<p><font face="Arial, sans-serif">La figure de la sorci&egrave;re, telle qu&rsquo;elle est per&ccedil;ue pr&eacute;sentement en Occident, est empreinte d&rsquo;une certaine dualit&eacute; que l&rsquo;on observe dans la fa&ccedil;on dont elle est accueillie par les individus qui lui sont ext&eacute;rieurs et en parall&egrave;le dans la fa&ccedil;on dont elle est utilis&eacute;e et revendiqu&eacute;e par des groupes de femmes s&rsquo;en saisissant pleinement. </font></p> <p><font face="Arial, sans-serif">Ce ph&eacute;nom&egrave;ne s&rsquo;explique par les deux arch&eacute;types que l&rsquo;on rencontre de la sorci&egrave;re&nbsp;: d&rsquo;une part la m&eacute;chante et vielle femme &agrave; &eacute;liminer pour le bien de tous et de l&rsquo;autre la femme libre, puissante, &eacute;rudit, d&eacute;tenant de multiples talents, qui fait le choix, ou non, de la bienveillance. </font></p> <p><font face="Arial, sans-serif">Mais alors comment ces deux mod&egrave;les pourtant oppos&eacute;s, peuvent coexister&nbsp;? </font></p> <p><font face="Arial, sans-serif">Ce sont deux malentendus ou m&eacute;compr&eacute;hensions historiques qui vont encrer cela dans l&rsquo;imaginaire de tout un chacun et les faire perdurer au point o&ugrave; cela va devenir &agrave; son paroxysme, pour certaines femmes, un v&eacute;ritable id&eacute;al &agrave; atteindre pour s&rsquo;&eacute;manciper &agrave; la fois des hommes et de la soci&eacute;t&eacute;. </font></p> <p>&nbsp;</p> <h2><font face="Arial, sans-serif">1. Les chasses aux sorci&egrave;res, une histoire de misogynie&nbsp;?</font></h2> <p><font face="Arial, sans-serif">L&rsquo;image diabolique de la sorci&egrave;re est tr&egrave;s largement h&eacute;rit&eacute;e de l&rsquo;&eacute;pisode des chasses aux sorci&egrave;res durant la renaissance. Mais elle vient plus pr&eacute;cis&eacute;ment du <i>Malleus Maleficarum</i> ou Le marteau des sorci&egrave;res en fran&ccedil;ais, le c&eacute;l&egrave;bre trait&eacute; de d&eacute;monologie et de lutte contre les sorci&egrave;res. </font></p> <p><font face="Arial, sans-serif">Mais avant son &eacute;dition et sa diffusion, la magie a eu un traitement particulier dans la loi et dans la soci&eacute;t&eacute; de l&#39;&eacute;poque, et cela, dans un objectif de d&eacute;magification du monde (ou de d&eacute;senchantement du monde, de l&rsquo;allemand <i>Entzauberung der welt</i>), comme l&rsquo;entendait Max Weber, &agrave; savoir un processus de rejet de tous les moyens magiques afin d&#39;atteindre le salut<a href="#sdfootnote1sym" name="sdfootnote1anc"><sup>1</sup></a>&nbsp;:</font></p> <ul> <li> <p><font face="Arial, sans-serif">La loi salique, IV-VI<sup>e</sup> si&egrave;cle&nbsp;: Aborde une m&eacute;fiance envers les mal&eacute;fices, les empoisonneurs, les enchantements.</font></p> </li> </ul> <ul> <li> <p><font face="Arial, sans-serif">Le canon <i>Episcopi</i>, X<sup>e</sup> ou X<sup>e</sup> si&egrave;cle&nbsp;: Parle de quelques femmes qui ont des illusions envoy&eacute;es par le Diable o&ugrave; elles chevauchent des animaux la nuit en compagnie de Diane, d&eacute;esse des pa&iuml;ens. </font></p> </li> <li> <p><font face="Arial, sans-serif">Constitution <i>Excommunicamus</i>, 1231&nbsp;: Le pape Gr&eacute;goire IX va cr&eacute;er l&rsquo;Inquisition pour lutter contre les h&eacute;r&eacute;sies.</font></p> </li> <li> <p><font face="Arial, sans-serif"><i>Vox in Rama</i>, 1233&nbsp;: Une bulle pontificale par Gr&eacute;goire IX o&ugrave; il affirme que les h&eacute;r&eacute;sies diaboliques existent. </font></p> </li> <li> <p><font face="Arial, sans-serif"><i>Super illius Specula</i>, 1326 ou 1327&nbsp;: Une bulle pontificale par Jean XXII o&ugrave; il assimile la sorcellerie &agrave; une h&eacute;r&eacute;sie.</font></p> </li> <li> <p><font face="Arial, sans-serif">Le manuel des Inquisiteurs, 1376&nbsp;: &Eacute;crit par le th&eacute;ologien Nicolas Eymerich.</font></p> </li> <li> <p><font face="Arial, sans-serif"><i>Fortalitium fidei</i>, vers 1465&nbsp;: Est un expos&eacute; sur la foi chr&eacute;tienne en cinq tomes de Alonso de Espina. Le cinqui&egrave;me aborde la lutte contre les d&eacute;mons, c&rsquo;est le premier livre parlant de la sorcellerie. </font></p> </li> <li> <p><font face="Arial, sans-serif"><i>Formicarius,</i> 1475&nbsp;: &Eacute;crit par Johannes Nider, deuxi&egrave;me livre abordant la sorcellerie, la sorci&egrave;re est d&eacute;crite comme peu &eacute;duqu&eacute;e. </font></p> </li> <li> <p><font face="Arial, sans-serif"><i>Summis desirantes affectibus, </i>1484&nbsp;: Une bulle pontificale par Innocent VIII reconnaissant officiellement l&rsquo;existence des sorciers et des sorci&egrave;res. </font></p> </li> <li> <p><font face="Arial, sans-serif"><i>Malleus Maleficarum, </i>1486 ou 1487&nbsp;: &Eacute;crit par Henri Institoris et Jacques Sprenger, trait&eacute; de