<h2 style="margin-top: 24px; margin-bottom: 5px;"><span style="font-size:20pt"><span style="line-height:107%"><span style="break-after:avoid"><span aptos="" display="" style="font-family:"><span style="color:#0f4761"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Introduction.</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></h2> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Dans les ann&eacute;es 1930, la fin de l&rsquo;h&eacute;g&eacute;monie conservatrice et l&rsquo;av&egrave;nement de projets lib&eacute;raux r&eacute;formateurs, avec une forte tonalit&eacute; sociale et progressiste, d&eacute;clench&egrave;rent une v&eacute;ritable r&eacute;action conservatrice en Colombie. D&egrave;s lors, pour attaquer et saborder les diff&eacute;rents projets politiques de r&eacute;formes sociales, s&rsquo;installe dans les discours des droites colombiennes une v&eacute;ritable diabolisation des gauches colombiennes, favoris&eacute;e par la haine des &eacute;lites traditionnelles colombiennes envers le socialisme et le communisme. Dans cette optique, les diff&eacute;rents projets de gauche vont syst&eacute;matiquement &ecirc;tre stigmatis&eacute;s et amalgam&eacute;s avec le p&eacute;ril rouge, sans distinction entre les diff&eacute;rentes tendances de gauche, confondant les gu&eacute;rillas marxistes avec des hommes politiques mod&eacute;r&eacute;s de gauche ou des lib&eacute;raux r&eacute;formistes. En effet, cette propagande anticommuniste ne diff&eacute;renciait pas entre les partisans de l&rsquo;action violente et ceux qui pr&ocirc;naient la conqu&ecirc;te du pouvoir par les urnes et le respect des institutions. Sans surprise, l&rsquo;argument omnipr&eacute;sent de l&rsquo;&eacute;pouvantail &laquo;&nbsp;rouge&nbsp;&raquo; deviendra l&rsquo;une des pierres angulaires de la strat&eacute;gie des &eacute;lites politiques colombiennes et de la r&eacute;action conservatrice contre les revendications populaires et la politisation des masses. </span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><span style="background:white"><span style="color:black">Dans les faits, la d&eacute;signation de l&rsquo;ennemi communiste sera le moteur d&rsquo;un tournant autoritaire qui va justifier la mise en place des piliers du terrorisme d&rsquo;&Eacute;tat qui va s&eacute;vir durant la seconde moiti&eacute; du XX<sup>e</sup> si&egrave;cle en Colombie. Comprenant </span></span>le terrorisme d&rsquo;&Eacute;tat comme une mani&egrave;re de gouverner, dans laquelle au nom d&rsquo;une pr&eacute;tendue cause sup&eacute;rieure, la terreur et la r&eacute;pression deviennent des instruments politiques l&eacute;gitimes pour annihiler les oppositions<a href="#_edn1" name="_ednref1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[i]</span></span></span></span></span></span></span></a>. <span style="background:white"><span style="color:black">D&egrave;s lors, ce projet de r&eacute;pression sociale et de marginalisation des alternatives politiques va s&rsquo;intensifier dans le contexte continental de la doctrine de la s&eacute;curit&eacute; nationale et de la lutte contre l&rsquo;ennemi int&eacute;rieur. </span></span>Dans cette atmosph&egrave;re de Guerre froide, la Colombie va graduellement institutionnaliser et l&eacute;galiser le terrorisme d&rsquo;&Eacute;tat par des d&eacute;crets, des lois, des d&eacute;clarations d&rsquo;&Eacute;tat d&rsquo;exception qui vont renforcer la capacit&eacute; r&eacute;pressive de l&rsquo;&Eacute;tat.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">En d&eacute;finitive, en s&rsquo;appuyant sur la presse, les lois et les discours de l&rsquo;&eacute;poque, cet article propose d&rsquo;analyser l&rsquo;instrumentalisation de la haine anticommuniste et le pr&eacute;texte de la lutte contre l&rsquo;ennemi int&eacute;rieur comme alibi pour l&eacute;gitimer les crimes de l&rsquo;&Eacute;tat contre les diff&eacute;rents courants de gauche en Colombie durant le XX<sup>e</sup> si&egrave;cle. </span></span></p> <h2 style="margin-top: 24px; margin-bottom: 5px;"><span style="font-size:20pt"><span style="line-height:107%"><span style="break-after:avoid"><span aptos="" display="" style="font-family:"><span style="color:#0f4761"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">I.La d&eacute;signation de l&rsquo;ennemi et l&rsquo;instrumentalisation de l&rsquo;&eacute;pouvantail &laquo;&nbsp;rouge&nbsp;&raquo; au cours du XX<sup>e</sup> si&egrave;cle.</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></h2> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><span style="color:black">C&rsquo;est face &agrave; l&rsquo;agitation sociale croissante des ann&eacute;es 1920 et 1930 que les &eacute;lites colombiennes, lib&eacute;rales comme conservatrices, vont d&eacute;velopper et manifester une v&eacute;ritable haine du &laquo;&nbsp;rouge&nbsp;&raquo;, l&rsquo;&eacute;rigeant au rang d&rsquo;ennemi principal de la nation et l&rsquo;utilisant comme un v&eacute;ritable bouc &eacute;missaire qui allait permettre de justifier et de l&eacute;gitimer la marginalisation et l&rsquo;&eacute;radication des alternatives politiques tout au long du XX<sup>e</sup> si&egrave;cle.&nbsp; </span></span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><span style="color:black">En effet, les ann&eacute;es 1930 avaient accentu&eacute; et intensifi&eacute; les tensions et fractures sociales. Dans les faits, les ondes de la crise de 1929 qui remettaient en question le mod&egrave;le de d&eacute;veloppement agro exportateur et la p&eacute;n&eacute;tration des id&eacute;es des R&eacute;volutions russe et mexicaine, ont contribu&eacute; &agrave; fa&ccedil;onner une atmosph&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale de turbulences politiques et sociales. Ces tensions politiques et sociales allaient d&eacute;boucher sur une crise de l&eacute;gitimit&eacute; et de repr&eacute;sentativit&eacute; du bipartisme h&eacute;g&eacute;monique</span><a href="#_edn2" name="_ednref2" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">[ii]</span></span></span></span></span></span></span></span></span></a><span style="color:black">, facilitant une crise interne des deux forces historiques&nbsp;:&nbsp;le Parti lib&eacute;ral et le Parti conservateur.</span> Dans ce contexte agit&eacute;, affleuraient dans les rangs lib&eacute;raux des r&eacute;formateurs sociaux populaires qui avaient le soutien des classes populaires, des partis de gauche et des syndicats. Parmi eux, sont apparus des hommes politiques populaires, comme Alfonso Lopez Pumarejo et Jorge Eli&eacute;cer Gait&aacute;n, qui incarnaient l&rsquo;espoir social d&rsquo;une voie r&eacute;formiste pacifique et l&eacute;gale qui puisse r&eacute;pondre aux attentes populaires, sans d&eacute;truire l&rsquo;ordre existant ni les institutions.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Toutefois, cette fin de l&rsquo;h&eacute;g&eacute;monie conservatrice d&eacute;clencha une v&eacute;ritable r&eacute;action conservatrice en Colombie. Effectivement, face &agrave; la pression sociale, populaire et politique, ces &eacute;lites allaient s&rsquo;opposer violemment aux pr&eacute;tentions r&eacute;formistes et sociales, manifestant une v&eacute;ritable haine envers les id&eacute;es socialistes, communistes et progressistes qu&rsquo;ils assimilaient &agrave; la contagion du bolchevisme dans le monde.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">C&rsquo;est r&eacute;ellement &agrave; partir des ann&eacute;es 1930 que l&rsquo;on peut rep&eacute;rer clairement la d&eacute;signation de l&rsquo;ennemi &laquo;&nbsp;rouge&nbsp;&raquo; dans les discours et la presse, ce qui fut une constante omnipr&eacute;sente de l&rsquo;argumentaire des &eacute;lites politiques colombiennes pour contrer le spectre d&rsquo;une r&eacute;volution sociale. D&egrave;s lors, bien que l&rsquo;ennemi communiste change&acirc;t de visage au fil des contextes historiques fluctuants, se maintenait au cours du XX<sup>e</sup> si&egrave;cle, de mani&egrave;re permanente, la strat&eacute;gie de la diabolisation des alternatives politiques qui pr&ocirc;naient des changements. De cette fa&ccedil;on, bien que les &eacute;poques changent et que les ennemis &eacute;voluent, le bouc &eacute;missaire &laquo;&nbsp;rouge&nbsp;&raquo; restait au centre des discours et des diatribes politiques, comme le prouvent l&rsquo;analyse de la presse et des discours des &eacute;lites traditionnelles colombiennes de l&rsquo;&eacute;poque. </span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Au d&eacute;part, au d&eacute;but des ann&eacute;es 1930, les droites colombiennes d&eacute;non&ccedil;aient avec hargne la conjuration ma&ccedil;onnique et communiste, comme le prouvent les d&eacute;clarations virulentes dans la presse r&eacute;actionnaire en 1937 de Lucio Pab&oacute;n, figure majeure du national-catholicisme en Colombie<a href="#_edn3" name="_ednref3" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[iii]</span></span></span></span></span></span></span></a>. Par la suite, l&rsquo;infusion des id&eacute;es fascistes dans les ann&eacute;es 1930 et 1940 favoris&egrave;rent un antis&eacute;mitisme croissant dans une frange importante des &eacute;lites colombiennes, qui allaient d&eacute;noncer sans rel&acirc;che une suppos&eacute;e &laquo;&nbsp;conspiration jud&eacute;o-bolchevique&nbsp;&raquo;. Pour preuve, le journal conservateur le plus influent de l&rsquo;&eacute;poque <i>El Siglo</i>, reprenant certaines id&eacute;es r&eacute;actionnaires europ&eacute;ennes, ne cessait d&rsquo;assimiler juda&iuml;sme et bolchevisme en 1936<a href="#_edn4" name="_ednref4" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[iv]</span></span></span></span></span></span></span></a>. De mani&egrave;re plus &eacute;clatante, le 11 ao&ucirc;t&nbsp;1942, Laureano G&oacute;mez, l&rsquo;une des figures notoires du Parti conservateur colombien du XX<sup>e</sup> si&egrave;cle, pronon&ccedil;a un discours violent avec des relent racistes, en pleine tribune du S&eacute;nat, d&eacute;signant explicitement le danger de la franc-ma&ccedil;onnerie et du communisme, les pr&eacute;sentant comme des &laquo;&nbsp;avortons juifs<a href="#_edn5" name="_ednref5" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[v]</span></span></span></span></span></span></span></a>&raquo;.