<p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &laquo;&nbsp;L&rsquo;aide alimentaire a pour vocation d&rsquo;&ecirc;tre un point d&rsquo;entr&eacute;e dans les dispositifs de lutte contre l&rsquo;exclusion, &agrave; travers des actions participatives et des actions d&rsquo;inclusion sociale&nbsp;&raquo;<a href="#_edn1" name="_ednref1" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">[1]</span></span></span></span></span></a>. Cette perspective, affirm&eacute;e par le Gouvernement fran&ccedil;ais, rejoint celle des associations ou des CCAS qui consid&egrave;rent que &laquo;&nbsp;l&rsquo;aide alimentaire est d&eacute;j&agrave; un levier pour l&rsquo;acc&egrave;s aux droits ou l&rsquo;insertion&nbsp;&raquo; (Maisonneuve, 2019). Le dispositif de l&rsquo;aide alimentaire &ndash; d&eacute;fini l&eacute;galement comme &laquo;&nbsp;la fourniture de denr&eacute;es alimentaires aux personnes en situation de vuln&eacute;rabilit&eacute; &eacute;conomique et sociale, assortie de la proposition d&rsquo;un accompagnement&nbsp;&raquo;<a href="#_edn2" name="_ednref2" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">[2]</span></span></span></span></span></a> &ndash; est alors rattach&eacute;, par ces discours, &agrave; plusieurs concepts guidant la politique de lutte contre les exclusions, dans le droit de l&rsquo;aide et de l&rsquo;action sociale, et parmi lesquels la notion centrale de &laquo;&nbsp;l&rsquo;acc&egrave;s aux droits&nbsp;&raquo;.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">L&rsquo;objectif de &laquo;&nbsp;l&rsquo;acc&egrave;s aux droits&nbsp;&raquo; traduit l&rsquo;enjeu de &laquo;&nbsp;ramener les b&eacute;n&eacute;ficiaires de l&rsquo;action sociale au &quot;droit commun&quot;, c&rsquo;est-&agrave;-dire au b&eacute;n&eacute;fice des biens, services et prestations disponibles pour tous les citoyens&nbsp;&raquo; (Lafore, 2014&nbsp;:23). Il repose sur trois &eacute;l&eacute;ments constitutifs principaux. Son premier fondement est celui du dispositif juridique des droits fondamentaux, et en particulier celui des droits sociaux fondamentaux, reconnus et prot&eacute;g&eacute;s juridiquement &agrave; la fois au niveau national, europ&eacute;en et international, et d&eacute;clinant les exigences permanentes de garantie de la dignit&eacute; de la personne humaine, de la coh&eacute;sion nationale et du bien commun en g&eacute;n&eacute;ral (Rambaud, 2014). La notion &laquo; d&rsquo;acc&egrave;s aux droits&nbsp;&raquo; repose &eacute;galement sur les principes des droits humains et notamment sur le principe de non-discrimination&nbsp;: ce dernier entend reconna&icirc;tre les diff&eacute;rences r&eacute;elles qui constituent des d&eacute;savantages pour certains groupes sp&eacute;cifiques (genres, handicaps, pauvret&eacute; etc.), les nommer et les r&eacute;sorber, afin de garantir une &eacute;gale jouissance des droits sociaux pour chaque personne. Enfin, la notion d&rsquo;acc&egrave;s aux droits repose sur des politiques sociales qui permettent de d&eacute;cliner ces principes et objectifs&nbsp;: l&rsquo;acc&egrave;s aux droits repr&eacute;sente une &laquo;&nbsp;norme op&eacute;ratoire&nbsp;par laquelle les droits sociaux fondamentaux ainsi que le principe de non-discrimination vont s&rsquo;incarner dans des formes concr&egrave;tes d&rsquo;action sociale&nbsp;&raquo; (Lafore, 2014&nbsp;:26). </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">Si l&rsquo;acc&egrave;s aux droits repr&eacute;sente aujourd&rsquo;hui l&rsquo;un des objectifs premiers du champ de l&rsquo;aide et de l&rsquo;action sociale, il n&rsquo;en a pas toujours &eacute;t&eacute; ainsi. L&rsquo;introduction de ce concept a entrain&eacute; une v&eacute;ritable transformation d&rsquo;approche et de reconfiguration des politiques publiques(ibid,24), notamment pour les modalit&eacute;s de secours aux plus pauvres. A partir de la seconde moiti&eacute; du XXe si&egrave;cle, la pauvret&eacute; va &ecirc;tre pens&eacute;e en termes de droits, &agrave; la fois par la reconnaissance des droits &eacute;conomiques, sociaux et culturels et par la qualification de la pauvret&eacute; en tant que de violation de droits fondamentaux (Roman, 2002&nbsp;: 247). A rebours d&rsquo;une approche colport&eacute;e tout au long de l&rsquo;Histoire, les plus pauvres ne sont alors plus jug&eacute;s seuls responsables de leur situation et l&rsquo;assistance est &eacute;rig&eacute;e en tant que droit (Cl&eacute;ment, 2008), associ&eacute;e au ph&eacute;nom&egrave;ne de l&rsquo;exclusion sociale &agrave; partir des ann&eacute;es quatre-vingts. Les politiques sociales en France ne sont alors plus fond&eacute;es sur le principe de la solidarit&eacute; mais sur la sauvegarde des droits fondamentaux de l&rsquo;individu (Roman, 2002&nbsp;: 364, 378) que la pauvret&eacute; et l&rsquo;exclusion sont de nature &agrave; menacer (ibid., 383). Cette prise en compte politique va alors entra&icirc;ner une&nbsp;&laquo;&nbsp;mutation sensible&nbsp;&raquo; (ibid., 361) de l&rsquo;ordre juridique traduite par l&rsquo;adoption de la loi du 29 juillet 1998 d&rsquo;orientation relative &agrave; la lutte contre les exclusions<a href="#_edn3" name="_ednref3" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">[3]</span></span></span></span></span></a>. &laquo;&nbsp;L&rsquo;acc&egrave;s aux droits&nbsp;&raquo; ouvre &agrave; une nouvelle forme d&rsquo;action sociale qui entend rompre avec le mod&egrave;le h&eacute;rit&eacute;&nbsp;: il ne s&rsquo;agit plus de construire des statuts protecteurs et des dispositifs propres aux populations &laquo;&nbsp;exclues&nbsp;&raquo;, mais au contraire de leur permettre de jouir de droits fondamentaux reconnus pour chaque personne, au sein des dispositifs de droits communs (Lafore, 2014&nbsp;:27).&nbsp; &nbsp; </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">Or l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;alimentation n&rsquo;est pas reconnu parmi les domaines des droits fondamentaux prot&eacute;g&eacute;s par la loi du 29 juillet 1998 relative &agrave; la lutte contre les exclusions. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%">L&rsquo;article 1 de cette loi reconna&icirc;t que &laquo;&nbsp;La lutte contre les exclusions est un imp&eacute;ratif national fond&eacute; sur le respect de l&#39;&eacute;gale dignit&eacute; de tous les &ecirc;tres humains et une priorit&eacute; de l&#39;ensemble des politiques publiques de la nation. La pr&eacute;sente loi tend &agrave; garantir sur l&#39;ensemble du territoire l&#39;acc&egrave;s effectif de tous aux droits fondamentaux dans les domaines de l&#39;emploi, du logement, de la protection de la sant&eacute;, de la justice, de l&#39;&eacute;ducation, de la formation et de la culture, de la protection de la famille et de l&#39;enfance&nbsp;&raquo;. Le nouveau fondement de l&rsquo;approche juridique de la pauvret&eacute; est donc clairement affirm&eacute;&nbsp;: elle se fonde sur la sauvegarde des droits fondamentaux que la pauvret&eacute; et l&rsquo;exclusion qui en r&eacute;sultent, sont de nature &agrave; menacer. Toutefois, l&rsquo;alimentation n&rsquo;est pas recens&eacute;e dans les domaines list&eacute;s par cet article alors m&ecirc;me que le droit &agrave; l&rsquo;alimentation est un droit reconnu et prot&eacute;g&eacute; en droit international, parmi les droits &eacute;conomiques sociaux et culturels. Celui-ci est prot&eacute;g&eacute; dans de nombreux textes relatifs aux droits humains, &agrave; la fois dans la Charte internationale des droits de l&rsquo;Homme (article 25 de la D&eacute;claration Universelle des droits de l&rsquo;Homme de 1948, article 11 du Protocole international relatif aux droits &eacute;conomiques sociaux et culturels de 1996) et dans divers trait&eacute;s sectoriels (par exemple&nbsp;: article 12&sect;2 de la Convention sur l&rsquo;&eacute;limination de toute discrimination &agrave; l&rsquo;&eacute;gard des femmes de 1979, article 24&sect;2 de la Convention relative aux droits de l&rsquo;enfants de 1989, article 20 de la Convention relative au statut des r&eacute;fugi&eacute;s de 1951, article 20 de la Convention relative aux apatrides de 1954 ou les articles 14&sect;1 et 19 de la Convention relative aux peuples indig&egrave;nes et tribaux de 1989).</span></span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Plus encore, les r&eacute;ponses soci&eacute;tales face aux situations de pr&eacute;carit&eacute; alimentaire en France continuent de d&eacute;cliner l&rsquo;approche historique de la pauvret&eacute;, via le secours alimentaire. Le gouvernement fran&ccedil;ais affirme en effet que <a name="_Ref91101509">&laquo; la France lutte contre la pr&eacute;carit&eacute; alimentaire en permettant &agrave; des associations nationales habilit&eacute;es de distribuer des denr&eacute;es aux plus d&eacute;munis&nbsp;&raquo;</a><a href="#_edn4" name="_ednref4" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">[4]</span></span></span></span></span></a>. Si la politique de lutte contre la pr&eacute;carit&eacute; alimentaire ne se limite pas &agrave; l&rsquo;aide alimentaire distributive en France<a href="#_edn5" name="_ednref5" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">[5]</span></span></span></span></span></a>, cette r&eacute;ponse du gouvernement fran&ccedil;ais dans le programme op&eacute;rationnel national visant &agrave; utiliser les Fonds social europ&eacute;ens Plus (FSE+) depuis 2021 pour lutter contre la privation mat&eacute;rielle, illustre parfaitement l&rsquo;approche majoritairement suivie et soutenue : r&eacute;pondre &agrave; l&rsquo;enjeu de l&rsquo;acc&egrave;s de tous &agrave; l&rsquo;alimentation par le don de nourriture aux personnes d&eacute;munies, par l&rsquo;interm&eacute;diaire d&rsquo;associations caritatives et de leurs b&eacute;n&eacute;voles. Cette perspective organise un don alimentaire destin&eacute; aux plus pauvres (ce qui correspond &agrave; la d&eacute;finition d&rsquo;une perspective caritative dont la signification dans le dictionnaire Le Robert est que cela est destin&eacute; &agrave; porter secours aux plus d&eacute;favoris&eacute;s)&nbsp;; plut&ocirc;t que de reconna&icirc;tre et prot&eacute;ger un droit visant &agrave; garantir l&rsquo;&eacute;gal acc&egrave;s de tous &agrave; l&rsquo;alimentation que la pauvret&eacute; et l&rsquo;exclusions seraient de nature &agrave; menacer (ce qui r&eacute;pondrait &agrave; l&rsquo;approche bas&eacute;e sur les droits fondamentaux).