<p style="text-indent: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; margin-bottom: 11px; text-align: center;">&nbsp;</p> <p style="text-indent: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; margin-bottom: 11px; text-align: center;"><span style="font-size:24px;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><strong><font color="#000000"><span style="caret-color: rgb(0, 0, 0);">&Eacute;duquer les &eacute;l&egrave;ves &agrave; l&#39;empathie par le slam</span></font></strong></span></span></p> <p style="text-align:start; text-indent:0px; -webkit-text-stroke-width:0px; margin-bottom:11px"><span style="font-size:18px;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="line-height:normal"><span style="caret-color:#000000"><span style="color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="font-weight:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="word-spacing:0px"><span style="text-decoration:none">Catherine Gendron</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span><a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span style="color:#000099;">[1]</span></a></span></span></p> <div style="text-align:start; text-indent:0px; -webkit-text-stroke-width:0px"> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify">&nbsp;</p> </div> </div> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;"><strong>Introduction</strong></span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">La question de l&rsquo;am&eacute;lioration du climat scolaire est de nos jours une question cruciale dans l&rsquo;enseignement. De plus en plus pr&eacute;gnante dans le quotidien des enseignants et dans les plans acad&eacute;miques de formation, elle int&eacute;resse aussi beaucoup la recherche qui a &eacute;tabli un lien certain entre une d&eacute;gradation du climat scolaire et le d&eacute;crochage de certains &eacute;l&egrave;ves (Blaya, 2010&nbsp;; Debarbieux,&nbsp;2012). Par exemple, au terme d&rsquo;une &eacute;tude qui avait dur&eacute; trois ans, Pierre Coslin (2006) constatait que les incivilit&eacute;s et la violence tenaient une place non n&eacute;gligeable dans le quotidien de l&rsquo;&eacute;cole. Trois ans plus tard, un rapport PISA indiquait lui aussi une d&eacute;gradation du climat scolaire en France avec, &agrave; c&ocirc;t&eacute; des faits d&rsquo;incivilit&eacute;, un nombre en augmentation d&rsquo;&eacute;l&egrave;ves qui n&rsquo;&eacute;coutent pas en cours, ainsi qu&rsquo;un taux croissant d&rsquo;absent&eacute;isme. Pour essayer de restaurer des conditions d&rsquo;apprentissage optimales, des chercheurs (Favre, 2013&nbsp;; Gueguen, 2018&nbsp;; Zanna, 2016) pr&eacute;conisent une &eacute;ducation aux comp&eacute;tences psychosociales, notamment une &eacute;ducation &agrave; l&rsquo;empathie en contexte scolaire, et ce, d&egrave;s le plus jeune &acirc;ge. Des exp&eacute;rimentations allant dans ce sens ont d&eacute;j&agrave; cours dans d&rsquo;autres pays et semblent porter leurs fruits. Ainsi, le Danemark a introduit les cours d&rsquo;empathie obligatoires dans ses programmes d&egrave;s 1993 (Benhaiem, 2016). Sans aller jusque-l&agrave; pour l&rsquo;instant, en France, l&rsquo;&Eacute;ducation Nationale s&rsquo;est empar&eacute;e de la question et a introduit l&rsquo;&eacute;ducation aux comp&eacute;tences psychosociales dans ses programmes, tous niveaux confondus. &Agrave; titre d&rsquo;exemple, dans le SCCCC<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span style="color:#000099;">[2]</span></a> de 2016 (MEN, 2015), il est pr&eacute;cis&eacute; dans le domaine 3 (la formation de la personne et du citoyen) que l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve doit &ecirc;tre &laquo;&nbsp;capable aussi de faire preuve d&#39;empathie et de bienveillance&nbsp;&raquo; (p. 5). De m&ecirc;me, l&rsquo;un des objectifs des programmes d&rsquo;EMC (Education Morale et Civique)&nbsp;au cycle 3, est d&rsquo;aider l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve &agrave; &laquo;&nbsp;s&#39;estimer et &ecirc;tre capable d&#39;&eacute;coute et d&#39;empathie&nbsp;&raquo; (BO, 2015).</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Dans le volume compl&eacute;mentaire du CECRL<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span style="color:#000099;">[1]</span></a></span></span><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;"> (CECRL, 2018), l&rsquo;empathie est mentionn&eacute;e huit fois dans les descripteurs &agrave; partir du niveau B1. Par exemple, les descripteurs g&eacute;n&eacute;raux soulignent qu&rsquo;il est attendu d&rsquo;un apprenant qu&rsquo;il soit capable d&rsquo;&laquo;&nbsp;&eacute;tablir une collaboration avec des personnes d&rsquo;autres milieux, montrer de l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t et de l&rsquo;empathie...&nbsp;&raquo; (p. 108). Il doit aussi &ecirc;tre capable d&rsquo;instaurer un espace relationnel multiculturel&nbsp;en &laquo;&nbsp;initiant la conversation, montrant de l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t et de l&rsquo;empathie par ses questions et ses r&eacute;ponses simples et exprimer son accord et sa compr&eacute;hension.&nbsp;&raquo; (p. 129)</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Par ailleurs, tout apprentissage d&rsquo;une langue-culture va de pair avec l&rsquo;&eacute;ducation &agrave; l&rsquo;empathie car il &eacute;duque &agrave; l&rsquo;acceptation de la diff&eacute;rence de l&rsquo;autre aussi bien qu&rsquo;&agrave; l&rsquo;acceptation de sa propre diff&eacute;rence. Il contribue &agrave; l&rsquo;apprentissage de l&rsquo;alt&eacute;rit&eacute; et d&eacute;veloppe la capacit&eacute; d&rsquo;empathie de l&rsquo;apprenant en d&eacute;veloppant ses capacit&eacute;s d&rsquo;&eacute;coute et de respect de l&rsquo;autre (Abdallah-Pretceille, 1996). Le r&ocirc;le de l&rsquo;enseignant est alors d&rsquo;attiser et de maintenir la flamme en d&eacute;veloppant la capacit&eacute; d&rsquo;empathie des &eacute;l&egrave;ves.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;"><strong>L&rsquo;empathie au c&oelig;ur des relations sociales</strong></span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">&laquo;&nbsp;L&rsquo;empathie est cette disposition &agrave; ressentir ce que l&rsquo;autre ressent sans toutefois s&rsquo;y confondre&nbsp;&raquo; (Zanna, 2005&nbsp;: 19). Ainsi, faire preuve d&rsquo;empathie envers les autres revient &agrave; percevoir leur monde subjectif <em>comme si </em>on &eacute;tait &agrave; leur place, c&rsquo;est-&agrave;-dire &laquo;&nbsp;&agrave; reconna&icirc;tre les autres, tous les autres, comme une possible version de soi&nbsp;&raquo; (Zanna, 2005&nbsp;: 20). Omar Zanna insiste beaucoup sur le &laquo;&nbsp;comme si&nbsp;&raquo; et le &laquo;&nbsp;possible&nbsp;&raquo; qui sont &agrave; ses yeux d&rsquo;une importance primordiale. En effet, l&rsquo;empathie n&rsquo;est surtout pas &agrave; confondre avec une forme de fusion qui nous am&egrave;nerait &agrave; nous approprier les &eacute;motions de l&rsquo;autre. Il est donc tr&egrave;s important, dans notre repr&eacute;sentation du ressenti de l&rsquo;autre, de maintenir une distance n&eacute;cessaire avec lui afin de ne pas nous assimiler &agrave; lui. Cela suppose d&rsquo;&ecirc;tre capable de reconna&icirc;tre les &eacute;motions des autres, de comprendre leur point de vue, de manifester de la sensibilit&eacute; &agrave; leur &eacute;gard, tout en restant capable de maintenir de la distance afin de ne pas fusionner avec eux (Zanna, 2005).</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">L&rsquo;empathie se distingue de la sympathie qui sous-entend une confusion et une contagion des &eacute;motions&nbsp;: en l&rsquo;absence de cette distance n&eacute;cessaire qui emp&ecirc;che de se fondre en l&rsquo;autre, la personne ressent avec l&rsquo;autre. L&rsquo;empathie n&rsquo;est pas plus &agrave; confondre avec la compassion qui d&eacute;signe la capacit&eacute; &agrave; ressentir ce que ressent l&rsquo;autre dans sa souffrance (Zanna, 2005).</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Omar Zanna distingue deux types d&rsquo;empathie&nbsp;: l&rsquo;empathie cognitive et l&rsquo;empathie &eacute;motionnelle. L&rsquo;empathie cognitive consiste en la capacit&eacute; &agrave; se repr&eacute;senter le point de vue de l&rsquo;autre sans que sa pr&eacute;sence soit indispensable. Elle se range du c&ocirc;t&eacute; du raisonnement. L&rsquo;empathie &eacute;motionnelle se d&eacute;clenche quant &agrave; elle lorsque les &eacute;motions de l&rsquo;autre sont visibles, en situation d&rsquo;interaction, en r&eacute;action &agrave; une perception des &eacute;motions de l&rsquo;autre, parce que celles-ci nous touchent.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Depuis les travaux de Giacomo Rizzolatti et Corrado Sinigaglia (1990), nous savons que notre capacit&eacute; &agrave; l&rsquo;empathie &eacute;motionnelle est fortement corr&eacute;l&eacute;e &agrave; nos neurones miroirs qui nous rendent aptes &agrave; identifier les &eacute;motions d&rsquo;une personne que nous voyons. Ils d&eacute;clenchent une mise en r&eacute;sonance qui permet de se repr&eacute;senter ce que l&rsquo;autre ressent par l&rsquo;activation des m&ecirc;mes aires c&eacute;r&eacute;brales chez la personne observ&eacute;e et chez son observateur. Ce sont eux qui permettent &agrave; l&rsquo;observateur de r&eacute;pondre de mani&egrave;re adapt&eacute;e, souvent mim&eacute;tique. Plus concr&egrave;tement, c&rsquo;est gr&acirc;ce &agrave; eux que nous sourions &agrave; une personne qui nous sourit ou que notre visage manifeste de la tristesse &agrave; la vue d&rsquo;une personne triste. En d&rsquo;autres termes, il n&rsquo;y a pas d&rsquo;empathie &eacute;motionnelle possible sans visualisation, le plus souvent en situation d&rsquo;interaction en face-&agrave;-face.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">L&rsquo;empathie est au fondement de l&rsquo;ouverture &agrave; l&rsquo;alt&eacute;rit&eacute; et va de pair avec la capacit&eacute; d&rsquo;auto-d&eacute;centration. En &eacute;vitant &agrave; la personne de s&rsquo;engluer dans des id&eacute;es pr&eacute;con&ccedil;ues et des visions st&eacute;r&eacute;otyp&eacute;es, elle rend possible l&rsquo;acceptation de l&rsquo;autre dans sa diff&eacute;rence. Elle constitue ainsi l&rsquo;une des cl&eacute;s de vo&ucirc;te de toute sensibilisation &agrave; l&rsquo;interculturel et &agrave; la tol&eacute;rance (Marandon, 2001). L&rsquo;acceptation de l&rsquo;autre en tant qu&rsquo;autre (c&rsquo;est-&agrave;-dire dans sa diff&eacute;rence) constitue donc un point crucial dans la gestion des conflits au sein des classes.