sociaux sur internet fonctionnent comme un autre syst&egrave;me possible d&#39;int&eacute;gration sociale. La communication interactive dans laquelle nous investissons de plus en plus de notre temps, consid&eacute;r&eacute;e comme virtualis&eacute;e, a envahi les rues des villes &agrave; travers l&rsquo;exp&eacute;rience des hommes et de leurs m&eacute;dias locatifs. Ces m&eacute;dias &laquo;&nbsp;font r&eacute;f&eacute;rence &agrave; un ensemble de technologies qui constituent un syst&egrave;me ouvert et dynamique avec toutes les caract&eacute;ristiques des syst&egrave;mes complexes&hellip;&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn18" name="_ftnref18" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[18]</span></span></span></span></span></a>, l&rsquo;exp&eacute;rience du cyberespace se mat&eacute;rialise selon diff&eacute;rentes mani&egrave;res d&#39;agir et de consommer la spatialit&eacute; urbaine. L&#39;espace virtuel est aussi l&#39;espace de la rue. Les socialit&eacute;s qui fa&ccedil;onnent les nouveaux modes de production de sens et de significations aboutissent en une homogamie cr&eacute;atrice de nouvelles relations humaines avec le monde. Nous ne parlons pas d&#39;une r&eacute;alit&eacute; virtuelle, nous pensons plut&ocirc;t &agrave; un r&eacute;el dans le virtuel et vice versa, de la concomitance de ces syst&egrave;mes, d&rsquo;une production int&eacute;grative &ndash; &laquo;&nbsp;virtuel r&eacute;el&nbsp;&raquo;.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">L&#39;homme connect&eacute; &agrave; diff&eacute;rents r&eacute;seaux red&eacute;finit le r&eacute;el pour sa propre exp&eacute;rience existentielle. Nos moments de plaisir, o&ugrave; le ludique et l&#39;enchantement virtuel font partie de l&#39;imaginaire social, red&eacute;finissent la configuration de la r&eacute;alit&eacute;, ou du moins, ren&eacute;gocient constamment les exp&eacute;riences v&eacute;cues, <i>online</i> et <i>offline</i>. Par cons&eacute;quent, nous nous interrogeons sur ce qui constitue la r&eacute;alit&eacute;, parce qu&rsquo;elle est, dans de nombreux cas, la substance qui constitue l&rsquo;onirique. Les r&eacute;seaux sociaux repr&eacute;sentent la r&eacute;&eacute;mergence de nouvelles relations entre la spatialit&eacute; et la vie contemporaine.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">La virtualisation des acteurs dans le r&eacute;seau social permet de faire des exp&eacute;riences corporelles dans le syst&egrave;me &laquo; virtuel-r&eacute;el &raquo;. Le corps permet la mobilit&eacute; de la technologie et la technologie propage les images du corps, litt&eacute;ralement pas-&agrave;-pas. Sans le corps, la technologie mobile devient inefficace. Le corps en est le moteur. La technique amplifie l&#39;image corporelle et ses styles, les mani&egrave;res d&rsquo;&ecirc;tre et les d&eacute;sirs.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Le corps qui se d&eacute;place dans la ville, qui se prom&egrave;ne dans les rues et les ruelles, qui monte et descend les escaliers, qui entre et sort des lieux publics ou priv&eacute;s, qui conna&icirc;t les ambiances li&eacute;es au plaisir, redessine sa propre ville imaginaire. Les promenades pr&eacute;sentent des chemins variables qui sont alors comme un processus constant de transformation et de m&eacute;tamorphose continue. Se profile alors une cartographie sensible de la ville, o&ugrave; les cartes sont dessin&eacute;es et redessin&eacute;es par les identifications, les affects et les relations sociales &eacute;tablies le long des chemins.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Ce moment de la connexion &eacute;tablit un lien entre les hommes, mais aussi entre eux et les espaces de la ville. Un jeu ludique de s&eacute;duction et de performance o&ugrave; l&rsquo;image se doit d&rsquo;attirer le d&eacute;sir et l&#39;excitation des autres.