<p><strong>Abstract : </strong>This article aims to analyse the &ldquo;otherness from the inside&rdquo; as the senior and his relatives experience it. Taking a device as a case study, we will question how organisations communicate and deal with several paradoxes associated to the target audience and its place in society.</p> <p><strong>Keywords :&nbsp;</strong>Senior, smart wristband, identity, autonomy, technological object, otherness, ICT</p> <h2>INTRODUCTION&nbsp;</h2> <p>Nous parlerons d&rsquo;alt&eacute;rit&eacute; du dedans (Jodelet, 2005) pour nous r&eacute;f&eacute;rer aux seniors, un groupe qui, marqu&eacute; du sceau d&rsquo;une diff&eacute;rence, se distingue &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur d&rsquo;un m&ecirc;me ensemble social ou culturel, per&ccedil;u parfois par celui-ci comme source de malaise ou de menace. Le groupe des &ldquo;seniors&rdquo; peut cr&eacute;er ce sentiment au sein d&rsquo;une soci&eacute;t&eacute; centr&eacute;e sur la performance o&ugrave; l&rsquo;injonction d&rsquo;autonomie est radicale (Amyot, 2012). Mettant l&rsquo;accent sur un dispositif de t&eacute;l&eacute;alarme, le bracelet intelligent Zembro, nous nous int&eacute;resserons &agrave; la mani&egrave;re dont les organisations abordent la communication vers ce groupe-cible. Comment l&rsquo;int&egrave;grent-elles dans la communication? Et comment cette cible vit-elle cette approche? Sont-ils sujets-destinataires ou ne sont-ils que des objets de la communication autour de ces produits qui leur sont destin&eacute;s ?</p> <h2><b><a id="t2"></a>GEN&Egrave;SE DU CONCEPT DE &ldquo;SENIOR&rdquo; ET TYPOLOGIE DES &Acirc;GES</b></h2> <p>La vieillesse est une construction historique et culturelle qui renvoie &agrave; des probl&egrave;mes divers (Foucart, 2003). Le Dictionnaire des personnes &acirc;g&eacute;es, de la retraite et du vieillissement paru en 1984 distinguait &laquo; les jeunes vieux &raquo;, biologiquement jeunes mais socialement &acirc;g&eacute;s, et les &laquo; vieux-vieux &raquo;, physiologiquement et socialement &acirc;g&eacute;s (Trincaz, 2015). Nous pourrions y ajouter les &laquo;&nbsp;jeunes vieux&nbsp;&raquo;, biologiquement &acirc;g&eacute;s mais socialement jeunes. Cette distinction utopique travestit dans un premier temps la vieillesse en jeunesse avec ses loisirs, ses activit&eacute;s, son autonomie et sa sant&eacute;. &laquo; <i>Lorsque le d&eacute;guisement tombe il ne reste que l&#39;ancestrale vieillesse, associ&eacute;e &agrave; la maladie, la souffrance et la mort. [&hellip;] La vieillesse est d&egrave;s lors d&eacute;finie par un couple d&#39;oppositions qui marquent les bornes des deux &acirc;ges: troisi&egrave;me/quatri&egrave;me &acirc;ge, autonomie/d&eacute;pendance, activit&eacute;/passivit&eacute;, domicile/institution, individuel/collectif</i> &raquo; (Hummel, 2002 : 71).</p> <p>Or, comme le rappelle Tr&eacute;guer (2007), il existe trois types d&rsquo;&acirc;ges: l&rsquo;&acirc;ge biologique, le plus objectif reposant sur un vieillissement programm&eacute;; l&rsquo;&acirc;ge psychologique, que l&rsquo;individu souhaite avoir et l&rsquo;&acirc;ge social, influenc&eacute; par les mod&egrave;les, les repr&eacute;sentations et les pr&eacute;jug&eacute;s d&eacute;velopp&eacute;s par la soci&eacute;t&eacute;. Goethe, dans Faust, compare la vieillesse &agrave; une m&eacute;tamorphose imposant la double &eacute;preuve de la dissociation et de la reconnaissance. Il est difficile de faire co&iuml;ncider l&rsquo;image que l&rsquo;on se fait de soi avec celle que les autres s&rsquo;en font et on ne peut plus se fier avec certitude &agrave; l&rsquo;image que le miroir renvoie. Il reste alors &agrave; se repr&eacute;senter, parfois difficilement, entre ces trois images. L&rsquo;individu a de plus en plus de choix face &agrave; des r&ocirc;les multiples mais au regard d&rsquo;un r&ocirc;le donn&eacute;, il doit s&rsquo;impliquer en choisissant une identit&eacute;, une &ldquo;image de soi&rdquo; parmi toute une gamme d&rsquo;autres possibles (Kaufmann, 2004). Comment effectuer ce choix quand le d&eacute;calage entre le ressenti et l&rsquo;apparence devient trop aigu ? De cette dissociation r&eacute;sulte un sentiment d&rsquo;&eacute;tranget&eacute;: prise de conscience que la jeunesse est le temps de la co&iuml;ncidence entre l&rsquo;&ecirc;tre et le para&icirc;tre, que la vieillesse en est la rupture. Ce sentiment peut attiser la col&egrave;re, l&rsquo;humiliation, la honte, faisant ressortir la fragilit&eacute; du senior face &agrave; une soci&eacute;t&eacute; ax&eacute;e sur la productivit&eacute;. La relation aux autres devient dissym&eacute;trique et est reconnue comme telle. La vieillesse peut se traduire par le &laquo; <i>d&eacute;sengagement</i> &raquo; (Caradec, 2008) recentrant les relations du senior sur les liens affectifs plus que sur la solidarit&eacute; fonctionnelle. Un d&eacute;sengagement r&eacute;ciproque, construit tant par le senior qui se d&eacute;tache &eacute;motionnellement du monde que par la soci&eacute;t&eacute; qui lui retire ses r&ocirc;les sociaux.</p> <h2><b><a id="t3"></a>LES ENJEUX DE LA VIEILLESSE</b></h2> <p>Le groupe des seniors peut cr&eacute;er un malaise face au diktat du &laquo; bien-vieillir &raquo;, du &laquo; vieillir jeune &raquo;, de l&rsquo;interdit de vieillir. L&rsquo;autonomie est l&rsquo;antidote de la d&eacute;pendance, de la rel&eacute;gation (Amyot, 2014). Ce diktat s&rsquo;installe dans les activit&eacute;s du quotidien, imposant au senior des comportements conformes &agrave; son &acirc;ge. Bien-vieillir devient &laquo; <i>un enjeu de sant&eacute; publique. Il s&rsquo;agit (&hellip;) de pr&eacute;server un &eacute;tat au cours d&rsquo;un processus qu&rsquo;est le vieillissement. </i><i>Paradoxe renforc&eacute; par la notion de vieillissement r&eacute;ussi qui g&eacute;n&egrave;re son corollaire stigmatisant, le vieillissement rat&eacute;.