<p><strong><strong>Abstract :&nbsp;</strong></strong>We propose a reflection on the role of norms and standards in the management of research data in the open science policy environment. Starting from a general definition of research data, we analyze the place and function of norms and standards in the different dimensions of the concept of data. In particular, we focus on three aspects that link the scientific process, the regulatory environment, and research data: ethical protocols, research information systems, and data management plans. At the international level, we describe the normative effect of the FAIR principles, which, through the mobilization of other norms and standards, create a sort of &quot;cascade of standards&quot; around platforms and repositories, with a direct impact on scientific practices.&nbsp;</p> <p><strong>Keywords :&nbsp;</strong>research data, data management, norms, standards, FAIR principles, open science&nbsp;&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <h2><a id="t1"></a>INTRODUCTION</h2> <p>Le plan national pour la science ouverte, pr&eacute;sent&eacute; d&eacute;but juillet 2018, a confirm&eacute; l&rsquo;ambition de l&rsquo;Etat fran&ccedil;ais d&rsquo;acc&eacute;l&eacute;rer l&rsquo;ouverture des donn&eacute;es issues de la recherche publique (MESRI 2018). Les mesures et actions annonc&eacute;es se traduiront d&rsquo;une mani&egrave;re ou d&rsquo;une autre en normes, c&rsquo;est-&agrave;-dire en r&eacute;f&eacute;rentiels incontestables et communs, tels que des lois, directives, normes industrielles, recommandations ou bonnes pratiques.</p> <p>Ces nouvelles initiatives et prescriptions s&rsquo;ajouteront, &agrave; diff&eacute;rents niveaux de normalisation, aux normes qui sont d&eacute;j&agrave; en place et qui organisent et contr&ocirc;lent l&rsquo;&eacute;cosyst&egrave;me des donn&eacute;es de la recherche.</p> <p>L&rsquo;article propose une vision globale de l&rsquo;aspect normatif des donn&eacute;es de la recherche, en mettant l&rsquo;accent sur la France et sur les sciences humaines et sociales. Il s&rsquo;appuie sur l&rsquo;analyse de documents officiels, d&rsquo;articles et de rapports, de communications, discours, sites d&rsquo;initiatives et de projets, publi&eacute;s plus particuli&egrave;rement en France (Minist&egrave;re, CNRS, etc.) et en Europe (Commission), sans pour autant n&eacute;gliger le paysage international (DataCite, RDA, etc.). Le discours sur la science ouverte donne parfois l&rsquo;impression qu&rsquo;il s&rsquo;agit d&rsquo;un paysage &eacute;mergent, d&rsquo;une sorte de no man&rsquo;s land ou plut&ocirc;t d&rsquo;un territoire vierge, &agrave; l&rsquo;instar du&nbsp;<i>far west</i>&nbsp;de la conqu&ecirc;te du continent am&eacute;ricain. Or, il n&rsquo;en est rien. La gestion des donn&eacute;es de la recherche et leur partage ne constituent nullement un sujet &laquo;&nbsp;hors norme&nbsp;&raquo; mais sont strictement encadr&eacute;s par des normes de toute sorte &ndash; trop pour les uns, pas assez pour les autres.</p> <p>Notre compr&eacute;hension du concept des normes est pragmatique, partant de l&rsquo;importance centrale des normes dans la soci&eacute;t&eacute; contemporaine (Perriault &amp; Vaguer 2011) et consid&eacute;rant les normes comme un &laquo;&nbsp;document &eacute;tabli par consensus et approuv&eacute; par un organisme reconnu, qui fournit, pour des usages communs et r&eacute;p&eacute;t&eacute;s, des r&egrave;gles, des lignes directrices ou des caract&eacute;ristiques, pour des activit&eacute;s ou leurs r&eacute;sultats, garantissant un niveau d&rsquo;ordre optimal dans un contexte donn&eacute;&nbsp;&raquo; (Cacaly 1997).</p> <h3>L&rsquo;omnipr&eacute;sence des normes</h3> <p>L&rsquo;organisation de l&rsquo;acc&egrave;s libre aux donn&eacute;es scientifiques fait partie des objectifs de la recherche publique de la France (Code de la Recherche, article L112-1 alin&eacute;a e). La volont&eacute; d&rsquo;ouvrir les donn&eacute;es de la recherche a &eacute;t&eacute; confirm&eacute; par le plan d&rsquo;action national 2018-2020&nbsp;<i>Pour une action publique transparente et collaborative</i>&nbsp;dont l&rsquo;engagement 18 vise &agrave; construire un &eacute;cosyst&egrave;me de la science ouverte dans lequel &laquo;&nbsp;la science sera plus cumulative, plus fortement &eacute;tay&eacute;e par des donn&eacute;es, plus transparente, plus int&egrave;gre, plus rapide et d&rsquo;acc&egrave;s plus universel (et qui) induit une d&eacute;mocratisation de l&rsquo;acc&egrave;s aux savoirs, utile &agrave; la recherche, &agrave; la formation, &agrave; la soci&eacute;t&eacute;&nbsp;&raquo; (Etalab 2018, p.57).</p> <p>Le plan national pour la science ouverte a confirm&eacute; cette ambition (MESRI 2018). L&rsquo;objectif est que les donn&eacute;es produites par la recherche publique soient progressivement structur&eacute;es en conformit&eacute; avec les principes FAIR, pr&eacute;serv&eacute;es et, quand cela est possible, ouvertes. Les mesures&nbsp;annonc&eacute;es incluent l&rsquo;obligation d&rsquo;une diffusion ouverte des donn&eacute;es issues de programmes financ&eacute;s sur fonds publics, la g&eacute;n&eacute;ralisation des plans de gestion de donn&eacute;es dans les appels &agrave; projets, et l&rsquo;engagement d&rsquo;un processus de certification des infrastructures de donn&eacute;es.</p> <p>D&rsquo;un point de vue normatif, il s&rsquo;agit d&rsquo;un processus de plusieurs &eacute;tapes, dont l&rsquo;objectif est de cr&eacute;er un nouvel &eacute;cosyst&egrave;me fonctionnel et coh&eacute;rent, par l&rsquo;interpr&eacute;tation des normes existantes, par leur ajustement et par leur remplacement, avec quelques acteurs-cl&eacute;s (administration centrale, organismes de recherche, &eacute;tablissements de l&rsquo;enseignement sup&eacute;rieur, agences de financement, &eacute;diteurs, industrie de l&rsquo;information&hellip;).