<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b>Introduction</b></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">La dimension sociale des crises écologiques est aujourd’hui largement décrite : le changement climatique et ses effets, la dégradation de la biodiversité, la surexploitation des ressources naturelles impactent en premier lieu les populations les plus fragiles alors qu’elles en sont les moins responsables. Les conséquences de cette crise affectent les populations des pays du Sud (émeutes de la faim, accès à l’eau, érosion des zones côtières, surexploitation touristique…) comme les populations des pays occidentaux (expositions aux nuisances, pollution, précarité énergétique…). Le rapport Brundtland (1987) a contribué à expliciter les interactions entre économie, environnement et lutte contre la pauvreté, sans toutefois générer d’avancée significative sur ce point. Il affirme que, « <i>à mesure qu'un système s'approche de ses limites écologiques, les inégalités ne font que s'accroître</i> » Dans le dernier rapport du GIEC (IPCC 2022), il est question d’enrayer ou d’atténuer les effets d’un dérèglement climatique déjà engagé : dès lors, l’enjeu est de protéger les écosystèmes et groupes humains les plus vulnérables en augmentant leur résilience. Ainsi, en réponse à la vulnérabilité, le développement de la résilience devient un préalable au développement soutenable.</span></span></span></p>
<p style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black">De nombreux acteurs de terrain n’ont pas attendu l’évolution des référentiels d’action publique (Muller, 2000) pour se saisir de la question. En effet, dans le cadre des travaux du carrefour des métiers du développement territorial, de nombreuses initiatives visant à prendre en charge concomitamment des enjeux écologiques et sociaux ont été observées. Nous avons initialement formulé l’hypothèse que ces démarches participent d’une forme de « réinvention » de l’action publique locale, avec de nouveaux modes de gouvernance et de nouveaux enjeux, tels que : co-construction, coopération élargie, et implication des habitants autour de « communs » (alimentation, énergie, emploi, habitat…). </span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">Nous comprenons la transition sociale-écologique comme un processus qui consiste à « <i>changer nos comportements et nos attitudes pour préserver les écosystèmes dont dépend notre bien-être</i> », en fondant ce changement sur un principe de justice (Laurent, 2017). Alston & Besthorn (2012 : 61) soulignent la dimension politique du concept : “<i>la soutenabilité sociale n’est pas un concept innocent, mais repose sur les tensions entre capitalisme et justice sociale</i>”.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">Divers acteurs (Territoires, Institutions, Tiers-Lieux, Centres de ressources, Universités et établissements de formation en travail social, associations…) ont été réunis à l’initiative du Carrefour des Métiers du Développement Territorial (UNADEL), en vue de mettre à jour différentes approches d’une transition écologique et sociale et l’identification d’enjeux autour de trois axes :</span></span></span></p>
<ul>
<li style="border: none; text-align: justify; text-indent: -18pt; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black">- </span><span style="color:black">Le sens et les modes d’appropriation des enjeux écologiques par les citoyens ;</span></span></span></span></li>
<li style="border: none; text-align: justify; text-indent: -18pt; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black">- </span><span style="color:black">Le renouvellement des pratiques et des méthodes de l’ingénierie territoriale ;</span></span></span></span></li>
<li style="border: none; text-align: justify; text-indent: -18pt; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black">- </span><span style="color:black">Et la nécessité de transformation des modalités de l’action publique.</span></span></span></span></li>
</ul>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">Notre objectif est de fonctionner comme espace ressource et d’appui à l’action, un lieu d’échange de pratiques, et un lieu de production de connaissances sur la dimension sociale de la transition, partant du constat qu’elle est encore insuffisamment théorisée et « intégrée » dans les référentiels professionnels.</span></span></span></p>
