<h3>&nbsp;</h3> <p>&nbsp;</p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Depuis le d&eacute;but du confinement, de la crise du Covid-19, nous avons vu fleurir dans les m&eacute;dias, sur le net, et jusque dans le fil de nos r&eacute;seaux sociaux, des articles pointant les bienfaits possibles de ce moment particulier pour l&rsquo;&eacute;galit&eacute; entre femmes et hommes. Le postulat est simple&nbsp;: coinc&eacute;s ensemble &agrave; la maison, les couples h&eacute;t&eacute;rosexuels en viendraient d&rsquo;eux-m&ecirc;mes &agrave; plus de partage des t&acirc;ches. Une organisation plus vertueuse, plus &eacute;galitaire et respectueuse de chacun.e serait, selon ces &eacute;crits, possible et m&ecirc;me favoris&eacute;e par le contexte actuel.</font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Au jour o&ugrave; nous attendons une nouvelle allocution du Pr&eacute;sident de la R&eacute;publique, alors que nous sommes chez nous depuis un mois et nous pr&eacute;parons &agrave; doubler possiblement ce temps contraint, un premier bilan semble pouvoir se profiler. Lucille Quillet (blog du Huffington Post &ndash; 22/03/2020), journaliste, &eacute;voque un &laquo;&nbsp;laboratoire domestique et professionnel qui peut cr&eacute;er plus d&rsquo;&eacute;galit&eacute; pour l&rsquo;avenir&nbsp;&raquo;, pourquoi ne pas y r&eacute;fl&eacute;chir ici. </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Pour comprendre o&ugrave; l&rsquo;on est et penser l&rsquo; &laquo;&nbsp;Apr&egrave;s&nbsp;&raquo; comme l&rsquo;a bien titr&eacute; le journal Le Parisien du dimanche 5 avril 2020 (n&rsquo;affichant que des hommes d&rsquo;ailleurs, &agrave; croire que les femmes sont incapables de&hellip; penser&nbsp;?), il faut se rappeler de ce qu&rsquo;est l&rsquo;Avant.</font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Prenons un instantan&eacute; d&rsquo;avant confinement&nbsp;:</font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Pour beaucoup de fran&ccedil;ais.e.s, invisibiliser les femmes, les ramener &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur, au foyer, les essentialiser reste la norme. Pourtant, les femmes sont de plus en plus pr&eacute;sentes, certaines tentent de prendre de la place, notamment dans le domaine public -et autrement que par l&rsquo;&eacute;rotisation de leurs corps.</font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Pour beaucoup de fran&ccedil;ais.e.s encore, les th&egrave;mes remis r&eacute;guli&egrave;rement sur la table par les mouvements f&eacute;ministes tels que le partage des t&acirc;ches sont d&eacute;pass&eacute;s. Selon un sondage Ipsos de mai 2018 (Luc Barth&eacute;l&eacute;my, 2018), 63% des hommes consid&egrave;reraient que la r&eacute;partition des t&acirc;ches n&rsquo;est plus un probl&egrave;me. Pourtant, les femmes continuent &agrave; consacrer deux fois plus de temps, chaque jour t&acirc;ches m&eacute;nag&egrave;res et &agrave; tout ce qui concerne la maison et les enfants. </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Parmi les t&acirc;ches les plus f&eacute;minis&eacute;es&nbsp;:</font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">- trier le linge et lancer une lessive : 21% des hommes contre 83% des femmes</font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">- repasser : 20% des hommes contre 81% des femmes</font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">- laver les sanitaires : 22% des hommes contre 78% des femmes</font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Toujours selon ce m&ecirc;me sondage, quatre Fran&ccedil;ais sur dix pensent que si les femmes s&rsquo;impliquent davantage dans la r&eacute;partition des t&acirc;ches c&rsquo;est en partie de leur fait. Elles y trouveraient en effet une &laquo;&nbsp;satisfaction personnelle&nbsp;&raquo;. 