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Post&eacute;rieurement, avec les pr&eacute;mices de la Guerre froide, s&rsquo;imposait dans les textes de l&rsquo;&eacute;poque la &laquo;&nbsp;suppos&eacute;e&nbsp;&raquo; menace asiatique, qui faisait r&eacute;f&eacute;rence aux sovi&eacute;tiques et &agrave; la propagation communiste en Asie, qui selon les droites colombiennes, avaient p&eacute;n&eacute;tr&eacute; le pays et donnaient des ordres aux mouvements de gauche colombiens<a href="#_edn6" name="_ednref6" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[vi]</span></span></span></span></span></span></span></a>. Il faut dire que cette hantise anticommuniste favorisa en terre colombienne l&rsquo;exaltation de l&rsquo;esprit de croisade, la glorification de l&rsquo;hispanit&eacute; et du catholicisme, qui &eacute;taient pr&eacute;sent&eacute;s comme un bouclier culturel et id&eacute;ologique contre cette &laquo; p&eacute;n&eacute;tration asiatique &raquo;. D&rsquo;ailleurs, le politicien et diplomate conservateur -Alfredo Carrizosa V&aacute;zquez-, avait salu&eacute; le triomphe de la r&eacute;publique chr&eacute;tienne de Laureano G&oacute;mez au d&eacute;but des ann&eacute;es 1950, insistant sur le fait que, sans elle, l&rsquo;ordre catholique aurait &eacute;t&eacute; remplac&eacute; par l&rsquo;ordre marxiste<a href="#_edn7" name="_ednref7" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[vii]</span></span></span></span></span></span></span></a>. Sp&eacute;cialement, avec la victoire de la r&eacute;volution cubaine, la menace communiste prit un visage latino-am&eacute;ricain. La figure des barbus qui d&eacute;tr&ocirc;na Fulgencio Batista &agrave; La Havane en 1959, avait affol&eacute; les dirigeants colombiens et latino-am&eacute;ricains, justifiant la mise en place de la doctrine de la s&eacute;curit&eacute; nationale dans le cadre de l&rsquo;endiguement anticommuniste en Am&eacute;rique latine. </span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Par la suite, la prolif&eacute;ration des mouvements gu&eacute;rilleros colombiens<a href="#_edn8" name="_ednref8" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[viii]</span></span></span></span></span></span></span></a> durant les ann&eacute;es 1960 et 1970, allait recentrer la question de l&rsquo;ennemi &laquo;&nbsp;rouge&nbsp;&raquo; dans le cadre national privil&eacute;giant dans les discours le danger de la lutte contre l&rsquo;ennemi int&eacute;rieur et la mise en place d&rsquo;une r&eacute;pression brutale contre toute opposition contestataire qui &eacute;tait imm&eacute;diatement stigmatis&eacute;e avec les mouvements insurrectionnels. Finalement, &agrave; partir des ann&eacute;es 2000 et l&rsquo;av&egrave;nement du chavisme chez le voisin v&eacute;n&eacute;zu&eacute;lien et d&rsquo;une vague progressiste sur l&rsquo;ensemble du continent, est apparue en Colombie l&rsquo;instrumentalisation d&rsquo;une menace Castro-chaviste, ce qu&rsquo;allaient subir, de mani&egrave;re r&eacute;currente, Gustavo Petro<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[1]</span></span></span></span></span></span></span></a> et la gauche d&eacute;mocratique. Par cons&eacute;quent, il faut bien comprendre que la d&eacute;signation de cet ennemi &laquo;&nbsp;rouge&nbsp;&raquo; a constitu&eacute; l&rsquo;un des traits essentiels des discours et de la strat&eacute;gie politique pour se maintenir au pouvoir et justifier, par la suite, la mise en place d&rsquo;un r&eacute;gime autoritaire qui n&rsquo;h&eacute;sitait pas &agrave; faire usage des instruments du terrorisme d&rsquo;&Eacute;tat. </span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Il est ind&eacute;niable que le rejet et la haine anticommuniste partag&eacute;s par les &eacute;lites traditionnelles colombiennes furent l&rsquo;un des moteurs de leur r&eacute;conciliation, s&rsquo;accordant sur le diagnostic que la menace communiste et des gauches r&eacute;formatrices ou socialistes, par l&agrave;-m&ecirc;me leur permanence au sommet de l&rsquo;&Eacute;tat, constituaient un danger existentiel pour la nation. Ainsi, l&rsquo;&eacute;pouvantail &laquo;&nbsp;rouge&nbsp;&raquo; &eacute;tait donc devenu la menace prioritaire qu&rsquo;il fallait an&eacute;antir &agrave; tout prix, comme le prouve l&rsquo;abondance de sources de l&rsquo;&eacute;poque sur cette th&eacute;matique. &Agrave; ce sujet, d&egrave;s le 19&nbsp;f&eacute;vrier&nbsp;1938, le journal <i>Obrero Cat&oacute;lico</i> d&eacute;clarait que le communisme &eacute;tait l&rsquo;ennemi le plus redoutable des Colombiens<a href="#_edn9" name="_ednref9" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[ix]</span></span></span></span></span></span></span></a>. De la m&ecirc;me fa&ccedil;on, le 4&nbsp;janvier&nbsp;1939, dans les lignes de <i>La Patria</i>, le parti nationaliste colombien d&eacute;clarait explicitement que le v&eacute;ritable ennemi &eacute;tait le communisme et qu&rsquo;il devait &ecirc;tre combattu sans rel&acirc;che par l&rsquo;&Eacute;tat<a href="#_edn10" name="_ednref10" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[x]</span></span></span></span></span></span></span></a>. Pour sa part, le c&eacute;l&egrave;bre conservateur et nationaliste Augusto Ramirez, dans son livre <i>Dialectique anti-communiste</i>, effectuait une &eacute;tude syst&eacute;matique du marxisme, pour mieux mettre en exergue les raisons du danger qu&rsquo;il repr&eacute;sentait pour la Colombie<a href="#_edn11" name="_ednref11" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xi]</span></span></span></span></span></span></span></a>. <span style="color:black">D&rsquo;ailleurs, de mani&egrave;re publique, en 1952, le directoire du Parti conservateur avait &eacute;rig&eacute; le communisme non seulement au rang d&rsquo;ennemi conservateur, mais aussi national, car il mena&ccedil;ait toutes les &laquo;&nbsp;forces du bien&nbsp;&raquo; du pays</span> <span style="color:black">Les quatre principaux mouvements insurrectionnels colombiens (FARC, ELN, EPL, M19) apparurent dans les ann&eacute;es 1960-1970. </span>De m&ecirc;me, dans cette lutte frontale contre le communisme, l&rsquo;&Eacute;glise catholique joua un r&ocirc;le central. En 1944, l&rsquo;&eacute;v&ecirc;que de Santa Rosa de <span style="color:black">los Osos, Miguel &Aacute;ngel Builes, &eacute;num&eacute;rait les multiples activit&eacute;s communistes dans le pays, prouvant, selon lui, que le pays &eacute;tait la cible de l&rsquo;infiltration communiste qu&rsquo;il fallait abattre &agrave; tout prix</span>.<a href="#_edn12" name="_ednref12" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xii]</span></span></span></span></span></span></span></a></span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><span style="color:black">De cette fa&ccedil;on, l&rsquo;utilisation de la peur sociale et la menace communiste devenaient une arme politique redoutable des &eacute;lites traditionnelles colombiennes. Sur ce point, Abel Carbonell, une personnalit&eacute; conservatrice de premier plan, reconnaissait dans les ann&eacute;es 1930 que lib&eacute;raux et conservateurs s&rsquo;entendaient sur la n&eacute;cessit&eacute; de se soutenir pour d&eacute;fendre l&rsquo;ordre social face au communisme</span><a href="#_edn13" name="_ednref13" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">[xiii]</span></span></span></span></span></span></span></span></span></a><span style="color:black">. Sans surprise, un langage guerrier de croisade et de reconqu&ecirc;te impr&eacute;gnait les textes de l&rsquo;&eacute;poque.</span> <span style="color:black">En 1944, &agrave; son tour, le futur pr&eacute;sident conservateur, Roberto Urdaneta, appelait explicitement &agrave; une croisade anticommuniste qui devait unir les &eacute;lites raisonnables des deux partis (Abel,1987). Les &eacute;lites politiques traditionnelles colombiennes avaient incub&eacute; une v&eacute;ritable obsession contre le communisme, qui devint le bouc &eacute;missaire par excellence, accus&eacute; d&rsquo;&ecirc;tre le principal responsable du d&eacute;sastre et du chaos g&eacute;n&eacute;ral.