<p style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black">Notre démarche se veut ancrée dans des interactions fécondes entre les sphères académique et professionnelle. Suite à des journées d’études en 2021, des enjeux structurants sont apparus à la confluence entre les actions de terrain et les apports de la recherche. Il s’agit, tout d’abord, <b>d’expliciter l’interdépendance des inégalités sociales et environnementales</b> ; et ensuite, de <b>« déconstruire » des cadres de pensée obsolètes</b>, notamment les présupposés hiérarchisant nécessités sociales et environnementales et l’absence de préoccupations écologiques des milieux populaires (cf. notion de « dépossession écologique des classes populaires »). Un groupe de travail spécifique s’est proposé d’analyser les effets de la montée en puissance des enjeux des « transitions » sur </span><b>l’intervention sociale.</b></span></span></span></p>
<p style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">Cet article propose de développer ces questions en trois points à partir de nos premiers travaux, pour partager, en conclusion, les hypothèses qui guideront la suite de notre travail.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:107%">Inégalités sociales et justice environnementale</span></span></b></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%">Explorer le lien entre justice sociale et justice environnementale permet de cerner les enjeux que recouvre la question des transitions pour l’intervention sociale. Deux axes principaux émergent de nos premières recherches :</span></span></span></span></span></p>
<ol start="1" type="1">
<li style="color:black; text-align:justify; border:none; line-height:107%; font-size:11pt; font-family:Calibri, sans-serif; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%">Les populations plus pauvres sont plus exposées aux effets du dérèglement climatique</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%">,</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"> ce qui justifie une attention spécifique envers les groupes les plus défavorisés.</span></span></li>
</ol>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">La perte de biodiversité et le dérèglement des cycles naturels, entraînant une raréfaction de certaines ressources, ont des impacts sociaux et sanitaires (Drique et Lejeune 2017). Une étude de <i>The Lancet</i> datant de Juin 2015 (citée par Eloi 2017) démontre les liens entre changement climatique et impact sur la santé. Celui-ci aurait des effets directs du fait de « vagues de chaleur, inondations, sécheresses, ouragans et tempêtes causant morbidité et mortalité » ; et des effets indirects tels que la « pollution de l'air, maladies à transmission vectorielle, insécurité alimentaire et malnutrition, déplacements de populations, maladies mentales ». Localement comme au niveau international, les individus et les communautés sont plus ou moins affectés par tous ces phénomènes selon le capital économique, social et culturel dont ils disposent.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">La question climatique affecte les personnes les plus défavorisées économiquement de manière complexe en fonction des structures d’inégalité et d’exclusion sociale dans leurs communautés ou pays (race, genre, caractéristiques culturelles et politiques d’un individu ou d’une communauté…). La pauvreté comprise dans sa dimension économique, mais aussi sociale, contribue à sur-exposer certaines populations aux risques environnementaux, et à réduire leur capacité de réponse en raison de plusieurs facteurs : faiblesse du patrimoine économique, sur-exposition aux risques dans leur secteur d’activité professionnelle, emploi précaire, défaut d’assurance personnelle et de protection sociale, accès restreint à la connaissance et à l’information (ce qui limite les stratégies d’adaptation), ou encore absence de solutions alternatives pour subvenir à leurs besoins. De plus, la recherche montre que la charge mentale de la pauvreté économique réduit la capacité des personnes à prendre des décisions éclairées et à se projeter (Leichenko & Silva 2014).</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">Pour exemple, l’ensemble des habitants de la Nouvelle-Orléans ont été frappés par l’ouragan Katrina en août 2005. Cependant, la proportion d’habitants noirs est passée 67 à 59% entre 2005 et 2013 ; et sur 450.000 habitants, 100.000, parmi les plus pauvres, ne sont pas revenus. Plusieurs mesures structurelles ont contribué à désinciter les citoyens les moins favorisés au retour : l’augmentation des loyers, la fermeture ou la privatisation des services publics (logements sociaux, hôpital, écoles), et l’attribution d’aides financières proportionnelles au patrimoine des habitants avant la catastrophe – donc très défavorables aux habitants des quartiers pauvres. Les personnes en situation de pauvreté qui ont été déplacées, coupées de leurs ressources communautaires et parfois familiales, ont été davantage exposées à la pauvreté économique persistante (chômage, aides au relogement insuffisantes), et à l’aggravation de leurs problèmes de santé (Cyran, 2018; Lein et. al. 2009). Dans ce cas, les populations économiquement défavorisées apparaissent non seulement plus vulnérables, mais aussi moins résilientes face à un choc climatique. Cependant, le lien entre pauvreté économique et amoindrissement de la capacité de résilience, s’il est supposé, manque encore d’étayage dans la littérature scientifique (Leichenko & Silva 2014).