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Les recherches en neurologie ont &eacute;tabli que l&rsquo;empathie est n&eacute;cessaire au bien-&ecirc;tre de la personne car elle d&eacute;veloppe le cerveau, tant au niveau intellectuel qu&rsquo;affectif (Gueguen, 2018). Elle se transmet et agit en cercle vertueux&nbsp;: plus un enfant re&ccedil;oit d&rsquo;empathie, plus il est capable de montrer de l&rsquo;empathie pour l&rsquo;autre. &Eacute;galement, plus il re&ccedil;oit d&rsquo;empathie, plus il a confiance en lui, plus il est motiv&eacute; et plus il progresse (dans le domaine scolaire ou extrascolaire). &Agrave; l&rsquo;inverse, moins il en re&ccedil;oit, moins il fait preuve d&rsquo;empathie &agrave; l&rsquo;&eacute;gard de l&rsquo;autre, moins il a confiance en lui, moins il est motiv&eacute; et moins il progresse. D&rsquo;o&ugrave; la n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;une &eacute;ducation &agrave; cette comp&eacute;tence d&egrave;s le plus jeune &acirc;ge (Gueguen, 2018). Elle est indispensable &agrave; l&rsquo;instauration d&rsquo;un climat de classe propice aux apprentissages, car elle constitue un pilier incontournable de la lutte contre la violence et le d&eacute;crochage scolaires (Favre, 2013 ; Zanna, 2016). En effet, en rendant la personne capable d&rsquo;identifier ses propres &eacute;motions, mais aussi celles des autres, l&rsquo;empathie permet la reconnaissance de l&rsquo;autre comme un autre soi-m&ecirc;me. Ce faisant, elle favorise la ma&icirc;trise &eacute;motionnelle en facilitant la compr&eacute;hension mutuelle et le respect de l&rsquo;autre. Ainsi, elle rend possible la r&eacute;gulation des relations interpersonnelles. Autant de param&egrave;tres qui contribuent &agrave; g&eacute;n&eacute;rer un climat de classe serein et propice aux apprentissages.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;"><strong>Le corps, support de nos relations sociales</strong></span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Premier support de notre identit&eacute;, notre corps en est aussi la vitrine (Le Breton, 2016) et le pilier de nos &eacute;changes avec l&rsquo;autre. En effet, nous rappelle David le Breton, &laquo;&nbsp;l&#39;&eacute;vidence de la pr&eacute;sence de l&#39;autre dans l&#39;interaction est non seulement celle de sa parole, mais d&#39;abord celle de son corps, de ses attitudes, de ses postures&nbsp;&raquo; (1998&nbsp;: 32). S&rsquo;il est donc avant tout un corps &agrave; soi et pour soi, il est aussi, en tant que support de communication, un corps pour autrui, c&rsquo;est-&agrave;-dire un &laquo;&nbsp;lieu que jugent et s&rsquo;approprient les autres&nbsp;&raquo; (Le Breton, 2016&nbsp;: 11). En somme, tout au long de nos interactions quotidiennes, nous nous retrouvons en situation de repr&eacute;sentation par l&rsquo;interm&eacute;diaire de notre corps (Zanna, 2015). Parce que nous le socialisons en fonction d&rsquo;&laquo;&nbsp;injonctions culturelles&nbsp;&raquo; (Le Breton, 1985&nbsp;: 50) qui nous ont &eacute;t&eacute; inculqu&eacute;es &ndash; par notre soci&eacute;t&eacute;, notre famille, nos pairs&hellip; &ndash; il exprime notre mani&egrave;re sp&eacute;cifique de concevoir le monde. Parce qu&rsquo;il constitue le lieu par excellence o&ugrave; se donnent &agrave; voir nos appartenances et notre singularit&eacute;, il constitue un facteur de distinction sociale (Bourdieu, 1979). La langue n&rsquo;&eacute;tant effectivement pas la seule &agrave; signaler l&rsquo;&eacute;tranger, notre corps donne &agrave; voir &agrave; l&rsquo;autre notre &laquo;&nbsp;accent corporel&nbsp;&raquo; (Le Breton, 1998, p. 38).</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;"><strong>Le corps, vecteur d&rsquo;&eacute;motions et d&rsquo;empathie</strong></span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Le corps constitue &agrave; la fois le support de nos perceptions et de nos &eacute;motions, et le m&eacute;dia de leur expression. Les &eacute;motions sont d&eacute;pendantes du corps car, si &laquo;&nbsp;avoir un corps, c&rsquo;est &ecirc;tre en communication, (...) cela fait partie int&eacute;grante de l&rsquo;exp&eacute;rience des &eacute;motions&nbsp;&raquo; (Dumouchel, 1999, p. 15). Selon Antonio Damasio (2009), les &eacute;motions sont des r&eacute;ponses &agrave; des stimuli per&ccedil;us ou rem&eacute;mor&eacute;s qui g&eacute;n&egrave;rent des affects. Elles assurent une fonction r&eacute;gulatrice en permettant &agrave; l&rsquo;organisme de s&rsquo;adapter du mieux possible aux situations que nous rencontrons. Et c&rsquo;est par notre corps que nous communiquons ces &eacute;motions, notamment par nos comportements, nos actions et r&eacute;actions, le ton de notre voix, etc. Si Antonio Damasio pense les &eacute;motions plut&ocirc;t en termes de processus biologiques, Lev Vygotski (1998)&nbsp;et David Le Breton (1998) les envisagent en tant que constructions sociales conditionn&eacute;es par l&rsquo;histoire subjective de chacun. Elles ne sont donc pas d&eacute;finitivement fix&eacute;es, mais diff&egrave;rent selon les cultures, les situations, les individus. Toute la question &eacute;tant, pour chacun d&rsquo;entre nous, &laquo;&nbsp;d&rsquo;une part d&rsquo;apprendre &agrave; g&eacute;rer l&rsquo;expression corporelle de ses affects, d&rsquo;autre part de savoir se laisser aller &agrave; leur expression, se mettre &agrave; l&rsquo;&eacute;coute de ses manifestations&nbsp;&raquo; (Martin-Juchat, 2008, p. 89). Dans le m&ecirc;me temps, il s&rsquo;agit &eacute;galement de se mettre &agrave; l&rsquo;&eacute;coute des manifestations corporelles des &eacute;motions de l&rsquo;autre.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;"><strong>La relation de l&rsquo;adolescent &agrave; son corps</strong></span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Et c&rsquo;est bien ce qui pose probl&egrave;me &agrave; l&rsquo;adolescence. Les transformations physiques et physiologiques subies par le corps, et sur lesquelles l&rsquo;adolescent n&rsquo;a aucun contr&ocirc;le, sont pour ce dernier une source d&rsquo;inqui&eacute;tude consid&eacute;rable, voire d&rsquo;angoisse (Le Breton, 2016). N&rsquo;&eacute;tant plus en phase avec ce corps qu&rsquo;il ne reconna&icirc;t plus, il a parfois le sentiment d&rsquo;&ecirc;tre devenu un &eacute;tranger &agrave; lui-m&ecirc;me (<em>ibid</em>.), ce qui l&rsquo;am&egrave;ne &agrave; &eacute;prouver de nouvelles &eacute;motions, souvent fortes, parfois tr&egrave;s n&eacute;gatives, qu&rsquo;il n&rsquo;a pas encore appris &agrave; r&eacute;guler. Cette sorte de &laquo;&nbsp;mue&nbsp;&raquo;, que Fran&ccedil;oise Dolto et ses coll&egrave;gues (1990) comparent &agrave; celle du homard, le fragilise et l&rsquo;expose &agrave; des dangers contre lesquels il n&rsquo;est pas toujours arm&eacute;. Ceci peut impacter consid&eacute;rablement son estime de soi ainsi que sa relation aux autres (Gueguen, 2018&nbsp;; Favre, 2013). Ainsi, sa communication avec les autres passant par un corps qu&rsquo;il a beaucoup de difficult&eacute;s &agrave; ma&icirc;triser, elle peut s&rsquo;en trouver g&ecirc;n&eacute;e, voire bloqu&eacute;e, provoquant, par exemple, une excessive timidit&eacute;, un repli sur soi, ou, au contraire, une agressivit&eacute; dirig&eacute;e contre soi ou contre les autres.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Cette p&eacute;riode trouble de l&rsquo;adolescence pouvant avoir des r&eacute;percussions n&eacute;fastes sur les apprentissages, l&rsquo;une des missions de l&rsquo;enseignant est donc d&rsquo;aider le jeune &agrave; accepter et &agrave; ma&icirc;triser ses &eacute;motions en l&rsquo;aidant &agrave; d&eacute;velopper ses comp&eacute;tences sociales, notamment sa capacit&eacute; &agrave; l&rsquo;empathie. L&rsquo;objectif est de cr&eacute;er un environnement propice &agrave; des interactions juv&eacute;niles sereines. Des recherches ont d&eacute;montr&eacute; les bienfaits des activit&eacute;s sportives pratiqu&eacute;es de mani&egrave;re intensive (Le Breton, 2016), particuli&egrave;rement lorsqu&rsquo;elles provoquent un certain degr&eacute; de douleur physique <em>partag&eacute;e</em> (Zanna, 2015). D&rsquo;autres ont d&eacute;montr&eacute; que des activit&eacute;s artistiques men&eacute;es en contexte scolaire sont un autre moyen d&rsquo;&eacute;duquer les jeunes &agrave; l&rsquo;empathie, notamment par le travail sur le corps qu&rsquo;elles imposent (Aden, 2013). C&rsquo;est le cas du slam.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;"><strong>Qu&rsquo;est-ce que le slam&nbsp;?</strong></span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Le slam est un art de la parole dont la paternit&eacute; est g&eacute;n&eacute;ralement attribu&eacute;e &agrave; Mark Kelly Smith, ancien ouvrier du b&acirc;timent originaire de Chicago qui trouvait que les simples lectures de po&eacute;sie &ocirc;taient toute vie &agrave; celles-ci. Consid&eacute;rant &eacute;galement que la po&eacute;sie, plut&ocirc;t que d&rsquo;&ecirc;tre lue uniquement, avait pour vocation d&rsquo;&ecirc;tre un lieu d&rsquo;&eacute;changes entre personnes passionn&eacute;es, il d&eacute;cida, dans les ann&eacute;es 80, d&rsquo;organiser des &laquo;&nbsp;comp&eacute;titions&nbsp;&raquo; de po&eacute;sie dans un bar de Chicago. Ces comp&eacute;titions &eacute;taient bas&eacute;es sur l&rsquo;id&eacute;e de partage et d&rsquo;&eacute;galit&eacute;&nbsp;: la sc&egrave;ne &eacute;tait ouverte &agrave; tout le monde, sans consid&eacute;ration pour les origines ethniques et sociales. Elles devinrent rapidement tr&egrave;s populaires et d&rsquo;autres comp&eacute;titions furent organis&eacute;es d&rsquo;abord &agrave; New York, puis dans le monde entier.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Aujourd&rsquo;hui, il existe essentiellement deux types de lieux o&ugrave; se pratique le slam. D&rsquo;une part, des tournois de slam officiels sont organis&eacute;s un peu partout dans le monde au niveau local, r&eacute;gional, national et international<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span style="color:#000099;">[4]</span></a></span></span><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">. D&rsquo;autre part, les sc&egrave;nes ouvertes, ou slam sessions, qui excluent toute forme de comp&eacute;tition, se d&eacute;roulent le plus souvent dans des bars, des salles de spectacle, des MJC... Lors de ces <em>slam sessions</em>, les interactions entre slameurs et public sont permanentes. D&rsquo;abord, le public est encourag&eacute; &agrave; r&eacute;agir &agrave; ce qu&rsquo;il entend, mais toujours dans un esprit de bienveillance, ce qui exclut toute forme de protestation sous forme de hu&eacute;es ou d&rsquo;insultes. Ensuite, tout le monde est potentiellement slameur et public &agrave; la fois puisque toute personne souhaitant monter sur sc&egrave;ne est la bienvenue. Chacun a son style et les th&eacute;matiques sont tr&egrave;s diff&eacute;rentes d&rsquo;un slam &agrave; un autre. Les <em>slam sessions</em> sont des lieux et des moments o&ugrave; la critique n&eacute;gative n&rsquo;est pas admise, permettant ainsi &agrave; chacun d&rsquo;offrir &agrave; l&rsquo;autre un peu de lui, de son intimit&eacute; et de sa personnalit&eacute;. Concr&eacute;tisant l&rsquo;esprit de rencontre, de partage et d&rsquo;&eacute;galit&eacute;, le slam &laquo;&nbsp;trouve sa raison d&rsquo;&ecirc;tre dans le regard, l&rsquo;&eacute;coute et le reflet de l&rsquo;autre (&hellip;), qui re&ccedil;oit tout autant qu&rsquo;il donne &agrave; entendre, ouvrant ainsi sur une possible rencontre&nbsp;&raquo; (Lempen, 2016&nbsp;: 120). Ces valeurs sont au fondement m&ecirc;me du slam. Ainsi, Grand Corps Malade, c&eacute;l&egrave;bre slameur fran&ccedil;ais, d&eacute;finit ainsi cet art oratoire&nbsp;:</span></span></p> <p style="margin-left: 40px; text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:16px;">Le slam c&rsquo;est avant tout une bouche qui donne et des oreilles qui prennent. C&rsquo;est le moyen le plus facile de partager un texte, donc de partager des &eacute;motions et l&#39;envie de jouer avec des mots (&hellip;) le slam est s&ucirc;rement un Moment&hellip; Un moment d&rsquo;&eacute;coute, un moment de tol&eacute;rance, un moment de rencontres, un moment de partage.