</i> &raquo; (Trincaz, 2015 : 476). Dans cette th&eacute;orie du vieillissement r&eacute;ussi, sorte d&rsquo;id&eacute;ologie du troisi&egrave;me &acirc;ge, la vieillesse est associ&eacute;e &agrave; une performance, voire &agrave; une hyperformance (Aubert, 2006). Le nouveau paradigme d&#39;une vieillesse active et r&eacute;ussie est mieux adapt&eacute; au consum&eacute;risme qu&#39;aux solutions que devraient apporter notre soci&eacute;t&eacute; aux questions sociales et environnementales (Hopflinger, 1995).</p> <p>La repr&eacute;sentation sociale du senior offre, tel Janus, deux visages: &laquo; <i>l&rsquo;un positif, r&eacute;cent, cons&eacute;quent &agrave; l&rsquo;am&eacute;lioration des conditions de vie des retrait&eacute;s et &agrave; la mise en place d&rsquo;une politique de la vieillesse &agrave; vis&eacute;e &eacute;conomique ; l&rsquo;autre n&eacute;gatif, archa&iuml;que et &eacute;tay&eacute; par l&rsquo;angoisse li&eacute;e &agrave; la d&eacute;pendance, &agrave; la d&eacute;gradation et &agrave; la mort. </i>&raquo; (Amyot, 2012 : 134). Les services et biens de soin et d&rsquo;aide &agrave; domicile permettant de retarder l&rsquo;institutionnalisation, ne peuvent pr&eacute;server l&rsquo;autonomie de tous, d&rsquo;o&ugrave; pour certains une &laquo; <i>d&eacute;pendance sociale</i> &raquo; (Foucart, 2003 :15).</p> <h2><b><a id="t4"></a>D&Eacute;FINITION DU SENIOR ACTIF</b></h2> <p>Les seniors actifs ne se reconnaissent pas dans cette image de vieillesse d&eacute;pendante. Nous visons les g&eacute;n&eacute;rations issues de Mai 68, les premi&egrave;res habitu&eacute;es et int&eacute;ress&eacute;es par les technologies num&eacute;riques, &agrave; &ecirc;tre en meilleure sant&eacute;&hellip;</p> <p>Le terme &laquo; senior &raquo;, reprenant l&rsquo;id&eacute;ologie activiste, est issu du marketing. Le terme d&eacute;signe &laquo; <i>l&rsquo;ensemble des gens &acirc;g&eacute;s, nouveaux consommateurs, nombreux et fortun&eacute;s</i> &raquo; (Tr&eacute;guer, 2007). Les seniors s&rsquo;affirment comme actifs, consommateurs, mais ils manifestent &eacute;galement un souci de reconnaissance et d&rsquo;utilit&eacute; sociale &agrave; travers des activit&eacute;s de b&eacute;n&eacute;volat ou d&rsquo;aide dans la sph&egrave;re familiale (Trincaz, 2015). Nous avons identifi&eacute; le senior actif au d&eacute;part des variables discriminantes 7, 8, 9 et 10<a href="https://revue-cossi.info/numeros/n-2-2017-l-information-la-communication-et-les-organisations-au-defi-de-l-alterite/569-1-2017-revue-cotton-darripe#ftn1" id="ftnref1" name="_ftnref">[1]</a> de la grille A.G.G.I.R. (Autonomie G&eacute;rontologique, Groupes Iso-Ressources) qui &eacute;value &laquo; l&#39;expression de l&#39;autonomie de la personne &acirc;g&eacute;e &raquo;. Le senior actif ne pr&eacute;sente pas la  volont&eacute; de s&rsquo;en remettre aux autres, il ne d&eacute;l&egrave;gue pas de pouvoir (Caradec, 2004). Le senior &laquo; actif &raquo; se distingue des seniors &laquo; fragiles &raquo; ; la fragilit&eacute; se d&eacute;finit &laquo; c<i>omme une perte d&rsquo;&eacute;nergie et de vitalit&eacute; r&eacute;sultant des effets conjugu&eacute;s de l&rsquo;&acirc;ge sur la sant&eacute;, et de la maladie et de l&rsquo;absence d&rsquo;activit&eacute;</i> &raquo; (Dram&eacute; <i>et al.</i>, 2004 : 32), entra&icirc;nant une augmentation du risque d&rsquo;incapacit&eacute; et de d&eacute;pendance. Le senior non fragile est, dans l&rsquo;approche fonctionnelle, &laquo; c<i>elui qui serait capable de faire face &agrave; une maladie sans retentissement fonctionnel</i> &raquo; (Carlson <i>et al.</i> dans Dram&eacute; <i>et al</i>., 2004 : 36), et dans l&rsquo;approche psychodynamique, celui qui garde son int&eacute;grit&eacute; psychique et son ind&eacute;pendance (Dram&eacute; <i>et al</i>., 2004).</p> <p>M&ecirc;me si nous utilisons la cat&eacute;gorie &laquo; seniors actifs &raquo; pour les besoins de cette communication, nous sommes conscientes de la multiplicit&eacute; des profils que cette d&eacute;nomination comprend. Il faut se m&eacute;fier de la construction g&eacute;n&eacute;rationnelle pouvant masquer un ensemble de fragmentations sociales ou culturelles (Bourdeloie &amp; Boucher-Petrovic, 2014).</p> <h2><b><a id="t5"></a>METHODOLOGIE</b></h2> <p>Nous avons, dans une phase exploratoire, interview&eacute; le directeur marketing de Zembro, analys&eacute; le site web et la brochure Zembro et r&eacute;alis&eacute; une analyse th&eacute;matique de sites concurrents francophones en nous posant la question: &ldquo;quelle cible pour quel discours?&rdquo;. Cette analyse exploratoire et les lectures th&eacute;oriques nous ont permis de d&eacute;finir des th&egrave;mes pertinents pour notre guide d&rsquo;entretien semi-directif &agrave; destination de seniors utilisateurs ou non, de dispositifs de t&eacute;l&eacute;alarme. Nous avons pu identifier 5 bin&ocirc;mes: autonomie / d&eacute;prise ; libert&eacute; / d&eacute;pendance ; engagement social / d&eacute;sint&eacute;r&ecirc;t ; pouvoir / perte de contr&ocirc;le ; acceptation / culpabilisation. Nous avons appliqu&eacute; ces antinomies distinguant le troisi&egrave;me du quatri&egrave;me &acirc;ge, pour la s&eacute;lection des seniors&nbsp;:&nbsp;6 jeunes seniors actifs (59-69 ans), 4 seniors actifs (70-79 ans), 5 grands seniors actifs (80 ans et plus), soit 15 seniors (5 hommes et 10 femmes) dont 2 disposaient d&rsquo;un syst&egrave;me de t&eacute;l&eacute;alarme.</p> <p>Comme nous estimons que &nbsp;&laquo; <i>Parler du vieillissement en termes de g&eacute;n&eacute;ralit&eacute;s &agrave; travers une approche rationnelle, en passant d&rsquo;une discipline &agrave; l&rsquo;autre [&hellip;] c&rsquo;est certes suivre une approche rassurante, s&eacute;duisante, mais simplificatrice. (...) La vieillesse se vit, se voit, s&rsquo;&eacute;prouve, elle est du registre de l&rsquo;exp&eacute;rience, pas du raisonnemen</i>t &raquo; (Argoux &amp; Puijalon, 2003 : 26), les entretiens s&rsquo;imposaient. C&rsquo;est donc &agrave; un senior, sujet, capable de r&eacute;fl&eacute;chir sur ses propres pratiques, de formuler une parole autor&eacute;f&eacute;rentielle, de projeter les repr&eacute;sentations et les valeurs qui &eacute;clairent son avenir que nous nous sommes adress&eacute;es, chez lui, dans son espace de vie. Les seniors rencontr&eacute;s n&rsquo;&eacute;taient pas atteints de maladie d&rsquo;Alzheimer ou de d&eacute;mences apparent&eacute;es.