<p class="Articulations-titre1" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:16pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Une démarche empirique et globale</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black">Fruit de la mission confiée par Olivier Véran à Mathieu Klein en janvier 2022, le Livre vert du travail social formule une série de constats sur le contexte social et économique, les évolutions du travail social, la situation actuelle des formations sociales et les enjeux d’attractivité des métiers. Sur la base de ce travail, les membres du Haut conseil du Travail Social (HCTS) ont particulièrement pointé trois enjeux. En premier lieu, les conditions d’exercice des travailleurs sociaux, qui nécessitent des progrès en matière d’équilibre entre vie professionnelle et personnelle et de reconnaissance du caractère essentiel de ces métiers. Ensuite, les conditions d’une valorisation des acquis de l’expérience. Enfin, la nécessité d’accroître le pouvoir d’agir des travailleurs sociaux - et donc in fine des personnes accompagnées - pour s’adapter aux situations et profiter de l’expérience acquise sur le terrain. Selon nous, ses enjeux appellent à construire un modèle du travail social a) de proximité, b) producteur de valeurs relationnelles, intellectuelles et matérielles durables et c) garantissant la multiplicité des expériences empiriques. La notion de travail social vert semble répondre à ces enjeux en proposant une action sociale en milieu ouvert ou dans les services de droit commun afin de concilier accompagnement social, autodétermination des publics et des acteurs et enjeux écologiques locaux. Cette innovation sociale, mise en œuvre par et pour les acteurs d’un territoire, s’inscrit dans une perspective de lutte durable contre les vulnérabilités et pour l’amélioration de l’environnement de vie. Nous parlerons en ce sens d’une logique de transition socio-environnementale du travail social. Notre article vise à identifier les leviers permettant aux futurs travailleurs sociaux de s’inscrire, au cours de leur formation, dans cette mutation sociale et environnementale.</span></span></span></p>
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<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">De la transition socio-écologique au travail social vert</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black">La transition socio-écologique interroge la relation entre les sociétés et leur environnement. Évoquer la possibilité d’une transition socio-écologique conduit à s’interroger sur nos manières de produire, de consommer et d’urbaniser, à l’aune des relations développées par les individus et les sociétés aux milieux naturels et construits (<span style="font-size:12.5pt">Besse, 2018)</span>. Dans un monde en mutations, la transition implique une conscience collective et un pouvoir d’agir des sociétés tant le sujet des mutations est global. C’est pourquoi nous caractérisons ici la transition comme avant tout le fruit de la mise en relation d’acteurs citoyens, associatifs et économiques, sur un territoire (géographique, social, culturel, naturel) dont l’objectif est de redonner un sens écologique aux pratiques sociales. La transition est donc protéiforme et contextuelle. Il peut s’agir d’une contribution des citoyens et des acteurs territoriaux à une résilience locale (Hopkins & Becken, 2014) ; de l’émergence de niches d’expérimentations (Geels & Schot, 2007) afin de faire évoluer les solutions socio-techniques énergétique ou encore d’une restructuration des modes de vie, des institutions ou des actions sociales (Rotmans & Ficher-Kowalski, 2009). De toutes ces approches, il ressort que la transition n’est pas un processus linéaire. Elle est mise en mouvement par des rencontres entre des systèmes de valeurs, des expérimentations et une évolution des pratiques de vie qui s’inscrivent dans des dynamiques d’action collective, une mise en synergie des initiatives et une capitalisation des savoir-faire. Cette mise en synergie est documentée dans l’histoire du travail social à partir de la notion de travail social vert (TSV). Il s’agit d’une approche transdisciplinaire qui aspire à générer des réponses aux multiples crises environnementales de la planète car les crises environnementales perpétuent des injustices environnementales qui doivent être éradiquées avant que ses conséquences délétères ne deviennent irréversibles selon Dominelli (2018). Le TSV est donc défini comme « une pratique professionnelle holistique du travail social » (Dominelli, 2012), qui se concentre sur les interdépendances entre les personnes, l’organisation sociale des relations entre les personnes, l’écosystème naturel ainsi que la corrélation entre les crises socio-économiques et individuelles. Dans la littérature (i.e. Besthorn, 2012) le TSV questionne également les schémas de production et de consommation à l’échelle locale ou nationale. Ainsi le but du TSV est d’œuvrer pour une réforme des pouvoirs socio-politiques et économiques qui ont un impact délétère sur la qualité de vie des populations précarisées d’un territoire. Cette approche suggère d’aborder ces problématiques en transformant, notamment, la manière dont les acteurs sociaux locaux conceptualisent leur société, leurs relations interpersonnelles et leurs relations avec l’écosystème vivant. La notion d’égalité est fondamentale dans cette conceptualisation. A ce titre, il n’est pas étonnant de constater que ce paradigme inclut la notion de justice environnementale comme faisant partie intégrante des valeurs et des activités des travailleurs sociaux « verts » (Doyle, 1994). Ainsi, le TSV possède un caractère ambitieux car il demande le développement constant de nouveaux concepts théories et de nouveaux modèles de pratiques. Les groupes sociaux d’un territoire sont alors amenés, sous l’impulsion d’un travailleur social ou d’une expérimentation sociale, à construire des réponses aux problématiques environnementales en fonction d’un contexte local. Les travailleurs sociaux ont un rôle de pivot à remplir à travers la mobilisation de communautés autour d’un nouveau pouvoir d’action. Pour interroger la mise en œuvre de ces concepts de transition et de TSV, il nous faut des approches scientifiques qui dépassent les barrières entre les disciplines et les méthodes. Le Rapport mondial sur les sciences sociales (Clair, 2015) satisfait à cette exigence en enclenchant une dynamique vers des systèmes de connaissances plus intégrés, vers ce que l’on appelle parfois la « science de la durabilité ». Le Rapport analyse les tendances et leurs conséquences, les conditions nécessaires au changement dans les pratiques et les interprétations sociales, ainsi que les responsabilités et l’éthique, les processus décisionnels et les questions de gouvernance. Il s’agit alors, dans cet article, de poser les bases d’un programme de recherche empirique du travail social en faveur de la compréhension des leviers à actionner pour engager les futurs travailleurs sociaux dans un processus collectif de transition.</span></span></span></p>