</span> </span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><span style="color:black">D&egrave;s lors, dans un contexte de radicalisation continentale et mondiale de Guerre froide, la d&eacute;signation de l&rsquo;ennemi communiste comme principale menace nationale constituait l&rsquo;instrument principal mis en valeur par les &eacute;lites colombiennes pour justifier une politique r&eacute;pressive et excluante. Concr&egrave;tement, depuis la dixi&egrave;me Conf&eacute;rence panam&eacute;ricaine de Caracas, en 1954, s&rsquo;&eacute;tait manifest&eacute;e, &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle continentale, la volont&eacute; de former un front commun continental pour faire face &agrave; la p&eacute;n&eacute;tration communiste</span><a href="#_edn14" name="_ednref14" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">[xiv]</span></span></span></span></span></span></span></span></span></a><span style="color:black">. Naturellement, cette haine anticommuniste s&rsquo;est accentu&eacute;e par la suite, par des &eacute;v&eacute;nements comme la R&eacute;volution cubaine et la doctrine de la s&eacute;curit&eacute; nationale, qui ont accentu&eacute; les antagonismes de la Guerre froide en Am&eacute;rique latine. </span></span></span></p> <h2 style="text-align: justify; margin-top: 24px; margin-bottom: 5px;"><span style="font-size:20pt"><span style="line-height:107%"><span style="break-after:avoid"><span aptos="" display="" style="font-family:"><span style="color:#0f4761"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">II.Amalgame et stigmatisation des alternatives politiques&nbsp;: l&rsquo;utilisation de l&rsquo;&eacute;pouvantail &laquo;&nbsp;rouge&nbsp;&raquo; pour d&eacute;cr&eacute;dibiliser les alternatives politiques.</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></h2> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">&Eacute;videmment, cette d&eacute;signation de l&rsquo;ennemi communiste fut instrumentalis&eacute;e par les &eacute;lites politiques colombiennes, elles en abus&egrave;rent pour d&eacute;cr&eacute;dibiliser toute manifestation r&eacute;formiste et alternative politique, en les caricaturant imm&eacute;diatement de &laquo;&nbsp;rouge&nbsp;&raquo;. En effet, un brassage volontaire fut op&eacute;r&eacute; : on ne distinguait plus entre les groupes insurrectionnels ill&eacute;gaux et les hommes politiques d&rsquo;opposition qui envisageaient la voie institutionnelle et d&eacute;mocratique. Dans une situation pareille, tout opposant, quelle que soit son id&eacute;ologie, pouvait &ecirc;tre suspect&eacute; d&rsquo;&ecirc;tre un communiste ou un gu&eacute;rillero terroriste. En la mati&egrave;re, la Colombie fut une bonne &eacute;l&egrave;ve dans l&rsquo;implantation de la doctrine de la s&eacute;curit&eacute; nationale. Sous pr&eacute;texte de combattre l&rsquo;ennemi int&eacute;rieur et la vague rouge, l&rsquo;&Eacute;tat pers&eacute;cuta toute dissidence sans nuances.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Bien qu&rsquo;il soit incontestable que les id&eacute;es communistes aient influenc&eacute; certaines franges des classes populaires et une part importante des dirigeants de gauche, pour autant, une r&eacute;volution prol&eacute;tarienne en Colombie n&rsquo;apparaissait pas comme un horizon r&eacute;aliste. Indubitablement, le communisme en Colombie ne constituait pas une force capable de prendre le pouvoir, et il a jou&eacute; un r&ocirc;le politique secondaire dans la vie politique colombienne. Ainsi, il &eacute;tait clair que le brandissement du &laquo;&nbsp;chiffon rouge&nbsp;&raquo; permettait l&rsquo;amalgame de la mobilisation avec la protestation sociale d&rsquo;un c&ocirc;t&eacute;, et le communisme de l&rsquo;autre. Sur ce point, d&egrave;s 1933, la grande figure de l&rsquo;aile gauche du parti lib&eacute;ral, Jorge Eli&eacute;cer Gait&aacute;n, qui fut assassin&eacute; alors qu&rsquo;il &eacute;tait au bord de la victoire pr&eacute;sidentielle<a href="#_edn15" name="_ednref15" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xv]</span></span></span></span></span></span></span></a>, avait d&eacute;j&agrave; mis en garde contre cette strat&eacute;gie de propagande et de stigmatisation des alternatives de gauche, qui consistait &agrave; toutes les assimiler au communisme<a href="#_edn16" name="_ednref16" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xvi]</span></span></span></span></span></span></span></a>.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">&Agrave; dire vrai, sous l&rsquo;&eacute;tiquette communiste diffuse et n&eacute;buleuse, toutes les alternatives militantes ont &eacute;t&eacute; broy&eacute;es et agglutin&eacute;es, depuis les leaders de la soci&eacute;t&eacute; civile aux gu&eacute;rilleros, en passant par les lib&eacute;raux progressistes ou les sociaux-d&eacute;mocrates. Par ce m&eacute;canisme, socialisme, social, communisme, r&eacute;volution, devenaient des synonymes sur les l&egrave;vres des droites colombiennes. Sous le label &laquo; rouge &raquo;, toutes les critiques du r&eacute;gime &eacute;taient diabolis&eacute;es, devenant un signe distinctif de la strat&eacute;gie des &eacute;lites colombiennes tout au long de la seconde moiti&eacute; du XX<sup>e</sup> si&egrave;cle. Par ce biais, d&egrave;s qu&rsquo;apparaissait un mouvement contestataire, critique ou proposant une posture critique au bipartisme, alors imm&eacute;diatement, il se voyait bl&acirc;m&eacute; par les discours officiels comme agent du Komintern ou de la R&eacute;volution cubaine.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">En effet, l&rsquo;autre r&eacute;flexe r&eacute;gulier utilis&eacute; par les &eacute;lites colombiennes fut de rendre responsables les mouvements de gauche, tant insurrectionnels que d&eacute;mocratiques, de tous les maux. Ainsi, toute r&eacute;forme qui bouleversait l&rsquo;ordre dominant &eacute;tait consid&eacute;r&eacute;e comme une injonction du &laquo;&nbsp;communisme international&nbsp;&raquo;. Par exemple, le projet social et d&eacute;mocratique de &laquo;&nbsp;la R&eacute;volution en Marche&nbsp;&raquo; de Lopez Pumarejo dans les ann&eacute;es 1930, fut d&eacute;nonc&eacute; comme la preuve de la force du communisme international et de la cons&eacute;cration d&rsquo;un front populaire en Colombie, alors qu&rsquo;il n&rsquo;y avait aucun accord programmatique, ni m&ecirc;me d&rsquo;alliance &eacute;lectorale avec le parti communiste colombien. De la m&ecirc;me fa&ccedil;on, les diff&eacute;rentes tentatives de la&iuml;cisation de l&rsquo;&eacute;ducation, pourtant d&rsquo;inspiration lib&eacute;rale, furent interpr&eacute;t&eacute;es comme ordres du communisme<a href="#_edn17" name="_ednref17" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xvii]</span></span></span></span></span></span></span></a>. Plus &eacute;tonnant encore, la mort de Gait&aacute;n, homme politique de gauche le plus populaire de l&rsquo;&eacute;poque, fut d&eacute;nonc&eacute;, sans preuve, par les &eacute;lites colombiennes comme le r&eacute;sultat d&rsquo;une conspiration &laquo;&nbsp;rouge&nbsp;&raquo; pour cr&eacute;er l&rsquo;anarchie dans le pays et justifier ainsi une r&eacute;volution bolch&eacute;vique<a href="#_edn18" name="_ednref18" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xviii]</span></span></span></span></span></span></span></a>. De fait, le 9&nbsp;avril&nbsp;1948, en pleine Conf&eacute;rence panam&eacute;ricaine, l&rsquo;assassinat de Gait&aacute;n d&eacute;clencha une fureur populaire qui mit le feu &agrave; Bogota et provoqua des manifestations de violence dans tout le pays, initiant la sanglante p&eacute;riode connue comme la &laquo;&nbsp;<i>Violencia</i>&nbsp;&raquo;<a href="#_edn19" name="_ednref19" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xix]</span></span></span></span></span></span></span></a>. Tragiquement, cette guerre civile a &eacute;t&eacute; la cause d&rsquo;une violence sanglante qui, entre 1948 et 1953, provoqua la mort de plus de trois cent mille Colombiens. Sans surprise, cette atmosph&egrave;re de chaos et d&rsquo;anarchie facilita la reprise en main des forces de l&rsquo;ordre traditionnelles qui lanc&egrave;rent une r&eacute;pression sanglante, la justifiant, selon eux, par la n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;&eacute;teindre la r&eacute;volution ordonn&eacute;e par Moscou. </span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Bien s&ucirc;r, dans beaucoup de cas, la d&eacute;nonciation de la p&eacute;n&eacute;tration communiste avait &eacute;videmment pris des airs d&rsquo;exag&eacute;ration pompeuse. Un &eacute;minent conservateur comme Aquilino Villegas, en 1936, parlait m&ecirc;me de la Colombie comme &laquo;&nbsp;du paradis de L&eacute;nine&nbsp;&raquo;<a href="#_edn20" name="_ednref20" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xx]</span></span></span></span></span></span></span></a>. En 1949, Roberto Urdaneta, activant toujours les m&ecirc;mes m&eacute;canismes de propagande, avait soutenu une fois de plus que la Colombie n&rsquo;&eacute;tait pas immunis&eacute;e contre le communisme et que, par cons&eacute;quent, les forces de l&rsquo;ordre devaient faire preuve d&rsquo;une main de fer pour renverser les agents colombiens &laquo;&nbsp;de l&rsquo;imp&eacute;rialisme slave&nbsp;&raquo;<a href="#_edn21" name="_ednref21" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxi]</span></span></span></span></span></span></span></a>.