</p> <p>Qu&rsquo;il s&rsquo;agisse de la s&eacute;curit&eacute; des syst&egrave;mes et des donn&eacute;es, de leur traitement, communication ou partage ou bien, de leur description et conservation p&eacute;renne, chaque aspect de la gestion et chaque phase du cycle de la vie des donn&eacute;es de la recherche fait l&rsquo;objet de multiples normes, &agrave; caract&egrave;re l&eacute;gal, &eacute;thique ou industriel.</p> <h3>L&rsquo;exp&eacute;rience utilisateur</h3> <p>Les chercheurs eux-m&ecirc;mes connaissent g&eacute;n&eacute;ralement assez bien les normes, surtout en ce qui concerne les r&eacute;f&eacute;rentiels d&rsquo;expertise de leur propre champ d&rsquo;action, puisque l&rsquo;efficacit&eacute; et la qualit&eacute; de leur travail d&eacute;pend de la connaissance et de l&rsquo;application de ces normes. Les enqu&ecirc;tes de terrain montrent des pratiques h&eacute;t&eacute;rog&egrave;nes, plus ou moins formalis&eacute;es, plus ou moins efficaces et adapt&eacute;es, d&eacute;pendant pour beaucoup des &eacute;quipements et m&eacute;thodes, des th&eacute;matiques et disciplines, et des comp&eacute;tences scientifiques (Prost &amp; Sch&ouml;pfel 2015, Serres et al. 2017, Sch&ouml;pfel et al. 2018). Les normes sont g&eacute;n&eacute;ralement ressenties comme contraintes, surtout pour des questions de s&eacute;curit&eacute; et de protection des donn&eacute;es &agrave; caract&egrave;re personnel, o&ugrave; l&rsquo;offre institutionnelle en mati&egrave;re de syst&egrave;me d&rsquo;information n&rsquo;est pas toujours &agrave; la hauteur des besoins des chercheurs (Sch&ouml;pfel 2018).</p> <p>Aussi, malgr&eacute; leur tradition s&eacute;culaire de partage des r&eacute;sultats de leur recherche, une partie des chercheurs consid&egrave;re la politique d&rsquo;ouverture des donn&eacute;es comme une contrainte externe, o&ugrave; des finalit&eacute;s politiques et industrielles restent sans lien direct avec leurs objectifs et besoins au quotidien (Kaden 2018).</p> <h2><a id="t2"></a>QUATRE&nbsp;<em>DIMENSIONS</em>&nbsp;NORMATIVES</h2> <p>&laquo;&nbsp;Les donn&eacute;es de recherche en SHS ne se laissent pas ais&eacute;ment d&eacute;finir et saisir&nbsp;&raquo; (Serres et al. 2017). Souvent, les d&eacute;finitions des donn&eacute;es en g&eacute;n&eacute;ral et des donn&eacute;es de la recherche en particulier sont implicites, faites d&rsquo;anecdotes, de&nbsp;<i>success stories</i>, de descriptions, de listes, d&rsquo;aspects technologiques, de tendances et d&rsquo;impact sur les organismes et la soci&eacute;t&eacute; en g&eacute;n&eacute;ral. Il y a dix ans, l&rsquo;OCDE a tent&eacute; une d&eacute;finition qui est devenue&nbsp;<i>de facto</i>&nbsp;une r&eacute;f&eacute;rence pour les &eacute;tudes dans ce domaine&nbsp;: selon l&rsquo;OCDE, les donn&eacute;es de la recherche sont &laquo;&nbsp;des enregistrements factuels (chiffres, textes, images et sons), utilis&eacute;s comme sources principales pour la recherche scientifique et g&eacute;n&eacute;ralement reconnus par la communaut&eacute; scientifique comme n&eacute;cessaires pour valider des r&eacute;sultats de recherche&nbsp;&raquo; (OCDE 2006). A regarder de pr&egrave;s, on peut distinguer quatre dimensions constitutives au concept des donn&eacute;es de la recherche (Sch&ouml;pfel et al. 2017, cf. figure 1)&nbsp;:</p> <ul> <li>La nature factuelle des donn&eacute;es et leur grande diversit&eacute;.</li> <li>Le caract&egrave;re communautaire des donn&eacute;es.</li> <li>La finalit&eacute; des donn&eacute;es et leur lien avec le processus de la recherche.</li> <li>Le lien des donn&eacute;es avec leur traitement documentaire (enregistrement).</li> </ul> <p style="text-align: center;"><img alt="2018 revue schopfel1" src="https://www.revue-cossi.info/images/images-revue/2018-revue-schopfel1.png" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Figure 1. Les quatre dimensions du concept des donn&eacute;es de la recherche</em></p> <p>&nbsp;</p> <p>Ainsi, nous nous proposons d&rsquo;analyser la place et la fonction des normes et standards dans les diff&eacute;rentes dimensions du concept des donn&eacute;es, en particulier. Pour chacune des dimensions, nous d&eacute;gagerons la tension entre plusieurs niveaux de standardisation, avant tout entre une approche g&eacute;n&eacute;rique au sein des organismes et grandes infrastructures<a href="https://www.revue-cossi.info/numeros/n-5-2018-processus-normalisation-durabilite-information/730-5-2018-schopfel#ftn1" id="ftnref1" name="_ftnref1">[1]</a>, et l&rsquo;insistance des communaut&eacute;s disciplinaires sur la sp&eacute;cificit&eacute; des instruments et proc&eacute;dures, avec leurs propres normes et standards, mais &eacute;galement avec une revendication assum&eacute;e d&rsquo;&ecirc;tre diff&eacute;rent, &laquo; hors norme &raquo;.</p> <h3>La nature factuelle</h3> <p>Il n&rsquo;y a pas de normes ou de standards proprement dits pour d&eacute;crire la diversit&eacute; des donn&eacute;es de la recherche. En revanche, plusieurs typologies font office de r&eacute;f&eacute;rentiels&nbsp;<i>de facto</i>, plus ou moins reconnus, utilis&eacute;s et accept&eacute;s. La d&eacute;finition de l&rsquo;OCDE mentionne quatre types de donn&eacute;es &agrave; titre d&rsquo;exemples et comme mod&egrave;les&nbsp;: chiffres, textes, images et sons, sans intention d&rsquo;&ecirc;tre exhaustif.</p> <p>Christine Borgman (2012) insiste sur la distinction fondamentale entre les donn&eacute;es collect&eacute;es comme ressources primaires de la recherche (&laquo;&nbsp;inputs&nbsp;&raquo;) et celles produites comme r&eacute;sultats de la recherche (&laquo;&nbsp;outputs&nbsp;&raquo;). A partir d&rsquo;une proposition du JISC, Francis Andr&eacute; (2015) sugg&egrave;re une classification synth&eacute;tique des donn&eacute;es en fonction des finalit&eacute;s et proc&eacute;dures, de leur g&eacute;n&eacute;ration, davantage li&eacute;e aux m&eacute;thodes et outils de la recherche scientifique qu&rsquo;aux disciplines et th&eacute;matiques&nbsp;:</p> <ul> <li>Les donn&eacute;es d&rsquo;observation ;</li> <li>les donn&eacute;es d&rsquo;exp&eacute;rimentation ;</li> <li>les donn&eacute;es de simulation ;</li> <li>les donn&eacute;es d&eacute;riv&eacute;es ;</li> <li>les donn&eacute;es de r&eacute;f&eacute;rence.