<p>R&eacute;sum&eacute; :</p> <p><span style="font-size:24pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="caret-color:#000000"><span style="color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="orphans:auto"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="widows:auto"><span style="word-spacing:0px"><span style="-webkit-text-size-adjust:auto"><span style="text-decoration:none"><span style="font-size:12pt"><span style="color:black"><span style="background-color:white"><span style="font-weight:normal"><span style="background-position:initial initial"><span style="background-repeat:initial initial">L&rsquo;&Eacute;cole anglaise de psychanalyse met l&rsquo;accent sur l&rsquo;empathie &agrave; travers la relation du nourrisson avec sa m&egrave;re et la fa&ccedil;on avec laquelle cette derni&egrave;re l&rsquo;enveloppe &eacute;motionnellement en l&rsquo;introduisant ainsi dans le monde. Donald Winnicott attribue au visage de la m&egrave;re la fonction de miroir : son regard devient le miroir de son b&eacute;b&eacute; qui, en la regardant, se construit psychiquement. De son c&ocirc;t&eacute;, Bion nous explique comment la r&ecirc;verie, soit la capacit&eacute; de la m&egrave;re d&rsquo;acc&eacute;der &agrave; son propre imaginaire, l&rsquo;aide &agrave; se connecter avec celui du nourrisson en cultivant dans son monde int&eacute;rieur un espace de s&eacute;curit&eacute;. Selon ces deux grands psychanalystes, l&rsquo;empathie et l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;imaginaire sont donc deux conditions interd&eacute;pendantes qui prennent en charge la construction de notre noyau psychique. Mais que se passe-t-il quand le reflet du visage maternel, au lieu de nous envelopper avec empathie, nous fait peur&nbsp;? Pour essayer de r&eacute;pondre &agrave; cette question, nous mobilisons l&rsquo;exemple de la repr&eacute;sentation des extraterrestres dans les films r&eacute;cents de science-fiction. Partant du principe que les extraterrestres refl&egrave;tent un &laquo;&nbsp;moi&nbsp;&raquo; invers&eacute; de nous-m&ecirc;mes, nous pensons qu&rsquo;il est n&eacute;cessaire de consid&eacute;rer leur repr&eacute;sentation en perspective de cette premi&egrave;re relation (m&egrave;re-nourrisson). Cette recherche est motiv&eacute;e par la tendance de la filmographie contemporaine &agrave; sortir des repr&eacute;sentations monstrueuses des extraterrestres dot&eacute;s de superpouvoirs qui incarneraient le mal et l&rsquo;horreur absolus. Nous pensons donc qu&rsquo;&eacute;merge une nouvelle approche cin&eacute;matographique qui invite le spectateur &agrave; se regarder dans le miroir en s&rsquo;interrogeant : &laquo; si finalement, c&rsquo;est moi&nbsp;<i>le</i>&nbsp;monstre, suis-je vraiment&nbsp;<i>un</i>&nbsp;monstre&nbsp;&raquo;&nbsp;? A ce questionnement, qui r&eacute;v&egrave;le l&rsquo;envie de s&rsquo;auto-d&eacute;finir hors des projections du &laquo;&nbsp;moi&nbsp;&raquo; sur autrui, les films que nous examinerons semblent apporter une r&eacute;ponse car ils montrent explicitement que les extraterrestres ne sont plus des &ecirc;tres fantastiques&nbsp;: ils sont &agrave; notre image, voire ils sont nous-m&ecirc;mes, des terrestres en errance d&eacute;tach&eacute;s de leurs &eacute;motions qui cherchent dans le monde macrocosmique un dernier espoir de ressentir l&rsquo;empathie en soi. Sur la c&eacute;l&egrave;bre affiche du film&nbsp;<i>Aliens</i>, on peut lire&nbsp;: &laquo;&nbsp;Dans l&rsquo;espace, personne ne vous entend crier &raquo;. Dans cet article, nous nous demanderons si, m&ecirc;me dans l&rsquo;espace, nous ne pouvons pas entendre nos propres cris.</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></p> <p>&nbsp;</p>