<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Les mineurs étrangers non accompagnés – dits MENA dans le vocabulaire juridique belge – questionnent les limites et frontière de l’intervention sociale, de par leur double statut d’enfant et de personne en situation de migration. Lorsque ces jeunes sont qualifiés comme étant « en errance », tant physique et psychique, ils font alors exploser les cadres de référence mobilisés habituellement dans la prise en charge des populations en situation de migration et placent les intervenants et acteurs politiques dans une posture d’incompréhension.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Dans le cadre de cet article, nous souhaitons rendre compte des résultats d’une recherche collaborative, menée à Bruxelles, de septembre 2022 à mars 2024, autour des jeunes menas ; des garçons de 13 à 18 ans, principalement issus du Maghreb et ayant pour point d’ancrage la gare du midi, lieu où se croisent de multiples vulnérabilités. Fuyant, méfiant vis-à-vis des adultes et institutions qui tentent de les approcher, ces jeunes interpellent par leur apparente fragilité et leur volonté de demeurer dans les interstices qui les cachent mais les exposent à de multiples violences. </span></span></span></p>
<p><span lang="FR" style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri",sans-serif">Par une démarche de co-analyse et une mise en dialogue du savoir professionnel des intervenants de terrain et du savoir théorique de l’équipe de recherche du Crebis et de par une approche qualitative basée sur des entretiens semi-directifs avec les jeunes concernés et des observations participantes dans l’espace public, nous avons tenté de mieux appréhender le vécu de ces jeunes, leurs allers-retours en Europe, notamment entre Bruxelles et Paris, mais aussi et surtout leurs besoins, attentes, espoirs – ou absence d’espoirs - face à une Europe rêvée, fantasmée, mais qui les catonne à la marginalité et à la violence de la rue faute de solution d’accueil adaptée. </span></span></span></p>
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">*Cette recherche a été menée en collaboration avec Céline Graas, alors chargée de recherche au Crebis</span></span></span></p>