<p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">Nous assistons, au tournant du XX<sup>e</sup> si&egrave;cle, au commencement d&rsquo;un long processus de r&eacute;appropriation soci&eacute;tale des formes artistiques, une vague de fond uqi en emportant les pi&egrave;ces artistiques vers le public, l&rsquo;enivrera d&rsquo;art dans un premier temps et le rev&ecirc;tira d&rsquo;une forme artistique, capillarisant dans l&rsquo;existence ordinaire la mission que s&rsquo;&eacute;tait donn&eacute;e Oscar Wilde dans <i>Le portrait de Dorian Gray</i>, de faire de la vie une &oelig;uvre d&rsquo;art. Ainsi, la proph&eacute;tie de Friedrich Nietzsche se r&eacute;alise&nbsp;: &laquo;&nbsp;L&rsquo;homme n&rsquo;est plus artiste, il est devenu &oelig;uvre d&rsquo;art&nbsp;: ce qui se r&eacute;v&egrave;le ici dans le tressaillement de l&rsquo;ivresse, c&rsquo;est, en vue de la supr&ecirc;me volupt&eacute; et de l&rsquo;apaisement de l&rsquo;Un originaire, la puissance artiste de la nature tout enti&egrave;re&nbsp;&raquo;. Dans ce contexte, les rituels esth&eacute;tiques changent de forme. Le &laquo;&nbsp;p&egrave;lerinage&nbsp;&raquo; dans les cath&eacute;drales classiques de la culture, selon les mots chers &agrave; Benjamin, n&rsquo;a pas disparu mais est transfigur&eacute; sous l&rsquo;impulsion d&rsquo;architectures &eacute;motionnelles et sensuelles misant sur le spectacle la marchandise, le loisir. Qu&rsquo;est-ce que l&rsquo;art &agrave; l&rsquo;&eacute;poque de sa reproductibilit&eacute; num&eacute;rique&nbsp;?</span></span></span></span></p>