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">&Agrave; partir des ann&eacute;es 1960, face au tournant autoritaire et &agrave; la fermeture politique pour les forces de gauche, ce sont les groupes insurrectionnels qui vont &ecirc;tre plac&eacute;s au centre de la diabolisation, accus&eacute;s d&rsquo;&ecirc;tre les principaux responsables de la violence end&eacute;mique et multidimensionnelle s&eacute;vissant dans le pays. Ainsi, dans la repr&eacute;sentation du conflit interne contre les mouvements r&eacute;volutionnaires, on peut percevoir clairement une volont&eacute; d&rsquo;accentuer les crimes des gu&eacute;rillas, dans l&rsquo;optique de d&eacute;cr&eacute;dibiliser tout mouvement de gauche, tout en m&eacute;nageant d&rsquo;une certaine mani&egrave;re, les crimes perp&eacute;tr&eacute;s par l&rsquo;&Eacute;tat et son bras arm&eacute; paramilitaire. Il convient de rappeler que les &eacute;lites au pouvoir ont utilis&eacute; leur mainmise sur les m&eacute;dias aux fins d&rsquo;exag&eacute;rer la part de responsabilit&eacute; des mouvements insurrectionnels dans les nombreux crimes commis dans le pays durant la seconde moiti&eacute; du <span style="font-variant:small-caps">XX</span><sup>e</sup> si&egrave;cle. C&rsquo;est pourquoi, les actions ill&eacute;gales des gu&eacute;rillas ont &eacute;t&eacute; amplifi&eacute;es avec l&rsquo;arri&egrave;re-pens&eacute;e de d&eacute;cr&eacute;dibiliser tout mouvement apparent&eacute;, de pr&egrave;s ou de loin, aux courants de gauche. D&rsquo;ailleurs, cette <span style="color:black">m&eacute;thode avait &eacute;t&eacute; d&eacute;nonc&eacute;e par le prix Nobel de litt&eacute;rature Gabriel Garcia Marquez, d&egrave;s 1986, dans un texte dans lequel il affirmait que l&rsquo;&Eacute;tat utilisait une </span>strat&eacute;gie de l&rsquo;amalgame, cr&eacute;ant <span style="color:black">des boucs &eacute;missaires -les gu&eacute;rilleros -, auxquels on adossait tous les crimes sans investigation approfondie</span><a href="#_edn22" name="_ednref22" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">[xxii]</span></span></span></span></span></span></span></span></span></a><span style="color:black">.</span></span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><span style="color:black">De cette mani&egrave;re, l&rsquo;&Eacute;tat allait profiter de la distorsion de la r&eacute;alit&eacute; aupr&egrave;s de l&rsquo;opinion publique pour se d&eacute;faire des nombreux crimes d&rsquo;&Eacute;tat dont il &eacute;tait accus&eacute;, aid&eacute; par de nombreux m&eacute;dias nationaux qui tent&egrave;rent de d&eacute;douaner les relations de l&rsquo;&Eacute;tat avec les paramilitaires, en pr&eacute;sentant ces derniers comme un troisi&egrave;me acteur, un &eacute;lectron libre&nbsp;qui ne pouvait &ecirc;tre contr&ocirc;l&eacute; par un &Eacute;tat affaibli et victime, lui-m&ecirc;me, des terroristes et groupes violents. </span></span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Cela traduisait &agrave; la fois la peur et la haine face aux contestations sociales, mais aussi une strat&eacute;gie redoutable&nbsp;: car en diabolisant les alternatives, en essentialisant les divers opposants avec le chiffon rouge, on justifiait, par l&agrave;-m&ecirc;me, leur r&eacute;pression et leur exclusion de <span style="color:black">la soci&eacute;t&eacute;, afin de rendre impossible l&rsquo;&eacute;mergence de toute opposition.</span></span></span></p> <h2 style="text-align: justify; margin-top: 24px; margin-bottom: 5px;"><span style="font-size:20pt"><span style="line-height:107%"><span style="break-after:avoid"><span aptos="" display="" style="font-family:"><span style="color:#0f4761"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">III.Une polarisation radicale : l&rsquo;origine de l&rsquo;intol&eacute;rance et de la violence politique en Colombie au XX<sup>e</sup> si&egrave;cle.</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></h2> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Cette haine anticommuniste, &agrave; la fois r&eacute;elle et fantasm&eacute;e, a radicalis&eacute; la polarisation en Colombie, rendant impossible la r&eacute;conciliation entre deux p&ocirc;les qui se consid&eacute;raient mutuellement, non plus comme des concurrents politiques, mais comme des ennemis retranch&eacute;s dans des postures id&eacute;ologiques rigides. Ainsi, apr&egrave;s un d&eacute;but prometteur au d&eacute;but des ann&eacute;es 1930, la voie institutionnelle d&eacute;mocratique qui aurait permis de r&eacute;gler pacifiquement les antagonismes a &eacute;t&eacute; sabord&eacute;e par cette polarisation des esprits et des discours, ne laissant d&rsquo;autre voie pour la contradiction politique que la violence. Depuis cette rupture, pour les oligarchies repli&eacute;es dans leurs privil&egrave;ges, il fallait r&eacute;primer par la violence &eacute;tatique ou para&eacute;tatique tout soup&ccedil;on de m&eacute;contentement social qui &eacute;tait synonyme, selon leurs perspectives, de r&eacute;volution sociale et d&rsquo;anarchie. &Agrave; l&rsquo;oppos&eacute;, face &agrave; cette r&eacute;pression et ce cloisonnement politique, de nombreux militants de gauche prirent le chemin de la r&eacute;bellion insurrectionnelle et form&egrave;rent de nombreuses gu&eacute;rillas &agrave; partir des ann&eacute;es 1960. En d&eacute;finitive, &agrave; partir de l&rsquo;&eacute;chec de la voie d&eacute;mocratique s&rsquo;installait en Colombie une dialectique n&eacute;gative, comprise au sens d&rsquo;Ardono<a href="#_edn23" name="_ednref23" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxiii]</span></span></span></span></span></span></span></a>, c&rsquo;est-&agrave;-dire comme un antagonisme sans possibilit&eacute;s de d&eacute;passement, qui ne se r&eacute;sout jamais positivement dans une synth&egrave;se sup&eacute;rieure pacifique et int&eacute;gratrice. </span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Au contraire, en renfor&ccedil;ant la tension et l&rsquo;affrontement permanent contre cet ennemi d&eacute;sign&eacute;, se d&eacute;veloppa la n&eacute;gation progressive de l&rsquo;alt&eacute;rit&eacute; politique en Colombie, c&rsquo;est-&agrave;-dire l&rsquo;effacement des alternatives politiques. Cette haine des &eacute;lites traditionnelles vers les revendications sociales et politiques a emp&ecirc;ch&eacute; les d&eacute;bats d&eacute;mocratiques et constructifs, cristallisant un foss&eacute; rempli de haine, de frustration et de ranc&oelig;ur. Cette polarisation radicale allait entra&icirc;ner des cons&eacute;quences n&eacute;fastes pour l&rsquo;histoire colombienne dans la seconde partie du XX<sup>e </sup>si&egrave;cle, en faisant de la Colombie l&rsquo;un des pays les plus violents du monde. </span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">C&rsquo;est pourquoi, en diabolisant l&rsquo;ennemi communiste qui, par amalgame, englobait aussi les courants progressistes et socialistes, on rendit possible son exclusion, voire la justification de son an&eacute;antissement. Alors, apr&egrave;s avoir signal&eacute; cet ennemi jur&eacute;, les &eacute;lites pouvaient mat&eacute;rialiser ce bannissement par des politiques publiques excluantes et r&eacute;pressives, les justifiant par la n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;extirper et de vaincre cet adversaire dangereux. De cette mani&egrave;re, se d&eacute;veloppait une dialectique ami-ennemi, pour reprendre les termes de Carl Schmitt, structurant les politiques publiques et institutionnelles autour de la lutte contre les ennemis internes (Schmitt, 2009). En cons&eacute;quence, l&rsquo;objectif de gouverner par la terreur devenait une n&eacute;cessit&eacute;, et durant la seconde moiti&eacute; du XX<sup>e</sup> si&egrave;cle, il fut possible de percevoir une strat&eacute;gie globale de l&rsquo;&Eacute;tat pour an&eacute;antir les groupes d&rsquo;opposition, arm&eacute;s ou non. </span></span></p> <h2 style="margin-top: 24px; margin-bottom: 5px;"><span style="font-size:20pt"><span style="line-height:107%"><span style="break-after:avoid"><span aptos="" display="" style="font-family:"><span style="color:#0f4761"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">IV.De la marginalisation &agrave; l&rsquo;&eacute;radication des gauches colombiennes.</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></h2> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">La d&eacute;signation de l&rsquo;ennemi communiste comme menace principale s&rsquo;accompagnait d&rsquo;une essentialisation des oppositions et d&rsquo;une marginalisation des gauches colombiennes qui furent progressivement exclues du champ politique, leur fermant les canaux d&eacute;mocratiques. Plus pr&eacute;cis&eacute;ment, ce processus s&rsquo;est d&eacute;roul&eacute; en deux grandes phases&nbsp;: une premi&egrave;re &eacute;tape de marginalisation et d&rsquo;exclusion du champ politique qui se d&eacute;roula des ann&eacute;es 1930 jusqu&rsquo;au d&eacute;but des ann&eacute;es 1980 ; puis un second cycle d&rsquo;an&eacute;antissement des opposants de gauche, marqu&eacute; par l&rsquo;usage du terrorisme d&rsquo;&Eacute;tat et des groupes paramilitaires.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">C&rsquo;est pourquoi il est important de mentionner que l&rsquo;assaut contre la menace &laquo;&nbsp;rouge&nbsp;&raquo; ne se borna pas seulement &agrave; des d&eacute;clamations discursives. De mani&egrave;re concr&egrave;te, il se mat&eacute;rialisa dans de nombreuses lois et d&eacute;crets qui, au fur et &agrave; mesure, sous couvert de lutte contre le communisme, tentaient de limiter ou d&rsquo;exclure de la vie politique les organisations &laquo;&nbsp;suspectes&nbsp;&raquo;.