43% d&rsquo;entre eux estiment par ailleurs qu&rsquo;en g&eacute;n&eacute;ral les hommes ont moins de dispositions naturelles que les femmes pour les t&acirc;ches m&eacute;nag&egrave;res. Une essentialisation &agrave; tous les &eacute;tages, en somme&hellip; (INSEE, 2020).</font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">En ce qui concerne les m&eacute;tiers, le constat l&agrave; aussi est sans appel&nbsp;: les femmes repr&eacute;sentent neuf caissi&egrave;res sur dix, sept agentes d&rsquo;entretien sur dix, neuf aides-soignantes sur dix, 87% des infirmi&egrave;res, 89% de pr&eacute;paratrices en pharmacie (INSEE, 2020).</font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Pourtant, dans la langue fran&ccedil;aise il pourrait y avoir 67 millions d&rsquo;infirmi&egrave;res et un infirmer, nous parlerions des &laquo;&nbsp;infirmiers&nbsp;&raquo;. Depuis toujours, le masculin l&rsquo;emporte sur le f&eacute;minin, comme nous l&rsquo;avons appris &agrave; l&rsquo;&eacute;cole. La r&egrave;gle de proximit&eacute; existe pourtant et &eacute;tait en place jusqu&rsquo;au XVIIe si&egrave;cle. </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">On peut aussi le voir dans les mots du pouvoir. Actuellement, lorsqu&rsquo;enfle la crise de reconnaissance des personnels soignants, le gouvernement twitte toujours au masculin. On parle des soignants, des pompiers, des m&eacute;decins. A la t&eacute;l&eacute;vision on entend parler d&rsquo;un m&eacute;decin et d&rsquo;une aide-soignante. La plupart des m&eacute;tiers connaissent un accord en nombre, mais pas en genre&nbsp;: que deviendra une petite fille qui veut &ecirc;tre pompi&egrave;re&nbsp;? Le masculin a toujours &eacute;t&eacute; employ&eacute; comme le genre neutre, le genre du monde. Il ne concerne pourtant pas 51% de la population mondiale, et presque 52% de la population fran&ccedil;aise selon les derniers chiffres (INED, janvier 2020).</font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Au-dedans comme au-dehors, les femmes sont en premi&egrave;re ligne dans ce temps o&ugrave; la hi&eacute;rarchisation des besoins revient aux deux &eacute;tages de la base de la pyramide de Maslow. Les besoins physiologiques sont d&eacute;volus aux femmes, &agrave; la maison. Et le besoin de s&eacute;curit&eacute; au sens de la sant&eacute;, aussi, au vu de la part des femmes dans les m&eacute;tiers du care/soin. </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Des expert.e.s nous disent que, confinement oblige, les hommes vont voir les t&acirc;ches m&eacute;nag&egrave;res, la r&eacute;alit&eacute; du quotidien. Que ceux qui l&rsquo;ont ni&eacute;e ne pourront d&eacute;sormais plus s&rsquo;y soustraire, par le simple fait qu&rsquo;ils sont d&eacute;sormais plus pr&eacute;sents &agrave; la maison, &laquo;&nbsp;coinc&eacute;s&nbsp;&raquo; dans le r&eacute;el du quotidien. </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">C&rsquo;est un propos int&eacute;ressant&hellip;</font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%">&hellip;<font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Qu&rsquo;il s&rsquo;agit pourtant de venir mettre en perspective face au concept de r&eacute;alit&eacute;. Est-ce que les hommes ne partagent pas les t&acirc;ches &agrave; la maison parce qu&rsquo;ils travaillent&nbsp;? Qu&rsquo;en est-il de ceux qui sont habituellement plus pr&eacute;sents au domicile que leur compagne&nbsp;?