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<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Produire collectivement un processus de transition </span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black">En référence au courant de la catégorisation sociale (Castel & Lacassagne, 2011), nous positionnons chacune des parties prenantes du travail social vert dans un rôle d’acteur, orienté vers un but commun, afin que tous disposent d’une position psycho-sociale satisfaisante. L’enjeu est alors de voir comment le travail social peut s'inscrire dans les différentes formes d’ingénierie de “capacitation territoriale” telles qu’elles émergent dans le champ de la transition socio-écologique. Cette ingénierie définit comment le territoire, maillant ses dimensions géographiques, historiques, économiques, écologiques et politiques peut s’envisager comme un espace d’enquête, de participation et de délibération pour constituer un environnement favorable au pouvoir de réalisation des personnes" (Lapostolle, 2021). Il s’agit de développer l’agencéité collective, c’est-à-dire la capacité d’action des groupes à atteindre des objectifs fixés collectivement dépassant les intérêts individuels (Ibrahim 2008). La spécificité de cette capacité collective est qu’elle n’existe qu’avec le groupe, tout en gardant à l’esprit que les capacités individuelles ne sont qu’une condition, nécessaire mais non suffisante, des capacités collectives (Loubet et al, 2011). Il s’agit d’activer les processus sous-jacents aux relations intergroupes (Tajfel, 1982) pour mettre au jour ce qui peut gêner ou au contraire faciliter le passage d’une posture individuel de travailleur sociale ou de personne vulnérable vers une identité collective d’acteur de la transition au travers de la co-construction d’une perception territoriale écologique et sociale. Ainsi, la saisie collective de l’expérimentation territoriale d’un « travail social vert » s’inscrit comme une démarche capabilisante ou les activités et ressources du territoire sont les objets permettant l’agencéité collective. Il s’agit, pour les travailleurs sociaux, a) d’investiguer la nature et la potentialité de leur territoire en termes d’activité de travail possible et b) de mobiliser un capital social commun, c'est-à-dire de mettre en œuvre leurs ressources sociales, issue des interactions culturelles et structurelles qu’ils entretiennent et qui leur permettra, à terme de générer des externalités durables qui affectent le devenir des personnes accompagnées. Cette approche entraîne une vision non linéaire du développement et s’accorde pleinement avec une approche multidimensionnelle de la vulnérabilité et des inégalités. Elle apporte des justifications et des éléments de modèles théoriques et pratiques aux processus participatifs. Ainsi, renforcement de l’autonomie et pouvoir des individus d’une part, action collective et action sociale ou publique d’autre part, sont étroitement liés. Ces questionnements s’inscrivent dans la dynamique plus générale du développement socialement durable et des conditions susceptibles d’assurer cette durabilité (Reboud, 2006). C’est pourquoi, en complément de ces approches, nous postulons pour une inscription de la démarche dans les travaux relatifs à l’Economie Sociale et Solidaire (Favreau, 2003) et à l’économie territoriale (Soulage, 2015) qui encadre les perspectives de création de ressources locales dans un contexte soutenable. En effet, l’économie sociale et solidaire territorialisée se positionne comme une composante cachée de la mondialisation (Favreau, 2003). Partout dans le monde, des expériences inédites d'économie comme les coopératives sociales italiennes, les régies de quartier françaises ou les coopératives de développement économique communautaire québécoises se développent de façon à réagir aux réalités de la mondialisation néolibérale. Il s’agit alors d’une économie alternative de nécessité. Néanmoins, les initiatives d’économie sociale et solidaire s’inscrivent aussi dans un mouvement plus profond qui s’active à croiser nouveau modèle économique et démocratie (Demoustier, 2001). C’est ce mouvement qui favorise la multiplication des courants politiques nouveaux valorisant le partage du travail et le développement d'une économie autre que marchande. Ces initiations passent par la création de plateformes d’échanges de services gracieux ou encore par l’animation d’actions sociales locales pour la protection de l'environnement. Le travail social vert peut se réclamer de ces deux origines. D’une part en luttant contre les inégalités induites par le mode de gouvernance économique national et mondial, d’autre part en souhaitant construire une autre relation à l’économie locale, à l’environnement et à l’écosystème territorial. Relation qui se veut soutenable pour tous et pérenne. Nous parlerons alors de coopération locale à but de développement social et environnemental, qui vient dépasser l’objectif unilatérale « d’action sociale » pour venir produire des ressources et des capacités collectives pour le bien social et environnemental.</span></span></span></p>
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<p class="Articulations-titre1" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:16pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Une diversité de modalités pédagogiques pour former au travail social vert</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black">L’objet de notre article est d’interroger la manière dont les établissements de formation au travail social ont la capacité d’accompagner la transition socio-écologique par la mise en œuvre de processus didactique et pédagogique. Nous posons ici deux hypothèses. La première consiste à affirmer que cette démarche est envisageable dès l’or que les étudiants ou apprenants ont la capacité de se positionner comme acteur de leur formation. La seconde en insistant sur la nécessité de créer les conditions de l’émergence des capacités d’action et de réflexion. Ces conditions posent alors la question des moyens à déployer pour produire un effet formatif durable et constructif. Nous proposons ici une vision didactique axée sur une multiplicité des expériences d’apprentissage (construction des connaissances techniques et théoriques, mise en action des réseaux d’acteurs, identification des tiers lieux de l’action sociale) et une diversité des positionnements d’apprentissages (étudiant, expérimentateur, découvreur). De façon plus précise, nous nous appuierons sur plusieurs modalités pédagogiques identifiés par Eric Grasset (2021) dans le domaine de la formation à l’ingénierie des transitions notamment a) l’organisation d’un séminaire transversal sur le thème du développement social en formation initiale éducateurs spécialisés, éducateurs jeunes enfants et assistants de service social lors duquel des visites sur sites dans des structures mettant en œuvre des pratiques socio-écologiques sont organisées; b) la mise en place d’un module de formation à l’IRTS de Besançon à destination des travailleurs sociaux dans une logique participative sur la base d’une présentation d’une recherche action ; c) une expérience vécue d'un groupe d'étudiant lors d’un stage collectif inscrit dans la