</li> </ul> <p>Si ces deux approches typologiques sont r&eacute;guli&egrave;rement cit&eacute;es pour structurer l&rsquo;analyse et la compr&eacute;hension du domaine des donn&eacute;es de la recherche, deux autres syst&egrave;mes de classification ont un certain impact, aupr&egrave;s notamment des professionnels et administratifs des services et infrastructures, dans la mesure o&ugrave; ils permettent de d&eacute;crire et d&rsquo;indexer d&rsquo;une mani&egrave;re standardis&eacute;e les dispositifs des donn&eacute;es, l&rsquo;un &ndash; re3data<a href="https://www.revue-cossi.info/numeros/n-5-2018-processus-normalisation-durabilite-information/730-5-2018-schopfel#ftn2" id="ftnref2" name="_ftnref2">[2]</a>&nbsp;&ndash; &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle internationale, l&rsquo;autre &ndash; Cat-OPIDoR<a href="https://www.revue-cossi.info/numeros/n-5-2018-processus-normalisation-durabilite-information/730-5-2018-schopfel#ftn3" id="ftnref3" name="_ftnref3">[3]</a>&nbsp;&ndash; en France.</p> <p>Le r&eacute;pertoire re3data fait la diff&eacute;rence entre treize cat&eacute;gories de donn&eacute;es, suivant un m&eacute;thodologie plut&ocirc;t empirique que syst&eacute;matique. La r&eacute;partition des dispositifs par rapport &agrave; cette typologie est tr&egrave;s in&eacute;gale. Plusieurs cat&eacute;gories sont tr&egrave;s larges, transversales aux disciplines, aux contours mal d&eacute;finis, telles que &laquo;&nbsp;raw data&nbsp;&raquo; (donn&eacute;es brutes) ou &laquo;&nbsp;archived data&nbsp;&raquo; (donn&eacute;es archiv&eacute;es). Une cat&eacute;gorie &laquo;&nbsp;other&nbsp;&raquo; correspond &agrave; une longue tra&icirc;ne d&rsquo;autres types de donn&eacute;es dans un tiers des entrep&ocirc;ts de donn&eacute;es. Tout cela ressemble davantage &agrave; un r&eacute;f&eacute;rentiel ad hoc, en cours de constitution et d&rsquo;&eacute;volution, qu&rsquo;un r&eacute;f&eacute;rentiel r&eacute;fl&eacute;chi, suivant une approche syst&eacute;matique et exhaustive.</p> <p>Cat-OPIDoR de son c&ocirc;t&eacute; propose une typologie de services et de fonctions, mais pas de classification des donn&eacute;es, juste une indexation libre qui ne pourra pas servir de r&eacute;f&eacute;rentiel.</p> <p>Les deux outils n&rsquo;ont pas de caract&egrave;re normatif au sens prescriptif, du &laquo;&nbsp;ce qui doit &ecirc;tre&nbsp;&raquo;. En revanche, ils aident, sur un terrain nouveau et dynamique, &agrave; d&eacute;terminer le p&eacute;rim&egrave;tre et quelques &eacute;l&eacute;ments de l&rsquo;&eacute;tat habituel, de la majorit&eacute; des cas, ce qui est un autre aspect d&rsquo;une norme.</p> <p>Sans lien avec ces approches g&eacute;n&eacute;riques, certains types de donn&eacute;es ont fait l&rsquo;objet d&rsquo;une normalisation proprement dite. Dans le domaine des SHS, il s&rsquo;agit avant tout des donn&eacute;es &agrave; caract&egrave;re personnel et des donn&eacute;es de la sant&eacute;. Des lois et r&eacute;glementations d&eacute;terminent leur nature et encadrent leur finalit&eacute;, les obligations, droits et traitements autoris&eacute;s, avec un fort degr&eacute; de normalisation et de contrainte, aussi bien au plan national (Informatique et Libert&eacute;) qu&rsquo;&agrave; l&rsquo;&eacute;chelle internationale (RGPD).</p> <h3>Le lien avec la communaut&eacute;</h3> <p>Le lien &eacute;troit avec une communaut&eacute; est une deuxi&egrave;me dimension importante du concept des donn&eacute;es de la recherche. Il faut comprendre communaut&eacute; au sens large, aussi bien autour des disciplines et th&eacute;matiques qu&rsquo;autour des &eacute;quipements, proc&eacute;dures, m&eacute;thodes et outils. Du point de vue normatif, cette approche ouvre la perspective sur un univers de recommandations, r&eacute;glementations, bonnes pratiques et autres standards sp&eacute;cifiques, propres &agrave; tel ou tel groupe ou structure scientifique. Quelques exemples&nbsp;:</p> <p>&Eacute;quipement&nbsp;: des normes et protocoles pour la production de donn&eacute;es recueillies gr&acirc;ce &agrave; des &eacute;quipements importants, comme des IRM, acc&eacute;l&eacute;rateurs de particules, observatoires etc.</p> <p>M&eacute;thodologie&nbsp;: des recommandations, bonnes pratiques et r&egrave;gles pour la r&eacute;alisation d&rsquo;enqu&ecirc;tes, pour l&rsquo;exploitation de statistiques, pour la collecte de donn&eacute;es &agrave; l&rsquo;aide d&rsquo;observations etc.</p> <p>Discipline&nbsp;: certaines disciplines se sont dot&eacute;es de r&egrave;gles plus ou moins &eacute;labor&eacute;es pour la collecte et le traitement de leurs donn&eacute;es, comme l&rsquo;arch&eacute;ologie ou les sciences m&eacute;dicales.</p> <p>Les normes communautaires peuvent aussi s&rsquo;exprimer &agrave; travers les crit&egrave;res de publication des r&eacute;sultats. Par exemple, l&rsquo;<i>American Psychological Association</i>&nbsp;(APA), la plus importante soci&eacute;t&eacute; savante en psychologie, demande d&eacute;sormais syst&eacute;matiquement l&rsquo;accessibilit&eacute; des donn&eacute;es de la recherche pour les articles publi&eacute;s dans les revues APA, cr&eacute;ant ainsi une nouvelle situation de &laquo;&nbsp;ce qui doit &ecirc;tre&nbsp;&raquo;, ce qui impacte directement les pratiques des chercheurs.</p> <p>A l&rsquo;instar de l&rsquo;APA, il est certain que la politique en faveur de la science ouverte incitera d&rsquo;autres soci&eacute;t&eacute;s savantes, associations scientifiques, r&eacute;seaux, laboratoires et instituts &agrave; formuler des recommandations (<i>guidelines</i>) pour une plus grande transparence, pour faciliter la r&eacute;plicabilit&eacute; des &eacute;tudes et le partage des r&eacute;sultats. Ceci concernera donc la collecte, la production et la gestion des donn&eacute;es de la recherche, par le biais de dispositifs (sites) labellis&eacute;s, d&rsquo;une description standard (cf. plus loin) et de r&egrave;gles partag&eacute;es par tous.