<sup>&nbsp;</sup>(129H, 2007&nbsp;: 31)</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Cette d&eacute;finition laisse d&eacute;j&agrave; entrevoir &agrave; quel point cette pratique artistique a toute sa place dans des activit&eacute;s d&rsquo;&eacute;ducation &agrave; l&rsquo;empathie. Elle confirme &eacute;galement &agrave; quel point le corps, les &eacute;motions et l&rsquo;empathie sont &eacute;troitement li&eacute;s. Le corps est &eacute;galement pr&eacute;sent dans la fa&ccedil;on dont Camille Vorger et Dominique Aubry envisagent le slam lorsqu&rsquo;elles d&eacute;clarent que &laquo;&nbsp;le slam s&rsquo;inscrit plus pr&eacute;cis&eacute;ment dans la lign&eacute;e des po&eacute;sies sc&eacute;niques, voire de la po&eacute;sie-action&nbsp;&raquo; (2011&nbsp;: 65), sous-entendant la place pr&eacute;pond&eacute;rante du corps dans le slam par l&rsquo;usage des termes &laquo;&nbsp;sc&eacute;niques&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;action&nbsp;&raquo;. Dans sa th&egrave;se (2011&nbsp;: 186), Camille Vorger cite d&rsquo;ailleurs le slam &laquo;&nbsp;J&rsquo;ai oubli&eacute;&nbsp;&raquo; de Grand Corps Malade (2006) pour nous rappeler que les slameurs eux-m&ecirc;mes se consid&egrave;rent en action lors de leurs performances&nbsp;: &laquo;&nbsp;J&rsquo;ai oubli&eacute; de vous pr&eacute;parer avant d&rsquo;entrer en action&nbsp;&raquo;. Elle insiste sur le fait que tous les slameurs qu&rsquo;elle a eu l&rsquo;occasion de rencontrer &laquo;&nbsp;s&rsquo;accordent &agrave; reconna&icirc;tre l&rsquo;importance du corps dans l&rsquo;interpr&eacute;tation, la n&eacute;cessit&eacute; qu&rsquo;il participe au dire&nbsp;&raquo; (2001&nbsp;: 132). &Agrave; l&rsquo;issue de ces rencontres, elle envisage la performance slam comme une &laquo;&nbsp;mise en corps du texte&nbsp;&raquo; (<em>ibid</em>.).</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">En effet, c&rsquo;est par son corps que le slameur communique avec son public. Par ses regards, sa gestuelle, ses mimiques, sa voix, il capte son attention et entre en relation avec lui. Il lui offre une part de lui, de son identit&eacute;, de ses sentiments, de ses &eacute;motions, de sa grille de lecture du monde. De son c&ocirc;t&eacute;, et en fonction de sa propre personnalit&eacute;, le public re&ccedil;oit la parole du slameur et se l&rsquo;approprie. Mais l&rsquo;&eacute;change n&rsquo;est pas unilat&eacute;ral. En effet, il y a &eacute;galement &eacute;change lorsque le slameur re&ccedil;oit les r&eacute;actions de son public. Il y a donc un v&eacute;ritable partage au cours duquel ce que chacun re&ccedil;oit de l&rsquo;autre l&rsquo;invite &agrave; la tol&eacute;rance et &agrave; l&rsquo;alt&eacute;rit&eacute;.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">D&eacute;roul&eacute; d&rsquo;un atelier-type</span></span></strong></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Dans le cadre d&rsquo;un travail interdisciplinaire, et lorsque nous obtenons les cr&eacute;dits n&eacute;cessaires, nous invitons un slameur ou une slameuse local.e &agrave; diriger l&rsquo;atelier qui r&eacute;unit alors l&rsquo;anglais, le fran&ccedil;ais et les arts appliqu&eacute;s sur des plages horaires banalis&eacute;es. En l&rsquo;absence de cr&eacute;dits, il ne se d&eacute;roule qu&rsquo;en anglais durant les heures d&eacute;di&eacute;es &agrave; la discipline. Dans les grandes lignes, et selon les artistes avec lesquels nous travaillons, les ateliers se d&eacute;roulent selon les &eacute;tapes suivantes.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Apr&egrave;s une pr&eacute;sentation du slam, plus ou moins br&egrave;ve selon les slameurs, les &eacute;l&egrave;ves sont engag&eacute;s dans des activit&eacute;s d&rsquo;&eacute;chauffement tels que des activit&eacute;s proches des exercices pratiqu&eacute;s au yoga ou au th&eacute;&acirc;tre&nbsp;: par exemple, des exercices du type enroul&eacute;-d&eacute;roul&eacute; du corps, des exercices de modulation de la voix, de respiration, de gestion de l&rsquo;espace, ou encore des petits jeux de r&eacute;activation lexicale.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Ces activit&eacute;s poursuivent de multiples objectifs. Certains ont pour but de d&eacute;tendre les &eacute;l&egrave;ves afin d&rsquo;apaiser les &eacute;motions et le stress. D&rsquo;autres, en guise de pr&eacute;lude &agrave; la composition des textes, ont pour but de cr&eacute;er une banque lexicale, par exemple autour d&rsquo;une rime ou deux sp&eacute;cifiques. Toutes ces activit&eacute;s constituent une aide pr&eacute;cieuse &agrave; la lib&eacute;ration de la parole et l&rsquo;exp&eacute;rience montre qu&rsquo;ils contribuent grandement &agrave; la cr&eacute;ation d&rsquo;un esprit de groupe.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">La phase suivante consiste en un travail collaboratif d&rsquo;&eacute;criture, puis d&rsquo;oralisation d&rsquo;un slam collectif. Dans un premier temps, d&egrave;s lors que la th&eacute;matique a &eacute;t&eacute; choisie, les &eacute;l&egrave;ves sont invit&eacute;s &agrave; participer &agrave; des <em>brainstormings</em><a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span style="color:#000099;">[5]</span></a></span></span><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;"> lexicaux autour de cette th&eacute;matique. Ensuite, ils participent &agrave; d&rsquo;autres <em>brainstormings</em> autour de champs lexicaux, puis de rimes &agrave; partir de certains mots parmi ceux trouv&eacute;s lors des <em>brainstormings</em> pr&eacute;c&eacute;dents et jug&eacute;s &laquo;&nbsp;forts&nbsp;&raquo;.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Apr&egrave;s cela vient le moment o&ugrave; les &eacute;l&egrave;ves doivent composer des phrases avec certains des mots trouv&eacute;s et &eacute;crits au tableau lors des <em>brainstormings</em>. Chacun choisit les mots qui lui &laquo;&nbsp;parlent&nbsp;&raquo; le plus, avec lesquels ils se sent le plus &agrave; l&rsquo;aise. Bien entendu, si certains mots nouveaux leur viennent &agrave; l&rsquo;esprit pendant cette activit&eacute;, ils sont libres de s&rsquo;en servir. Pendant un court temps, ce travail est individuel. Ensuite, pendant un court temps, chacun propose ses phrases &agrave; son voisin dont le r&ocirc;le est de donner son avis et, s&rsquo;il le juge opportun, de sugg&eacute;rer des am&eacute;liorations. Avant de passer &agrave; une mise en commun avec la classe, chaque bin&ocirc;me doit &ecirc;tre parvenu &agrave; un consensus. Les phrases sont alors &eacute;crites au tableau et rediscut&eacute;es en groupe-classe avant d&rsquo;&ecirc;tre d&eacute;finitivement accept&eacute;es ou &eacute;cart&eacute;es, modifi&eacute;es puis organis&eacute;es en un d&eacute;but de texte. Enfin, la classe travaille &agrave; compl&eacute;ter et agr&eacute;menter le texte jusqu&rsquo;&agrave; ce que tout le monde soit satisfait du r&eacute;sultat final.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Ce texte doit ensuite &ecirc;tre clam&eacute;. Il s&rsquo;agit alors de saisir son intention que le corps transmettra par la voix, le ton, les regards, les mimiques, les gestuelles, les postures&hellip; &Agrave; nouveau, les d&eacute;cisions sont prises de mani&egrave;re coll&eacute;giale. Il faut alors instaurer un tour de parole en fonction des pr&eacute;f&eacute;rences de chacun pour tel ou tel passage, mais aussi, par exemple, en fonction du ton sur lequel le clamer. Ainsi, un &eacute;l&egrave;ve timide ne souhaitera peut-&ecirc;tre pas clamer un passage qui n&eacute;cessite de donner de la voix ou de trop se mettre en sc&egrave;ne<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span style="color:#000099;">[6]</span></a></span></span><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Ce travail est g&eacute;n&eacute;ralement suivi de l&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;un slam personnel au cours duquel les pairs interviennent en tant que &laquo;&nbsp;conseillers&nbsp;&raquo;.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Enfin, une <em>slam session</em> est organis&eacute;e, au sein de l&rsquo;&eacute;tablissement, selon les ann&eacute;es au foyer ou tout simplement dans la salle d&eacute;di&eacute;e &agrave; l&rsquo;atelier.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Solliciter le corps pour d&eacute;velopper l&rsquo;empathie</span></span></strong></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">D&egrave;s les toutes premi&egrave;res activit&eacute;s, men&eacute;es sous forme de jeux, l&rsquo;&eacute;ducation &agrave; l&rsquo;empathie commence. Pour illustrer mon propos, voici deux des activit&eacute;s souvent propos&eacute;es aux &eacute;l&egrave;ves par nos slameurs.</span></span></p> <p style="margin-left: 40px; text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;"><em>La bombe des rimes</em></span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">La bombe des rimes est un exercice qui figure dans le guide m&eacute;thodologique pour l&#39;animation d&#39;ateliers slam &eacute;dit&eacute; par le collectif 129H. Il s&rsquo;agit d&rsquo;une activit&eacute; que tous les slameurs et slameuses avec qui j&rsquo;ai eu l&rsquo;occasion de travailler ont propos&eacute;e aux &eacute;l&egrave;ves, toujours en d&eacute;but d&rsquo;atelier. Au cours de cette activit&eacute;, les &eacute;l&egrave;ves, les enseignants et le slameur se tiennent debout en cercle ferm&eacute;. La bombe est repr&eacute;sent&eacute;e par une balle de mousse ou une balle grossi&egrave;rement pr&eacute;par&eacute;e avec du papier froiss&eacute;. Le slameur la lance &agrave; un autre membre du cercle, de mani&egrave;re tout &agrave; fait al&eacute;atoire et le plus spontan&eacute;ment possible, en lan&ccedil;ant un mot. La personne qui re&ccedil;oit la bombe doit la relancer rapidement &agrave; quelqu&rsquo;un d&rsquo;autre en donnant un autre mot qui rime avec le premier, et ainsi de suite afin d&rsquo;aboutir &agrave; la constitution d&rsquo;une banque de vocabulaire dont les mots riment tous les uns avec les autres. Si, au bout d&rsquo;un court temps d&eacute;fini &agrave; l&rsquo;avance, un joueur n&rsquo;a rien trouv&eacute;, la bombe &laquo;&nbsp;explose&nbsp;&raquo;, signifiant ainsi son &eacute;limination. Il sort alors du cercle. Le jeu se termine lorsqu&rsquo;il ne reste plus qu&rsquo;un joueur qui est d&eacute;clar&eacute; vainqueur.