formation préparatoire au Diplôme d’Etat d’Assistant de Service Sociale. Il s’agit ici de tracer les savoirs expérientiels (Gardien, 2017) mis en œuvre dans le cadre d'une étude de territoire pour l'élaboration d'un Agenda 2030 (Quetigny, Côte d’Or) ; d) la participation aux Journées de l'Economie Autrement sur « la transition écologique et solidaire qu’il nous faut mettre en œuvre pour faire face au défi immense du changement climatique » auxquelles participent les éducateurs spécialisés en formation 2<sup><span style="font-size:7.0pt">ème </span></sup>année de Dijon en rapport avec l’objectifs de la loi sur l'économie sociale et solidaire de 2014 qui mentionne l’idée de "Renforcer les politiques de développement local durable". L’analyse des différentes modalités pédagogiques utilisées est basée sur la distinction utilisée par Eric Grasset (2021). Ainsi, si la fabrication du processus de formation cherche classiquement à répondre aux propos de Philippe Zarifian (1996) pour qui travailler consiste à rentrer dans un ordre préétabli, de manière qualifiée. La formation aux différentes professions du secteur du travail social se singularise par des écoles professionnelles qui forment les étudiants sur la base de l’« alternance intégrative ». Il s’agit alors de construire des compétences situées et mobilisables dans l’action sous forme de savoirs expérientiels. Ce processus de construction s’appuie sur un continuum allant de la découverte du milieu à l’investissement du milieu ; de la connaissance désincarnée à l’incarnation de la connaissance.</span></span></span></p>
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<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Découverte : initier la réflexion professionnelle des étudiants autour des enjeux socio-écologique</span></span></span></span></p>
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<p class="Articulations-titre3" style="text-align:justify; text-indent:0cm"><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Les rencontres d’acteurs et d’expériences du développement social local</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black">Depuis 5 ans, l’Irtess de Dijon propose un séminaire transversal de 2 jours sur la thématique du développement social local en formation initiale éducateurs spécialisés (ES), éducateurs jeunes enfants (EJE) et assistants de service social (ASS). Ce séminaire est ponctué de visites sur site dans des structures mettant en œuvre des projets et actions de développement social, souvent basés sur des pratiques socio-écologiques, des apports théoriques et méthodologiques sous forme de conférence et de table ronde avec, cette année, un axe spécifique sur la transition sociale et écologique. Des ateliers de mise en situation et d’animation des outils participatifs, ainsi que des travaux d’appropriation avec restitution sont les autres moments qui ponctuent la participation à ce séminaire. Ce séminaire associe également des partenaires du territoire et/ou du développement social tels que Trajectoire Ressources (centre de ressources politique de la ville), la fédération des centres sociaux ou encore l’UNADEL. Les objectifs de ce séminaire sont essentiellement tournés sur l’initiation aux aspects du travail social ayant trait aux démarches collectives, communautaires, territoriales et participatives, positionnés de façon complémentaire aux démarches d’accompagnement individuel. Il prend place de différente manière dans les cursus des 3 filières et alimente différemment les objectifs pédagogiques respectifs. Alors que le séminaire alimente des démarches d’étude de territoire et d’intervention sociale d’intérêt collectif (ISIC) chez les ASS et les EJE en début de formation et lors de stages collectifs de plusieurs semaines, il alimente plus ponctuellement la démarche de projet éducatif spécialisé et inter-institutionnelle chez les ES 2<sup><span style="font-size:7.0pt">e</span></sup> année. La transversalité du séminaire prend sens par rapport à l’enjeu d’une prise de conscience de la complémentarité des places des différents professionnels dans la mise en œuvre de dynamique de développement social d’un territoire. Le sujet de la transition socio-écologique ou du travail social vert sont introduit dans le séminaire « chemin faisant », au fil des années, sous-jacent au départ, de façon plus explicite depuis cette année. D’une part, il est intéressant de constater que les initiatives repérées pour les visites sur site depuis 2017 sont majoritairement porteuses de projets basés sur des pratiques éco-sociales telles que Territoire zéro chômeur, Atelier d’Autun, Pirouette Cacahuète, Centre social de Quétigny, Maison Phare, etc. Quasiment toutes ces initiatives figurent dans la recherche-action « BFC en transition », citée ci-dessous, sans qu’il n’ait eu véritablement collaboration avant entre l’IRTESS et la DREAL à ce moment. D’autre part, dans les espaces pédagogiques au sein du séminaire où les étudiants sont mis à contribution via des travaux d’appropriation, nous observons que la thématique du lien entre « travail social et écologique » émerge spontanément. Ainsi, en 2017, en guise d’un travail de restitution un groupe d’étudiants réalise jardin partagé au sein du patio de l’IRTESS. En 2019, un autre groupe d’étudiants organise un forum d’initiatives avec des ateliers do it yourself (fabrication de savon, ...) comme supports de médiation socio-éducatifs et des stands présentant des acteurs de ce secteur. Cela apparaît comme l’effet d’une forte présence de pratiques socio-écologiques dans l’environnement professionnel des travailleurs sociaux depuis plusieurs années. Cela explique probablement une certaine facilité avec laquelle les étudiants ont fait le lien avec les concepts de la « social-écologie » et de la transition, qui étaient les notions centrales introduites lors de la table ronde de cette année. Lors du débat en plénière à la suite de la table ronde ou lors d’échanges dans les ateliers d’élaboration des restitutions, ces termes sont utilisés avec une certaine aisance et semblent faire sens immédiatement. Un questionnaire « bilan et perspective », remplit par les étudiants, fait également ressortir ces thématiques. A ce sujet, il est intéressant d’analyser les réponses des étudiants de plus prêt. Dans la filière ES, 42 réponses sur une promotion de 63, permettent de constater, qu’aux questions « Quelle(s) idée(s) principale(s) retenez-vous de ce séminaire ? », ainsi que « Au terme des réflexions qui ont été développées au cours de ce séminaires, quelles sont les questions qui se posent à vous au regard de la construction de votre professionnalité, de votre future pratique professionnelle ? », il ressort avant tout l’importance de la participation citoyenne (13 occurrences) et la participation des personnes dans les projets (9 occurrences), ainsi que l’importance de la connaissance du territoire et d’une démarche multi-acteurs (environ 10 occurrences). La perception d’une démarche et posture spécifiques dans ces approches sont verbalisés ainsi : les étudiants ont retenu « l’importance de développer un réseau pluri-partenarial sur un territoire donné dans l’objectif de viser à la transformation sociale des habitants et à des responsabilités collectives » ; l’importance de « partir des personnes, d’utiliser et de développer les forces du territoire, jardin partagé, transition écologique » ; « La question de liberté des ateliers, de lâcher prise et de laisser le public concerné les créer en partie » ; « Le travail auprès des personnes, à leurs côtés, leur participation. Les projets émergent des habitants. » </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black">Ainsi, l’entrée dans le sujet des transitions et de l’articulation entre le social et l’écologie semble facilitée par la découverte d’initiatives citoyennes, de démarches locales, hors les murs, sur un territoire où ces deux aspects sont d’emblée noués. </span></span></span></p>