</p> <p>Nos entretiens semi-directifs se d&eacute;roulaient en quatre temps. Premi&egrave;rement, pour dresser un portrait socio-d&eacute;mographique et psychographique, nous interrogions les seniors sur leur vie actuelle, leurs r&eacute;alisations, les activit&eacute;s importantes pour eux. Deuxi&egrave;mement, pour les personnes n&rsquo;utilisant pas de dispositif de t&eacute;l&eacute;vigilance, nous avons construit une situation fictive et nous avons sollicit&eacute; un r&eacute;cit projet&eacute; sur les &eacute;ventuels &eacute;l&eacute;ments d&eacute;clenchant, ou freinant l&rsquo;acquisition d&rsquo;un tel dispositif. Les personnes utilisant d&eacute;j&agrave; un syst&egrave;me similaire ont &eacute;t&eacute; invit&eacute;es &agrave; nous parler du motif d&rsquo;acquisition et de l&rsquo;usage qu&rsquo;elles en faisaient. Troisi&egrave;mement, nous avons parcouru avec eux la brochure de Zembro en leur demandant de la commenter. Cette lecture &eacute;tait accompagn&eacute;e et en lien avec notre analyse th&eacute;matique et visuelle. Enfin, nous les avons questionn&eacute;s sur leur attitude et leur comportement par rapport &agrave; l&rsquo;utilisation d&rsquo;un bracelet-alarme et sur leur perception du discours communicationnel de la marque.</p> <p>Les entretiens r&eacute;alis&eacute;s ont ensuite &eacute;t&eacute; soumis &agrave; une analyse th&eacute;matique. Comme Argoux et Puijalon (2003), nous avons interpr&eacute;t&eacute; les besoins des seniors &agrave; travers une grille &laquo; objectivante &raquo; et inscrit leurs r&eacute;cits dans un registre fonctionnel, &eacute;tablissant une distance entre le chercheur et le senior.</p> <h2><b><a id="t6"></a>NOTRE CHOIX: UN BRACELET DE TELEVIGILANCE: ZEMBRO</b></h2> <p>Les seniors actifs ne se reconnaissent pas dans les objets qui accompagnent la vieillesse vue comme d&eacute;pendance. Selon Caradec (2001 : 124), la &laquo; <i>logique identitaire est d&#39;une autre nature : elle consiste &agrave; expliquer l&#39;usage - ou le non-usage - par l&#39;ad&eacute;quation - ou l&#39;inad&eacute;quation - de l&#39;objet avec ce que l&#39;on est, &agrave; &eacute;voquer une affinit&eacute;, une familiarit&eacute; avec lui (ou au contraire un sentiment d&#39;&eacute;tranget&eacute;) </i>&raquo;. Il nous semblait pertinent d&rsquo;&eacute;tudier la communication d&rsquo;un produit polarisant, ici, le bracelet de t&eacute;l&eacute;vigilance Zembro s&rsquo;adressant aux seniors actifs de plus de 80 ans dont l&rsquo;indice est en croissance dans la population des plus de 65 ans (Bawin Legros &amp; Casman, 2001). Zembro &nbsp;les positionne dans une repr&eacute;sentation projet&eacute;e par la soci&eacute;t&eacute; via les m&eacute;dias (&ldquo;les vieux&rdquo;) et attaque leur identit&eacute; de &ldquo;jeunes-vieux&rdquo;. Zembro fait partie de l&rsquo;offre exponentielle &eacute;manant de multinationales, de PME ou start-ups innovantes (Cornet &amp; Carr&eacute;, 2008) r&eacute;pondant &agrave; la miniaturisation des composants &eacute;lectroniques, tendance majeure pr&eacute;sent&eacute;e par le rapport Alcimed (Poulain <i>et al.</i>, 2007). Son bracelet-alarme peut &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute; comme une TIC particuli&egrave;re car il entre dans un cadre d&rsquo;aide &agrave; l&rsquo;autonomie. Comme les autres syst&egrave;mes de t&eacute;l&eacute;alarme, il vise &agrave; freiner &laquo; <i>la perte progressive de r&eacute;silience avec l&rsquo;&acirc;ge, m&ecirc;me en l&rsquo;absence d&rsquo;accidents ou de maladies</i><i> </i>&raquo; qui m&egrave;ne &agrave; la fragilit&eacute; (Lebel dans Dram&eacute; <i>et al.</i>, 2004 : 36). Le bracelet-alarme permet au senior de contacter ses proches gr&acirc;ce &agrave; un syst&egrave;me de transmission &agrave; distance d&eacute;clenchant des alarmes volontaires. L&rsquo;appel est successivement transmis vers les smartphones des connexions introduites dans le syst&egrave;me. D&egrave;s qu&rsquo;une des connexions r&eacute;agit, le senior peut l&rsquo;informer du risque de la situation. Ce bracelet-alarme n&rsquo;est pas intrusif dans le sens o&ugrave; c&rsquo;est uniquement &agrave; la demande du senior qu&rsquo;il sera possible de le g&eacute;olocaliser.</p> <h2><b><a id="t7"></a>NOS R&Eacute;SULTATS</b></h2> <h5><b>Zembro : quel positionnement et quelle strat&eacute;gie de communication ?</b></h5> <p>Zembro, comme la majorit&eacute; des syst&egrave;mes d&rsquo;alarme, se positionne dans la d&eacute;finition de l&rsquo;identit&eacute; des a&icirc;n&eacute;s o&ugrave; le &laquo; chez-soi &raquo; devient un &eacute;l&eacute;ment primordial dans la vie sociale (Cl&eacute;ment <i>et al</i>., 2004). Le syst&egrave;me mise sur le vieillissement sur place (<i>aging in place</i>). Zembro correspond &agrave; l&rsquo;approche des technologies au service du mieux-vivre, favorables au maintien &agrave; domicile, permettant d&rsquo;agencer un environnement favorable &agrave; la pr&eacute;servation de l&rsquo;autonomie (Cornet &amp; Carr&eacute;, 2008). Il peut accompagner les seniors dans la r&eacute;alisation de leurs projets jusqu&rsquo;alors repouss&eacute;s faute de temps. Zembro avait le choix entre deux logiques: celle de &laquo; <i>prise en charge</i> &raquo; d&rsquo;un senior &laquo;&nbsp;objet&nbsp;&raquo; supposant la pr&eacute;dominance de la parole de Zembro et de la connexion, logique explicative, applicable &agrave; tous, ou celle d&rsquo;&laquo; <i>accompagnement</i> &raquo; d&rsquo;un senior &laquo;&nbsp;sujet&nbsp;&raquo; permettant une rencontre entre des points de vue d&rsquo;&eacute;gale valeur, logique compr&eacute;hensive, port&eacute;e sur le cas par cas. (Argoux &amp; Puijalon, 2003 : 33). C&rsquo;est la seconde qui pr&eacute;vaut : le double discours (vers le senior et vers ses proches) a pour avantage d&#39;interpeller le proche d&#39;un senior octog&eacute;naire encore &agrave; domicile, lui-m&ecirc;me senior actif: la communication sert les deux, l&#39;un &agrave; court terme, l&#39;autre &agrave; moyen terme.