</span></span></span></span></span></p> <h2 class="MsoNoSpacing" style="margin-top: 8px; margin-bottom: 8px; text-align: center;"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:13.0pt">Il suffit de choisir</span></span></span></span></span></h2> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Avec plus de 2 millions d&#39;utilisateurs actifs quotidiens et pr&eacute;sente dans 196 pays, l&#39;application <i>Grindr</i> pour smartphone est un ph&eacute;nom&egrave;ne marquant dans la communaut&eacute; gay. En 2009, quand ce r&eacute;seau g&eacute;o-social a &eacute;t&eacute; cr&eacute;&eacute;, il visait directement les homosexuels en g&eacute;n&eacute;ral, sans restriction pour le public h&eacute;t&eacute;rosexuel, apr&egrave;s tout, les curieux sont bienvenus. En 2013, les d&eacute;veloppeurs de <i>Grindr</i> ont r&eacute;alis&eacute; la n&eacute;cessit&eacute; d&#39;une relecture de son public, toujours orient&eacute; vers la communaut&eacute; gay, ils ont toutefois compris la fragmentation culturelle et les diff&eacute;rents modes de vie de cette grande communaut&eacute;. Autrement dit, ils ont compris l&rsquo;existence des diff&eacute;rentes tribus &agrave; travers les diff&eacute;rents int&eacute;r&ecirc;ts et style de vie de la communaut&eacute; vis&eacute;e<a href="#_ftn19" name="_ftnref19" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[19]</span></span></span></span></span></a>.</span></span></span><span style="font-size:11.0pt"><span arial="" style="font-family:"> <span style="background:white">La mission<a href="#_ftn20" name="_ftnref20" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[20]</span></span></span></span></span></a> de <i>Grindr</i> est de r&eacute;duire la distance entre les utilisateurs, une mission facilit&eacute;e par le nombre croissant de ses membres. De m&ecirc;me, l&#39;application se popularise davantage avec la croissance des ventes de smartphones.</span> <span style="background:white">Le r&eacute;seau social fournit, &agrave; travers une interface graphique simple, une disposition de profils de ses membres, du plus proche au plus &eacute;loign&eacute; (de gauche &agrave; droite et de haut en bas la distance augmente).</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Une fois l&#39;un des utilisateurs choisi, en cliquant sur l&#39;image, une seconde interface appara&icirc;t. Les informations du profil s&eacute;lectionn&eacute; sont alors organis&eacute;es autour de la possibilit&eacute; d&rsquo;une communication directe avec l&#39;autre&nbsp;: la distance qui les s&eacute;pare, l&rsquo;&acirc;ge, l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t sexuel, entre autres, sont les informations directement disponibles aidant au choix de l&#39;utilisateur. Si vous &ecirc;tes int&eacute;ress&eacute;, il suffit de commencer une conversation en cliquant sur l&#39;ic&ocirc;ne repr&eacute;sent&eacute;e par une bulle de conversation, typique de la bande dessin&eacute;e, dans la zone centrale de l&#39;interface graphique.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;">&nbsp;</p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><img alt="https://www.numerev.com/img/ck_44_9_image-20200318145040-1.png" src="https://www.numerev.com/img/ck_44_9_image-20200318145040-1.png" style="width: 400px; height: 258px; margin: 25px 50px;" /></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><img alt="https://www.numerev.com/img/ck_44_9_image-20200318145040-2.png" src="https://www.numerev.com/img/ck_44_9_image-20200318145040-2.png" style="width: 400px; height: 418px; margin: 25px 50px;" /></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Dans l&#39;image ci-dessus, dans la barre jaune nous retrouvons :</span></span></span></span></span></p> <ul type="disc"> <li new="" roman="" style="line-height:115%; font-size:12pt; font-family:" times=""><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Une ic&ocirc;ne cam&eacute;ra : espace r&eacute;serv&eacute; aux images des membres,</span></span></li> <li new="" roman="" style="line-height:115%; font-size:12pt; font-family:" times=""><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Deux bulles crois&eacute;s : permettent le retour &agrave; l&#39;historique des conversations,</span></span></li> <li new="" roman="" style="line-height:115%; font-size:12pt; font-family:" times=""><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Trois points verticaux : o&ugrave; d&eacute;filent certaines fonctionnalit&eacute;s disponibles dans l&#39;interface utilisateur :</span></span><span arial="" style="font-family:"> l&rsquo;<span style="background:white">envoi d&rsquo;images, l&rsquo;envoi de la localisation, possibilit&eacute; de voir les images envoy&eacute;es par l&rsquo;appelant, l&rsquo;enregistrement des phrases (r&eacute;serv&eacute; aux membres payants), l&rsquo;&eacute;diteur de texte (&eacute;galement r&eacute;serv&eacute; aux membres payants).