</font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Les femmes aimeraient bien, de fa&ccedil;on g&eacute;n&eacute;rale, qu&rsquo;une &laquo;&nbsp;simple&nbsp;&raquo; crise r&eacute;duise &agrave; n&eacute;ant plusieurs milliers d&rsquo;ann&eacute;es de lutte des genres. Pensez-y&nbsp;! Au bout de deux mois &agrave; la maison, un ordre nouveau au sens litt&eacute;ral de l&rsquo;expression &eacute;mergerait. </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Il suffirait donc de cela -sans nier la force de la crise que nous traversons bien s&ucirc;r. Cette assignation en fonction du genre qui aurait r&eacute;ussi &agrave; survivre et se r&eacute;inventer dans toutes les crises majeures qu&rsquo;a connu le monde depuis la mise en place du syst&egrave;me patriarcal disparaitrait du fait du confinement&nbsp;?! Rien qu&rsquo;au XXe si&egrave;cle, pour rester proche sur la frise chronologique, deux conflits mondiaux, des mouvements sociaux et politiques majeurs, n&rsquo;en sont pas venus &agrave; bout.</font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Bien s&ucirc;r, ces crises ont permis des avanc&eacute;es pour les femmes et gr&acirc;ce &agrave; celles-ci. N&rsquo;oublions tout de m&ecirc;me pas qu&rsquo;elles n&rsquo;en ont jamais &eacute;t&eacute; remerci&eacute;es. Connait-on les noms de beaucoup de femmes, engag&eacute;es durant la Seconde guerre mondiale ? En termes de reconnaissance dans l&rsquo;espace public, on pourra aussi s&rsquo;int&eacute;resser au Panth&eacute;on&nbsp;: y sont inhum&eacute;s soixante-treize hommes. Pour cinq femmes. </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">L&rsquo;&eacute;galit&eacute; entre les femmes et les hommes a &eacute;t&eacute; d&eacute;clar&eacute;e grande cause du quinquennat d&rsquo;Emmanuel Macron. Depuis 1945, plus d&rsquo;une vingtaine de lois ou de modifications de lois sont cens&eacute;es apporter plus de droits aux femmes, s&rsquo;agissant de tous les pans de leur vie en France. Elles cr&eacute;ent ou ouvrent des droits et, par l&agrave; m&ecirc;me, proposent des sanctions possibles pour tout contrevenant. Elles portent toutes des noms avec le terme &laquo;&nbsp;&eacute;galit&eacute;&nbsp;&raquo;, ce qui n&rsquo;est pas anodin. </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">La situation a &eacute;volu&eacute;. Beaucoup l&rsquo;avancent comme &eacute;tendard en pr&eacute;alable &agrave; toute discussion, amenant un impossible de la pens&eacute;e et de la critique. Personne ne dira le contraire de fa&ccedil;on absolue. Bien s&ucirc;r, la situation a &eacute;volu&eacute; de fa&ccedil;on g&eacute;n&eacute;rale. Les femmes ont obtenu des droits, commencent &agrave; prendre de la place. Et pourtant, dans le quotidien, si bien s&ucirc;r elles travaillent elles aussi, parfois m&ecirc;me sur un plus gros volume horaire que leurs conjoints, elles portent, comme nous l&rsquo;avons vu, la plus grande part du m&eacute;nage. </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Il est tentant, et on peut le comprendre, de prendre le terme de crise au plus proche de son &eacute;tymologie. Cet assaut, ce temps qui permettrait de distinguer, de s&eacute;parer, de comprendre et discerner pour mieux avancer, voil&agrave; ce que pourrait &ecirc;tre cette crise. Aller vers le haut, au sens le plus positif et alchimique, serait l&rsquo;id&eacute;al bien s&ucirc;r. Mais peut-on en deux mois passer au tamis des si&egrave;cles de patriarcat&nbsp;? </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Lorsqu&rsquo;on regarde la masse des m&eacute;dias, le moins que l&rsquo;on puisse dire, c&rsquo;est que les injonctions &agrave; rester belle et productive durant le confinement pullulent plus que les textes pour proposer aux hommes de r&eacute;fl&eacute;chir &agrave; leurs privil&egrave;ges. En cela, ce temps complexe viendrait plut&ocirc;t raffermir les id&eacute;es plus si neuves des injonctions faites aux femmes, telles que le d&eacute;crivait bien Anne Sylvestre en 1983&nbsp;: &laquo;&nbsp;Qui c&#39;est qui fait la vaisselle ? Faut pas que &ccedil;a se perde ! Qui c&#39;est qui doit rester belle les mains dans la merde ?