<p><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:DINOT-Light"><span style="letter-spacing:-.1pt">Cet article se propose d&rsquo;examiner, &agrave; travers deux cycles romanesques fran&ccedil;ais et allemand, la version livr&eacute;e par la litt&eacute;rature engag&eacute;e des ann&eacute;es 1930 du passage d&rsquo;une guerre &agrave; l&rsquo;autre. &Eacute;crits &agrave; la veille ou au d&eacute;but de la Seconde Guerre mondiale, </span></span></span><i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:DINOT-LightItalic"><span style="letter-spacing:-.1pt">Le Monde r&eacute;el </span></span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:DINOT-Light"><span style="letter-spacing:-.1pt">d&rsquo;Aragon et </span></span></span><i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:DINOT-LightItalic"><span style="letter-spacing:-.1pt">Novembre 1918</span></span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:DINOT-Light"><span style="letter-spacing:-.1pt"> de D&ouml;blin ont recours &agrave; la Premi&egrave;re pour tenter de comprendre une situation &agrave; nouveau lourde de menaces. En remontant &agrave; ce qui fait encore figure de &laquo;&nbsp;derni&egrave;re catastrophe&nbsp;&raquo;, les romanciers font du premier conflit mondial moins une matrice qu&rsquo;un mod&egrave;le exemplaire permettant d&rsquo;observer et de comprendre les funestes m&eacute;canismes tout pr&ecirc;ts &agrave; se d&eacute;ployer &agrave; nouveau. Invitant &agrave; transposer les analyses men&eacute;es du temps pass&eacute; au temps pr&eacute;sent, l&rsquo;histoire telle qu&rsquo;elle s&rsquo;&eacute;crit dans ces romans, volontairement d&eacute;finie en opposition avec les historiographies officielles, se fait militante : comme le souhaitait Walter Benjamin, elle &laquo;&nbsp;brosse &agrave; contresens le poil trop luisant de l&rsquo;histoire &raquo;. Le r&eacute;cit litt&eacute;raire d&rsquo;une guerre &agrave; l&rsquo;autre ne peut-il d&egrave;s lors faire figure de mod&egrave;le historiographique, r&eacute;solument critique ?</span></span></span></p>