</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">En France, une étude du Think Tank 4D et de l’association WECF (2019) rapporte les inégalités aux Objectifs de Développement Durable des Nations Unies. Il en ressort que les inégalités de revenus se doublent d’inégalités d’espérance de vie et d’accès aux soins, d’accès à l’alimentation et à l’eau, d’accès aux ressources énergétiques, ou de résidence dans un environnement sain et sûr.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">Il y a une injustice redoublée du fait que ceux qui contribuent le moins au changement climatique en subissent les conséquences de manière disproportionnée (Chancel 2020 ; Oxfam 2020). Les politiques publiques sont susceptibles de renforcer les inégalités en cherchant à agir en faveur d’une économie vertueuse. L’augmentation annoncée de la taxe carbone au 1<sup>er</sup> janvier 2019, qui provoqua le mouvement des Gilets Jaunes, en est un exemple. De même, les crédits d’impôts pour la transition énergétique (par exemple, pour la rénovation des logements ou l’achat de véhicule propre) bénéficient tendanciellement aux classes les plus aisées : selon Larrère, en 2018, les deux tiers des crédits d’impôts pour la transition énergétique ont bénéficié aux 40% les plus riches.</span></span></span></p>
<ol start="2" type="1">
<li style="color:black; text-align:justify; border:none; line-height:107%; font-size:11pt; font-family:Calibri, sans-serif; margin-bottom:11px">La réduction des inégalités et la négociation collective des ressources semblent favoriser leur gestion soutenable. L’impératif de transition rejoint donc la question démocratique et la protection sociale.</li>
</ol>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">Les travaux d’Elinor Ostrom sur les « Communs » (2010) attestent d’une meilleure gestion du patrimoine naturel quand les communautés sont cohésives et égalitaires. A l’inverse, des communautés divisées et inégalitaires entraînent l’accaparement et la mauvaise gestion des ressources naturelles communes. Dès lors, réduire les inégalités ne répond plus seulement à un impératif moral, mais à un impératif de préservation écologique. Dans ce but, le rapport du GIEC 2022 ainsi que les objectifs de développement durable des Nations Unies prônent la mise en place d’un filet de sécurité sociale.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">Ainsi, il est possible d’affirmer avec Larrère (2021) que « <i>les inégalités socio-environnementales ne sont pas de nouvelles inégalités, mais que la dimension environnementale des inégalités sociales, prend de plus en plus d’importance. La crise environnementale renforce les inégalités sociales et les inégalités sociales compromettent la transition écologique</i> ». </span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%">Dans le travail social : un débat international qui essaime en France « par en bas »</span></span></b></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">Le travail social est lent à s’intéresser à la dimension écologique, car il est enraciné historiquement dans la modernité occidentale, avec ses présupposés philosophiques et ses valeurs économiques. Comme émanation de la révolution industrielle, il est lié à l’exploitation de l’environnement, à l’idée de contrôle de l’homme sur la nature, de croissance et de développement sans limite. La profession « <i>sert l’ordre socio-économique dominant</i> » (Alston & Besthorn 2012 : 59). Cependant, en particulier hors de nos frontières, il porte dans ses valeurs fondamentales le souci de réaliser la justice sociale (cf. la définition internationale de la FITS). Par ailleurs, il existe une tradition critique en travail social (le courant radical) qui le prédispose à s’intéresser à la dimension sociale de la justice environnementale (Peeters 2011).</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">Dans le débat académique au niveau international, en matière de développement soutenable et de travail social, il existe un spectre allant des approches radicales (reposant sur une lecture structurelle des rapports sociaux) à des approches plus consensuelles, de l’ordre de la réduction des risques, en lien avec la résilience.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">La définition de la résilience selon Van Breda permet de prendre en compte sa dimension communautaire et les interactions entre l’homme et son écosystème : “<i>les processus multi-niveaux que des systèmes mettent en œuvre pour obtenir des résultats excédant les attentes face à, ou suite à l’adversité</i>” (Van Breda, 2018). La résilience multi systémique tend à montrer que la résilience d’une personne relève principalement des interactions avec son environnement plus que de ses « propres » capacités, et que la résilience agissant à différents niveaux (famille, culture, structures sociales et service, environnement…) a des effets bénéfiques exponentiels.