</p> <p>Le bracelet-alarme permet au senior actif de faire comme si rien n&rsquo;avait chang&eacute; dans sa mat&eacute;rialit&eacute; physique. Il est important que le syst&egrave;me soit non identifiable comme tel pour que le senior ne se sente pas d&eacute;pr&eacute;ci&eacute; (une montre, un bijou, mais pas une alarme). Les recherches sur la t&eacute;l&eacute;alarme ont montr&eacute; que son adoption ou son refus par les seniors ne pouvait se comprendre que dans le cadre de la n&eacute;gociation de leur propre vieillissement. La t&eacute;l&eacute;alarme est signe de la d&eacute;pendance et les strat&eacute;gies d&#39;&eacute;vitement de la stigmatisation ont &eacute;t&eacute; souvent relev&eacute;es, la principale &eacute;tant de ne pas la porter sur soi (Jani-Lebris et Luquet, 1997).</p> <p>Nous avons analys&eacute; 16 offres de dispositifs pour seniors: 4 belges, 3 canadiennes et 9 fran&ccedil;aises, dont 3 &eacute;manant de services sociaux. Nous avons identifi&eacute; la cible, distinguant dans un premier temps: a) le senior-sujet, b) le senior-sujet et ses proches, et c) le senior-objet et ses proches; puis, dans un second temps, le 3&egrave;me et/ou le 4&egrave;me &acirc;ge. Nous avons ensuite analys&eacute; le discours communicationnel, nous r&eacute;f&eacute;rant aux bin&ocirc;mes pr&eacute;c&eacute;demment cit&eacute;s.</p> <p>Trois organisations s&rsquo;adressent au senior-sujet et incluent tant le 3&egrave;me que le 4&egrave;me &acirc;ge dans leur descriptif: Assystel (F), LifeCall (CA) et Zembro (B). Toutes interpellent le senior dans sa r&eacute;alit&eacute; quotidienne et le repr&eacute;sentent dans ses activit&eacute;s r&eacute;elles (<i>&laquo;&nbsp;Afin de garantir votre s&eacute;curit&eacute; &agrave; tout moment, il est fortement conseill&eacute; de porter votre bracelet d&rsquo;alarme tout au long de la journ&eacute;e. C&rsquo;est pourquoi nous nous effor&ccedil;ons de proposer des alarmes qui sauront se faire oublier, pour mieux vous prot&eacute;ger&nbsp;&raquo;)</i>. Leur discours privil&eacute;gie l&rsquo;autonomie&nbsp;: (&laquo;&nbsp;<i>Je veux vivre seule le plus longtemps possible</i>&nbsp;&raquo;), l&rsquo;engagement social (&laquo;&nbsp;<i>je peux encore faire mes courses</i>&nbsp;&raquo;), la libert&eacute; et l&rsquo;acceptation de la nouvelle identit&eacute; sociale.</p> <p>A-domotique (F) utilise un discours ambigu entre le senior-sujet des 3&egrave;me et 4&egrave;me &acirc;ges et ses proches, interpellant tour &agrave; tour le senior dans sa libert&eacute; de mouvement (&laquo;&nbsp;<i>sortez seul l&rsquo;esprit tranquille</i>&nbsp;&raquo;) et son engagement social (&laquo;&nbsp;<i>restez en contact avec vos proche</i>s&nbsp;&raquo;), puis le culpabilisant (&laquo;&nbsp;<i>sortir seul(e) devient une source d&rsquo;inqui&eacute;tude pour soi mais aussi pour ses proches</i>&nbsp;&raquo;) et le confrontant &agrave; la perte de contr&ocirc;le (&laquo;&nbsp;<i>l&rsquo;inqui&eacute;tude de se perdre sans savoir indiquer o&ugrave; on se trouv</i>e&nbsp;&raquo;).</p> <p>Vitatel (B), SecurMEDIC (CA) et seniorAdom (F) s&rsquo;adressent au 4&egrave;me &acirc;ge-sujet. Si l&rsquo;autonomie est le fil rouge du discours communicationnel, elle table sur le pouvoir et le contr&ocirc;le de soi chez Vitatel et seniorAdom (&laquo;&nbsp;<i>pour vivre seul(e) en toute s&eacute;r&eacute;nit&eacute;</i>&nbsp;&raquo;) alors qu&rsquo;elle se teinte de culpabilisation et pr&eacute;sente les inconv&eacute;nients de la d&eacute;pendance chez SecurMEDIC (&laquo;&nbsp;<i>Rassurez votre famille</i>&nbsp;&raquo; et &laquo; <i>A 80 ans, plus de la moiti&eacute; des a&icirc;n&eacute;s vont subir une chute au cours de l&rsquo;ann&eacute;e</i>&nbsp;&raquo;) .</p> <p>PrevenChute (F), Pasolo (F) et T&eacute;l&eacute;-secours (B) balancent entre les proches et le senior. Ce dernier est rarement sujet et lorsqu&rsquo;il l&rsquo;est, PrevenChute l&rsquo;infantilise (&laquo;&nbsp;<i>Vous voulez rester chez vous le plus longtemps possible en toute s&eacute;curit&eacute;</i>?&nbsp;&raquo;), alors que Pasolo souligne son autonomie et sa libert&eacute; de mouvement (&laquo;&nbsp;<i>Circulez n&rsquo;importe o&ugrave; en toute s&eacute;curit&eacute;</i>&nbsp;&raquo;), et que T&eacute;l&eacute;-secours montre le senior qui a accept&eacute; sa nouvelle identit&eacute; (&laquo;&nbsp;<i>Cr&eacute;&eacute; pour les personnes conscientes de ce probl&egrave;me</i>&nbsp;&raquo;). Les marques soulignent la d&eacute;pendance des seniors et la n&eacute;cessit&eacute; de les &eacute;quiper pour les maintenir &agrave; domicile et les surveiller (&laquo;&nbsp;<i>l&rsquo;alarme portable est &eacute;galement un &eacute;l&eacute;ment de r&eacute;assurance pour l&rsquo;aidant qui ne s&rsquo;inqui&egrave;te plus lorsque la personne &acirc;g&eacute;e, d&eacute;sorient&eacute;e (&hellip;) sort de chez elle</i> &raquo;).</p> <p>Biotel (B), Facilavi (F), Salveo T&eacute;l&eacute;assistance (F), T&eacute;l&eacute;assistance 31, T&eacute;l&eacute;phones Seniors (F) et S&eacute;cuor (CA) adressent leur communication aux proches, positionnant le senior dans un r&ocirc;le de tiers exclus (&laquo;&nbsp;<i>pr&eacute;server l&rsquo;autonomie et la libert&eacute; de ses parents et grands-parents</i>&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;<i>Vous souhaitez &ecirc;tre rassur&eacute;, s&eacute;curis&eacute;, et surtout prolonger le maintien &agrave; domicile d&rsquo;une personne qui vous est ch&egrave;re?</i>&nbsp;&raquo;). Le discours d&eacute;veloppe les id&eacute;es li&eacute;es &agrave; la d&eacute;prise, &agrave; la d&eacute;pendance et &agrave; la perte de contr&ocirc;le.