<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Afin de comprendre que le travail social est politiquement construit, il faut comprendre deux propositions principales. Premi&egrave;rement, les valeurs et principes du travail sont l&#39;expression historique et socioculturelle de l&#39;id&eacute;ologie. Les valeurs du travail social &eacute;mergent de l&#39;int&eacute;rieur d&#39;une ontologie politique. Comme McKendrick et Webb (2014, p. 357) affirment que &quot;le travail social implique l&#39;articulation d&#39;une ontologie du sujet politique&quot;. Par ontologie politique, je fais r&eacute;f&eacute;rence &agrave; l&#39;organisation sociale, qui contextualise et sp&eacute;cifie une ontologie de l&#39;&ecirc;tre. La reconnaissance d&#39;une ontologie politique pour la pratique a &eacute;t&eacute; exprim&eacute;e plus t&ocirc;t dans le d&eacute;veloppement de la profession, dans le travail de Jessica Taft et Virginia Robinson, les fondatrices de &quot;l&#39;&eacute;cole fonctionnelle&quot; de la l&#39;&eacute;cole de travail social de Pennsylvanie dans les ann&eacute;es 1930 (Lundy, 2011). Deuxi&egrave;mement, les engagements social trouvent leurs origines dans les luttes entre les &ecirc;tres humains en ce qui concerne les moyens par lesquels les droits et le bien-&ecirc;tre &eacute;taient progressivement reconnus ou atteints. Tout au long de l&#39;histoire de la profession le travail social s&#39;est engag&eacute; &agrave; promouvoir les droits humains, la justice sociale et &agrave; s&#39;attaquer les causes profondes de la pauvret&eacute;, de l&#39;oppression et des et des in&eacute;galit&eacute;s (Gray &amp; Webb, 2013a).</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&#39;ontologie politique des travailleuses et travailleurs sociaux est logiquement ant&eacute;rieure aux choix &eacute;pist&eacute;mologiques et m&eacute;thodologiques. Le travail social se trouve &agrave; l&#39;int&eacute;rieur de syst&egrave;mes sociaux ou d&#39;agences, d&#39;organisations et de l&#39;appareil d&#39;&Eacute;tat g&eacute;n&eacute;r&eacute;s politiquement. Cette affirmation est profond&eacute;ment ancr&eacute;e dans les hypoth&egrave;ses ontologiques sur la nature de la r&eacute;alit&eacute; politique dans toutes les soci&eacute;t&eacute;s (Hay, 2006). La reconnaissance d&#39;une ontologie politique sous-tend &agrave; son tour les id&eacute;es de McKendrick et Webb (2014) sur les formes de vie qui rendent possible une soci&eacute;t&eacute; juste. En analysant l&#39;ontologie politique du travail social, les travailleuses et travailleurs sociaux peuvent examiner leurs id&eacute;es et valeurs politiques. Hay (2006, p. 80) explique que &quot;l&#39;ontologie se rapporte &agrave; l&#39;&ecirc;tre, &agrave; ce qui est, &agrave; ce qui existe, aux les unit&eacute;s constitutives de la r&eacute;alit&eacute; ; l&#39;ontologie politique, par extension, se rapporte &agrave; l&#39;&ecirc;tre politique, &agrave; ce qui existe politiquement, et aux unit&eacute;s qui composent la r&eacute;alit&eacute; politique&quot;.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&#39;ontologie politique fournit ainsi une base conceptuelle pour commencer &agrave; examiner les fa&ccedil;ons dont l&#39;id&eacute;ologie fa&ccedil;onne le travail social. La compr&eacute;hension des valeurs, principes, engagements, th&eacute;ories et approches du travail social est un exercice fa&ccedil;onn&eacute; par l&#39;id&eacute;ologie. Une telle r&eacute;flexion montre les caract&eacute;ristiques constitutives de la mani&egrave;re dont le travail social est politiquement construit &agrave; tous les niveaux de son intervention. En ce sens, Hay (2006, pp. 80-81) explique que &quot;la position ontologique de l&#39;analyste est, alors, sa r&eacute;ponse &agrave; la question : Quelle est la nature de la r&eacute;alit&eacute; sociale et politique &agrave; investiguer ? Ou encore, qu&#39;est-ce qui existe et dont nous pouvons acqu&eacute;rir la connaissance ? En clair, on peut affirmer que l&#39;ontologie politique du travail social pr&eacute;c&egrave;de les choix &eacute;pist&eacute;mologiques et m&eacute;thodologiques. Les manifestations de l&#39;id&eacute;ologie se trouvent dans les formes de vie sociale, notamment dans l&rsquo;activit&eacute; des travailleuses et travailleurs sociaux. On peut dire que la profession est n&eacute;e avec une position politique. Comme&nbsp; Lundy (2011, p. 52) explique &quot;les travailleuses et travailleurs sociaux comme Jane Addams, Bertha Reynolds, Sophonisba Breckinridge, et Mary van Kleck ont &eacute;t&eacute; les leaders des premiers mouvements pour les droits humain&quot;, ainsi que dans le militantisme politique et social. Cependant, de nos jours, cette position politique reste une construction notoirement difficile &agrave; saisir.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&#39;&eacute;laboration de ces arguments implique une certaine complexit&eacute;, mais le principe central est assez simple. Les travailleuses et travailleuses et travailleurs sociaux doivent s&#39;engager dans un examen r&eacute;flexif des racines ontologiques de leur id&eacute;ologie politique. Comment man&oelig;uvrer &agrave; l&#39;int&eacute;rieur de l&#39;ontologie du lieu, de l&#39;emplacement et du travail ? Que font les gens pour faire du travail social ? Comment font-ils&nbsp;? Comment r&eacute;fl&eacute;chissent-ils, parlent-ils et cr&eacute;ent-ils des abstractions et des g&eacute;n&eacute;ralisations &agrave; partir de leur pratique pour constituer la profession de travailleur social en tant que telle ? Comment le travail social est-il fait et de quoi est-il fait ? Quels sont ses &eacute;l&eacute;ments constitutifs et comment les travailleuses et travailleurs sociaux les font-ils s&#39;embo&icirc;ter ? Quels types de valeurs, de principes, d&#39;engagements, de th&eacute;ories et d&#39;approches r&eacute;gissent son fonctionnement et ses &eacute;volutions ? Quel imaginaire ou quelle id&eacute;ologie anime les travailleuses et travailleurs sociaux et leurs projets ? Ces questions &eacute;tablissent imm&eacute;diatement un programme analytique simple d&#39;analyse simple pour que le travail social prenne une position politique (Duarte, 2016 ; Gray &amp; Webb, 2013a ; McKendrick &amp; Webb, 2014). Cependant, Hay (2006, p. 81) rappelle qu&#39;&quot; aucune analyse politique ne peut se faire en l&#39;absence de hypoth&egrave;ses sur l&#39;ontologie politique &quot;. Entre autres, Hay (2006, p. 81) sugg&egrave;re que l&#39;une des questions ontologiques par lesquelles les analystes politiques formulent des hypoth&egrave;ses est li&eacute;e &agrave; &quot;la relation entre la structure et l&#39;agence, le contexte et la conduite&quot;. Ainsi, les travailleuses et travailleurs sociaux font des hypoth&egrave;ses ontologiques, soit dans l&#39;intervention directe ou dans le domaine de l&#39;&eacute;ducation et de la recherche, et ces hypoth&egrave;ses fa&ccedil;onnent leur approche de l&#39;analyse politique et ne peuvent pas simplement se justifier par un appel &agrave; des preuves (Hay, 2006). McKendrick et Webb (2014) reconnaissent que les aspects de la structure sociale et de l&#39;agence justifient la n&eacute;cessit&eacute; de remodeler l&#39;id&eacute;ologie politique dans travail social. De m&ecirc;me, Gray et Webb (2013a) insistent sur la n&eacute;cessit&eacute; de &quot;red&eacute;finir le projet de la gauche dans le travail social en termes d&#39;une &quot;radicalisation&quot; de la th&eacute;orie et de la pratique&quot; (McKendrick &amp; Webb, 2014, p. 358).