</p> <p>Parmi ces r&egrave;gles, citons surtout la d&eacute;ontologie scientifique d&eacute;velopp&eacute;e et maintenue par les chercheurs eux-m&ecirc;mes, dont l&rsquo;int&eacute;grit&eacute;, le respect de la personne, les conflits d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t&hellip; Nous y reviendrons.</p> <p>La question d&rsquo;une diff&eacute;rence normative entre les SHS et les STM a &eacute;t&eacute; soulev&eacute;e. Dans l&rsquo;absolu, il n&rsquo;y a pas de diff&eacute;rence&nbsp;; en r&eacute;alit&eacute; il existe bien une diff&eacute;rence de taille, dans la mesure o&ugrave; les STM travaillent davantage avec des grands &eacute;quipements et infrastructures, qui mobilisent un ensemble important de normes et standards industriels. Par exemple, il y a un r&eacute;el d&eacute;bat autour du d&eacute;veloppement des standards concernant les sources, l&rsquo;interop&eacute;rabilit&eacute; et l&rsquo;&eacute;change de donn&eacute;es dans la recherche clinique (Hammond 2012).</p> <h3>La finalit&eacute;</h3> <p>Les donn&eacute;es de la recherche n&rsquo;ont pas d&rsquo;existence en tant que telles. Elles remplissent des fonctions pr&eacute;cises dans un &eacute;cosyst&egrave;me constitu&eacute; de politique, d&rsquo;&eacute;conomie et de science. Ainsi, sous l&rsquo;aspect fonctionnel, on peut distinguer trois grands domaines, chacun avec ses propres normes. Voici quelques finalit&eacute;s &eacute;nonc&eacute;es par l&rsquo;Union Europ&eacute;enne, des organismes de recherche etc.&nbsp;:</p> <ul> <li>Finalit&eacute;s politiques&nbsp;: rendre le syst&egrave;me politique plus transparent, rendre l&rsquo;action publique plus efficace, et cr&eacute;er un environnement favorable pour la cr&eacute;ation de valeur par l&rsquo;&eacute;conomie.</li> <li>Finalit&eacute;s &eacute;conomiques&nbsp;: optimiser la recherche, acc&eacute;l&eacute;rer l&rsquo;innovation.</li> <li>Finalit&eacute;s scientifiques&nbsp;: faciliter l&rsquo;exploration et la fouille des r&eacute;sultats scientifiques, pouvoir comparer, r&eacute;pliquer et v&eacute;rifier les r&eacute;sultats, valider des hypoth&egrave;ses etc.</li> </ul> <p>Quels sont les &eacute;l&eacute;ments normatifs qui rel&egrave;vent de ces trois domaines ? Citons les plus importants&nbsp;:</p> <p>Politique&nbsp;: La loi num&eacute;rique de 2016 (donn&eacute;es publiques, ouverture des donn&eacute;es, fouille de donn&eacute;es)&nbsp;; le plan national de 2018 (structuration des donn&eacute;es, ouverture des donn&eacute;es, d&eacute;veloppement des dispositifs) ; d&rsquo;autres textes concernant les donn&eacute;es publiques (car les donn&eacute;es scientifiques produites sur des fonds publics ont dans la majorit&eacute; des cas vocation à devenir publiques et que les donn&eacute;es publiques ont vocation à devenir scientifiques lorsqu&rsquo;elles concernent l&rsquo;environnement, le climat, la sant&eacute;, l&rsquo;am&eacute;nagement du territoire).</p> <p>&Eacute;conomique&nbsp;: les textes, conventions, etc. pr&eacute;conisent l&rsquo;interop&eacute;rabilit&eacute; des infrastructures et dispositifs des donn&eacute;es de la recherche.</p> <p>Scientifique&nbsp;: les documents relatifs &agrave; une politique institutionnelle dans le domaine des donn&eacute;es de la recherche (d&eacute;clarations, votes, d&eacute;cisions, statuts etc.), les programmes de financement incluant des conditions en lien avec les donn&eacute;es de la recherche (H2020, Wellcome Trust, ANR etc.).</p> <p><br clear="ALL" /> D&rsquo;une mani&egrave;re plus fine, on peut aussi rapprocher les normes de la mod&eacute;lisation du processus de la recherche comme un &laquo;&nbsp;cycle de vie des donn&eacute;es&nbsp;&raquo; (figure 2).</p> <p style="text-align: center;"><img alt="2018 revue schopfel2" src="https://www.revue-cossi.info/images/images-revue/2018-revue-schopfel2.png" />&nbsp;</p> <p style="text-align: center;"><em>Figure 2. Cycle de vie des donn&eacute;es (source&nbsp;: inist.fr)</em></p> <p>&nbsp;</p> <p>Sous cet aspect, on d&eacute;couvrira un nombre important de normes, standards et recommandations de toutes sorte, tous en lien avec un ou plusieurs aspects de traitement des donn&eacute;es de la recherche. Quelques exemples&nbsp;:</p> <ul> <li>Les normes de s&eacute;curit&eacute; pour l&rsquo;archivage num&eacute;rique des donn&eacute;es.</li> <li>Les normes de l&rsquo;archivage.</li> <li>Le protocole d&rsquo;&eacute;change de donn&eacute;es NF ISO 20614 (cadre de transactions pour donn&eacute;es et m&eacute;tadonn&eacute;es).</li> <li>Le standard COUNTER avec la norme SUSHI (NISO) pour la production et la communication des donn&eacute;es d&rsquo;usage des bases de donn&eacute;es et autres ressources num&eacute;riques.</li> <li>Les r&eacute;f&eacute;rentiels pour la production des donn&eacute;es li&eacute;s &agrave; certains &eacute;quipements.</li> <li>Les recommandations pour l&rsquo;analyse des donn&eacute;es (probabilit&eacute;s statistiques etc.).</li> <li>Les incitations au partage.</li> </ul> <p>Il ne faut pas imaginer cet &eacute;cosyst&egrave;me &eacute;tabli selon diff&eacute;rents domaines et finalit&eacute;s comme un univers coh&eacute;rent et fonctionnel. Du point de vue normatif, force est de constater des degr&eacute;s de normalisation tr&egrave;s diff&eacute;rents, d&rsquo;une directive europ&eacute;enne via une loi nationale vers des normes industrielles, des d&eacute;clarations politiques et des simples incitations, et force est &eacute;galement de relever des incoh&eacute;rences et contradictions, avec des injonctions oppos&eacute;es&nbsp;: par exemple entre l&rsquo;ouverture des donn&eacute;es et une valorisation &eacute;conomique des r&eacute;sultats de la recherche. Les incoh&eacute;rences rendent le syst&egrave;me instable et dynamique.