</span></span></p> <p style="margin-left: 40px; text-align: justify;"><em><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">La pr&eacute;sentation de soi par le geste</span></span></em></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Toujours en cercle ferm&eacute;, les participants doivent se pr&eacute;senter au reste du groupe en citant leur pr&eacute;nom qu&rsquo;ils associent &agrave; un geste. Le choix de ce geste est totalement libre, &agrave; la condition qu&rsquo;il n&rsquo;ait pas d&eacute;j&agrave; &eacute;t&eacute; utilis&eacute; par quelqu&rsquo;un, un camarade ou une c&eacute;l&eacute;brit&eacute;. &Agrave; nouveau, ce choix doit &ecirc;tre le plus spontan&eacute; possible. Une fois que les pr&eacute;sentations sont termin&eacute;es, chaque membre du cercle doit s&rsquo;adresser &agrave; un autre de mani&egrave;re al&eacute;atoire en le nommant et en reproduisant le geste associ&eacute; au pr&eacute;nom. L&rsquo;unique contrainte est qu&rsquo;une m&ecirc;me personne ne peut &ecirc;tre &laquo;&nbsp;cit&eacute;e&nbsp;&raquo; plus d&rsquo;une fois. Ceci veut dire que plus on avance dans l&rsquo;activit&eacute;, plus celle-ci se complique car, les possibilit&eacute;s de nommer un camarade se faisant de plus en plus minces, la m&eacute;moire est de plus en plus sollicit&eacute;e, mettant parfois les tous derniers participants &agrave; la peine.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Se voir pour s&rsquo;&eacute;mouvoir</span></span></strong></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Tout d&rsquo;abord, il est important de noter que ces activit&eacute;s se d&eacute;roulent en cercle ferm&eacute; car, symboliquement, ceci est tout sauf anodin. En effet, la boucle &eacute;tant boucl&eacute;e, il n&rsquo;y ni premier, ni dernier &laquo;&nbsp;de cord&eacute;e&nbsp;&raquo;. Autrement dit, former un cercle revient &agrave; mettre d&rsquo;embl&eacute;e tout le monde sur un pied d&rsquo;&eacute;galit&eacute;&nbsp;puisque personne ne se trouve devant ou derri&egrave;re les autres. De plus, tout le monde voit tout le monde, et tout le monde est vu de tout le monde. On pourrait penser, au premier abord, que cela pourrait constituer un blocage pour des adolescents qui sont souvent sensibles au regard des autres, et que cela pourrait emp&ecirc;cher la prise de parole. C&rsquo;est effectivement le cas au tout d&eacute;but de l&rsquo;activit&eacute;. Toutefois, le malaise dispara&icirc;t tr&egrave;s rapidement gr&acirc;ce &agrave; la mise en r&eacute;sonance que favorise le cercle.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Comment expliquer cela&nbsp;? En r&eacute;alit&eacute;, le cercle donne &agrave; chaque &eacute;l&egrave;ve la possibilit&eacute; de devenir le t&eacute;moin visuel des &eacute;motions ressenties par ses camarades. Pourquoi visuel&nbsp;? Parce qu&rsquo;elles sont rendues visibles par le corps qui, parce qu&rsquo;il &laquo;&nbsp;n&rsquo;est pas qu&rsquo;un corps, [mais qui] est &eacute;galement langage&nbsp;&raquo; (Zanna, 2015, p. 27), raconte l&rsquo;autre et soi-m&ecirc;me. Les &eacute;l&egrave;ves d&eacute;cryptent facilement chez leurs camarades des rires et des regards embarrass&eacute;s, des h&eacute;sitations, des mimiques et des gestuelles indiquant leur malaise. Ces constats les renvoient de mani&egrave;re inconsciente &agrave; leur propre g&ecirc;ne et &agrave; leur propre malaise. Dans ces situations d&rsquo;interaction en face-&agrave;-face, il se produit alors une forme d&rsquo;&laquo;&nbsp;&eacute;cho&iuml;sation corporelle&nbsp;&raquo; (Cosnier, 1994), de mise en r&eacute;sonance entre les &eacute;l&egrave;ves qui deviennent les t&eacute;moins des &eacute;motions qui sont manifest&eacute;es par les autres par l&rsquo;interm&eacute;diaire de leur corps. Chacun reconna&icirc;t chez l&rsquo;autre les difficult&eacute;s auxquelles lui-m&ecirc;me doit faire face. Chacun prend conscience que ces difficult&eacute;s et ces &eacute;motions que lui-m&ecirc;me &eacute;prouve sont partag&eacute;es par tout le groupe.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Loin d&rsquo;isoler les &eacute;l&egrave;ves, cette prise de conscience les inclut dans un groupe-classe qu&rsquo;elle contribue &agrave; construire. Plac&eacute; au centre des interactions entre les &eacute;l&egrave;ves, le corps, lors de ce face-&agrave;-face permanent, favorise une empathie &eacute;motionnelle qui construit l&rsquo;esprit de groupe (Zanna, 2015). Aussi, lorsqu&rsquo;un &eacute;l&egrave;ve se trompe ou ne r&eacute;ussit pas &agrave; proposer une r&eacute;ponse, les rires ne sont jamais blessants mais complices. De fait, ils contribuent &agrave; d&eacute;tendre l&rsquo;atmosph&egrave;re et encouragent m&ecirc;me de nouvelles prises de risque&nbsp;! De cet esprit de groupe na&icirc;t une entraide qui ne faiblit pas jusqu&rsquo;&agrave; la fin de l&rsquo;atelier&nbsp;: puisque les difficult&eacute;s sont les m&ecirc;mes pour tout le monde, le mieux est encore d&rsquo;essayer d&rsquo;y rem&eacute;dier de mani&egrave;re collective. Par cons&eacute;quent, quand quelqu&rsquo;un se trompe ou manque d&rsquo;inspiration, les autres l&rsquo;aident par des remarques constructives et des suggestions.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Ainsi, lors de l&rsquo;activit&eacute; appel&eacute;e &laquo;&nbsp;bombe des rimes&nbsp;&raquo;, les &eacute;l&egrave;ves sont un peu g&ecirc;n&eacute;s et h&eacute;sitants au d&eacute;but car ils ont peur de se tromper et d&rsquo;&ecirc;tre ridicules face au reste de la classe. Cependant, l&rsquo;ambiance se d&eacute;tend tr&egrave;s rapidement. Les &eacute;l&egrave;ves finissent par se prendre au jeu et y participent avec un plaisir &eacute;vident. Cette disparition du sentiment de g&ecirc;ne &eacute;prouv&eacute; au d&eacute;but de l&rsquo;activit&eacute; s&rsquo;explique par le fait que les &eacute;l&egrave;ves constatent, m&ecirc;me inconsciemment, que leurs camarades ne sont finalement ni meilleurs ni plus &agrave; l&rsquo;aise qu&rsquo;eux. Le sentiment de mise &agrave; &eacute;galit&eacute; qui en r&eacute;sulte fait dispara&icirc;tre leur propre g&ecirc;ne et les invite &agrave; s&rsquo;investir davantage dans l&rsquo;activit&eacute;. Le ph&eacute;nom&egrave;ne est le m&ecirc;me lorsque les participants qui ont &eacute;t&eacute; &eacute;limin&eacute;s, et sont donc sortis du cercle, se mettent spontan&eacute;ment, sans en avoir demand&eacute; la permission au pr&eacute;alable, &agrave; souffler des r&eacute;ponses aux joueurs rest&eacute;s dans le cercle. &Agrave; aucun moment ils ne choisissent de favoriser tel camarade ou tel autre. Bien au contraire, ils aident tous les participants, au fur et &agrave; mesure que ceux-ci &eacute;prouvent des difficult&eacute;s &agrave; trouver un nouveau mot. Plus encore, lorsque les participants et les joueurs &eacute;limin&eacute;s ont du mal &agrave; trouver un mot, on sent une &laquo;&nbsp;frustration&nbsp;&raquo; commune qui donne &agrave; voir le lien de solidarit&eacute; qui les unit.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Certes, &agrave; cet &acirc;ge on aime le jeu et l&rsquo;aspect ludique y est pour beaucoup, mais mes diverses observations au cours des ann&eacute;es me donnent &agrave; penser que l&rsquo;envie de continuer d&rsquo;&ecirc;tre avec le groupe et de rester dans le jeu<em> avec lui</em> est une motivation essentielle qui prolonge le jeu collectif et renforce le groupe.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Pour ce qui est de la seconde activit&eacute; pr&eacute;sent&eacute;e (associer son nom &agrave; un geste qui repr&eacute;sente la personne), la mise en r&eacute;sonance est peut-&ecirc;tre plus forte encore. En effet, l&rsquo;acte de se pr&eacute;senter et de se d&eacute;finir par un geste est un acte qui vous expose d&rsquo;autant plus qu&rsquo;il s&rsquo;agit d&rsquo;un acte tr&egrave;s personnel qui r&eacute;v&egrave;le une partie de votre identit&eacute;. En se mettant en sc&egrave;ne de cette fa&ccedil;on devant les autres, l&rsquo;adolescent d&eacute;voile une partie de lui. Par cons&eacute;quent, il s&rsquo;expose au regard et au jugement de l&rsquo;autre (Le Breton, 2016). Il prend donc un risque qu&rsquo;il lui est parfois difficile d&rsquo;assumer. Ceci explique qu&rsquo;au d&eacute;but de l&rsquo;activit&eacute;, les premiers &eacute;l&egrave;ves &agrave; se pr&eacute;senter sont plut&ocirc;t g&ecirc;n&eacute;s et gauches. Cependant, nous constatons &agrave; nouveau que l&rsquo;atmosph&egrave;re se d&eacute;tend rapidement pour laisser la place aux rires, aux clins d&rsquo;&oelig;il complices et &agrave; des gestes de plus en plus fantasques et audacieux. Ici encore, par un effet de mise en miroir, les &eacute;motions des premiers sont renvoy&eacute;es aux suivants comme &eacute;tant les leurs (ou tr&egrave;s proches). Le jugement de l&rsquo;autre perd alors de son importance et les &eacute;l&egrave;ves s&rsquo;en lib&egrave;rent petit &agrave; petit pour laisser libre cours &agrave; leur imagination.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">&Eacute;crire et clamer ensemble pour d&eacute;velopper l&rsquo;empathie</span></span></strong></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">L&rsquo;&eacute;ducation &agrave; l&rsquo;empathie se poursuit lors de la phase d&rsquo;&eacute;criture des textes, puis de leur oralisation. Des recherches ont d&eacute;j&agrave; &eacute;t&eacute; men&eacute;es sur les bienfaits th&eacute;rapeutiques de l&rsquo;&eacute;criture en elle-m&ecirc;me (Viardot et <em>al</em>., 2016&nbsp;; Gola, Miquel, 2020), je n&rsquo;y reviendrai donc pas. Je vais plut&ocirc;t m&rsquo;attacher ici &agrave; comprendre comment, lors de l&rsquo;&eacute;criture et de l&rsquo;oralisation collectives, le groupe supporte <a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span style="color:#000099;">[7]</span></a><span style="color:#000099;">&nbsp;</span></span></span><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">l&rsquo;individu et lui permet de progresser.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">M&ecirc;me s&rsquo;il est commun&eacute;ment admis qu&rsquo;un document &eacute;crit a une vis&eacute;e de communication dans la mesure o&ugrave; il est g&eacute;n&eacute;ralement destin&eacute; &agrave; &ecirc;tre lu<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span style="color:#000099;">[8]</span></a></span></span><span new="" roman="" style="font-size: 18px; font-family: " times="">,<span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"> il est admis que l&rsquo;&eacute;criture peut &ecirc;tre envisag&eacute;e comme un moyen d&rsquo;&eacute;viter la communication directe par la mise &agrave; distance qu&rsquo;elle instaure entre &eacute;metteur et r&eacute;cepteur (Lempen, 2016). Pourtant, dans le cas d&rsquo;un atelier slam, la mise &agrave; distance est plus relative pour diverses raisons.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">D&rsquo;une part, m&ecirc;me dans le cas d&rsquo;une &eacute;criture individuelle, celle-ci ne peut se faire sans l&rsquo;autre. On peut m&ecirc;me dire qu&rsquo;un slam individuel s&rsquo;&eacute;crit pour et avec les autres. En effet, les &eacute;l&egrave;ves savent que leur production sera entendue par le groupe-classe. Ils n&rsquo;&eacute;crivent pas seulement pour eux mais pour des camarades qu&rsquo;ils c&ocirc;toieront tout le reste de l&rsquo;ann&eacute;e, voire les suivantes. L&rsquo;exercice peut devenir p&eacute;rilleux car chacun inscrit l&rsquo;autre dans sa production tout en lui offrant une partie de soi, ce qui a n&eacute;cessairement des r&eacute;percussions sur ses &eacute;motions et, par cons&eacute;quent, sur le rendu du texte en lui-m&ecirc;me. Ainsi, une &eacute;criture dite individuelle est toujours &laquo;&nbsp;collective&nbsp;&raquo; dans ce sens o&ugrave; l&rsquo;autre est toujours pr&eacute;sent dans le message qu&rsquo;on lui adresse et sa &laquo;&nbsp;pr&eacute;sence&nbsp;&raquo; influe sur son contenu et sa mise en forme.