</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&#39;&eacute;pist&eacute;mologie du travail social fait r&eacute;f&eacute;rence &agrave; la &quot;philosophie&quot; de ses connaissances. Elle fait r&eacute;f&eacute;rence aux hypoth&egrave;ses que le travail social formule sur la connaissance de la r&eacute;alit&eacute;, de ses normes et probl&egrave;mes sociaux. Qu&#39;est-ce qui l&eacute;gitime ses connaissances, sa th&eacute;orie et sa pratique ? La r&eacute;ponse est l&#39;&eacute;pist&eacute;mologie. Le fait est que les revendications des travailleuses et travailleurs sociaux sont fa&ccedil;onn&eacute;es par les manifestations d&#39;un fonctionnement et d&#39;une id&eacute;ologie appliqu&eacute;e, et elles incarnent une pr&eacute;f&eacute;rence pour certaines explications politiques (Gray &amp; Webb, 2013a ; Hay, 2006 ; McKendrick &amp; Webb, 2014). Comme Hay (2006, p. 83), &quot;les hypoth&egrave;ses &eacute;pist&eacute;mologiques sont invariablement ontologiquement charg&eacute;s&quot;. Cela implique que le travail social doit r&eacute;fl&eacute;chir &agrave; la nature de son ontologie pour &eacute;tablir ou remodeler la signification de son id&eacute;ologie. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Pour faire avancer cette r&eacute;flexion, cet article examine l&#39;id&eacute;ologie politique du travail social. Des &eacute;l&eacute;ments de cette argumentation ont &eacute;t&eacute; expliqu&eacute;s et illustr&eacute;s plus en d&eacute;tail dans &quot;Le retour du politique dans le travail social&quot; (Gray &amp; Webb, 2009), &quot;Le retour du politique dans le travail social&quot; (Gray &amp; Webb, 2013b), l&#39;article de McKendrick et Webb (2014). &quot;Prendre une position politique dans le travail social&quot;, et prolong&eacute; dans l&#39;article de Duarte (2016), &quot;(Construire) un agenda politique pour le travail social&quot;. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ainsi, le d&eacute;bat propos&eacute; par cet article ne consiste pas seulement &agrave; savoir si le travail social est un produit de ce que l&#39;on peut appeler l&#39;id&eacute;ologie de gauche, mais &agrave; savoir &agrave; quel endroit de ce spectre le lecteur de l&#39;article per&ccedil;oit le travail social comme &eacute;tant form&eacute;. </span></span></span></span></span></span></p> <h1 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:16px;"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" times="">Le r&ocirc;le de l&#39;id&eacute;ologie dans le travail social </span></span></b></span></span></span></h1> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le travail social &quot;classique&quot; dans les pays occidentaux n&#39;a pas r&eacute;ussi &agrave; clarifier sa propre id&eacute;ologie et &agrave; r&eacute;fl&eacute;chir de mani&egrave;re critique sur les origines de leurs propres valeurs, principes et engagements (Carey &amp; Foster, 2011/2013 ; Gray &amp; Webb, 2009 ; Gray &amp; Webb, 2013a ; McKendrick &amp; Webb, 2014 ; Peters, 2008). Peters (2008, p. 179) soutient que &quot; le travail social s&#39;est identifi&eacute; &agrave; la fois comme une discipline universitaire et une profession et, ce faisant a cr&eacute;&eacute; un espace o&ugrave; la science, la th&eacute;orie, l&#39;id&eacute;ologie et l&#39;&eacute;thique existent ensemble&quot;. L&#39;expression d&#39;une orientation politique d&eacute;coulant de l&#39;ontologie politique du travail social doit &ecirc;tre n&eacute;goci&eacute;e. Cette n&eacute;gociation et cette participation se produisent aux niveaux macro, mezzo et micro du domaine politique, mais elles sont &eacute;galement inform&eacute;s par des conceptualisations concurrentes ou compl&eacute;mentaires de la politique de l&#39;identit&eacute;. Comme Ferguson (2009a) a fait remarquer que l&#39;article de Gray et Gray et Webb (2009) (&quot;Le retour du politique&quot;) a &eacute;t&eacute; une contribution bienvenue &agrave; ce d&eacute;bat. Toutefois, comme le souligne Ferguson, pour assumer une position politique, le travail social doit &quot;s&#39;appuyer sur toutes les ressources th&eacute;oriques d&#39;une critique plus large qui sont actuellement disponibles ; la base th&eacute;orique du travail social n&#39;est pas, et ne peut pas &ecirc;tre un syst&egrave;me ferm&eacute; &quot; (Ferguson, 2009a, p. 212).</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La discussion propos&eacute;e ici porte sur le positionnement politique du travail social et son identit&eacute; id&eacute;ologique. Je consid&egrave;re l&#39;id&eacute;ologie comme inh&eacute;rente aux valeurs, principes et engagements du travail, mais aussi &agrave; ses th&eacute;ories et approches. L&#39;id&eacute;e de prendre une position politique exige de repenser l&#39;id&eacute;ologie du travail, un cadre conceptuel formel qui est id&eacute;ologiquement d&eacute;riv&eacute; et refl&egrave;te les valeurs, les principes et les engagements du travail, ses th&eacute;ories et ses approches (Lundy, 2011). Le potentiel r&eacute;sidant dans le remodelage et dans l&rsquo;acceptation d&rsquo;une id&eacute;ologie politique claire pour travail social d&eacute;termine son engagement &agrave; une participation active du travail social dans les espaces politiques et publiques. De tels engagements sont n&eacute;cessaires afin de repr&eacute;senter et de parler au nom des personnes les plus vuln&eacute;rables, qui &eacute;chappent &agrave; la &quot;normativit&eacute; n&eacute;olib&eacute;rale&quot;, c&#39;est-&agrave;-dire les pauvres et les sans-abri, les ch&ocirc;meurs, les personnes racis&eacute;es, les femmes, les enfants et les jeunes, la communaut&eacute; LGBTQ, les minorit&eacute;s ethniques, les personnes &acirc;g&eacute;es, les personnes handicap&eacute;es, ainsi que les r&eacute;fugi&eacute;s et les migrants qui traversent des fronti&egrave;res internationales, fuyant les conflits et les pers&eacute;cutions ou d&#39;autres situations mettant la vie en danger (Gray &amp; Webb, 2013b ; McKendrick &amp; Webb, 2014).</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cela nous am&egrave;ne &agrave; penser &agrave; l&#39;id&eacute;ologie. Comme l&#39;explique Taylor-Gooby (1985), l&#39;id&eacute;e d&#39;id&eacute;ologie implique l&#39;affirmation que les id&eacute;es, les croyances, les attitudes et les valeurs des gens ne peuvent pas &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;es comme allant de soi, mais qu&#39;elles peuvent contenir une explication coh&eacute;rente. Ainsi, afin d&#39;interpr&eacute;ter ces explications, il faut comprendre l&#39;id&eacute;ologie. La pr&eacute;somption selon laquelle le travail social doit &ecirc;tre capable de participer aux espaces politiques et publiques &quot;sans honte&quot; est devenue un &eacute;l&eacute;ment central des d&eacute;bats contemporains sur la nature de la politique du travail social (Ferguson, 2009a ; Gray &amp; Webb, 2009, 2013a ; McKendrick &amp; Webb, 2014 ; Peters, 2008).</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans la vision commune des id&eacute;ologies il s&#39;agit de syst&egrave;mes de croyances qui guident nos choix et nos comportements, et en fait justifient nos pens&eacute;es, nos actions et nos th&eacute;ories (Bailey &amp; Gayle, 2008 ; Goodwin, 2007 ; Lundy, 2011). Comme l&#39;expliquent Bailey et Gayle (2008), les structures, les syst&egrave;mes de pouvoir et avantages jouent un r&ocirc;le central dans le maintien du d&eacute;veloppement des points de vue. Carey et Foster (2011, 2013) soulignent &eacute;galement que l&#39;id&eacute;ologie peut &ecirc;tre utilis&eacute;e pour manipuler, d&eacute;former ou g&eacute;n&eacute;rer des pens&eacute;es, des sentiments ou des sentiments ou actions illusoires. Ainsi, comme Eagleton (1991) l&rsquo;a mis en lumi&egrave;re, l&#39;id&eacute;ologie a toute une s&eacute;rie de significations utiles, toutes les formulations ne sont pas compatibles les unes avec les autres.