<p align="center" class="Standard" style="text-align:center; text-indent:1cm"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:18.0pt"><span style="line-height:150%"><span georgia="" style="font-family:">Aur&eacute;liane Vila-Drules </span></span></span></span></span></span></p> <p align="center" class="Standard" style="text-align:center; text-indent:1cm"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:18.0pt"><span style="line-height:150%"><span georgia="" style="font-family:"><span style="color:red">Le corps dans la th&eacute;orie artistique du <i>Quattrocento</i>: singularit&eacute; et universalit&eacute;</span></span></span></span></span></span></span></p> <p align="center" class="Standard" style="text-align:center; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Dans la th&eacute;orie artistique du <em>Quattrocento</em> la question du &laquo;&nbsp;corps&nbsp;&raquo; r&eacute;sume en quelques sortes toutes les interrogations et les r&eacute;flexions de l&#39;&eacute;poque. Le corps humain dans la th&eacute;orie et dans l&#39;art de la Renaissance italienne (XIV-XV&egrave;me si&egrave;cles), se sert de son individualit&eacute; pour partir &agrave; la conqu&ecirc;te de l&#39;univers qui l&#39;entoure. Ce mouvement est le fruit des recherches incessantes que plusieurs g&eacute;n&eacute;rations d&#39;artistes et de philosophes ont effectu&eacute;es pour d&eacute;couvrir ce qui fondait la sp&eacute;cificit&eacute;, la particularit&eacute; de chaque &ecirc;tre humain, et ce qui, dans le m&ecirc;me temps, en faisait un type universel.<br /> &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; La peinture, le dessin &agrave; la Renaissance deviennent un lieu de r&eacute;flexion &agrave; part enti&egrave;re, voire le prisme absolu gr&acirc;ce auquel le monde peut &ecirc;tre compris<sup>1</sup>. Le naturalisme, initi&eacute; par Giotto (1267-1337), veut rompre avec la vision statique et codifi&eacute;e de l&#39;homme au Moyen-&Acirc;ge pour se diriger vers la diversit&eacute; et le mouvement<sup>2</sup> et surtout vers l&#39;individualisation de la figure. Le corps semble vouloir se d&eacute;tacher de sa valeur de symbole et trouver des caract&eacute;ristiques qui rendent sa manifestation unique. En m&ecirc;me temps, l&#39;homme de la Renaissance est marqu&eacute; par l&#39;unit&eacute; et la centralit&eacute;, il se trouve au centre du monde et en regroupe tous les aspects; la figure doit de fait &ecirc;tre &eacute;lev&eacute;e au rang d&#39;<em>exemplum</em>. Ce changement artistique s&#39;accomplit au moment m&ecirc;me o&ugrave; l&#39;artiste-artisan cherche, par l&#39;habilet&eacute; et la vivacit&eacute; de son dessin, &agrave; proposer une vision personnelle du monde. D&egrave;s lors le dessin pr&eacute;paratoire, la feuille d&#39;&eacute;tude dans la <em>bottega</em>, devient le m&eacute;dium capable de tout enregistrer et restituer, en assumant peu &agrave; peu les qualit&eacute;s jusqu&#39;alors r&eacute;serv&eacute;es aux <em>studia humanitatis</em>, c&#39;est-&agrave;-dire aux domaines litt&eacute;raires et linguistiques des intellectuels humanistes. C&#39;est ainsi que la double influence du naturalisme artistique et de la culture humaniste se joignirent pour cr&eacute;er un type in&eacute;dit d&#39;artiste: le peintre-philosophe<sup>3</sup>.<br /> &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Au <em>Quattrocento</em>, ils sont deux &agrave; avoir fond&eacute; la th&eacute;orie moderne de l&#39;art: Leon Battista Alberti (1404-1472) et Leonardo da Vinci (1452-1518). C&#39;est de leurs principaux &eacute;crits, <em>Della Pittura</em> (1436) et <em>Il Trattato della Pittura</em> (1489-1518), que nous tirerons les sources pour traiter notre sujet.<br /> &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Nous devons tout d&#39;abord nous demander ce qui fonde la sp&eacute;cificit&eacute;, la singularit&eacute; d&#39;un objet que nous connaissons d&eacute;j&agrave;. Roberto Nepoti<sup>4</sup> nous rappelle que la vue identifie et reconna&icirc;t une forme non pas selon son aspect g&eacute;n&eacute;ral, mais selon certains traits caract&eacute;ristiques, en excluant les autres. Ainsi semble avoir pens&eacute; Alberti, plusieurs si&egrave;cles auparavant, lorsqu&#39;il a &eacute;labor&eacute; sa th&eacute;orie des &laquo;<em>moti</em>&raquo; du corps humain, en reconnaissant principalement deux aspects propres &agrave; identifier la figure humaine: le mouvement du corps et l&#39;<em>expression du visage</em>. En parlant du mouvement, l&#39;humaniste lie dans une m&ecirc;me phrase les paroles &laquo;corps&raquo;, &laquo;nature&raquo; et &laquo;sentiment&raquo;:</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <blockquote> <p class="Textbody" style="text-align:justify; margin-bottom:8px"><span style="color:#000000;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span georgia="">Cos&igrave; adunque conviene che sieno ai pittori notissimi tutti i movimenti del corpo, quali bene impareranno dalla natura, bene che sia cosa difficile imitare i molti movimenti dello animo<sup>5</sup>.</span></span></span></span></span></p> </blockquote> <p class="Textbody" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:8px">&nbsp;</p> <p>Et, dans un autre passage: &laquo;<em>Ma questi movimenti d&#39;animo si conoscono dai movimenti del corpo</em>&raquo;<sup>6</sup>.<br /> &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; L&#39;auteur met en vis-&agrave;-vis les mouvements du corps avec ceux de l&#39;animo, c&#39;est-&agrave;-dire d&#39;un caract&egrave;re, du sentiment. Dans la repr&eacute;sentation artistique, le corps du personnage refl&egrave;te de fa&ccedil;on transparente les passions qui l&#39;animent; il en est le garant. Le corps est reconnaissable comme tel parce qu&#39;il exprime, &agrave; travers sa manifestation physique, un sentiment invisible. Il ne peut ni mentir, ni tricher, mais est oblig&eacute; d&#39;ex&eacute;cuter de fa&ccedil;on tr&egrave;s claire l&#39;affect int&eacute;rieur<sup>7</sup> et cela repr&eacute;sente un premier point qui fonde sa singularit&eacute;: chaque individu se d&eacute;marque d&#39;un autre par la diversit&eacute; de l&#39;expression du sentiment. Cette diff&eacute;renciation passe, chez Alberti, par celle du mod&egrave;le. En effet, &agrave; la base de la peinture, du dessin, il y a la nature, dont fait partie le corps humain. L&#39;&eacute;crivain insiste beaucoup sur son &eacute;tude, qui fonde le m&eacute;tier d&#39;artiste, et notamment sur sa difficult&eacute;. Dans le <em>Della Pittura</em>, nous relevons les occurrences: &laquo;<em>bene che sia cosa difficile</em>&raquo;, &laquo;<em>e chi mai credesse, se non provando, essere difficile</em>&raquo;, &laquo;<em>chi mai potesse, senza grandissimo studio</em>...