</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">Ainsi, si l&rsquo;aide alimentaire est pr&eacute;sent&eacute;e comme un &laquo;&nbsp;point d&rsquo;entr&eacute;e&nbsp;&raquo; ou un &laquo;&nbsp;levier&nbsp;&raquo; pour l&rsquo;acc&egrave;s aux droits, ce sont les droits fondamentaux dans des domaines tels que le logement, la protection de la sant&eacute;, l&rsquo;emploi, protection sociale, etc. qui sont consid&eacute;r&eacute;s (1). La protection du besoin essentiel de l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;alimentation, en tant que droit, demeure un impens&eacute;. (2). Le droit &agrave; l&rsquo;alimentation est pourtant un droit fondamental consacr&eacute; en droit international&nbsp;: sa reconnaissance et sa protection en France conduirait &agrave; profonds changements dans l&rsquo;approche de la lutte contre la pr&eacute;carit&eacute; alimentaire, si les &eacute;l&eacute;ments constitutifs de la notion de &laquo;&nbsp;l&rsquo;acc&egrave;s aux droits&nbsp;&raquo; &eacute;taient appliqu&eacute;s pour le sujet de l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;alimentation (3). </span></span></span></p> <ol> <li style="text-align:justify; margin-left:71px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="color:#990099">L&rsquo;aide alimentaire comme porte d&rsquo;entr&eacute;e pour l&rsquo;acc&egrave;s aux autres droits</span></span></span></span></li> </ol> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%">Les enjeux et les notions renvoyant &agrave; l&rsquo;acc&egrave;s aux droits sont largement mobilis&eacute;s dans les dispositifs relatifs &agrave; l&rsquo;aide alimentaire. Le Programme op&eacute;rationnel fran&ccedil;ais du FSE+ (Fond social europ&eacute;en plus) insiste sur le fait qu&rsquo; &laquo; au-del&agrave; de l&rsquo;urgence &agrave; satisfaire le besoin vital et de l&rsquo;importance de compl&eacute;ter ou &eacute;quilibrer le panier alimentaire, l&rsquo;aide alimentaire doit &ecirc;tre un levier d&rsquo;insertion sociale et professionnelle&nbsp;&raquo;<a href="#_edn6" name="_ednref6" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">[6]</span></span></span></span></span></a>. Ces ambitions affich&eacute;es par le gouvernement fran&ccedil;ais reprennent les objectifs affich&eacute;s au niveau europ&eacute;en&nbsp;: l&rsquo;inclusion sociale est un objectif de politique transversal et elle se d&eacute;finit, selon la Commission europ&eacute;enne, comme un processus &laquo;&nbsp;permettant aux personnes en danger de pauvret&eacute; et d&rsquo;exclusion sociale de b&eacute;n&eacute;ficier des possibilit&eacute;s et des ressources n&eacute;cessaires pour participer &agrave; la vie &eacute;conomique et sociale, en jouissant d&rsquo;un mode de vie consid&eacute;r&eacute; comme normal dans la soci&eacute;t&eacute; dans laquelle elles vivent&nbsp;&raquo;<a href="#_edn7" name="_ednref7" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">[7]</span></span></span></span></span></a>. Les politiques europ&eacute;ennes d&eacute;clinent cet objectif dans les politiques relatives &agrave; l&rsquo;urgence alimentaire en indiquant que &laquo;&nbsp;l&rsquo;aide alimentaire doit &ecirc;tre un vecteur d&rsquo;inclusion sociale&nbsp;&raquo; (Le Morvan, Waneck, 2019&nbsp;:44), objectif fix&eacute; par l&rsquo;ancien article 3 du r&egrave;glement relatif au FEAD (Fonds europ&eacute;en d&rsquo;aide aux plus d&eacute;munis)<a href="#_edn8" name="_ednref8" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">[8]</span></span></span></span></span></a> et d&eacute;sormais par l&rsquo;article 4.1.m du r&egrave;glement relatif au FSE+<a href="#_edn9" name="_ednref9" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">[9]</span></span></span></span></span></a>. Si l&rsquo;inclusion sociale est l&rsquo;objectif, l&rsquo;accompagnement est le moyen, et le droit fran&ccedil;ais pr&eacute;voit que &laquo;&nbsp;pour b&eacute;n&eacute;ficier des cr&eacute;dits du FEAD, la personne morale candidate doit mettre en place des mesures d&rsquo;accompagnement visant l&rsquo;inclusion sociale des personnes&nbsp;&raquo; (ibid., 118). Sous l&rsquo;influence du droit et des politiques europ&eacute;ennes, depuis l&rsquo;adoption du r&egrave;glement relatif au FEAD en 2014, l&rsquo;aide alimentaire a pris le tournant d&rsquo;une orientation vers l&rsquo;accompagnement et l&rsquo;insertion sociale alors qu&rsquo;elle relevait auparavant d&rsquo;un pan de la politique agricole commune pour appuyer le fonctionnement de l&rsquo;aide alimentaire. &nbsp;L&rsquo;adoption du FEAD en 2014 a marqu&eacute; une &eacute;volution radicale des finalit&eacute;s par rapport au PEAD (Programme d&rsquo;aide aux plus d&eacute;munis) de 1987. Ce dernier avait pour objet exclusif l&rsquo;aide alimentaire et la fourniture de denr&eacute;es alimentaires &agrave; des organismes caritatifs en vue de leur distribution aux personnes les plus d&eacute;munies, il s&rsquo;inscrivait dans une logique technique d&rsquo;approvisionnement de l&rsquo;aide alimentaire. D&eacute;sormais, le FEAD cible l&rsquo;&eacute;radication de la pauvret&eacute;, la coh&eacute;sion sociale et l&rsquo;inclusion sociale. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">Le droit fran&ccedil;ais a act&eacute;, en 2018, cette &eacute;volution dans les fondements de l&rsquo;aide alimentaire en introduisant la notion d&rsquo;accompagnement dans la d&eacute;finition l&eacute;gale de l&rsquo;aide alimentaire et en transf&eacute;rant cette d&eacute;finition du Code rural et de la p&ecirc;che maritime au Code de l&rsquo;action sociale et des familles<a href="#_edn10" name="_ednref10" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">[10]</span></span></span></span></span></a> &ndash; enjeu d&rsquo;inclusion sociale &eacute;galement appropri&eacute; et revendiqu&eacute; par les acteurs de l&rsquo;aide alimentaire via le concept &laquo;&nbsp;d&rsquo;accompagnement par l&rsquo;alimentation&nbsp;&raquo; (Uniopss, 2016) et, par exemple, sur la page du site internet de la Croix Rouge d&eacute;di&eacute;e &agrave; l&rsquo;aide alimentaire, cette derni&egrave;re y est pr&eacute;sent&eacute;e comme &eacute;tant &laquo;&nbsp;souvent la premi&egrave;re d&eacute;marche d&rsquo;inclusion sociale, permettant d&rsquo;accompagner les personnes vers l&rsquo;insertion sociale et l&rsquo;autonomie&nbsp;&raquo;. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">Les fondements juridiques de l&rsquo;aide alimentaire ont significativement &eacute;volu&eacute; pour les rattacher aux dispositions et objectifs relatifs &agrave; l&rsquo;acc&egrave;s aux droits. D&eacute;sormais, en droit communautaire, les mesures d&rsquo;aide alimentaire ne sont plus destin&eacute;es uniquement &agrave; organiser l&rsquo;approvisionnement des associations caritatives. Elles rel&egrave;vent de la lutte contre la privation mat&eacute;rielle, dans un cadre bien plus large et g&eacute;n&eacute;ral visant &agrave; atteindre &laquo;&nbsp;une Europe plus sociale mettant en &oelig;uvre le socle europ&eacute;en des droits sociaux&nbsp;&raquo; concernant particuli&egrave;rement les domaines de l&rsquo;emploi, la formation, de l&rsquo;&eacute;ducation, de l&rsquo;inclusion sociale, de la sant&eacute; ou encore de l&rsquo;&eacute;radication de la pauvret&eacute; (Article 3. 1 du r&egrave;glement (UE) 2021/1057). Toutefois, on remarque l&rsquo;absence de mention du domaine de l&rsquo;alimentation dans cette formulation&nbsp;: alors que l&rsquo;enjeu alimentaire faisait l&rsquo;objet d&rsquo;un programme sp&eacute;cifique avec le PEAD de 1987, il n&rsquo;est d&eacute;sormais qu&rsquo;une sous-cat&eacute;gorie de la lutte contre la privation mat&eacute;rielle, dans un but d&rsquo;inclusion sociale et dans un programme bien plus vaste visant des objectifs g&eacute;n&eacute;raux tourn&eacute;s principalement vers la protection des travailleurs et de l&rsquo;emploi. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">La modification des fondements juridiques et des politiques relatives &agrave; l&rsquo;aide alimentaire, les rattachant aux dispositions et notions relatives l&rsquo;acc&egrave;s aux droits, a conduit &agrave; express&eacute;ment rattacher ce dispositif d&rsquo;urgence aux enjeux de lutte contre la pauvret&eacute; et les exclusions ou d&rsquo;ouverture de droits. Mais concernant l&rsquo;aide alimentaire, en elle-m&ecirc;me, les modalit&eacute;s d&rsquo;organisation et de distribution ont peu &eacute;volu&eacute;&nbsp;en France : les discours sur les finalit&eacute;s de cette aide ont &eacute;t&eacute; adapt&eacute;s conform&eacute;ment aux &eacute;volutions donn&eacute;es en droit communautaire, mais le dispositif d&rsquo;aide alimentaire demeure dans la filiation d&rsquo;une organisation pos&eacute;e en 1985. Le gouvernement fran&ccedil;ais pr&eacute;cise d&rsquo;ailleurs que le programme op&eacute;rationnel national pour le FSE+ &laquo;&nbsp;reconduit&nbsp;&raquo; celui &laquo;&nbsp;issu historiquement du PEAD puis du FEAD&nbsp;&raquo;, dans un cadre national qui &laquo;&nbsp;conforte la place des associations&nbsp;&raquo; (ibid., Loi Egalim), c&rsquo;est-&agrave;-dire des quatre associations qui b&eacute;n&eacute;ficient des financements europ&eacute;ens (Restos du C&oelig;ur, F&eacute;d&eacute;ration des Banques alimentaires, le Secours populaire et la Croix-Rouge fran&ccedil;aise) et qui assurent directement ou via l&rsquo;interm&eacute;diaire d&rsquo;autres associations habilit&eacute;es la distribution et l&rsquo;accompagnement des b&eacute;n&eacute;ficiaires finaux. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">Malgr&eacute; la mobilisation d&rsquo;un discours relatif &agrave; l&rsquo;acc&egrave;s aux droits autour de l&rsquo;aide alimentaire, la consid&eacute;ration de l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;alimentation, en tant que droit fondamental, demeure un impens&eacute;.</span></span></span></p> <ol start="2"> <li style="text-align:justify; margin-left:71px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="color:#990099">L&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;alimentation en tant que droit&nbsp;: un impens&eacute;</span></span></span></span></li> </ol> <p class="MsoFootnoteText" style="text-indent:35.45pt; text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Tant l&rsquo;&Eacute;tat fran&ccedil;ais que les associations et le monde de la recherche d&eacute;signent l&rsquo;action des associations caritatives en ayant recours aux termes relatifs au droit de l&rsquo;aide et de l&rsquo;action sociale. Sont &eacute;voqu&eacute;s par exemple les &laquo;&nbsp;ayant-droits&nbsp;&raquo; &agrave; l&rsquo;aide alimentaire (Reti&egrave;re, Le Crom, 2018&nbsp;:175), (CNA, 2012&nbsp;:28), (BA &nbsp;Auvergne-Rh&ocirc;ne Alpes<span style="font-variant:small-caps">, 2018)</span>, l&rsquo;ouverture des droits &agrave; cette aide par les personnes b&eacute;n&eacute;voles (Alberghini et all, 2017), les situations de &laquo;&nbsp;non-recours&nbsp;&raquo; (Areas et all, 2016) ou encore le &laquo;&nbsp;droit au secours&nbsp;&raquo; ou le &laquo;&nbsp;droit &agrave; la gratuit&eacute;&nbsp;&raquo;. Ou encore dans une affaire devant la Cour europ&eacute;enne des droits de l&rsquo;Homme, la France, dans son argumentaire, consid&egrave;re que les conditions mat&eacute;rielles d&rsquo;accueil des demandeurs d&rsquo;asile sont suffisantes concernant l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;alimentation, en faisant valoir que le requ&eacute;rant &laquo;&nbsp;&eacute;tait &eacute;ligible, au regard de sa pr&eacute;carit&eacute;, &agrave; des dispositifs d&rsquo;aide accessibles inconditionnellement et vers lesquels les associations d&rsquo;aide aux demandeurs d&rsquo;asile pouvait l&rsquo;orienter. Ainsi [&hellip;] il avait [&hellip;] la possibilit&eacute; [&hellip;] de b&eacute;n&eacute;ficier d&rsquo;une aide alimentaire publique ou associative&nbsp;&raquo;<a href="#_edn11" name="_ednref11" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">[11]</span></span></span></span></span></a>. Pourtant ni le droit communautaire, ni le droit fran&ccedil;ais, ne reconnaissent aucun droit d&rsquo;acc&egrave;s &agrave; cette aide alimentaire. Le droit pr&eacute;voit les modalit&eacute;s d&rsquo;organisation de ce dispositif d&rsquo;aide, mais ne reconna&icirc;t aucun droit subjectif pout les personnes qui en ont besoin. </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%">Ce</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%">s</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"> discours masque</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%">nt</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"> alors la r&eacute;alit&eacute; de l&rsquo;absence de la validit&eacute; et de l&rsquo;opposabilit&eacute; de tout droit d&rsquo;acc&egrave;s &agrave; une aide alimentaire, en laissant entendre qu&rsquo;il serait effectif en France, au point que l&rsquo;on peut d&eacute;noncer une &laquo;&nbsp;confusion conceptuelle&nbsp;&raquo; (R&ecirc;ti&egrave;re et Le Crom, 2018&nbsp;:175)</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%">, par l&rsquo;emploi de ces termes relatifs &agrave; l&rsquo;acc&egrave;s aux droits pour qualifier l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;aide alimentaire</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%">. </span></span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-indent:35.45pt; text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%">J.-N. Reti&egrave;re et J.-P. Le Crom rappellent avec force le manque de droit pour garantir l&rsquo;acc&egrave;s des personnes &agrave; l&rsquo;aide alimentaire et en particulier pour d&eacute;terminer les r&egrave;gles donnant ou non droit &agrave; l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; cette aide et par la suite qui en prot&egrave;gent les conditions d&rsquo;acc&egrave;s. Les termes li&eacute;s au droit de l&rsquo;aide et de l&rsquo;action sociale sont &laquo;&nbsp;de plus en plus [mobilis&eacute;s par] les associations dispensatrices d&rsquo;aide [pour] appr&eacute;hende[r] le tri auquel elles proc&egrave;dent entre leurs ainsi-nomm&eacute;s ayants droit et non ayants droit [&hellip; N&eacute;anmoins, c&rsquo;]est bien en usant de leur propre jurisprudence et en l&rsquo;absence de proc&eacute;dure contradictoire qu&rsquo;elles exercent et ont depuis toujours exerc&eacute; leur capacit&eacute; de d&eacute;cider unilat&eacute;ralement qui doit et ne doit pas recevoir de quoi manger&nbsp;&raquo; (ibid.). Loin d&rsquo;un acc&egrave;s inconditionnel &agrave; l&rsquo;aide alimentaire associative, comme le laisse entendre l&rsquo;&Eacute;tat fran&ccedil;ais devant la Cour Europ&eacute;enne, l&rsquo;insuffisance des stocks de nourriture disponibles pour r&eacute;pondre &agrave; la demande d&rsquo;aide conduit les associations &agrave; mettre en place des crit&egrave;res d&rsquo;&eacute;ligibilit&eacute; &agrave; cette aide. Or les bar&egrave;mes d&rsquo;attribution varient d&rsquo;une structure &agrave; une autre, en fonction des types de distribution et en fonction des territoires (DGCS et all, 2016). Si ce cadre souple associatif est revendiqu&eacute; par rapport au cadre l&eacute;gal, afin de pouvoir s&rsquo;adapter aux besoins des familles (R&ecirc;ti&egrave;re, Le Crom&nbsp;: 184), il entra&icirc;ne toutefois une absence de transparence et de pr&eacute;visibilit&eacute; de l&rsquo;aide et pousse les personnes en pr&eacute;carit&eacute; alimentaire &agrave; passer d&rsquo;une structure &agrave; une autre pour essayer d&rsquo;obtenir une aide, avec les difficult&eacute;s li&eacute;es au prix des transports et la p&eacute;nibilit&eacute; des dossiers &agrave; constituer et des photocopies &agrave; faire (Ramel et all, 2016&nbsp;:74). De plus, du fait de ces modalit&eacute;s d&rsquo;acc&egrave;s et de contr&ocirc;le, les personnes demandant cette aide ne disposent d&rsquo;aucune voie de recours en cas de pratiques abusives comme en cas d&rsquo;atteinte &agrave; la dignit&eacute; ou &agrave; la vie priv&eacute;e,&nbsp;lors de ces contr&ocirc;les et des jugements moraux port&eacute;s sur leurs choix personnels (d&rsquo;autant plus que ces dossiers sont lus et analys&eacute;s non par des personnels qualifi&eacute;s mais par des b&eacute;n&eacute;voles associatifs) ou en cas de refus ou de fin d&rsquo;attribution d&rsquo;aide pour des motifs qui appara&icirc;traient non justifi&eacute;s. Par exemple H.-O. Hubert et J. Vleminckx (2016&nbsp;: 76-77) citent la situation d&rsquo;une m&egrave;re de famille qui a vu mettre fin &agrave; la possibilit&eacute; de son acc&egrave;s &agrave; une &eacute;picerie sociale alors m&ecirc;me qu&rsquo;elle continuait de remplir les conditions d&rsquo;attribution de cette aide et qu&rsquo;elle en avait encore grandement besoin. La raison principale all&eacute;gu&eacute;e par l&rsquo;assistante sociale serait qu&rsquo;il &laquo; faut laisser la place aux autres&nbsp;&raquo;.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">&nbsp;Enfin, le discours portant sur le &laquo;&nbsp;non recours&nbsp;&raquo; &agrave; l&rsquo;aide alimentaire peut colporter un discours pr&eacute;occupant visant &agrave; faire b&eacute;n&eacute;ficier l&rsquo;aide alimentaire distributive &agrave; l&rsquo;ensemble des b&eacute;n&eacute;ficiaires potentiels, et &nbsp;de faire entrer les personnes d&eacute;sign&eacute;es &laquo;&nbsp;invisibles&nbsp;&raquo; dans le circuit de l&rsquo;aide alimentaire (celles en pr&eacute;carit&eacute; alimentaire mais qui n&rsquo;ont pas recours &agrave; l&rsquo;aide alimentaire). Cet objectif vient alors masquer la probl&eacute;matique d&rsquo;une r&eacute;ponse soci&eacute;tale principalement centr&eacute;e sur le d&eacute;veloppement d&rsquo;un syst&egrave;me alimentaire distributif sp&eacute;cifique pour les plus pauvres pour r&eacute;pondre &agrave; leurs besoins alimentaires, loin de l&rsquo;ambition de l&rsquo;acc&egrave;s au droit commun qui anime le droit de l&rsquo;aide et de l&rsquo;action sociale et qui est &laquo;&nbsp;constitutif de la finalit&eacute; &quot;d&rsquo;inclusion&quot; et en cons&eacute;quence de la non-discrimination [qui] d&eacute;terminent le cadre g&eacute;n&eacute;ral des politiques de lutte contre la pauvret&eacute; et les exclusions&nbsp;&raquo; (Borgetto, Lafore, 2021).