&nbsp;&raquo; (1981, album La vie la vraie, chanson &laquo;&nbsp;La vaisselle &raquo;). </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Et l&agrave; encore, si l&rsquo;on se penche sur les th&eacute;ories essentialistes, les femmes sont maitresses des aspects du quotidien comme du soin et des besoins primaires, mais jamais expertes. D&egrave;s qu&rsquo;il s&rsquo;agit d&rsquo;avoir une place dans un espace public, visible, comme par le biais de l&rsquo;expertise, les femmes se comptent sur les doigts de la main. </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">A titre d&rsquo;exemple, 94% des chef.fe.s de grands restaurants sont des hommes. Il n&rsquo;y qu&rsquo;une seule femme cheffe trois &eacute;toiles en France (Anne-Sophie Pic), deux femmes cheffes deux &eacute;toiles (St&eacute;phanie Le Quellec et Virginie Basselot), et 26 &eacute;toil&eacute;es en tout (Guide Michelin, 2020).</font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Kilien Stengel (2018), Professeur &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; de Tours au sein de l&#39;Institut d&#39;histoire et des cultures de l&#39;alimentation dit dans l&rsquo;interview avec France Culture &laquo;&nbsp;Je crois que malheureusement et malgr&eacute; tous les efforts qu&#39;on fait actuellement, les st&eacute;r&eacute;otypes ont encore la vie dure. [&hellip;] et je pense qu&#39;il faudrait encore attendre deux, voire trois g&eacute;n&eacute;rations afin que le sujet soit totalement liss&eacute;&nbsp;&raquo;. </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Selon Brigitte Gr&eacute;sy, pr&eacute;sidente du Haut Conseil d&rsquo;Egalit&eacute; : &laquo; Le sexisme fait syst&egrave;me et est pr&eacute;sent dans le quotidien des femmes. Il y a urgence &agrave; rendre visible et &agrave; forger des outils dans tous les domaines, afin de le faire reculer. &raquo; (2&egrave;me &eacute;tat des lieux du sexisme en France : combattre le sexisme en entreprise, dans les m&eacute;dias et en politique).</font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Et si cet outil, c&rsquo;&eacute;tait notre cerveau&nbsp;? </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Le moteur du cerveau n&rsquo;est pas la contrainte, mais le plaisir. Celui-ci lib&egrave;re des endorphines, qui &laquo;&nbsp;d&eacute;tendent&nbsp;&raquo; le cerveau et l&rsquo;accompagnent &agrave; toujours plus de plasticit&eacute; -et donc de capacit&eacute; &agrave; apprendre. </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Si le groupe humain ou une partie de celui-ci comprenait les choses dans la contrainte, cela se saurait.&nbsp;Et l&agrave; encore, les exemples fleurissent. Ecouter le podcast de l&rsquo;&eacute;mission Les Pieds sur terre, de Sonia Kronlun concernant la prise en charge des auteurs de violences conjugales l&rsquo;illustre parfaitement -malheureusement (Mathieu Palain, France Culture). </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Il serait donc int&eacute;ressant qu&rsquo;on l&rsquo;exerce, qu&rsquo;on l&rsquo;habitue &agrave; l&rsquo;&eacute;galit&eacute;. Qu&rsquo;on l&rsquo;entra&icirc;ne, et non pas qu&rsquo;on le contraigne&nbsp;! </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">La pression tr&egrave;s forte de l&rsquo;&eacute;ducation dans un univers patriarcal, voil&agrave; ce qui s&rsquo;est imprim&eacute; dans nos cerveaux depuis la fin de la Pr&eacute;histoire. S&rsquo;ajoute enfin &agrave; tout ceci le fait que le ras-le-bol des femmes face &agrave; la charge mentale ne sait pas toujours comment s&rsquo;exprimer. Toutes les femmes ne sont pas des f&eacute;ministes engag&eacute;es, et quand bien m&ecirc;me, aucune d&rsquo;entre nous n&rsquo;est totalement d&eacute;construite. Car oui, nous avons tou.te.s &eacute;t&eacute; &eacute;lev&eacute;.e.s dans la soci&eacute;t&eacute; patriarcale qui assigne d&egrave;s avant la naissance une place et des droits &agrave; chaque genre. Les femmes n&rsquo;ont pas &agrave; devenir des mod&egrave;les, c&rsquo;est ensemble qu&rsquo;il faudra avancer et penser.