</p> <h3>L&rsquo;enregistrement</h3> <p>Du point de vue documentaire, ce quatri&egrave;me aspect fonctionnel est le mieux ma&icirc;tris&eacute;. Il s&rsquo;agit de la fonction d&rsquo;enregistrement, au sens d&rsquo;Henry Oldenburg (<i>registration</i>) ou, en termes de la gestion des donn&eacute;es, de la fonction de curation (Neuroth et al. 2013). A titre d&rsquo;illustration, on peut &eacute;voquer trois niveaux de normalisation&nbsp;:</p> <ul> <li>La normalisation des m&eacute;tadonn&eacute;es (cf. Qin 2013)&nbsp;: les standards de m&eacute;tadonn&eacute;es g&eacute;n&eacute;riques (Dublin Core), les standards de m&eacute;tadonn&eacute;es pour les donn&eacute;es de la recherche (DataCite Metadata Schema), les standards de m&eacute;tadonn&eacute;es pour certains types de donn&eacute;es (Data Documentation Initiative)&hellip;</li> <li>La normalisation des identifiants&nbsp;: les identifiants g&eacute;n&eacute;riques (DOI), les identifiants pour les personnes (ORCID, ResearcherID&hellip;) et institutions (OrgID&hellip;), les identifiants &agrave; caract&egrave;re national (IdHAL, les r&eacute;f&eacute;rentiels d&rsquo;IdRef).</li> <li>La normalisation de la nomenclature de certains types d&rsquo;objets scientifiques (Nomenclature of Celestial Objects du CDS&hellip;).</li> </ul> <p>Si le DOI fait l&rsquo;objet d&rsquo;une norme industrielle internationale (ISO), d&rsquo;autres formats ou identifiants sont compatibles avec une norme (comme ORCID) ou sont largement reconnus et accept&eacute;s comme un standard&nbsp;<i>de facto</i>, comme par exemple le format d&eacute;velopp&eacute; et maintenu par DataCite. Par ailleurs, DataCite annonce un&nbsp;<i>code of practice</i>&nbsp;pour l&rsquo;attribution des DOI, &agrave; l&rsquo;instar de la d&eacute;marche du projet COUNTER, ce &nbsp;qui renforcerait encore le caract&egrave;re standard et contournable de l&rsquo;identifiant DOI pour les donn&eacute;es de la recherche.</p> <p>Sous l&rsquo;aspect normatif, retenons trois autres &eacute;l&eacute;ments&nbsp;: certaines initiatives s&rsquo;adressent directement aux chercheurs (ORCID, ResearcherID&hellip;), d&rsquo;autres davantage aux professionnels de l&rsquo;information et/ou des donn&eacute;es (DOI, m&eacute;tadonn&eacute;es&hellip;) ; les initiatives sont plus ou moins capables de faire le grand &eacute;cart entre une approche g&eacute;n&eacute;rique, important pour l&rsquo;interop&eacute;rabilit&eacute; des syst&egrave;mes, et la sp&eacute;cificit&eacute; disciplinaire ou communautaire ; la force normative de ces initiatives est li&eacute;e au soutien industriel et/ou politique.</p> <h2><a id="t3"></a>LA FORCE DES NORMES</h2> <p>Qu&#39;est-ce qui fait la force des normes&nbsp;? S&rsquo;agit-il du risque d&rsquo;une sanction, d&rsquo;un caract&egrave;re obligatoire, d&rsquo;une autre forme de contrainte&nbsp;? Il est certain qu&rsquo;il faut discerner divers degr&eacute;s, voire diverses natures de force, sans confondre force obligatoire et force contraignante, caract&egrave;re imp&eacute;ratif, incitatif ou inspiratoire (au sens de Thibierge 2009). Regardons &agrave; titre d&rsquo;exemple trois domaines faisant le lien entre le processus scientifique, l&rsquo;environnement r&eacute;glementaire et les donn&eacute;es de la recherche&nbsp;: le plan de gestion, le protocole &eacute;thique, et le syst&egrave;me d&rsquo;information recherche.</p> <h3>Le plan de gestion</h3> <p>En tant que tel, un plan de gestion des donn&eacute;es de la recherche fait partie des bonnes pratiques d&rsquo;un chercheur, de la m&ecirc;me mani&egrave;re qu&rsquo;un plan de gestion d&rsquo;un projet avec ses&nbsp;<i>work packages</i>, ses &eacute;ch&eacute;ances et livrables. Sous cet angle, son caract&egrave;re normatif serait de l&rsquo;ordre incitatif ou inspiratoire, bas&eacute; sur des recommandations, mod&egrave;les et formations, mis &agrave; disposition par les &eacute;tablissements et organismes, &agrave; l&rsquo;instar des Universit&eacute;s Diderot ou Descartes, du JISC (avec DMPonline) et du CNRS (avec DMP-OPIDoR).</p> <p>La r&eacute;alit&eacute; est plus compliqu&eacute;e dans la mesure o&ugrave; ces plans ont fait leur apparition avant tout avec les cahiers des charges du programme europ&eacute;en H2020, d&rsquo;abord dans une version relativement simple (cinq questions) et comme une option volontaire, d&eacute;sormais dans une version conforme aux principes FAIR (cf. plus loin) et, du moins pour une partie du programme, avec un caract&egrave;re obligatoire.</p> <p>R&eacute;diger un plan de gestion est donc n&eacute;cessaire pour d&eacute;poser une demande de financement et obtenir un budget de recherche pour certains domaines du programme H2020. C&rsquo;est une contrainte forte qui, d&rsquo;apr&egrave;s les documents de travail pour le 9<sup>e</sup>&nbsp;programme cadre de l&rsquo;UE, se g&eacute;n&eacute;ralisera sans doute &agrave; l&rsquo;avenir pour l&rsquo;ensemble des domaines scientifiques et appels &agrave; projets de la Commission Europ&eacute;enne.</p> <p>N&eacute;anmoins, &agrave; ce jour, aucune sanction ne semble pr&eacute;vue ou applicable en cas de non-respect du plan de gestion d&eacute;pos&eacute;. La CE insiste sur deux mises &agrave; jour du plan&nbsp;: une version interm&eacute;diaire &agrave; mi-parcours, l&rsquo;autre &agrave; la fin, pr&eacute;sentant le bilan du projet. Mais apparemment il n&rsquo;y a pas de contr&ocirc;le ou d&rsquo;audit syst&eacute;matique ou ponctuel pour v&eacute;rifier le traitement des donn&eacute;es.</p> <p>Quant aux programmes scientifiques en France, le plan d&rsquo;action pour la science ouverte pr&eacute;voit que les appels &agrave; projets de l&rsquo;ANR contiennent &agrave; l&rsquo;avenir l&rsquo;obligation d&rsquo;un plan de gestion. On conna&icirc;tra dans quelques mois, fin 2018 ou 2019, la nature exacte sera cette obligation, si elle sera accompagn&eacute;e de contr&ocirc;les etc.