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">Si l&rsquo;inclusion sociale et l&rsquo;accompagnement sont promus par le droit et les politiques fran&ccedil;aises et europ&eacute;ennes relatives &agrave; l&rsquo;aide alimentaire, de nombreuses limites peuvent &ecirc;tre constat&eacute;es dans une interpr&eacute;tation caritative de ces objectifs, appliqu&eacute;s dans un dispositif d&rsquo;urgence ne r&eacute;pondant pas aux attendus des &eacute;l&eacute;ments constitutifs de l&rsquo;acc&egrave;s aux droits.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">&nbsp;En premier lieu, plusieurs &eacute;tudes rel&egrave;vent que les mesures d&rsquo;accompagnement d&eacute;ploy&eacute;es autour de l&rsquo;aide alimentaire ne correspondent pas toujours aux attentes des personnes b&eacute;n&eacute;ficiaires. L&rsquo;&eacute;tude FORS-Recherche sociale, consacr&eacute;e &agrave; ce sujet de l&rsquo;accompagnement dans l&rsquo;aide alimentaire, rel&egrave;ve que &laquo;&nbsp;[l]&rsquo;une des difficult&eacute;s principales à la mise en &oelig;uvre d&rsquo;un accompagnement r&eacute;side&hellip; dans le peu d&rsquo;attentes exprim&eacute;es par les b&eacute;n&eacute;ficiaires eux-m&ecirc;mes sur ce registre. Ce faible niveau d&rsquo;attentes semble lié à plusieurs facteurs. D&rsquo;une part, le positionnement complexe des b&eacute;n&eacute;voles dans la relation d&rsquo;aide qui se construit autour de la fourniture d&rsquo;aliments, rend difficile l&rsquo;expression des besoins et leur traduction en demande d&rsquo;accompagnement [les b&eacute;n&eacute;voles ne sont pas des professionnels, leur statut et leur positionnement sont flous] [...]. Par ailleurs, il est parfois attendu du b&eacute;n&eacute;ficiaire qu&rsquo;il donne du sens à la relation d&rsquo;aide par son comportement, son attitude, sa fa&ccedil;on de recourir à l&rsquo;aide alimentaire et aux services annexes &eacute;ventuellement propos&eacute;s. Or, l&rsquo;injonction plus ou moins tacite à &quot;investir l&rsquo;accompagnement&quot; ne semble pas favoriser l&rsquo;adh&eacute;sion des b&eacute;n&eacute;ficiaires, comme en t&eacute;moignent les difficult&eacute;s de mobilisation rencontr&eacute;es par certaines structures concernant les activit&eacute;s qu&rsquo;elles proposent. [...&shy;] Ainsi, les b&eacute;n&eacute;ficiaires de l&rsquo;aide alimentaire ne sont pas toujours en demande d&rsquo;accompagnement, pour des raisons inh&eacute;rentes &agrave; leurs parcours et &agrave; leurs profils &raquo; (op cit, 148-149). De m&ecirc;me H.-O. Hubert et J. Vleminckx observent que, au mieux, l&rsquo;utilit&eacute; de l&rsquo;accompagnement n&rsquo;est pas per&ccedil;ue par les personnes b&eacute;n&eacute;ficiaires, au pire il est v&eacute;cu comme stigmatisant et culpabilisant. Les &eacute;chos sont n&eacute;anmoins loin d&rsquo;&ecirc;tre concordants car dans les r&eacute;sultats d&rsquo;une &eacute;tude men&eacute;e, &agrave; la demande des Banques alimentaires, aupr&egrave;s des personnes accueillies par les associations et CCAS partenaires, 66% d&eacute;clarent que leur besoin d&rsquo;&ecirc;tre accompagn&eacute; et aid&eacute; est important et 34% tr&egrave;s important (BA et all, 2021&nbsp;:8). Cela renvoie d&rsquo;une part, &agrave; la n&eacute;cessaire d&eacute;limitation de ce qui est entendu par &laquo;&nbsp;mesure d&rsquo;accompagnement&nbsp;&raquo; pour pouvoir appr&eacute;cier ce qui est attendu ou non par les personnes qui en sont les cibles et, d&rsquo;autre part, &agrave; l&rsquo;analyse des conditions qui permettent aux personnes en pr&eacute;carit&eacute; alimentaire d&rsquo;exprimer librement leur opinion &agrave; propos des mesures d&rsquo;aide alimentaire qui leur sont destin&eacute;es.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">Par ailleurs, la reprise de discours relatifs &agrave; l&rsquo;inclusion sociale au sein de l&rsquo;aide alimentaire, ne doit pas venir gommer le constat de l&rsquo;exclusion engendr&eacute;e par l&rsquo;aide alimentaire elle-m&ecirc;me. Am&eacute;liorer les pratiques ne vient pas changer cet &eacute;tat de fait. C&rsquo;est &agrave; dessein que dans l&rsquo;&eacute;tude &laquo;&nbsp;Se nourrir lorsqu&rsquo;on est pauvre&nbsp;&raquo; d&rsquo;ATD Quart Monde, nous avons repris ce terme d&rsquo;inclusion sociale, pour l&rsquo;analyser au regard des t&eacute;moignages des personnes en situation de pr&eacute;carit&eacute; alimentaire. La premi&egrave;re partie de cette &eacute;tude s&rsquo;intitule &laquo;&nbsp;Contribution &agrave; l&rsquo;&eacute;tude du r&ocirc;le de l&rsquo;alimentation pour l&rsquo;inclusion sociale des personnes en situation de pr&eacute;carit&eacute;&nbsp;&raquo;. Les t&eacute;moignages montrent que la vie en pr&eacute;carit&eacute; alimentaire vient grandement fragiliser les dimensions sociales et d&rsquo;inclusion sociale de la nourriture&nbsp;: les difficult&eacute;s d&rsquo;acc&egrave;s engendrent des tensions et du stress, un enfermement dans une logique de survie, un rapport &agrave; soi et &agrave; son corps difficile, des tensions et exclusions au sein du cercle familial et social, une exclusion du statut de consommateur et d&rsquo;acteur de l&rsquo;alimentation dans notre soci&eacute;t&eacute;, une exclusion citoyenne... Devoir demander une aide alimentaire repr&eacute;sente l&rsquo;une des marques de cette exclusion sociale. De ce fait, si les associations d&rsquo;aide alimentaire ont pour objectif l&rsquo;inclusion sociale des personnes, leur action s&rsquo;inscrit dans un contexte d&rsquo;exclusion sociale qui a &eacute;t&eacute; marqu&eacute;e par le fait m&ecirc;me de devenir b&eacute;n&eacute;ficiaire de l&rsquo;aide alimentaire. L&rsquo;&eacute;tude de FORS-Recherche sociale arrivent &agrave; cette m&ecirc;me conclusion, soulignant alors le d&eacute;calage entre le v&eacute;cu des personnes dans l&rsquo;aide alimentaire et le discours promu autour de cette aide&nbsp;caritative&nbsp;: &laquo;&nbsp;la demande d&rsquo;aide devient symboliquement et psychologiquement lourde de significations : elle est interpr&eacute;t&eacute;e comme le signe ou la marque d&rsquo;une entr&eacute;e dans l&rsquo;exclusion, et non per&ccedil;ue comme une aide potentielle vers un parcours d&rsquo;insertion&nbsp;&raquo; (op cit&eacute;&nbsp;: 105). Et dans ce sens, on remarque, avec P. Reman et P. Defeyt, que le dispositif de l&rsquo;aide alimentaire ne correspond pas &agrave; la d&eacute;finition europ&eacute;enne de l&rsquo;inclusion sociale, dans le sens o&ugrave; elle assurerait l&rsquo;acc&egrave;s de tous aux comportements dominants parmi lesquels la capacit&eacute; de choisir son alimentation, de l&rsquo;acheter dans les circuits de son choix et de faire face &agrave; des achats appropri&eacute;s en qualit&eacute; et en quantit&eacute; (2019&nbsp;:103). On observe ici une approche radicalement diff&eacute;rente entre l&rsquo;approche caritative ou l&rsquo;approche fond&eacute;e sur les droits de l&rsquo;Homme de l&rsquo;inclusion sociale autour de l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;alimentation. Si l&rsquo;aide alimentaire est souvent pr&eacute;sent&eacute;e comme une &laquo;&nbsp;porte d&rsquo;entr&eacute;e vers l&rsquo;insertion sociale&nbsp;&raquo; (Bazin, Bocquet, 2018&nbsp;:35), une approche fond&eacute;e sur les droits de l&rsquo;Homme peut conduire &agrave; pr&ocirc;ner la suppression du dispositif parall&egrave;le de distribution alimentaire d&rsquo;urgence, dans un objectif d&rsquo;inclusion sociale des personnes en pr&eacute;carit&eacute; alimentaire, comme le fait l&rsquo;approche suivie par le gouvernement &eacute;cossais (2016&nbsp;:3). <a name="_Ref91101673">Tout comme le terme &laquo;&nbsp;dignit&eacute;&nbsp;&raquo;, le terme &laquo;&nbsp;inclusion sociale&nbsp;&raquo; est employ&eacute; &agrave; la fois par des acteurs revendiquant une approche fond&eacute;e sur le droit &agrave; l&rsquo;alimentation et par des acteurs dont les orientations s&rsquo;inscrivent dans une logique caritative de r&eacute;ponse &agrave; l&rsquo;urgence alimentaire (par exemple la Croix Rouge ou la F&eacute;d&eacute;ration des banques alimentaires, sur leur site respectif.) Ce m&ecirc;me langage peut laisser entendre qu&rsquo;une m&ecirc;me optique guiderait ces deux approches. Pour autant on per&ccedil;oit de profondes diff&eacute;rences voire des antagonismes entre les deux. Il importe de mieux les d&eacute;finir et les situer afin de pouvoir mettre en avant la sp&eacute;cificit&eacute; d&rsquo;une approche fond&eacute;e sur les droits par rapport &agrave; l&rsquo;approche caritative de l&rsquo;inclusion sociale, port&eacute;e par le droit et les politiques europ&eacute;ennes et fran&ccedil;aises.</a></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">On convient que les &eacute;l&eacute;ments de discours, entre l&rsquo;approche caritative et l&rsquo;approche fond&eacute;e sur les droits de l&rsquo;Homme, divergent largement. Si l&rsquo;objectif est sans doute de trouver une certaine articulation entre les deux, on per&ccedil;oit aussi l&rsquo;importance de ne pas r&eacute;duire le sens de l&rsquo;inclusion sociale &agrave; celui port&eacute; par le droit et les politiques fran&ccedil;aises et europ&eacute;ennes, focalis&eacute;s sur le cadre de la r&eacute;ponse &agrave; l&rsquo;urgence alimentaire, au risque de perdre toute l&rsquo;ambition et la force transformatrice d&rsquo;une approche fond&eacute;e sur le droit &agrave; l&rsquo;alimentation, par rapport &agrave; une approche caritative.