d&eacute;monologie et de lutte contre les sorci&egrave;res qui aura un certain succ&egrave;s malgr&eacute; sa condamnation par l&rsquo;&Eacute;glise catholique d&egrave;s 1490. </font></p> </li> </ul> <p><font face="Arial, sans-serif">Ainsi, la mise en vigueur des lois et l&#39;acceptation commune de ce qu&#39;&eacute;tait la sorcellerie et les sorci&egrave;res s&rsquo;est renforc&eacute;e au fur et &agrave; mesure des ann&eacute;es, passant de la simple &eacute;vocation de mal&eacute;fices &agrave; la cr&eacute;ation m&ecirc;me des termes. Au d&eacute;part, on parlera de la magie comme &eacute;tant un art, et de la sorcellerie comme d&rsquo;une volont&eacute; de contr&ocirc;ler les m&ecirc;mes forces sans ma&icirc;triser quoi que ce soit<a href="#sdfootnote2sym" name="sdfootnote2anc"><sup>2</sup></a>. Donc, au Moyen Age, la sorcellerie n&rsquo;est pas appr&eacute;ci&eacute;e mais reste tol&eacute;r&eacute;e et glissera graduellement dans le domaine de l&rsquo;h&eacute;r&eacute;sie.</font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font size="3">En r&eacute;alit&eacute; sous le christianisme, il y a deux types de sorcellerie&nbsp;: la sorcellerie simple qui se passe du diable (qu&rsquo;on peut traduire par <i>Sorcery</i> en anglais) et la sorcellerie diabolique (qu&rsquo;on peut traduire en anglais par <i>Witchcraft</i>)<a href="#sdfootnote3sym" name="sdfootnote3anc"><sup>3</sup></a>. Les chasses aux sorci&egrave;res vont &ecirc;tre un glissement de l&rsquo;une vers l&rsquo;autre, jusqu&rsquo;&agrave; l&rsquo;an&eacute;antissement de la premi&egrave;re. </font></font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font size="3">Le </font><font size="3"><i>Malleus Maleficarum</i></font><font size="3"> et les chasses aux sorci&egrave;res sont une sorte de pr&eacute;mices de la s&eacute;cularisation&nbsp;: </font><font color="#000000"><font size="3">Les chasses aux sorci&egrave;res sont rendues possibles car le syst&egrave;me juridique civil change, il se d&eacute;centralise et les juges locaux sont libres de faire r&eacute;gner la loi comme ils le souhaitent. L&agrave; o&ugrave; d&#39;ordinaire nous avons tendance &agrave; penser que l&rsquo;&Eacute;glise catholique est enti&egrave;rement responsable des actes des chasses, il se trouve que celle-ci &agrave; condamn&eacute; l&rsquo;ouvrage d&egrave;s 1490, ce sont les civils qui se sont charg&eacute;s de condamner les sorci&egrave;res.</font></font></font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font size="3">Ce que l&rsquo;on retiendra de l&rsquo;histoire c&rsquo;est que la sorci&egrave;re moderne est une invention de l&rsquo;esprit, qui des si&egrave;cles plus tard perdure, il n&rsquo;y a jamais eu de quelconques sorci&egrave;res, seulement des personnes accus&eacute;es de sorcellerie pour une multitude de raisons, qu&#39;il s&#39;agisse d&#39;homme ou de femme et peu importe l&rsquo;&acirc;ge. M&ecirc;me si ces derni&egrave;res restent tout de m&ecirc;me en surrepr&eacute;sentation, la majorit&eacute; &eacute;taient des femmes sans &eacute;ducation, n&rsquo;ayant pas la possibilit&eacute; de se d&eacute;fendre lors des proc&egrave;s, loin de l&rsquo;id&eacute;e de la femme savante et puissante repr&eacute;sentant un danger pour les hommes et la soci&eacute;t&eacute; patriarcale.</font></font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font size="3">Par cons&eacute;quence, la r&eacute;alit&eacute; historique n&rsquo;est pas identique &agrave; celle fantasm&eacute;e par les femmes s&rsquo;identifiant &agrave; la figure de la sorci&egrave;re et surtout s&rsquo;estimant comme &eacute;tant des h&eacute;riti&egrave;res de toutes les femmes, de toutes les sorci&egrave;res injustement br&ucirc;l&eacute;es pour leurs dons. Car si les femmes ont &eacute;t&eacute; prises pour cible c&rsquo;&eacute;tait notamment dans un temps d&rsquo;incertitude, de m&eacute;connaissance de nombreux sujets et o&ugrave; se trouver un ennemi commun &agrave; bl&acirc;mer pour tous les d&eacute;sastres (m&eacute;t&eacute;orologiques, les maladies, la faible esp&eacute;rance de vie des nouveaux n&eacute;s, les dangers des grossesses et des accouchements&hellip;) &eacute;tait plus simple. </font></font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font size="3">Cependant, le </font><font size="3"><i>Malleus Maleficarum</i></font><font size="3">, ce manuel en deux parties, une pour expliquer ce qu&rsquo;est une sorci&egrave;re et la seconde pour d&eacute;tailler le d&eacute;roul&eacute;e d&rsquo;un proc&egrave;s, reste un ouvrage profond&eacute;ment misogyne, et sera donc &agrave; l&rsquo;origine de l&rsquo;image de la sorci&egrave;re diabolique, persistant encore au XXI</font><sup><font size="3">e</font></sup><font size="3"> si&egrave;cle, que l&#39;on peut fr&eacute;quemment retrouver dans les contes pour enfant sous l&#39;image