</p> <h3>Le protocole &eacute;thique</h3> <p>Protocole &eacute;thique et plan de gestion ont des liens organiques. Chaque protocole &eacute;thique contient un chapitre consacr&eacute; &agrave; la d&eacute;finition, &agrave; la collecte, au traitement et &agrave; la conservation des donn&eacute;es en question. De son c&ocirc;t&eacute;, le plan de gestion pose syst&eacute;matiquement la question d&rsquo;une &eacute;ventuelle dimension &eacute;thique qui serait &agrave; d&eacute;velopper, le cas &eacute;ch&eacute;ant. Cependant, la force normative du protocole &eacute;thique est bien plus complexe que celle du plan de gestion, pour deux raisons.</p> <p>D&rsquo;une part, l&rsquo;aspect &eacute;thique des donn&eacute;es de la recherche touche des domaines tr&egrave;s diff&eacute;rents, comme les donn&eacute;es personnelles, le respect des personnes et les conflits d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t, mais &eacute;galement la s&eacute;curit&eacute;, la propri&eacute;t&eacute; intellectuelle et la cr&eacute;dibilit&eacute; des donn&eacute;es (cf. Jacquemin et al. 2018).</p> <p>D&rsquo;autre part, ces diff&eacute;rents domaines font appel &agrave; des normes de nature tr&egrave;s diverse. Citons par exemple la politique scientifique des organismes de recherche (cf. les travaux et avis du COMETS du CNRS) ou les recommandations, consignes et bonnes pratiques des &eacute;tablissements et communaut&eacute;s scientifiques. Citons &eacute;galement les cahiers des charges des programmes de recherche (cf. la politique en mati&egrave;re d&#39;&eacute;thique et d&#39;int&eacute;grit&eacute; scientifique adopt&eacute;e par le conseil d&rsquo;administration de l&rsquo;ANR en 2014&nbsp;; cf. les&nbsp;<i>ethics reviews&nbsp;</i>du programme H2020&nbsp;; cf le Code de Nuremberg pour la recherche biom&eacute;dicale). Les normes ou labels industriels (pour la s&eacute;curit&eacute; des dispositifs), les lois et directives sur les donn&eacute;es personnelles, la sant&eacute; publique et la bio&eacute;thique sont d&rsquo;autres exemples.</p> <p>Il existe donc ici toute la gamme des contraintes, allant de l&rsquo;obligation l&eacute;gale &agrave; l&rsquo;incitation plus ou moins forte, avec le risque de sanction en cas de non-respect, par la jurisprudence, par les institutions et/ou par d&rsquo;autres communaut&eacute;s scientifiques (soci&eacute;t&eacute;s savantes, associations, comit&eacute;s de r&eacute;daction etc.).</p> <h3>Le syst&egrave;me d&rsquo;information recherche</h3> <p>Un syst&egrave;me d&rsquo;information recherche sert entre autre &agrave; l&rsquo;&eacute;valuation du fonctionnement et de la performance des &eacute;quipes, structures, &eacute;tablissements et organismes scientifiques. Consid&eacute;rant les donn&eacute;es de la recherche comme r&eacute;sultats du travail scientifique, il para&icirc;t normal qu&rsquo;elles fassent partie des &eacute;l&eacute;ments &eacute;valu&eacute;s, tout comme les publications ou les brevets.</p> <p>Les crit&egrave;res d&rsquo;&eacute;valuation sont impos&eacute;s par les agences de financement et d&rsquo;&eacute;valuation; ils pr&eacute;sentent le risque d&rsquo;un impact n&eacute;gatif sur l&rsquo;allocation des ressources humaines et financi&egrave;res en cas de non-conformit&eacute;. Ces crit&egrave;res sont d&eacute;cid&eacute;s et communiqu&eacute;s par les agences et trouvent leur reflet dans le mod&egrave;le et le format des syst&egrave;mes d&rsquo;information recherche.</p> <p>En France, pour l&rsquo;instant, les donn&eacute;es de la recherche ne font pas partie des crit&egrave;res &eacute;valu&eacute;s lors des campagnes du HCERES. D&rsquo;autres pays les ont d&eacute;j&agrave; ajout&eacute;es au catalogue des domaines &agrave; &eacute;valuer; les formats (dont CERIF, l&rsquo;unique format standardis&eacute; dans ce domaine, maintenu par euroCRIS), les produits des &eacute;diteurs et d&rsquo;autres soci&eacute;t&eacute;s (comme le syst&egrave;me PURE d&rsquo;Elsevier ou Converis de Clarivate) sont capables de les &eacute;valuer.</p> <p>Or, quels sont ces crit&egrave;res ? L&rsquo;analyse des dispositifs, formats et agences d&rsquo;&eacute;valuation montre qu&rsquo;il s&rsquo;agit avant tout des crit&egrave;res de gestion, en conformit&eacute; notamment avec les principes FAIR. En revanche, l&rsquo;&eacute;valuation ne s&rsquo;int&eacute;resse pas ou peu &agrave; la volum&eacute;trie ou &agrave; la qualit&eacute; des donn&eacute;es, contrairement par exemple &agrave; l&rsquo;&eacute;valuation des publications (Sch&ouml;pfel et al. 2016).</p> <p>A ce jour, la force normative d&rsquo;une telle &eacute;valuation est donc li&eacute;e au caract&egrave;re obligatoire de l&rsquo;&eacute;valuation scientifique, impos&eacute;e par la loi ou un arr&ecirc;t&eacute;, et par la l&eacute;gitimit&eacute; de l&rsquo;organisme d&eacute;sign&eacute; (en France, le HCERES) pour d&eacute;terminer ses propres crit&egrave;res d&rsquo;&eacute;valuation.</p> <p>Mais cette force normative s&rsquo;appuie &eacute;galement sur la standardisation de facto des crit&egrave;res et formats d&rsquo;&eacute;valuation des syst&egrave;mes d&rsquo;information recherche, et par ce biais, sur des normes de type industriel, m&ecirc;me s&rsquo;ils n&rsquo;ont pas encore faire l&rsquo;objet d&rsquo;une norme ISO, AFNOR, DIN ou NISO.</p> <h2><a id="t4"></a>LA GESTION&nbsp;<i>FAIR</i>&nbsp;DES DONN&Eacute;ES DE LA RECHERCHE</h2> <p>Les principes FAIR ont &eacute;t&eacute; &eacute;voqu&eacute;s plusieurs fois d&eacute;j&agrave;, notamment en lien avec le plan de gestion et avec l&rsquo;&eacute;valuation. En fait, sur le terrain, la politique d&rsquo;ouverture s&rsquo;accompagne d&rsquo;une forte incitation &agrave; mettre en &oelig;uvre des bonnes pratiques scientifiques compatibles avec certains principes d&eacute;finis au niveau europ&eacute;ens comme &ldquo;FAIR Guiding Principles&rdquo; de la gestion et du pilotage des donn&eacute;es de la recherche (Wilkinson et al. 2016, European Commission 2016, Mons et al. 2017)&nbsp;: les donn&eacute;es doivent &ecirc;tre faciles &agrave; (re)trouver, accessibles et si possible ouvertes, interop&eacute;rables et r&eacute;utilisables. Ces principes visent avant tout &agrave; faciliter le traitement automatique des donn&eacute;es par des machines.