<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Still little known, this article will outline various student perspectives and reflections on the links between environment and social work in university social work training in Quebec. The data were collected as part of the author's master’s thesis, whose feminist ethnographic research took place between 2019 and 2021. This article will briefly lay the methodological, theoretical and conceptual foundations of this research before presenting the results obtained and reflection to inspire necessary changes in social work programs seeking to take part of social-ecological transition movements.</span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Il n’est pas nouveau de le décrier : la formation en travail social doit se positionner par rapport aux crises climatiques et aux injustices environnementales (Besthorn, 2012 ; Bolzman et al., 2017 ; Centemeri, 2013 ; Coates, 2003 ; Dagenais-Lespérance et MacDonald, 2019 ; Dominelli, 2013 ; Gray et Coates, 2015 ; Jones, 2010 ; Maldonado-Gonzalez, 2009). Dans le monde francophone, on observe même l’émergence de multiples numéros thématiques dans des revues dans les trois dernières années (Lien social [<a href="https://www.lien-social.com/Se-mettre-au-vert" style="color:#467886; text-decoration:underline">https://www.lien-social.com/Se-mettre-au-vert</a>], Intervention [<a href="https://revueintervention.org/numeros-en-ligne/159/" style="color:#467886; text-decoration:underline">https://revueintervention.org/numeros-en-ligne/159/</a>], Reflets [<a href="https://www.uottawa.ca/faculte-sciences-sociales/travail-social/reflets/appel-communications" style="color:#467886; text-decoration:underline">https://www.uottawa.ca/faculte-sciences-sociales/travail-social/reflets/appel-communications</a>], Le sociographe [<a href="https://sociographe.org/publications/numero-86-l-ecologie-sociale-et-la-transformation-des-pratiques" style="color:#467886; text-decoration:underline">https://sociographe.org/publications/numero-86-l-ecologie-sociale-et-la-transformation-des-pratiques</a>], et même Articulation(s) [<a href="https://articulations.numerev.com/numeros/598-revue-3-pourquoi-et-en-quoi-le-travail-social-est-il-concerne-par-le-changement-climatique-why-and-how-is-social-work-affected-by-climate-change" style="color:#467886; text-decoration:underline">https://articulations.numerev.com/numeros/598-revue-3-pourquoi-et-en-quoi-le-travail-social-est-il-concerne-par-le-changement-climatique-why-and-how-is-social-work-affected-by-climate-change</a>]). Cependant, dans le cadre de notre revue de littérature de mémoire de maîtrise, pour des articles publiés entre 2000 et 2021, on retrouvait encore peu d’articles qui ont partagé des données empiriques de recherche (Dagenais-Lespérance, 2021, p. 5<span lang="FR" style="font-family:"Cambria Math",serif">‑</span>18), et encore moins sur un milieu clé qui fait émerger la pratique du travail social : le milieu de la formation. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Plusieurs écrits<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" style="color:#467886; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR" style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">[1]</span></span></span></span></span></a> se penchant sur le point de vue étudiant semblent indiquer que les personnes étudiant en travail social se sentent peu préparées à agir en lien avec des enjeux environnementaux dans leur pratique professionnelle (Crawford et al., 2015; Hayward et al., 2012; Miller et Hayward, 2014; Nesmith et Smyth, 2015; Powers, 2017; Shaw, 2013). Selon certaines études quantitatives américaines, 80-90% des personnes étudiant en travail social pensent que les enjeux environnementaux sont pertinents ou très pertinents à la formation en travail social (Hayward et al., 2012, p. 251; Miller et Hayward, 2014, p. 287; Shaw, 2013, p. 15). Pourtant, dans un autre contexte, les données qualitatives provenant d’une évaluation de cours en travail écosocial en milieu rural australien ont avancé que « plusieurs "ne voyaient pas la pertinence" et "ne savaient pas vraiment comment cela s'appliquait à la pratique du travail social". » [traduction libre](Crawford et al., 2015, p. 593). </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Or, aucune de ces recherches n’aborde spécifiquement la formation au Québec : qu’en pensent les personnes étudiant ici ? Se sentent-elles concernées? Quelles sont leurs réflexions par rapport à l’environnement? </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Je proposerai donc, dans cet article, de m’intéresser principalement à porter les voix étudiantes qui ont été collectées dans le cadre de ma recherche de maîtrise en travail social (Dagenais-Lespérance, 2021). La question de recherche était : quelles sont les expériences et réflexions de personnes qui étudient en travail social par rapport aux liens entre l’environnement et le travail social ? Plus précisément, c’est dans les milieux universitaires québécois que s’est située ma réflexion, les personnes participant à mes groupes de discussion devant être inscrites à un programme universitaire en travail social. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Plus concrètement, je poserai d’abord les bases théoriques et méthodologiques de ma recherche, puis m’attarderai à faire part des résultats obtenus lors des groupes de discussion. Je terminerai en offrant quelques pistes de réflexion pour les programmes en travail social. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-titre1" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:16pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Choix stylistiques : fruits d’une réflexion scientifique consciente</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Je tenais ici à prendre un espace pour exposer et justifier les choix de style d’écriture dans le cadre de cet article. En effet, en accord avec les bases théoriques féministes de ma recherche(Naples, 1996; Naples et Sachs, 2000) qui seront expliquées plus en détail par la suite, j’utiliserai ici la première personne du singulier. Aussi, je me permettrai de faire part d’observations, de doutes et parfois même d’<i>émotions</i>. Jaggar affirme que :« Les émotions féministes fournissent une motivation politique pour la recherche et contribuent ainsi à déterminer la sélection des problématiques tout autant que la méthode par laquelle ils sont étudiés. »[traduction libre](1989, p. 168). Il appert nécessaire pour moi de m’inscrire dans un style narratif issu de sciences féministes, surtout dans une revue se réclamant du travail social radical (comme décrit dans la politique éditoriale (<a href="https://articulations.numerev.com/edito)" style="color:#467886; text-decoration:underline">https://articulations.numerev.com/edito)</a>). </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-titre1" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:16pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Bases théoriques, conceptuelles et méthodologiques : porter une ethnographie féministe</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Méthodologie de recherche</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"> </p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Les données présentées ici ont été récoltées par le biais de deux méthodes : d’une part un journal de bord, puis d’autre part des groupes de discussion. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Le journal de bord est un instrument de collecte de données comprenant des « notes théoriques », des « notes descriptives » et des « notes méthodologiques » (Baribeau, 2005, p. 105). Celui-ci a couvert la période du 1er juin 2019 à mai 2021 et a collecté réflexions et questionnements sous des formes diverses : prose, poésie, dessins, collages ou cartes conceptuelles. Mes données issues du journal de bord ne seront pas le sujet de cet article, mais celui-ci a néanmoins été utilisé dans le cadre de mon analyse. Il en sera question plus loin. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Les trois groupes de discussion, quant à eux, ont eu lieu sur la plateforme ZOOM, entre octobre et décembre 2020. Pour s’inscrire, les personnes participantes devaient avoir fait au moins un an de cours et avoir fait un stage en travail social. Les groupes de discussion étaient de 5, 3 et 5 personnes, et comprenaient des personnes inscrites dans un programme de travail social à l’UQAM, l’Université de Montréal et l’Université McGill. Une forte majorité des personnes participantes étaient inscrites à la maîtrise en travail social (11 personnes sur 13). Une personne était en fin de parcours du baccalauréat et une était aux études doctorales. Sur les 11 personnes à la maîtrise, six ont affirmé être diplômées d’un baccalauréat en travail social au Québec, terminé entre 2008 et 2016. Les cinq autres ont fait plutôt un parcours de propédeutique, et ont fait l’année préparatoire d’entrée à la maîtrise sous la forme du DESS en Travail social à l’Université de Montréal (dans la même cohorte que moi). </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Évidemment, un échantillon plus varié aurait été l’idéal, mais le contexte de recrutement (en ligne, par courriel, par effet boule de neige) a été influencé grandement par la COVID-19. En effet, dans le contexte pandémique où les étudiantes et étudiants étaient énormément sollicités par courriel, les personnes qui ont manifesté leur intérêt me connaissaient personnellement ou encore connaissaient mes recherches par le biais d’un professeur. Il est donc important de rappeler que cette recherche ne vise pas à refléter universaliser à l’ensemble des perspectives et expériences étudiantes, mais bien de porter à réfléchir ensemble à partir des expériences et perspectives uniques partagées. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">L’analyse des données a ensuite été faite en deux étapes, utilisant d’abord séparément mon journal de bord(Baribeau, 2005) et mes groupes de discussion dans le cadre d’une «analyse verticale» (Gaudet et Robert, 2018, p. 155). Pis, une analyse thématique réflexive (Braun et al., 2019) a guidé une «analyse horizontale», visant à «comparer des sources de façon à générer une interprétation itérative de l’ensemble du matériel»(Gaudet et Robert, 2018, p. 179.). Mes données de groupes de discussion y ont été la matière principale, mais je les ai regroupées ou renommées en regard de mon cadre théorique et conceptuel et mon journal de bord. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Quêtes théoriques </span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"> </p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Un jour de ma maîtrise, en 2020 (mes souvenirs de cette période se sont fondus en une bouillie indistincte), alors que j’étais en prise pour la millième journée à me demander dans quel cadre théorique cadrait une recherche sur l’environnement dans la formation en travail social (et ce qu’était réellement un cadre théorique, d’ailleurs), mon co-directeur de maîtrise m’a suggéré d’aller voir du côté des féministes. Il m’a vivement recommandé Naples, et ses ethnographies féministes(1996, 2003), afin de penser ma méthodologie globale de recherches. À cette époque, j’avais déjà collecté mes données par le biais des 3 groupes de discussion auprès d’étudiants et étudiantes en travail social avec cette question : <span style="background:white">« Quelle est la place de l’environnement dans la formation en travail social? ». Alors, que j</span>e commençais à jongler avec l’analyse, je me sentais face à un mur. (Ou j’aimais plutôt l’image d’une personne dans une mine au fond d’un tunnel sans lumière). O<span style="background:white">n m’avait suggéré de solidifier mes choix théoriques en regard des données récoltées</span>, mais là, je ne pouvais avancer dans l’analyse avant de prendre une décision. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">L’idée d’aller chercher du côté des écrits féministes m’attirait et me terrifiait tout à la fois. Voir mon terrain de recherche comme ainsi a posteriori me paraissait risqué. Isabelle Clair en résume bien les enjeux :</span></span></span></p>
<p class="Citations" style="margin-right:38px; margin-bottom:19px; margin-left:38px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif">Si au moment de formuler sa question de recherche, on n'« imagine » pas que des «stratifications genrées » existent (entre autres stratifications sociales), on oriente son travail selon une problématique qui n'en tient pas compte ; et si l'on fait des hypothèses aveugles, il y a de fortes chances qu'on ne voie finalement pas grand-chose, quand bien même on aurait les yeux rivés au terrain. (Clair, 2016, p. 71)</span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">En effet, je n’avais pas orienté ma question de recherche comme une réflexion explicitement orientée sur le genre, bien que des éléments me paraissaient interreliés (Rochette et al., 2014). Je dirai même plus, l’absence de réflexion sur le genre dans mes données préliminaires de groupes de discussion était particulièrement criante, bien que la presque totalité des personnes utilisait des adjectifs féminins pour se désigner elle-même(12 personnes sur 13). Cependant, orienter mes analyses de données et m’autoriser à nommer mon processus de recherche comme une ethnographie féministe m’amenait à être en cohérence avec ma démarche déjà ancrée dans une réflexion sur mes savoirs situés ainsi que la relation entre savoir et pouvoir. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Ce qu’est l’ethnographie féministe en quelques mots</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"> </p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Faisant partie de la famille des approches ethnographiques, elle se définit donc par son caractère inductif et interactif et l’implication continue dans un terrain donné (Gaudet et Robert, 2018). Cependant, elle devient une ethnographie «féministe» par une fusion entre méthode de recherche et pratique d’engagement (Buch et Staller, 2013; Naples, 2003). Cet engagement est certes construit par la chercheuse en relation avec le « terrain » et les communautés étudiées, mais implique aussi un engagement holistique dans le processus même de recherche, utilisant sa propre personne comme outil privilégié dans la collecte de données (Buch et staller, 2013, p. 110). C’est d’ailleurs un élément constituant le fondement même de l’ethnographie féministe, qui est lié à la théorie féministe du positionnement ainsi qu’aux écrits sur les savoirs situés (Clair, 2016; Naples, 2003). </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold"><a name="_Toc83203307">Cadre théorique choisi</a></span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"> </p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Ce sont alors imposés à moi 2 éléments théoriques qui ont créé d’intéressantes interactions avec mon sujet, soit l’éthique féministe du care et la théorie féministe du positionnement et des savoirs situés. Je les résumerai ici brièvement.</span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"> </span></span></span></p>
<p class="Articulations-titre3" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Éthique féministe du care</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-titre3" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold"> </span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">L’éthique féministe du care a servi de trame de fond à cette recherche. En effet, l’éthique féministe du care est une éthique ancrée dans le monde concret, où les principes et arguments abstraits s’effacent pour laisser place aux relations humaines et à un engagement dans des situations particulières (Laugier, 2011; Preissle et Han, 2012). Aussi dans les écrits de Hill Collins, on appelle à une reconnaissance des émotions pour construire les savoirs, tout cela dans une posture d’empathie axée sur le dialogue(Hill Collins, 2003. Elle affirme aussi : </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Citations" style="margin-right:38px; margin-bottom:19px; margin-left:38px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif">Ni l'émotion ni l'éthique ne sont subordonnées à la raison. Au contraire, l'émotion, l'éthique et la raison sont utilisées comme des éléments interconnectés et essentiels dans l'évaluation des revendications de connaissances .[traduction libre] (2003, p. 147).</span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Les travaux de Naples (1996) abordent aussi la posture ambivalente créée par le développement de relations humaines dans une démarche ethnographique. En résumé, dans le cadre de cette recherche, les groupes de discussion sont devenus un lieu de mise en oeuvre d’une éthique du care (Hill Collins, 2003), mais le choix du sujet lui-même est issu d’une démarche ancrée dans le care. En effet, c’est en me souciant de mes pairs, et de mon propre programme de formation que j’ai puisé une motivation à faire cette recherche. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-titre3" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold"><a name="_Toc83203308">Théorie féministe du positionnement et savoirs situés</a></span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-titre3" style="text-indent:0cm"> </p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Selon Harding, la théorie féministe du positionnement est à la fois épistémologie, méthodologie, philosophie des sciences et une théorie sociale (2004, p. 3). Elle remet en doute la recherche d’une neutralité et objectivité scientifique en mettant la lumière sur les liens entre savoir et pouvoir (Bracke et al., 2013). Pour les penseuses du positionnement<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" style="color:#467886; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-CA" style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">[2]</span></span></span></span></span></a>:</span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Citations" style="margin-right:38px; margin-bottom:19px; margin-left:38px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif">Le savoir et le pouvoir sont intimement liés, ils se co-constituent et s'entretiennent mutuellement. Ce que les gens font - les types d'interactions qu'ils ont dans les relations sociales et les relations avec le monde naturel - permet et limite à la fois ce qu'ils peuvent savoir. [traduction libre] (Harding, 2007, p. 50)</span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Ainsi les réflexions sur les objets et le monde sont filtrés à travers une position bien spécifique en relation avec les structures de pouvoir. Dans le cadre de cette recherche, ces théories ont surtout influencé ma posture d’analyse et ma posture en tant qu’animatrice de groupes de discussion. Dans ma maîtrise, j’explique que : </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Citations" style="margin-right:38px; margin-bottom:19px; margin-left:38px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif">Tout d’abord, j’ai décidé de ne pas imposer une compréhension de l’environnement et ai plutôt essayé d’adopter une posture constructiviste face aux conceptions personnelles de mes collègues. Je ne voulais ici pas m’ériger en « référence » savante qui choisissait comment les gens devraient ou ne devraient pas comprendre le sens d’un mot. Aussi, j’ai décidé d’opter pour des groupes de discussion et non des entrevues individuelles afin de tenter d’égaliser les rapports de pouvoir entre chercheuse et personnes participantes dans la recherche. (Dagenais-Lespérance, 2021, p. 42)</span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-titre3" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">La nepantla : le concept guidant toute l’analyse</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-titre3" style="text-indent:0cm"> </p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Finalement, le concept féministe de nepantla, tel que défini par Anzaldúa (1999), a orienté la manière de définir mes thèmes et nommer mes sous-thèmes dans le contexte d’une recherche sur les liens entre deux concepts parfois considérés comme très distants, soit l’environnement et le travail social. Anzaldúa définit la nepantla comme suit : </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Citations" style="margin-right:38px; margin-bottom:19px; margin-left:38px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif">[Nepantla] est un mot nahuatl qui désigne l'espace entre deux étendues d'eau, l'espace entre deux mondes. C'est un espace limité, un espace où vous êtes... pas ceci ou cela, mais où vous êtes en train de changer. Vous n'avez pas encore adopté votre nouvelle identité et vous n'avez pas non plus laissé l'ancienne derrière vous - vous êtes dans une sorte de transition [...]C'est aussi une façon de créer des connaissances et d'écrire une philosophie, un système qui explique le monde[traduction libre] (Anzaldúa, 1999, p. 237). </span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Ainsi, la nepantla serait un espace liminal qui fonctionne dans «les fissures entre les mondes» [traduction libre] (Anzaldúa, 2015, p. 110) et force à mettre en lien des éléments qu’on voudrait penser comme dichotomiques. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Dans la section suivante, on verra ainsi les traces du concept de nepantla qui ont influencé ma manière de nommer mes thèmes et sous-thèmes. Ainsi, je tentais de voir les connexions entre les éléments au lieu de les considérer comme des entités séparées. De plus, je me demandais quelles nouvelles possibilités étaient créées par ces éléments mis en lien. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-titre1" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:16pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Résultats</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Dans cette partie seront présentés brièvement les sept grands thèmes ainsi que leurs nombreux sous-thèmes qui permettent de mieux voir les expériences et les réflexions des personnes étudiant en travail social par rapport aux liens entre l’environnement et le travail social. Les termes en gras dans chaque section sont les titres de chacun des sous-thèmes, lesquels sont parfois des expressions textuelles de personnes précises ou encore des termes formés à partir des mots de différentes personnes. Certaines paroles des personnes participantes seront aussi citées, lesquelles ont choisi elles-mêmes leurs pseudonymes dans le cadre des groupes de discussion. Il est à noter que les résultats seront ici exposés, mais que c’est dans la partie subséquente que je repenserai mes résultats sous forme d’observations pouvant être utiles à des programmes en travail social<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" style="color:#467886; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR" style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">[3]</span></span></span></span></span></a>.</span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">De nature à changements climatiques : une définition de l’environnement en discussion</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"> </p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Ce premier thème a émergé à la faveur des termes utilisés par les étudiantes et étudiants. En effet, une grande variété de concepts a été mobilisée pour parler d’environnement, allant d’une image idyllique à une apocalyptique. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Associée à des sensations de bien-être, <b>la nature </b>a été fortement mobilisée dans tous les groupes de discussion, utilisée dans des expressions comme dans « l’amour de la nature » (MS) ou « connecter avec la nature » (Marilou). <b>L’écologie </b>a aussi émergé des résultats et est utilisée par Véronique, CA et Gabrielle comme synonyme d’environnement. On le voit ici avec cette citation :<i> </i>« C’est vraiment quelque chose qu’on n’abordait pas, l’environnement, l’écologie».(CA) </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">On a aussi associé le terme environnement aux<b> désastres et catastrophes, </b>dans le sens de désastres « naturels » ou catastrophes « naturelles». Aussi, dans tous les groupes de discussion, les <b>changements climatiques </b>ont été abordés. Gabrielle témoigne à ce sujet :</span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Citations" style="margin-right:38px; margin-bottom:19px; margin-left:38px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"> Moi j’ai l’impression que les changements climatiques ça va être la grosse affaire qui va nous dire : «Il faut complètement changer de structure, il faut complètement changer le système.» (Gabrielle)</span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Puis, dans les trois groupes, les étudiants et étudiantes ont essayé de trouver ensemble une définition d’environnement lié au travail social, dont le sous-thème a été intitulé co-définition d’espaces entre-deux. On y tentait de définir ensemble l’environnement à travers les discussions et on est arrivé à une définition de celui-ci comme étant un lieu à la fois global et planétaire, mais aussi très intime et lié au milieu local de vie. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Comment intervenir ? Des idées variées</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"> </p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Les discussions sur la place de l’environnement en travail social ont aussi abordé les manières d’intervention. 4 secteurs possibles d’interventions ont été suggérés, allant dans des directions très variées. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Tout d’abord, on a mentionné <b>l’intervention à l’extérieur, </b>ou en plein air. On a ici mentionné spécifiquement les bénéfices des «bains de forêt»(Mylène, Marilou) L<b>’intervention en milieu urbain </b>a aussi été discutée<b>, </b>surtout en termes d’accès à des parcs, ou des lieux qui « me [font] du bien » (K). Puis, dans les trois groupes de discussion, on a fait part des possibilités de <b>l’intervention en milieu rural</b>. Marilou a suggéré que :</span></span></span></p>