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En revanche, Marx et Engels (1846, 1976) consid&eacute;raient l&#39;id&eacute;ologie comme une m&eacute;thode ou d&eacute;fectueuse pour g&eacute;n&eacute;rer des repr&eacute;sentations du monde. Pour eux, et pour la g&eacute;n&eacute;ration de marxistes qui a suivi, l&#39;id&eacute;ologie &eacute;tait un p&eacute;joratif, plut&ocirc;t qu&#39;un &eacute;l&eacute;ment in&eacute;vitable ou n&eacute;cessaire de la pens&eacute;e sociale. Ainsi, l&#39;id&eacute;ologie &eacute;tait le plus souvent associ&eacute;e &agrave; l&#39;id&eacute;alisme : c&#39;est-&agrave;-dire, &agrave; la circulation des id&eacute;es, de la pens&eacute;e, des concepts, plut&ocirc;t qu&#39;&agrave; la vie et aux activit&eacute;s des personnes r&eacute;elles. L&#39;id&eacute;ologie a &eacute;t&eacute; caract&eacute;ris&eacute;e comme une manifestation d&#39;une classe dominante, comme h&eacute;g&eacute;monique, et comme oppressive.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Smith (1990), qui a travaill&eacute; &agrave; partir de Marx et Engels, s&#39;est concentr&eacute; sur les pratiques id&eacute;ologiques. La premi&egrave;re &eacute;tape des pratiques id&eacute;ologiques consiste &agrave; p&eacute;n&eacute;trer dans un espace social ou dans une interaction sociale pour en extraire certains d&eacute;tails ou donn&eacute;es. La raison pour laquelle tel ou tel d&eacute;tail est s&eacute;lectionn&eacute; comme digne d&#39;int&eacute;r&ecirc;t ou significatif peut &ecirc;tre explicite, et donc guid&eacute;e par la th&eacute;orie, ou peut &ecirc;tre implicite ou omise. Pourtant, une fois que les d&eacute;tails d&#39;une situation sociale sont sortis du contexte interactif de leur production, ils sont r&eacute;organis&eacute;s, non pas selon la logique, l&#39;intentionnalit&eacute; et les orientations in vivo des acteurs, mais selon les projets analytiques du chercheur. Ainsi reconfigur&eacute;s, les diff&eacute;rents types de donn&eacute;es sont reli&eacute;s par des connexions &quot;mystiques&quot;. Enfin, une formulation th&eacute;orique g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;e et abstraite est g&eacute;n&eacute;r&eacute;e qui, post facto, est appliqu&eacute;e pour expliquer ce qui a &eacute;t&eacute; observ&eacute;.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Bien s&ucirc;r, si l&#39;id&eacute;ologie est omnipr&eacute;sente et in&eacute;vitable, et donc si l&#39;id&eacute;ologie est utilis&eacute;e dans le sens d&eacute;velopp&eacute; par Mannheim (1936), alors il est impossible de ne pas &ecirc;tre id&eacute;ologique, ou que le travail de quelqu&rsquo;un ne soit pas id&eacute;ologique. Pourtant, si l&#39;id&eacute;ologie est abord&eacute;e par le biais de Marx et Engels (1846, 1976) comme &eacute;tant probl&eacute;matique, ou comme provenant de l&#39;id&eacute;alisme, ou comme un d&eacute;tournement du mat&eacute;rialisme r&eacute;flexif, historique, dialectique, alors il y a une possibilit&eacute; de travailler de mani&egrave;re non id&eacute;ologique.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">C&#39;est dans cette deuxi&egrave;me vision n&eacute;gative de l&#39;id&eacute;ologie qu&#39;il est important de reconna&icirc;tre le monde &agrave; travers une lentille id&eacute;ologique. Pourquoi ? Parce que l&#39;id&eacute;ologie est li&eacute;e au pouvoir et &agrave; la distribution du pouvoir dans la soci&eacute;t&eacute;. Comme l&#39;observe Eagleton (1991, p. 5), &quot;l&#39;id&eacute;ologie a pour but de l&eacute;gitimer le pouvoir d&#39;un groupe ou classe sociale dominante&quot;. En outre, il explique que : &laquo;&nbsp;Un pouvoir dominant peut se l&eacute;gitimer, en promouvant des croyances et des valeurs qui lui sont favorables, en naturalisant et en universalisant ces croyances de mani&egrave;re &agrave; les rendre &eacute;videntes et apparemment in&eacute;vitables ; en d&eacute;nigrant les id&eacute;es qui pourraient la remettre en question ; en excluant de formes de pens&eacute;e rivales, peut-&ecirc;tre par une logique&nbsp; non dite mais syst&eacute;matique, et en obscurcissant la r&eacute;alit&eacute; sociale d&#39;une mani&egrave;re qui lui convient (1991, pp. 5-6).</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En remettant en question la relation entre id&eacute;ologie et le pouvoir de la classe dominante, le travail social a l&#39;opportunit&eacute; de donner un nouvel &eacute;lan &agrave; l&#39;action sociale et politique, en accord avec ses propres valeurs et ses engagements. N&eacute;anmoins, il est possible d&#39;identifier des id&eacute;aux et croyances au sein des valeurs du travail social,&nbsp; principes et engagements du travail social &eacute;nonc&eacute;s dans la D&eacute;claration des principes &eacute;thiques de la F&eacute;d&eacute;ration internationale des travailleurs sociaux (IFSW, 2012a), dans la plupart des codes nationaux de d&eacute;ontologie du travail social adopt&eacute;s par les organisations membres de l&#39;IFSW (IFSW, 2012b), et dans l&#39;Agenda global pour le travail social et le d&eacute;veloppement social (IFSW, IASSW &amp; ICSW, 2012). </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La d&eacute;finition globale du travail social (IFSW, 2014) approuv&eacute;e par l&#39;assembl&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale de l&#39;IFSW et l&#39;assembl&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale de l&#39;Association internationale des &eacute;coles de travail social (IASSW) en juillet 2014 qui ont eu lieu &agrave; Melbourne en Australie, d&eacute;finit le travail social comme :</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&laquo;&nbsp;... une pratique professionnelle et une discipline. Il promeut le changement et le d&eacute;veloppement social, la coh&eacute;sion sociale, le pouvoir d&rsquo;agir et la lib&eacute;ration des personnes. Les principes de justice sociale, de droit de la personne, de responsabilit&eacute; sociale collective et de respect des diversit&eacute;s, sont au c&oelig;ur du travail social. Etay&eacute; par les th&eacute;ories du travail social, des sciences sociales, des sciences humaines et des connaissances autochtones, le travail social encourage les personnes et les structures &agrave; relever les d&eacute;fis de la vie et agit pour am&eacute;liorer le bien-&ecirc;tre de tous&nbsp;&raquo;&nbsp; (IFSW, 2014).</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&#39;analyse de cette d&eacute;finition internationale oblige &agrave; accepter le travail social, en tant que profession et discipline universitaire, comme un lieu de dialogue et de lutte. Jusqu&#39;&agrave; pr&eacute;sent, cette d&eacute;finition internationale implique un processus de n&eacute;gociation d&#39;id&eacute;es, de croyances, d&#39;attitudes et de valeurs qui peuvent &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;es comme faisant partie de certaines croyances id&eacute;ologiques qui guident les mandats fondamentaux de la profession de travailleur social. Ainsi, l&#39;interpr&eacute;tation de ces mandats et des principes fondamentaux n&eacute;cessite une compr&eacute;hension de l&#39;id&eacute;ologie. Si cela est vrai, nous devons repenser et remodeler l&#39;approche de l&#39;id&eacute;ologie par le travail social.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Comme nous l&#39;avons dit plus haut, le travail social est politiquement construit. Par cons&eacute;quent, les conditions sociales, et les contradictions et conflits sociaux de la vie dans les soci&eacute;t&eacute;s capitalistes et mondialis&eacute;es annoncent les valeurs, les principes et les engagements du travail et peuvent profond&eacute;ment influencer la compr&eacute;hension des probl&egrave;mes sociaux et des probl&egrave;mes sociaux et des relations sociales au sein de la soci&eacute;t&eacute; capitaliste.