</span></span></span></p> <ol start="3"> <li style="text-align:justify; margin-left:71px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="color:#990099">La reconnaissance du droit &agrave; l&rsquo;alimentation pour une transformation de nos r&eacute;ponses pour l&rsquo;acc&egrave;s de tous &agrave; une alimentation ad&eacute;quate</span></span></span></span></li> </ol> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">On rel&egrave;ve au moins trois grandes diff&eacute;rences entre l&rsquo;appr&eacute;hension caritative de l&rsquo;inclusion sociale par l&rsquo;alimentation et celle fond&eacute;e sur les droits de l&rsquo;Homme.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="color:#8e44ad;">La premi&egrave;re</span> est relative &agrave; l&rsquo;engagement ou non de la responsabilit&eacute; de l&rsquo;&Eacute;tat pour atteindre cet objectif, qui est une condition inh&eacute;rente &agrave; la d&eacute;finition d&rsquo;une approche fond&eacute;e sur les droits de l&rsquo;Homme. Or d&rsquo;une part, avec des mesures d&rsquo;accompagnement focalis&eacute;es en grande partie sur l&rsquo;&eacute;volution des comportements individuels, l&rsquo;inclusion sociale dans l&rsquo;aide alimentaire s&rsquo;inscrit dans un processus de responsabilisation de l&rsquo;individu pour son int&eacute;gration sociale et son autonomie. Ce processus est d&eacute;nonc&eacute; par plusieurs auteurs comme la d&eacute;rive d&rsquo;un &Eacute;tat Providence vers un &Eacute;tat social actif&nbsp;: c&rsquo;est-&agrave;-dire le d&eacute;ploiement de politiques sociales associant une responsabilisation des personnes aid&eacute;es aux diff&eacute;rentes formes d&rsquo;accompagnement (Reman, Defeyt, 2019&nbsp;:104). De ce fait, d&rsquo;une logique d&rsquo;assistance aux personnes en pr&eacute;carit&eacute;, on passe &agrave; une logique &laquo;&nbsp;d&rsquo;activation&nbsp;&raquo; qui met l&rsquo;accent sur l&rsquo;agir &agrave; partir de soi (Damhuis,&nbsp;2019 :119). Il y a ici la critique d&rsquo;une d&eacute;l&eacute;gation de la responsabilit&eacute; de l&rsquo;&Eacute;tat quant aux causes structurelles et soci&eacute;tales de l&rsquo;exclusion sociale engendr&eacute;e par les situations de pr&eacute;carit&eacute; alimentaire, pour la faire porter sur la seule responsabilit&eacute; individuelle. D&rsquo;autre part, on observe &eacute;galement une d&eacute;responsabilisation de l&rsquo;&Eacute;tat lorsqu&rsquo;il d&eacute;l&egrave;gue le champ de l&rsquo;alimentaire et des logiques d&rsquo;inclusion qui lui sont li&eacute;es, aux associations caritatives. Comme le rel&egrave;vent les chercheurs de Fors Recherche sociale (op cit&eacute;, 150), &laquo;&nbsp;que peut-on attendre des associations pratiquant l&rsquo;aide alimentaire en mati&egrave;re d&rsquo;accompagnement des publics ? Est-il pertinent de faire reposer, sur des structures compos&eacute;es de b&eacute;n&eacute;voles faiblement outill&eacute;s et souvent peu form&eacute;s, la mission d&rsquo;accompagner dans leurs parcours d&rsquo;insertion des m&eacute;nages aux profils tr&egrave;s fragiles, qui n&rsquo;expriment pas de demande d&rsquo;accompagnement et aupr&egrave;s desquels les travailleurs sociaux eux-m&ecirc;mes &eacute;prouvent parfois les limites de leur intervention ?&nbsp;&raquo;<a name="magali"></a>. C&rsquo;est pourtant la logique que semble suivre le Gouvernement fran&ccedil;ais avec par exemple la signature d&rsquo;une convention, en juin 2019, entre le Minist&egrave;re des solidarit&eacute;s et les Restos du c&oelig;ur pour que ces derniers facilitent l&rsquo;acc&egrave;s aux soins et aux droits sociaux des personnes accueillies, avec un partenariat d&eacute;velopp&eacute; entre les associations d&eacute;partementales des Restos du c&oelig;ur et les caisses de s&eacute;curit&eacute; sociales<a href="#_edn12" name="_ednref12" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">[12]</span></span></span></span></span></a>. Les Restos du c&oelig;ur sont pr&eacute;sent&eacute;s par C. Dubos, secr&eacute;taire d&rsquo;&Eacute;tat aupr&egrave;s de la ministre des solidarit&eacute;s et de la sant&eacute;, comme &laquo;&nbsp;un point d&rsquo;entr&eacute;e dans un syst&egrave;me d&rsquo;accompagnement que nous avons l&rsquo;ambition de rendre plus dense&nbsp;&raquo; pour lutter contre le non-recours aux droits sociaux. Avec ce repositionnement des associations sur les enjeux d&rsquo;ouverture des droits (et ce, alors m&ecirc;me que l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;aide alimentaire n&rsquo;est pas un droit reconnu en France), on peut estimer qu&rsquo;elles viennent suppl&eacute;er le r&ocirc;le qui incomberait aux services sociaux professionnels et &agrave; l&rsquo;&Eacute;tat et que ce dernier se d&eacute;sengage ainsi de sa responsabilit&eacute; pour les politiques d&rsquo;insertion et d&rsquo;acc&egrave;s aux droits sociaux (Paturel, Blanchot, 2014). En ce sens, les s&eacute;nateurs M. Bazin et M. Bocquet alertent sur le fait que &laquo;&nbsp;si l&rsquo;accompagnement social alli&eacute; aux actions d&rsquo;aide alimentaire doit &ecirc;tre d&eacute;velopp&eacute; par les associations, il ne doit pas signifier pour autant un d&eacute;sengagement de l&rsquo;&Eacute;tat sur les politiques d&rsquo;insertion&nbsp;&raquo; (op cit&eacute;, p98). De plus, cette optique devient source de malaise quant &agrave; la d&eacute;finition des contours de l&rsquo;action sociale en lien avec l&rsquo;aide alimentaire. L&rsquo;aide alimentaire doit-elle &ecirc;tre comprise comme un point d&rsquo;entr&eacute;e pour le travail social&nbsp;? Un point de chute quand toutes les autres pistes pour obtenir des droits plus structurels et stables ont &eacute;t&eacute; explor&eacute;s&nbsp;? Ou se justifie-t-elle comme une fin en soi pour r&eacute;pondre aux besoins alimentaires des personnes accueillies ?<sup> </sup></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="color:#8e44ad;">La deuxi&egrave;me diff&eacute;rence,</span> &agrave; partir du dernier point pr&eacute;c&eacute;dent, repr&eacute;sente un autre &eacute;l&eacute;ment&nbsp;de diff&eacute;rence entre l&rsquo;approche caritative ou celle fond&eacute;e sur le droit &agrave; l&rsquo;alimentation autour de l&rsquo;inclusion sociale et l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;alimentation. Il tient &agrave; la reconnaissance, par l&rsquo;&Eacute;tat, de l&rsquo;importance de la question alimentaire en elle-m&ecirc;me. En effet, avec un discours pr&eacute;sentant l&rsquo;action des associations comme un &laquo;&nbsp;accompagnement par l&rsquo;alimentation&nbsp;&raquo;, un nouveau r&eacute;cit est cr&eacute;&eacute; autour des finalit&eacute;s de l&rsquo;aide alimentaire&nbsp;: aider &agrave; remplir le frigidaire des personnes ne peut plus &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute; comme une fin en soi, mais il doit &laquo;&nbsp;&ecirc;tre un moyen, une porte d&rsquo;entr&eacute;e pour initier un travail d&rsquo;accompagnement visant &agrave; aider la personne &agrave; acc&eacute;der &agrave; des droits permettant une plus grande stabilit&eacute; de situation&nbsp;&raquo; (Damhuis, op cite&nbsp;: p115). L&rsquo;aide alimentaire d&rsquo;urgence, dans la lign&eacute;e des exigences pos&eacute;es par le FEAD et du FSE+, est alors &eacute;valu&eacute;e sur sa capacit&eacute; &agrave; repr&eacute;senter un vecteur d&rsquo;inclusion sociale et d&rsquo;autonomie pour les personnes b&eacute;n&eacute;ficiaires, voire d&eacute;sormais d&rsquo;inclusion professionnelle. L&rsquo;enjeu de l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;alimentation des personnes devient presque un pr&eacute;texte, dans les discours, pour permettre l&rsquo;&eacute;valuation des besoins des personnes et l&rsquo;ouverture de leurs droits (autres que ceux li&eacute;s &agrave; l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;alimentation puisqu&rsquo;ils ne sont pas reconnus en France). On entend r&eacute;guli&egrave;rement, au sein des discours associatifs, que sans l&rsquo;aide alimentaire et le besoin qu&rsquo;ont les personnes de se nourrir, ces derni&egrave;res ne viendraient pas se pr&eacute;senter au guichet des antennes locales, ce qui constituerait alors un obstacle &agrave; l&rsquo;&eacute;valuation de leur situation et &agrave; l&rsquo;ouverture de leurs droits sociaux. L&rsquo;alimentation devient alors un moyen de contact permettant de faire venir les gens aupr&egrave;s des accompagnants b&eacute;n&eacute;voles. On pourrait alors percevoir l&rsquo;usage d&rsquo;un certain pouvoir alimentaire dans de tels discours&nbsp;: on rep&egrave;re les personnes en pr&eacute;carit&eacute; gr&acirc;ce &agrave; leur ventre, c&rsquo;est par lui (&agrave; cause de lui) qu&rsquo;elles sont accul&eacute;es &agrave; se manifester aupr&egrave;s des structures associatives &agrave; qui l&rsquo;&Eacute;tat donne pour mission d&rsquo;&ecirc;tre une porte d&rsquo;entr&eacute;e vers l&rsquo;inclusion sociale. Le besoin vital de se nourrir devient alors presque secondaire par rapport &agrave; la mission d&rsquo;accompagnement social conf&eacute;r&eacute;e aux associations. Les enjeux li&eacute;s aux r&egrave;gles sociales alimentaires, vectrices d&rsquo;un sentiment d&rsquo;appartenance ou au contraire d&rsquo;exclusion sociale, d&eacute;j&agrave; peu consid&eacute;r&eacute;s dans la lutte contre la pr&eacute;carit&eacute; alimentaire, sont encore plus occult&eacute;s par une telle approche oublieuse de l&rsquo;importance de garantir le droit fondamental et minimum de toute personne d&rsquo;&ecirc;tre &agrave; l&rsquo;abri de la faim. Et c&rsquo;est l&agrave; une autre grande diff&eacute;rence entre l&rsquo;approche caritative de l&rsquo;inclusion sociale par l&rsquo;alimentation et l&rsquo;approche fond&eacute;e sur le droit de l&rsquo;Homme &agrave; l&rsquo;alimentation dont l&rsquo;autonomie repose sur la reconnaissance de l&rsquo;enjeu premier de garantir l&rsquo;acc&egrave;s de tous &agrave; une alimentation ad&eacute;quate de fa&ccedil;on digne et durable.