<p class="Citations" style="margin-right:38px; margin-bottom:19px; margin-left:38px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"> les milieux plus ruraux sont peut-être plus connectés à ça [l’environnement]. Les agriculteurs, les gens qui sont plus souvent à l’extérieur, ou dans les milieux urbains, c’est deux différentes approches j’ai l’impression. Au niveau de l’environnement. (Marilou)</span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Finalement, l’intervention autour du concept de l’<b>écoanxiété</b> a semblé faire émerger des <b>perspectives mitigées</b>. Alors que certaines y voyaient une avenue prometteuse d’intervention en lien avec la santé mentale, CA leur a répondu : « [les groupes d’étudiants] [ne ]veulent plus entendre parler d’anxiété […]ils veulent savoir comment agir. »</span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Dans les marges des cours, des liens peu abordés</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Ici a été regroupé le continuum d’expériences étudiantes sur l’environnement dans le cadre de leur formation. Il est d’abord à souligner qu’<b>une absence unanime </b>de l’environnement a été soulignée dans les trois groupes de discussion : « On n’a pas vraiment abordé ces questions-là, à mon souvenir » (Mylène)ou encore « On n’aborde pas du tout les questions environnements au sens de nature, changements climatiques. Tous ces aspects-là ne se sont pas tellement abordés ». Dans le troisième groupe de discussion, on y apporte une nuance : « Je n’ai pas souvenir d’avoir vraiment vraiment abordé le sujet de l’environnement à part brièvement dans le cours de travail social international » (Gabrielle). </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Plusieurs ont en effet mentionné que l’environnement est plutôt <b>présent dans l’ailleurs, </b>c’est-à-dire dans des milieux géographiquement distants et différents du milieu d’enseignement. Plus précisément, le cours de travail social international a été mentionné comme lieu de réflexion sur l’environnement, et le travail social en milieu autochtone a été nommé comme lieu possible pour lier le travail social et l’environnement. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Aussi, certains cours ont été décrits comme des « <b>occasions manquées</b> » (Véronique). Les cours de politiques sociales ou encore ceux de santé mentale ont été mentionnés comme des espaces où des liens avec l’environnement auraient pu être possibles. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Finalement, on a fait part d’enseignantes inspirantes<b>. </b>Ce sous-thème fait référence aux personnes inspirantes rencontrées dans le parcours de plusieurs, lesquelles ont semblé faire une différence dans la compréhension des liens entre environnement et travail social. Ces personnes ont parfois fait partie du parcours des personnes participant aux groupes lorsqu’elles étudiaient dans d’autres domaines, avant d’être en travail social. À cet effet, Larence mentionne, à propos d’un événement spécifique touchant l’environnement et le travail social « mais que c’est plate[dommage] parce que ça devrait être quelque chose qui devrait être vraiment plus présent dans la formation. Pour tout le monde. Plus qu’un événement <i>on the side</i> [marginal] qu’une prof avait organisé parce qu’elle, ça l’intéresse » (Larence). </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Entre privé et public : partager son vécu émotif</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"> </p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Une variété d’émotions a été partagée durant les groupes de discussion, permettant de se poser à la frontière entre le domaine du ressenti intérieur, le privé, et d’un besoin de l’exprimer publiquement. Tout d’abord, plusieurs ont avancé <b>se sentir seules avec leur intérêt</b>. Elles ont fait part de peu de soutien du milieu universitaire pour des projets touchant l’environnement. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Aussi, il convient de souligner que plusieurs ont fait référence à leur propre vécu. « <b>Ça me touche beaucoup</b> », nous a exprimé Véronique. MS nous confie aussi : </span></span></span></p>
<p class="Citations" style="margin-right:38px; margin-bottom:19px; margin-left:38px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span class="CitationCar" style="font-family:"Times New Roman", serif">Moi je suis née d’une famille paysanne, agricole, où l’on était vraiment en contact avec la Terre […] et puis après, quand j’ai quitté mon pays, il y avait la pollution, il y avait l’air qui n’était pas bon […] Et arrivée ici mes premières années j’ai été travailler dans les champs pour cueillir les fraises, et j’étais tellement contente là. […] Et chaque fois quand je sors d’ici, et que je vais dans des espaces verts, je sens comme quelque chose de spécial (MS).</span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Les mots de Véronique peuvent venir compléter cette affirmation :</span></span></span></p>
<p class="Citations" style="margin-right:38px; margin-bottom:19px; margin-left:38px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif">Pis je suis ici parce que je viens d’un endroit qui est entouré d’eau […]Et là on le voit de plus en plus avec l’érosion, avec la gestion des déchets, avec le réchauffement climatique, donc c’est des questions qui ont beaucoup d’influence sur nos vies quotidiennement. Puis […], je voyais qu’on n’abordait pas ces questions-là dans la formation en travail social alors que, chez nous ça peut causer beaucoup de détresse chez certaines personnes.</span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Aussi, certaines personnes ont mentionné <b>avoir peur</b> du futur, surtout des catastrophes possibles liées aux changements climatiques. On a aussi admis <b>être en colère</b> parfois. « Qu’est-ce que la faculté de travail social attend ? » nous a dit Lou.</span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Finalement, dans les trois groupes de discussion, on a souligné que <b>parler en groupe, ça fait du bien</b>. À cet effet, Mylène a clos un des groupes de discussion en disant que « ça [lui]  a fait réaliser à quel point ça [lui] manquait dans [son] parcours. D’échanger toutes ces idées-là, que ça mijote. »</span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Entre individu et société : Questionner la formation</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"> </p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Dans ce thème ont été regroupées une variété de réflexions sur la formation et ses objectifs, ainsi que ses liens avec les politiques et crises sociales. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">D’abord, plusieurs personnes ont témoigné d’un manque de préparation pour faire face à de grandes catastrophes (rappelons que ces groupes de discussion ont eu lieu pendant l’automne 2020, alors que nous étions encore dans la pandémie de COVID-19.). Lou a dit plus spécifiquement qu’on était « <b>mal préparées pour de grosses situations sociales </b>». Imola, dans un autre groupe, avance que: </span></span></span></p>