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">D&rsquo;autre part, dans le cas d&rsquo;une &eacute;criture collective, les propositions des uns et des autres sont soumises &agrave; discussions et approbation par la classe. La production de chacun faisant partie d&rsquo;un tout qui appartient &agrave; la classe enti&egrave;re, le groupe classe, dont chaque &eacute;l&egrave;ve est membre, en porte la responsabilit&eacute;. La qualit&eacute; du texte d&eacute;pendant des comp&eacute;tences et de l&rsquo;implication de chacun, chaque &eacute;l&egrave;ve prend conscience de cette responsabilit&eacute; partag&eacute;e, ce qui a pour effet, en renfor&ccedil;ant le travail collaboratif, de renforcer les liens entre les membres du groupe. La communication verbale de tout instant que ce travail collaboratif implique, lors du travail en bin&ocirc;mes comme lors des mises en commun au sein du groupe classe, rend la relation &agrave; l&rsquo;autre plus &eacute;troite.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Il en va de m&ecirc;me pour l&rsquo;oral. Comme il a &eacute;t&eacute; dit plus haut, le slameur entre en relation avec son public par l&rsquo;interm&eacute;diaire de son corps qu&rsquo;il utilise pour organiser la mise en sc&egrave;ne de son texte. Il s&rsquo;agit donc pour lui d &rsquo;incarner son texte afin d&rsquo;aller &agrave; la rencontre de son public et entrer en partage avec lui. La mise en sc&egrave;ne de soi que suppose la mise en sc&egrave;ne du texte pourrait constituer un frein &agrave; la motivation de certains des &eacute;l&egrave;ves si le groupe ne soutenait pas l&rsquo;individu. Car, dans cette derni&egrave;re phase d&rsquo;entra&icirc;nement, l&rsquo;objectif est de clamer &agrave; plusieurs voix, d&rsquo;incarner &agrave; plusieurs corps un texte &eacute;crit &agrave; plusieurs mains. Cela ne va &eacute;videmment pas sans discussions, propositions et n&eacute;gociations qui, une fois encore, doivent aboutir &agrave; un consensus pour que le texte puisse prendre vie. &Agrave; nouveau, parce que tout le monde doit affronter les m&ecirc;mes difficult&eacute;s pour aboutir &agrave; un objectif commun, la conscience d&rsquo;un v&eacute;cu partag&eacute; par le groupe donne de la force et de la motivation &agrave; chacun.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">L&rsquo;empathie favorise le sentiment d&rsquo;efficacit&eacute; personnelle et l&rsquo;estime de soi</span></span></strong></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Selon Albert Bandura (2007), les performances d&rsquo;une personne sont fonction de la repr&eacute;sentation qu&rsquo;elle se fait de ses comp&eacute;tences. Ainsi, plus elle croit en ses capacit&eacute;s &agrave; effectuer une t&acirc;che, plus elle est stimul&eacute;e et plus elle fait d&rsquo;efforts pour atteindre son but, plus elle est susceptible d&rsquo;atteindre les objectifs fix&eacute;s. Au contraire, moins elle croit en ses capacit&eacute;s, moins elle est motiv&eacute;e et moins elle fait d&rsquo;efforts, moins elle se donne des chances de r&eacute;ussir.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Si Bandura ne croit pas &agrave; un effet de cause &agrave; effet syst&eacute;matique entre le sentiment d&rsquo;efficacit&eacute; personnelle et l&rsquo;estime de soi, de nombreuses situations de classe permettent de noter que l&rsquo;influence r&eacute;ciproque de l&rsquo;un(e) sur l&rsquo;autre n&rsquo;est pas rare non plus.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">La collaboration de tout instant que suppose l&rsquo;atelier slam instaure une forme de r&eacute;assurance et permet de d&eacute;velopper le sentiment d&rsquo;efficacit&eacute; personnel des &eacute;l&egrave;ves. D&rsquo;abord, par le fait de travailler ensemble sur un objectif commun, ce qui montre &agrave; chacun qu&rsquo;il fait partie d&rsquo;un tout dont chaque &laquo;&nbsp;&eacute;l&eacute;ment&nbsp;&raquo; est indispensable. Chacun apporte sa pierre &agrave; l&rsquo;ouvrage collectif, ce qui lui donne la m&ecirc;me importance que tous les autres. Ensuite, par les feedbacks des pairs, dont on sait qu&rsquo;ils peuvent avoir une grande influence sur le sentiment d&rsquo;efficacit&eacute; personnel (Galand, Vanlede, 2004). Support&eacute; par le groupe, chaque &eacute;l&egrave;ve trouve le moyen de sugg&eacute;rer des id&eacute;es qui, m&ecirc;me lorsqu&rsquo;elles ne sont finalement pas accept&eacute;es, sont re&ccedil;ues par des oreilles bienveillantes. Aussi, les critiques qui lui sont &eacute;ventuellement adress&eacute;es, parce qu&rsquo;elles sont constructives, montrent l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t que les uns portent aux autres et sont une preuve de plus que chacun a de la valeur aux yeux des autres puisqu&rsquo;ils croient suffisamment en lui pour avancer avec lui. De plus, chacun a &eacute;galement la possibilit&eacute; de proposer son aide et son soutien aux camarades. En se rendant utile &agrave; la &laquo;&nbsp;communaut&eacute;&nbsp;&raquo;, il prend encore une fois conscience de sa valeur.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">L&rsquo;id&eacute;e que les &eacute;l&egrave;ves se font de leurs capacit&eacute;s d&eacute;pend en partie de la fa&ccedil;on dont ils pensent que les autres les per&ccedil;oivent. Certes, ces perceptions se manifestent par les interactions verbales, mais aussi par les sourires, les grimaces, les clins d&rsquo;&oelig;il et les gestes amicaux qui sont autant de manifestations d&rsquo;encouragements et qui attestent de la valeur que les pairs accordent &agrave; leur camarade. Ces manifestations corporelles sont des preuves de la confiance qu&rsquo;ils placent en lui. Elles d&eacute;veloppent le sentiment d&rsquo;efficacit&eacute; personnel des &eacute;l&egrave;ves, ainsi que leur estime de soi.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">L&rsquo;atelier slam pour &eacute;duquer au vivre-ensemble</span></span></strong></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">M&ecirc;me s&rsquo;il n&rsquo;est pas certain que l&rsquo;atelier slam, tel qu&rsquo;il est men&eacute; dans mes classes, corresponde v&eacute;ritablement au projet p&eacute;dagogique tel que l&rsquo;envisage Philippe Perrenoud<span style="color:#000099;"><a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title="">[9]</a></span></span><span new="" roman="" style="font-size: 18px; font-family: " times="">, il est tout de m&ecirc;me int&eacute;ressant de constater que ce type de travail permet de travailler les m&ecirc;mes comp&eacute;tences&nbsp;:</span></span></p> <p style="margin-left: 40px; text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;">Savoir &eacute;couter, formuler des propositions, n&eacute;gocier des compromis, prendre des d&eacute;cisions et s&rsquo;y tenir. Mais aussi savoir offrir ou demander de l&rsquo;aide, partager ses soucis ou ses savoirs&nbsp;; savoir r&eacute;partir les t&acirc;ches et les coordonner&nbsp;; savoir &eacute;valuer en commun l&rsquo;organisation et l&rsquo;avancement du travail&nbsp;; g&eacute;rer ensemble des tensions, des probl&egrave;mes d&rsquo;&eacute;quit&eacute; ou de reconnaissance, des &eacute;checs. &Agrave; cela s&rsquo;ajoute un travail sur les comp&eacute;tences de communication &eacute;crite (plan, m&eacute;mos, correspondance, marches &agrave; suivre) et orale (argumentation, animation, partage de savoirs, etc.)&nbsp;(Perrenoud, 1999)</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Or, ces comp&eacute;tences rejoignent celles list&eacute;es par l&rsquo;OMS (Organisation Mondiale de la Sant&eacute;)&nbsp;comme &eacute;tant des comp&eacute;tences psychosociales essentielles &agrave; la personne, puisqu&rsquo;elles sont cens&eacute;es lui permettre de &laquo;&nbsp;r&eacute;pondre avec efficacit&eacute; aux exigences et aux &eacute;preuves de la vie quotidienne&nbsp;&raquo; et de &laquo;&nbsp;maintenir l&rsquo;&eacute;tat de son bien-&ecirc;tre mental en adoptant un comportement appropri&eacute; et positif &agrave; l&rsquo;occasion des relations entretenues avec les autres, sa propre culture et l&rsquo;environnement&nbsp;&raquo; (Luis et al., 2015&nbsp;: 12). Autrefois regroup&eacute;es en cinq paires de comp&eacute;tences, elles sont aujourd&rsquo;hui regroup&eacute;es en trois cat&eacute;gories&nbsp;: sociales, cognitives et &eacute;motionnelles. Parce qu&rsquo;elles sont situ&eacute;es &laquo;&nbsp;&agrave; la crois&eacute;e de la promotion de la sant&eacute; et de la pr&eacute;vention des probl&egrave;mes de sant&eacute;, de la sant&eacute; physique et de la sant&eacute; mentale&nbsp;&raquo; (Luis et Lambois, 2301&nbsp;: 13), une insuffisance de leur d&eacute;veloppement pourrait s&rsquo;av&eacute;rer d&eacute;terminant dans l&rsquo;adoption de comportements &agrave; risques (<em>ibid</em>.)<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span style="color:#000099;">[10]</span></a></span></span><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Dans un dossier de la revue <em>La sant&eacute; en action</em> (Luis et <em>al</em>., 2015), Elisabeth Luis et B&eacute;atrice Lambois en dressent une liste pr&eacute;cise (p. 12).</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Tout d&rsquo;abord, les comp&eacute;tences sociales, aussi appel&eacute;es interpersonnelles ou de communication, qui regroupent&nbsp;:</span></span></p> <ul> <li style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Les comp&eacute;tences de communication verbale et non verbale</span></span></li> <li style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">L&rsquo;&eacute;coute active, l&rsquo;expression des &eacute;motions, la capacit&eacute; &agrave; donner et recevoir des remont&eacute;es d&rsquo;information et des r&eacute;actions (les <em>feedbacks</em>)</span></span></li> <li style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Les capacit&eacute;s de r&eacute;sistance et de n&eacute;gociation</span></span></li> <li style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">La gestion des conflits, la capacit&eacute; d&rsquo;affirmation, la r&eacute;sistance &agrave; la pression d&rsquo;autrui</span></span></li> <li style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">L&rsquo;empathie, comprise comme la capacit&eacute; &agrave; &eacute;couter et comprendre les besoins et le point de vue d&rsquo;autrui et &agrave; exprimer cette compr&eacute;hension</span></span></li> <li style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Les comp&eacute;tences de coop&eacute;ration et de collaboration en groupe</span></span></li> <li style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Les comp&eacute;tences de plaidoyer qui prennent appui sur les comp&eacute;tences de persuasion et d&rsquo;influence</span></span></li> </ul> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Ensuite, les comp&eacute;tences cognitives qui regroupent&nbsp;:</span></span></p> <ul> <li style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Les comp&eacute;tences de prise de d&eacute;cision et de r&eacute;solution de probl&egrave;mes</span></span></li> <li style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">La pens&eacute;e critique et l&rsquo;auto&eacute;valuation qui impliquent d&rsquo;&ecirc;tre capable d&rsquo;analyser l&rsquo;influence des m&eacute;dias et des pairs, d&rsquo;avoir conscience des valeurs, des attitudes, des normes, des croyances et des facteurs qui nous affectent, d&rsquo;&ecirc;tre capables d&rsquo;identifier les informations pertinentes, ainsi que leurs sources</span></span></li> </ul> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Enfin, les comp&eacute;tences &eacute;motionnelles, aussi appel&eacute;es d&rsquo;autor&eacute;gulation, qui regroupent&nbsp;:</span></span></p> <ul> <li style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Les comp&eacute;tences de r&eacute;gulation &eacute;motionnelle</span></span></li> <li style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">La gestion de la col&egrave;re et de l&rsquo;anxi&eacute;t&eacute;, la capacit&eacute; &agrave; faire face &agrave; la perte, &agrave; l&rsquo;abus et aux traumatismes</span></span></li> <li style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Les comp&eacute;tences de gestion du stress qui impliquent la gestion du temps, la pens&eacute;e positive et la ma&icirc;trise des techniques de relaxation</span></span></li> <li style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Les comp&eacute;tences favorisant la confiance et l&rsquo;estime de soi, l&rsquo;auto&eacute;valuation et l&rsquo;autor&eacute;gulation.