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="color:#8e44ad;">La troisi&egrave;me diff&eacute;rence</span> tient &agrave; la place qui est reconnue et conf&eacute;r&eacute;e aux personnes connaissant la pr&eacute;carit&eacute; alimentaire. Dans l&rsquo;aide alimentaire, les personnes b&eacute;n&eacute;ficiaires font l&rsquo;objet de mesures d&rsquo;accompagnement, pens&eacute;es pour elles par d&rsquo;autres, dans une approche non exempte de paternalisme, de contr&ocirc;le social et de logique de diff&eacute;renciation sociale. Elles font, de plus, souvent l&rsquo;objet d&rsquo;injonction paradoxale dans les attentes &agrave; leur &eacute;gard&nbsp;: &laquo;&nbsp;pour recevoir de l&rsquo;aide, elles doivent d&rsquo;abord prouver qu&rsquo;elles sont &quot;vraiment dans le besoin&quot; (des &quot;vrais d&eacute;munis&quot;) tout en d&eacute;montrant qu&rsquo;elles font le n&eacute;cessaire pour s&rsquo;en sortir en &quot;s&rsquo;activant&quot; (comme &quot;pauvres m&eacute;ritants&quot;)&nbsp;&raquo; (Berti et all, 2017). Une approche fond&eacute;e sur les droits de l&rsquo;Homme s&rsquo;inscrit dans les appels &agrave; une &eacute;volution &agrave; la fois de la place des usagers dans les dispositifs de l&rsquo;aide alimentaire et des repr&eacute;sentations, sujettes &agrave; des pr&eacute;jug&eacute;s (CERIN, 2018) des travailleurs sociaux et des b&eacute;n&eacute;voles &agrave; leur &eacute;gard. Loin d&rsquo;un sens qui renvoie &agrave; des ateliers cuisine ou de gestion du budget des m&eacute;nages, la d&eacute;finition de l&rsquo;inclusion sociale, dans le sens du droit &agrave; l&rsquo;alimentation, est reli&eacute;e &agrave; une r&eacute;elle autonomisation des personnes en pr&eacute;carit&eacute; et &agrave; leur pleine participation dans les strat&eacute;gies politiques de lutte contre la faim et la malnutrition (De Schutter, 2018&nbsp;:3). Cette approche implique de donner aux personnes&nbsp;&laquo;&nbsp;des connaissances et des comp&eacute;tences pour exiger la protection, le respect et la garantie [du droit &agrave; l&rsquo;alimentation] par le biais d&rsquo;une participation active&nbsp;&raquo;, (FAO, 2014&nbsp;:3). Dit autrement, elle est li&eacute;e &agrave; la perspective du renforcement du pouvoir d&rsquo;agir des personnes concern&eacute;es. Un int&eacute;ressant travail a &eacute;t&eacute; men&eacute; au Qu&eacute;bec, via une recherche action participative, pour venir d&eacute;finir le concept d&rsquo;autonomie alimentaire avec une approche crois&eacute;e entre des personnes en situation de pauvret&eacute;, des praticiens et des chercheurs (Belisle et all, 2015). Nous en reprenons ici les conclusions afin de mettre en exergue certains &eacute;l&eacute;ments qui paraissent importants pour la d&eacute;finition de l&rsquo;inclusion sociale, selon une perspective fond&eacute;e sur le droit &agrave; l&rsquo;alimentation. L&rsquo;autonomie alimentaire est entendue, dans ce travail crois&eacute; de conceptualisation, comme &laquo;&nbsp;le pouvoir qu&rsquo;exerce les personnes et les collectivit&eacute;s sur leur alimentation&nbsp;&raquo;, elle recouvre le droit d&rsquo;acc&egrave;s aux diverses sources d&rsquo;approvisionnement alimentaire et la possibilit&eacute; d&rsquo;acheter, de produire, de conserver etc. en toute dignit&eacute;. Cette notion sous-entend de prot&eacute;ger les personnes et les collectivit&eacute;s contre toute forme de pouvoir alimentaire et elle implique de &laquo;&nbsp;reconna&icirc;tre les rapports de pouvoir existants, empreints de pr&eacute;jug&eacute;s et li&eacute;s au contexte de la mondialisation du syst&egrave;me agroalimentaire, qui sont au c&oelig;ur des in&eacute;galit&eacute;s sociales et qui influencent les capacit&eacute;s des personnes et des collectivit&eacute;s &agrave; se nourrir en respectant leurs besoins, leur identit&eacute; ainsi que leurs contraintes et pr&eacute;f&eacute;rences alimentaires&nbsp;&raquo; (ibid., p3). Elle implique &eacute;galement de s&rsquo;attaquer aux causes structurelles de l&rsquo;ins&eacute;curit&eacute; alimentaire en reconnaissant une responsabilit&eacute; partag&eacute;e entre l&rsquo;&Eacute;tat, les citoyens et les communaut&eacute;s (l&rsquo;aide alimentaire ne repr&eacute;sentant qu&rsquo;un palliatif &agrave; l&rsquo;urgence alimentaire, ne permettant pas d&rsquo;agir sur les causes de ces in&eacute;galit&eacute;s d&rsquo;acc&egrave;s). Enfin, l&rsquo;autonomie alimentaire, dans une perspective d&rsquo;inclusion des personnes vivant l&rsquo;ins&eacute;curit&eacute; alimentaire, implique de &laquo;&nbsp;penser, d&eacute;cider et agir avec&nbsp;&raquo; les personnes les premi&egrave;res concern&eacute;es au sein des actions collectives, tout en les outillant pour une participation &agrave; part enti&egrave;re (ibid. p4).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">Dans son avis portant sur la pr&eacute;vention et &agrave; la lutte contre la pr&eacute;carit&eacute; alimentaire, le Conseil national de l&rsquo;alimentation estime qu&rsquo;&laquo;&nbsp;il est urgent d&rsquo;impulser des &eacute;volutions dans l&rsquo;approche de la lutte contre la pr&eacute;carit&eacute; alimentaire en France pour qu&rsquo;elle puisse mieux r&eacute;pondre aux besoins et aux attentes des personnes qui connaissent la pr&eacute;carit&eacute; alimentaire&nbsp;&raquo; (CNA,2022&nbsp;:49). Et pour cela, la premi&egrave;re recommandation est la suivante&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;Inscrire le droit &agrave; l&rsquo;alimentation dans le droit fran&ccedil;ais et europ&eacute;en [&hellip;], pour garantir &agrave; chacun un acc&egrave;s &agrave; une alimentation saine, s&ucirc;re, digne et durable. Int&eacute;grer ce droit &agrave; l&rsquo;alimentation en particulier dans le socle europ&eacute;en des droits sociaux&nbsp;&raquo;. Toute la port&eacute;e et la force transformatrice de cette recommandation repose sur la diff&eacute;rence essentielle qui existe entre le discours actuellement port&eacute; sur le dispositif de l&rsquo;aide alimentaire, emprunt des termes du droit de l&rsquo;aide et de l&rsquo;action bien que d&eacute;clinant une approche caritative, et les exigences d&rsquo;une approche bas&eacute;e sur les droits fondamentaux. Alors que l&rsquo;introduction du concept d&rsquo;&laquo;&nbsp;acc&egrave;s aux droits&nbsp;&raquo; a entrain&eacute; une transformation d&rsquo;approche et une reconfiguration des politiques publiques pour les autres droits sociaux dans le champ de la lutte contre la pauvret&eacute; et les exclusions (Lafore, 2014), le d&eacute;fi reste encore entier et &agrave; venir concernant la protection de l&rsquo;enjeu essentiel de l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;alimentation.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><strong><span style="color:#8e44ad;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="">Bibliographie</span></span></span></span></strong></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Alberghini </span></span><span style="font-size:12.0pt">Ariane, <span style="font-variant:small-caps">Brunet </span>Florence, <span style="font-variant:small-caps">Grandseigne </span>Rapha&euml;l et <span style="font-variant:small-caps">Lehrmann </span>Justine, &laquo;&nbsp;L&rsquo;aide alimentaire : acteurs, pratiques et modalit&eacute;s d&rsquo;accompagnement des publics (II)&nbsp;&raquo;, <i>Recherche sociale</i>, N&deg; 222, n&deg;2, 2017, pp. 5</span><span style="font-size:12.0pt"><span cambria="" math="" style="font-family:">‑</span></span><span style="font-size:12.0pt">110.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Areas (Association de Recherche et d&rsquo;Echanges en Anthropologie et Sociologie)</span></span><span style="font-size:12.0pt">, <span style="font-variant:small-caps">ORS (Observatoire R&eacute;gional de la Sant&eacute;)</span>, et <span style="font-variant:small-caps">Pr&eacute;fet de la R&eacute;gion Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes</span>, <i>Le non recours et le renoncement &agrave; l&rsquo;aide alimentaire</i>, 2016. [en ligne] </span><span style="font-size:11.0pt"><span style="color:#8eaadb">https://nouvelle-aquitaine.dreets.gouv.fr/sites/nouvelle-aquitaine.dreets.gouv.fr/IMG/pdf/etude_non_re1dcb.pdf </span></span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Banques alimentaires Auvergne-Rh&ocirc;ne Alpes</span></span><span style="font-size:12.0pt">, <i>BA Magazine, </i>n&deg;3, octobre 2018.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Banques alimentaires</span></span><span style="font-size:12.0pt"> et <span style="font-variant:small-caps">CSA Research</span>, <i>&Eacute;tude nationale aupr&egrave;s des personnes accueillies par les associations et les CCAS partenaires</i>, 2021.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Bazin</span></span><span style="font-size:12.0pt"> Arnaud et <span style="font-variant:small-caps">Bocquet</span> &Eacute;ric &laquo;&nbsp;<i>Aide alimentaire : un dispositif vital mais menac&eacute; ? Un mod&egrave;le associatif fond&eacute; sur le b&eacute;n&eacute;volat &agrave; pr&eacute;server</i>, Rapport d&#39;information du S&eacute;nat, n&deg;34, 2018<i>.