<p class="Citations" style="margin-right:38px; margin-bottom:19px; margin-left:38px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span class="CitationCar" style="font-family:"Times New Roman", serif">Nous ne sommes pas équipés. Nos systèmes, nos infrastructures ne sont pas équipés. Tout cela montre que nos hôpitaux, nos CIUSSS, ne sont pas en mesure de faire face à une catastrophe naturelle. [...] Et je pense que nous sommes très mal équipés pour notre présent et notre avenir très proche et pour l'impact du changement climatique sur la santé.[traduction libre]</span><i> </i></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Aussi, on a soulevé le manque de formation sur <b>l’action collective. </b>L’environnement a en effet été compris comme un enjeu social nécessitant des actions collectives (Larence). La <b>dépolitisation du travail social </b>a aussi été mentionnée, lequel se cantonnerait à des approches trop biomédicales (Gabrielle). On a aussi mentionné la <b>nécessité de cesser la «compartimentalisation »(</b>Gabrielle), c’est-à-dire la séparation, entre enjeux sociaux et environnementaux. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Entre enseignement et apprentissage : s’outiller entre pairs</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"> </p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Les groupes de discussion ont aussi discuté de différentes stratégies pour apprendre sur les liens entre travail social et environnement. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Certaines ont parlé de <b>l’amener soi-même en cours. </b>Lou nous témoigne clairement : « Parce que moi les connaissances que j’ai acquises par rapport à ça, c’est des travaux, des choix de travaux que j’ai faits. ». Aussi, <b>apprendre des autres </b>a été discuté. On a affirmé à cet effet que d’autres collègues de classe ont été des sources d’inspirations dans leurs présentations de travaux, par exemple. Imola a aussi affirmé l’importance d’<b>explorer « out-of-the-box »,</b> de sortir des sentiers connus pour faire des liens entre le travail social et l’environnement. Pour elle, «  Si nous nous en tenons à ce que nous savons, rien ne changera. [...] Parce qu'à mon avis, nous n'avons pas 30 ans de plus. Les choses se passent déjà. ». [traduction libre].<i> </i></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Entre prévention et urgences : réfléchir la responsabilité professionnelle</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Finalement, une place importante des discussions a été sur les responsabilités professionnelles, entre autres sur les possibilités d’agir tout en tenant compte de contraintes organisationnelles. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Par exemple, on a affirmé que <b>la pensée structurelle</b> ne semblait <b>pas la priorité. </b>Les milieux de cours et de stages ne paraissaient tout simplement pas avoir de temps de dévouer un espace réflexif aux liens avec des enjeux environnementaux. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Aussi, étant donné ces contraintes organisationnelles, on a avancé qu’il était possiblement un «<b>privilège de penser à l’environnement» </b>(Frédéric). MGF réfléchit à cet effet « c’est les personnes qui vont être les plus impactées c’est les personnes qui ont moins la possibilité présentement de s’en indigner, ils doivent penser à ce qu’ils vont mettre sur la table cette semaine. »</span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">On voit donc ici quelques tensions possibles dans le devoir professionnel. D’une part, on a avancé qu’il y a un <b>devoir </b>professionnel <b>d’agir devant les inégalités,</b> mais que la quantité de crises plus pressantes empêche de s’attaquer à des causes structurelles. On a affirmé ne plus vouloir<b> « réparer les pots cassés » (MGF) du néolibéralisme. </b>Frédéric avance « Est-ce qu’on peut ne pas reproduire en travail social l’approche néolibérale de mettre des plasters[pansements] sur des plaies ouvertes et plutôt travailler en amont pour développer des choses ? »</span></span></span></p>
<p class="Articulations-titre1" style="text-indent:0cm"> </p>
<p class="Articulations-titre1" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:16pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Observations complémentaires de ces résultats</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Dans le cadre de cet article, je fais ici le choix conscient de ne pas passer par une discussion académique sur mes résultats de recherche, mais plutôt d’aller directement aux observations pouvant s’appliquer à la pratique du travail social et à son enseignement. Pour les personnes intéressées, une discussion en lien avec la littérature scientifique, ainsi que des observations sur le cadre théorique et conceptuel et ses limites est disponible dans mon mémoire (Dagenais-Lespérance, 2021, p. 82<span lang="FR" style="font-family:"Cambria Math",serif">‑</span>103). Cependant, dans le contexte présent, je partagerai plutôt huit observations qui tenteront de résumer divers éléments amenés dans les résultats afin de donner des pistes de réflexion pour des programmes de formation. Ces pistes sont basées sur les expériences et perspectives partagées lors des groupes de discussion, enrichies des observations de l’autrice, se basant à la fois sur le parcours personnel de celle-ci, sa revue de littérature, son parcours général dans la maîtrise et sur l’échantillon limité interrogé dans le cadre de cette recherche. On ne retrouvera pas ici des recommandations très précises, car chaque piste possible mériterait d’être analysée en regard du milieu spécifique de chaque programme et appliqué en cohérence avec les forces et limites de l’équipe enseignante. Étant donné le nombre de participantes et participants et leur profil non représentatif de la population étudiante en travail social, il est en effet impossible de généraliser ces résultats de recherche à l’ensemble de la population étudiante en travail social au Québec.</span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">1.Les désastres comme porte d’entrée pour aborder les liens entre l’environnement et le travail social </span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"> </p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Les personnes participant aux groupes de discussion ont semblé utiliser les désastres comme exemples évidents permettant de comprendre les liens entre travail social et environnement. La COVID-19 a aussi permis de comprendre les effets différenciés des crises sociales. Ceci peut donc constituer une avenue intéressante pour l’enseignement. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">2. Les enjeux de justice environnementale à rendre visibles</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">En contrepartie, il est à noter que les groupes de discussion ont peu abordé les situations d’injustice environnementale, liées à des effets en continu et non pas attribuables à une catastrophe précise dans le temps (pensons entre autres à l’exposition à des contaminants dans l’eau(Tania et al., 2020), la proximité d’une décharge(Waldron, 2018) ou encore la présence disproportionnée d’îlots de chaleur dans les quartiers défavorisés(Apparicio et al., 2013)). La formation pourrait offrir un espace privilégié pour aborder justement ce que ne vient pas d’emblée en tête aux étudiantes et étudiants. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">3. Des approches intégrées : remettre en question l’opposition individu/collectif. </span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">L’action collective a été nommée d’emblée comme avenue possible d’intervention en travail social en lien avec l’environnement, mais les possibilités d’intégration à des approches individuelles ont été peu mentionnées. Le <i>multisolving</i> (<a href="https://www.multisolving.org/" style="color:#467886; text-decoration:underline">https://www.multisolving.org/</a>) pourrait être une avenue d’intéressante d’enseignement permettant de penser des pratiques de manière intégrées et non pas opposées. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">4. Les apports interdisciplinaires nécessaires</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Bien que cela n’ait pas été mentionné spécifiquement dans les résultats puisque cela ne touchait pas précisément les liens avec le travail social, plusieurs participantes aux groupes de discussion ont mentionné l’impact qu’ont eu leurs formations antérieures dans leur compréhension de liens entre le travail social et l’environnement. Aussi, il est à noter que 5 personnes sur 13 venaient du DESS en travail social, donc avaient un parcours au baccalauréat dans une autre discipline. Une personne faisait son PhD en travail social, mais avait sa maîtrise et son baccalauréat dans d’autres domaines. Ainsi, il est intéressant de voir que d’autres disciplines (géographie, études internationales, urbanisme, intervention plein air) offrent des manières d’enrichir la réflexion sur les liens entre le travail social et l’environnement. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">5. Les bénéfices d’aborder ce sujet en groupe </span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Ceci a constitué un sous-thème en soi, mais il convient de souligner à nouveau les bénéfices d’aborder l’environnement et le travail social dans le cadre de discussion (ou de travaux) de groupe. On nous a non seulement affirmé le «bien» (Mylène, Imola) que cela a fait, mais on nous a témoigné apprendre des autres. Aussi, on a pu voir des échanges de courriels à la suite des groupes de discussion, menant à des partages de bibliographie de recherche. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">6. Les émotions comme incontournables </span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Les résultats analysés montrent une étendue d’émotions vécues par les groupes lorsque vient le temps d’aborder les liens entre l’environnement et le travail social. Il convient donc de cadrer adéquatement le sujet pour s’assurer de bien accompagner les étudiantes et étudiants dans leurs discussions et d’éviter d’invisibiliser leur possible anxiété ou détresse. Par exemple, dans un des groupes, Gabrielle nous mentionnait en fin de séance :</span></span></span></p>
<p class="Citations" style="margin-right:38px; margin-bottom:19px; margin-left:38px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif">Ça me fait tout le temps un petit peu cet effet-là. Imola, tu parlais d’écoanxiété, à chaque fois que je me mets à plus plonger dans l’enjeu de l’environnement, je c’est comme si je réveille en moi un peu cette anxiété-là, cette préoccupation-là. </span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Marilou y a répondu, confiant elle aussi que:</span></span></span></p>
<p class="Citations" style="margin-right:38px; margin-bottom:19px; margin-left:38px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif">Ça m’a fait penser à ça [lisant à voix haute ce qu’elle a écrit dans le clavardage]«Quiconque décide de se pencher sur la crise climatique est constamment sur le fil entre l’espoir et le désespoir».[…] Parce que c’est comme ça que je me sens aussi. (Marilou)</span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">7. L’environnement qui exemplifie les questions d’ancrage idéologique de la profession </span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Finalement, l’environnement a semblé faire écho à des questionnements sur la mission professionnelle du travail social. On a discuté des tensions idéologiques entre intervention sur les besoins immédiats et inscription dans des pratiques à long terme de changement social. Des parallèles pourraient donc être faits avec différentes postures d’interventions en travail social (Bourque et al., 2019). </span></span></span></p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"> </p>
<p class="Articulations-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">8.Encourager la créativité </span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Ceci a été mentionné par les étudiantes et étudiants, mais il appert nécessaire d’offrir un soutien supplémentaire quand vient le temps d’oser penser des manières «autres» de faire du travail social. Aussi, pour faire face à des crises nouvelles, il faut permettre de penser de manière nouvelle. Encourager les étudiantes et étudiants dans la recherche de pratiques novatrices qui peuvent permettre de donner un nouveau sens à leur pratique permettrait de contrer ces sentiments de solitude ou de colère qui ont été exprimés. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-titre1" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:16pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Mot de la fin</span></span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Beaucoup a déjà bougé depuis l’écriture de ce mémoire. Les espaces de réflexion s’accumulent : journées du travail social au Québec, en 2021, avec la thématique «Justice climatique : de l’éveil à l’action » (<a href="https://www.otstcfq.org/l-ordre/evenements-et-campagnes/justice-climatique-de-l-eveil-a-l-action/" style="color:#467886; text-decoration:underline">https://www.otstcfq.org/l-ordre/evenements-et-campagnes/justice-climatique-de-l-eveil-a-l-action/</a>), journée internationale du travail social en 2022 sous l’angle écosocial (<a href="https://newecosocialworld.com" style="color:#467886; text-decoration:underline">https://newecosocialworld.com</a>/), différents panels dans le cadre de l’ACFAS<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" style="color:#467886; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR" style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">[4]</span></span></span></span></span></a>, entre autres. Force est de constater que les choses sont en mouvance au sein des universités. </span></span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Pour terminer, cette recherche a tenté de mettre en pratique ce que prône Anzaldúa, soit que le changement social passe par un stade de remise en question de la pensée binaire (Anzaldúa et Keating, 2002). Selon elle, cette prise de conscience est d’abord personnelle, mais se propage peu à peu au-delà même des frontières du soi et des autres. En lien avec le sujet même de cette recherche, elle affirme : </span></span></span></p>
<p class="Citations" style="margin-right:38px; margin-bottom:19px; margin-left:38px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif">Grâce à des engagements créatifs, vous intégrez vos expériences dans un cadre de référence plus large, reliant vos luttes personnelles à celles d'autres êtres sur la planète, aux luttes de la Terre elle-même» [traduction libre] (Anzaldúa, 2002, p. 542). </span></span></p>
<p class="Articulations-corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="Articulations-titre1" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:16pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">Références</span></span></span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Anzaldúa, G. (1999). <i>Borderlands / La Frontera: The New Mestiza</i> (2nd ed.). Aunt Lute Books.</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Anzaldúa, G. (2002). now let us shift . . . the path of conocimiento . . . inner work, public acts. Dans <i>This Bridge We Call Home: Radical Visions for Transformation</i> (p. 540‑578). Taylor & Francis Group. http://ebookcentral.proquest.com/lib/umontreal-ebooks/detail.action?docID=1487197</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Anzaldúa, G. (2015). 5 | Putting Coyolxauhqui Together A Creative Process. Dans A. Keating (dir.), <i>Light in the Dark/Luz En Lo Oscuro: Rewriting Identity, Spirituality, Reality</i> (p. 96‑116). Duke Univ Press.</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Anzaldúa, G. et Keating, A. (2002). <i>This Bridge We Call Home: Radical Visions for Transformation</i>. Taylor & Francis Group. http://ebookcentral.proquest.com/lib/umontreal-ebooks/detail.action?docID=1487197</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="FR" style="font-family:Symbol">· </span>Apparicio, P., Pham, T.-T.-H., Séguin, A.-M. et Landry, S. (2013). Équité environnementale et distribution spatiale de la végétation à l’intérieur et autour des îlots résidentiels à Montréal : une double iniquité ? <i>Cahiers de géographie du Québec</i>, <i>57</i>(161), 215‑237. https://doi.org/10.7202/1024902ar</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="FR" style="font-family:Symbol">· </span>Baribeau, C. (2005). <i>Le journal de bord du chercheur</i>. L’instrumentation dans la collecte des données: choix et pertinence, UQTR, Trois-Rivières (p. 98‑114).