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">Le travail éco-social et le travail social vert sont deux approches qui coexistent actuellement dans la littérature sur le travail social. Le travail social vert est un concept développé par la sociologue écossaise Lena Dominelli, tandis que le travail éco-social fait l’objet de plusieurs études en Europe continentale (Flandres, Scandinavie, Allemagne...) et en Amérique du Nord. Au vu de leur grande proximité, il est probable qu’à moyen terme, un rapprochement ne s’opère entre les deux, à mesure qu’ils s’opérationnalisent.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">Dominelli développe un argumentaire en faveur d’un travail social vert en s’appuyant sur le « <i>droit des personnes à prendre soin les unes des autres et à prendre soin de leur biosphère, et d’être nourris par eux en retour</i> » (2012 : 206). Elle plaide pour une approche holistique du travail social qui prend en compte « <i>les interdépendances et solidarités entre les groupes humains, et la faune et la flore ; utilise les ressources matérielles de manière soutenable et équitable ; et développe des styles de vie soutenables pour préserver et promouvoir le bien-être de tous les peuples sur la planète</i> » (2012 : 195). Quant au travail éco-social, ce n’est pas une nouvelle forme ou une nouvelle branche du travail social : il s’agit d’un souci qui devrait être inhérent au travail social de ne pas rester anthropocentré. Pour les tenants de ce courant, tout travail social devrait être éco-social. En macro-pratique, il s’agit de passer de la société à l’écosystème, incluant les autres espèces et les autres éléments de l’environnement naturel (Rambaree, Powers, and Smith 2019). Les auteurs cherchent à proposer une approche du bien-être qui ne soit pas seulement corrélée à la dimension économique de la prospérité, ce qui entraînerait de facto un lien entre hausse du bien-être, et hausse de l’empreinte carbone. Une ‘vie bonne’ est possible dans le respect des limites de ce qui est nécessaire : elle repose plutôt sur la qualité des relations inter-humaines, et la qualité des relations entre l’humain et la nature. Cela n’évacue pas une dimension politique et critique visant la justice sociale, les droits de l’homme étant liés à la justice écologique.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">Ce n’est pas un hasard si les auteurs qui s’intéressent à cette question font le lien avec le travail communautaire, la communauté (inscrite sur un territoire) étant le lieu où l’humain et l’environnement se rencontrent. Les travailleurs sociaux sont susceptibles d’être confrontés au quotidien, dans leur pratique, à des demandes liées aux effets du dérèglement climatique (accès aux ressources énergétiques et alimentaires, gestion de crise, soutien aux populations déplacées…). Cependant, c’est dans sa dimension collective que le travail social peut agir pour soutenir une transition inclusive, qui s’appuie sur les savoir-faire populaires, sur la force d’émulation et l’intelligence du collectif, et renforce la résilience des groupes les plus défavorisés.</span></span></span></p>
<p style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black">S’agissant des travailleurs sociaux, l’inscription dans des dynamiques social-écologiques se concrétise souvent via des démarches de développement social. Un développement social durable s’invente d’ores et déjà sur le terrain, comme en attestent plusieurs articles dans un numéro de la revue <i>Lien social</i> intitulé « se mettre au vert » (Juin-septembre 2021), donnant la parole à des travailleurs sociaux impliqués dans des structures ou des projets écologiques et solidaires : tiers-lieux, recycleries, jardins... Ils s’inscrivent à </span>contrepied<span style="color:black"> d’une vision dominante selon laquelle le travail social, pris dans les bornes étroites du managérialisme et de l’aide curative, ne saurait se saisir des enjeux de la transition.</span></span></span></span></p>
