<p class="Corps" style="border:none; text-align:justify; text-indent:1cm"><span style="font-size:11pt"><span helvetica="" neue="" style="font-family:"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:#323232">O&ugrave;, quand et comment est n&eacute; le cin&eacute;ma ? Serait-ce le 28 d&eacute;cembre 1895, au Grand Caf&eacute; du boulevard des Capucines, sur une toile toute fr&eacute;missante des premi&egrave;res images enregistr&eacute;es par les fr&egrave;res Lumi&egrave;re ? Ou quelques ann&eacute;es plus tard, lorsque le film, de pur exploit technique, va devenir un langage v&eacute;ritablement articul&eacute; ? Ou au contraire depuis que, dans la nuit des temps savants, philosophes et hommes de spectacle se sont efforc&eacute;s de d&eacute;doubler le r&eacute;el, de reproduire l&rsquo;illusion de son mouvement, le jeu de ses ombres et de ses lumi&egrave;res ? Devant cette multiplicit&eacute; d&rsquo;hypoth&egrave;ses, il est sans doute plus simple, et m&ecirc;me plus exact, de consid&eacute;rer que le cin&eacute;ma n&rsquo;a pas pas v&eacute;cu une naissance mais plusieurs ; que son histoire se constitue en fait d&rsquo;un encha&icirc;nement de naissances successives, retard&eacute;es ou acc&eacute;l&eacute;r&eacute;es par le progr&egrave;s technique, l&rsquo;inspiration des cr&eacute;ateurs et les lois de l&rsquo;argent. Et lorsqu&rsquo;on s&rsquo;interroge pour savoir dans quelles circonstances le cin&eacute;ma acc&eacute;da au statut d&rsquo;art</span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:#323232">, ne conviendrait-il pas &eacute;galement de se demander si l&rsquo;art lui-m&ecirc;me, au contact inattendu du cin&eacute;ma, n&rsquo;a pas chang&eacute; d&rsquo;acception ?</span></span></span></span></span></span></p> <div>&nbsp; <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText" style="border:none; text-align:justify">&nbsp;</p> </div> </div>