</p> <p>Parmi les dispositifs de t&eacute;l&eacute;alarme existants, certains, comme Assystel et Zembro, jouent la non-identification du syst&egrave;me dans leur communication. Le choix de termes est significatif, on parle de montre dont le design est proche des &ldquo;smartwatch&rdquo; actuelles, de bijou &eacute;l&eacute;gant. Nous notons &agrave; ce sujet une diff&eacute;rence importante entre les firmes priv&eacute;es qui insistent sur le design du dispositif, et les associations li&eacute;es aux services sociaux qui occultent compl&egrave;tement cette dimension.</p> <h5><b>Les usages des TIC par une cible &laquo; seniors &raquo;</b></h5> <p>Le &laquo; jeunisme &raquo; des TIC exclut les seniors alors qu&rsquo;ils peuvent &ecirc;tre int&eacute;ress&eacute;s ou enthousiastes (Caradec &amp; Eve, 2002). Chez Zembro, la technologie est pr&eacute;sente puisque le dispositif est connect&eacute; et n&eacute;cessite l&rsquo;installation et l&rsquo;utilisation d&rsquo;une application pour smartphone par les connexions. Elle reste toutefois peu visible pour le senior porteur du bracelet. Les seniors rencontr&eacute;s n&rsquo;ont pas abord&eacute; l&rsquo;aspect technologique comme pouvant freiner l&rsquo;usage du dispositif, m&ecirc;me lorsqu&rsquo;ils n&rsquo;utilisaient ni ordinateur ni smartphone.</p> <p>Pour Caradec (2001), les personnes &acirc;g&eacute;es &laquo; <i>ont de bonnes raisons d&#39;avoir recours aux appareils techniques qu&#39;elles utilisent et [&hellip;] elles ont aussi de bonnes raisons de ne pas avoir recours aux appareils qu&#39;elles n&#39;utilisent pas</i> &raquo; (2001 b : 121). Il nomme ces bonnes raisons les logiques d&rsquo;usage. La logique d&rsquo;usage est d&eacute;finie par Perriault (2002 : 35) comme &laquo;<i>un comportement coh&eacute;rent de choix, d&rsquo;instrumentation et d&rsquo;&eacute;valuation d&rsquo;un appareil par un individu ou un groupe en vue de l&rsquo;ex&eacute;cution d&rsquo;un projet.</i> &raquo; Nous suivons Simonian et Audran (2012) qui insistent sur l&rsquo;importance de savoir pourquoi un outil n&rsquo;est pas utilis&eacute; et d&rsquo;identifier les utilit&eacute;s per&ccedil;ues dans la situation et suite &agrave; la situation.</p> <p>Nous avons souhait&eacute; identifier ces logiques d&rsquo;usage &agrave; travers les besoins et les m&eacute;canismes identitaires en jeu chez les seniors. Nous nous sommes &eacute;galement pench&eacute;es sur le r&ocirc;le jou&eacute; par les proches dans l&rsquo;acquisition. Selon Alava et Moktar (2012), les seniors se positionnent sur deux axes d&rsquo;appropriation ou de rejet : l&rsquo;utilit&eacute; des usages envisag&eacute;s et le sens de ces pratiques. Hammer et Qazi (2009), montrent que l&rsquo;appropriation ou le rejet des technologies est li&eacute;s &agrave; l&rsquo;utilit&eacute; sociale per&ccedil;ue et l&rsquo;utilit&eacute; personnelle per&ccedil;ue.</p> <h5><b>Les m&eacute;canismes identitaires</b></h5> <p>Comme nous l&rsquo;avons vu, les seniors doivent composer avec une injonction paradoxale&nbsp;: rester jeunes en vieillissant. La repr&eacute;sentation positive du senior v&eacute;hicul&eacute;e par notre soci&eacute;t&eacute; est incompatible avec la perte d&rsquo;autonomie. Toutefois, &ldquo;le&rdquo; senior n&rsquo;existe pas: il est indissociable de ce qui l&rsquo;entoure. De plus, son existence n&rsquo;est pas lin&eacute;aire, mais bien &laquo; d&eacute;construction et reconstruction de formes &raquo; (Foucart, 2003). Il semble impossible de l&rsquo;adresser directement : des d&eacute;tours et des allusions sont requises (Vidal-Naquet, 2006). Les seniors actifs vis&eacute;s par Zembro seraient-ils sensibles &agrave; ce type d&rsquo;approche communicationnelle ? Quelle est leur attitude par rapport au non-dit, au demi-mot bien souvent ressenti dans notre culture de la &laquo; ligne directe &raquo; et de la transparence absolue, comme &laquo; <i>une incapacit&eacute; des acteurs sociaux &agrave; toucher le but, &agrave; pleinement r&eacute;aliser leurs projets parfois m&ecirc;me comme une fa&ccedil;on pour certains de poursuivre quelques sombres desseins</i> &raquo; (Vidal-Naquet, 2006 : 2). Comment faire pour que ce qui, au d&eacute;part devrait &ecirc;tre per&ccedil;u comme une volont&eacute; empathique et solidaire - apporter du soutien &agrave; des personnes vuln&eacute;rables pour un maintien de leur situation autonome (Lozier, 2009) ne devienne pas une gestion &eacute;troite du risque et du choix (Amyot, 2014) ? Que choisir&nbsp;: un r&eacute;alisme s&rsquo;appuyant sur l&rsquo;autonomie, ni bisounours ni infantilisant, ou un id&eacute;alisme trompeur bas&eacute; sur le mod&egrave;le de la bienfaisance? &nbsp;</p> <p>Comme nous rappelle Kaufmann (2001), les objets sont centraux car ils sont les guides et les conservateurs du moi et de la civilisation, en ce qu&rsquo;ils interviennent comme supports et garantie de fixation. Paradoxalement, c&rsquo;est le fait qu&rsquo;ils s&rsquo;enfoncent dans l&rsquo;implicite et parviennent &agrave; se faire oublier qui leur permet d&rsquo;&ecirc;tre si structurants. Les objets faisant partie int&eacute;grante de la communication, porter un bracelet-alarme renvoie une image que certains ne sont pas encore pr&ecirc;ts &agrave; donner d&rsquo;eux-m&ecirc;mes. Interrog&eacute;s sur les raisons qui pourraient les retenir de porter un bracelet de ce type, outre le prix, ou l&rsquo;inconfort, les seniors r&eacute;pliquent majoritairement qu&rsquo;un tel bracelet renvoie l&rsquo;image de quelqu&rsquo;un de diminu&eacute;, ayant besoin d&rsquo;aide. L&rsquo;utilisation de la parole r&eacute;flexive est d&rsquo;ailleurs r&eacute;v&eacute;latrice. Les seniors interrog&eacute;s, m&ecirc;me si ils font th&eacute;oriquement partie de la cible de Zembro, ne se projettent pas facilement dans l&rsquo;utilisation de ce bracelet, pr&eacute;f&eacute;rant l&rsquo;imaginer pour un groupe dans lequel ils ne sont pas pr&ecirc;ts &agrave; se reconna&icirc;tre: &laquo; <i>Qu&rsquo;il soit tax&eacute; de &ldquo;vieux&rdquo;.&nbsp;&raquo; (H65) &laquo;&nbsp; Le jugement, le regard des autres peut-&ecirc;tre.&nbsp;&raquo; (F72) &laquo;&nbsp;Quand on voit ce bracelet, on peut penser &ldquo;celui-l&agrave; il a besoin d&rsquo;aide&rdquo;.