<p style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"> </p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%">Faire évoluer les cadres de pensée et d’action : de pratiques curatives et normatives vers une dynamique d’élaboration collective</span></span></b></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">Catherine Larrère rappelle que la plupart des analyses actuelles reposent sur des cadres de pensée qui doivent être réactualisés. En effet, plusieurs représentations structurent notre cadre de pensée et conditionnent de ce fait les modes d’actions choisis. Il s’agit, tout d’abord, de l’idée selon laquelle les questions environnementales seraient complexes, et demanderaient des expertises scientifiques et du temps. Cette représentation est alimentée par un certain vocable utilisé par les porteurs de projet ou des élus, techniciste et savant, qui contribue à limiter l’appropriation de ces questions par les personnes ne disposant pas ces codes de compréhension. </span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">La seconde représentation dominante qui freine le renouvellement des approches et l’enclenchement de transitions, consiste à considérer que les personnes en situation de précarité ont d’autres priorités (l’emploi notamment), et ne vont pas s’intéresser et dégager du temps sur ces questions, voire résister à des transformations qui pourraient limiter leurs capacités d’action. Le postulat de l’indifférence des classes populaires vis-à-vis de l’écologie représente aujourd’hui le discours dominant, selon Billen (2021). Un autre courant, critique, postule la dépossession des classes populaires vis-à-vis des questions de transition du fait d’un débat formulé de manière inaccessible. Or ces représentations ne s’appuient pas sur l’analyse précise des usages sociaux des personnes. Un nombre important d'initiatives montrent au contraire que les personnes construisent des réponses aux évolutions écologiques et sociales, sans qu’elles n’en portent le nom. Ces transitions par “le faire”, à bas bruits, existent donc et constituent une forme d’écologie populaire reposant sur des pratiques de sobriété. Il s’agirait, dès lors, de reconnaître le caractère écologique des savoir-faire populaires et de s’appuyer sur eux, ainsi que sur la dimension collective qui est fortement motrice, pour enclencher des transitions plus profondes. Caroline Lejeune rejoint cette idée en montrant qu’à partir de l’expérience de vie des gens, on peut faire des questions environnementales une question politique et sociale. Elle relève qu’il s'agit donc d’un enjeu démocratique.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">Les représentations dominantes évoquées ci-dessus limitent la possibilité de penser les inégalités environnementales dans une approche systémique. De ce fait, l’articulation entre enjeux sociaux et enjeux environnementaux fait face à un conflit de priorisation. L’irréversibilité des dégâts environnementaux fait prioriser le travail sur ces questions, en traitant de manière secondaire les inégalités sociales et le lien entre les deux. Une approche structurelle est aujourd’hui peu développée. Caroline Lejeune et Léa Billen vont d’ailleurs plus loin en montrant que les dispositifs d’action publique, censés traiter des questions environnementales et sociales, invisibilisent la dimension sociale, par leur traitement segmenté des principaux enjeux et par la dépossession de la capacité d’action des individus qu’elles entraînent. Billen interroge ainsi la manière dont la construction de la catégorie de quartier populaire par l’action publique se rejoue dans les initiatives écologiques en quartiers populaires et tend à construire leurs spécificités.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">La question du lien entre inégalités sociales et environnementales est aujourd’hui traitée de manière ponctuelle et partielle, par exemple en réduisant les inégalités d’accès aux ressources, ou en faisant porter la responsabilité des actions sur les personnes en situation de précarité, déjà largement impactées par les questions sociales et environnementales ; elles doivent ainsi apprendre à faire des économies, à cuisiner autrement, etc. L’enjeu est donc de passer d’une logique de réparation ou d’une logique normative à une logique d’élaboration collective : aujourd’hui l’action sociale ne fait que réparer les inégalités environnementales et ne pense pas les mécanismes de construction des inégalités en interrogeant les trajectoires de vie, quels que soient les domaines concernés. C’est la manière de penser la justice sociale, redistributive, qui est interrogée. Elle se fait aujourd’hui à l’aune d’un mode de fonctionnement normatif, sans tenir compte de la diversité des modes de vie.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%">Les premiers enseignements de la pratique : quels leviers d’action ?</span></span></b></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">Au cours de nos journées d’études, plusieurs porteurs de projet ont partagé leurs démarches et leurs questionnements. Nous n’en citons ici que trois, mais de nombreux autres acteurs sont pressentis pour participer à notre travail :</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">- Le projet « L’alimentation des personnes en situation de précarité : de l’assignation à l’émancipation. Construire des Tiers-lieux de solidarité et de transition alimentaire avec et pour tous » est porté par le LERIS (Laboratoire d’Etudes et de Recherche sur l’Intervention Sociale). La démarche de recherche-action mobilisée, s’appuyant sur les outils de l’éducation populaire et du travail collectif, vise le développement du pouvoir d’agir des personnes en situation de précarité.