</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="FR" style="font-family:Symbol">· </span>Besthorn, F. H. (2012). Radical equalitarian ecological justice: A social work call to action. Dans <i>Environmental Social Work</i> (p. 31‑45). Routledge. https://doi.org/10.4324/9780203095300-8</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="FR" style="font-family:Symbol">· </span>Bolzman, C., Libois, J. et Tschopp, F. (dir.). (2017). <i>Le Travail social à la recherche de nouveaux paradigmes : Inégalités sociales et environnementales</i>. <i>Le Travail social à la recherche de nouveaux paradigmes : Inégalités sociales et environnementales</i>. Éditions ies. https://doi.org/10.4000/books.ies.326</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="FR" style="font-family:Symbol">· </span>Bourque, M., Grenier, J. et Rullac, S. (2019). Travail social : des pratiques en tension? Présentation du dossier. <i>Nouvelles pratiques sociales</i>, <i>30</i>(2), 19‑27. https://doi.org/10.7202/1066098ar</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="FR" style="font-family:Symbol">· </span>Bracke, S., Bellacasa, M. P. de la et Clair, I. (2013). Le féminisme du positionnement. Héritages et perspectives contemporaines. <i>Cahiers du Genre</i>, <i>n° 54</i>(1), 45‑66. https://www.cairn.info/revue-cahiers-du-genre-2013-1-page-45.htm</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="FR" style="font-family:Symbol">· </span>Braun, V., Clarke, V., Hayfield, N. et Terry, G. (2019). Thematic Analysis. Dans P. Liamputtong (dir.), <i>Handbook of Research Methods in Health Social Sciences</i> (p. 843‑860). Springer. https://doi.org/10.1007/978-981-10-5251-4_103</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="FR" style="font-family:Symbol">· </span>Buch, E. D. et Staller, K. M. (2013). What is Feminist Ethnography? Dans S. H. Biber (dir.), <i>Feminist Research Practice: A Primer</i> (Second edition). SAGE Publications, Inc.</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="FR" style="font-family:Symbol">· </span>Centemeri, L. (2013). Crise écologique et dynamique locale : Un avenir pour les métiers du social ? Dans <i>Le Travail social à la recherche de nouveaux paradigmes : Inégalités sociales et environnementales</i> (p. 125‑145). Éditions IES. http://books.openedition.org/ies/391</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Chonody, J. M., Sultzman, V. et Hippie, J. (2019). Are Social Work Students Concerned About the Environment?: The Role of Personal Beliefs. <i>Journal of Social Work Education</i>, <i>0</i>(0), 1‑16. https://doi.org/10.1080/10437797.2019.1661907</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="FR" style="font-family:Symbol">· </span>Chonody, J. M. et Sultzman, V. R. O. (2020). An exploratory study of students’ perceptions of environmental issues as social work practice and their understanding of environmental justice. <i>Social Work Education</i>, <i>0</i>(0), 1‑23. https://doi.org/10.1080/02615479.2020.1858045</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="FR" style="font-family:Symbol">· </span>Clair, I. (2016). Faire du terrain en féministe. <i>Actes de la recherche en sciences sociales</i>, <i>N° 213</i>(3), 66‑83. https://www.cairn.info/revue-actes-de-la-recherche-en-sciences-sociales-2016-3-page-66.htm</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Coates, J. (2003). <i>Ecology and social work: toward a new paradigm</i>. Fernwood Pub.</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="FR" style="font-family:Symbol">· </span>Crawford, F., Agustine, S. S., Earle, L., Kuyini-Abubakar, A. B., Luxford, Y. et Babacan, H. (2015). Environmental Sustainability and Social Work: A Rural Australian Evaluation of Incorporating Eco-Social Work in Field Education. <i>Social Work Education</i>, <i>34</i>(5), 586‑599. https://doi.org/10.1080/02615479.2015.1074673</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="FR" style="font-family:Symbol">· </span>Dagenais-Lespérance, J. (2021, septembre). <i>« Aille.Aille Aille. Y’a du pain sur la planche » : expériences et perspectives étudiantes sur les liens entre le travail social et l’environnement dans la formation en travail social au Québec</i> [mémoire de maîtrise, Université de Montréal]. https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/handle/1866/26603</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="FR" style="font-family:Symbol">· </span>Dagenais-Lespérance, J. et MacDonald, S.-A. (2019). La justice environnementale: dans l’angle mort de la formation en travail social? <i>Intervention</i>, (150), 113‑119. https://revueintervention.org/numeros-en-ligne/150/la-justice-environnementale-dans-langle-mort-de-la-formation-en-travail-social</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Decker Sparks, J. L., Combs, K. M. et Yu, J. (2019). Social work students’ perspective on environmental justice: gaps and challenges for preparing students. <i>Journal of Community Practice</i>, <i>0</i>(0), 1‑11. https://doi.org/10.1080/10705422.2019.1655124</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Dominelli, L. (2013). Environmental justice at the heart of social work practice: Greening the profession. <i>International Journal of Social Welfare</i>, <i>22</i>(4), 431‑439. https://doi.org/10.1111/ijsw.12024</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Faver, C. A. et Muñoz, J. D. (2013). Environmental Concern and Action: A View from the Border. <i>Journal of Human Behavior in the Social Environment</i>, <i>23</i>(3), 345‑355. https://doi.org/10.1080/10911359.2013.763712</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="FR" style="font-family:Symbol">· </span>Gaudet, S. et Robert, D. (2018). <i>L’aventure de la recherche qualitative : du questionnement à la rédaction scientifique</i>. Les Presses de l’Université d’Ottawa.</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Gray, M. et Coates, J. (2015). Changing Gears: Shifting to an Environmental Perspective in Social Work Education. <i>Social Work Education</i>, <i>34</i>(5), 502‑512. https://doi.org/10.1080/02615479.2015.1065807</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Haraway, D. (1988). Situated Knowledges: The Science Question in Feminism and the Privilege of Partial Perspective. <i>Feminist Studies</i>, <i>14</i>(3), 575‑599. https://doi.org/10.2307/3178066</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Harding, S. (1992). Rethinking standpoint epistemology: Whats is « “Strong Objectivity” »? <i>The Centennial Review</i>, <i>36</i>(3), 437‑470. https://www.jstor.org/stable/23739232</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Harding, S. (2004). Introduction: Standpoint Theory as a Site of Political, Philosophic and Scientific Debate. Dans <i>The Feminist Standpoint Theory Reader: Intellectual and Political Controversies</i> (p. 1‑16). Routledge.</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Harding, S. (2007). Feminist Standpoints. Dans S. N. Hesse-Biber (dir.), <i>Handbook of feminist research: theory and praxis</i> (p. 47‑70). SAGE.</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Harding, S. (2009). Standpoint Theories: Productively Controversial. <i>Hypatia</i>, <i>24</i>(4), 192‑200. https://doi.org/10.1111/j.1527-2001.2009.01067.x</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Hayward, R. A., Miller, S. E. et Shaw, A. T. V. (2012). Social work education on the environment in contemporary curricula in the USA. Dans <i>Environmental Social Work</i> (p. 246‑259). https://doi.org/10.4324/9780203095300-22</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Hill Collins, P. (2003). Toward an Afrocentric Feminist Epistemology. Dans <i>Turning points in qualitative research : tying knots in a handkerchief</i> (p. 73‑94). AltaMira Press,.</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Jaggar, A. M. (1989). Love and knowledge: Emotion in feminist epistemology. <i>Inquiry</i>, <i>32</i>(2), 151‑176. https://doi.org/10.1080/00201748908602185</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Jones, P. (2010). Responding to the Ecological Crisis: Transformative Pathways for Social Work Education. <i>Journal of Social Work Education</i>, <i>46</i>(1), 67‑84. https://www.jstor.org/stable/23044701</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Kominetsky, K. D. (2018, décembre). <i>Poised for Change: Saskatchewan Undergraduate Social Work Students’ Understanding of the Environment</i> [mémoire de maîtrise, University of Regina]. https://ourspace.uregina.ca/handle/10294/8816</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="FR" style="font-family:Symbol">· </span>Laugier, S. (2011). Le care comme critique et comme féminisme. <i>Travail, genre et societes</i>, <i>n° 26</i>(2), 183‑188. https://www.cairn.info/revue-travail-genre-et-societes-2011-2-page-183.htm?fbclid=IwAR3CguEq2YKoQJvJQXl-R3q1-MyDryqjfnvSTOhaHis1MF0f2Kshic_d82w</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="FR" style="font-family:Symbol">· </span>Maldonado-Gonzalez, A.