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">C&#39;est ce terrain social qui, &agrave; son tour suscite le fascisme, le conservatisme, le lib&eacute;ralisme, le socialisme, l&#39;anarchisme, le communisme, et ainsi de suite. Comme les gens sont positionn&eacute;s &agrave; l&#39;int&eacute;rieur de relations sociales complexes et r&eacute;fractaires, ils articulent aussi leurs positions et leurs int&eacute;r&ecirc;ts. Il en va de m&ecirc;me pour les travailleuses et travailleurs sociaux. Cependant, en tant que profession, bas&eacute;e sur des connaissances ou sur un leadership intellectuel, elle a tent&eacute; d&#39;articuler et de d&eacute;velopper un cadre id&eacute;ologique professionnelle. Ainsi, le travail social, c&#39;est x, y, z, et si les praticiens doivent l&eacute;gitimement revendiquer leur place au sein de la profession, ils doivent adh&eacute;rer &agrave; ces &eacute;l&eacute;ments.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Certains travailleuses et travailleurs sociaux ont trouv&eacute; une voie d&rsquo;expression, en rejoignant et en s&#39;alliant aux mouvements ouvriers luttant pour l&#39;&eacute;galit&eacute; et la justice sociale et sont devenus, au fil du temps, des m&eacute;diateurs entre l&#39;&Eacute;tat et le peuple (Ferguson, 2009b, 2013 ; Lundy, 2011). On pourrait dire que le socialisme (ou le socialisme d&eacute;mocratique) contribue aux valeurs, aux principes et aux engagements du travail. Le socialisme et le travail social ont une compr&eacute;hension commune et des int&eacute;r&ecirc;ts partag&eacute;s sur les besoins collectifs par rapport &agrave; l&#39;individu. Ils partagent &eacute;galement la conviction que la justice sociale est un objectif pour tous dans la soci&eacute;t&eacute;, et que ces actions et politiques publiques visant &agrave; atteindre la justice sociale devraient d&eacute;couler d&#39;une distribution plus &eacute;quitable des richesses et des connaissances entre les classes.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En s&#39;appuyant sur les arguments de Gray et Webb (2013b) et de McKendrick et Webb (2014), je commencerai par mettre en &eacute;vidence la conception de l&#39;id&eacute;ologie de Marx (Marx &amp; Engels, 1846, 1976). Smith (1990) explique que la conception de l&#39;id&eacute;ologie de Marx de l&#39;id&eacute;ologie se rapporte aux proc&eacute;dures qui masquent et suppriment les fondements des sciences sociales. Selon Smith (1990, p. 35), la m&eacute;thode de Marx propose des &quot;proc&eacute;dures id&eacute;ologiques d&eacute;finitives ou m&eacute;thodes d&eacute;finitives de pens&eacute;e et de raisonnement sur les relations et les processus sociaux.&quot; Par cons&eacute;quent, l&#39;id&eacute;ologie d&eacute;finit un type de pratique de la pens&eacute;e sur la soci&eacute;t&eacute;. Penser id&eacute;ologiquement, c&#39;est penser d&#39;une mani&egrave;re distincte et souhaitable.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Un autre exemple influent d&#39;id&eacute;ologie, bas&eacute; sur les id&eacute;es de Marx, a &eacute;t&eacute; propos&eacute; par Mannheim (1936). Il affirmait qu&#39;au de toute id&eacute;ologie, il existe certaines id&eacute;es utopiques qui indiquent comment la soci&eacute;t&eacute; devrait &ecirc;tre organis&eacute;e. La signification de ceci est que ces concepts/id&eacute;es parlent puissamment aux valeurs, principes et engagements du travail social. Ils contribuent &agrave; &eacute;clairer la nature et l&#39;identit&eacute; sociale du travail social. Par cons&eacute;quent, ces valeurs, principes et engagements du travail social prescrivent comment la soci&eacute;t&eacute; devrait &ecirc;tre per&ccedil;ue et organis&eacute;e. L&#39;analyse de l&#39;id&eacute;ologie par Marx a saisi pr&eacute;cis&eacute;ment la conception de l&#39;id&eacute;ologie bas&eacute;e sur la nature de la connaissance. Pour lui, la connaissance est relative au temps, au lieu et au penseur ou aux trois (Goodwin, 2007).</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ainsi, les valeurs, principes et engagements du travail social &eacute;nonc&eacute;s dans la D&eacute;claration des principes &eacute;thiques (IFSW, 2012a), dans la plupart des Codes nationaux de d&eacute;ontologie du travail sociaux adopt&eacute;s par les organisations membres de l&#39;IFSW membres de l&#39;IFSW (IFSW, 2012b), et dans le l&#39;Agenda global pour le travail social et le d&eacute;veloppement social (IFSW, IASSW &amp; ICSW, 2012). contribuent s&ucirc;rement &agrave; l&#39;&eacute;laboration de l&#39;id&eacute;ologie. Ma remarque sur la prise de position politique du travail politique, c&#39;est qu&#39;en pensant &agrave; la politique, il est impossible de penser de mani&egrave;re non id&eacute;ologique ou d&#39;une mani&egrave;re &quot;sans valeur&quot; (Goodwin, 2007). Comme nous l&#39;avons dit plus haut, si l&#39;id&eacute;ologie est, comme l&#39;affirme Smith (1990), une m&eacute;thode, ou une fa&ccedil;on de travailler, et s&#39;il existe une m&eacute;thode alternative, peut-&ecirc;tre serait-il possible de travailler sans id&eacute;ologie ?</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Par cons&eacute;quent, on peut affirmer que les valeurs, les principes et les engagements du travail social sont sympt&ocirc;mes de l&#39;id&eacute;ologie. Les travailleuses et travailleurs sociaux qui pr&eacute;tendent ne pas avoir d&#39;id&eacute;ologie, mais qui d&eacute;fendent l&#39;&eacute;galit&eacute; sociale et &eacute;conomique, la justice sociale et les droits humains, sont en fait une partie de l&#39;id&eacute;ologie socialiste, m&ecirc;me involontairement.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">On peut dire que les valeurs, principes et engagements du travail social influencent facilement l&#39;utilisation&nbsp; des concepts et du langage politiques et m&ecirc;me la forme de logique utilis&eacute;e pour justifier des politiques (Goodwin, 2007). En d&#39;autres termes, les fonctions de l&#39;id&eacute;ologie du travail social peuvent &ecirc;tre clairement identifi&eacute;es. Le travail social doit devenir clairement la nature id&eacute;ologique de ses propres valeurs. L&#39;ontologie politique peut &ecirc;tre facilement identifi&eacute;e et exprim&eacute;e dans la vie quotidienne du travailleur social, car les travailleuses et travailleurs sociaux identifient et r&eacute;fl&eacute;chissent &agrave; l&#39;organisation de leur travail quotidien in situ, sur le financement de leurs lieux de travail, sur leur participation au travail salari&eacute;, &agrave; l&#39;organisation des syndicats, &agrave; la r&eacute;flexion critique sur les politiques et proc&eacute;dures, et &agrave; la participation &agrave; des mouvements politiques et sociaux.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La reconnaissance des fondements id&eacute;ologiques du travail social est &agrave; l&#39;origine de l&#39;exigence selon laquelle les travailleuses et travailleurs sociaux doivent prendre des politiques, et que la pratique du travail social est intrins&egrave;quement et incorrigiblement politique, comme l&#39;affirment Gray et Webb (2013a). La pr&eacute;somption que les travailleuses et travailleurs sociaux doivent &ecirc;tre politiquement engag&eacute;s est devenue un &eacute;l&eacute;ment central de la th&eacute;orie contemporaine du travail social (Gray &amp; Webb, 2013a Webb, 2013a ; McKendrick &amp; Webb, 2014). Malgr&eacute; l&#39;appel &agrave; l&#39;engagement politique, les gains politiques r&eacute;alis&eacute;s par les travailleuses et travailleurs sociaux ne semblent pas &ecirc;tre largement reconnus.