</span></span></li> </ul> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Dans la place r&eacute;serv&eacute;e pour les conversations, les utilisateurs profitent d&rsquo;une fluidit&eacute; d&#39;imagination et d&rsquo;une spontan&eacute;it&eacute; cr&eacute;ative. Les discussions sont disponibles selon diff&eacute;rents ordres, et les int&eacute;r&ecirc;ts mod&eacute;lisent et re-mod&eacute;lisent les comportements. Dans ce jeu qui consiste &agrave; s&eacute;duire et &ecirc;tre s&eacute;duit, certaines pr&eacute;cautions sont prises : le choix du vocabulaire, les modes d&#39;approche, et les images envoy&eacute;es au cours de la conversation constituent des actions qui d&eacute;terminent le d&eacute;roulement des premiers moments de la rencontre. L&rsquo;image profil et les descriptions peuvent aider &agrave; identifier l&#39;appelant mais ne constitue pas une r&egrave;gle en soi dans la mesure o&ugrave; beaucoup de membres du <i>Grindr</i> utilisent des images et se d&eacute;crivent eux-m&ecirc;mes avec des &laquo;&nbsp;restrictions&nbsp;&raquo; et des &laquo;&nbsp;objectifs&nbsp;&raquo;. Toutefois, au cours de la conversation des changements de comportements peuvent se produire, les int&eacute;r&ecirc;ts peuvent changer, et les &laquo;&nbsp;objectifs&nbsp;&raquo; peuvent devenir plus libres et fluides. Ce qui paraissait impensable peut &ecirc;tre n&eacute;goci&eacute;. La n&eacute;gociation d&eacute;pendra de la forme et du contenu de la communication. Cela fait partie du jeu de la s&eacute;duction.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Actif, passif, versatile (pr&eacute;f&eacute;rences dans les pratiques sexuelles) ? Plan ou pas de plan ? Relation stable ou simplement amusante ? Tout d&eacute;pend du moment et de l&#39;appelant. Cela d&eacute;pend de la malice, de la persuasion, d&rsquo;une rh&eacute;torique qui affecte l&#39;autre, du choix lexical, ou encore de l&#39;image.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Pour ceux qui sont les moins r&eacute;serv&eacute;s, tout est possible, tout peut &ecirc;tre mis en &eacute;vidence, chaque partie du corps, chaque &laquo;&nbsp;centim&egrave;tre&nbsp;&raquo; de l&rsquo;&ecirc;tre. Toutes les images sont des avatars de l&#39;individu et cherchent l&#39;attention pour l&#39;identification de l&#39;autre.</span></span></span><span arial="" style="font-family:"><img alt="https://www.numerev.com/img/ck_44_9_image-20200318145040-3.png" src="https://www.numerev.com/img/ck_44_9_image-20200318145040-3.png" style="width: 400px; height: 506px; margin: 25px 50px;" /></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Dans les technologies de g&eacute;olocalisation le d&eacute;placement a un sens particulier, m&ecirc;me si cela peut semblait &ecirc;tre un pl&eacute;onasme. Dans les r&eacute;seaux g&eacute;o-sociaux, les chemins sont de plus en plus complexes, dynamiques et pluriels. C&#39;est-&agrave;-dire que plus l&#39;utilisateur se d&eacute;place &agrave; travers la ville et ses espaces distincts, plus il sera attir&eacute; par une plus grande vari&eacute;t&eacute; de types et de styles, plus il pourra, empiriquement, conna&icirc;tre la ville par l&#39;exp&eacute;rience sensible. Donc, muni d&rsquo;une technique et d&rsquo;une exp&eacute;rience heuristique de la spatialit&eacute; urbaine et de ses codes de communication, les sujets redessinent leurs cartographies, r&eacute;&eacute;crivent leurs relations et affects avec et pour la ville.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Le virtuel est efficace pour l&#39;onanisme. L&rsquo;usager, tactile, peut &ecirc;tre seul, mais il peut aussi &ecirc;tre &agrave; deux ou en groupe. Il peut &ecirc;tre chez lui, mais il peut se trouver dans des lieux publics. Il n&rsquo;y a pas ici d&#39;apologie du sexe contrevenant &agrave; la pudeur mais plut&ocirc;t une ville qui se transforme potentiellement, virtuellement, en un immense lit. Squares, parcs, toilettes publiques, escaliers d&rsquo;immeubles commerciaux sont autant de lieux de rencontre. Quoi de nouveau dans ces exp&eacute;riences ? La nouveaut&eacute; ne se situe pas dans le contenu mais dans la forme, c&rsquo;est-&agrave;-dire la fa&ccedil;on dont l&rsquo;individu se d&eacute;place &agrave; ces endroits. Si cela se faisait jadis au hasard d&rsquo;une rencontre furtive, avec le r&eacute;seau g&eacute;o-social install&eacute; sur son smartphone, les chances sont dor&eacute;navant augment&eacute;es et dirig&eacute;es principalement en fonction des go&ucirc;ts de l&#39;utilisateur qui territorialise les espaces urbains pour identifier le plaisir de l&#39;autre.