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<p class="Articulations-titre3" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">L’exemple d’un module de cours à l’IRTS de Besançon</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black">Depuis trois ans, l’IRTS de Besançon propose un module de cours d’une journée pour sensibiliser les étudiants en deuxième année de formation d’assistant de service social à la question écologique. Celui-ci est construit à partir des résultats d’une recherche action participative menée par la Direction Régionale Environnement Aménagement Logement Bourgogne Franche-Comté et la Maison de Sciences de l’Homme de Dijon intitulée “BFC en transition”. Cette enquête questionne les conditions de consolidation, de maillage et d’essaimage des initiatives locales de transition à l’échelle de la région Bourgogne Franche-Comté à partir d’entretiens et d’ateliers participatifs avec des citoyens, des associations, des institutions et des chercheurs. La question de l’articulation des enjeux sociaux (lutte contre la précarité, bien être, lien social, etc.) avec les enjeux environnementaux (biodiversité, changement climatique, etc.) est au cœur de cette recherche. Le module de cours réalisé auprès d’une trentaine d’étudiants est construit sur plusieurs séquences : un photolangage et un débat mouvant sur les perceptions de l’écologie ; une présentation des concepts de transition socio-écologique, de travail social vert et de justice environnementale ; la description d’exemples concrets et le visionnage de témoignages vidéos ; un travail en groupe de cinq ou six pour décortiquer des thématiques sous le double prisme écologique et sociale (alimentation, mobilité, énergie, nature et sobriété). L’enjeu pédagogique est de passer d’une sensibilité personnelle sur l’écologie à des perspectives professionnelles. Lors du photolangage, les sensibilités écologiques des étudiants s’expriment autour du respect de la nature, le bien-être animal, quelques réflexions internationales sur les pays du sud et le changement climatique, la gestion de la ressource en eau, etc. On retrouve quelques défenseurs des éco-gestes, mais aussi quelques profils militants des marches pour le climat. À ce stade du cours, l’expression potentielle d’un rejet de l’écologie est absente ou cachée. Le débat mouvant permet alors de dépasser les non-dits. À la question de savoir si les étudiants se sentent concernés par la crise écologique, quelques-uns osent aller à l’encontre de la majorité pour évoquer un sentiment de désintérêt. Avec la deuxième question demandant si les enjeux environnementaux font partie du travail social, beaucoup se positionnent au milieu de la salle pour indiquer leur ambivalence. Le débat qui suit entre ceux qui défendent l’idée que l’écologie n’est pas la priorité face à la crise sociale et ceux qui pensent au contraire qu’il est possible d’investir ce champ au même titre que d’autres thématiques permettent de passer de la sensibilité personnelle vers des réflexions professionnelles. Globalement, c’est souvent la première fois que les étudiants se posent cette question. L’écologie dans le travail social n’est pas une évidence pour eux comme l'indiquent les discussions informelles dans lesquelles certains évoquent leur incompréhension de départ sur la nécessité de ce cours dans leur formation. La partie descendante du cours permet alors de poser la définition de la transition socio-écologique et de travail social vert (telle que proposée en introduction de cet article). Les travaux sur la justice environnementale sont également un levier intéressant pour permettre aux étudiants de réaliser les interconnexions entre les enjeux sociaux et écologiques. Mais c’est surtout la présentation de la galaxie des initiatives citoyennes, associatives et institutionnelles de transition qui suscitent de l’intérêt (remarqué au travers des questions posées). En particulier, les exemples d’expérimentations hybrides socio-écologiques donnent des repères, à l’instar des incroyables comestibles qui investissent des quartiers prioritaires de la politique de la ville à Montbéliard, d’un chantier d’insertion dans un restaurant associatif écologique à Belfort, d’un dispositif territoire zéro chômeur de longue durée qui propose une activité de maraîchage biologique et une recyclerie à Prémery, d’une association de développement social local qui anime un jardin partagé à Autun, d’un Centre Communal d’Action Sociale qui porte une épicerie sociale avec des ateliers cuisine à Bethoncourt, etc. Ces exemples concrets incarnent la transition et permettent de souligner les différents leviers d’articulation entre les enjeux sociaux et écologiques : le développement du pouvoir d’agir, la recherche de lien social et d’économies financières pour les personnes en situation de précarité ; les compétences des nouveaux métiers de la transition pour les personnes en recherche d’emploi ; le décloisonnement entre les acteurs du secteur social et de l’écologie pour construire des projets partenariaux, etc. Enfin, les ateliers participatifs permettent de conclure le cours de manière active sur le thème suivant : « action sociale et écologique, même combat ? » au travers du séquençage suivant :</span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black">Phase 1 : Constitution de groupes de 5 ou 6 personnes. Choix du thème : alimentation, mobilité, énergie, nature, sobriété. Répartition des rôles : un animateur, un gardien du temps, deux prises de notes et un rapporteur</span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black">Phase 2 : Lister les enjeux du point de vue écologique</span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black">Phase 3 : Lister les enjeux du point de vue social</span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black">Phase 4 : Pistes concrètes pour l’action sociale (imaginer des aides/dispositifs pour des personnes accompagnées, imaginer des projets collectifs et partenariaux à mener)</span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black">Phase 5 : Restitution et débat</span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black">Les étudiants entrent dans la transition au travers d’un thème plus précis, à l’instar de l’alimentation qui est généralement très prisé. Avec l’aide de l’intervenant qui passe dans les groupes pour apporter du contenu et d’internet, cet exercice permet un défrichage des enjeux écologiques. La restitution et le débat créent un moment de réflexivité collective autour des pistes d’articulation socio-écologiques, mais aussi les enjeux contradictoires liés aux inégalités sociales qui sont favorisées par certaines solutions écologiques (le bio, la voiture électrique, la taxe carbone, etc.)</span></span></span></p>