&nbsp; </span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Dans les faits, d&egrave;s ao&ucirc;t&nbsp;1942, Laureano G&oacute;mez, devant le S&eacute;nat, pr&eacute;sentait un projet de loi pour interdire la personnalit&eacute; juridique aux loges ma&ccedil;onniques consid&eacute;r&eacute;es comme complices des communistes et des juifs<a href="#_edn24" name="_ednref24" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxiv]</span></span></span></span></span></span></span></a>. De m&ecirc;me, dans les ann&eacute;es 1940, commen&ccedil;ait une guerre contre le syndicalisme politique qui &eacute;tait accus&eacute; d&rsquo;&ecirc;tre infiltr&eacute; par les id&eacute;es socialistes&nbsp;et auquel on reprochait son soutien ind&eacute;fectible au r&eacute;formiste Lopez Pumarejo durant les ann&eacute;es 1930. C&rsquo;est pour cette raison que le d&eacute;cret 2513 de 1946 prohibait plusieurs conf&eacute;d&eacute;rations du travail<a href="#_edn25" name="_ednref25" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxv]</span></span></span></span></span></span></span></a>. Plus explicitement encore, le 7&nbsp;septembre&nbsp;1955, fut officiellement approuv&eacute;e l&rsquo;interdiction du parti communiste colombien (Martz, 1969). Post&eacute;rieurement, le Front National qui s&rsquo;emparait du pouvoir en 1958, poursuivit la fermeture politique, en modifiant la Constitution lors du pl&eacute;biscite de 1957, qui fit exclure constitutionnellement toute opposition, quelle qu&rsquo;elle soit. Effectivement, la cr&eacute;ation du Front National en 1958, entre les deux partis historiques, consacra la r&eacute;partition bipartite du pouvoir et des postes administratifs, s&rsquo;accordant sur <span style="color:black">une candidature commune pour les quatre &eacute;lections pr&eacute;sidentielles&nbsp;suivantes</span><a href="#_edn26" name="_ednref26" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">[xxvi]</span></span></span></span></span></span></span></span></span></a><span style="color:black">.</span><i> </i>Par cons&eacute;quent, cet accord effa&ccedil;a les grandes diff&eacute;rences id&eacute;ologiques entre les deux grands partis dominants depuis l&rsquo;ind&eacute;pendance au d&eacute;but du XIX<sup>e</sup> si&egrave;cle, provoquant une uniformisation antid&eacute;mocratique&nbsp;en rejetant du champ politique et institutionnel toutes les oppositions, qui se voyaient contraintes de chercher d&rsquo;autres solutions pour exister politiquement, comme la voie insurrectionnelle. </span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Pendant un temps, l&rsquo;exclusion fut suffisante et la violence fut circonscrite aux montagnes et aux zones rurales colombiennes, &agrave; savoir loin des grandes m&eacute;tropoles, dans ce que le conservateur Alvaro G&oacute;mez d&eacute;finissait comme &laquo;&nbsp;les r&eacute;publiques ind&eacute;pendantes&nbsp;&raquo;<a href="#_edn27" name="_ednref27" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxvii]</span></span></span></span></span></span></span></a>. En revanche, au d&eacute;but des ann&eacute;es 1980, voulant la paix et l&eacute;galiser leurs situations, les diff&eacute;rents courants de gauche se r&eacute;implant&egrave;rent dans les grandes villes, retentant la voie d&eacute;mocratique, avec un certain succ&egrave;s. Sans surprise, ce retour prometteur des gauches r&eacute;activa et justifia un durcissement des politiques r&eacute;pressives. De nombreux politiciens et militants de gauche furent assassin&eacute;s ou durent s&rsquo;exiler. Cette violence brutale contre les hommes politiques de gauche ou progressistes s&rsquo;amplifia avec l&rsquo;apparition de groupes meurtriers comme les cartels de narcotrafiquants et la multiplication de groupes paramilitaires &agrave; partir des ann&eacute;es 1980.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><span style="color:black">&nbsp;En d&eacute;finitive, &agrave; partir des ann&eacute;es 1980, face au d&eacute;veloppement du pluralisme et &agrave; l&rsquo;apparition de forces politiques d&rsquo;opposition diff&eacute;rentes du bipartisme traditionnel, l&rsquo;assassinat politique</span>, la torture et les enl&egrave;vements devinrent des moyens l&eacute;gitimes de l&rsquo;action politique. <span style="color:#222222">Donc, </span>afin d&rsquo;&eacute;viter les r&eacute;formes sociales et les turbulences populaires, l&rsquo;&Eacute;tat colombien eut recours aux instruments du terrorisme d&rsquo;&Eacute;tat, consid&eacute;r&eacute; comme l&eacute;gitime, car justifi&eacute; dans ce contexte de polarisation mondiale. </span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">De sorte que, durant la seconde moiti&eacute; du XX<sup>e</sup> si&egrave;cle, se mit en place une strat&eacute;gie globale de l&rsquo;&Eacute;tat pour an&eacute;antir les groupes d&rsquo;opposition. Plus pr&eacute;cis&eacute;ment, &agrave; partir de 1980, les opposants furent pers&eacute;cut&eacute;s, voire extermin&eacute;s. En effet, on parle d&rsquo;extermination, car un parti historique d&rsquo;opposition, l&rsquo;Union Patriotique (UP)<a href="#_edn28" name="_ednref28" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxviii]</span></span></span></span></span></span></span></a>, a &eacute;t&eacute; victime d&rsquo;une campagne sanglante de pers&eacute;cution et d&rsquo;assassinat syst&eacute;matique, certains &eacute;voquent m&ecirc;me un &laquo; g&eacute;nocide avec mobiles politiques<a href="#_edn29" name="_ednref29" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxix]</span></span></span></span></span></span></span></a>&nbsp;&raquo;, ce qu&rsquo;a confirm&eacute; quelques ann&eacute;es plus tard la justice internationale. En effet, le 30&nbsp;janvier&nbsp;2023, apr&egrave;s trente ans d&rsquo;attente, la Cour interam&eacute;ricaine des droits de l&rsquo;homme (CIDH) s&rsquo;est prononc&eacute;e en faveur des victimes de l&rsquo;extermination de cette organisation politique, consid&eacute;rant que l&rsquo;Etat colombien avait bien &eacute;t&eacute; responsable de graves violations des droits de l&rsquo;homme, commises contre plus de six mille victimes<a href="#_edn30" name="_ednref30" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxx]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="color:black">.</span></span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><span style="color:black">Sans surprise, entre 1980 et 2010, la Colombie connut sa p&eacute;riode de violence la plus sanglante et qui lui avait valu la r&eacute;putation mondiale d&rsquo;un des pays les plus violents au monde. Trente ann&eacute;es obscures qui cristallis&egrave;rent cette haine politique, cette dialectique n&eacute;gative entre forces qui pr&ocirc;naient le changement et forces traditionnelles, saturant le pays de massacres, d&rsquo;assassinats politiques, de disparitions forc&eacute;es et de fosses communes. Bien que depuis &laquo;<i>la Violencia</i></span>&thinsp;<span style="color:black">&raquo;, </span>la Colombie ait toujours souffert des massacres collectifs et d&rsquo;assassinats politiques, la situation s&rsquo;aggrava dans ce contexte sanglant des ann&eacute;es 1980 et 1990. <span style="background:white"><span style="color:#111111">Aussi, il n&rsquo;est pas &eacute;tonnant que, durant cette p&eacute;riode, la Colombie ait souvent &eacute;t&eacute; condamn&eacute;e par </span></span>la Cour interam&eacute;ricaine des droits de l&rsquo;homme pour sa responsabilit&eacute; dans la violation du droit international&nbsp;: soit directement par l&rsquo;interm&eacute;diaire des forces arm&eacute;es ou indirectement en raison de sa complaisance et complicit&eacute; avec les paramilitaires<a href="#_edn31" name="_ednref31" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxxi]</span></span></span></span></span></span></span></a>. Il faut dire que, durant ces ann&eacute;es sanglantes, les massacres collectifs s&rsquo;accompagn&egrave;rent d&rsquo;assassinats politiques &agrave; tel point que, rien qu&rsquo;entre les ann&eacute;es 1980 et le milieu des ann&eacute;es 1990, le terrorisme d&rsquo;&Eacute;tat avait fait dispara&icirc;tre quelque 25&thinsp;000 personnalit&eacute;s progressistes et membres de la gauche<a href="#_edn32" name="_ednref32" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxxii]</span></span></span></span></span></span></span></a>. De plus, durant cette p&eacute;riode obscure, plusieurs candidats pr&eacute;sidentiels repr&eacute;sentants des gauches d&eacute;mocratiques avaient &eacute;t&eacute; assassin&eacute;s, faussant le r&eacute;sultat des &eacute;lections<a href="#_edn33" name="_ednref33" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxxiii]</span></span></span></span></span></span></span></a>. Une violence politique qui, rappelons-le, &eacute;tait encore une r&eacute;alit&eacute; r&eacute;cente, puisque lors de l&rsquo;&eacute;lection pr&eacute;sidentielle de 2018, le candidat de la gauche progressiste Gustavo Petro, qualifi&eacute; au deuxi&egrave;me tour, avait &eacute;t&eacute; victime d&rsquo;une tentative d&rsquo;attentat et ne devait son salut qu&rsquo;&agrave; la protection d&rsquo;une voiture blind&eacute;e.