</i></span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">B&eacute;lisle</span></span><span style="font-size:12.0pt"> Micheline, Jenni <span style="font-variant:small-caps">Labarthe</span>, Cynthia <span style="font-variant:small-caps">Moreau</span>, &Eacute;lise <span style="font-variant:small-caps">Landry</span>, Gracia <span style="font-variant:small-caps">Adam</span>, Mijanou <span style="font-variant:small-caps">Bourque Bouliane</span> et Sophie <span style="font-variant:small-caps">Dup&eacute;r&eacute;</span>, &laquo;&nbsp;Repenser ensemble le concept d&rsquo;autonomie alimentaire&nbsp;&raquo;, <i>Global health promotion</i>, vol.&nbsp;24, 27 Juillet 2015.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Berti </span></span><span style="font-size:12.0pt">Fabio, Paula <span style="font-variant:small-caps">Duran</span>, Aude <span style="font-variant:small-caps">Fournier</span>, Marta <span style="font-variant:small-caps">Llobet</span>, Claudia <span style="font-variant:small-caps">Rocio Maga&ntilde;a</span>, Chantal <span style="font-variant:small-caps">Mazaeff</span>, Christopher <span style="font-variant:small-caps">McAll</span>, D&eacute;borah <span style="font-variant:small-caps">Myaux</span>, Manuella <span style="font-variant:small-caps">Mgnafeu</span>, Manuel <span style="font-variant:small-caps">Pe&ntilde;afiel</span>, Fran&ccedil;ois <span style="font-variant:small-caps">R&eacute;gimbal</span>, Serge-Olivier <span style="font-variant:small-caps">Rondeau</span>, Alexia <span style="font-variant:small-caps">Serr&eacute;</span>, Fran&ccedil;ois <span style="font-variant:small-caps">Soucisse</span> et Cyril <span style="font-variant:small-caps">Villet</span>, &laquo;&nbsp;Pour une approche globale et solidaire en s&eacute;curit&eacute; alimentaire&nbsp;&raquo;, <span style="font-variant:small-caps">Collectif en s&eacute;curit&eacute; alimentaire du R&eacute;seau des villes et r&eacute;gions laboratoires du CREMIS</span>, <i>Revue du CREMIS</i>, 2017<i>.</i></span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-variant:small-caps">Borgetto</span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"> Michel et <span style="font-variant:small-caps">Lafore</span> Robert, <i>Droit de l&rsquo;aide et de l&rsquo;action sociales</i>, LGDJ, 2021., pp. 650-651.</span></span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Cerin (Centre de recherche et d&rsquo;information nutritionnelles)</span>, &laquo;&nbsp;Non &agrave; la discrimination par l&rsquo;alimentation !&nbsp;&raquo;, <i>Alimentation, sant&eacute; &amp; petit budget - Lettre d&rsquo;information trimestrielle &agrave; l&rsquo;initiative du Cerin (en ligne)</i>, n<sup>o</sup> 77, janvier 2018.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Cl&eacute;ment </span>Alain, &laquo;&nbsp;Faut-il nourrir les pauvres ?&nbsp;&raquo;, <i>Anthropology of food [en ligne]</i>, n<sup>o</sup> 6, 2008, &sect;18-27.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Conseil National de l&rsquo;Alimentation (CNA)</span></span><span style="font-size:12.0pt">, <i>Aide alimentaire et acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;alimentation des populations d&eacute;munies en France</i>. 2012 [en ligne] </span><a href="https://cna-alimentation.fr/download/avis-n72-03-2012-aide-alimentaire-et-acces-a-lalimentation-des-plus-demunis-en-france/" style="color:#0563c1; text-decoration:underline"><span style="font-size:11.0pt">https://cna-alimentation.fr/download/avis-n72-03-2012-aide-alimentaire-et-acces-a-lalimentation-des-plus-demunis-en-france/</span></a></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Conseil National de l&rsquo;Alimentation (CNA)</span>, <i>Pr&eacute;venir et lutter contre la pr&eacute;carit&eacute; alimentaire - Avis 91</i>, 2022.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Damhuis</span></span><span style="font-size:12.0pt">, Lotte &laquo;&nbsp;L&rsquo;aide alimentaire dans le paysage de l&rsquo;action sociale : regards des travailleurs de terrains&nbsp;&raquo;, <i>in</i> <i>Aide alimentaire - Les protections sociales en jeu</i>, Academia - L&rsquo;Harmattan, 2019, pp. 115</span><span style="font-size:12.0pt"><span cambria="" math="" style="font-family:">‑</span></span><span style="font-size:12.0pt">142.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-variant:small-caps">De Schutter</span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"> Olivier <i>Combattre la faim par le biais du droit &agrave; l&rsquo;alimentation</i>, Note d&rsquo;information n&deg;1, mai 2018<i>.</i></span></span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Direction G&eacute;n&eacute;rale de la Coh&eacute;sion sociale (DGCS)</span></span><span style="font-size:12.0pt"> et <span style="font-variant:small-caps">FORS - Recherche sociale</span>, <i>&Eacute;tude portant sur les modalit&eacute;s de distribution de l&rsquo;aide alimentaire et d&rsquo;accompagnement aux personnes d&eacute;velopp&eacute;es dans ce cadre</i>, 2016.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Fao</span></span><span style="font-size:12.0pt">, <i>Formation sur le droit &agrave; l&rsquo;alimentation</i>, FAO, coll.&nbsp;&laquo;&nbsp;Manuels pratiques sur le droit &agrave; l&rsquo;alimentation&nbsp;&raquo;, 2014.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Gaillard </span></span><span style="font-size:12.0pt">Barth&eacute;l&eacute;my, &laquo;&nbsp;Qu&rsquo;est-ce que le socle europ&eacute;en des droits sociaux ?&nbsp;&raquo;. [en ligne] </span><a href="https://www.touteleurope.eu/economie-et-social/qu-est-ce-que-le-socle-europeen-des-droits-sociaux/" style="color:#0563c1; text-decoration:underline"><span style="font-size:11.0pt">https://www.touteleurope.eu/economie-et-social/qu-est-ce-que-le-socle-europeen-des-droits-sociaux/</span></a></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Hubert </span></span><span style="font-size:12.0pt">Hugues-Olivier et <span style="font-variant:small-caps">Vleminckx </span>Justine, <i>L&rsquo;aide alimentaire aujourd&rsquo;hui, le droit &agrave; l&rsquo;alimentation demain</i>, FdSS FdSSB, 2016</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Independent Working Group on Food Poverty</span></span><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">, <span style="font-variant:small-caps">Scotland</span>, <span style="font-variant:small-caps">Scottish Government</span>, et <span style="font-variant:small-caps">APS Group Scotland</span>, <i>Dignity: ending hunger together in Scotland - The report of the Independent Working Group on Food Poverty, </i>2016.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Lafore</span> Robert, &laquo;&nbsp;L&rsquo;acc&egrave;s aux droits, de quoi parle-t-on ?&nbsp;&raquo;, <i>Regards</i>, vol. 46, n<sup>o</sup> 2, 2014/02.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">LE <span style="font-variant:small-caps">Morvan </span>Franck et <span style="font-variant:small-caps">Wanecq </span>Thomas, <i>La lutte contre la pr&eacute;carit&eacute; alimentaire - Evolution du soutien public &agrave; une politique sociale, agricole et de sant&eacute; publique</i>, Inspection g&eacute;n&eacute;rale des affaires sociales (Igas), 2019.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-variant:small-caps">Maisonneuve</span> Catherine,<i> </i>&laquo;&nbsp;Habilitation &agrave; l&rsquo;aide alimentaire, la nouvelle donne&nbsp;&raquo;<i>, La Gazette des communes</i>, 7 octobre 2019, <span style="font-size:11.0pt"><span style="color:#8eaadb">[https://www.lagazettedescommunes.com/642284/habilitation-a-laide-alimentaire-la-nouvelle-donne/]</span></span><span style="font-size:11.0pt">.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Paturel</span></span><span style="font-size:12.0pt"> Dominique et V&eacute;ronique <span style="font-variant:small-caps">Blanchot</span>, &laquo;&nbsp;Histoire de... L&rsquo;aide alimentaire. En bout de course ?&nbsp;&raquo;, d&#39;apr&egrave;s la conf&eacute;rence-d&eacute;bat &quot;Histoire de l&#39;aide alimentaire&quot; organis&eacute;e par la Mission Agrobiosciences, Toulouse, le 26 mars 2014</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Roman</span></span><span style="font-size:12.0pt"> Diane, <i>Le droit public face &agrave; la pauvret&eacute;</i>, Paris, France, LGDJ, 2002, p. 247, d&eacute;velopp&eacute; dans le titre &laquo;&nbsp;Pauvret&eacute; et droits de l&rsquo;Homme&nbsp;&raquo;, pp. 249-360.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Rambaud</span> Thierry, &laquo;&nbsp;Les droits sociaux comme droits fondamentaux&nbsp;&raquo;, <i>Revue internationale de droit compar&eacute;</i>, vol. 66, n<sup>o</sup> 2, juin 2014, pp. 605-623.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Ramel </span></span><span style="font-size:12.0pt">Magali, <span style="font-variant:small-caps">Boissonnat </span>Huguette, <span style="font-variant:small-caps">Sibu&eacute;-De Caigny </span>Chantal et <span style="font-variant:small-caps">Zimmer </span>Marie-France, <i>Se nourrir lorsqu&rsquo;on est pauvre. Analyse et ressenti de personnes en situation de pr&eacute;carit&eacute;</i>, Editions Quart Monde, Dossiers et Documents de la Revue Quart Monde, n&deg;25, 2016<i>.</i></span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Reman</span></span><span style="font-size:12.0pt"> Pierre et <span style="font-variant:small-caps">Defeyt</span> Philippe &laquo;&nbsp;Entre construction et d&eacute;construction de l&rsquo;&Eacute;tat social : la place de l&rsquo;aide alimentaire&nbsp;&raquo;, <i>in</i> <i>Aide alimentaire - Les protections sociales en jeu</i>, Academia - L&rsquo;Harmattan, 2019.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-variant:small-caps">Reti&egrave;re </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%">Jean-No&euml;l et <span style="font-variant:small-caps">Le Crom </span>Jean-Pierre, <i>Une solidarit&eacute; en miettes - Socio-histoire de l&rsquo;aide alimentaire des ann&eacute;es 1930 &agrave; nos jours</i>, Presses Universitaires de Rennes, 2018.