&raquo;<sup>8</sup>. La qualit&eacute; de peintre r&eacute;side donc principalement dans l&#39;observation studieuse des diverses manifestations de la nature. La difficult&eacute; de cette &eacute;tude vient du fait que la nature offerte aux yeux est mobile et diverse. Il n&#39;y a pas deux corps qui se ressemblent et surtout il n&#39;y a pas deux corps qui expriment la m&ecirc;me chose. Il convient donc de renforcer l&#39;expression du mouvement par celle, physiognomonique, du visage, qui ne sera gu&egrave;re plus facile &agrave; r&eacute;aliser. Ainsi:<br /> &nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <blockquote> <p class="Textbody" style="text-align:justify; margin-bottom:8px"><span style="color:#000000;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span georgia="">E chi mai credesse, se non provando, tanto essere difficile, volendo dipignere uno viso che rida, schifare di non lo fare piuttosto piangioso che lieto? E ancora chi mai potesse senza grandissimo studio espriemere visi nei quale la bocca, il mento, gli occhi, le guance, il fronte, i cigli, tutti ad uno ridere o un piangere convengono?<sup>9</sup></span></span></span></span></span></p> </blockquote> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span georgia="" style="font-family:">A</span></span></span></span>lberti reprend l&#39;<em>exemplum</em>, connu depuis l&#39;Antiquit&eacute;, de la diff&eacute;rence entre rire et pleur, si importante dans l&#39;essence du sentiment, mais si mince dans sa repr&eacute;sentation. Il en faut de peu que le corps ne devienne ambigu, et perde les traits si caract&eacute;ristiques qui le singularisent. Aussi, en prenant plus de pr&eacute;cautions pour que cela n&#39;arrive pas, Alberti se focalise sur plusieurs points essentiels du visage, qu&#39;il &eacute;num&egrave;re pour nous: &laquo;<em>la bocca, il mento, gli occhi, le guance, il fronte, i cigli..</em>.&raquo;.<br /> &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Si nous comparons ces affirmations d&#39;Alberti avec des oeuvres de Piero della Francesca (1412 c.a-1492), nous pouvons saisir dans quelle mesure certaines personnalit&eacute;s de l&#39;&eacute;poque ont connu et adapt&eacute; les th&eacute;ories de l&#39;humaniste<sup>10</sup>. Nous avons ici une s&eacute;rie de profils de personnages ex&eacute;cut&eacute;s par le peintre dans le cycle d&#39;Arezzo (fig. 1). On dirait qu&#39;ils se ressemblent tous mais si on observe les d&eacute;tails, on constatera qu&#39;il n&#39;y en a pas deux semblables. Que ce soit la forme du nez, celle des sourcils ou encore la texture des cheveux et de la barbe, nous pouvons voir que Piero s&#39;est servi de quelques traits caract&eacute;ristiques du visage, identiques &agrave; ceux propos&eacute;s par Alberti, pour diff&eacute;rencier des personnages qui regardent dans la m&ecirc;me direction et qui nous sont pr&eacute;sent&eacute;s sous le m&ecirc;me profil. Si nous observons un autre d&eacute;tail d&#39;une fresque de Piero (fig. 2), on verra que c&#39;est l&#39;attitude, la posture qui cette fois distingue les personnages entre eux. Chacun se tient d&#39;une fa&ccedil;on tr&egrave;s personnelle dans l&#39;espace du tableau, gr&acirc;ce &agrave; la position des bras et des jambes.</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm"><img src="https://www.numerev.com/img/ck_393_13_image-20200203104420-1.jpeg" style="width: 400px; height: 261px; float: left;" /></p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p><br /> <br /> <small><span class="Standard" style="text-align:justify;text-indent:1cm;">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Fig. 1: Piero della Francesca (v.1412/20-1492), L&#39;Exaltation de la Croix, v. 1452-66. Arezzo, &eacute;glise de San Francesco, </span><span class="Textbody" style="margin-bottom:8px;text-align:justify;"><span style="font-size:12pt;"><span new="" roman="" times=""><span georgia="">chapelle</span></span></span></span><span class="Standard" style="text-align:justify;text-indent:1cm;"> du choeur, d&eacute;tail.</span></small></p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p><img src="https://www.numerev.com/img/ck_393_13_image-20200203104657-2.jpeg" style="width: 385px; height: 344px; float: left;" /></p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm"><br /> <small>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </small></p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm"><br /> &nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm"><br /> <br /> <br /> <small>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Fig. 2: Piero della Francesca, La Mort d&#39;Adam, 1452-66, Arezzo, &eacute;glise de San Francesco, chapelle du choeur, d&eacute;tail.</small></p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">Pour L&eacute;onard de Vinci le corps humain est singulier, particulier d&egrave;s qu&#39;il s&#39;agit de l&#39;&eacute;tudier. En effet, pour l&#39;artiste toscan, la peinture ne peut s&#39;effectuer sans une pr&eacute;paration minutieuse du mod&egrave;le que l&#39;on souhaite reproduire. Chaque partie, chaque membre du corps doit &ecirc;tre identifi&eacute; et reconnu individuellement; L&eacute;onard appelle cette partie &laquo;&nbsp;th&eacute;orique&nbsp;&raquo; la &laquo;<em>cognizione delle membra</em>&raquo;<sup>11</sup>, et elle est fondamentale dans son art car elle permet une parfaite connaissance de l&#39;objet que l&#39;on souhaite repr&eacute;senter. Une fois acquise cette connaissance, le peintre saura comment repr&eacute;senter l&#39;homme dans toute sa diversit&eacute;.</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <blockquote> <p class="Textbody" style="text-align:justify; margin-bottom:8px"><span style="color:#000000;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span georgia="">Quel pittore che avr&agrave; cognizione della natura de&#39; nervi, muscoli e lacerti, sapr&agrave; bene, nel muovere un membro, quanti e quali nervi ne siano cagione, e qual muscolo, sgonfiando, sia cagione di raccortare esso nervo, e quali corde convertite in sottilissme cartilagini circondino e ravvolgano detto muscolo, e cos&igrave; sar&agrave; diverso ed universale dimostratore di var&icirc; muscoli, mediante i var&icirc; effetti delle figure [&hellip;] <sup>12</sup>.</span></span></span></span></span></p> </blockquote> <p class="Textbody" style="text-align:justify; margin-bottom:8px">&nbsp;</p> <p>Nous avons &agrave; peine vu chez Alberti l&#39;importance que rev&ecirc;tait l&#39;&eacute;tude de la nature dans l&#39;activit&eacute; picturale; le fait que L&eacute;onard la reprenne et l&#39;amplifie montre qu&#39;&agrave; cette &eacute;poque on op&egrave;re une s&eacute;lection dans l&#39;oeuvre de la nature: on observe et on choisit ce qui sera ensuite repr&eacute;sent&eacute; sur la <em>pala</em> ou la fresque. &Eacute;tudier les nerfs et les muscles permet au peintre de remonter aux causes directes d&#39;un mouvement pr&eacute;cis qu&#39;il souhaite repr&eacute;senter. Le mouvement est extr&ecirc;mement important dans la conception artistique de L&eacute;onard, il est ce qui fonde tout l&#39;int&eacute;r&ecirc;t et la qualit&eacute; de la peinture:</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <blockquote> <p class="Textbody" style="text-align:justify; margin-bottom:8px"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span lang="IT" style="font-size:10.0pt"><span georgia="" style="font-family:">S<span style="color:#000000;">e le figure non fanno atti pronti i quali colle membra esprimano il concetto della mente loro, esse figure sono due volte morte, perch&eacute; morte sono principalmente in s&eacute; che la pittura in s&eacute; non &egrave; viva, ma esprimitrice di cose vive senza vita, e se non le si aggiunge la vivacit&agrave; dell&#39;atto, essa rimane morta la seconda volta<sup>13</sup>.