<span style="color:black"> De plus, </span>il convient de rappeler &eacute;galement que cette strat&eacute;gie du terrorisme d&rsquo;&Eacute;tat contre les mouvements de gauche va s&rsquo;&eacute;tendre au reste de la population, afin de terroriser et de neutraliser le terrain fertile du m&eacute;contentement social. </span></span></p> <h1 style="text-align:justify; margin-top:24px; margin-bottom:5px"><span style="font-size:20pt"><span style="line-height:107%"><span style="break-after:avoid"><span aptos="" display="" style="font-family:"><span style="color:#0f4761"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">V.L&rsquo;&eacute;pouvantail &laquo;&nbsp;rouge&nbsp;&raquo;, un pr&eacute;texte pour justifier le terrorisme d&rsquo;&Eacute;tat en Colombie.</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></h1> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><span style="color:black">Un contexte international de radicalisation politique a permis l&rsquo;imposition de l&rsquo;ennemi communiste comme principale menace nationale et continentale. Au fil du temps, cette hantise s&rsquo;est intensifi&eacute;e, en raison d&rsquo;&eacute;v&eacute;nements de premier plan, comme la R&eacute;volution cubaine et l&rsquo;implantation de la doctrine de la s&eacute;curit&eacute; nationale, qui ont accentu&eacute; les antagonismes de la Guerre froide. Dans cet ordre id&eacute;es, au cours des ann&eacute;es 1960, dans le cadre continental de l&rsquo;endiguement du communisme, se sont multipli&eacute;s les accords de d&eacute;fense entre la Colombie et les &Eacute;tats-Unis, comme le plan Lazo en 1932</span><a href="#_edn34" name="_ednref34" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">[xxxiv]</span></span></span></span></span></span></span></span></span></a><span style="color:black"> qui renfor&ccedil;a la capacit&eacute; r&eacute;pressive de l&rsquo;Etat colombien&nbsp;par des progr&egrave;s militaires, un soutien logistique et une formation de milices civiles arm&eacute;es. &Agrave; cette fin, des g&eacute;n&eacute;raux am&eacute;ricains ont &eacute;t&eacute; envoy&eacute;s en Colombie, comme le v&eacute;t&eacute;ran William Yarborough, qui avait &eacute;t&eacute; missionn&eacute; pour former les forces arm&eacute;es colombiennes &agrave; la lutte contre-insurrectionnelle, favorisant ainsi l&rsquo;&eacute;closion d&rsquo;embryons paramilitaires</span><a href="#_edn35" name="_ednref35" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">[xxxv]</span></span></span></span></span></span></span></span></span></a><span style="color:black">.</span> D&rsquo;ailleurs, sur ce point, en 2001, l&rsquo;ONG Human Rights divulguait un rapport pol&eacute;mique nomm&eacute; &laquo; Sixi&egrave;me division<a href="#_edn36" name="_ednref36" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxxvi]</span></span></span></span></span></span></span></a>&nbsp;&raquo;, qui faisait r&eacute;f&eacute;rence &agrave; la connivence et &agrave; la complicit&eacute; entre l&rsquo;arm&eacute;e colombienne et les groupes paramilitaires et &nbsp;recommandait aux &Eacute;tats-Unis de prendre davantage de pr&eacute;cautions et de mesures de contr&ocirc;le sur les aides financi&egrave;res et militaires accord&eacute;es &agrave; l&rsquo;&Eacute;tat colombien, souvent utilis&eacute;es pour aider ou collaborer avec les groupes paramilitaires responsables de la violation des droits de l&rsquo;homme. </span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><span style="color:black">C&rsquo;est donc par ce biais, afin d&rsquo;&eacute;viter les r&eacute;formes sociales et les turbulences populaires, que surgissaient les piliers du terrorisme d&rsquo;&Eacute;tat comme instrument l&eacute;gitime de l&rsquo;action politique, pr&eacute;textant des luttes contre des ennemis int&eacute;rieurs communistes et des narcotrafiquants. Ainsi, all&eacute;guant l&rsquo;urgence du &laquo;&nbsp;p&eacute;ril rouge&nbsp;&raquo;, les autorit&eacute;s colombiennes justifiaient toutes les mesures r&eacute;pressives, excluantes et violentes, rendant possible l&rsquo;av&egrave;nement d&rsquo;un &Eacute;tat criminel qui, par la suite, n&rsquo;h&eacute;sita pas &agrave; assassiner ses opposants. V&eacute;ritable terrorisme d&rsquo;&Eacute;tat, la &laquo; sale guerre &raquo; qu&rsquo;il mena reposait sur trois piliers fondamentaux : les op&eacute;rations cach&eacute;es ou clandestines des forces militaires, la mise en place de groupes paramilitaires et une institutionnalisation de la terreur par des lois et des d&eacute;crets. </span></span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">En cons&eacute;quence, on peut retracer durant la seconde moiti&eacute; du XX<sup>e</sup> si&egrave;cle un processus de rationalisation institutionnelle de la terreur &eacute;tatique. Dans ce sens, pour renforcer l&rsquo;action r&eacute;pressive en lui donnant une dimension l&eacute;gale, a &eacute;t&eacute; normalis&eacute; l&rsquo;usage permanent des &eacute;tats d&rsquo;exception, alors qu&rsquo;en principe ils ne devaient &ecirc;tre d&eacute;clar&eacute;s qu&rsquo;exceptionnellement. C&rsquo;est alors dans le cadre de ces &eacute;tats d&rsquo;exception, que fut &eacute;labor&eacute; un cadre juridique &ndash; d&eacute;crets, r&egrave;glements, d&eacute;cisions juridiques, doctrines des forces arm&eacute;es &ndash; qui r&eacute;glementait la violence &eacute;tatique. Un exemple flagrant de cette institutionnalisation de la terreur fut la gen&egrave;se de la cr&eacute;ation des groupes paramilitaires qui, en toute l&eacute;galit&eacute;, sous pr&eacute;texte de lutter contre les gu&eacute;rillas, furent implant&eacute;s par des d&eacute;crets datant du d&eacute;but des ann&eacute;es 1960. Concr&egrave;tement, le d&eacute;cret 3398 de 1965 permit, au nom de la d&eacute;fense nationale, d&rsquo;armer des civils,<span style="color:black"> avant que la loi 48 de 1968 ne p&eacute;rennise cette pratique. </span></span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><span style="color:black">En d&eacute;finitive, ce r&eacute;flexe de justifier des actions r&eacute;pressives au nom de la lutte contre l&rsquo;ennemi int&eacute;rieur va persister jusqu&rsquo;&agrave; la premi&egrave;re d&eacute;cennie de l&rsquo;an deux mille. Ainsi, le programme politique et s&eacute;curitaire d&eacute;nomm&eacute; la &laquo; S&eacute;curit&eacute; d&eacute;mocratique &raquo; de l&rsquo;ex-pr&eacute;sident Alvaro Uribe (2002-2008), va adapter en Colombie l&rsquo;esprit de la doctrine de la s&eacute;curit&eacute; nationale continentale et de l&rsquo;ennemi int&eacute;rieur. En effet, sous couvert de combattre les FARC et les gu&eacute;rillas, la &laquo;&nbsp;S&eacute;curit&eacute; d&eacute;mocratique&nbsp;&raquo; va l&eacute;gitimer une terreur d&rsquo;&Eacute;tat contre l&rsquo;ensemble de la soci&eacute;t&eacute; civile. </span></span></span></p> <h2 style="margin-top: 24px; margin-bottom: 5px;"><span style="font-size:20pt"><span style="line-height:107%"><span style="break-after:avoid"><span aptos="" display="" style="font-family:"><span style="color:#0f4761"><span style="font-weight:normal"><span aptos="" class="Titre1Car" display="" style="font-family:"><span style="color:#0f4761"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">Conclusion. </span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></h2> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><span style="color:black">D&egrave;s les ann&eacute;es 1930, les &eacute;lites colombiennes ont commenc&eacute; &agrave; d&eacute;signer le &laquo;&nbsp;p&eacute;ril rouge&nbsp;&raquo; comme l&rsquo;ennemi principal. C&rsquo;est pourquoi les</span> &eacute;chos du &laquo; danger &raquo; communiste ont impr&eacute;gn&eacute; avec r&eacute;currence les discours et la presse de l&rsquo;&eacute;poque. En r&eacute;alit&eacute;, l&rsquo;&Eacute;tat colombien profita de cet alibi pour &eacute;radiquer toute alternative politique et revendication sociale, constamment amalgam&eacute;es avec les communistes, les groupes insurrectionnels et la r&eacute;volution cubaine. Ainsi, le pr&eacute;texte de la guerre contre l&rsquo;ennemi interne subversif et communiste cachait une volont&eacute; d&rsquo;an&eacute;antir les oppositions et toute contestation sociale, quelle qu&rsquo;elle soit. </span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Effectivement, le discours de l&rsquo;ordre contre l&rsquo;ennemi int&eacute;rieur s&rsquo;est av&eacute;r&eacute; un catalyseur politique efficace afin de l&eacute;gitimer les pratiques autoritaires et l&rsquo;institutionnalisation de la violence d&rsquo;&Eacute;tat. Ainsi, en Colombie, le terrorisme d&rsquo;&Eacute;tat s&rsquo;est accompagn&eacute; d&rsquo;un discours et d&rsquo;un cadre juridique et institutionnel qui le l&eacute;gitimaient, en diabolisant les alternatives et instrumentalisant la menace &laquo;&nbsp;rouge&nbsp;&raquo;. &Agrave; cette fin, les &eacute;lites traditionnelles colombiennes ont stigmatis&eacute; et emp&ecirc;ch&eacute; toute alternative politique, m&ecirc;me les plus mod&eacute;r&eacute;es.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify">&nbsp;</p> <h2 style="margin-top: 24px; margin-bottom: 5px;"><span style="font-size:20pt"><span style="line-height:107%"><span style="break-after:avoid"><span aptos="" display="" style="font-family:"><span style="color:#0f4761"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">BIBLIOGRAPHIE.