</span></span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Rouzeau</span></span><span style="font-size:12.0pt"> Marc , <i>Vers un &Eacute;tat social actif &agrave; la fran&ccedil;aise ?</i>&nbsp;Presses de l&rsquo;EHESP. 2016.</span></span></span></span></p> <p align="left" class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Uniopps</span></span><span style="font-size:12.0pt">, D<i>&eacute;passer l&rsquo;aide alimentaire pour aller vers l&rsquo;accompagnement par l&rsquo;alimentation</i>. Note d&rsquo;information 4/07/2016. [en ligne] </span><a href="http://expertise.uniopss.asso.fr/section/unio_detail.html?publicationId=p3081467621715018" style="color:#0563c1; text-decoration:underline"><span style="font-size:11.0pt">http://expertise.uniopss.asso.fr/section/unio_detail.html?publicationId=p3081467621715018</span></a></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify">&nbsp;</p> <div>&nbsp; <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="edn1"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ednref1" name="_edn1" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">[1]</span></span></span></span></span></a> <span style="font-size:11.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Gouvernement fran&ccedil;ais</span>, <i>Programme national FSE+ &laquo;&nbsp;Soutien Europ&eacute;en &agrave; l&rsquo;Aide Alimentaire 2021-2027&nbsp;&raquo;, </i>adopt&eacute; par la Commission europ&eacute;enne le 26 octobre 2022, 49 p., p. 8.</span></span></span></span></p> </div> <div id="edn2"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ednref2" name="_edn2" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">[2]</span></span></span></span></span></span></a> <span style="font-size:11.0pt">Article L266-2, alin&eacute;a 1, du Code de l&rsquo;action sociale et des familles</span></span></span></p> </div> <div id="edn3"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ednref3" name="_edn3" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">[3]</span></span></span></span></span></span></a> <span style="font-size:11.0pt">Loi n&deg; 98-657 du 29 juillet 1998 d&rsquo;orientation relative &agrave; la lutte contre les exclusions. JORF n&deg;175 du 31 juillet 1998 page 11679</span><span style="font-size:11.0pt">. </span></span></span></span></p> </div> <div id="edn4"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ednref4" name="_edn4" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">[4]</span></span></span></span></span></span></a> <span style="font-size:11.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Gouvernement fran&ccedil;ais</span>, <i>Programme Op&eacute;rationnel National FSE+ &laquo; march&eacute;s centralis&eacute;s d&rsquo;achat de denr&eacute;es &raquo; consacr&eacute; &agrave; l&rsquo;objectif sp&eacute;cifique 11 &laquo; lutter contre la privation mat&eacute;rielle : apporter aux personnes les plus d&eacute;munies une aide alimentaire assortie de mesures d&rsquo;accompagnement &raquo; - Version 2 du 17 novembre 2020, soumise &agrave; contribution publique</i>.</span></span></span></span></p> </div> <div id="edn5"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ednref5" name="_edn5" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">[5]</span></span></span></span></span></span></a> <span style="font-size:11.0pt">Dans la description du Programme op&eacute;rationnel national relatif au FSE+, le gouvernement fran&ccedil;ais pr&eacute;cise que plusieurs leviers sont actionn&eacute;s pour la politique de lutte contre la pr&eacute;carit&eacute; alimentaire (soutien de projets pour faciliter l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;alimentation, am&eacute;liorer la qualit&eacute;, &eacute;manciper les personnes ; aides aux territoires &agrave; besoins sp&eacute;cifiques ; aide aux populations &agrave; besoins sp&eacute;cifiques) qui se d&eacute;clinent en diff&eacute;rentes actions compl&eacute;mentaires (soutien aux actions sp&eacute;cifiques de distribution de denr&eacute;es ; soutien &agrave; des projets d&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;alimentation innovants dans le cadre de l&rsquo;appel &agrave; projet du Programme national de l&rsquo;alimentation ; contribution pour la distribution de ch&egrave;ques d&rsquo;accompagnement personnalis&eacute;s ; soutien des communes fragiles pour la tarification sociale des cantines scolaires et la distribution de petits d&eacute;jeuners dans les &eacute;coles ; soutien &agrave; l&rsquo;animation du r&eacute;seau des associations nationales ; formation des b&eacute;n&eacute;voles des associations nationales ; soutien au r&eacute;seau des &eacute;piceries sociales ; achat de denr&eacute;es mises &agrave; disposition des association pour distribution aux plus d&eacute;munis. <i>Ibid.</i></span></span></span></span></p> </div> <div id="edn6"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ednref6" name="_edn6" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">[6]</span></span></span></span></span></span></a> <span style="font-size:11.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Gouvernement fran&ccedil;ais</span>, <i>Programme national FSE+ &laquo;&nbsp;Soutien Europ&eacute;en &agrave; l&rsquo;Aide Alimentaire 2021-2027&nbsp;&raquo;, </i>adopt&eacute; par la Commission europ&eacute;enne le 26 octobre 2022, 49 p., p. 8.</span></span></span></p> </div> <div id="edn7"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ednref7" name="_edn7" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">[7]</span></span></span></span></span></span></a> <span style="font-size:11.0pt"><span style="font-variant:small-caps">R&eacute;publique fran&ccedil;aise</span></span><span style="font-size:11.0pt">, <i>Document de politique transversale - Projet de loi de finance pour Inclusion sociale - 2020</i>, p.&nbsp;10.</span></span></span></span></p> </div> <div id="edn8"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ednref8" name="_edn8" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">[8]</span></span></span></span></span></span></a> <span style="font-size:11.0pt">Article 3 du <i>R&egrave;glement (UE) n&deg;223/2014 du Parlement europ&eacute;en et du Conseil du 11 mars 2014 relatif au Fonds europ&eacute;en d&rsquo;aide aux plus d&eacute;munis</i>, <i>op.&nbsp;cit.</i>&nbsp;: &laquo;&nbsp;Le Fonds favorise la coh&eacute;sion sociale, renforce l&rsquo;inclusion sociale et, &agrave; terme participe &agrave; l&rsquo;objectif d&rsquo;&eacute;radication de la pauvret&eacute;&nbsp;[&hellip;]&nbsp;Le Fonds contribue &agrave; atteindre l&rsquo;objectif sp&eacute;cifique d&rsquo;att&eacute;nuation des formes les plus graves de la pauvret&eacute; en apportant une assistance non financi&egrave;re aux personnes les plus d&eacute;munies par le biais d&rsquo;une aide alimentaire et/ou d&rsquo;une assistance mat&eacute;rielle de base ainsi que des activit&eacute;s d&rsquo;inclusion sociale visant l&rsquo;int&eacute;gration sociale des plus d&eacute;munis&nbsp;&raquo;.</span></span></span></span></p> </div> <div id="edn9"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ednref9" name="_edn9" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">[9]</span></span></span></span></span></span></a> <i><span style="font-size:11.0pt">R&egrave;glement (UE) 2021/1057 instituant le Fonds social europ&eacute;en plus (FSE+)</span></i></span></span></p> </div> <div id="edn10"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ednref10" name="_edn10" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">[10]</span></span></span></span></span></span></a> <span style="font-size:11.0pt">Article 61 de la Loi n&deg; 2018-938 du 30 octobre 2018 loi Egalim, codifi&eacute; &agrave; l&rsquo;article L 266-2 du Code de l&rsquo;action sociale et des familles.</span></span></span></span></p> </div> <div id="edn11"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ednref11" name="_edn11" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">[11]</span></span></span></span></span></span></a> <span style="font-size:11.0pt">Cour europ&eacute;enne des droits de l&rsquo;Homme, Arr&ecirc;t du 2 juillet 2020, N.H. et autres contre France, req. n&deg; 28820/13, N&deg;75547/13 et n&deg; 13114/15. &laquo;&nbsp;Demandeurs d&rsquo;asile dans la rue : la France condamn&eacute;e pour son inertie&nbsp;&raquo;, <i>AJDA</i>, 2020, p. 1385, &sect;135.</span></span></span></span></p> </div> <div id="edn12"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:9pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ednref12" name="_edn12" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:120%"><span calibri="" style="font-family:">[12]</span></span></span></span></span></span></a> <span style="font-size:11.0pt"><span style="font-variant:small-caps">Christelle Dubos, Secr&eacute;taire d&rsquo;Etat aupr&egrave;s de la ministre des Solidarit&eacute;s et de la Sant&eacute;</span></span><span style="font-size:11.0pt"> et <span style="font-variant:small-caps">Patrice Blanc, Pr&eacute;sident des Restos du C&oelig;ur</span>, &laquo;&nbsp;Le Minist&egrave;re des Solidarit&eacute;s et de la Sant&eacute; et les Restos du C&oelig;ur renforcent leur coop&eacute;ration pour l&rsquo;acc&egrave;s aux soins et aux droits sociaux des plus pr&eacute;caires&nbsp;&raquo;, Communiqu&eacute; de presse, 14 juin 2019.</span></span></span></span></p> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify; text-indent:35.45pt">&nbsp;</p> </div> </div>