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">- "Des Quartiers Prioritaires de la Ville aux Quartiers Plus Verts" : ce projet a été initié par la Métropole Aix Marseille Provence dans le cadre d’une démarche prospective, « la métropole des possibles », via la mise en place d’un laboratoire d’innovation publique. L’entrée dominante de ce projet est le développement social durable et plus particulièrement le travail de la transition à partir d’actions concrètes autour de 3 axes : Mieux Manger, Mieux Soigner, et Mieux Consommer.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-bottom:11px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">- Le projet « Bourgogne Franche Comté en transition » est un projet porté par la DREAL Bourgogne Franche-Comté en partenariat avec un Living Lab territorial (MSH Dijon) et l’association In’Terre ActiV. L'idée première était d’expérimenter une démarche de recherche action participative avec un ensemble d'acteurs de différents territoires à partir de la question des transitions.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">Il apparaît que, selon les porteurs de projet et les réalités territoriales, des configurations différentes se sont développées sur les territoires. De la recherche à l’action, elles placent le curseur entre les questions environnementales et sociales de manière différente ; mais l’approche systémique et collective via la coopération et la mise en œuvre d’un renouvellement démocratique agissent comme un fil rouge de ces initiatives. Nombre d’entre elles s’appuient sur des pratiques quotidiennes, sur l’environnement direct des personnes, permettant une meilleure appropriation. De cette manière, elles lient plus finement l’environnement et le social. Le social est considéré dans une double compréhension comme l’ensemble des pratiques sociales qui constituent la société, et d’aide aux plus démunis (action sociale). La dimension économique, élément fondamental de la transition, est peu abordée et travaillée dans ces initiatives : elle pourrait constituer un axe de travail à développer.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b>A partir de la pratique, nous repérons les enjeux pour l’action suivants :</b></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">- Le territoire de vie comme levier d’action. Lié aux évolutions des modalités d’engagement des citoyens (les sociologues ont montré que les citoyens s’engagent autant qu’il y a vingt ans, mais que les formes de ces engagements ont évolué : plus ponctuels, directement liés à des actions, etc. : Jacques Ion parle d’engagement Post-it), s’appuyer sur les territoires de vie pour mener des projets de transition facilite leur appropriation par les personnes concernées. Cette implantation permet de partir du vécu des personnes et de sortir d’une approche considérée comme savante de l’écologie. Le territoire doit être compris et travaillé comme un espace de passage à l’action.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">- Reconnaître l’expertise d’usage des personnes, notamment celles en situation de fragilité sociale La reconnaissance des savoirs, de l’expertise d’usage, “aux voix ordinaires”, en s’appuyant sur l’analyse de la quotidienneté, du vécu des personnes, permettrait selon Caroline Lejeune de contribuer à une redéfinition des perceptions dominantes de l’environnement, de considérer d’autres formes d’écologie et de permettre la re-politisation des questions sociales et environnementales et in fine développer la démocratie.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">- Sortir de la segmentation des politiques publiques. Développer une approche intégrée sur les questions sociales et environnementales suppose d’interroger la manière dont les actions mises en place sont mises en écho avec les politiques locales. L’approche intégrée permet également d’éviter la hiérarchisation des enjeux. C’est l’ensemble de ces politiques qui doivent donc être repensées, y compris en traitant la question de la réorganisation des secteurs et des métiers.