</span></span></span></span></span></p> </blockquote> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Le peintre reprend Alberti sur la th&eacute;orie des &laquo;<em>moti</em>&raquo; : il faut que chaque mouvement physique corresponde &agrave; un mouvement de l&#39;affect. Mais outre le sentiment, l&#39;action du corps chez L&eacute;onard doit &eacute;galement respecter la position sociale. On appelle ce concept le &laquo;<em>decoro</em>&raquo;:</p> <p class="Textbody" style="text-indent:1cm; margin-bottom:8px">&nbsp;</p> <blockquote> <p class="Textbody" style="text-align:justify; margin-bottom:8px"><span style="color:#000000;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" times=""><span lang="IT" style="font-size:10.0pt"><span georgia="">Osservate il decoro, e considerate che non si conviene n&eacute; per sito n&eacute; per atto operare il signore come il servo, n&eacute; l&#39;infante come l&#39;adolescente, ma eguale al vecchio che poco si sostiene. </span></span><span style="font-size:10.0pt"><span georgia="">Non fate al villano l&#39;atto che si deve ad un nobile ed accostumato, n&eacute; il forte come il debole, n&eacute; gli atti delle meretrici come quelli delle oneste donne, n&eacute; de&#39; maschi come delle femmine<sup>14</sup>.</span></span></span></span></span></p> </blockquote> <p class="Standard" style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p>Jusqu&#39;ici le corps &eacute;tait diff&eacute;rent des autres par son attitude, sa posture, en un mot par son physique. Mais L&eacute;onard, avec son concept de &laquo;<em>decoro</em>&raquo;, introduit aussi une s&eacute;paration dans l&#39;essence de l&#39;individu: en effet, un noble et un vilain, m&ecirc;me s&#39;ils sont pris par le m&ecirc;me sentiment, ne r&eacute;agiront pas de la m&ecirc;me mani&egrave;re. Et il faut que leur corps soit capable d&#39;individualiser l&#39;<em>affect</em> qui les anime et, tout &agrave; la fois, le <em>rang</em> qu&#39;ils occupent au sein de la soci&eacute;t&eacute;.<br /> &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Un dessin tr&egrave;s fameux illustre ces affirmations de l&#39;artiste (fig. 3): il s&#39;agit d&#39;un double portrait de profil d&#39;un vieil homme et d&#39;un jeune adolescent. Les deux personnages se font face, sans vraiment se remarquer, dirait-on. L&#39;artiste a mis tout son art &agrave; les distinguer, en soulignant les attributs de leur &acirc;ge respectif: le vieillard est petit, chauve, le cou et les yeux rid&eacute;s, les l&egrave;vres pliss&eacute;es et le menton en avant. Le jeune homme se tient droit, il a les cheveux abondants et &eacute;pais. On n&#39;aurait su davantage mettre en valeur la distinction entre deux types d&#39;individus.<br /> &nbsp;&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;&nbsp;<img height="325" src="https://www.numerev.com/img/ck_393_13_image-20200203103247-1.jpeg" style="float: left;" width="457" />&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p><br /> <br /> <br /> <small>&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; Fig. 3: Leonardo da Vinci (1452-1519) Deux t&ecirc;tes, v. 1500-05, Florence, Galleria degli Uffizi, Gabinetto dei Disegni e delle Stampe.</small></p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>Mais l&agrave; o&ugrave; L&eacute;onard pointe la caract&eacute;ristique fondamentale du corps, c&#39;est lorsqu&#39;il parle des &laquo;accidenti&raquo;. En effet, l&#39;artiste note dans ses &eacute;crits que l&#39;homme agit avec d&#39;autant plus de sinc&eacute;rit&eacute; qu&#39;il ne se sait pas observ&eacute;:</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <blockquote> <p class="Textbody" style="text-align:justify; margin-bottom:8px"><span style="color:#000000;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span georgia="">I movimenti dell&#39;uomo, vogliono essere imparati dopo la cognizione delle membra e del tutto in tutti i moti delle membra e giunture, e poi con breve notazione di pochi segni vedere gli atti degli uomini ne&#39; loro accidenti, senza ch&#39;essi si avvegano che tu li consideri, perch&eacute;, se s&#39;avvedrano di tal considerazione, avranno la mente occupata a te, la quale avr&agrave; abbandonato la ferocit&agrave; del loro atto(...)<sup>15</sup>.</span></span></span></span></span></p> </blockquote> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p>Il est curieux de constater &agrave; quel point cette remarque est en contradiction avec l&#39;id&eacute;e de &laquo;<em>decoro</em>&raquo;, o&ugrave; les corps sont distingu&eacute;s les uns des autres par le sexe, l&#39;&acirc;ge et les conventions sociales. Ici au contraire le peintre cherche &agrave; capter la spontan&eacute;it&eacute; du mouvement, une spontan&eacute;it&eacute; qui se r&eacute;alise loin de tout jugement ext&eacute;rieur et de toute retenue sociale. Ce qui caract&eacute;rise donc le corps pour L&eacute;onard n&#39;est peut-&ecirc;tre pas tant la posture assum&eacute;e que la force puissante qui le fait mouvoir. Le corps n&#39;est vraiment lui-m&ecirc;me que lorsqu&#39;il agit sous le coup d&#39;une &eacute;motion presque impulsive; nous en avons un exemple dans un autre dessin tr&egrave;s c&eacute;l&egrave;bre (fig.4). Il s&#39;agit d&#39;un portrait inachev&eacute;, repr&eacute;sentant un homme de dos qui ne se distingue particuli&egrave;rement ni par sa posture (on ne voit que son visage), ni par son nez, ses yeux, son menton, mais par le cri qu&#39;il pousse - et il est particuli&egrave;rement int&eacute;ressant de noter qu&#39;il est dos au spectateur, et donc inconscient d&#39;&ecirc;tre observ&eacute;. Le personnage ne nous voit pas et c&#39;est pour cela qu&#39;il est si sinc&egrave;re dans la manifestation de son sentiment &ndash; avec lequel il ne fait plus qu&#39;un.</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm"><img height="352" src="https://www.numerev.com/img/ck_393_13_image-20200203103658-2.jpeg" style="float: left;" width="383" /></p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm"><br /> <br /> <br /> <small>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Fig. 4. Leonardo da Vinci, T&ecirc;te de soldat, v. 1505-04, Budapest, Sz&eacute;pm&uuml;v&eacute;szeti M&ugrave;zeum.