</font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Peut-&ecirc;tre, plut&ocirc;t que par la contrainte, peut-on alors avancer par la libert&eacute;. </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Celle d&rsquo;un monde dans lequel les hommes, eux non plus, ne devraient plus tenir dans des cases qui enferment. Combien parmi nos proches sont dans le clich&eacute; de l&rsquo;homme blanc cis-genre, riche, bien plac&eacute; dans la soci&eacute;t&eacute;, s&eacute;duisant au sens des standards de la soci&eacute;t&eacute; patriarcale&nbsp;? Penser les hommes en tant qu&rsquo;un groupe homog&egrave;ne est tout aussi faux et enfermant que penser les femmes en tant qu&rsquo;un m&ecirc;me groupe homog&egrave;ne. Et ce sont ces clich&eacute;s qui font que chacun.e, nous sommes enferm&eacute;.e.s dans une norme qui ne peut &ecirc;tre celle que d&rsquo;une minorit&eacute; de personnes. Le travail social voit son fondement, justement, dans les notions d&rsquo;&eacute;quit&eacute;, de recherche d&rsquo;&eacute;galit&eacute;, parfois par l&rsquo;accompagnement et la mise en place de dispositifs. </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Penser que la derni&egrave;re fois, sur notre territoire, que nous avons &eacute;t&eacute; un peuple non sexiste remonte &agrave; la Pr&eacute;histoire fait mal, non&nbsp;? Peut-&ecirc;tre est-il temps de proposer autre chose. Pas de contraindre, mais de proposer mieux, dans tous les pans de notre soci&eacute;t&eacute;. </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Le travail social n&rsquo;est pas exempt de ces situations sexistes. L&rsquo;on comprend bien &agrave; pr&eacute;sent pourquoi les m&eacute;tiers du care sont tr&egrave;s f&eacute;minis&eacute;s et comment cela s&rsquo;est institu&eacute;, lentement au long de notre histoire politique, sociale et soci&eacute;tale. Les femmes sont post&eacute;es et rel&eacute;gu&eacute;es &agrave; ces m&eacute;tiers proches de l&rsquo;Autre, o&ugrave; elles se penchent sur celui/celle qui a besoin parce que depuis des g&eacute;n&eacute;rations elles sont consid&eacute;r&eacute;es comme ayant des qualit&eacute;s, de par leur genre, pour le faire. </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Les femmes repr&eacute;sentent 67,4% des professionnel.le.s dans l&rsquo;enseignement, la sant&eacute; et l&rsquo;action sociale. L&rsquo;administration fran&ccedil;aise nous propose des chiffres tr&egrave;s clairs&nbsp;: les femmes y sont pr&eacute;sentes dans 95% des postes du social et du m&eacute;dico-social, et 82% dans l&rsquo;administratif. S&rsquo;occuper de l&rsquo;autre, encore et toujours. Lorsqu&rsquo;on regarde les postes d&rsquo;encadrement, le chiffre baisse de fa&ccedil;on drastique&nbsp;: elles ne repr&eacute;sentent plus que 31% de la masse de fonctionnaires. (Observatoire des in&eacute;galit&eacute;s, 17 janvier 2019). Les femmes encore et toujours expertes du &laquo;&nbsp;faire&nbsp;&raquo; et non de la gestion, de l&rsquo;organisation, ni de l&rsquo;encadrement d&rsquo;&eacute;quipes. Les postes-cl&eacute;s, dits d&eacute;cisionnels restent r&eacute;serv&eacute;s &agrave; un petit groupe genr&eacute;.</font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Les hommes prennent de plus en plus de place dans le social, ce qui est une bonne chose. Mais l&rsquo;on constate que l&agrave; encore ils acc&egrave;dent plus rapidement que les femmes &agrave; des postes d&rsquo;encadrement et de direction. Dans le fonction publique d&rsquo;Etat, les &eacute;carts sont encore plus importants&nbsp;: les femmes repr&eacute;sentent p&eacute;niblement un quart des ambassadeur.rice.s, 17% des pr&eacute;fet.e.s et moins d&rsquo;un tier des directeur.rice.s d&rsquo;administrations centrales (Observatoire des in&eacute;galit&eacute;s, 17 janvier 2019). </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">L&agrave; encore, la convergence des