</span></span></span></span></span></span></p> <h1 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:16px;"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" times="">Les perspectives radicales dans le travail social : engagements et d&eacute;fis</span></span></b></span></span></span></h1> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Qu&#39;est-ce que le travail social radical ? Cette question a &eacute;t&eacute; pos&eacute;e de nombreuses fois au cours des quatre derni&egrave;res d&eacute;cennies (Bailey &amp; Brake, 1980 ; Corrigan &amp; Leonard, 1978 Leonard, 1978 ; Ferguson, 2009a, 2011, 2013, 2016 ; Ferguson &amp; Lavalette, 2007, 2013 ; Ferguson &amp; Woodward, 2009 ; Gray &amp; Webb, 2013b ; Ioakimidis, 2016 ; Lavalette, 2011 ; Lavalette &amp; Ioakimidis, 2011 ; Leonard, 1980 ; McKendrick &amp; Webb, 2014 ; Mullaly, 2007 ; Pease, 2013 ; Pease &amp; Nipperess, 2016).</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les perspectives radicales et structurelles du travail social mettent l&#39;accent sur la mani&egrave;re dont les relations structurelles oppressives du capitalisme sont &agrave; l&#39;origine des probl&egrave;mes sociaux et des in&eacute;galit&eacute;s. Dans une certaine mesure, le travail social radical suit une perspective socialiste-collectiviste de la soci&eacute;t&eacute; qui rejette le capitalisme et les approches &eacute;conomiques n&eacute;olib&eacute;rales, c&#39;est-&agrave;-dire la justice du march&eacute;, parce qu&#39;ils sont incompatibles avec un niveau raisonnable de protection sociale (Bailey &amp; Brake, 1980; Carniol, 1992; Corrigan &amp; Leonard, 1978; Ferguson, 2009a, 2011, 2013, 2016; Ferguson &amp; Lavalette, 2007, 2013; Ferguson &amp; Woodward, 2009; Gray &amp; Webb, 2013a; Ioakimidis, 2016; Lavalette, 2011; Lavalette &amp; Ioakimidis, 2011; Leonard, 1980; Mullaly, 2007; Pease, 2013; Pease &amp; Nipperess, 2016).</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le travail social radical apporte une critique des structures capitalistes et la production de l&#39;in&eacute;galit&eacute; et de l&#39;exploitation. Il incarne une vision marxiste de l&#39;id&eacute;ologie et des valeurs progressistes du travail social. Comme nous l&#39;avons dit plus haut, les approches marxistes, comme le travail social radical et structurel, reposent principalement sur une analyse structurelle et mettent l&#39;accent sur les relations sociales, &eacute;conomiques et politiques qui influencent les conditions sociales et mat&eacute;rielles et cr&eacute;ent des structures sociales ali&eacute;nantes (Bailey &amp; Brake, 1980 ; Carniol, 1992 ; Corrigan &amp; Leonard, 1978 ; Ferguson, 2009a, 2011, 2013, 2016 ; Ferguson &amp; Lavalette, 2007, 2013 ; Ferguson &amp; Woodward, 2009 ; Gray &amp; Webb, 2013a ; Ioakimidis, 2016 ; Lavalette, 2011 ; Lavalette &amp; Ioakimidis, 2011 ; Leonard, 1980 ; Mullaly, 2007 ; Pease, 2013 ; Pease &amp; Nipperess, 2016). </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les id&eacute;es sur le travail social radical ont &eacute;t&eacute; consid&eacute;r&eacute;es comme &quot;une dangereuse h&eacute;r&eacute;sie moderne&quot; par certains travailleuses et travailleurs sociaux &laquo;&nbsp;conventionnels&nbsp;&raquo; (ang. mainstream)&nbsp; (Pease &amp; Nipperess, 2016). S&#39;inspirant de Baines (2011), Pease et Nipperess (2016, p. 9) expliquent que le travail social conventionnel applique un cadre de r&eacute;flexion diff&eacute;rent sur la mani&egrave;re de r&eacute;pondre aux probl&egrave;mes sociaux. Il s&#39;agit d&#39;un cadre dans lequel les syst&egrave;mes &eacute;conomiques et sociaux sont trait&eacute;s comme neutres. Ils affirment que les th&eacute;ories &eacute;cologiques et syst&eacute;miques, le travail social ax&eacute; sur les solutions, les perspectives fond&eacute;es sur les forces et pratiques fond&eacute;es sur les preuves nient l&#39;influence des forces sociales et politiques dans les probl&egrave;mes soci&eacute;taux. Le langage et les id&eacute;es du travail social radical et structurel ne doivent pas &ecirc;tre rejet&eacute;s par le travail social conventionnel, car ils fournissent un cadre perspicace pour faire ce que le travail social conventionnel ne fait pas, &agrave; savoir, interroger la dimension politique sous-jacente du travail social (Baines, 2011 ; Gray &amp; Webb, 2013a ; McKendrick &amp; Webb, 2014). Mais, je dirais que les valeurs, principes et engagements sous-jacents du travail radical et du travail social conventionnel sont les m&ecirc;mes: ils partagent tous deux la m&ecirc;me perspective (IFSW, 2012a, 2012b ; IFSW, IASSW &amp; ICSW, 2012). N&eacute;anmoins, je soutiens que ces valeurs, principes et engagements d&eacute;finissent et soutiennent la raison d&#39;&ecirc;tre de l&#39;id&eacute;ologie du travail social. La question n&#39;est donc pas de savoir ce que la pratique du travail social devrait faire, mais si, et dans quelle mesure, une position politique est adopt&eacute;e, une analyse plus globale, guid&eacute;e par l&#39;id&eacute;ologie selon les principes et les engagements du travail social (IFSW, 2012a, 2012b ; IFSW, IASSW &amp; ICSW, 2012).</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En mettant l&#39;accent sur l&#39;oppression de classe, le travail social radical fournit un aper&ccedil;u utile des formes de r&eacute;sistance au capitalisme n&eacute;olib&eacute;ral. Selon Erik Olin Wright (2009, p. 102), Marx &quot;con&ccedil;oit les classes comme &eacute;tant structur&eacute;es par des m&eacute;canismes de domination et d&#39;exploitation, dans lesquels les positions &eacute;conomiques accordent &agrave; certaines personnes le pouvoir sur la vie et sur les activit&eacute;s des autres&quot;. Cela signifie que le pouvoir exerc&eacute; par la classe dominante fa&ccedil;onne la formulation des lois, la d&eacute;finition des institutions sociales, et l&#39;allocation des fonds, ce qui conduit &agrave; plusieurs in&eacute;galit&eacute;s structurelles entre les classes, c&#39;est-&agrave;-dire la richesse, le pouvoir, le statut. Pour cette raison, les m&eacute;canismes de l&#39;analyse de classe - domination et exploitation &ndash; sont une cons&eacute;quence des relations de pouvoir de celles et ceux qui ont le contr&ocirc;le effectif des ressources &eacute;conomiques. Ainsi, le pouvoir sur ces ressources &eacute;conomiques se traduit par diff&eacute;rentes formes d&#39;exploitation. D&#39;une part, l&#39;acquisition d&#39;avantages &eacute;conomiques pour le march&eacute; du travail (c&#39;est-&agrave;-dire l&#39;imposition de salaires plus bas et faible protection de l&#39;emploi) et d&#39;autre part, la restriction de l&#39;acc&egrave;s &agrave; certains types de ressources ou de postes, comme les prestations sociales, les logements abordables, le niveau d&#39;&eacute;ducation et les soins de sant&eacute; (Wright, 2015).</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Par cons&eacute;quent, comme l&#39;a reconnu Ferguson (2011, p. 129), cette approche de classe fournit une explication coh&eacute;rente pour le travail social sur le d&eacute;veloppement de niveaux &eacute;lev&eacute;s d&#39;in&eacute;galit&eacute;. Elle fournit &eacute;galement un cadre pour comprendre la mani&egrave;re dont l&#39;agenda n&eacute;olib&eacute;ral a remodel&eacute; le travail social et la protection sociale (Corrigan &amp; Leonard, 1978), y compris la privatisation des services publics et le renforcement de la gestion dans sant&eacute; et l&#39;aide sociale (Baines, 2011).