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">- Sortir d’une approche éducative de l’écologie. Plutôt qu’une approche qui vise à éduquer sur les bonnes pratiques en matière d’écologie (mieux manger, faire des économies d’électricité, etc.), il s’agit de s’appuyer sur les connaissances existantes des personnes pour qu’elles produisent les analyses leur permettant de faire les bons choix, pour eux et pour les autres. </span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">Pour soutenir ces démarches, il est nécessaire de soutenir l’évolution de l’action sociale actuelle pour passer de la prise en charge individuelle des situations, vers des démarches d’accompagnement de l’autonomie en s’appuyant sur une prise en compte collective des questions (les économies d’énergie, la facture alimentaire, etc.). Ce faisant, il s’agit de traiter de front la question des inégalités, passant ainsi d’une approche réparatrice à une approche émancipatrice. Ces démarches s’inscrivent par exemple dans les pédagogies communautaires ou le développement social.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b>Conclusion</b></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">La question des transitions, sans être nouvelle, s’impose actuellement dans le débat public. Elle interroge la conception linéaire d’un progrès social, économique et numérique conçu comme vecteur de bien-être, à mesure que la lutte contre les inégalités se double d’un impératif de justice environnementale (Drique, Lejeune, 2017). Pour l’heure, les questions sont nombreuses et elles réunissent à la fois des chercheurs, experts, praticiens et citoyens engagés dans un “tâtonnement général”. Différentes expérimentations viennent affiner ces questions et en poser de nouvelles.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">Aux côtés d’autres acteurs, notre groupe de travail souhaite contribuer à cette recherche en partant des nombreuses expériences de terrain qui fleurissent actuellement en milieu urbain comme en milieu rural. Plusieurs hypothèses découlent de ces premiers travaux :</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">- Les actions collectives fondées sur l’impératif de transition agissent sur le statut des publics de l’action sociale. Traditionnellement en position de bénéficiaires de l’action, ils deviennent des co-élaborateurs, dont la légitimité à concevoir et entreprendre repose sur leur statut de citoyen.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">- L’enjeu même de l’action collective change avec les transitions et se renouvelle autour des “communs” - un enjeu qui ne concerne pas que les plus défavorisés, mais l’ensemble de la population.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">- En réponse, les politiques publiques sont amenées à se désenclaver pour sortir de modes de fonctionnement en silo (en lien avec une segmentation des thématiques et des publics). Les acteurs impliqués inventeraient ainsi des espaces de co-construction de « communs » au sein desquels se renouvellent le débat démocratique, les rapports entre acteurs, les formes d’implication et de responsabilité.</span></span></span></p>
<p style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"> </p>
<p style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-family:"Tahoma",sans-serif"><span style="color:black">Références bibliographiques</span></span></b></span></span></span></p>
<p style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"> </p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">4D (collectif) et WECF (2019), « Remède à l’inégalo-scepticisme, une évaluation des inégalités en France au regard des objectifs de développement durable », <i>Rapport final</i> (Union Européenne), disponible en ligne https://www.association4d.org/wp-content/uploads/Rapport_Inegalites_FR_web_vcorrigee.pdf</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-family:"Times New Roman",serif">Alston & Besthorn (2012): “Environment and sustainability”, in : Lyons, K, Hokenstad T., Pawar M., Huegler N. and Hall N. (eds): <i>the Sage Handbook of Social Work</i>, Sage Publishing</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Billen, L. (2021) : « Les initiatives citoyennes écologiques en quartiers populaires français », Journées d’étude du Carrefour des Métiers, Nanterre, 29 novembre 2021.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-family:"Times New Roman",serif">Chancel, L. (2020) :<i> Unsustainable Inequalities: Social Justice and the Environment</i>, Cambridge: the Belknap Press.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Comby, J-B. (2015), « A propos de la dépossession écologique des classes populaires », <i>Savoir/Agir</i> 2015/3 N° 33, pages 23 à 30, Éditions du Croquant.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Cyran, O. (2018) : « Comment tuer une ville : Stratégie de choc après le passage de l’ouragan Katrina » Le Monde Diplomatique, Décembre 2018, pp. 4-5.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Drique, M. et Lejeune, C. (2017): “Penser la justice sociale dans un monde fini”, <i>CERAS Revue Projet </i>2017/1 n°356 pp 15-22</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-family:"Times New Roman",serif">Dominelli, L. (2012) : <i>Green Social Work : From environmental crises to environmental justice</i>, Cambridge : Polity.