d&#39;une vieille femme dangereuse. Il expliquera </font>qu&rsquo;&laquo;&nbsp;il n&#39;y a rien d&#39;&eacute;tonnant &agrave; ce que parmi les sorciers il y ait plus de femmes que d&#39;hommes. Et en cons&eacute;quence on appelle cette h&eacute;r&eacute;sie non des &laquo; sorciers &raquo; mais des &laquo; sorci&egrave;res &raquo;, car le nom se prend du plus important. B&eacute;ni soit le Tr&egrave;s-Haut qui jusqu&#39;&agrave; pr&eacute;sent pr&eacute;serve le sexe m&acirc;le d&#39;un pareil fl&eacute;au &raquo;<a href="#sdfootnote4sym" name="sdfootnote4anc"><sup>4</sup></a>. Avec cet extrait, la haine pour les femmes &agrave; cette p&eacute;riode para&icirc;t ind&eacute;niable, et c&rsquo;est aussi cela qui va motiver les sorci&egrave;res d&rsquo;aujourd&rsquo;hui &agrave; ne plus rester dans l&rsquo;ombre. Mais &eacute;galement motiver certains groupes &agrave; se saisir de cette figure afin de lutter contre les injustices, de s&#39;en saisir comme outil politique, comme un outil de revendication et de lib&eacute;ration de la condition f&eacute;minine. </font></p> <p>&nbsp;</p> <h3><font face="Arial, sans-serif">2. La sorci&egrave;re, une figure subversive&nbsp;?</font></h3> <p><font face="Arial, sans-serif">Presque cent ans apr&egrave;s la fin des chasses aux sorci&egrave;res, en 1862, l&#39;historien Jules Michelet va publier son ouvrage <i>La sorci&egrave;re</i> dans lequel il la romantise. Il en parle comme d&#39;une femme r&eacute;volt&eacute;e contre la soci&eacute;t&eacute; et contre l&rsquo;&Eacute;glise qui l&#39;opprime, pour lui, il s&#39;agit d&#39;une jeune femme libre, rebelle, elle est la m&egrave;re de la science moderne. Il va la situer dans un Moyen Age obscur domin&eacute; par Satan. Or, comme abord&eacute; plus t&ocirc;t, il s&#39;agissait pour la majorit&eacute; de vieilles femmes, mal &eacute;duqu&eacute;s voire pas du tout qui ne savaient et ne pouvaient se d&eacute;fendre correctement durant leurs proc&egrave;s et qui finissaient par avouer sous la torture. </font></p> <p><font face="Arial, sans-serif">Ses erreurs, malgr&eacute; leurs d&eacute;n&eacute;gations de la part de nombreux historiens, auront nourrit l&#39;imaginaire positif de la sorci&egrave;re et vont continuer &agrave; le faire, tout comme le <i>Malleus Maleficarum</i> continue &agrave; le faire quand il est question du c&ocirc;t&eacute; n&eacute;gatif. </font></p> <p><font face="Arial, sans-serif">Cette &eacute;volution raisonne comme une d&eacute;rivation du mythe. Ici, le mythe de la sorci&egrave;re est r&eacute;investi par un autre sch&eacute;ma narratif, nous passons de l&#39;&eacute;crire masculine pendant les chasses &agrave; l&#39;&eacute;criture de Michelet, plus f&eacute;minine, et donc, elle va &ecirc;tre tr&egrave;s largement r&eacute;utilis&eacute;e et amplifi&eacute;e dans le f&eacute;minisme des ann&eacute;es soixante, car plus s&eacute;duisante que la r&eacute;alit&eacute; historique.</font></p> <p><font face="Arial, sans-serif">Cette transformation du mythe raisonne comme une r&eacute;animation herm&eacute;neutique, il y a un nouveau contexte de r&eacute;ception, la r&eacute;ception f&eacute;ministe qui suit l&#39;&eacute;mancipation de la femme dans la soci&eacute;t&eacute;. Il y a un engagement actif autour de la repr&eacute;sentation de la sorci&egrave;re. C&#39;est une herm&eacute;neutique symbolique qui vise &agrave; amplifier le mythe, o&ugrave; l&#39;on va &laquo; [&hellip;] reconstituer, par l&#39;acte de lecture, les sens d&eacute;nivel&eacute;s <font color="#000000"><font size="3">et cach&eacute;s d&#39;un texte, leur multiplicit&eacute; et leur richesse, pour les actualiser en diff&eacute;rents champs et moments de l&#39;exp&eacute;rience humaine&nbsp;&raquo;<a href="#sdfootnote5sym" name="sdfootnote5anc"><sup>5</sup></a>.</font></font></font></p> <p><br /> <font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">En ce sens, plusieurs mouvements r&eacute;cup&eacute;rant la figure de la sorci&egrave;re, &agrave; travers des slogans, des actions et des accoutrements qui lui sont propre vont voir le jour. </font></font></font></p> <p><font color="#000000"><font face="Arial, sans-serif"><font size="3">En 1968, &agrave; New York, un collectif cr&eacute;e par environ treize activistes f&eacute;ministes va voir le jour, c</font></font></font><font face="Arial, sans-serif">&#39;est le &laquo;&nbsp;</font><font color="#000000"><font face="Arial, sans-serif"><font size="3"><i>Women&#39;s International Conspiracy from Hell</i></font></font></font><font color="#000000"><font face="Arial, sans-serif"><font size="3">&nbsp;&raquo; (</font></font></font><font color="#000000"><font face="Arial, sans-serif"><font size="3"><i>W.I.T.C.H</i></font></font></font><font color="#000000"><font face="Arial, sans-serif"><font size="3">, ou la Conspiration terroriste internationale