</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans l&#39;ensemble, il n&#39;y a rien de radical &agrave; ce que le travail social se positionne entre les citoyen.nes et les int&eacute;r&ecirc;ts n&eacute;olib&eacute;raux concurrents. Je soutiens que le travail social radical fournit la lentille et les outils pour examiner de pr&egrave;s l&#39;influence des structures sociales et &eacute;conomiques ainsi que le contexte politique et id&eacute;ologique des relations d&#39;injustice, de pouvoir, d&#39;oppression, d&#39;exploitation, de domination et d&#39;in&eacute;galit&eacute; promues et renforc&eacute;es par le capitalisme. Il contribue &eacute;galement en fournissant une critique des classes et institutions dominantes, et en d&eacute;taillant les probl&egrave;mes sociaux et les relations sociales &agrave; travers une perspective mat&eacute;rialiste (McKendrick &amp; Webb, 2014). R&eacute;cemment, Ioakimidis (2016, p. 1) a mis en &eacute;vidence &quot;la dichotomie entre un travailleur social, en tant qu&#39;agent de l&#39;&Eacute;tat de 9h &agrave; 5h et activiste de 5h &agrave; 9h&quot;.&nbsp; Il a expliqu&eacute; que le travail social radical int&egrave;gre toujours des &eacute;l&eacute;ments d&#39;action politique. Des exemples d&#39;action politique du travail social au 21&egrave;me si&egrave;cle sont : le R&eacute;seau d&#39;action pour le travail social (SWAN) cr&eacute;&eacute; en 2004 au Royaume-Uni (UK) (SWAN, 2004 ; Ferguson &amp; Lavalette, 2007) ; et la &quot;mar&eacute;e orange&quot;, un mouvement d&#39;action sociale organis&eacute; par le Conseil g&eacute;n&eacute;ral espagnol du travail social (Consejo General del Trabajo Social). La mar&eacute;e orange est n&eacute;e le 15 septembre 2012, et a rassembl&eacute; des travailleuses et travailleurs sociaux et des usagers de services pour protester contre les mesures d&#39;aust&eacute;rit&eacute; (Ferguson, 2016 ; Ioakimidis, 2016 ; Truell, 2014a, 2014b). On peut soutenir que tant le SWAN et la mar&eacute;e orange deviennent le mod&egrave;le du 21e si&egrave;cle pour les travailleuses et travailleurs sociaux en tant qu&#39;expression d&#39;un travail social radical et progressiste, profond&eacute;ment ancr&eacute; dans les valeurs, les principes et les engagements du travail social. Comme Ferguson et Lavalette (2007, p. 55) l&#39;ont soulign&eacute;, &quot;les mouvements radicaux dans le travail social se sont souvent d&eacute;velopp&eacute;s en r&eacute;ponse &agrave; des mouvements sociaux plus larges, et ces nouveaux mouvements peuvent influencer le travail social dans les sph&egrave;res de l&#39;&eacute;thique, de l&#39;id&eacute;ologie et des approches collectives&nbsp;&raquo;. Dans le pass&eacute;, les mouvements radicaux du travail social de la fin des ann&eacute;es 1960 et le d&eacute;but des ann&eacute;es 1970 sont n&eacute;s des mouvements de d&eacute;fense des femmes ou des droits civils, et des rassemblements syndicaux (Ferguson &amp; Lavalette, 2007 ; Ioakimidis, 2016 ; Mullaly, 2007). Ces mouvements collectifs de travailleuses et travailleurs sociaux ont lutt&eacute; pour le changement social et la justice sociale.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Malgr&eacute; tous ces exemples de mobilisation du travail social, aujourd&#39;hui les d&eacute;fis sont partout, comme l&#39;observe Baines (2016, p. xi). La croissance continue du &quot; manag&eacute;rialisme &quot;, la diminution du financement gouvernemental, et le d&eacute;clin de l&#39;aide sociale et de la justice &quot; ne sont que quelques exemples des luttes du travail social. L&#39;id&eacute;ologie n&eacute;olib&eacute;rale patriarcale et sa vague capitaliste, les politiques d&#39;aust&eacute;rit&eacute;, la violation des droits humains, la violence bas&eacute;e sur le genre envers les femmes et la communaut&eacute; LGBTQ, la r&eacute;cente mont&eacute;e du bigoterie et du racisme aliment&eacute;e par le populisme politique dans diff&eacute;rents pays occidentaux, la r&eacute;action brutale contre les r&eacute;fugi&eacute;s et les migrants qui traversent les fronti&egrave;res internationales et qui fuient les conflits, les pers&eacute;cutions ou d&#39;autres situations dangereuses, ainsi que les violations des droits des autochtones et des ressources naturelles posent un &eacute;norme d&eacute;fi pour le travail social.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Par cons&eacute;quent, le travail social continue d&#39;&ecirc;tre profond&eacute;ment affect&eacute; par ces probl&egrave;mes structurels mondiaux. Au 21e si&egrave;cle, les travailleuses et travailleurs sociaux sont &agrave; la fois sollicit&eacute;s et mis au d&eacute;fi, afin de s&#39;opposer &agrave; toutes ces attaques contre les valeurs, les principes et les engagements fondamentaux du travail social. Cela exige que le travail social reconnaisse les dimensions politiques de toute pratique et la n&eacute;cessit&eacute; de s&#39;engager dans des luttes multiformes pour regagner de l&#39;influence dans la sph&egrave;re politique et publique. Comme le soutiennent Gray et Webb (2013a) et McKendrick et McKendrick et Webb (2014), pour assumer une position politique, les travailleuses et travailleurs sociaux doivent remodeler et adopter une id&eacute;ologie politique de gauche ancr&eacute;e dans les valeurs socialistes progressistes pour faire face aux partisans d&#39;un capitalisme n&eacute;olib&eacute;ral qui tentent constamment de red&eacute;finir, de limiter et de rejeter les valeurs fondamentales, principes et engagements du travail social.</span></span></span></span></span></span></p> <h1 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:16px;"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" times="">L&#39;id&eacute;ologie politique du travail social pour le 21&egrave;me si&egrave;cle</span></span></b></span></span></span></h1> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&#39;id&eacute;e de proposer un programme politique pour travailleuses et travailleurs sociaux peut &ecirc;tre dangereuse. Peut-&ecirc;tre cela ne peut pas &ecirc;tre r&eacute;alis&eacute; d&rsquo;une mani&egrave;re universelle et globale, mais la n&eacute;gociation d&#39;un tel programme politique peut &ecirc;tre conduite par un ensemble d&#39;hypoth&egrave;ses politiques formellement articul&eacute;es par les valeurs du travail social, principes et engagements du travail social. Ferguson (2009a) a contest&eacute; Gray et Webb (2009) en demandant &ldquo;O&ugrave; est le b&oelig;uf ?&quot; Il a sugg&eacute;r&eacute; que, pour une position politique, les engagements des travailleuses et travailleurs sociaux ont besoin de contenu. L&#39;argumentation en faveur un programme politique implique l&#39;identification et la et la reconnaissance de formes progressistes (d&#39;&eacute;mancipation et d&#39;anti-oppression) pour l&#39;id&eacute;ologie du travail social. Si cela est vrai, alors les travailleuses et travailleurs sociaux doivent &oelig;uvrer pour une id&eacute;ologie sociale qui soit progressiste, orient&eacute;e vers la gauche et enracin&eacute;e dans les principes socialistes.