&raquo; </i>(F61)</p> <p>Porter le bracelet, c&rsquo;est reconna&icirc;tre que l&rsquo;on a besoin des autres. Nous retrouvons chez les seniors la peur d&rsquo;&ecirc;tre une charge, de d&eacute;ranger, un sentiment de d&eacute;calage avec la vie active de leurs enfants ou petits-enfants remplie de choses si &ldquo;importantes&rdquo; &agrave; r&eacute;aliser et la leur o&ugrave; le temps s&rsquo;&eacute;coule doucement, o&ugrave; les journ&eacute;es se suivent et se ressemblent.</p> <p>Pour certains, ayant fait leur cet id&eacute;al d&rsquo;autonomie absolue, ne pas montrer aux autres que l&rsquo;on doit porter une alarme semble important, d&rsquo;autres ayant une conception de l&rsquo;autonomie plus relationnelle et ayant davantage n&eacute;goci&eacute; leur d&eacute;prise semblent moins g&ecirc;n&eacute;s :&ldquo;<i>Mais bon, pour moi, c&rsquo;est pas g&ecirc;nant quand m&ecirc;me qu&rsquo;on le voie, &agrave; partir du moment o&ugrave; j&rsquo;ai d&eacute;cid&eacute; d&rsquo;en mettre un, &ccedil;a ne me d&eacute;range pas qu&rsquo;on sache que j&rsquo;en ai un, mais il y a peut-&ecirc;tre des gens qui n&rsquo;aimeraient pas</i>.&rdquo;(F71)</p> <p>Les seniors utilisant un dispositif de t&eacute;l&eacute;vigilance identifiable en tant que tel nous expliquaient ne pas le porter toute la journ&eacute;e et le cacher sous leur chemisier.</p> <p>Les objets qui ont pour cible les seniors mettent pourtant souvent en sc&egrave;ne &quot;<i>la restriction fonctionnelle &agrave; l&rsquo;&eacute;tat brut, r&eacute;f&eacute;rant &agrave; la technique et la s&eacute;curit&eacute; m&eacute;dicales</i>&quot; (Labey, 2014 : 54) &laquo; <i>Comme si le beau ne pouvait &ecirc;tre compatible avec les vieux.</i> &raquo;. Une standardisation &laquo; <i>&agrave; contre-courant de la modernit&eacute; cr&eacute;atrice et innovante</i> &raquo; comme le d&eacute;nonce le courant de design social et du &quot;design for all&quot; qui veut &laquo; <i>int&eacute;grer au sein m&ecirc;me de la constitution des objets l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;accessibilit&eacute;</i> &raquo;. (ibid : 55). Si le bracelet Zembro doit permettre au senior de vivre comme si rien ne changeait dans sa vie, il est essentiel, dans la situation actuelle o&ugrave; le port d&#39;un bracelet-alarme n&#39;est pas consid&eacute;r&eacute; comme &quot;banal&quot;, qu&rsquo;il ne soit pas identifiable comme un service d&#39;aide, afin de ne pas d&eacute;pr&eacute;cier le senior, strat&eacute;gie d&eacute;finie par les concepteurs du bracelet. Les r&eacute;actions des seniors interrog&eacute;s par rapport au design restent toutefois mitig&eacute;es&nbsp;: <i>&laquo; en noir &ccedil;a va encore, enfin, pour les hommes, mais la couleur pour le mod&egrave;le f&eacute;minin, ce beige, c&#39;est vraiment laid, &ccedil;a fait malade, personne plac&eacute;e: ils auraient d&ucirc; pr&eacute;voir quelque chose de dor&eacute; ou d&#39;argent&eacute; pour faire plus bijou &raquo;. (F60) &laquo; Oui, c&rsquo;est pas laid, mais on voit quand m&ecirc;me bien que ce n&rsquo;est pas un bracelet ordinaire. Vous, vous mettez parfois </i><i>&ccedil;a,</i><i> mais nous on ne met pas des choses comme &ccedil;a. &raquo;(F71)</i></p> <h5><b>La logique utilitaire</b></h5> <p>Selon Caradec (2001 : 122), la logique utilitaire &laquo; <i>consiste &agrave; porter une appr&eacute;ciation (positive ou n&eacute;gative) sur l&#39;&ldquo;utilit&eacute;&rdquo; de l&#39;objet technologique consid&eacute;r&eacute;</i>&raquo;. Quelle est ici la logique utilitaire?</p> <p>Pour les seniors interrog&eacute;s, se retrouver seul(e) pourrait &eacute;veiller un besoin &eacute;ventuel ou r&eacute;el d&rsquo;acqu&eacute;rir un dispositif de t&eacute;l&eacute;vigilance. Nous retrouvons l&agrave; une rupture, un &eacute;v&eacute;nement biographique important marquant une transition de vie identitaire dans laquelle, comme le signale Mac Cracken (1987), l&rsquo;objet peut &ecirc;tre un support. Ainsi la mort du conjoint ou de la personne avec qui l&rsquo;on partageait son quotidien est &eacute;voqu&eacute;e comme &eacute;l&eacute;ment d&eacute;clencheur: &laquo; <i>Et bien parce que j&rsquo;&eacute;tais toute seule dans la maison quand Isabelle est d&eacute;c&eacute;d&eacute;e.</i>&raquo; (F93); <i>&laquo; Si jamais mon &eacute;pouse d&eacute;c&eacute;dait je devrais bien acqu&eacute;rir un tel bracelet</i> &raquo;. (H78)</p> <p>Autre &eacute;l&eacute;ment d&eacute;terminant, faire une chute ou la craindre, le r&ocirc;le du corps d&eacute;faillant, des probl&egrave;mes de sant&eacute;: &laquo; <i>Parce que j&rsquo;avais tomb&eacute; et d&eacute;mis mon bras &raquo; </i>(F84); <i>&laquo; Ne plus &ecirc;tre aussi mobile, tomber souvent,&hellip;</i> &raquo; (F59)</p> <p>Ces probl&egrave;mes n&eacute;cessitant une intervention ext&eacute;rieure renvoient au bracelet-alarme comme gage de s&eacute;curit&eacute; permettant de rester autonome tout en &eacute;tant prot&eacute;g&eacute;: &laquo; <i>Pour se sentir en s&eacute;curit&eacute;, avoir l&rsquo;esprit plus tranquille, &ecirc;tre encore un peu plus longtemps </i><i>autonome,&hellip; C&rsquo;est &ccedil;a surtout. &raquo; </i>(F72)</p> <p>Nous retrouvons l&agrave; les attentes des seniors qui, bien qu&rsquo;en perte d&rsquo;autonomie, souhaitent demeurer au domicile et recherchent s&eacute;curit&eacute; et confort, mais aussi mobilit&eacute;, lutte contre la solitude et maintien des liens sociaux. Les syst&egrave;mes de t&eacute;l&eacute;alarme et de t&eacute;l&eacute;assistance r&eacute;pondent aux besoins de s&eacute;curit&eacute; (Cornet &amp; Carr&eacute;, 2008) et font perdurer le bien-&ecirc;tre social, un des &eacute;l&eacute;ments-cl&eacute;s de la sant&eacute; identifi&eacute; par l&rsquo;OMS (1946). Toutefois, il faut une prise de conscience de la d&eacute;gradation de l&rsquo;&eacute;tat de sant&eacute; - identification et acceptation d&rsquo;une nouvelle phase identitaire - pour que les personnes envisagent et acceptent l&rsquo;achat du dispositif.