des femmes venues de l&#39;enfer), il s&#39;agira du groupe ayant le plus marqu&eacute; l&#39;histoire. Leur lutte se dirige au d&eacute;part plus vers la domination des riches sur les pauvres que celles qui hommes sur les femmes, estimant alors que le capitalisme et les grandes entreprises am&eacute;ricaines sont la v&eacute;ritable source des probl&egrave;mes, les v&eacute;ritables ennemies des femmes. Leur premi&egrave;re action se d&eacute;roule le jour d&#39;Halloween, le 31 octobre 1968, o&ugrave; elles seront v&ecirc;tues de noir avec des chapeaux pointus, des capes et des balais, contre</font></font></font><font color="#000000"><font face="Arial, sans-serif"><font size="3"><i> Wall Street</i></font></font></font><font color="#000000"><font face="Arial, sans-serif"><font size="3">, la Bourse de New York. Les activistes sont venues avec une t&ecirc;te de cochon en papier m&acirc;ch&eacute; dans une assiette dor&eacute;e et leurs balais et ont entour&eacute; la statue de George Washington se trouvant sur les escaliers du</font></font></font><font color="#000000"><font face="Arial, sans-serif"><font size="3"><i> Federal Hall National Memorial</i></font></font></font><font color="#000000"><font face="Arial, sans-serif"><font size="3"> &agrave; New York. Elles ont ensuite lanc&eacute; un sort dans l&#39;optique de rendre l&#39;argent &agrave; la population.</font></font></font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">Quelques mois plus tard, en f&eacute;vrier 1969, le lendemain de la Saint-Valentin, le collectif s&#39;est de nouveau r&eacute;uni pour lutter contre l&#39;institution du mariage, qu&#39;elles trouvent d&eacute;shumanisante, lors d&#39;un salon du mariage au </font></font><font color="#000000"><font size="3"><i>Madison Square Garden</i></font></font><font color="#000000"><font size="3">. </font></font></font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">Par la suite, plusieurs actions, de groupes diff&eacute;rents ont vu le jour, luttant contre la f&ecirc;te des m&egrave;res, contre l&#39;enfermement de femmes activistes au sein des </font></font><font color="#000000"><font size="3"><i>Black Panthers</i></font></font><font color="#000000"><font size="3">, contre la hausse des tarifs du m&eacute;tro de Chicago, plus r&eacute;cemment contre l&#39;investiture de Donald Trump &agrave; la pr&eacute;sidence des &Eacute;tats-Unis ou en faisant face &agrave; la haine raciale en participant aux mouvements </font></font><font color="#000000"><font size="3"><i>Black Lives Matter</i></font></font><font color="#000000"><font size="3">. Mais aussi en France, avec le </font></font><font color="#000000"><font size="3"><i>Witch bloc paname</i></font></font><font color="#000000"><font size="3"> qui manifeste contre la loi travail v&ecirc;tu de chapeau de sorci&egrave;re et de longues robes noires ou se r&eacute;unissant contre la marche pour la vie clamant le droit &agrave; l&rsquo;interruption volontaire de grossesse. </font></font></font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">Encore aujourd&#39;hui, le c&eacute;l&egrave;bre slogan f&eacute;ministe &laquo;&nbsp;Nous sommes les petites filles des sorci&egrave;res que vous n&#39;avez pas r&eacute;ussi &agrave; br&ucirc;ler&nbsp;&raquo;, parle a &eacute;norm&eacute;ment de femmes dans la lutte f&eacute;ministe et raisonne comme une r&eacute;alit&eacute;. </font></font></font></p> <p><br /> <font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">De surcro&icirc;t, la figure de la sorci&egrave;re ne va pas seulement &ecirc;tre utilis&eacute;e &agrave; des fins politiques, elle est aussi une m&eacute;taphore pour l&#39;acceptation des caract&eacute;ristiques f&eacute;minines stigmatisantes, tels que les attributs propres &agrave; la vieillesse (les cheveux blancs, les rides, la m&eacute;nopause...), du non-d&eacute;sir de maternit&eacute;, du souhait de rester c&eacute;libataire... Caract&eacute;ristiques qui pour beaucoup s&#39;approchent de celles qui auraient amen&eacute; les femmes &agrave; &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;es comme des sorci&egrave;res &agrave; la renaissance. On assiste &agrave; une sorte d&#39;inversion du stigmate, ce qui auparavant devait &ecirc;tre tu peut d&eacute;sormais &ecirc;tre abord&eacute; avec fiert&eacute; en permettant de se pr&eacute;senter comme une sorci&egrave;re contemporaine. C&#39;est notamment ce que la journaliste Mona Chollet a tent&eacute; de d&eacute;monter dans son essai &agrave; succ&egrave;s </font></font><font color="#000000"><font size="3"><i>Sorci&egrave;res&nbsp;: La puissance invaincue des femmes</i></font></font><font color="#000000"><font size="3">, en faisant de la r&eacute;cup&eacute;ration de faits en partie erron&eacute;s, elle permet &agrave; beaucoup de femmes de s&#39;accepter et de s&#39;identifier &agrave; une figure forte. </font></font></font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">Par cons&eacute;quent, des femmes sont susceptibles de s&#39;identifier &agrave; la sorci&egrave;re soit par f&eacute;minisme, soit par forte conviction d&#39;en &ecirc;tre une et par ce processus, celles-ci vont &eacute;ventuellement se mettre &agrave; pratiquer la sorcellerie. </font></font></font></p> <h4><br /> <font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">3. La sorcellerie, un nouveau mode de religiosit&eacute;</font></font></font><br /> &nbsp;</h4> <p><font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">Largement rendu possible par Jules Michelet, cette haine de la femme, fantasm&eacute;e ou non, conduit les sorci&egrave;res contemporaines &agrave; se retrancher dans une religiosit&eacute; alternative, ayant pour mod&egrave;le principal la sorcellerie. Cela va se d&eacute;ployer dans diff&eacute;rentes pratiques &eacute;sot&eacute;riques plus ou moins grand public et qu&#39;il est possible de retrouver dans le commerce&nbsp;: le tarot, le pendule, les oracles, le ouija, les bougies, les d&eacute;s de divination... </font></font></font></p> <p><font color="#000000"><font face="Arial, sans-serif"><font size="3">Mais ce n&#39;est pas seulement cela, la sorcellerie peut se traduire par des pratiques moins explicites, car pour beaucoup, elle se reposerait sur les intentions que l&#39;on met dans ce que nous faisons. Alors, pour certaines femmes n&#39;ayant pas le temps de se consacrer pleinement &agrave; la sorcellerie, mettre des intentions magiques sur des actes du quotidien constitue une premi&egrave;re approche. Si bien, que faire des t&acirc;ches m&eacute;nag&egrave;res, ranger son lieu de vie, prendre une douche, boire un caf&eacute; ou un th&eacute;, arroser ses plantes... peut int&eacute;gralement faire partie de sa pratique magique, puisque l&#39;intention que l&#39;on place dans son geste est essentielle. Jeanne Favret-Saada, estime dans son ouvrage </font></font></font><font color="#000000"><font face="Arial, sans-serif"><font size="3"><i>Corps pour corps<a href="#sdfootnote6sym" name="sdfootnote6anc"><sup>6</sup></a> </i></font></font></font><font color="#000000"><font face="Arial, sans-serif"><font size="3">que la parole est pouvoir dans la sorcellerie et non un savoir ou une information</font></font></font><font color="#000000"><font face="Arial, sans-serif"><font size="3"><i>.</i></font></font></font></p> <p><br /> <font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">Cependant, si ces pratiques peuvent &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;es comme de la sorcellerie, elles ne repr&eacute;sentent pas l&#39;int&eacute;gralit&eacute; de ce qui la compose, bien au contraire, si c&#39;est une version simplifi&eacute;e, pour de nombreuses femmes cela se rapproche d&#39;un art difficilement perceptible. &Ecirc;tre une sorci&egrave;re, c&#39;est avoir des dons, des dons de gu&eacute;rison, de m&eacute;diumnit&eacute;, de voyance ou de clairaudiance, puis se perfectionner avec de nouveaux outils, avec de nouvelles connaissances, gr&acirc;ce &agrave; des livres, des formations... </font></font></font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">De plus, les sorci&egrave;res vont venir d&eacute;velopper tout un syst&egrave;me de hi&eacute;rophanies dont certaines ayant pour but de sacraliser le corps f&eacute;minin et donc de mettre naturellement les hommes &agrave; distance, qui par le simple fait de parler de sorci&egrave;re au f&eacute;minin et non au masculin l&#39;&eacute;tait d&eacute;j&agrave;. Ceci va &ecirc;tre int&eacute;gralement r&eacute;cup&eacute;r&eacute; par le mouvement, dit du </font></font><font color="#000000"><font size="3"><i>f&eacute;minin sacr&eacute;</i></font></font><font color="#000000"><font size="3">, o&ugrave; l&#39;id&eacute;e est de v&eacute;n&eacute;rer le corps de la femme pour se le r&eacute;approprier, mais aussi de v&eacute;n&eacute;rer certaines d&eacute;esses telle que Diane/Art&eacute;mis. </font></font></font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">Le culte des d&eacute;esses de mythologies anciennes tient une place parfois centrale dans la pratique de la sorcellerie, nous pouvons notamment retrouver H&eacute;cate, la d&eacute;esse de la lune et de la magie ou encore Lilith consid&eacute;r&eacute;e comme la premi&egrave;re femme de l&#39;histoire, avant Eve, et qui aurait tenu t&ecirc;te &agrave; Adam puis &agrave; Dieu avant d&#39;&ecirc;tre bannie du Jardin d&rsquo;&Eacute;den. Le besoin de diriger sa croyance vers des d&eacute;esses et non des dieux ou un dieu unique, traduit un vrai besoin de s&#39;inscrire dans une religiosit&eacute; enti&egrave;rement f&eacute;minine, &agrave; l&#39;&eacute;coute des femmes souvent mise au second plan dans la religion dite classique