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">Il y a une valeur ludique dans l&#39;action de toucher l&#39;&eacute;cran avec les doigts et d&rsquo;&ecirc;tre dans l&#39;expectative de surprendre les images du corps de l&rsquo;autre. Les corps qui attendent d&#39;&ecirc;tre choisis par les d&eacute;sirs d&#39;autrui. Les corps qui reconfigurent la ville, re-mod&eacute;lisent les paysages urbains et les relations aux espaces. Ce sont des corps communiquant des modes de vie et des go&ucirc;ts&nbsp;; des corps consommateurs de la mat&eacute;rialit&eacute; et des griffes &ndash; telle que Calvin Klein, mais qui cherchent l&#39;immat&eacute;rialit&eacute; d&rsquo;un style pour communiquer. Des corps mouill&eacute;s, pleins de sueur, poilus ou &eacute;pil&eacute;s, des corps entiers ou fragment&eacute;s &ndash; sans jambes, ni bras, des pectoraux, des fesses et des sexes (les deux derniers couverts dans les profils mais d&eacute;couverts dans les conversations). Nus frontaux et post&eacute;rieurs sont interdits par les r&egrave;gles con&ccedil;ues par les d&eacute;veloppeurs mais comme cela a d&eacute;j&agrave; &eacute;t&eacute; mentionn&eacute;, il y existe des &laquo;&nbsp;tactiques&nbsp;&raquo; pour ces &laquo;&nbsp;strat&eacute;gies&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn21" name="_ftnref21" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[21]</span></span></span></span></span></a>. Les corps montrent leur volont&eacute;, leur volont&eacute; de plaisir. Les corps excit&eacute;s, en &eacute;rection, pr&ecirc;ts &agrave; &ecirc;tre touch&eacute;s sur les deux c&ocirc;t&eacute;s de l&#39;&eacute;cran. Nombreux et diff&eacute;rents sont ces corps, il suffit de choisir.</span></span></span></span></span></p> <h2 class="MsoNoSpacing" style="margin-top: 8px; margin-bottom: 8px; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:13.0pt">Bibliographie</span></span></span></span></span></h2> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">DE CERTEAU M., <i>L&#39;Invention du quotidien. Tome 1 : Arts de faire</i>, Paris, Gallimard, 1990.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">DUBET F., <i>Sociologie de l&#39;exp&eacute;rience</i>, Paris, &Eacute;ditions Du Seuil, 2016.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span arial="" style="font-family:">HALL S., <i>Identidade cultural na p&oacute;s-modernidade</i>, Rio de Janeiro, DP&amp;A, 2006.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span arial="" style="font-family:">LE BRETON D., &laquo; Individualiza&ccedil;&atilde;o do corpo e tecnologias contempor&acirc;neas &raquo;, <em><span arial="" style="font-family:">in </span></em>COUTO E. S., GOELLNER S. V. (dir.)., <i>O Triunfo do Corpo: pol&ecirc;micas contempor&acirc;neas</i>, Petr&oacute;polis, RJ, Vozes, 2012.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">LEMOS A., &laquo; Cultura da mobilidade &raquo;, in BEIGUELMAN G., LA FERLA J. (</span></span></span><span style="font-size:11.0pt"><span arial="" style="font-family:">dir<span style="background:white">.)., <i>Nomadismo tecnol&oacute;gico</i>, S&atilde;o Paulo, Editora Senac, 2011.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">MAFFESOLI M. <i>Homo eroticus : Des communions &eacute;motionelles</i>, Paris, CNRS &Eacute;ditions, 2012.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span arial="" style="font-family:">&ndash;,<span style="background:white"> <i>Le temps revient : Formes &eacute;l&eacute;mentaires de la postmodernit&eacute;</i></span>, Paris, Descl&eacute;e de Brouwer, 2010.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span arial="" style="font-family:">MART&Iacute;M-BARBERO J., <i>Dos meios as media&ccedil;&otilde;es: comunica&ccedil;&atilde;o, cultura e hegemonia</i>, Rio de Janeiro, Editora UFRJ, 2003.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span arial="" style="font-family:">GOMES C. PINTO L., &laquo; O lazer no Brasil: analisando pr&aacute;ticas culturais cotidianas, acad&ecirc;micas e pol&iacute;ticas &raquo;, <em><span arial="" style="font-family:">in </span></em>GOMES C., OSORIO E., PINTO L., ELIZALDE R. (Dir.)