</small></p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">Nous avons laiss&eacute; Alberti alors qu&#39;il parlait de la physiognomonie, qui est l&#39;un des traits caract&eacute;ristiques du corps humain dans la repr&eacute;sentation artistique. Mais l&#39;&eacute;tude du peintre doit s&#39;appliquer &eacute;galement &agrave; l&#39;observation de la posture et du mouvement corporel:</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <blockquote> <p class="Textbody" style="text-align:justify; margin-bottom:8px"><span style="color:#000000;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" times=""><span lang="IT" style="font-size:10.0pt"><span georgia="">Porr&agrave; mente il grembo a chi siede; porr&agrave; mente quanto dolce le gambe a chi segga sieno pendenti; noter&agrave; di chi stia dritto tutto il corpo, n&eacute; sar&agrave; ivi parte alcuna della quale non sappi suo officio e misura<sup>16</sup>.</span></span></span></span></span></p> </blockquote> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p>En parlant des divers membres du corps, l&#39;humaniste dit: &laquo; <em>n&eacute; sar&agrave; ivi parte alcuna della quale non sappi suo officio e misura</em> &raquo;: nous nous trouvons face au concept de &laquo; <em>convenienza</em> &raquo;, que L&eacute;onard reprendra pour sa th&eacute;orie du &laquo; <em>decoro</em> &raquo;. Chez Alberti, il ne suffit pas qu&#39;un membre soit bien repr&eacute;sent&eacute; ou qu&#39;il corresponde au mod&egrave;le qu&#39;en donne la nature. Il faut encore qu&#39;il s&#39;accorde harmonieusement avec toutes les autres parties du corps, dans un sens &agrave; la fois esth&eacute;tique et moral<sup>17</sup>, car il doit r&eacute;pondre aux crit&egrave;res commun&eacute;ment admis du &laquo; bon comportement &raquo;. Alberti applique la &laquo;<em> convenienza</em> &raquo; non seulement au corps humain, mais &agrave; toutes les autres composantes du tableau. Et de l&agrave; d&eacute;coule la fameuse th&eacute;orie de &laquo; l<em>e parti col tutto </em>&raquo;, c&#39;est-&agrave;-dire de la composition harmonieuse qui ressort de l&#39;agencement des diff&eacute;rentes parties de la sc&egrave;ne:</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <blockquote> <p class="Textbody" style="text-align:justify; margin-bottom:8px"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:#000000;"><span lang="IT" style="font-size:10.0pt"><span georgia="">Composizione &egrave; quella ragione di dipignere con la quale le parti delle cose vedute si pongono insieme in pittura. </span></span></span><span style="font-size:10.0pt"><span georgia="" style="font-family:"><span style="color:#000000;">Grandissima opera del pittore non uno collosso, ma istoria. Maggiore loda d&#39;ingegno rende l&#39;istoria che qual sia collosso. Parte della storia sono i corpi, parte de&#39; corpi i membri, parte de&#39; membri la superficie<sup>18</sup></span>.</span></span></span></span></p> </blockquote> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p>Nous constatons que chez l&#39;humaniste, le corps humain est une partie du tableau qu&#39;il convient de mettre en valeur avec les autres composantes de la repr&eacute;sentation. Le v&eacute;ritable but de la peinture n&#39;est pas la beaut&eacute; et l&#39;ordonnance des corps; c&#39;est ce que ces corps sont capables de dire &agrave; qui les contemple : en un mot, c&#39;est l&#39;histoire qu&#39;ils racontent. Tous les pr&eacute;ceptes qu&#39;Alberti a &eacute;num&eacute;r&eacute;s pour rendre caract&eacute;ristique et identifiable le corps humain ne servent que dans l&#39;optique plus g&eacute;n&eacute;rale de la compr&eacute;hension du r&eacute;cit<sup>19</sup>. Et le r&eacute;cit s&#39;adresse toujours au spectateur, &agrave; l&#39;autre qui regarde et interroge le tableau. La repr&eacute;sentation du corps est destin&eacute;e, depuis sa conception, &agrave; interagir avec les hommes:</p> <p class="Standard" style="text-align:justify">&nbsp;</p> <blockquote> <p class="Textbody" style="text-align:justify; margin-bottom:8px"><span style="color:#000000;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" times=""><span lang="IT" style="font-size:10.0pt"><span georgia="">Parmi in prima tutti e&#39; corpi a quello si debbano muovere che sia ordinata la storia. E piacemi sia nella storia chi ammonisca e insegni a noi quello che ivi si facci, (...) o te inviti a piagnere con loro insieme o a ridere. E cos&igrave; qualcunque cosa fra loro o teco facciano i dipinti, tutto appartenga a ornare o a insegnarti la storia<sup>20</sup>.</span></span></span></span></span></p> </blockquote> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p>Le corps humain est universel car il est capable, &agrave; travers la fiction de la repr&eacute;sentation, de parler aux &ecirc;tres vivants. Dans l&#39;extrait que nous venons &agrave; peine de citer l&#39;humaniste parle d&#39;un type pr&eacute;cis de personnage qui effectue cette action de communication dans le tableau (&laquo;...<em>chi ammonisca e insegni a noi quello che ivi si facci... o te inviti a piagnere con loro insieme o a ridere</em>&raquo;). Ce personnage, qui s&#39;adresse directement au spectateur, s&#39;appelle le &laquo;<em>festaiuolo</em>&raquo; et est repris des &laquo;sacre rappresentazioni&raquo; qui avaient lieu dans toute l&#39;Italie durant les f&ecirc;tes religieuses<sup>21</sup>. Le &laquo;<em>festaiuolo</em>&raquo; &eacute;tait celui qui, sur sc&egrave;ne, expliquait et commentait au spectateur l&#39;action qui &eacute;tait en train d&#39;&ecirc;tre jou&eacute;e devant lui. Alberti n&#39;a fait que reprendre cette figure populaire de son temps dans la composition picturale, et avec lui de nombreux autres peintres.<br /> &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Chez Piero della Francesca, par exemple (fig. 5 et 6), nous avons plusieurs d&eacute;tails de personnages tourn&eacute;s vers le spectateur, comme absents mentalement de l&#39;action repr&eacute;sent&eacute;e, et qui invitent au questionnement et &agrave; la r&eacute;flexion<sup>22</sup>. Chez Luca Signorelli (1450-1524) nous sommes en pr&eacute;sence, dans la chapelle San Brizio &agrave; Orvieto, de figures qui se d&eacute;tachent de la composition picturale, par leur volont&eacute; d&#39;invasion de l&#39;espace architectural r&eacute;el (fig. 7 et 8). Dans tous les cas c&#39;est une reprise du &laquo;<em>festaiuolo</em> &raquo;, qui a la charge de repr&eacute;senter l&#39;universalit&eacute; du corps humain, en communiquant &agrave; travers la barri&egrave;re de la fiction et de la dualit&eacute; cr&eacute;ateur-cr&eacute;ation inh&eacute;rente &agrave; l&#39;oeuvre d&#39;art. Il est capable non seulement d&#39;expliquer l&#39;histoire repr&eacute;sent&eacute;e au spectateur, mais encore de la lui faire vivre intens&eacute;ment comme s&#39;il faisait lui-m&ecirc;me partie du tableau<sup>23</sup>.