</p> <p>La normalisation joue un r&ocirc;le important dans la d&eacute;marche des principes FAIR. D&rsquo;apr&egrave;s la litt&eacute;rature et les documents officiels sur l&rsquo;application de ces principes, on peut distinguer plusieurs axes prioritaires&nbsp;:</p> <p><strong><i>Findable</i></strong></p> <p>Pour faciliter la recherche des donn&eacute;es, il faut privil&eacute;gier des standards (normes) &agrave; trois niveaux&nbsp;:</p> <ul> <li>Identifiants standards (DOI, URI, handle&hellip;)</li> <li>Formats standards pour les m&eacute;tadonn&eacute;es (DataCite Metadata Schema), enrichis de formats standards disciplinaires</li> <li>M&eacute;canismes d&rsquo;interrogation standards (API, SPARQL, SQL etc.)</li> </ul> <p><strong><i>Accessible</i></strong></p> <p>Pour garantir l&rsquo;accessibilit&eacute; des donn&eacute;es de la recherche, les principes FAIR pr&eacute;conisent trois d&eacute;marches normalis&eacute;es&nbsp;:</p> <ul> <li>Utilisation de protocoles d&rsquo;acc&egrave;s standardis&eacute;s (http, API REST)</li> <li>D&eacute;p&ocirc;t des donn&eacute;es dans un entrep&ocirc;t certifi&eacute; (<i>Core Trust Seal</i>)</li> <li>Indexation avec des m&eacute;tadonn&eacute;es disciplinaires standardis&eacute;es</li> </ul> <p>A regarder de pr&egrave;s, l&rsquo;exigence d&rsquo;une certification implique l&rsquo;application d&rsquo;autres normes et standards, par rapport &agrave; la s&eacute;curit&eacute;, &agrave; la p&eacute;rennit&eacute;, &agrave; la protection des donn&eacute;es sensibles, etc.</p> <p><strong><i>Interoperable</i></strong></p> <p>Pour augmenter l&rsquo;interop&eacute;rabilit&eacute; des dispositifs et infrastructures des donn&eacute;es, la normalisation est requise &agrave; deux niveaux&nbsp;:</p> <ul> <li>Utilisation d&rsquo;un langage formel et standard pour la repr&eacute;sentation des connaissances, comme par exemple Web Ontology Language</li> <li>Utilisation de terminologies largement partag&eacute;es et reconnues comme standards disciplinaires</li> </ul> <p><strong><i>Reusable</i></strong></p> <p>Finalement, pour faciliter la r&eacute;utilisation des jeux de donn&eacute;es, l&rsquo;approche FAIR proposent trois d&eacute;marches en lien avec la normalisation&nbsp;:</p> <ul> <li>Mise &agrave; disposition selon une licence ouverte explicite, accessible et reconnue (Creative Commons ou autres)</li> <li>Indication claire de la provenance des donn&eacute;es, avec des identifiants et codes normalis&eacute;s (auteurs, organismes, pays&hellip;)</li> <li>Utilisation d&rsquo;un format de m&eacute;tadonn&eacute;es standard, avec une indexation riche</li> </ul> <p>Par le biais des programmes europ&eacute;ens, des infrastructures et initiatives internationales et des plans ou projets nationaux, les principes FAIR sont en passe de devenir des standards&nbsp;<i>de facto</i>, avec une cascade de normes et de standards mobilis&eacute;s. Soutenus non seulement par des organismes comme EUDAT, DataCite et RDA, port&eacute;s par l&rsquo;initiative GO FAIR &agrave; laquelle contribue activement la France, mais aussi mis en avant par le programme H2020, les principes FAIR s&rsquo;imposent comme l&rsquo;unique cadre de r&eacute;f&eacute;rence reconnu d&rsquo;une strat&eacute;gie de donn&eacute;es de la recherche, que ce soit pour un pays, un organisme public ou un &eacute;diteur commercial.</p> <p>Evaluer l&rsquo;impact &agrave; terme de cette dynamique sur le fonctionnement et les pratiques au sein des &eacute;quipes et laboratoires parait difficile, aussi bien que d&rsquo;anticiper l&rsquo;impact sur la diffusion des publications et sur l&rsquo;&eacute;volution &agrave; venir de la science ouverte. M&ecirc;me si la politique en fait aujourd&rsquo;hui une sorte de fer de lance pour acc&eacute;l&eacute;rer le d&eacute;veloppement de la science ouverte, il faut garder en t&ecirc;te qu&rsquo;il s&rsquo;agit d&rsquo;abord d&rsquo;un ensemble de principes et de r&egrave;gles pour interconnecter des machines, une condition n&eacute;cessaire pour l&rsquo;exploitation massive du&nbsp;<i>big data</i>&nbsp;de la recherche. Autrement dit, le moteur et principal int&eacute;ress&eacute; d&rsquo;une telle d&eacute;marche est l&rsquo;industrie de l&rsquo;information, avec les grandes infrastructures, qui a besoin de ces donn&eacute;es comme &laquo;&nbsp;fuel of economy&nbsp;&raquo; (Neelie Kroes, EC) pour cr&eacute;er de la valeur. C&rsquo;est peut-&ecirc;tre la raison de leur succ&egrave;s.</p> <h2><a id="t6"></a>CONCLUSION</h2> <p>Nous avons essay&eacute; de mettre en lumi&egrave;re les normes et standards mobilis&eacute;s par l&rsquo;&eacute;cosyst&egrave;me &eacute;mergent des donn&eacute;es de la recherche en pleine effervescence. Nous avons opt&eacute; pour une analyse &agrave; partir du concept des donn&eacute;es de la recherche, avec sa diversit&eacute;, ses fonctions, ses services et sa gestion, et avec ses liens communautaires. Le r&eacute;sultat de cette analyse est un ensemble normatif complexe, h&eacute;t&eacute;rog&egrave;ne et parfois, sous tension, dans un cadre politique et r&eacute;glementaire qui s&rsquo;impose au sens de la &laquo;&nbsp;force normative des faits&nbsp;&raquo; (Georg Jellinek), m&ecirc;me en dehors d&rsquo;une construction normative coh&eacute;rente. L&rsquo;&eacute;cosyst&egrave;me de la science ouverte peut para&icirc;tre in&eacute;dit, il n&rsquo;est nullement &laquo;&nbsp;hors norme&nbsp;&raquo;, ni dans son ensemble, ni au niveau des communaut&eacute;s, applications et &eacute;quipements particuliers.