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<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Atelier-projet : comprendre les enjeux et expérimenter</span></span></span></span></p>
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<p class="Articulations-titre3" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">L’agenda 2030 de Quetigny : quand des étudiantes en travail social initient la production collective d’un processus de transition</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black">Située dans le département de la Côte d’Or et la Métropole de Dijon, la ville de Quetigny (9100 habitants) a adopté une délibération d’urgence climatique et sociale le 24 novembre 2020. Accompagné par la Direction Régionale Environnement Aménagement Logement Bourgogne Franche-Comté (DREAL BFC) et le centre d’expertise du ministère de la transition écologique (CEREMA), la collectivité s’est alors engagée dans l’élaboration d’une stratégie territoriale de « transition écologique inclusive » à l’horizon 2030. Cette démarche intitulée Agenda 2030 consiste à mener une réflexion collective à partir de la mobilisation des acteurs du territoire (associations, entreprises, élus, agents de la collectivité, etc.) et de la participation citoyenne, notamment celle des personnes en situation de précarité. Dans ce contexte, la DREAL BFC, le CEREMA et la ville de Quetigny se sont associés à l’Institut Régional Supérieur du Travail Éducatif et Social de Bourgogne (IRTESS) pour réaliser un diagnostic territorial par une équipe de trois stagiaires. C’est un agent de la DREAL en partenariat avec une formatrice de l’IRTESS qui accompagne le stage. Ceci s’inscrit dans une dynamique régionale de recherche-action participative sur la transition socio-écologique portée par la DREAL dans le cadre d’un projet intitulé « Bourgogne Franche-Comté en transition ». L’articulation des attendues de la DREAL et de l’IRTESS débouche sur la construction d’un dispositif innovant que nous appelons « diagnostic socio-écologique » (Roy et al., 2022) visant la production collective d’un processus de transition. D’un point de vue pédagogique, ce diagnostic reprend le format des « ateliers-projet » (Grasset, 2021). Pour les trois stagiaires en travail social, cette expérience permet une sensibilisation aux enjeux socio-écologiques et le développement de compétences transversales liées à l’ingénierie de projets. D’un point de vue opérationnel, l’objectif des commanditaires est d’aboutir à une feuille de route avec des éléments de réflexions et des pistes d’action concrètes. Le premier volet du diagnostic visait à mettre en lumière les conditions de mobilisation des acteurs sociaux dans la transition écologique, en analysant leur rapport à l’écologie et en repérant l’ensemble des initiatives citoyennes, associatives et communales du territoire disposant d’un potentiel de croisement entre les enjeux de lutte contre la précarité et les enjeux environnementaux. Cette enquête repose sur 12 entretiens semi-directifs auprès des acteurs sociaux et socioculturels de la commune de Quetigny et sur 2 entretiens complémentaires auprès des acteurs écologiques. Ce volet a permis de mettre en exergue une reconnaissance de la part des acteurs interrogés de l’importance au<b> </b>décloisonnement afin d’imaginer des actions à la croisée du social et de l’écologie. Toutefois lorsqu’il s’agit de mettre<b> </b>cela en pratique dans le cadre professionnel ou bénévole, plusieurs profils se dégagent entre des acteurs déjà engagés dans l’action, d’autres qui sont volontaires pour le faire mais avec un manque de repères et de ressources, et quelques réticents (Roy et al. 2022). Le deuxième volet du diagnostic s’inscrivait dans une démarche d’intervention sociale, à la fois individuelle et collective visant le « développement du pouvoir d’agir écologique des personnes en situation de précarité ». D’une part, une intervention individuelle par entretiens consistait à aller à la rencontre des personnes en situation de précarité afin d’appréhender leur mode de vie, leurs enjeux et envies, sans a priori. La question environnementale n’était pas posée d’emblée afin d’éviter d’orienter les personnes et d’éviter l’écueil de la moralisation écologique. D’autre part, une intervention collective par ateliers consistait à croiser les expériences individuelles et à favoriser le développement du pouvoir d’agir en invitant les participants à réaliser des propositions d’action à partir de leurs enjeux dans le cadre de la stratégie de la ville de Quetigny. Ce volet du diagnostic repose sur 10 entretiens individuels et un entretien collectif (6 participants) de personnes en situation de précarité, ainsi qu’un atelier débat réalisé lors d’un événement convivial réunissant un public socialement mixte (25 participants). Ce volet a permis notamment de souligner l’existence d’un intérêt des personnes en situation de précarité sur les enjeux environnementaux, même si certains aspects sont controversés (à l’instar de l’agriculture biologique). Le diagnostic met aussi en exergue une « débrouillardise populaire écologique » entendue comme « un ensemble de pratiques de la vie quotidienne des personnes en situation de précarité qui sont réalisées pour des motivations économiques, mais qui limitent également l’impact carbone » (Roy et al., 2022). Au travers du diagnostic socio-écologique, les étudiantes en travail social ont ainsi initié une forme d’agencéité collective. Des propositions concrètes ont émergé autour de la valorisation des acteurs sociaux et socioculturels engagés et des actions socio-écologiques qui ne portent pas nécessairement leur nom (ateliers cuisine, ateliers zéro déchet, jardins partagés, etc.). Une action de sensibilisation auprès des acteurs a également été proposée afin de déconstruire un a priori fortement ancré de désintérêt des personnes en situation de précarité sur les questions écologiques. La démarche d’enquête participative réalisée auprès des habitants de Quetigny a permis, quant à elle, de faire émerger des pistes d’action autour de la valorisation et le développement de la débrouillardise populaire écologique, notamment sur le thème de l’alimentation, de l’économie circulaire, de la mobilité, de l’énergie, etc. Par la démarche d’atelier-projet, les étudiantes se sont exercées à la réponse d’une commande institutionnelle d’un service déconcentré de l’État et d’une collectivité territoriale, mais aussi à l’animation d’une démarche territoriale et participative. Les compétences qui se développent sont celles du développement social local et du diagnostic territorial. Mais cette démarche inscrite sur près de quatre mois a permis aux étudiantes de s’immerger dans les enjeux socio-écologiques. Un cheminement de la découverte à la déconstruction de certains a priori s’est réalisé au fur et à mesure des enquêtes en discutant avec d’autres travailleurs sociaux sur leur perception de la transition, en rencontrant des acteurs pionniers qui sont d’ores et déjà engagé dans ce processus et en découvrant les réalités de vie des personnes en situation de précarité en prises avec les inégalités environnementales ainsi que leurs discours sur l’écologie. Enfin, la transition socio-écologique est alors devenue concrète et collective au travers de l’écriture de propositions d’action, compilées par les étudiantes, pour la collectivité à inscrire à leur agenda 2030.</span></span></span></p>