<br /> &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; C&#39;est l&#39;id&eacute;e-ma&icirc;tresse qu&#39;il faut retenir chez Alberti: la communication humaine d&eacute;passe et transcende les fronti&egrave;res d&#39;espace, de temps, et de genre; mieux, elle fait de ces diff&eacute;rences un moyen d&#39;expression, elles les utilise pour trouver d&#39;autres formules et r&eacute;inventer sans cesse le discours sur l&#39;homme.</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p><img src="https://www.numerev.com/img/ck_393_13_image-20200203105259-3.jpeg" style="width: 370px; height: 486px; float: left;" /></p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm"><br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <small>Fig. 5: Piero della Francesca, Bapt&ecirc;me du Christ, v. 1452-66, Arezzo, &eacute;glise de San Francesco, chapelle du choeur, d&eacute;tail.</small></p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm"><img src="https://www.numerev.com/img/ck_393_13_image-20200203105427-4.jpeg" style="width: 370px; height: 518px; float: left;" /></p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm"><br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <small>Fig. 6: Piero della Francesca Rencontre avec la reine de Saba v. 1452-66, Arezzo, &eacute;glise de San Francesco, chapelle du choeur, d&eacute;tail.</small></p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm"><img src="https://www.numerev.com/img/ck_393_13_image-20200203105530-5.jpeg" style="width: 370px; height: 488px; float: left;" /></p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm"><br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <small>Fig. 7: Luca Signorelli (v. 1450/52-1524) Apocalypse, v. 1499-1502, Orvieto, cath&eacute;drale, chapelle de San Brizio, d&eacute;tail.</small></p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm"><img src="https://www.numerev.com/img/ck_393_13_image-20200203105628-6.jpeg" style="width: 370px; height: 545px; float: left;" /></p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm"><br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <small>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Fig. 8: Luca Signorelli, Emp&eacute;docle, v. 1499-1502, Orvieto, cath&eacute;drale, chapelle de San Brizio</small></p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p>L&eacute;onard, nous l&#39;avons vu, rend le corps humain unique par le sentiment qui l&#39;anime, un sentiment qui doit &ecirc;tre fort et inconscient. En allant jusqu&#39;au bout de cette id&eacute;e on obtient finalement la disparition des traits caract&eacute;ristiques d&#39;une figure, pour en faire ressortir sa pulsion motrice. Poursuivons la lecture de la description que fait L&eacute;onard des deux personnages qui se disputent ensemble:</p> <p class="Standard" style="text-align:justify">&nbsp;</p> <blockquote> <p class="Textbody" style="text-align:justify; margin-bottom:8px"><span style="color:#000000;"><span style="font-size:12pt;"><span new="" roman="" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span georgia="">[&hellip;] &nbsp;</span></span><span class="Textbody" style="margin-bottom:8px;text-align:justify;"><span georgia="">come quando due irati contendono insieme, e che a ciascuno pare aver ragione, i quali con gran ferocit&agrave; muovono le ciglia e le braccia e gli altri membri, con atti appropriati alla loro intenzione e alle parole, il che far non potresti, se tu gli volessi far fingere tal ira, o altro accidente,</span></span><span style="font-size:10.0pt"><span georgia=""> come riso, pianto, dolore, ammirazione, paura e simili [&hellip;] <sup>24</sup>.</span></span></span></span></span></p> </blockquote> <p class="Standard" style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p>Nous relevons dans cet extrait une grande occurrence de sentiments vifs, passionnels ou tourment&eacute;s : &laquo;<em>la ferocit&agrave;, l&#39;ira, il pianto, il dolore, la paura...</em>&raquo;. Ce sont l&agrave; des &eacute;motions primaires, basiques, presque des instincts et des pulsions universels qui, au lieu de diff&eacute;rencier les hommes entre eux, en constituent le fond psycho-affectif commun. L&#39;homme se d&eacute;finit en tant que tel parce que son action, son mouvement refl&egrave;te sa pens&eacute;e ou son sentiment. Mais chez L&eacute;onard le vrai sentiment est pulsion ou &laquo;<em>accidente</em>&raquo;, c&#39;est-&agrave;-dire des sentiments qui naissent presque tous d&#39;une confrontation violente<sup>25</sup>. La &laquo;<em>ferocit&agrave;</em>&raquo; (et donc, la sinc&eacute;rit&eacute; du corps), est garantie seulement s&#39;il y a une vive interaction, voire une opposition avec un autre mouvement/sentiment:</p> <p class="Standard" style="text-align:justify">&nbsp;</p> <blockquote> <p class="Textbody" style="text-align:justify; margin-bottom:8px"><span style="color:#000000;"><span style="font-size:12pt;"><span new="" roman="" times=""><span class="Textbody" style="margin-bottom:8px;text-align:justify;"><span lang="IT"><span georgia="">Farai prima il fumo dell&#39;artiglieria mischiato infra l&#39;aria insieme con la polvere mossa dal movimento de&#39; cavalli de&#39; combattitori [&hellip;] . I combattitori, quanto pi&ugrave; saranno infra detta turbolenza, tanto meno si vedranno, e meno differenza sar&agrave; da&#39; loro lumi alle loro ombre. [&hellip;] &nbsp;Potrebbesi vedere alcuno, disarmato ed abbattuto dal nemico, volgersi a detto nemico e con morsi e graffi far crudele ed aspra vendetta [&hellip;] . Ed alcun fiume, dentrovi cavalli correnti, riempiendo la circostante acqua di turbolenza d&#39;onde, di schiuma e d&#39;acqua confusa saltante inverso l&#39;aria, e tra le gambe e i corpi de&#39; cavalli</span></span></span><span style="font-size:10.0pt"><span georgia=""><sup>26</sup>.</span></span></span></span></span></p> </blockquote> <p class="Standard" style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p>Cette fameuse description de bataille refl&egrave;te bien la fa&ccedil;on dont L&eacute;onard concevait son art, et par cons&eacute;quent la fa&ccedil;on dont les corps devaient &ecirc;tre repr&eacute;sent&eacute;s. Le sujet du tableau est bien s&ucirc;r la lutte, l&#39;opposition, mais surtout la violence et la force, toujours cette f&eacute;rocit&eacute; qui envahit chaque figure pr&eacute;sente et fait para&icirc;tre les traits des hommes comme ceux d&#39;animaux aux abois (&laquo;<em>e con morsi e graffi far crudele ed aspra vendetta</em>&raquo;). Ce qui frappe dans certains dessins de L&eacute;onard, comme dans cette description, c&#39;est la comparaison voire l&#39;analogie qui s&#39;effectue entre homme et cheval (fig. 8 et 9), o&ugrave; tous deux assument la m&ecirc;me posture, les m&ecirc;mes torsions et participent, en fait, &agrave; la m&ecirc;me &eacute;nergie vitale. Ainsi le vrai int&eacute;r&ecirc;t de L&eacute;onard, bien au-del&agrave; du corps physique, se situe au niveau de <em>la force invisible qui le fait mouvoir</em>.