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-family:"Times New Roman",serif">IPCC Intergovernmental Panel on Climate Change (2022) : <i>Climate Change 2022: Impacts, Adaptation and Vulnerability</i>. Working Group 2 Contribution to the Sixth Assessment Report of the IPCC. </span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Laigle, L. & Racineux N. (2017), « Initiatives citoyennes et transition écologique : quels enjeux pour l'action publique ? », <i>THEMA</i>, Juin 2017, CGDD.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Larrère, C. (2019), « Agir sans subir : les territoires relèvent le défi écologique et social » Conférence conclusive UNADEL/IRDSU, Journées des territoires 2019.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Larrère, C. (2021), « Inégalités sociales et environnementales », Journées d’étude du Carrefour des Métiers, Nanterre, 29 novembre 2021.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Laurent, E (2011) :<i> Social-écologie</i>, Paris: Flammarion.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Laurent, É. (2017) : <i>Notre bonne fortune. Repenser la prospérité</i>, Paris : Presses Universitaires de France, « Hors collection ».</span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-family:"Times New Roman",serif">Leichenko, R.A. & Silva J. (2014): “Climate change and poverty: Vulnerability impacts and alleviation strategies”, <i>Wiley Interdisciplinary Reviews: Climate Change</i>, July 2014.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-family:"Times New Roman",serif">Lein, L., Angel, R., Bell, H. & Beausoleil J. (2009); “The State and civil society response to disaster: the Challenge of Coordination”, <i>Orgnization and Environment</i> Vol 22/14: 448-457</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Lejeune, C. (2018), « Chapitre 8 : Face à l'épreuve de la sobriété imposée : capabilités, reconnaissance et participation au Forum permanent de l'insertion » in Villalba, B & Semal L ; (Dirs.), <i>Sobriété énergétique</i>, Versailles : éditions Quae, 141-158.</span></span></span></span></p>
<p style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"><span style="color:black">Lejeune, C. (2020), <i>« </i>Pour une justice environnementale et climatique : anticipation territoriale des basculements écologiques », <i>Comprendre</i>, Tome 4, ANCT, 14-20.</span></span></span></span></span></p>
<p style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"><span style="color:black">Muller, P. (2000) : « Vers une sociologie politique de l’action publique », <i>Revue Française de Science Politique </i>50/2, avril 2000</span></span></span></span></span></p>
<p style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-family:"Times New Roman",serif"><span style="color:black">Närhi, K. & Matthies, A-L (2001): “What is the ecological (self-) consciousness of social work? Perspectives on the relationship between social work and ecology”, in Matthies, A-L, Närhi, K. and Ward, D. (Eds): <i>The Eco-Social approach in social work</i>, pp. 16-53. </span></span><span style="font-family:"Times New Roman",serif"><span style="color:black">Jyväskylä, Finland: Sophi.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Ostrom, E., (2010), <i>Gouvernance des biens communs. Pour une nouvelle approche des ressources naturelles</i>, De Boeck, Traduction de Ostrom, E., 1990, <i>Governing the Commons.</i></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-family:"Times New Roman",serif">Peeters, J. (2011): The place of social work in sustainable development: towards eco-social community practice. <i>International Journal of Social Welfare</i>, 21, dec 2011 [online].</span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-family:"Times New Roman",serif">Rambaree, K., Power, MCF, Smith, R.J. (2019): “Ecosocial work and social change in community practice”, <i>Journal of Community Practice</i> vol 27 n°3-4, 205-212.</span></span></span></span></p>
<p style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"><span style="color:black">Theys, J. (2002), « L’approche territoriale du " développement durable ", condition d’une prise en compte de sa dimension sociale<i> </i>», <i>Développement durable et territoires</i> [En ligne], Dossier 1/2002, URL : </span></span><a href="http://journals.openedition.org"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"><span style="color:blue">http://journals.openedition.org</span></span></a></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-family:"Times New Roman",serif">Van Breda, A. (2018): “A critical review of resilience theory and its relevance for social work”, <i>Social Work/Maatskaplike Werk</i> Vol 54 No 1 / Issue 1.</span></span></span></span></p>