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<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Ancrage : co-construire une économie sociale et solidaire</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"> </p>
<p class="Articulations-titre3" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">La participation aux Journées de l'Economie Autrement</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black">Dans cet exemple, les éducateurs spécialisés en formation 2<sup><span style="font-size:7.0pt">ème</span></sup> année de Dijon ont participé aux journées de l’économie autrement (JEA) sur le thème de "la transition écologique et solidaire qu’il nous faut mettre en œuvre pour faire face au défi immense du changement climatique". Cette participation répond à l’objectifs de la loi sur l'économie sociale et solidaire de 2014 qui mentionne l’idée de "Renforcer les politiques de développement local durable". A l’origine des Journées de l’Economie Autrement se trouve la volonté partagée entre acteurs de l’ESS et élus locaux de porter le débat des enjeux de société en place publique. L’idée était de rendre lisible la contribution de l’ESS dans l’émergence d’un monde plus juste et plus durable. Depuis 2016, les JEA se tiennent à Dijon à l’initiative de la Scop Alternatives Economiques et sont portées par la Métropole et le Conseil Régional de Bourgogne Franche Comté. Ces journées prennent la forme de rencontres, débats et tables rondes publiques et ouvertes à tous. Elles font la part belle aux initiatives en matière d’innovation et de pratiques respectueuses des personnes et de leur environnement. L’édition 2021 de cet évènement a proposé au public la participation à deux séances plénières, seize tables rondes, seize conférences-débat, quatre ateliers, deux projections-débat, deux visites guidées dans une programmation qui a rassemblé 182 intervenants et attiré 1700 visiteurs. La caractéristique de cette 6<sup><span style="font-size:7.0pt">ème</span></sup> édition a été de valoriser les enjeux en matière de transition écologique et solidaire au regard du défi que représente le changement climatique". L’ESS se caractérise en effet par un ancrage sur les territoires où les problématiques locales sont considérées et reconnues et avec elles les questions environnementales, sociales et citoyennes. Comme l’explique Jeantet et al (2014), les points de convergence entre ESS et transition écologique sont nombreux : inscription dans le « temps long », préoccupation pour les générations futures et culture du faire ensemble via l’association d’acteurs pour une cause collective. Ainsi, en écho à cette mobilisation collective, mais également à l’invitation de Bruno Latour (1995) qui milite pour aborder la question écologique au croisement des savoirs, l’Irtess s’est impliqué de manière progressive dans la participation, puis dans l’organisation de ces journées de l’économie autrement. Si depuis trois éditions, les étudiants en deuxième année de formation d’éducateurs spécialisés de l’IRTESS de Dijon assistent en spectateurs aux JEA, ils ont été invités pour cette édition à collecter l’essence des débats dans un rôle d’observateurs participants. Collectivement en tables-rondes ou individuellement en atelier (fresque pour le climat), ils ont éprouvé et questionné les thématiques fortes proposées. Les 65 étudiants ont participé au minimum à deux séances, dont deux débats qui ont été pour la première fois animés par leur propre institut de formation, partenaire des JEA. Ils ont été invités à produire six restitutions collectives de douze ateliers vécus, en vue d’alimenter les supports communicationnels dans la perspective de la prochaine édition. Ces contributions alimentent également le débat d’une évaluation collective à l’occasion des apports sur les fondements de l’ESS qu’ils vont intégrer ultérieurement. C’est donc par une participation active et éprouvée qu’ils ont dans un premier temps approché les enjeux de l’ESS et qu’ils l’ont constatée et entendue comme « réaliste et radicale » (Viveret, 2012). C’est un choix pédagogique d’inscrire cette dynamique participative en deuxième année au mitan de la découverte et de la professionnalisation. En cette deuxième année de formation c’est la question de l’implication et de la capacité à identifier le cadre des actions et des pratiques du travailleur social qui est ici mise au travail. Les apports sur les fondements de l’ESS sont partagés en aval de cette dimension éprouvée et approfondis en troisième année de formation par des apports sur l’approche socioéconomique du territoire. Ainsi, c’est la conscientisation d’un ancrage dans un processus globalisant qui est visée par cette démarche. Avant d’aborder la question des connaissances, c'est en éprouvant l’objet que le travailleur social, spécialisé dans la lutte contre les inégalités sociales, peut saisir la portée élargie de son cœur de métier aux inégalités géo-sociales (Latour, 1995). Cet ancrage visé ici est également celui des pratiques du travailleur social, acteur de l’ESS, dans un modèle de société structuré et affirmé où il a toute sa place. Ainsi, les étudiants ont la possibilité d’élargir le canevas de leurs futures missions au-delà des expériences d’investigation localisées. C’est un ancrage indispensable pour croire en sa capacité à avancer dans cette transition éco-sociale. </span></span></span></p>