</p> <p>&nbsp;</p> <p><img src="https://www.numerev.com/img/ck_393_13_image-20200203105948-7.jpeg" style="width: 370px; height: 435px; float: left;" /></p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm"><br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <small>Fig. 9: Leonardo da Vinci Cavalier sur cheval cabr&eacute;, 1482, Cambridge, The Fitzwilliam Museum.</small></p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p>Nous avons d&#39;autres preuves de cela dans les &eacute;l&eacute;ments immat&eacute;riels qui jalonnent l&#39;extrait et qui englobent toutes les composantes de la repr&eacute;sentation dans une unique &laquo;<em>turbolenza</em>&raquo;. Il s&#39;agit de &laquo;<em>l&#39;aria</em>&raquo;, du &laquo;<em>fumo</em>&raquo;, auquel vient s&#39;ajouter &laquo;<em>l&#39;acqua</em>&raquo; comme &eacute;l&eacute;ment interm&eacute;diaire qui relie ensemble l&#39;air et les pattes des chevaux. Tout est donn&eacute; dans une unique impression visible qui se veut &eacute;galement globale et exhaustive<sup>2</sup><sup>7</sup>. Le corps humain peut &ecirc;tre dit chez L&eacute;onard universel car il participe en fait de tous les aspects de la nature, en exprimant peut-&ecirc;tre m&ecirc;me mieux qu&#39;un autre le grand mouvement ininterrompu de la vie.</p> <p>&nbsp;</p> <p><img src="https://www.numerev.com/img/ck_393_13_image-20200203110220-8.jpeg" style="width: 370px; height: 578px; float: left;" /></p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm"><br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <small>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Fig. 10: Leonardo da Vinci &Eacute;tude d&#39;un cheval et d&#39;un cavalier v. 1481, collection priv&eacute;e.</small></p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <p>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; En conclusion, nous pouvons dire qu&#39;&agrave; travers la repr&eacute;sentation du corps, la r&eacute;flexion des artistes-philosophes veut d&eacute;couvrir la source cach&eacute;e, le moteur impalpable du mouvement. L&#39;action est ce qui d&eacute;finit en priorit&eacute; le corps humain au <em>Quattrocento</em>: bien loin de se limiter &agrave; des prescriptions &laquo;m&eacute;canistes&raquo;, le mouvement assume un sens primordial dans la repr&eacute;sentation artistique. Il est capable, &agrave; travers l&#39;action physique, de red&eacute;finir et changer l&#39;&ecirc;tre int&eacute;rieur, agissant au sein du tableau comme un vrai miroir r&eacute;v&eacute;lateur. En fait, la vision du corps, et donc de l&#39;homme, est devenue probl&eacute;matique: s&#39;il veut proposer une synth&egrave;se universelle, le corps peint ne cesse d&#39;accentuer toutefois la diff&eacute;rence et le primat de l&#39;abstrait sur le visible, de l&#39;esprit sur le physique, de l&#39;id&eacute;e et de son application. En recourant &agrave; la fois &agrave; chaque aspect du monde et &agrave; sa totalit&eacute;, le corps au <em>Quattrocento</em> est dans une dialectique constante, une tension perp&eacute;tuelle entre lui et un univers dont il fait pourtant partie. De l&agrave;, sans doute, une certaine ind&eacute;cision, voire une certaine inqui&eacute;tude sur la vraie nature de l&rsquo;&ecirc;tre humain, qu&#39;il convient de bien observer d&#39;abord, pour pouvoir traduire, dans la repr&eacute;sentation picturale, son comportement si loin d&#39;&ecirc;tre, dans la vie r&eacute;elle, domin&eacute; par la raison.</p> <p class="Standard" style="text-align:justify; text-indent:1cm">&nbsp;</p> <div>&nbsp; <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="edn1"> <p class="Endnote" style="text-align:justify; text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt">1. Andr&eacute; CHASTEL, &laquo;&nbsp;Renaissance m&eacute;ridionale&nbsp;&raquo; in <i>Renaissance italienne 1460-1500, </i>[1965], Paris, Gallimard, 1989.</span></span></span></p> </div> <div id="edn2"> <p class="Endnote" style="text-align:justify; text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt">2. Nadeije LANEYRIE-DAGEN, <i>L&#39;invention du corps. La repr&eacute;sentation de l&#39;homme au Moyen-&Acirc;ge &agrave; la fin du XIX&egrave;me si&egrave;cle, </i>Paris, Flammarion, 2006.</span></span></span></p> </div> <div id="edn3"> <p class="Endnote" style="text-align:justify; text-indent:-14.15pt; margin-left:19px">3<span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">. <span style="font-size:12.0pt">Sur toutes les implications du mot &laquo;&nbsp;philosophe&nbsp;&raquo;, nous renvoyons &agrave; Eugenio GARIN, &laquo;&nbsp;Il filosofo e il mago&nbsp;&raquo;, in Eugenio GARIN, <i>L&#39;uomo del Rinascimento, </i>[1988], Bari, Laterza, 1991.</span></span></span></p> </div> <div id="edn4"> <p class="Endnote" style="text-align:justify; text-indent:-14.15pt; margin-left:19px">4<span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">. <span style="font-size:12.0pt">Roberto NEPOTI, <i>L&#39;illusione filmica. Manuale di filmologia, </i>Novara, UTET Libreria, 2011.</span></span></span></p> </div> <div id="edn5"> <p class="Endnote" style="text-align:justify; text-indent:-14.15pt; margin-left:19px">5.<span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> <span style="font-size:12.0pt">Leon Battista ALBERTI, &laquo;&nbsp;Della Pittura&nbsp;&raquo;, textes &eacute;tablis et annot&eacute;s par Thomas Golsenne et Bertrand Pr&eacute;vost, <i>La Peinture. Texte latin, traduction fran&ccedil;aise, version italienne, </i>Paris, Seuil, 2004, p. 249.</span></span></span></p> </div> <div id="edn6"> <p class="Endnote" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px">6<span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">. <i><span style="font-size:12.0pt">Ibid.</span></i></span></span></p> </div> <div id="edn7"> <p class="Endnote" style="text-align:justify; text-indent:-14.15pt; margin-left:19px">7.<span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> <span style="font-size:12.0pt">Nous n&#39;en parlons pas ici, mais cette th&eacute;orie exprime les id&eacute;aux de la vie en soci&eacute;t&eacute; de l&#39;humaniste, o&ugrave; la communaut&eacute; des hommes est transparente &agrave; elle-m&ecirc;me et ne recherche que le bien du plus grand nombre.</span></span></span></p> </div> <div id="edn8"> <p class="Endnote" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span lang="IT" style="font-size:12.0pt">8. Leon Battista ALBERTI, <i>op. cit., </i>p. 249-250.</span></span></span></p> </div> <div id="edn9"> <p class="Endnote" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px">9<span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">. <i><span style="font-size:12.0pt">Ibid.