</span></span></li> </ul> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">&Agrave; la lecture de cette liste, on comprend que toutes ces comp&eacute;tences, bien que cat&eacute;goris&eacute;es en trois grands types, sont interd&eacute;pendantes les unes des autres. &Agrave; titre d&rsquo;exemple, et ainsi qu&rsquo;on vient de le voir, le d&eacute;veloppement de l&rsquo;empathie aide le jeune &agrave; reconna&icirc;tre et g&eacute;rer son stress et ses &eacute;motions, mais il l&rsquo;aide aussi &agrave; renforcer leur estime de soi. Par ailleurs, l&rsquo;empathie permet d&rsquo;aff&ucirc;ter ses talents de n&eacute;gociateur et d&rsquo;apprendre &agrave; r&eacute;guler les d&eacute;saccords. Elle am&egrave;ne les &eacute;l&egrave;ves &agrave; coop&eacute;rer et collaborer<span style="color:#000099;"><a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title="">[11]</a></span></span></span><span new="" roman="" style="font-size: 18px; font-family: " times="">.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">On comprend &eacute;galement que l&rsquo;atelier slam, &agrave; l&rsquo;instar de tout projet p&eacute;dagogique, ou, en tout cas, tout projet qui impose une &eacute;troite collaboration et coop&eacute;ration entre les &eacute;l&egrave;ves, &eacute;duque ces derniers &agrave; bien plus que la seule empathie, mais &eacute;galement &agrave; l&rsquo;ensemble des comp&eacute;tences psychosociales en r&egrave;gle g&eacute;n&eacute;rale. L&rsquo;atelier slam constitue donc un lieu id&eacute;al pour les amener &agrave; acqu&eacute;rir, non seulement des savoir-faire, mais aussi des savoir-&ecirc;tre qui vont leur permettre de d&eacute;velopper leur apprentissage de la citoyennet&eacute;.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Conclusion</span></span></strong></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">En r&eacute;sum&eacute;, en &eacute;duquant les &eacute;l&egrave;ves &agrave; de multiples comp&eacute;tences psychosociales, l&rsquo;atelier slam met en place, au sein de la classe, des conditions de travail sereines, propices &agrave; un engagement personnel de qualit&eacute; qui facilite l&rsquo;am&eacute;lioration des comp&eacute;tences langagi&egrave;res, en langue maternelle comme en langue &eacute;trang&egrave;re. En d&eacute;veloppant l&rsquo;empathie &eacute;motionnelle des &eacute;l&egrave;ves, il aide ces derniers &agrave; am&eacute;liorer leur relation &agrave; l&rsquo;autre comme &agrave; soi-m&ecirc;me et les invite &agrave; construire du<em> faire-ensemble </em>et de <em>l&rsquo;&ecirc;tre-ensemble</em>.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Toutefois, ce n&rsquo;est pas tant l&rsquo;atelier en lui-m&ecirc;me qui importe que les fonctions de socialisation et de m&eacute;diation qu&rsquo;il assure. Encore une fois, et s&rsquo;il &eacute;tait encore la peine de le souligner, toute activit&eacute; mettant les &eacute;l&egrave;ves en situation de jouer un r&ocirc;le indispensable et compl&eacute;mentaire au sein d&rsquo;un groupe peut produire les m&ecirc;mes effets.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">En guise de perspective, pourquoi ne pas inclure des ateliers ou des activit&eacute;s de type projet p&eacute;dagogique au cours des formations d&rsquo;enseignants, initiale et continue&nbsp;? L&rsquo;&eacute;ducation des jeunes &agrave; l&rsquo;empathie &eacute;tant &eacute;troitement corr&eacute;l&eacute;e &agrave; celle des adultes qui en ont la charge, pourquoi, par exemple, ne pas appliquer le principe d&rsquo;homologie d&eacute;velopp&eacute; par Alain Kuzniak (1994) et mettre ces adultes en situation de faire des activit&eacute;s ou des projets habituellement r&eacute;serv&eacute;s aux &eacute;l&egrave;ves&nbsp;? Ma propre exp&eacute;rience en tant que formatrice acad&eacute;mique me permet d&rsquo;affirmer que lors d&rsquo;un atelier de type atelier slam, les participants adultes<span style="color:#000099;"><a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title="">[12]</a></span></span><span new="" roman="" style="font-size: 18px; font-family: " times="">, en se trouvant confront&eacute;s &agrave; des &laquo;&nbsp;difficult&eacute;s que rencontre tout apprenant&nbsp;&raquo; (Kuzniak, 1994&nbsp;: 151), d&eacute;veloppent &agrave; la fois leur empathie cognitive (vis-&agrave;-vis des &eacute;l&egrave;ves) et leur empathie &eacute;motionnelle (entre eux), ce qui les aide &agrave; &laquo;&nbsp;mieux saisir les ph&eacute;nom&egrave;nes d&rsquo;apprentissage et de mieux en cerner la complexit&eacute;&nbsp;&raquo; (</span><em new="" roman="" style="font-size: 18px; font-family: " times="">ibid</em><span new="" roman="" style="font-size: 18px; font-family: " times="">.). Il me semble que tout le monde, personnels enseignant, soignant ou encadrant, pourrait tirer profit de tels moments qui permettent d&rsquo;agir sur les repr&eacute;sentations par l&rsquo;exp&eacute;rience et par la conscientisation de difficult&eacute;s v&eacute;cues par les &eacute;l&egrave;ves (Kuzniak 1994).</span></span></p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Bibliographie</span></span></strong></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Abdallah-Pretceille Martine, 1996, <em>Vers une p&eacute;dagogie interculturelle</em>, Paris, Anthropos.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Aden Jo&euml;lle, 2013, &laquo;&nbsp;Apprendre les langues par corps&nbsp;&raquo;. Dans Abdelkader Y., Bazile S., Fertat O. (Dirs.), <em>Pour un Th&eacute;&acirc;tre-Monde. Plurilinguisme, interculturalit&eacute; et transmission</em>, Bordeaux, Presses Universitaires de Bordeaux, p. 109-123.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Bandura Albert, 2007, <em>Auto-efficacit&eacute;. Le sentiment d&rsquo;efficacit&eacute; personnelle</em>, Bruxelles, De Boeck.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Benhaiem Annabel, 2016, &laquo;&nbsp;Des cours de solidarit&eacute; et de gentillesse &agrave; l&#39;&eacute;cole primaire, trois pays donnent l&#39;exemple&nbsp;&raquo;, <em>Huffington Post</em>, 5 octobre 2016 [En ligne]&nbsp;: <a href="https://www.huffingtonpost.fr/2016/09/02/cours-de-gentillesse-solidarite-ecole-primaire-pays-_n_11830266.html">https://www.huffingtonpost.fr/2016/09/02/cours-de-gentillesse-solidarite-ecole-primaire-pays-_n_11830266.html</a> (consult&eacute; le 10 d&eacute;cembre 2018).</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Blaya Catherine, 2010, <em>D&eacute;crochages &ndash;&nbsp;L&rsquo;&eacute;cole en difficult&eacute;</em>, Bruxelles, De Boeck.&nbsp;</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Bulletin Officiel n&deg; 6, 25 juin 2015 [En ligne]&nbsp;: <a href="https://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?pid_bo=32675">https://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?pid_bo=32675</a> (consult&eacute; le 17 novembre 2018).</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Bourdieu, Pierre, 1979, <em>La distinction&nbsp;: critique sociale du jugement,</em>&nbsp;Paris, Les &Eacute;ditions de Minuit.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Collectif 129H, 2007, <em>&Eacute;crire et dire&nbsp;: Petit guide m&eacute;thodologique pour l&rsquo;animation d&rsquo;ateliers slam</em>, Commission Europ&eacute;enne/Fond Social Europ&eacute;en, Mairie de Paris [En ligne]&nbsp;: <a href="http://www.129h.org/formations">http://www.129h.org/formations</a> (consult&eacute; le 20 mai 2008).</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Conseil de l&rsquo;Europe, 2018, <em>Cadre Europ&eacute;en Commun de R&eacute;f&eacute;rence pour les Langues&nbsp;: apprendre, enseigner, &eacute;valuer</em>, Volume compl&eacute;mentaire avec de nouveaux descripteurs [En ligne]&nbsp;: <a href="https://www.coe.int/fr/web/common-european-framework-reference-languages">https://www.coe.int/fr/web/common-european-framework-reference-languages</a> (consult&eacute; le 20 mai 2018).</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Coslin Pierre, 2006, &laquo;&nbsp;Violences et incivilit&eacute;s au coll&egrave;ge&nbsp;&raquo;, <em>L&#39;orientation scolaire et professionnelle</em>, 35 (2), p. 163-182 [En ligne]&nbsp;: <a href="https://journals.openedition.org/osp/1060">https://journals.openedition.org/osp/1060</a> (consult&eacute; le 12 octobre 2018).</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Cosnier Jacques, 1994, <em>La psychologie des &eacute;motions et des sentiments</em>, Paris, Retz.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Damasio Antonio, 2009, <em>Spinoza avait raison : le cerveau de la tristesse, de la joie et des &eacute;motions</em>, Paris, Odile Jacob.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Debarbieux E., Anton N., Astor R.A., Benbenishty R., Bisson-Vaivre C., Cohen J., Giordan A., Hugonnier B., Neulat N., Ortega Ruiz R., Saltet J., Veltcheff C., Vrand R., 2012, <em>Le &laquo; Climat scolaire &raquo; : d&eacute;finition, effets et conditions d&rsquo;am&eacute;lioration</em>. Rapport au Comit&eacute; scientifique de la Direction de l&rsquo;enseignement scolaire, minist&egrave;re de l&rsquo;&Eacute;ducation nationale. MEN-DGESCO/Observatoire International de la Violence &agrave; l&rsquo;&Eacute;cole [En ligne]&nbsp;: <a href="http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/docsjoints/climat-scolaire2012.pdf">http://www.cafepedagogique.net/.../climat-scolaire2012.pdf </a> (consult&eacute; le 20 octobre 2018).</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Dolto Fran&ccedil;oise, Dolto-Tolitch Catherine, Percheminier Colette, 1990, <em>Paroles pour adolescents ou Le complexe du homard</em>, Paris, Hatier.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Dumouchel Paul, 1999, <em>&Eacute;motions&nbsp;: essai sur le corps et le social</em>, La Fl&egrave;che, Le Plessis-Robinson, Synth&eacute;labo.