., <i>Lazer na Am&eacute;rica Latina: Tiempo livre, &oacute;cio y recreaci&oacute;n en Latinoam&eacute;rica</i>, Belo Horzonte, Editora UFMG, 2009.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span arial="" style="font-family:">SANTAELLA L., &laquo; As ambival&ecirc;ncias das m&iacute;dias m&oacute;veis e locativas &raquo;, <em><span arial="" style="font-family:">in </span></em>BEIGUELMAN G., LA FERLA J. (dir.)., <i>Nomadismo tecnol&oacute;gico</i>, S&atilde;o Paulo, Editora Senac, 2011.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span arial="" style="font-family:">SAUER C. O., &laquo; A morfologia da paisagem &raquo;, <em><span arial="" style="font-family:">in </span></em>CORR&Ecirc;A R. L., ROSENDAHL Z. (</span></span></span><span style="font-size:11.0pt"><span arial="" style="font-family:">dir<span style="background:white">.)., <i>Geografia Cultural : Uma antologia</i>, Rio de Janeiro, </span>Editora <span style="background:white">UERJ, 2013.</span></span></span></span></span></p> <div> <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[1]</span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> <span style="background:white">MAFFESOLI M., <i>Homo eroticus : Des communions &eacute;motionelles</i>, Paris, CNRS &Eacute;ditions, 2012.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn2"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[2]</span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> LEMOS A., &laquo; Cultura da mobilidade&nbsp;&raquo;, <i>in</i> BEIGUELMAN G., LA FERLA J. (dir.), <i>Nomadismo tecnol&oacute;gico</i>, S&atilde;o Paulo, Editora Senac S&atilde;o Paulo, 2011, p 19.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn3"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[3]</span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> MART&Iacute;N-BARBERO J., <i>Dos meios as media&ccedil;&otilde;es: comunica&ccedil;&atilde;o, cultura e hegemonia</i>, Rio de Janeiro, Editora UFRJ, 2003.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn4"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[4]</span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> DUBET F., <i>Sociologie de l&#39;exp&eacute;rience</i>, Paris, &Eacute;ditions Du Seuil, 2016.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn5"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[5]</span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> LE BRETON D., &laquo; Individualiza&ccedil;&atilde;o do corpo e tecnologias contempor&acirc;neas&nbsp;&raquo;, <i>in</i> COUTO E. S., GOELLNER S. V. (dir)., <i>O Triunfo do Corpo: pol&ecirc;micas contempor&acirc;neas</i>, Petr&oacute;polis, RJ, Vozes, 2012.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn6"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref6" name="_ftn6" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[6]</span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> HALL S., <i>Identidade cultural na p&oacute;s-modernidade</i>, Rio de Janeiro, DP&amp;A, 2006.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn7"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref7" name="_ftn7" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[7]</span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> MAFFESOLI M., <i>Le temps revient : Formes &eacute;l&eacute;mentaires de la postmodernit&eacute;</i>, Paris, Descl&eacute;e de Brouwer, 2010.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn8"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref8" name="_ftn8" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[8]</span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> <i>Idem</i>.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn9"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref9" name="_ftn9" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[9]</span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> DE CERTEAU M., <i>L&#39;Invention du quotidien. Tome 1 : Arts de faire</i>, Paris, Gallimard, 1990.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn10"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref10" name="_ftn10" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[10]</span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> LE BRETON D., &laquo; Individualiza&ccedil;&atilde;o do corpo e tecnologias contempor&acirc;neas&nbsp;&raquo;, <i>op. cit</i>.