ou dans les grandes religions historiques. </font></font></font></p> <p><br /> <font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">En somme, les sorci&egrave;res vont resacraliser leur vie, des moments de leur journ&eacute;e, des p&eacute;riodes de l&#39;ann&eacute;e, mais en particulier, il y a une vraie volont&eacute; de resacraliser la nature. C&#39;est une sorte de &laquo;&nbsp;naturalisation du sacr&eacute;&nbsp;&raquo;<a href="#sdfootnote7sym" name="sdfootnote7anc"><sup>7</sup></a>, la lune, le soleil, les cycles v&eacute;g&eacute;tatifs, les quatre &eacute;l&eacute;ments, la nuit... constituent les axes des hi&eacute;rophanies des sorci&egrave;res. Certaines d&#39;entre elles suivent la roue de l&#39;ann&eacute;e o&ugrave; chaque p&eacute;riode va &ecirc;tre une c&eacute;l&eacute;bration&nbsp;: </font></font></font></p> <ul> <li> <p><font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">Imbolc&nbsp;: Le 1er f&eacute;vrier, c&eacute;l&eacute;bration de Brigit, d&eacute;esse des arts de la gu&eacute;rison et de la fertilit&eacute;, de la magie, de la divination... </font></font></font></p> </li> <li> <p><font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">Ostara&nbsp;: Le 20 mars, c&eacute;l&eacute;bration de l&#39;&eacute;quinoxe de printemps.</font></font></font></p> </li> <li> <p><font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">Beltane&nbsp;: Le 1er mai, c&eacute;l&eacute;bration du printemps.</font></font></font></p> </li> <li> <p><font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">Litha&nbsp;: Le 21 juin, c&eacute;l&eacute;bration du solstice d&#39;&eacute;t&eacute;. </font></font></font></p> </li> <li> <p><font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">Lughnasadh : Le 1er ao&ucirc;t, c&eacute;l&eacute;bration des r&eacute;coltes</font></font></font></p> </li> <li> <p><font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">Mabon&nbsp;: 22 septembre, c&eacute;l&eacute;bration de l&#39;&eacute;quinoxe d&#39;automne. </font></font></font></p> </li> <li> <p><font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">Samain&nbsp;: 31 octobre, consid&eacute;r&eacute; comme le nouvel an des sorci&egrave;res.</font></font></font></p> </li> <li> <p><font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">Yule&nbsp;: 21 d&eacute;cembre, c&eacute;l&eacute;bration du solstice d&#39;hiver. </font></font></font></p> </li> </ul> <p><br /> <font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">Si initialement ces c&eacute;l&eacute;brations se trouvent dans la culture celte et/ou pa&iuml;enne, elles ont grandement &eacute;t&eacute; r&eacute;cup&eacute;r&eacute; par la </font></font><font color="#000000"><font size="3"><i>Wicca</i></font></font><font color="#000000"><font size="3">, qui se veut comme une religion. Le terme vient du vieil anglais </font></font><font color="#000000"><font size="3"><i>wiccian</i></font></font><font color="#000000"><font size="3">, qui signifie &laquo;&nbsp;ensorceler, pratiquer la magie&nbsp;&raquo;. </font></font></font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">Son histoire va d&eacute;buter en 1954 avec Gerald Gardner, qui fait appara&icirc;tre ce mouvement religieux n&eacute;opa&iuml;en, les membres seront, et sont encore, adeptes de sorcellerie. Globalement, nous y retrouvons des &eacute;l&eacute;ments de la mouvance </font></font><font color="#000000"><font size="3"><i>New Age</i></font></font><font color="#000000"><font size="3">&nbsp;: des m&eacute;decines alternatives, un int&eacute;r&ecirc;t plus ou moins grand pour l&#39;&eacute;cologie et pour les religions antiques, pour la psychologie et des croyances magiques en tout genre. </font></font></font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">La </font></font><font color="#000000"><font size="3"><i>Wicca</i></font></font><font color="#000000"><font size="3"> va largement s&#39;inspirer des travaux de l&#39;&eacute;gyptologue Margaret Murray, notamment l&rsquo;ouvrage </font></font><font color="#000000"><font size="3"><i>the Witch-Cult in Western Europe</i></font></font><font color="#000000"><font size="3"> qui pr&eacute;tend annoncer d&#39;o&ugrave; la sorcellerie europ&eacute;enne prend ses origines. Il s&#39;agirait d&#39;un culte de la fertilit&eacute;, une sorte de religion pr&eacute;-chr&eacute;tienne qui consiste &agrave; honorer un Dieu cornu en groupe de treize, quatre fois par an. N&eacute;anmoins, ses travaux vont tr&egrave;s vite &ecirc;tre discr&eacute;dit&eacute;s par d&rsquo;autres historiens, ils vont estimer qu&rsquo;elle manipule les informations, qu&rsquo;elle s&rsquo;attarde sur des d&eacute;tails pour cr&eacute;er ses th&eacute;ories. Aujourd&rsquo;hui encore rien n&rsquo;est s&ucirc;r, certains tentent de r&eacute;habiliter ses travaux, mais ils ne font absolument pas consensus dans le