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Favre Daniel, 2013, <em>Transformer la violence des &eacute;l&egrave;ves</em>. <em>Cerveau, motivations et apprentissage</em>, Paris, Dunod.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Galand Beno&icirc;t, Vanlede Marie, 2004, &laquo;&nbsp;Le sentiment d&#39;efficacit&eacute; personnelle dans l&#39;apprentissage et la formation&nbsp;: quel r&ocirc;le joue-t-il&nbsp;? D&#39;o&ugrave; vient-il ? Comment intervenir ?&nbsp;&raquo;, <em>Savoirs </em>(hors-s&eacute;rie), 5, p. 91-116 [En ligne]&nbsp;: <a href="https://www.cairn.info/revue-savoirs-2004-5-page-91.htm">https://www.cairn.info/revue-savoirs-2004-5-page-91.htm</a> (consult&eacute; le 10 septembre 2017).</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Gola Marie, Miquel Fr&eacute;d&eacute;ric, 2020, &laquo; Les gestes p&eacute;dagogiques pour &ldquo;panser &rdquo; l&rsquo;&eacute;cole &raquo;, <em>Notos</em>, n&deg; 5 [En ligne] : <a href="https://doi.org/10.34745/numerev_121">https://doi.org/10.34745/numerev_121</a> (consult&eacute; le 10 avril 2021).</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Gueguen Catherine, 2018, <em>Heureux d&rsquo;apprendre &agrave; l&rsquo;&eacute;cole. Comment les neurosciences affectives et sociales peuvent changer l&rsquo;&eacute;ducation</em>, Paris, Les Ar&egrave;nes-Robert Laffont.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Kuzniak Alain, 1994, <em>&Eacute;tude des strat&eacute;gies de formation en math&eacute;matiques utilis&eacute;es par les ma&icirc;tres du premier degr&eacute;</em>, Th&egrave;se de doctorat en didactique des disciplines, Universit&eacute; Paris 7 [En ligne]&nbsp;: <a href="https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01251462">https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01251462</a> (Consult&eacute; le 17 novembre 2018)</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Luis Elisabeth, Lambois B&eacute;atrice, 2015, &laquo;&nbsp;Les comp&eacute;tences psychosociales&nbsp;:&nbsp; d&eacute;finitions et &eacute;tat des connaissances &raquo;, dans Lamboy B&eacute;atrice, Fortin Jacques, Azorin Jean-Christophe, Nekaa Mabrouk (Dirs), &laquo;&nbsp;D&eacute;velopper les comp&eacute;tences psychosociales chez les enfants et les jeunes&nbsp;&raquo;, <em>La sant&eacute; en action</em>, INPES n&deg; 431, p. 12-16 [En ligne]&nbsp;: <a href="https://www.santepubliquefrance.fr/docs/la-sante-en-action-mars-2015-n-431-developper-les-competences-psychosociales-chez-les-enfants-et-les-jeunes">La Sant&eacute; en action, mars 2015, n&deg;431D&eacute;velopper les comp&eacute;tences psychosociales chez les enfants et les jeunes. (santepubliquefrance.fr)</a>.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Le Breton David, 2007, &laquo;&nbsp;Anthropologie des conduites &agrave; risque et scarifications &agrave; l&rsquo;adolescence&nbsp;&raquo;, <em>Arquivos Brasileiros de Psicologia</em>, vol. 59,&nbsp;n&deg; 2, p. 120-131, [En ligne]&nbsp;: <a href="http://pepsic.bvsalud.org/pdf/arbp/v59n2/v59n2a03.pdf">http://pepsic.bvsalud.org/pdf/arbp/v59n2/v59n2a03.pdf</a> (Consult&eacute; le 22 avril 2010).&nbsp;</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Le Breton David, 2007, <em>En souffrance. Adolescence et entr&eacute;e dans la vie</em>, Paris, M&eacute;taili&eacute;.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Le Breton David, 2016, <em>Corps et adolescence</em>, Yapaka.be [En ligne]&nbsp;: <a href="http://www.yapaka.be/auteur/david-le-breton">http://www.yapaka.be/auteur/david-le-breton</a> (consult&eacute; le 10 d&eacute;cembre 2016).</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Le Breton David, 1998, <em>Les passions ordinaires. Anthropologie des &eacute;motions</em>, Paris, Armand Colin.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Lempen&nbsp;Olivia, 2016, &laquo;&nbsp;Les &eacute;crits en sc&egrave;ne. Le slam, au carrefour du corps et du langage&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>Cliniques</em>, vol. 2, n&deg; 12, p. 112-126 [En ligne]&nbsp;: <a href="https://www.cairn.info/revue-cliniques-2016-2-page-112.htm">https://www.cairn.info/revue-cliniques-2016-2-page-112.htm</a> (consult&eacute; le 10 mai 2021).</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Marandon G&eacute;rard, 2001, &laquo;&nbsp;Empathie et comp&eacute;tence interculturelle&nbsp;&raquo;, Dans Kiss A. (Dir.), <em>L&rsquo;empathie et la rencontre interculturelle</em>, Paris, L&rsquo;Harmattan, p. 77-118.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Martin-Juchat Fabienne, 2008, &laquo;&nbsp;Penser le corps affectif comme un m&eacute;dia&nbsp;&raquo;, <em>Corps</em>, vol. 1, n&deg; 4, p. 85-92 [En ligne]&nbsp;: <a href="https://www.cairn.info/revue-corps-dilecta-2008-1-page-85.htm">https://www.cairn.info/revue-corps-dilecta-2008-1-page-85.htm</a> (consult&eacute; le 17 janvier 2018).</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Marty Fran&ccedil;ois, 2010, &laquo;&nbsp;Adolescence et &eacute;motion, une affaire de corps&nbsp;&raquo;, <em>Enfances &amp; Psy</em>, vol. 4, n&deg; 49, p. 40-52 [En ligne]&nbsp;: <a href="https://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2010-4-page-40.htm">https://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2010-4-page-40.htm</a> (consult&eacute; le 22 avril 2018).</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">MEN, 2015, <em>Socle Commun de Connaissances, de Comp&eacute;tences et de Culture</em>. [En ligne]&nbsp;: <a href="http://eduscol.education.fr/cid86943/le-socle-commun.html">http://eduscol.education.fr/cid86943/le-socle-commun.html</a> (consult&eacute; le 10 d&eacute;cembre 2014).</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Perrenoud Philippe, 1999, &laquo;&nbsp;Apprendre &agrave; l&rsquo;&eacute;cole &agrave; travers des projets&nbsp;: Pourquoi&nbsp;? Comment&nbsp;?&nbsp;&raquo; [En ligne]&nbsp;: <a href="http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/php_main/php_1999/1999_17.html">http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/php_main/php_1999/1999_17.html</a> (consult&eacute; le 20 janvier 2014)</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Reuter Yves, 1995, &laquo;&nbsp;Les relations lecture-&eacute;criture dans le champ didactique&nbsp;&raquo;, <em>Pratiques</em>, 86, pp. 5-23 [En ligne]&nbsp;: <a href="http://www.persee.fr/doc/prati_0338-2389_1995_num_86_1_1740">www.persee.fr/doc/prati_0338-2389_1995_num_86_1_1740</a> (consult&eacute; le 25 avril 2021).</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Rizzolati Giacomo, Sinigaglia Corrado, 2008 [1990], <em>Les neurones miroirs</em>, Paris, Odile Jacob.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Viau Rolland, 2007, <em>La motivation en contexte scolaire</em>, Bruxelles, De Boeck.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Viardot Claire,&nbsp;Rizzi Alice,&nbsp;Lachal Jonathan, Moro Marie-Rose, 2016, &laquo;&nbsp;Groupe d&rsquo;&eacute;criture th&eacute;rapeutique pour patients hospitalis&eacute;s dans une maison des adolescents &raquo;,&nbsp;<em>La psychiatrie de l&#39;enfant</em>, vol. 1, n&deg; 1, p. 173-208 [En ligne] :&nbsp;<a href="https://doi.org/10.3917/psye.591.0173">https://doi.org/10.3917/psye.591.0173</a> (consult&eacute; le 10 avril 2021).</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Vorger Camille, Aubry Dominique, 2011, &laquo;&nbsp;Du rap au slam, le flow ne se tarit pas&hellip;&nbsp;&raquo;, &nbsp;<em>Synergies Espagne</em>, pp. 63-76 [En ligne]&nbsp;: <a href="https://gerflint.fr/Base/Espagne4/Espagne4.html">https://gerflint.fr/Base/Espagne4/Espagne4.html</a> (consult&eacute; le 20 ao&ucirc;t 2014).</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Vorger Camille, 2011, <em>Po&eacute;tique du slam : de la sc&egrave;ne &agrave; l&#39;&eacute;cole : N&eacute;ologie, n&eacute;ostyles et cr&eacute;ativit&eacute; lexicale</em>. Th&egrave;se de doctorat en sciences du langage, didactique et linguistique, Universit&eacute; Grenoble Alpes, [En ligne]&nbsp;: <a href="https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00746972">https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00746972</a></span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Vygotski Lev, 1998, <em>Th&eacute;orie des &eacute;motions. &Eacute;tude historico-psychologique</em>, Paris, L&rsquo;Harmattan.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Zanna Omar, 2005, <em>Apprendre &agrave; vivre ensemble en classe&nbsp;: des jeux pour &eacute;duquer &agrave; l&#39;empathie</em>, Paris, Dunod.&nbsp;</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Zanna Omar, 2016, <em>Le corps dans la relation aux autres. Pour une &eacute;ducation &agrave; l&rsquo;empathie</em>. Rennes, Presses universitaires de Rennes.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Slamographie</span></span></strong></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;">Grand Corps Malade. (2006). <em>Midi 20.</em> [CD]. Universal Music.</span></span></p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:18px;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="caret-color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="font-weight:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="word-spacing:0px"><span style="text-decoration:none"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="line-height:14.266666412353516px"><a href="applewebdata://3BF33112-DA7E-4DA6-9543-D45D9668AD6F#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span style="color:#000099;">[1]</span></a></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span><span style="color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="font-weight:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="word-spacing:0px"><span style="text-decoration:none"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="line-height:14.266666412353516px">&nbsp;</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span><span style="line-height:normal"><span style="caret-color:#000000"><span style="color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="font-weight:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="word-spacing:0px"><span style="text-decoration:none"><span style="color:black">Catherine Gendron,&nbsp;Enseignante de lettres-anglais en Lyc&eacute;e Professionnel,&nbsp;Docteure en sociologie ,&nbsp;Universit&eacute; de Rennes 2,&nbsp;PREFICS, Rennes 2 - EA 7469, email de contat:&nbsp;</span><span style="color:#006990">catherine.gendron@hotmail.fr</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></p> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:18px;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="caret-color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="font-weight:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="word-spacing:0px"><span style="text-decoration:none"><a href="applewebdata://84E194A7-BDFC-4119-AA34-A1771F9E994F#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span style="color:#000099;"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="line-height:14.266666412353516px">[2]</span></span></span></span></a></span></span></span></span></span></span></span></span><span style="color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="font-weight:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="word-spacing:0px"><span style="text-decoration:none">&nbsp;Socle Commun de Connaissances, de Comp&eacute;tences et de Culture.