</p> <p>Zembro n&rsquo;enclenchera pas le processus mais, d&rsquo;un point de vue marketing, c&rsquo;est en parvenant &agrave; une notori&eacute;t&eacute; spontan&eacute;e de premier rang, en devenant Top-of-Mind Awarness que Zembro pourra &ecirc;tre choisi par sa cible le moment venu.</p> <h5><b>Le cadeau</b></h5> <p>Le r&ocirc;le de la m&eacute;diation dans la diffusion et la reconnaissance du bien-fond&eacute; d&rsquo;innovations se traduit par la l&eacute;gitimation de l&rsquo;information re&ccedil;ue par d&rsquo;autres canaux dans le cadre de relations interpersonnelles. Pour Caradec (2001 : 125), dans &laquo; <i>la logique de la m&eacute;diation, l&#39;usage ou le non-usage se trouvent expliqu&eacute;s par l&#39;intervention d&#39;un tiers (conjoint, enfant, ami, etc.). Cette intervention peut faciliter l&#39;usage ou l&#39;entraver.</i> &raquo;</p> <p>Le fait que le dispositif soit pr&eacute;sent&eacute; comme un cadeau, tant dans la communication de Zembro que dans les entretiens, nous interpelle. &laquo; <i>Voil&agrave;, justement. Ils m&rsquo;ont offert la t&eacute;l&eacute;vision et la t&eacute;l&eacute;vigilance mais c&rsquo;est un abonnement, &ccedil;a se paie par an. -Et c&rsquo;est eux qui vous l&rsquo;ont offert alors ? -Oui. -Ce n&rsquo;est pas vous qui avez vraiment d&eacute;cid&eacute; c&rsquo;est eux qui vous l&rsquo;ont propos&eacute; ? -Oui mais j&rsquo;&eacute;tais d&rsquo;accord, j&rsquo;&eacute;tais d&rsquo;accord</i>. &raquo; (F93)</p> <p>Notons l&rsquo;ambivalence dans l&rsquo;acceptation de la nouvelle situation identitaire. Le senior accepte l&rsquo;aide des proches, mais insiste sur le fait qu&rsquo;il est toujours capable de faire ses propres choix et que la d&eacute;cision n&rsquo;est pas prise &agrave; son insu. Les apparences sont sauves. Si l&rsquo;autonomie relationnelle est accept&eacute;e il n&rsquo;en va pas de m&ecirc;me pour la d&eacute;pendance.</p> <p>L&rsquo;intervention des proches semble d&eacute;terminante dans l&rsquo;acquisition d&rsquo;un tel objet, nous renvoyant &agrave; l&rsquo;id&eacute;e de vieillard comme &laquo; personne de couverture &raquo; o&ugrave; la personne &acirc;g&eacute;e devient une sorte d&rsquo;individu collectif (Thomas, 2005). Zembro va d&rsquo;ailleurs tabler sur les deux cibles: l&rsquo;utilisateur et celui que l&rsquo;on nomme le &ldquo;third party endorser&rdquo;, l&rsquo;initiateur, l&rsquo;influenceur et parfois le d&eacute;cideur.</p> <p>Si les personnes interrog&eacute;es connaissaient le dispositif de t&eacute;l&eacute;vigilance via leur mutuelle ou via des amis ou membres de la famille, leur d&eacute;cision de l&rsquo;acqu&eacute;rir a &eacute;t&eacute; &ndash;ou sera- un choix concert&eacute; avec leur famille proche.</p> <p>Caradec et Eve (2002) se basent sur Rogers pour distinguer trois registres dans le processus d&rsquo;adoption des TIC par les retrait&eacute;s : la connaissance, la persuasion et la d&eacute;cision. Ils ont analys&eacute; le r&ocirc;le des enfants et des petits-enfants dans chacune de ces &eacute;tapes permettant d&rsquo;envisager &laquo; <i>la circulation de l&rsquo;information entre les g&eacute;n&eacute;rations, la mani&egrave;re dont les enfants et petits-enfants participent &agrave; la construction de la signification d&rsquo;usage des technologies et le r&ocirc;le essentiel que jouent les enfants dans l&rsquo;&eacute;quipement de leurs parents retrait&eacute;s &agrave; travers les cadeaux qu&rsquo;ils leur offrent</i> &raquo; (2002 : 156).</p> <p>Lorsque nous interrogeons les seniors &agrave; partir d&rsquo;une situation fictive sur la personne qui serait la plus &agrave; m&ecirc;me de les convaincre d&rsquo;adopter un tel dispositif, ils indiquent les enfants et les petits enfants. C&rsquo;est pour rassurer ceux-ci qu&rsquo;ils se disent pr&ecirc;ts &agrave; l&rsquo;acqu&eacute;rir. Pour eux, les enfants ou petits-enfants jouent un r&ocirc;le dans l&rsquo;&eacute;tape de persuasion, la d&eacute;cision finale devant leur revenir. Toutefois le cadeau peut intervenir dans cette prise de d&eacute;cision, acc&eacute;l&eacute;rant une acquisition envisag&eacute;e, parfois programm&eacute;e, ou la provoquant alors qu&rsquo;elle n&rsquo;aurait pas eu lieu car suscitant de la r&eacute;ticence, le senior estimant ne pas en avoir besoin. Certains l&rsquo;accepteront: &laquo; <i>Quand on vous l&rsquo;offre, on ne dit rien, on dit merci</i><i> </i><i>!&rdquo; </i>(H86), mais d&rsquo;autres pas: &ldquo;<i>On est tous libre de d&eacute;cider ce qui est le mieux pour soi. Tant qu&rsquo;on vit chez soi, on doit pouvoir d&eacute;cider soi-m&ecirc;me.</i> &raquo; (H75)</p> <h2><b><a id="t8"></a>DISCUSSION</b></h2> <p>Au regard de ces diff&eacute;rents &eacute;l&eacute;ments et de la strat&eacute;gie de communication d&rsquo;une entreprise comme Zembro, le discours &agrave; destination des seniors devrait composer avec quatre dimensions.</p> <p>Premi&egrave;rement, tenir compte de la multitude de g&eacute;n&eacute;rations que regroupe cette d&eacute;nomination qui n&rsquo;&eacute;quivaut pas n&eacute;cessairement &agrave; l&rsquo;&acirc;ge biologique. En fonction de leur acceptation de l&rsquo;avanc&eacute;e en &acirc;ge et du regard renvoy&eacute; par la soci&eacute;t&eacute;, certains seniors de 75 ans nous diront se sentir plus proches de personnes de 60 ans que de personnes de 80 ans.</p> <p>Deuxi&egrave;mement, &agrave; cela s&rsquo;ajoutent leurs habitudes de vie aussi multiples que pour les g&eacute;n&eacute;rations plus jeunes. Si certains se replient sur la sph&egrave;re domestique, c&rsquo;est loin d&rsquo;&ecirc;tre le cas de tous les seniors rencontr&eacute;s, quel que soit leur &acirc;ge.