</span></i></span></span></p> </div> <div id="edn10"> <p class="Endnote" style="text-align:justify; text-indent:-14.15pt; margin-left:19px">10<span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">. <span style="font-size:12.0pt">Piero est l&#39;exception qui confirme la r&egrave;gle, car le trait&eacute; d&#39;Alberti est rest&eacute; assez m&eacute;connu des peintres de l&#39;&eacute;poque. Par ailleurs les exp&eacute;riences artistiques, notamment sur le jeu des regards, ont devanc&eacute; les &laquo;&nbsp;th&eacute;ories&nbsp;&raquo; fournies ensuite par les intellectuels. Cf. Andr&eacute; CHASTEL, &laquo;&nbsp;Mythe de la Renaissance&nbsp;&raquo; in <i>Mythe et crise de la Renaissance, </i>[1968], Gen&egrave;ve, Skira, 1989.</span></span></span></p> </div> <div id="edn11"> <p class="Endnote" style="text-align:justify; text-indent:-14.15pt; margin-left:19px">11.<span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> <span style="font-size:12.0pt">Leonardo DA VINCI, &laquo;&nbsp;Il Trattato della Pittura&nbsp;&raquo;, textes &eacute;tablis et annot&eacute;s par Jacopo Recupero, <i>Tutti gli scritti, </i>Roma, Rusconi, 2002, p. 98-99.</span></span></span></p> </div> <div id="edn12"> <p class="Endnote" style="text-align:justify; text-indent:-14.15pt; margin-left:19px">12<span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i><span style="font-size:12.0pt">. Ibid. </span></i><span style="font-size:12.0pt">Rappelons que chez L&eacute;onard l&#39;activit&eacute; de dissection fait partie int&eacute;grante du processus artistique.</span></span></span></p> </div> <div id="edn13"> <p class="Endnote" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px">13<span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i><span style="font-size:12.0pt">. Ibid., </span></i><span style="font-size:12.0pt">p. 156.</span></span></span></p> </div> <div id="edn14"> <p class="Endnote" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px">14<span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">. <i><span style="font-size:12.0pt">Ibid.</span></i></span></span></p> </div> <div id="edn15"> <p class="Endnote" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px">15.<span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i><span style="font-size:12.0pt"> Ibid., </span></i><span style="font-size:12.0pt">p. 98-99.</span></span></span></p> </div> <div id="edn16"> <p class="Endnote" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px">16. <span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i><span style="font-size:12.0pt">Ibid., </span></i><span style="font-size:12.0pt">p. 242-243.</span></span></span></p> </div> <div id="edn17"> <p class="Endnote" style="text-align:justify; text-indent:-14.15pt; margin-left:19px">17.<span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> <span style="font-size:12.0pt">Faisant partie de la premi&egrave;re g&eacute;n&eacute;ration des humanistes, Alberti est tout entier tourn&eacute; vers le bien commun est le <i>&laquo;&nbsp;conversar civile&nbsp;&raquo;. </i>L&#39;interaction entre les hommes, qui ne peut &ecirc;tre vue que sous l&#39;aspect de l&#39;honn&ecirc;tet&eacute; et de la vertu, se manifeste dans la peinture par la gr&acirc;ce et l&#39;harmonie des formes. N&#39;oublions pas que la Renaissance est l&#39;&eacute;poque o&ugrave; Beau et Bien ont atteint la m&ecirc;me signification.</span></span></span></p> </div> <div id="edn18"> <p class="Endnote" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span lang="IT" style="font-size:12.0pt">18. Leon Battista ALBERTI, <i>op. cit., </i>p. 242-243.</span></span></span></p> </div> <div id="edn19"> <p class="Endnote" style="text-align:justify; text-indent:-14.15pt; margin-left:19px">19.<span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> <span style="font-size:12.0pt">Faire de la peinture un art narratif permettait &agrave; Alberti d&#39;&eacute;lever celle-ci au m&ecirc;me rang que les &laquo;&nbsp;arts lib&eacute;raux&nbsp;&raquo;, jusqu&#39;alors uniquement linguistiques, des humanistes.</span></span></span></p> </div> <div id="edn20"> <p class="Endnote" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px">20.<span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> <span lang="IT" style="font-size:12.0pt">Leon Battista ALBERTI, <i>op. cit., </i>p. 249-250.</span></span></span></p> </div> <div id="edn21"> <p class="Endnote" style="text-align:justify; text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt">21. Michael BAXANDALL, <i>L&rsquo;&oelig;il du Quattrocento, </i>[1972], trad. fr. de Yvette Delsaut, Paris, Gallimard, 1985, p. 114-115. &Agrave; noter que tr&egrave;s souvent, cette figure a les traits m&ecirc;mes du peintre.</span></span></span></p> </div> <div id="edn22"> <p class="Endnote" style="text-align:justify; text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt">22. M&ecirc;me s&#39;ils ne peuvent &ecirc;tre confondus avec de v&eacute;ritables <i>&laquo;&nbsp;festaiuoli&nbsp;&raquo;, </i>car leur regard est trop vague et ne peut donc transmettre une r&eacute;elle valeur affective. Cf. Andr&eacute; CHASTEL, <i>Mythe et crise &agrave; la Renaissance, op. cit., </i>p. 135.</span></span></span></p> </div> <div id="edn23"> <p class="Endnote" style="text-align:justify; text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt">23. Notamment par le d&eacute;clenchement d&#39;une &eacute;motion forte&nbsp;: <i>&laquo;&nbsp;(&hellip;) piangiamo con chi piange, e ridiamo con chi ride, e dogliandoci con chi si duole.&nbsp;&raquo;, </i>cf. Leon Battista ALBERTI, <i>op.cit., </i>p. 248. Pour Claude GANDELMAN, il s&#39;agit-l&agrave; de la fonction rh&eacute;torique-emphatique du &laquo;&nbsp;geste du montreur&nbsp;&raquo; qui, avec la fonction rh&eacute;torique-didactique, sert &agrave; faire agir le spectateur, &agrave; le pousser &agrave; l&#39;action. Cf. <i>Le regard dans le texte. Image et &eacute;criture du Quattrocento au XX &egrave;me si&egrave;cle, </i>Paris, Meridiens Klincksick, 1986, p. 36.</span></span></span></p> </div> <div id="edn24"> <p class="Endnote" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px">24.<span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> <span lang="IT" style="font-size:12.0pt">Leonardo DA VINCI, <i>op. cit., </i>p. 98-99.</span></span></span></p> </div> <div id="edn25"> <p class="Endnote" style="text-align:justify; text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt">25. Cette vision inqui&eacute;tante de l&#39;homme s&#39;explique par les troubles et les incertitudes m&eacute;taphysiques que connut en particulier la fin du XV&egrave;me si&egrave;cle.</span></span></span></p> </div> <div id="edn26"> <p class="Endnote" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px">26.<span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> <span lang="IT" style="font-size:12.0pt">Leonardo DA VINCI, <i>op. cit., </i>p. 87-89.</span></span></span></p> </div> <div id="edn27"> <p class="Endnote" style="text-align:justify; text-indent:-14.15pt; margin-left:19px">27.