genres dont parle Camille Froideveaux-Metterie (2015) est encore loin. </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Nous l&rsquo;aurons donc compris, le temps du confinement ne sera pas un temps de grande r&eacute;volution vers l&rsquo;&eacute;galit&eacute; entre femmes et hommes au sein de l&rsquo;intimit&eacute; du foyer. </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">On sait depuis plus de 100 ans que les m&egrave;res ont une mont&eacute;e d&rsquo;ocytocine durant la grossesse et jusqu&rsquo;apr&egrave;s la naissance. Ce que l&rsquo;on sait depuis peu -puisqu&rsquo;on ne l&rsquo;avait jamais &eacute;tudi&eacute;&nbsp;! - c&rsquo;est qu&rsquo;il en est de m&ecirc;me pour les p&egrave;res. Plus un parent s&rsquo;occupe de son enfant, cr&eacute;e du lien, et plus son taux d&rsquo;ocytocine est &eacute;lev&eacute;. </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Ces &eacute;tudes donnent &agrave; penser, et de l&rsquo;espoir. Elles nous montrent que lorsqu&rsquo;on accepte de sortir des biais cognitifs sexistes qui ont contraint les recherches et avanc&eacute;es scientifiques au cours des si&egrave;cles, femmes et hommes peuvent sortir des places qui leur ont &eacute;t&eacute; assign&eacute;es. </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Il en va de l&rsquo;&eacute;galit&eacute; entre femmes et hommes comme de tous les sujets s&eacute;rieux&nbsp;: les postulats, certes agr&eacute;ables &agrave; lire, et les facilit&eacute;s intellectuelles ne suffisent pas. Les mettre &agrave; l&rsquo;&eacute;preuve du r&eacute;el nous fait sortir du c&ocirc;t&eacute; &laquo;&nbsp;ravis de la cr&egrave;che&nbsp;&raquo; que nous pouvons parfois avoir lorsque nous sommes nous-m&ecirc;mes dans des relations qui tendent &agrave; l&rsquo;&eacute;galit&eacute;, quand nous nous trouvons dans une situation dite privil&eacute;gi&eacute;e. </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Le r&eacute;el lui, vient frapper chacune et chacun si tant est que l&rsquo;on ose le regarder. </font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">L&rsquo;&eacute;galit&eacute; entre femmes et hommes, qui conduirait immanquablement &agrave; une plus forte proportion d&rsquo;hommes dans les m&eacute;tiers dits du care au sens large du terme, n&rsquo;apparaitra pas magiquement en enfermant une population.</font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Mais si ce temps peut servir &agrave; ce que des hommes se posent plus de questions et des femmes osent plus, alors, en effet, nous aurons d&eacute;j&agrave; avanc&eacute;. Le patriarcat ne disparaitra pas d&rsquo;un coup de baguette magique. Nous avons chacune et chacun &agrave; nous y attaquer. Et si ce vocabulaire martial est inappropri&eacute; en ce qui concerne une pand&eacute;mie, il est en revanche tout &agrave; fait logique lorsqu&rsquo;on parle d&rsquo;&eacute;galit&eacute; entre femmes et hommes, pour qu&rsquo;un jour nous n&rsquo;ayons plus &agrave; dire que les femmes sont &laquo;&nbsp;au front&nbsp;&raquo;, ni &agrave; la maison, ni dans les m&eacute;tiers du care. </font></font></font></span></p> <h3><em><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Bibliographie</font></font></font></span></em></h3> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Barth&eacute;l&eacute;my L. (4 mai 2018). Les Fran&ccedil;ais et le partage des t&acirc;ches : &agrave; quand la r&eacute;volution m&eacute;nag&egrave;re ? Ipsos Publications : Soci&eacute;t&eacute;. </font></font></font><font color="#000080"><u><a href="https://www.ipsos.com/fr-fr/les-francais-et-le-partage-des-taches-quand-la-revolution-menagere"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">https://www.ipsos.com/fr-fr/les-francais-et-le-partage-des-taches-quand-la-revolution-menagere</font></font></font></a></u></font><font