</p> <p>Pour aller plus loin, une analyse syst&eacute;matique des normes et standards pourrait aboutir &agrave; une matrice &agrave; trois dimensions&nbsp;:</p> <ol> <li>La nature des normes <ol> <li>Des normes l&eacute;gales</li> <li>Des normes techniques</li> <li>Des normes &eacute;thiques</li> </ol> </li> <li>Le degr&eacute; de contrainte des normes <ol> <li>Des lois</li> <li>Des normes industrielles</li> <li>Des standards reconnus et accept&eacute;s</li> <li>Des contrats</li> <li>Des recommandations</li> <li>Des bonnes pratiques</li> </ol> </li> <li>Les acteurs mobilis&eacute;s <ol> <li>Politique, scientifique</li> <li>Public, priv&eacute;</li> <li>Infrastructures, industrie</li> <li>M&eacute;tiers&hellip;</li> </ol> </li> </ol> <p>L&rsquo;analyse devrait inclure une &eacute;tude approfondie de la strat&eacute;gie normative de la Research Data Alliance, qui regroupe les principaux acteurs concern&eacute;s et qui travaille entre autre avec la NISO sur la protection des donn&eacute;es personnelles (privacy), sur la normalisation des plans de gestion et sur l&rsquo;interop&eacute;rabilit&eacute; l&eacute;gale des services de donn&eacute;es (cf. aussi NISO 2018). Une telle approche permettra de comprendre comment ce nouvel &eacute;cosyst&egrave;me de la science ouverte est en train de se structurer et de s&rsquo;organiser, et quel en sont les v&eacute;ritables enjeux.</p> <p>L&rsquo;analyse des normes dans leur &eacute;cosyst&egrave;me apporterait peut-&ecirc;tre aussi des r&eacute;ponses aux questions relative &agrave; la durabilit&eacute; des normes et standards dans un environnement en mutation constante et rapide. Quel sera l&rsquo;impact des traditions et pratiques scientifiques&nbsp;? Sont-elles de &laquo;&nbsp;simples verrous&nbsp;&raquo; sur la voie de l&rsquo;industrialisation de la recherche (certains commencent &agrave; parler de l&rsquo;Uberisation)&nbsp;? Il est peut-&ecirc;tre trop t&ocirc;t pour donner une r&eacute;ponse mais il n&rsquo;est certainement pas trop tard pour poser la question.</p> <h3>Remerciements</h3> <p>Une partie des travaux &agrave; l&rsquo;origine de cette communication a &eacute;t&eacute; r&eacute;alis&eacute;e dans le projet D4Humanities (Deposit of Dissertation Data in Social Sciences and Humanities &ndash; A project in Digital Humanities). Ce projet est financ&eacute; dans le cadre des projets structurants de la MESHS 2017-2018 (Contrat de plan &Eacute;tat-r&eacute;gion &laquo;ISI-MESHS&raquo;), par la MESHS et le Conseil R&eacute;gional Hauts-de-France.</p> <h2><a id="t7"></a>R&Eacute;F&Eacute;RENCES</h2> <p>Andr&eacute;, F. (2015). D&eacute;luge des donn&eacute;es de la recherche ? In Calderan, L., Laurent, P., Lowinger, H., &amp; Millet, J. (dir.),&nbsp;<i>Big data : nouvelles partitions de l&#39;information</i>.&nbsp;<i>Actes du S&eacute;minaire IST Inria, octobre 2014</i>, pages 77-95.&nbsp;De Boeck; ADBS, Louvain-la-Neuve.</p> <p>Borgman, C. L. (2012). The conundrum of sharing research data.&nbsp;<i>Journal of the American Society for Information Science and Technology</i>, 63(6):1059-1078. doi:10.1002/asi.22634</p> <p>Cacaly, S. (dir.) (1997). Dictionnaire encyclop&eacute;dique de l&#39;information et de la documentation. Nathan, Paris.</p> <p>Etalab (2018).&nbsp;<i>Pour une action publique transparente et collaborative : plan d&#39;action national pour la France 2018-2020</i>. Secr&eacute;tariat d&#39;Etat charg&eacute; de la R&eacute;forme de l&#39;Etat et de la Simplification, Paris.</p> <p>European Commission (2016).&nbsp;<i>H2020 programme. Guidelines on FAIR data management in Horizon 2020</i>.Version 3.0. European Commission Directorate-General for Research &amp; Innovation, Brussels.</p> <p>Hammond, W. E. 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Research data management for long tail research data - a generic research data infrastructure approach.&nbsp;In&nbsp;<i>CODATA 2018</i>, March 19, 2018, G&ouml;ttingen.</p> <p>MESRI (2018).&nbsp;<i>Plan national pour la science ouverte</i>. Minist&egrave;re de l&#39;Enseignement Sup&eacute;rieur, de la Recherche et de l&#39;Innovation, Paris.</p> <p>Mons, B., Neylon, C., Velterop, J., Dumontier, M., da Silva Santos, L. O., &amp; Wilkinson, M. D. (2017).&nbsp;Cloudy, increasingly FAIR; revisiting the FAIR data guiding principles for the European open science cloud.&nbsp;<i>Information Services &amp; Use</i>, 37(1):49-56. doi:10.3233/isu-170824</p> <p>Neuroth, H., Strathmann, S., O&szlig;wald, A., &amp; Ludwig, J. (dir.) (2013).&nbsp;<i>Digital curation of research data. 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In&nbsp;<i>Atelier VADOR : Valorisation et Analyse des Donn&eacute;es de la Recherche, INFORSID 2017</i>, 31 mai 2017 Toulouse (France).</p> <p>Sch&ouml;pfel, J., Prost, H., &amp; Rebouillat, V. (2016).&nbsp;Research data in current research information systems.&nbsp;In&nbsp;<i>CRIS 2016,</i>&nbsp;St Andrews, 8-11 June 2016.</p> <p>Serres, A., Malingre, M.-L., Mignon, M., Pierre, C., &amp; Collet, D. (2017).&nbsp;<i>Donn&eacute;es de la recherche en SHS. Pratiques, repr&eacute;sentations et attentes des chercheurs : une enqu&ecirc;te &agrave; l&#39;Universit&eacute; Rennes 2.</i>&nbsp;Universit&eacute; Rennes 2.</p> <p>Thibierge, C. (dir.) (2009).&nbsp;<i>La force normative. La naissance d&#39;un concept</i>. Librairie g&eacute;n&eacute;rale de droit et de jurisprudence, Bruylant, Paris.</p> <p>Timmermann, M. (2018).&nbsp;A framework for research data management. In&nbsp;<i>CODATA 2018</i>, March 19, 2018, G&ouml;ttingen.</p> <p>Wilkinson, M. D., et al. (2016). The FAIR guiding principles for scientific data management and stewardship.&nbsp;<i>Scientific Data</i>, 3:sdata201618+.</p> <hr size="1" width="33%" /> <p><a href="https://www.revue-cossi.info/numeros/n-5-2018-processus-normalisation-durabilite-information/730-5-2018-schopfel#ftnref1" id="ftn1">[1]</a>&nbsp;Cf. les travaux de CODATA, par exemple Latif et al. (2018) et Timmermann (2018)</p> <p><a href="https://www.revue-cossi.info/numeros/n-5-2018-processus-normalisation-durabilite-information/730-5-2018-schopfel#ftnref2" id="ftn2">[2]</a>&nbsp;<a href="https://www.re3data.org/">https://www.re3data.org/</a></p> <p><a href="https://www.revue-cossi.info/numeros/n-5-2018-processus-normalisation-durabilite-information/730-5-2018-schopfel#ftnref3" id="ftn3">[3]</a>&nbsp;<a href="https://cat.opidor.fr/">https://cat.opidor.fr</a></p>