</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;"><span style="caret-color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="font-weight:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="word-spacing:0px"><span style="text-decoration:none"><a href="applewebdata://73831273-80A4-46E1-BD49-829B6428C738#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span style="color:#000099;"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="line-height:14.266666412353516px">[3]</span></span></span></span></a></span></span></span></span></span></span></span></span><span style="color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="font-weight:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="word-spacing:0px"><span style="text-decoration:none">&nbsp;Cadre Europ&eacute;en Commun de R&eacute;f&eacute;rence des Langues.</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:18px;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="caret-color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="font-weight:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="word-spacing:0px"><span style="text-decoration:none"><a href="applewebdata://8DDE0B99-6261-4A93-896A-00838A12E449#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span style="color:#000099;"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="line-height:14.266666412353516px">[4]</span></span></span></span></a></span></span></span></span></span></span></span></span><span style="color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="font-weight:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="word-spacing:0px"><span style="text-decoration:none">&nbsp;Pour plus d&rsquo;informations sur les tournois officiels, voir le site de la Ligue Slam de France&nbsp;: https://www.ligueslamdefrance.fr/le-slam</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></p> <div style="text-align:start; text-indent:0px; -webkit-text-stroke-width:0px"> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;"><span style="caret-color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="font-weight:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="word-spacing:0px"><span style="text-decoration:none"><a href="applewebdata://0F3C4FB7-3FC6-49D4-AB67-91C6B4828689#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span style="color:#000099;"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="line-height:14.266666412353516px">[5]</span></span></span></span></a></span></span></span></span></span></span></span></span><span style="color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="font-weight:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="word-spacing:0px"><span style="text-decoration:none">&nbsp;Aussi appel&eacute; &laquo;&nbsp;remue-m&eacute;ninges&nbsp;&raquo;, le&nbsp;<i>brainstorming</i>&nbsp;consiste en la recherche collective d&rsquo;id&eacute;es en r&eacute;ponse &agrave; une question pos&eacute;e (en l&rsquo;occurrence, la recherche de vocabulaire en relation avec la th&eacute;matique choisie).</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></p> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:18px;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="caret-color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="font-weight:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="word-spacing:0px"><span style="text-decoration:none"><a href="applewebdata://9B08F762-517A-4314-B104-BA8B551577A2#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span style="color:#000099;"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="line-height:14.266666412353516px">[6]</span></span></span></span></a></span></span></span></span></span></span></span></span><span style="color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="font-weight:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="word-spacing:0px"><span style="text-decoration:none">&nbsp;Parfois c&rsquo;est l&rsquo;inverse&nbsp;: un &eacute;l&egrave;ve habituellement tr&egrave;s discret peut profiter du &laquo;&nbsp;masque&nbsp;&raquo; offert par l&rsquo;exercice pour s&rsquo;extravertir tandis qu&rsquo;un &eacute;l&egrave;ve habituellement tapageur pr&eacute;f&eacute;rera clamer un passage plus discret.</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="font-size:18px;"><span style="caret-color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="font-weight:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="word-spacing:0px"><span style="text-decoration:none"><a href="applewebdata://B696953E-9496-4048-9287-502770475EA2#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span style="color:#000099;"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="line-height:14.266666412353516px">[7]</span></span></span></span></a></span></span></span></span></span></span></span></span><span style="color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="font-weight:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="word-spacing:0px"><span style="text-decoration:none">&nbsp;Au sens anglo-saxon du terme.</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:18px;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="caret-color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="font-weight:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="word-spacing:0px"><span style="text-decoration:none"><a href="applewebdata://41D497BE-9863-42F6-A39E-668134F783C6#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span style="color:#000099;"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="line-height:14.266666412353516px">[8]</span></span></span></span></a></span></span></span></span></span></span></span></span><span style="color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="font-weight:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="word-spacing:0px"><span style="text-decoration:none">&nbsp;M&ecirc;me si Yves Reuter (1995&nbsp;: 14) nous rappelle que cette intention de communication peut ne pas se concr&eacute;tiser&nbsp;: pour diverses raisons, un &eacute;crit peut en effet ne pas trouver de lecteur (lettre d&eacute;chir&eacute;e ou ne parvenant pas &agrave; son destinataire, etc.)</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></p> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:18px;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="caret-color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="font-weight:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="word-spacing:0px"><span style="text-decoration:none"><a href="applewebdata://0FBF00C2-98F7-4DD3-85AD-8098FA6F6A7F#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span style="color:#000099;"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="line-height:14.266666412353516px">[9]</span></span></span></span></a></span></span></span></span></span></span></span></span><span style="color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="font-weight:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="word-spacing:0px"><span style="text-decoration:none">&nbsp;Philippe Perrenoud ne con&ccedil;oit effectivement le projet p&eacute;dagogique qu&rsquo;en accordant une grande libert&eacute; d&rsquo;action aux &eacute;l&egrave;ves quant &agrave; la th&eacute;matique, l&rsquo;organisation et la planification du projet, etc. tout en reconnaissant les b&eacute;n&eacute;fices &agrave; tirer d&rsquo;un tel type de projet, mes coll&egrave;gues et moi-m&ecirc;me imposons d&eacute;lib&eacute;r&eacute;ment des contraintes aux &eacute;l&egrave;ves. Par exemple, lorsque la coll&egrave;gue de lettres souhaite int&eacute;grer cet atelier &agrave; une s&eacute;quence sur la po&eacute;sie, nous leur imposons d&rsquo;utiliser la rime dans leurs slams en fran&ccedil;ais (ce qui, au passage, n&rsquo;est en aucun cas une obligation lors d&rsquo;une&nbsp;<i>slam session</i>&nbsp;ou d&rsquo;une comp&eacute;tition).</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></p> <div style="text-align:start; text-indent:0px; -webkit-text-stroke-width:0px"><span style="font-size:18px;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><a href="applewebdata://F5DA4691-039A-4586-96F0-BE1FB3C7B4BB#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span style="color:#000066;">[10]</span></a>&nbsp;&Agrave; propos des comportements &agrave; risques chez les adolescents, voir aussi&nbsp;En souffrance. Adolescence et entr&eacute;e dans la vie,&nbsp;de&nbsp;David Le Breton (2007), ainsi que &laquo;&nbsp;Anthropologie&nbsp;des conduites &agrave; risque et scarifications &agrave; l&rsquo;adolescence&nbsp;&raquo;,&nbsp;du m&ecirc;me auteur&nbsp;(2007).</span></span></div> <div style="text-align:start; text-indent:0px; -webkit-text-stroke-width:0px"> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:18px;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="caret-color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="font-weight:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="word-spacing:0px"><span style="text-decoration:none"><a href="applewebdata://5BC0FF35-EDDE-4C1C-8B68-AE27610825E2#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span style="color:#000099;"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="line-height:14.266666412353516px">[11]</span></span></span></span></a><span style="color:#000099;">&nbsp;</span></span></span></span></span></span></span></span></span><span style="color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="font-weight:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="word-spacing:0px"><span style="text-decoration:none">Et vice et versa : comme l&rsquo;atelier slam l&rsquo;a montr&eacute;, les activit&eacute;s imposant la collaboration et la coop&eacute;ration renforcent l&rsquo;empathie.</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></p> </div> </div> <div style="text-align:start; text-indent:0px; -webkit-text-stroke-width:0px"> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:18px;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;"><span style="caret-color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="font-weight:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="word-spacing:0px"><span style="text-decoration:none"><a href="applewebdata://D3C95E89-2E50-4696-893B-80B713BCB5C2#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span style="color:#000099;"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="line-height:14.266666412353516px">[12]</span></span></span></span></a></span></span></span></span></span></span></span></span><span style="color:#000000"><span style="font-style:normal"><span style="font-variant-caps:normal"><span style="font-weight:normal"><span style="letter-spacing:normal"><span style="text-transform:none"><span style="white-space:normal"><span style="word-spacing:0px"><span style="text-decoration:none">&nbsp;Il s&rsquo;agit le plus souvent d&rsquo;enseignants, mais aussi, parfois, de r&eacute;f&eacute;rents d&eacute;crochage scolaire comprenant aussi bien des enseignants que des CPE, des chefs d&rsquo;&eacute;tablissement ou encore du personnel infirmier.</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></p> </div> </div> </div> </div> </div> </div> </div> </div>