</p> <p>Troisi&egrave;mement, notons l&rsquo;attention particuli&egrave;re pour la vie priv&eacute;e&nbsp;: le souci de ne pas d&eacute;ranger l&rsquo;autre, existe aussi par rapport &agrave; soi, &agrave; son ind&eacute;pendance. Se d&eacute;brouiller seul et la possibilit&eacute; d&rsquo;&ecirc;tre joignable rev&ecirc;tent une importance majeure chez les seniors (Caradec &amp; Eve, 2002). L&rsquo;utilisation &laquo;&nbsp;pour les autres&nbsp;&raquo; conf&egrave;re une utilit&eacute; &agrave; un objet technique et justifie la d&eacute;pense de l&rsquo;&eacute;quipement. Nous avons pu v&eacute;rifier lors des entretiens le caract&egrave;re l&eacute;gitimant de la notion d&rsquo;utilit&eacute; voire son implication dans des raisonnements implicitement moraux sur l&rsquo;allocation l&eacute;gitime des ressources personnelles et familiales. La construction du sentiment d&rsquo;utilit&eacute; peut, dans certains cas, suivre l&rsquo;acquisition et appara&icirc;tre avec l&rsquo;usage du cadeau. Il se r&eacute;alise alors en parall&egrave;le avec l&rsquo;acceptation d&rsquo;un changement identitaire. Nous pouvons nous demander avec Caradec et Eve (2002) si le senior est r&eacute;ellement convaincu de l&rsquo;utilit&eacute; du dispositif, ou si celle-ci n&rsquo;est qu&rsquo;une justification &ldquo;ex post&rdquo;.</p> <p>Quatri&egrave;mement, renvoyant encore &agrave; cette multiplicit&eacute; des visages du senior, ajoutons les milieux sociaux qui, du groupe social 1 au 8, impliquent des besoins et possibilit&eacute;s diff&eacute;rents. En faisant &eacute;voluer les repr&eacute;sentations des seniors vers une plus grande diversit&eacute; de profils, les responsables de communication &eacute;viteront les discours stigmatisants et englobants pouvant blesser les groupes-cibles non concern&eacute;s par certaines difficult&eacute;s de la vieillesse, ou qui, bien que concern&eacute;s n&rsquo;assument pas cette m&eacute;tamorphose v&eacute;cue comme une violence qui fait du corps un compagnon oblig&eacute;, &laquo; <i>un alter ego exigeant et tyrannique dont la pr&eacute;sence de plus en plus envahissante compense le d&eacute;c&egrave;s des pairs d&rsquo;&acirc;ge et remplit le vide social qui s&rsquo;installe</i> &raquo; (Trincaz, 2015: 11). &nbsp;</p> <h2><b><a id="t9"></a>CONCLUSIONS</b></h2> <p>Il nous semble imp&eacute;ratif de revoir l&rsquo;image que l&rsquo;on projette du senior afin de lui permettre un avenir qui ne soit pas limit&eacute; &agrave; deux options: une vieillesse id&eacute;alis&eacute;e sans place pour la fragilit&eacute;, dans une logique de performance ou d&rsquo;hyperformance, ou son contraire une vieillesse centr&eacute;e autour de la d&eacute;pendance et de la vuln&eacute;rabilit&eacute;. Le senior doit pouvoir prendre son temps, accepter un certain ralentissement, ou une diminution de certaines de ses facult&eacute;s physiques ou intellectuelles tout en restant en prise avec les &eacute;volutions de la soci&eacute;t&eacute; (Vigouroux-Zugasti, 2014).</p> <p>Le charg&eacute; de communication qui vise un public du troisi&egrave;me ou du quatri&egrave;me &acirc;ge va devoir l&rsquo;inclure dans sa communication dans le respect de l&rsquo;identit&eacute; que les seniors se sont construite au carrefour de l&rsquo;image qu&rsquo;ils se faisaient d&rsquo;eux, de celle renvoy&eacute;e par les autres et de celle refl&eacute;t&eacute;e par le miroir. La difficult&eacute; sera d&rsquo;identifier les seniors qui ne sont plus tout &agrave; fait autonomes, sans &ecirc;tre parvenus &agrave; la d&eacute;prise. Zembro semble y r&eacute;pondre en se montrant &agrave; l&rsquo;&eacute;coute des remarques &eacute;mises par les utilisateurs. Ne serait-il pas plus opportun d&rsquo;int&eacute;grer les seniors dans leur diversit&eacute; d&egrave;s la conception du dispositif, de partir de leurs besoins et de leurs attentes plut&ocirc;t que de ceux d&rsquo;un senior id&eacute;alis&eacute;? L&rsquo;action sociale vieillesse s&rsquo;inscrit dans l&rsquo;organisation pr&eacute;d&eacute;termin&eacute;e d&rsquo;un programme qui tend &agrave; d&eacute;gager des constantes et &agrave; les traduire en normes d&rsquo;actions globalis&eacute;es en privil&eacute;giant le quantitatif. Les seniors veulent-ils entrer dans ce &laquo; pr&ecirc;t-&agrave;-soigner &raquo; ou expriment-ils leur d&eacute;sir d&rsquo;un sur-mesure, d&rsquo;une reconnaissance de leurs sp&eacute;cificit&eacute; et singularit&eacute; ? (Argoux &amp; Puijalon, 2003)</p> <p>Si le senior est r&eacute;duit &agrave; n&rsquo;&ecirc;tre qu&rsquo;un usager, un client, un consommateur, alors Zembro ne lui demande que de valider sa d&eacute;marche. Or, comme le rappellent Argoux et Puijalon (2003), le mutisme n&rsquo;est pas silence. Il faut savoir interpr&eacute;ter les non-dits et les contradictions dues &agrave; la pudeur et la fiert&eacute;. Les seniors rencontr&eacute;s ne veulent pas &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;s comme d&eacute;pendants m&ecirc;me si certains acceptent une autonomie relationnelle. Comme nous le constatons, les seniors ne peuvent se projeter dans l&rsquo;utilisation d&rsquo;une t&eacute;l&eacute;alarme tant qu&rsquo;ils sont actifs, tant qu&rsquo;aucun accroc n&rsquo;est survenu, alors que c&rsquo;est l&agrave; m&ecirc;me la cible de Zembro. Il est imp&eacute;ratif de rechercher la signification des besoins et exigences pass&eacute;es sous silence. L&rsquo;acceptation et la d&eacute;prise semblent cruciales dans l&rsquo;approche communicationnelle &agrave; adopter. C&rsquo;est en sortant d&rsquo;une logique de communication transmissive et lin&eacute;aire et en s&rsquo;ouvrant &agrave; toute la dimension contextuelle que l&rsquo;organisation pourra rencontrer son public.</p> <p>Parvenir &agrave; modifier les repr&eacute;sentations et &agrave; rendre de tels dispositifs &ldquo;normaux&rdquo; et non plus stigmatisants serait une piste int&eacute;ressante et valorisante.</p> <h2><b><a id="t10"></a>BIBLIOGRAPHIE</b></h2> <p>Alava S., Moktar N. (2012). Les seniors dans le cyberespace : entre appropriation et rejet. <i>Recherches &amp; Educations</i>, <i>n&deg;6</i>, pp.179-196</p> <p>Amyot J.J. (2012). Vieillesse, contr&ocirc;le social et id&eacute;ologie s&eacute;curitaire. Entre autonomie et d&eacute;pendance. <i>Vie sociale, 1</i> (1), pp.125-143.</p> <p>Amyot J.J. (2014). <i>Innommable et innombrable : De la vieillesse, consid&eacute;r&eacute;e comme une &eacute;pid&eacute;mie.</i> Paris : Dunod.</p> <p>Argoux, D., Puijalon, B. (2003). 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