-L. (2009). Que peut faire le travail social en environnement au Québec ? <i>Le sociographe</i>, <i>n° 29</i>(2), 83‑91. https://www.cairn.info/revue-le-sociographe-2009-2-page-83.htm</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Marlow, C. et Van Rooyen, C. (2001). How green is the environment in social work? <i>International Social Work</i>, <i>44</i>(2), 241‑254. https://doi.org/10.1177/002087280104400208</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Miller, S. E. et Hayward, R. A. (2014). Social Work Education’s Role in Addressing People and a Planet at Risk. <i>Social Work Education</i>, <i>33</i>(3), 280‑295. https://doi.org/10.1080/02615479.2013.805192</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Naples, N. A. (1996). A feminist revisiting of the insider/outsider debate: The “outsider phenomenon” in rural Iowa. <i>Qualitative Sociology</i>, <i>19</i>(1), 83‑106. https://doi.org/10.1007/BF02393249</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Naples, N. A. (2003). <i>Feminism and Method: Ethnography Discourse Analysis and Activist Research</i> (1st edition). Routledge.</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Naples, N. A. et Sachs, C. (2000). Standpoint Epistemology and the Uses of Self-Reflection in Feminist Ethnography: Lessons for Rural Sociology*. <i>Rural Sociology</i>, <i>65</i>(2), 194‑214. https://doi.org/10.1111/j.1549-0831.2000.tb00025.x</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Nesmith, A. et Smyth, N. (2015). Environmental Justice and Social Work Education: Social Workers’ Professional Perspectives. <i>Social Work Education</i>, <i>34</i>(5), 484‑501. https://doi.org/10.1080/02615479.2015.1063600</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Powers, M. C. F. (2017). Transforming the profession Social workers’ expanding response to the environmental crisis. Dans <i>The Ecosocial transition of societies: the contribution of social work and social policy</i> (p. 286‑300). Routledge. https://www.taylorfrancis.com/books/9781317034605</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Preissle, J. et Han, Y. (2012). Feminist Research Ethics. Dans S. N. Hesse-Biber (dir.), <i>Handbook of feminist research: theory and praxis</i> (2e édition, p. 583‑604). SAGE.</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Rambaree, K. (2020). Environmental social work: Implications for accelerating the implementation of sustainable development in social work curricula. <i>International Journal of Sustainability in Higher Education</i>, 1‑18. https://doi.org/10.1108/IJSHE-09-2019-0270</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="FR" style="font-family:Symbol">· </span>Rochette, A., Gramme, S. et Lavigne Lebuis, F. (2014). L’intégration du genre dans la lutte aux changements climatiques au Québec. UQAM. https://www.mediaterre.org/docactu,Sm9lbGxlX1BhbG1pZXJpL2RvY3MvcmFwcG9ydC1maW5hbDJyZXZpc2U=,13.pdf</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="EN-CA" style="font-family:Symbol">· </span>Shaw, T. V. (2013). Is social work a green profession? An examination of environmental beliefs. <i>Journal of Social Work</i>, <i>13</i>(1), 3‑29. https://doi.org/10.1177/1468017311407555</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="FR" style="font-family:Symbol">· </span>Tania, C., Myriam, T., Alex-Andrée, C. et Cloos, P. (2020). Les Femmes anishinaabeg (Canada), la santé et l’eau : des savoirs traditionnels aux mobilisations contemporaines. <i>Amnis. Revue d’études des sociétés et cultures contemporaines Europe/Amérique</i>, (19). https://doi.org/10.4000/amnis.5096</span></span></p>
<p class="Bibliographie1" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif"><span lang="FR" style="font-family:Symbol">· </span>Waldron, I. (2018). Re-thinking waste: mapping racial geographies of violence on the colonial landscape. <i>Environmental Sociology</i>, <i>4</i>(1), 36‑53. https://doi.org/10.1080/23251042.2018.1429178</span></span></p>
<div>
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<div id="ftn1">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" style="color:#467886; text-decoration:underline" title=""><span lang="FR" style="font-size:9.0pt"><span lang="FR" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"><span style="color:black">[1]</span></span></span></span></a><span lang="FR" style="font-size:9.0pt"> Dans les articles recensés explorant le point de vue étudiant, on retrouve une forte proportion venant des États-Unis </span><span lang="FR" style="font-size:9.0pt">(Chonody et al., 2019 ; Chonody et Sultzman, 2020 ; Decker Sparks et al., 2019 ; Faver et Muñoz, 2013 ; Hayward et al., 2012 ; Miller et Hayward, 2014 ; Nesmith et Smyth, 2015 ; Powers, 2017)</span><span lang="FR" style="font-size:9.0pt">. Une étude australienne</span><span lang="FR" style="font-size:9.0pt"> (Crawford et al., 2015)</span><span lang="FR" style="font-size:9.0pt"> a été trouvée, ainsi qu’une étude collaborative américaine et sud-africaine</span> <span lang="FR" style="font-size:9.0pt">(Marlow et Van Rooyen, 2001)</span><span lang="FR" style="font-size:9.0pt">, une suédoise</span> <span lang="FR" style="font-size:9.0pt">(Rambaree, 2020)</span><span lang="FR" style="font-size:9.0pt"> et un mémoire de maîtrise canadien</span> <span lang="FR" style="font-size:9.0pt">(Kominetsky, 2018)</span><span lang="FR" style="font-size:9.0pt">. Les perspectives recensées sont donc très fortement teintées de l’expérience et des normes américaines en travail social. </span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn2">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" style="color:#467886; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">[2]</span></span></span></span></a> Bien que nous ayons pu nous baser sur une variété d’autrices pour résumer la théorie féministe du positionnement, nous nous concentrerons sur les écrits d’Haraway (1988) et Harding (1992, 2007, 2009) ainsi que leur application en ethnographie par Naples et Sachs (2000)</span></span></p>
</div>
<div id="ftn3">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" style="color:#467886; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">[3]</span></span></span></span></a> Pour une carte conceptuelle des thèmes et sous-thèmes, voir p.153 du mémoire de maîtrise(Dagenais-Lespérance, 2021)</span></span></p>
</div>
<div id="ftn4">
<p class="Default"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" style="color:#467886; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:"Calibri",sans-serif"><span style="color:black">[4]</span></span></span></span></span></a> <span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Voici les titres des colloques dans les différents congrès :</span></span></span></span></span></p>
<p class="Default" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Dans le 89econgrès, au colloque 22 : «Soutenir la communauté enseignante et les responsables de programme à former des diplômé-es écoresponsables capables de transformer nos sociétés» (</span></span><a href="https://www.acfas.ca/evenements/congres/programme/89" style="color:#467886; text-decoration:underline"><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">https://www.acfas.ca/evenements/congres/programme/89</span></span></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">)</span></span></span></span></span></p>
<p class="Default" style="text-indent:-18pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Dans le 90econgrès, au colloque 430 : «Penser, être, faire et former le travail écosocial : bâtir ensemble des projets porteurs de la transition sociale-écologique au sein du travail social »(</span></span><a href="https://congres-acfas2023.ca/" style="color:#467886; text-decoration:underline"><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">https://congres-acfas2023.ca/</span></span></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">) et au colloque 409 «La transition socioécologique et le développement des communautés territoriales» (https://congres-acfas2023.ca/)</span></span></span></span></span></p>
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<p align="left" style="text-align:justify"> </p>