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<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Témoignage : rendre compte de son parcours d’étudiant</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black"><span style="background:white">Le témoignage de Léa (étudiante en 3<sup>ème</sup> année de formation éducatrice spécialisée) sur son parcours de formation et ses adhérences aux différents moments et modalités pédagogiques, permet de comprendre comment peuvent se construire des expériences et une professionnalisation en lien avec le travail social vert.</span> <span style="background:white">Le profil de Léa n’est pas celui d’une novice sur ces questions, mais lors de l’entrée en formation au travail social, elle est à la fois en reconversion professionnelle et déjà dotée d’un parcours personnel et associatif orienté sur des expériences de lutte contre la pauvreté, articulées aux enjeux écologiques. Après une formation en multimédia, puis une école de commerce et une première vie professionnelle, elle s’engage tout d’abord dans un parcours associatif à partir d’un élan personnel : « j’avais envie de bricoler, mais je n’avais pas les moyens, j’ai appris à faire avec ce que j’avais. » Les actions basées sur la revalorisation des objets, « l’anti-gaspi » et le lien social, telles que pratiquées à la « Recyclade » ou au « Frigos solidaires » (tiers lieux à visées environnementales de Dijon, Cote d’Or), s’avèrent particulièrement attractives pour Léa. En s’engageant dans des projets basés sur la customisation, le bricolage, le recyclage, elle éprouve plus particulièrement la satisfaction « de travailler les déchets, de revaloriser des choses, de donner une seconde vie » et la joie « d’être capable de faire les choses ». L’événementiel culturel et solidaire, ainsi que l’autogestion complètent son parcours avant l’entrée en formation en travail social. Cependant, c’est avant tout à partir d’un intérêt porté à l’art-thérapie, un milieu familial versé dans le travail social et surtout un besoin fort de justice sociale, que Léa décide de s’engager dans cette formation.</span> <span style="background:white">C’est également sur cette question de justice sociale que Léa s’ancre en formation et commence à élaborer son identité professionnelle. Elle découvre le courant pédagogique de Paolo Freire (2009) en 1<sup>ère</sup> année de formation Educateur Spécialisé, qui lui donne à voir les possibilités concrètes pour travailler cette question. Des modules de formation consacrés en 2<sup>ème</sup> année à la participation des personnes aux différents projets en institutions, ainsi qu’à la participation citoyenne lui permettent de poursuivre cette réflexion et de l’ancrer dans sa professionnalité en construction. Avec le séminaire Développement social, les cours et journées d’étude consacrés à l’ESS, elle découvre surtout la nécessité d’intervenir sur un territoire, avec les élus et les partenaires : « j’ai toujours bidouiller seule. Mais pour avoir un impact cohérent sur un territoire, il y a besoin des autres, associations, commerçants et toutes les personnes qui construisent un territoire. » Léa perçoit également la difficulté de ses collègues de promotion de se projeter dans l’aspect collectif du métier, ainsi que le peu d’éducateurs spécialisés qui exercent en centre social, par exemple, ce qui rend difficile une projection professionnelle dans cet aspect du métier. Néanmoins, Léa ne sépare pas éducation populaire et éducation spécialisée. Elle reste convaincue qu’il y a besoin d’éducateurs hors du secteur de l’accompagnement individuel pour faire le lien avec les personnes qui passent « sous les radars », ceux que l’on nomme les « invisibles » : « si on ne se focalise que sur les institutions, les écoles, etc., on ne perçoit pas ces autres besoins. C’est une autre façon de cibler les individus. » En tout cas, pour son stage de professionnalisation de dernière année de formation, elle démarche un centre social avec lequel elle a déjà travaillé avant d’entrer en formation, avec l’intention de développer ces démarches qui lui tiennent à cœur. Ainsi, les questions écologiques n’apparaissent pas comme première motivation d’orientation de son parcours, mais se greffent, d’une part, assez naturellement sur les enjeux de justice sociale. En effet, Léa a notamment investi explicitement la question de la justice environnementale et du travail social vert, en choisissant l’angle du travail social radical, lors d’un travail au sujet libre. D’autre part, l’enjeu écologique rentre dans le travail social par le biais des supports d’action ou de médiation socio-éducative, mais où il importe pour Léa que « ça vienne des gens, qu’on laisse la place au collectif de devenir acteur ». Ce parcours montre à quel point le support éco-social semble particulièrement propice pour travailler l’estime de soi, la confiance en soi et en autrui, en prenant soin des objets, en les « customisant », en leur donnant une seconde vie.</span></span></span></span></p>
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<p class="Articulations-titre1" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:16pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Conclusion</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black">Le travail social vert est émergent, mais effectif depuis plusieurs années déjà. Il existe à travers une multitude d’initiatives, d’expérimentation qui articulent les enjeux sociaux et écologiques. Ainsi, ces expériences nécessitent davantage d’être valorisées et caractérisées afin de leur permettre un essor en adéquation avec les enjeux qui se présentent. Cette caractérisation, indispensable à la mise en pratique par les acteurs du travail social, passe par la concrétisation d’un parcours pédagogique. Ce parcours façonne le processus de production des savoirs relatifs à la transition sociale et écologique en permettant successivement de découvrir, d’expérimenter, d’ancrer puis de témoigner. C’est à travers ce processus pragmatique que l’on cherche à « montrer » puis « co-construire » et enfin à « éprouver ». Symbole d’une méta transition - une transition didactique pour une transition socio-écologique - le chemin d’apprentissage proposé ici permet de satisfaire à la fois les exigences de transformations sociales voulues par le TSV mais également de transformations individuelles impulsées par l’établissement de formation. Là, converge à la fois le but commun (un changement global porté par tous) et le parcours individuel (une maturation des savoirs, des pratiques, du positionnement identitaire). Le travailleur social tant à devenir, au même titre que chaque acteur du projet de transition, un ouvrier de l’œuvre commune. Ce passage du « faire pour » au « faire avec » (Laville & Salmon, 2022) devient le fil rouge de ces pratiques pédagogiques. L’intervention sociale se transformant alors progressivement en une coopération sociale. Chaque futur professionnel doit donc être capable de s’appuyer sur son socle de connaissances et de pratiques pour parvenir à faire l’expérience, en situation, d’une solution nouvelle, collective et durable répondant aux besoins d’un territoire en transition.</span></span></span></p>
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<p class="Articulations-titre1" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:16pt"><span style="font-family:"Arial", sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Bibliographie</span></span></span></span></p>
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<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Bertezene, S., & Vallat, D. (2016). Changement et engagement dans une stratégie RSE le cas des établissements sociaux et médico-sociaux français. <i>RIMHE: Revue Interdisciplinaire Management, Homme Entreprise</i>, (2), 3-23.</span></span></span></span></p>
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<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Besthorn, F. H. (2012). Deep Ecology's contributions to social work: A ten</span></span><span style="font-family:"Cambria Math",serif"><span style="color:black">‐</span></span><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">year retrospective. <i>International Journal of Social Welfare</i>, <i>21</i>(3), 248-259.</span></span></span></span></p>