milieu scientifique. Malgr&eacute; cela, des adeptes sont encore nombreux aujourd&#39;hui, m&ecirc;me si le mouvement a connu plusieurs changements notamment la cr&eacute;ation de diff&eacute;rentes branches, souvent par des femmes et r&eacute;pondant &agrave; des besoins plus sp&eacute;cifiques. Si la </font></font><font color="#000000"><font size="3"><i>Wicca</i></font></font><font color="#000000"><font size="3"> est &agrave; l&#39;origine un mouvement cr&eacute;e par un homme, elle se compose en immense majorit&eacute; de femmes et si quelques-unes n&#39;ont pas toujours &eacute;t&eacute; d&#39;accord avec ce dernier, elles ont alors orient&eacute; leurs pratiques et leurs croyances vers des &eacute;l&eacute;ments leur parlant plus. C&#39;est le cas avec Zsuzsanna Budapest, qui fondera la </font></font><font color="#000000"><font size="3"><i>wicca dianique</i></font></font><font color="#000000"><font size="3">, centr&eacute;e sur la d&eacute;esse et sur le f&eacute;minin. </font></font></font></p> <p><br /> <font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">Ainsi, la sorcellerie, peu importe la forme qu&#39;elle prend, se pr&eacute;sente comme un mode de religiosit&eacute; alternative, qui vient compenser ce que les religions traditionnelles ne parviennent pas &agrave; fournir &agrave; ces femmes. On peut la voir comme un nouveau mouvement religieux, compos&eacute; &laquo;&nbsp;&agrave; la carte&nbsp;&raquo; comme Jean-Louis Schlegel<a href="#sdfootnote8sym" name="sdfootnote8anc"><sup>8</sup></a> l&#39;entend, car celle-ci prend des &eacute;l&eacute;ments du christianisme, du bouddhisme, mais aussi d&#39;autres cultures ou soci&eacute;t&eacute;, notamment avec le chamanisme. Cela fait int&eacute;gralement partie de ce que la sociologie des religions consid&egrave;re comme une recomposition du religieux.</font></font></font></p> <p><br /> <font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">En effet, la sorcellerie reste un moyen de mettre la femme au centre, de la sacraliser de la m&ecirc;me mani&egrave;re que l&#39;adoption de l&#39;identit&eacute; de sorci&egrave;re reste un moyen de s&#39;approprier une figure malmen&eacute;e par les d&eacute;cennies et les hommes et concernant seulement le genre f&eacute;minin. </font></font></font></p> <p><br /> <font face="Arial, sans-serif"><font color="#000000"><font size="3">Conclusion </font></font></font></p> <p><br /> <font face="Arial, sans-serif"><font size="3"><font color="#000000">En d&eacute;finitive, m&ecirc;me si l&rsquo;identification &agrave; la figure de la sorci&egrave;re, aujourd&rsquo;hui, est n&eacute;e de malentendus et d&rsquo;une certitude d&rsquo;&ecirc;tre les h&eacute;riti&egrave;res de femmes puissantes qui ont p&eacute;ries dans les flammes et que le principal mouvement religieux de sorcellerie lui est n&eacute;e de travaux acad&eacute;miques &agrave; la v&eacute;racit&eacute; discutable, le besoin de s&rsquo;identifier &agrave; cette figure pr&eacute;tendument forte et le besoin de pratiquer une religiosit&eacute; alternative r&eacute;pond &agrave; un besoin, celui de compenser une soci&eacute;t&eacute; qui ne fonctionnerait plus.</font></font></font></p> <p><br /> <font face="Arial, sans-serif"><font size="3"><font color="#000000">S&rsquo;identifier &agrave; la sorci&egrave;re, c&rsquo;est aussi une forme de solidarit&eacute; f&eacute;minine, les femmes appartenant &agrave; ce m&ecirc;me groupe se nomment entre elles des <i>soeurci&egrave;res</i></font><font color="#000000">, t&eacute;moignant ainsi, d&rsquo;un fort besoin de sororit&eacute;, d&rsquo;union et de partage qui va accentuer cette mise &agrave; distance du genre oppos&eacute;. </font></font></font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font size="3"><font color="#000000">En r&eacute;ponse &agrave; une haine per&ccedil;ue des hommes de la renaissance qui ha&iuml;ssaient les sorci&egrave;res, celles d&#39;aujourd&#39;hui trouvent dans le fait d&#39;assumer pleinement et d&#39;aller jusqu&#39;&agrave; revendiquer parfois leur identit&eacute; un moyen d&#39;honorer les femmes autrefois accus&eacute;es et br&ucirc;l&eacute;es. Il est donc logique de voir appara&icirc;tre la sorci&egrave;re dans les mouvements f&eacute;ministes, en effet, quelle autre figure mythique aurait autant sa place dans la lutte pour les droits des femmes ou dans la lutte pour les droits civiques. </font></font></font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font size="3"><font color="#000000">Cependant, lorsque que la revendication du genre f&eacute;minin, sa sacralisation et sa v&eacute;n&eacute;ration sont pouss&eacute;es trop loin, il est n&eacute;cessaire de veiller &agrave; ce que les mouvements, les pratiques et les croyances ne tombent pas dans le domaine de la d&eacute;rive sectaire. </font></font></font></p> <p><br /> &nbsp;</p> <p><br /> <font face="Arial, sans-serif"><font size="3"><font color="#000000">Bibliographie </font></font></font></p> <p><br /> <font face="Arial, sans-serif"><font size="3"><font color="#000000">BECHTEL G., <i>La sorci&egrave;re et l&#39;occident</i></font><font color="#000000">, Plon, coll.