<span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> <i><span style="font-size:12.0pt">&laquo;&nbsp;Les formes en mouvement et le mouvement des formes constituent l&#39;objet privil&eacute;gi&eacute; de son attention, une attention o&ugrave; s&#39;entrecroisent indissociablement approche intellectuelle et intuition po&eacute;tique, science et art&nbsp;&raquo;, </span></i><span style="font-size:12.0pt">Daniel ARASSE, <i>L&eacute;onard de Vinci, le rythme du monde, </i>[1977], Paris, Hazan, 2003, p. 100.</span></span></span></p> <p class="Endnote" style="text-align:justify; text-indent:-14.15pt; margin-left:19px">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><strong><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">ICONOGRAPHIE</span></span></span></strong></p> <p class="Standard" style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Fig. 1:<b><i> </i></b>Piero della Francesca (v. 1412/20-1492), <i>L&#39;Exaltation de la Croix</i>, v. 1452-66, Arezzo, &eacute;glise de San Francesco, chapelle du ch&oelig;ur, d&eacute;tail.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Fig. 2:<b><i> </i></b>Piero della Francesca, <i>La Mort d&#39;Adam</i>, 1452-66, Arezzo, &eacute;glise de San Francesco, chapelle du ch&oelig;ur, d&eacute;tail.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Fig. 3:<b><i> </i></b>Leonardo da Vinci (1452-1519), <i>Deux t&ecirc;tes,</i> v<i>. </i>1500-05, Florence, Galleria degli Uffizi, Gabinetto dei Disegni e delle Stampe.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Fig. 4:<b><i> </i></b>Leonardo da Vinci, <i>T&ecirc;te de soldat</i>, v. 1505-04. Budapest, Sz&eacute;pm&uuml;v&eacute;szeti M&ugrave;zeum.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Fig. 5: Piero della Francesca, <i>Bapt&ecirc;me du Christ</i>, v. 1452-66, Arezzo, &eacute;glise de San Francesco, chapelle du choeur, d&eacute;tail.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Fig. 6: Piero della Francesca, <i>Rencontre avec la reine de Saba</i>, v.1452-66, Arezzo, &eacute;glise de San Francesco, chapelle du ch&oelig;ur, d&eacute;tail.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Fig. 7:<b><i> </i></b>Luca Signorelli (v. 1450/52-1524), <i>Apocalypse</i>, v<i>. </i>1499-1502, Orvieto, cath&eacute;drale, chapelle de San Brizio, d&eacute;tail.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Fig. 8:<b><i> </i></b>Luca Signorelli, <i>Emp&eacute;docle</i>, v. 1499-1502, Orvieto, cath&eacute;drale, chapelle de San Brizio.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Fig. 9:<b><i> </i></b>Leonardo da Vinci, <i>Cavalier sur cheval cabr&eacute;</i>, 1482, Cambridge, The Fitzwilliam Museum.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Fig. 10:<b><i> </i></b>Leonardo da Vinci, <i>&Eacute;tude d&#39;un cheval et d&#39;un cavalier</i>, v. 1481, collection priv&eacute;e.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><strong>Bibliographie</strong>:</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Leon Battista ALBERTI,<i> Della Pittura</i> in <span style="font-family:" timesnewromanpsmt="">Thomas GOLSENNE et Bertrand </span>PR&Eacute;VOST, <i>La Peinture. Texte latin, traduction fran&ccedil;aise, version italienne</i>,&nbsp; Paris, Seuil, 2004;</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Daniel ARASSE, <i>L&eacute;onard de Vinci, le rythme du monde</i>, Paris, Hazan, 2003;</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Michael BAXANDALL, <i>L&rsquo;&oelig;il du Quattrocento, </i>(<i>Painting and Experience in the 15<sup>th</sup> century Italy, </i>1972), Paris, Gallimard, 1985;</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Anthony BLUNT, <i>La th&eacute;orie des arts en Italie (1450-1600), </i>(<i>Artistic Theory in Italy, </i>1940), trad. fr. Jacques Debouzy, Paris, Monfort &eacute;diteur, 1988;</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Andr&eacute; CHASTEL, <i>Art et Humanisme &agrave; Florence au temps de Laurent le Magnifique. &Eacute;tude sur la Renaissance et l&#39;Humanisme platonicien, </i>Paris, P.U.F., 1959;</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&mdash;<i>Leonardo e la cultura</i> in <i>Leonardo da Vinci, studi e ricerche 1952-1990</i>, (<i>L&eacute;onard de Vinci: Trait&eacute; de la peinture</i>, 1987), trad. it. Giancarlo Coccioli, Biblioteca di storia dell&#39;arte, Torino, Einaudi, 1995;</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i>&mdash;</i><i>Mythe et crise de la Renaissance, </i>Gen&egrave;ve, Skira, 1989;</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&mdash;<i>Renaissance italienne 1460-1500, </i>Paris, Gallimard, 1989;</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Carlo COLOMBERO, <i>Uomo e natura nella filosofia del Rinascimento, </i>Torino, Loescher, 1992;</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Leonardo DA VINCI, <i>Il Trattato della Pittura</i> in Jacopo RECUPERO, <i>Scritti, tutte le opere,</i> Roma, Rusconi, 2002;</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Claude GANDELMAN, &laquo;Le geste du &quot;montreur&quot;&raquo; in <i>Le regard dans le texte. Image et &eacute;criture du Quattrocento au XX &egrave;me si&egrave;cle, </i>Paris, Meridiens Klincksick, 1986;</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Eugenio GARIN, <i>Il filosofo e il mago</i> in Eugenio GARIN., <i>L&#39;uomo del Rinascimento, </i>Bari, Laterza, 1991;</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i>&mdash;</i><i>L&#39;umanesimo italiano. Filosofia e vita civile nel Rinascimento, </i>Bari, Laterza, 1994;</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&mdash;<i>La cultura filosofica del Rinascimento italiano, </i>Firenze, Sansoni, 1961;</span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Nadeije LANEYRIE-DAGEN, <i>L&#39;invention du corps. La repr&eacute;sentation de l&#39;homme du Moyen-&Acirc;ge &agrave; la fin du XIX &egrave;me si&egrave;cle, </i>Paris, Flammarion, 2006;</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Roberto NEPOTI, <i>L&#39;illusione filmica. Manuale di filmologia, </i>Novara, UTET Libreria, 2011;</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Michel PAOLI, <i>L&#39;id&eacute;e de nature chez L&eacute;on Battista Alberti (1404-1472), </i>Paris, Honor&eacute; Champion &eacute;diteur, 1999;</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Francesco TATEO, <i>Alberti, Leonardo e la crisi dell&#39;Umanesimo, </i>Bari, Laterza, 1971;</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Aur&eacute;liane VILA-DRULES, <i>La rappresentazione del corpo nella teoria artistica del Quattrocento: Leon Battista Alberti e Leonardo da Vinci, </i>m&eacute;moire de 1&egrave;re ann&eacute;e soutenu en septembre 2013 sous la direction d&#39;Angela Biancofiore, d&eacute;partement d&#39;&Eacute;tudes Italiennes, universit&eacute; Paul-Val&eacute;ry, Montpellier III.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p class="Endnote" style="text-align:justify; text-indent:-14.15pt; margin-left:19px">&nbsp;</p> </div> </div>