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Selon Pease et Nipperess (2016, p. 5), le travail social doit prendre en consid&eacute;ration cinq principes progressifs tels que propos&eacute;s par Allan (2009, p. 40-41) : &quot; (1) Un engagement &agrave; travailler pour une plus grande justice sociale et une plus grande &eacute;galit&eacute; pour celles et ceux qui sont opprim&eacute;s et marginalis&eacute;s au sein de la soci&eacute;t&eacute; ; (2) un engagement &agrave; travailler aux c&ocirc;t&eacute;s des populations opprim&eacute;es et marginalis&eacute;es; (3) un engagement &agrave; remettre en question les hypoth&egrave;ses et les croyances dominantes&nbsp;; (4) une analyse des relations de pouvoir qui servent &agrave; marginaliser et &agrave; opprimer des populations particuli&egrave;res dans la soci&eacute;t&eacute; ; (5) une orientation vers un changement personnel et social &eacute;mancipateur&quot;. Il s&#39;agit de principes contraignants qui soutiennent les valeurs du travail social &eacute;nonc&eacute;s dans la D&eacute;claration de principes &eacute;thiques de l&#39;IFSW (IFSW, 2012a), dans les codes nationaux de d&eacute;ontologie du travail sociaux adopt&eacute;s par les organisations membres de l&#39;IFSW (IFSW, 2012b), et dans l&#39;Agenda global pour le travail social et le d&eacute;veloppement social (IFSW,IASSW &amp; ICSW, 2012).</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Un programme politique pour le travail social implique l&#39;&eacute;laboration de l&#39;id&eacute;ologie du travail social. Comme je l&#39;ai dit pr&eacute;c&eacute;demment, une grande partie de ce qui passe pour valeurs, principes et engagements du travail social, en d&eacute;pit des m&eacute;thodes et approches objectivistes, fond&eacute;es sur les preuves, individualistes sur le plan th&eacute;rapeutique et positivistes adopt&eacute;es par de nombreux membres de la profession, il resteun fondement ou une racine dans les id&eacute;aux et croyances socialistes. Mullaly (2007) affirme qu&#39;il y a un besoin d&#39;une vision progressiste du travail social, une conceptualisation de la soci&eacute;t&eacute;, une d&eacute;finition des objectifs &agrave; atteindre. Sans vision, le travail social ne peut pas changer la soci&eacute;t&eacute;. Par exemple, en utilisant le Code de d&eacute;ontologie de l&#39;Association canadienne des travailleuses et travailleurs sociaux (ACTS) comme point de d&eacute;part, Mullaly (2007, p. 51) a fait valoir qu&#39;une vision progressiste du travail social doit &ecirc;tre inclus dans le code de d&eacute;ontologie du travail social, par le biais d&#39;une d&eacute;claration philosophique claire enracin&eacute;e dans des id&eacute;aux humanitaires et &eacute;galitaires. Il affirme que ces deux id&eacute;aux fournissent une vision de la soci&eacute;t&eacute; caract&eacute;ris&eacute;e par l&#39;humanitarisme et l&#39;&eacute;galitarisme. Ainsi, pour remodeler son id&eacute;ologie politique, le travail social doit d&eacute;finir et adopter un ensemble coh&eacute;rent de croyances sociales, &eacute;conomiques et politiques coh&eacute;rentes avec le travail social progressiste (&eacute;galitaire, &eacute;mancipateur et anti-oppressif), afin d&#39;affronter et de transformer la nature de l&#39;exploitation capitaliste qui affecte les &ecirc;tres humains les plus vuln&eacute;rables et les citoyen.nes de la classe ouvri&egrave;re.</span></span></span></span></span></span></p> <h1 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:16px;"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" times="">Conclusion</span></span></b></span></span></span></h1> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&#39;argument sous-jacent de cet article est que les valeurs, principes et engagements du travail sont l&#39;expression d&#39;une id&eacute;ologie, enracin&eacute;e dans les id&eacute;aux socialistes fond&eacute;s sur une analyse mat&eacute;rialiste de la soci&eacute;t&eacute;. Ces id&eacute;aux progressistes du travail social ont trouv&eacute; son expression dans des perspectives radicales et structurelles du travail social. Bien que l&#39;on puisse affirmer que les valeurs, les principes et engagements du travail social d&eacute;finissent et constituent la raison d&#39;&ecirc;tre d&#39;une id&eacute;ologie progressiste du travail social, orient&eacute;e vers la gauche et ancr&eacute;e dans les id&eacute;aux socialistes, ces principes doivent &ecirc;tre plus explicitement articul&eacute;s et adopt&eacute;s par la profession/discipline dans son ensemble. Cela implique de s&#39;assurer que tous les programmes de travail enseignent aux &eacute;tudiants les id&eacute;ologies politiques et indiquent la relation du travail social au socialisme.</span></span></span></span></span></span></p> <h1 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:16px;"><strong><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="EN-GB"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" times="">References bibliographies </span></span></span></span></span></strong></span></h1> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Allan, J. (2009). Theorising new development in critical social work. In J. Allan, L. Briskman, &amp; B. Pease (Eds.), <em>Critical social work: Theories and practices for a socially just world</em> (pp. 30&ndash;44). Sydney, NSW: Allen &amp; Unwin.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span lang="EN-GB" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">B</span></span></span><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span new="" roman="" times="">ailey, G. &amp; Gayle, N. (2008). <em>Ideology: Structuring identities in contemporary life</em>. Toronto, ONT: University of Toronto Press.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Bailey, R., &amp; Brake, M. (1980). Contributions to a radical practice in social work. In M. Brake &amp; R. Bailey (Eds.), <em>Radical social work and practice</em> (pp. 7&ndash;25). London, UK: Edward Arnold.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Baines, D. (2011). An overview of anti-oppressive practice. In D. Baines (Ed.), <em>Doing anti-oppressive practice: Social justice social work</em> (2nd ed., pp. 1&ndash;24). Halifax, NS: Fernwood Publishing.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Baines D. (2016). Foreword. In B. Pease, S. Goldingay, N. Hosken &amp; S. Nipperess (Eds.), <em>Doing critical social work: Transformative practices for social justice</em> (pp. xi&ndash;xiv). Sydney, NSW: Allen &amp; Unwin.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Carey, M., &amp; Foster, V. (2011/2013). Social work, ideology, discourse and the limits of posthegemony. <em>Journal of Social Work,</em> 13(3), 248&ndash;266. doi:10.1177/1468017311412032</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Carniol, B. (1992). Structural social work: Maurice Moreau&rsquo;s challenge to social work practice. <em>Journal of Progressive Human Services</em>, 3(1), 1&ndash;20.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Corrigan, P., &amp; Leonard, P. (1978). <em>Social work practice under capitalism: A Marxist approach</em>. London, UK: Macmillan.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Duarte, F. (2016). (Building) a political agenda for social work, <em>Social Dialogue</em>, 14(2), 18&ndash;20. www.socialdialogue.online/SDpdf/VOL.14.pdf</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Eagleton, T. (1991). <em>Ideology: An introduction</em>. London, UK: Verso Books.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Ferguson, I. (2009a). Where&rsquo;s the beef? A response to Gray and Webb&rsquo;s &ldquo;The return of the political in social work.&rdquo; <em>International Journal of Social Welfare,</em> 18(2), 213&ndash;217. doi:10.1111/j.1468-2397.2009.00648.x</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Ferguson, I. (2009b). &ldquo;Another social work is possible!&rdquo; Reclaiming the radical tradition. In V. Lesko&scaron;ek (Ed.), <em>Theories and methods of social work, exploring different perspectives </em>(pp. 81&ndash;98). Ljubljana, Slovenia: University of Ljubljana.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Ferguson, I. (2011). Why class (still) matters. In M. Lavalette (Ed.), <em>Radical social work today: Social work at the crossroads</em> (pp. 115&ndash;134). Portland, OR: Policy Press.