&nbsp;&laquo;&nbsp;L&#39;abeille&nbsp;&raquo;, 2019 (1997).</font></font></font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font size="3"><font color="#000000">CHOLLET M., </font><font color="#000000"><i>Sorci&egrave;res&nbsp;: La puissance invaincue des femmes</i></font><font color="#000000">, Zones, 2018.</font></font></font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font size="3"><font color="#000000">DU CH&Eacute;N&Eacute; C., </font><font color="#000000"><i>Les sorci&egrave;res&nbsp;: Une histoire de femmes</i></font><font color="#000000">, Michel Lafon, coll. &laquo;&nbsp;France culture&nbsp;&raquo;, 2019.</font></font></font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font size="3"><font color="#000000">FAVRET-SAADA J., </font><font color="#000000"><i>Corps pour corps, Enqu&ecirc;te sur la sorcellerie dans le bocage</i></font><font color="#000000">, Gallimard, coll. &laquo;&nbsp;Folio/Essais&nbsp;&raquo;, 1981.</font></font></font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font size="3"><font color="#000000">PALOU J.,</font><font color="#000000"><i> La sorcellerie</i></font><font color="#000000">, PUF, coll. &laquo;&nbsp;Que sais-je&nbsp;?&nbsp;&raquo;, 1995 (1957).</font></font></font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font size="3"><font color="#000000">PICQUART Y., </font><font color="#000000"><i>Le retour des sorci&egrave;res&nbsp;: Qu&#39;en disent les chr&eacute;tiens&nbsp;?</i></font><font color="#000000">, Saint-L&eacute;ger &eacute;ditions, 2020.</font></font></font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font size="3"><font color="#000000">SALLMANN J., </font><font color="#000000"><i>Les sorci&egrave;res, fianc&eacute;es de Satan</i></font><font color="#000000">, Gallimard, coll. &laquo;&nbsp;D&eacute;couvertes&nbsp;&raquo;, 1989.</font></font></font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font size="3"><font color="#000000">SCHLEGEL J., </font><font color="#000000"><i>Religions &agrave; la carte</i></font><font color="#000000">, Hachette, coll. &laquo;&nbsp;Questions de soci&eacute;t&eacute;&nbsp;&raquo;, 1995.</font></font></font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font size="3"><font color="#000000">WEBER M., </font><font color="#000000"><i>L&rsquo;&Eacute;thique protestante et l&#39;esprit du capitalisme</i></font><font color="#000000">, Pocket/Plon, coll. &laquo;&nbsp;Agora&nbsp;&raquo;, 1998 (1964).</font></font></font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font size="3"><font color="#000000">WUNENBURGER J., </font><font color="#000000"><i>L&#39;imaginaire</i></font><font color="#000000">, PUF, coll. &laquo;&nbsp;Que sais-je&nbsp;&raquo;, 2003.</font></font></font></p> <p><font face="Arial, sans-serif"><font size="3"><font color="#000000">WUNENBURGER J., </font><font color="#000000"><i>Le sacr&eacute;</i></font><font color="#000000">, PUF, coll. &laquo;&nbsp;Que sais-je&nbsp;&raquo;, 2019 (1981).</font></font></font></p> <p><br /> &nbsp;</p> <p><br /> &nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p><a href="#sdfootnote1anc" name="sdfootnote1sym">1</a>WEBER M.,<i> L&rsquo;&Eacute;thique protestante et l&#39;esprit du capitalisme</i>, Pocket/Plon, coll. &laquo;&nbsp;Agora&nbsp;&raquo;, 1998 (1964), p.117.</p> <p><a href="#sdfootnote2anc" name="sdfootnote2sym">2</a>PALOU J., <i>La sorcellerie</i>, PUF, coll. &laquo;&nbsp;Que sais-je&nbsp;?&nbsp;&raquo;, 1995 (1957), p.8.</p> <p><a href="#sdfootnote3anc" name="sdfootnote3sym">3</a>BECHTEL G.,<i> La sorci&egrave;re et l&#39;occident</i>, Plon, coll. &laquo;&nbsp;L&#39;abeille&nbsp;&raquo;, 2019 (1997), pp.83-84.</p> <p><a href="#sdfootnote4anc" name="sdfootnote4sym">4</a>INSTITORIS H., SPRENGER J., <i>Le marteau des sorci&egrave;res</i>, Plon, 1973 (1486-1487), p.209.</p> <p><a href="#sdfootnote5anc" name="sdfootnote5sym">5</a>WUNENBURGER J., <i>L&#39;imaginaire</i>, PUF, coll. &laquo;&nbsp;Que sais-je&nbsp;?&nbsp;&raquo;, 2003, p.38</p> <p><a href="#sdfootnote6anc" name="sdfootnote6sym">6</a>FAVRET-SAADA J., <i>Corps pour corps, Enqu&ecirc;te sur la sorcellerie dans la bocage</i>, Gallimard, coll. &laquo;&nbsp;Folio/Essais&nbsp;&raquo;, 1981.</p> <p><a href="#sdfootnote7anc" name="sdfootnote7sym">7</a>WUNENBURGER J., <i>Le sacr&eacute;</i>, PUF, coll. &laquo;&nbsp;Que sais-je?&nbsp;&raquo;, 2019 (1981), p.18.</p> <p><a href="#sdfootnote8anc" name="sdfootnote8sym">8</a>SCHLEGEL J., <i>Religions &agrave; la carte</i>, Hachette, coll. &laquo;&nbsp;Questions de soci&eacute;t&eacute;&nbsp;&raquo;, 1995.</p>