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<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Besse, J. M. (2018). <i>La nécessité du paysage</i>. Parenthèses.</span></span></span></span></p>
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<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Castel, P., & Lacassagne, M. F. (2011). Contrat de communication et partitions sociales. <i>Psychologie sociale de la communication. Paris: De Boeck</i>.</span></span></span></span></p>
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<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Clair, A. L. S. (2015). 69. Vers des sciences sociales responsables. <i>Rapport mondial sur les sciences sociales, 2013: changements environnementaux globaux</i>, 507.</span></span></span></span></p>
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<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Demoustier, D. (2001). L’économie sociale et solidaire. <i>S’associer pour entreprendre</i>.</span></span></span></span></p>
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<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Dominelli, L. (2012) Green Social Work. Cambridge: Polity Press.</span></span></span></span></p>
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<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Dominelli, L. (Ed.). (2018). <i>The Routledge handbook of green social work</i>. Routledge.</span></span></span></span></p>
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<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Doyle, K. (1994). Environmental justice: A growing movement. <i>Black Collegian</i>, <i>24</i>(4), 36.</span></span></span></span></p>
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<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Favreau, L. (2003). <i>Commerce équitable, économie sociale et mondialisation</i>. Université du Québec en Outaouais, Chaire de recherche du Canada en développement des collectivités.</span></span></span></span></p>
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<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Gardien, È. (2017). Qu’apportent les savoirs expérientiels à la recherche en sciences humaines et sociales ?. <i>Vie sociale</i>, 20, 31-44.</span></span></span></span></p>
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<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Geels, F. W., & Schot, J. (2007). Typology of sociotechnical transition pathways. <i>Research policy</i>, <i>36</i>(3), 399-417.</span></span></span></span></p>
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<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Grasset, É. (2021). Former à l’ingénierie des transitions : l’Université à l’épreuve de la résilience. <i>Pour</i>, 240-241, 299-321.</span></span></span></span></p>
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<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Hopkins, D., & Becken, S. (2014). Sociocultural resilience and tourism. <i>The Wiley Blackwell companion to tourism</i>, 490-499.</span></span></span></span></p>
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<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Ibrahim S., 2008. « Collective agency : wider freedoms and new capabilities through self-help », dans Bakhshi P., Brouillet A. S., Duray-Soundron C., Dubois J.L., Réseau Impact, Repenser l’action collective. Une approche par les capabilités, L’Harmattan , p 61-82</span></span></span></span></p>
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<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Jeantet, T., Cabrespines, J. L., Coheur, A., Belliard, D., & Dorival, C. (2014). L'ESS peut changer d'échelle. <i>Alternatives Economiques</i>, <i>340</i>(11), 63-63.</span></span></span></span></p>
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<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Klein, M. (2022).<i> Livre vert du Travail Social</i> (Rapport du Haut conseil du travail social)</span></span></span></span></p>
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<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Laville, J. L., & Salmon, A. (2022). <i>Pour un travail social indiscipliné: Participation des citoyens et révolution des savoirs</i>. Eres.</span></span></span></span></p>
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<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Lapostolle, D. (2021). <i>L’ingénierie territoriale comme opérateur de capacitation territoriale</i> (Habilitation à Diriger la Recherche, Université Grenoble Alpes)</span></span></span></span></p>
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<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Latour, B. (1995). Moderniser ou écologiser. A la recherche de la septième cité. <i>Écologie & politique: sciences, culture, société</i>, (13), 5-27.</span></span></span></span></p>
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<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Loubet, F., Dissart, J. C., & Lallau, B. (2011). Contribution de l'approche par les capacités à l'évaluation du développement territorial. <i>Revue d’Economie Regionale Urbaine</i>, (4), 681-703.</span></span></span></span></p>
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<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><span style="font-family:"Times New Roman", serif">Freire, P. (2009). From pedagogy of the oppressed. <i>Race/ethnicity: multidisciplinary global contexts</i>, <i>2</i>(2), 163-174.</span></span></span></p>
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<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Reboud, V. (2006). <i>Amartya Sen: un économiste du développement?</i>. AFD.</span></span></span></span></p>
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<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Roy A., Maria C., Likandja Amba - Mulenda Mwembo L., Tribolet M. (2022). <i>Articuler lutte contre la précarité et transition écologique. Enseignement de l’enquête socio-écologique de la DREAL BFC dans le cadre de l’Agenda 2030 de la ville de Quetigny</i>. Rapport de la DREAL Bourgogne Franche Comté</span></span></span></span></p>
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<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Soulage, F. (2015). Overcoming Long-Term Unemployment. <i>Etudes</i>, (3), 31-42.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"> </p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Tajfel, H. (1982). Social psychology of intergroup relations. <i>Annual review of psychology</i>, <i>33</i>(1), 1-39.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"> </p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Viveret, P. (2012). <i>Reconsidérer la richesse</i>. Editions de l'Aube.</span></span></span></span></p>
<p> </p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">Zarifian, P. (1996). <i>Travail et communication</i>. FeniXX.</span></span></span></span></p>