face="Tahoma, sans-serif"> </font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">France Culture, Audition La cuisine a-t-elle un &quot;sexe&quot; ? Le 01/12/2019 </font></font></font><font color="#000080"><u><a href="https://www.franceculture.fr/emissions/les-bonnes-choses/la-cuisine-a-t-elle-un-sexe"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">https://www.franceculture.fr/emissions/les-bonnes-choses/la-cuisine-a-t-elle-un-sexe</font></font></font></a></u></font><font face="Tahoma, sans-serif"> </font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Froidevaux-Metterie C. (2015), La r&eacute;volution du f&eacute;minin, Paris, Paris&nbsp;: Gallimard, coll. &laquo; Biblioth&egrave;que Sciences Humaines &raquo;</font></font></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Guide Michelin (07 JANVIER 2020) Guide MICHELIN France : des &eacute;toiles au f&eacute;minin </font></font></font><font color="#000080"><u><a href="https://guide.michelin.com/fr/fr/article/people/les-cheffes-etoilees-en-france"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">https://guide.michelin.com/fr/fr/article/people/les-cheffes-etoilees-en-france</font></font></font></a></u></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Institut national d&rsquo;&eacute;tudes d&eacute;mographiques (INED) (janvier 2020). Population par sexe et &acirc;ge au 1er janvier. Estimations de population (r&eacute;sultats provisoires arr&ecirc;t&eacute;s fin 2019). Insee, Bilan d&eacute;mographique. </font></font></font><font color="#000080"><u><a href="https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/chiffres/france/structure-population/population-sexe-ages/"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/chiffres/france/structure-population/population-sexe-ages/</font></font></font></a></u></font><font face="Tahoma, sans-serif"> </font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Observatoire des in&eacute;galit&eacute;s (17 janvier 2019). Dans la fonction publique, les femmes restent souvent des ex&eacute;cutantes. </font></font></font><font color="#000080"><u><a href="https://www.inegalites.fr/Dans-la-fonction-publique-les-femmes-restent-souvent-des-executantes?id_theme=22"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">https://www.inegalites.fr/Dans-la-fonction-publique-les-femmes-restent-souvent-des-executantes?id_theme=22</font></font></font></a></u></font><font face="Tahoma, sans-serif"> </font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Palain M.. Documentaires des hommes violents. Un podcast en 6 &eacute;pisodes. France Culture </font></font></font><font color="#000080"><u><a href="https://www.franceculture.fr/emissions/des-hommes-violents-le-podcast-original"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">https://www.franceculture.fr/emissions/des-hommes-violents-le-podcast-original</font></font></font></a></u></font><font face="Tahoma, sans-serif"> </font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Quillet L. (22.03.2020). Le confinement peut enfin nous mener vers l&#39;&eacute;galit&eacute; entre les femmes et les hommes &ndash; BLOG. HUFFPOST </font></font></font><font color="#000080"><u><a href="https://www.huffingtonpost.fr/entry/le-confinement-peut-enfin-nous-mener-vers-legalite-entre-les-femmes-et-les-hommes-blog_fr_5e738c76c5b6eab77943a022"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">https://www.huffingtonpost.fr/entry/le-confinement-peut-enfin-nous-mener-vers-legalite-entre-les-femmes-et-les-hommes-blog_fr_5e738c76c5b6eab77943a022</font></font></font></a></u></font></span></p> <p><span style="line-height:100%"><font face="Tahoma, sans-serif"><font style="font-size:11pt"><font size="2">Stengel K. (sous la dir.), (2018). La cuisine a-t-elle un &quot;sexe&quot; ? Femmes - Hommes, mode d&#39;emploi du genre en cuisine aux &eacute;ditions. Paris&nbsp;: Harmattan.</font></font></font></span></p>