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn11"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref11" name="_ftn11" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[11]</span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> <i>Idem</i>.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn12"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref12" name="_ftn12" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[12]</span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> SANTAELLA L., &laquo; As ambival&ecirc;ncias das m&iacute;dias m&oacute;veis e locativas&nbsp;&raquo;, <i>in</i> BEIGUELMAN G., LA FERLA J. (dir.)., <i>Nomadismo tecnol&oacute;gico</i>, <i>op. cit.,</i> p. 126. [Traduction libre de l&#39;auteur].</span></span></span></p> </div> <div id="ftn13"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref13" name="_ftn13" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[13]</span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> SAUER C. O., &laquo; A morfologia da paisagem&nbsp;&raquo;, <i>in</i> CORR&Ecirc;A R. L., ROSENDHAL Z. (dir.)., <i>Geografia Cultural : Uma antologia</i>, Rio de Janeiro, EdUERJ, 2013.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn14"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref14" name="_ftn14" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[14]</span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> MAFFESOLI M., <i>Homo eroticus : Des communions &eacute;motionelles</i>, Paris, CNRS &Eacute;ditions, 2012.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn15"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref15" name="_ftn15" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[15]</span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> MART&Iacute;N-BARBERO J., <i>Dos meios as media&ccedil;&otilde;es: comunica&ccedil;&atilde;o, cultura e hegemonia</i>. Rio de Janeiro, Editora UFRJ, 2003, p. 153. [Traduction libre de l&#39;auteur].</span></span></span></p> </div> <div id="ftn16"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref16" name="_ftn16" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[16]</span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> GOMES C., PINTO L., &laquo; O lazer no Brasil: analisando pr&aacute;ticas culturais cotidianas, acad&ecirc;micas e pol&iacute;ticas&nbsp;&raquo;, <i>in </i>GOMES C., OSORIO E., PINTO L., ELIZALDE R. (Dir.)., <i>Lazer na Am&eacute;rica Latina: Tiempo livre, &oacute;cio y recreaci&oacute;n en Latinoam&eacute;rica</i>. Belo Horzonte, Editora UFMG, 2009, p. 99. [Traduction libre de l&#39;auteur].</span></span></span></p> </div> <div id="ftn17"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref17" name="_ftn17" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[17]</span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> <i>Ibidem.</i>, p. 100.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn18"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref18" name="_ftn18" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[18]</span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> SANTAELLA L., &laquo; As ambival&ecirc;ncias das m&iacute;dias m&oacute;veis e locativas&nbsp;&raquo;, <i>in</i> BEIGUELMAN G., LA FERLA J. (dir.). <i>Nomadismo tecnol&oacute;gico</i>, <i>op. cit.</i>, p. 134.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn19"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref19" name="_ftn19" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[19]</span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> Information : Grindr &laquo;&nbsp;Press Kit&nbsp;&raquo; disponible sur&nbsp; http://www.grindr.com/press.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn20"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref20" name="_ftn20" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[20]</span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> &laquo;&nbsp;Mission&nbsp;&raquo; est le terme utilis&eacute; dans ce Press Kit.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn21"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref21" name="_ftn21" title=""><span arial="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[21]</span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> DE CERTEAU M., <i>L&#39;Invention du quotidien</i>,<i> op. cit</i>.</span></span></span></p> </div> </div>