</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></h2> <p class="MsoNoSpacing"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Abel, C. (1987). Pol&iacute;tica, Iglesia y Partidos en Colombia: 1886-1953. 2&ordf; ed. FAES. </span></span></p> <p class="MsoNoSpacing"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Adorno, T. (2005). Dial&eacute;ctica negativa, la jerga de la autenticidad. Editorial Akal.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">&Aacute;lzate Avenda&ntilde;o, G. (1984). Obras selectas: pensamiento pol&iacute;tico. Banco de la Rep&uacute;blica.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Calvo Ospina, H. (2008). Colombia, laboratorio de embrujos: democracia y terrorismo de Estado. Foca Ediciones.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Carbonell, A. (1981). Obras selectas. Colecci&oacute;n Pensadores Pol&iacute;ticos Colombianos, Imprenta Nacional.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Forero Benavides, A. (1953). Por la conciliaci&oacute;n nacional: un testimonio contra la barbarie pol&iacute;tica. Editorial los Andes.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Gandilhon, M. (2011). La guerre des paysans en Colombie, de l&rsquo;autod&eacute;fense agraire &agrave; la gu&eacute;rilla des FARC. Les nuits rouges.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><a name="_Hlk177244367">Gait&aacute;n Jorge, E. (1979). Obras selectas. C&aacute;mara de Representantes.</a></span></span></p> <p class="MsoNoSpacing"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">G&oacute;mez, L. (1981). Obras selectas. C&aacute;mara de Representantes.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Grajales Lopez, J. (2014). Le pouvoir des armes, le pouvoir de la loi : groupes paramilitaires et formation de l&rsquo;&Eacute;tat en Colombie. Institut d&rsquo;&eacute;tudes politiques, Science Po.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Hobsbawm, E. (2018). &iexcl;Viva la revolucion&thinsp;!. Madrid, Editorial cr&iacute;tica.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Hylton, F. (2008). Colombie les heures sombre. &Eacute;dition IMHO.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Larosa, M. et &nbsp;Mejia, G. (2013). Una historia concisa de Colombia (1810-2013). Universidad Javeriana.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Martz, J. (1969). Colombia un Estudio de Pol&iacute;tica Contempor&aacute;nea. Universidad Nacional.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing">&nbsp;</p> <p class="MsoNoSpacing"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Ram&iacute;rez Moreno, A. (1973). Dial&eacute;ctica anticomunista. Ediciones Tercer Mundo. </span></span></p> <p class="MsoNoSpacing"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">SCHMITT, C. (2009). <em><span aptos="" style="font-family:"><span style="font-style:normal">La notion de politique &ndash; Th&eacute;orie du partisan</span></span></em>. Champs classiques.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Wolf, M. (2005). La Colombie &eacute;cartel&eacute;e, le difficile chemin de la paix. Editions Khartalia.</span></span></p> <div>&nbsp; <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText">&nbsp;</p> </div> </div> <div>&nbsp; <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="edn1"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref1" name="_edn1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[i]</span></span></span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> Martin,R&nbsp;.(2005). Terreur et terrorisme. <i>Revue juridique de l&rsquo;Orient</i>, vol. 2, p.174.</span></span></span></p> </div> <div id="edn2"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref2" name="_edn2" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[ii]</span></span></span></span></span></span></a> <span class="cf01" segoe="" style="font-family:" ui=""><span arial="" style="font-family:">Depuis son ind&eacute;pendance en 1810, les rivalit&eacute;s entre les deux partis h&eacute;g&eacute;moniques, lib&eacute;raux et conservateurs, ont structur&eacute; l&rsquo;histoire de la Colombie depuis le XIX si&egrave;cle.</span></span></span></span></p> </div> <div id="edn3"> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><a href="#_ednref3" name="_edn3" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[iii]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"> (1937, 16 janvier). Mensaje a los obreros, Haz de fuego. <i>El Fascista</i>. p. 1.</span></span></span></span></p> </div> <div id="edn4"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref4" name="_edn4" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[iv]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"> (1936, 4 avril). Una equivocaci&oacute;n comunista. <i>El Siglo</i>, p. 1.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="edn5"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref5" name="_edn5" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[v]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"> &nbsp;G&oacute;mez, L. (1981). <i>Obras selectas. </i>C&aacute;mara de Representantes, p. 682.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="edn6"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref6" name="_edn6" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[vi]</span></span></span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> Naranjo Villegas, A. (1936, 20 novembre). General&iacute;simo Franco. <i>La Tradici&oacute;n</i>, Vol. 2.</span></span></span></p> </div> <div id="edn7"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref7" name="_edn7" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[vii]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"> V&aacute;zquez Carrizosa, A, (1939, 31 janvier). La <a name="_Hlk177244123">pendiente</a> liberal radical marxista. <i>El Siglo</i>. p. 4.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="edn8"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref8" name="_edn8" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[viii]</span></span></span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> Les quatre principaux mouvements insurrectionnels colombiens (FARC, ELN, EPL, M19) apparurent dans les ann&eacute;es 1960-1970.</span></span></span></p> </div> <div id="edn9"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref9" name="_edn9" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[ix]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"> (1938, 19 f&eacute;vrier). El comunismo es el enemigo m&aacute;s temible de Colombia. <i>El Obrero Cat&oacute;lico</i>. p. 5</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="edn10"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref10" name="_edn10" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[x]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"> (1939, 4 janvier). Tesis nacionalistas. <i>La Patria</i>. </span></span></span></span></span></p> </div> <div id="edn11"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref11" name="_edn11" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xi]</span></span></span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> Ram&iacute;rez Moreno, A. (1973). <i>Dial&eacute;ctica anticomunista</i>. Ediciones Tercer Mundo. </span></span></span></p> </div> <div id="edn12"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref12" name="_edn12" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xii]</span></span></span></span></span></span></span></a><span lang="es-419" style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"> (1944, 16 ao&ucirc;t), El enemigo: el comunismo. <i>El Obrero Cat&oacute;lico</i>. p. 9</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="edn13"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref13" name="_edn13" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xiii]</span></span></span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> Quincena LXXX, 15 de septiembre de 1936. En: Carbonell Abel. Obras selectas, op.cit., p. 238.</span></span></span></p> </div> <div id="edn14"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref14" name="_edn14" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xiv]</span></span></span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> &Aacute;lzate Avenda&ntilde;o, G. (1954, 5 mars). &nbsp;El frente anticomunista. </span><i><span arial="" style="font-family:">Diario de Colombia</span></i><span arial="" style="font-family:">.</span></span></span></p> </div> <div id="edn15"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref15" name="_edn15" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xv]</span></span></span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> Il venait de gagner avec marge les &eacute;lections l&eacute;gislatives et &eacute;tait le grand favori pour la pr&eacute;sidentielle.</span></span></span></p> </div> <div id="edn16"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref16" name="_edn16" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xvi]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"> Gait&aacute;n Jorge, E. (1979). <i>Obras selectas</i>. C&aacute;mara de Representantes. p. 138</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="edn17"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref17" name="_edn17" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xvii]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"> (1936, 14 f&eacute;vrier). Entre M&eacute;jico y Rusia. <i>El Siglo</i>, p. 2.