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Ferguson, I. (2013). Social workers as agents of change. In M. Gray &amp; S. A. Webb (Eds.), <em>The new politics of social work </em>(pp. 195&ndash;208). New York, NY: Palgrave Macmillan.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Ferguson, I. (2016). Hope over fear: Social work education towards 2025. <em>European Journal of Social Work</em>, 1&ndash;11. doi:10.1080/13691457.2016.1189402</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Ferguson, I., &amp; Lavalette, M. (2007). &ldquo;Dreaming a great dream&rdquo;: Prospects for a new, radical social work. Canadian Social Work Review/Revue Canadienne de Service Social, 24(1), 55&ndash;68.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Ferguson, I., &amp; Lavalette, M. (2013). Critical and radical social work: An introduction. <em>Critical and Radical Social Work,</em> 1(1), 3&ndash;14. doi:10.1332/204986013X665938.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Ferguson, I., &amp; Woodward, R. (2009). <em>Radical social work in practice: Making a difference</em>. Bristol, UK: The Policy Press.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Goodwin, B. (2007). <em>Using political ideas</em> (5th ed.). Chichester; Hoboken, NJ: Wiley.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Gray, M., &amp; Webb, S. A. (2009). The return of the political in social work. <em>International Journal of Social Welfare</em>, 18(1), 111&ndash;115. doi:10.1111/j.1468-2397.2008.00626.x</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Gray, M., &amp; Webb, S. A. (2013a). Towards a &ldquo;new politics&rdquo; of social work. In M. Gray &amp; S. A. Webb (Eds.), <em>The new politics of social work.</em> (pp. 3&ndash;20). New York, NY: Palgrave Macmillan.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Gray, M., &amp; Webb, S. A. (Eds.). (2013b). <em>The new politics of social work.</em> New York, NY: Palgrave Macmillan.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Hay, C. (2006). Political ontology. In E. R. Goodin &amp; C. Tilly (Eds.), <em>The Oxford handbook of contextual political analysis</em> (pp. 78&ndash;96). Oxford, UK: Oxford University Press.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">IFSW. (2012a). <em>Statement of Ethical Principles.</em> http://ifsw.org/policies/statement-of-ethical-principles</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">IFSW. (2012b). <em>National Codes of Ethics of Social Work</em>. http://ifsw.org/publications/nationalcodes-of-ethics</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">IFSW. (2014). <em>Global Definition of the Social Work.</em> http://ifsw.org/get-involved/global-definition-ofsocial-work</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">IFSW, IASSW &amp; ICSW. (2012). Global agenda for social workers and social development, commitment to action. <a href="http://cdn.ifsw.org/assets/" style="color:#0563c1; text-decoration:underline">http://cdn.ifsw.org/assets/</a> globalagenda2012.pdf</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Ioakimidis, V. (2016, May 24). A guide to radical social work. <em>The Guardian</em>. <a href="http://www.theguardian.com/" style="color:#0563c1; text-decoration:underline">www.theguardian.com/</a>social-care-network/2016/may/24/radical-social-workquick-guide-change-poverty-inequality</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Lavalette, M. (2011). Introduction. In M. Lavalette (Ed.), <em>Radical social work today: Social work at the crossroads</em> (pp. 1&ndash;10). Portland, OR: Policy Press.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Lavalette, M., &amp; Ioakimidis, V. (2011). International social work or social work internationalism? Radical socialwork in global perspective. In M. Lavalette (Ed.), <em>Radical social work today: Social work at the crossroads </em>(pp. 135&ndash;151). Portland, OR: Policy Press.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Leonard, P. (1980), Towards a paradigm for radical practice. In M. Brake &amp; R. Bailey (Eds.), <em>Radical social work and practice</em> (pp. 46&ndash;61). London, UK: Edward Arnold.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Lundy, C. (2011). <em>Social work, social justice &amp; human rights: A structural approach to practice</em> (2nd ed.). North York, ONT: University of Toronto Press.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Mannheim, K. (1936). <em>Ideology and utopia</em>. London, UK: Routledge.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Marx, K., &amp; Engels, F. ([1846] 1976). <em>The German ideology.</em> Moscow, USSR: Progress Publishers. </span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">McKendrick, D., &amp; Webb, S. A. (2014). Taking a political stance in social work. <em>Critical and Radical Social Work</em>, 2(3), 357&ndash;369. doi:10.1332/204986014X14096553584619</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Mullaly, B. (2007). <em>The new structural social work</em>. Toronto, ONT: Oxford University Press.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Pease, B. (2013). A history of critical and radical social work. In M. Gray &amp; S. A. Webb (Eds.), <em>The new politics of social work</em> (pp. 21&ndash;43). New York, NY: Palgrave Macmillan.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Pease, B., &amp; Nipperess, S. (2016). Doing critical social work in the neoliberal context: Working on the contradictions. In B. Pease, S. Goldingay, N. Hosken, &amp; S. Nipperess (Eds.), <em>Doing critical social work: Transformative practices for social justice</em> (pp. 3&ndash;24). Sydney, NSW: Allen &amp; Unwin.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Peters, H. I. (2008). Theory, science, ideology and ethics in social work. <em>Ethics and Social Welfare</em>, 2(2), 172&ndash;182.doi:10.1080/17496530802117649</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">SWAN. (2004). Manifesto 2004: The foundations of SWAN. www.socialworkfuture.org/articles-resources/resources/439-manifesto-2004-thefoundations-of-swan</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Smith, D. E. (1990). T<em>he conceptual practices of power: A feminist sociology of knowledge</em>. Toronto, ONT: University of Toronto Press.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Taylor-Gooby, P. (1985). <em>Public opinion, ideology, and state welfare</em>. Boston, MA: Routledge &amp; Kegan Paul. </span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Truell, R. (2014a, May 23). Orange tide should spread immediately all over the world. Portal del Consejo General de Trabajo Social. www.cgtrabajosocial.es/noticias/rory-truell-orangetideshould-spread-inmediatly-all-over-the-world/2155/view</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Truell, R. (2014b, July 12). Spanish social work leader wins award for &ldquo;inspirational&rdquo; anti-cuts movement. <em>The Guardian.</em> www.theguardian.com/socialcare-network/2014/jul/12/spanish-social-work-leaderwins-award-for-inspirational-anti-cuts-movement</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Wright, E. O. (2009). <em>Understanding class: Towards an integrated analytical approach</em>. New Left Review, 60, 110&ndash;116.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="margin-bottom:11px;text-align:justify;"><span style="font-size:11pt;"><span style="line-height:107%;"><span style="font-family:Calibri,sans-serif;"><span new="" roman="" times="">Wright, E. O. (2015). <em>Understanding class</em>. New York, NY: Verso Books</span></span></span></span></span></p>