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="edn18"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref18" name="_edn18" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xviii]</span></span></span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> Urdaneta Arbel&aacute;ez, R. (1948, 16 mai). Declaraciones sobre la situaci&oacute;n pol&iacute;tica y el asesinato de Jorge Eli&eacute;cer Gait&aacute;n, <i>El Espectador</i>. p. 1. </span></span></span></p> </div> <div id="edn19"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref19" name="_edn19" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xix]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"> Affrontement sanglant qui, entre 1948 et 1953, a provoqu&eacute; la mort de plus de trois cent mille colombiens.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="edn20"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref20" name="_edn20" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xx]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"> Villegas, A. (1936, 23 avril). &nbsp;El para&iacute;so de Lenin, <i>El Siglo</i>. p. 5.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="edn21"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref21" name="_edn21" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxi]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"> Urdaneta Arbel&aacute;ez, R. Discurso en el restaurante Temel en marzo de 1949. <i>El Siglo</i>. p. 3.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="edn22"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref22" name="_edn22" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxii]</span></span></span></span></span></span></span></a> <span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:">Marquez Gabriel, G.(1986, janvier). Chronique d&rsquo;une attaque annonc&eacute;e. </span></span><i><span lang="es-419" style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:">Le Monde diplomatique</span></span></i><span lang="es-419" style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:">. p 9.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="edn23"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref23" name="_edn23" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxiii]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"> Adorno, T. (2005). <i>Dial&eacute;ctica negativa, la jerga de la autenticidad</i>. Editorial Akal. 512 p.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="edn24"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref24" name="_edn24" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxiv]</span></span></span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> (1942, 19 ao&ucirc;t). Los grandes y verdaderos enemigos de la patria est&aacute;n adentro. <i>El Siglo</i>. p. 1.</span></span></span></p> </div> <div id="edn25"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref25" name="_edn25" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxv]</span></span></span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> &Aacute;lzate Avenda&ntilde;o, G. (1954, 28 avril). La libertad sindical. </span><i><span arial="" style="font-family:">Diario de Colombia</span></i><span arial="" style="font-family:">. p. 3.</span></span></span></p> </div> <div id="edn26"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref26" name="_edn26" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxvi]</span></span></span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> <span style="color:black">Gandilhon Michel.La guerre des Paysans en Colombie, de l&rsquo;autod&eacute;fense agraire a la gu&eacute;rilla des Farc. Edition les nuits rouges,a Mayenne 2011..pag 114.</span></span></span></span></p> </div> <div id="edn27"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref27" name="_edn27" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxvii]</span></span></span></span></span></span></a> <span arial="" style="font-family:"><span style="color:#222222">Au sein de l&rsquo;&Eacute;tat colombien, en r&eacute;f&eacute;rence aux seize zones sur lesquelles le gouvernement central n&rsquo;exer&ccedil;ait aucune souverainet&eacute; territoriale.</span></span></span></span></p> </div> <div id="edn28"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref28" name="_edn28" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxviii]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"> Parti cr&eacute;&eacute; en 1984 qui r&eacute;unissait divers courants de gauche, m&ecirc;me des gu&eacute;rilleros qui voulaient revenir &agrave; la vie civile. Apr&egrave;s des avanc&eacute;es d&eacute;mocratiques importantes lors d&rsquo;&eacute;lections, le parti fut victime d&rsquo;une v&eacute;ritable politique de pers&eacute;cution et d&rsquo;extermination.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="edn29"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref29" name="_edn29" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxix]</span></span></span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> Cepeda, I. et Gir&oacute;n Ortiz, C. (2005, mai). Comment des milliers de militants ont &eacute;t&eacute; liquid&eacute;s en Colombie. </span><i><span arial="" lang="es-419" style="font-family:">Le Monde diplomatique</span></i><span arial="" lang="es-419" style="font-family:">. p. 26.</span></span></span></p> </div> <div id="edn30"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref30" name="_edn30" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxx]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"> Corte Interamericana de Derechos Humanos (2023,30). Comunicado, caso Integrantes y Militantes de la Uni&oacute;n Patri&oacute;tica Vs. Colombia. </span></span></span></span></span></p> </div> <div id="edn31"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref31" name="_edn31" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxxi]</span></span></span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> On peut &eacute;voquer les cas suivants : Massacre Mapiripan vs Colombie (2005), Massacre de Puerto Bello vs Colombie (2006), le cas des 19 commer&ccedil;ants vs Colombie (2002), Massacre de Ituango vs Colombie (2006), Massacre La Rochela vs Colombie (2008), Massacre Santo Domingo Vs Colombie (2012) et d&rsquo;autres.</span></span></span></p> </div> <div id="edn32"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref32" name="_edn32" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxxii]</span></span></span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> Ospina Calvo, H.(2003, avril). Les paramilitaires au c&oelig;ur du terrorisme d&rsquo;&Eacute;tat colombien. <i>Le Monde diplomatique</i>. p. 10.</span></span></span></p> </div> <div id="edn33"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref33" name="_edn33" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxxiii]</span></span></span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> On peut citer Jaime Pardo Leal, candidat de l&rsquo;Union Patriotique assassin&eacute; le 21 octobre 1988. Quelques ann&eacute;es plus tard, un autre candidat pr&eacute;sidentiel issu du m&ecirc;me mouvement, Bernardo Jaramillo, est assassin&eacute; le 22 mars 1990. Luis Carlos Galan, repr&eacute;sentant d&rsquo;un lib&eacute;ralisme progressiste, est assassin&eacute; par les cartels et la classe politique le 18 ao&ucirc;t 1989. Le 26 avril 1990, l&rsquo;ex-gu&eacute;rillero du M 19 reconverti en candidat pr&eacute;sidentiel Carlos Pizarro et assassin&eacute;.</span></span></span></p> </div> <div id="edn34"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref34" name="_edn34" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxxiv]</span></span></span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> Plan Lazo (Latin America Security Operation). </span><span arial="" style="font-family:">Accord militaire avec les &Eacute;tats-Unis, qui a &eacute;t&eacute; mis en place &agrave; partir de 1962, dans le cadre de la&nbsp; strat&eacute;gie contre-insurrectionnelle en Colombie, sous le gouvernement de Guillermo Le&oacute;n Valencia et son ministre de la d&eacute;fense, le g&eacute;n&eacute;ral Alberto Ruiz Novoa.</span></span></span></p> </div> <div id="edn35"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref35" name="_edn35" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxxv]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"> (2009, 18 juin). Colombia para los americanos&raquo;. <i>El Espectador</i>. p. 2.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="edn36"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref36" name="_edn36" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span arial="" style="font-family:">[xxxvi]</span></span></span></span></span></span></span></a><span lang="es-419" style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:">Rapport 2001, Human Rights, Colombie. Sixi&egrave;me division&rsquo;&rsquo;. Disponible: http://pantheon.hrw.org/legacy/spanish/informes/2001/sexta_division1.html#eeuu</span></span></span></span></span></p> </div> </div>