<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">Une th&eacute;matique majeure</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Aussi bien dans l&rsquo;espace savant que dans l&rsquo;espace public, la th&eacute;matique des crimes politiques de masse, au premier chef des crimes et g&eacute;nocides nazis, est d&eacute;sormais explor&eacute;e sur le plan de la transmission m&eacute;morielle sous toutes ses formes. La bibliographie disponible &agrave; ce jour est immense, il est impossible de l&rsquo;embrasser d&rsquo;un seul regard, aussi expert soit-il. Peu d&rsquo;&eacute;v&eacute;nements d&rsquo;histoire contemporaine ont suscit&eacute; un tel emballement scientifique, p&eacute;dagogique, voire culturel, en un laps de temps aussi court.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">Confrontations, controverses, pol&eacute;miques</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">&Agrave; c&ocirc;t&eacute; de ce tableau qui atteste non seulement de l&rsquo;importance de cet objet pour la m&eacute;moire collective, mais aussi de la vitalit&eacute; de la recherche scientifique, il y a lieu d&rsquo;ajouter celui, particuli&egrave;rement </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.2pt">riche et fascinant, qui discute et confronte diverses interpr&eacute;tations de mat&eacute;riaux documentaires &agrave; partir desquels sont constitu&eacute;es les cat&eacute;gories de crimes et de g&eacute;nocides nazis. Sur le plan factuel et documentaire, la recherche semble avoir atteint une masse critique assur&eacute;e, mais en revanche, sur le plan interpr&eacute;tatif, les controverses, voire les pol&eacute;miques, prolif&egrave;rent sans cesse et se structurent en courants plus au moins institutionnalis&eacute;s, voire lab&eacute;lis&eacute;s. Les hypoth&egrave;ses interpr&eacute;tatives &ndash;&nbsp;des plus stimulantes aux plus d&eacute;risoires&nbsp;&ndash; occupent d&eacute;sormais une place de choix dans le paysage &eacute;ditorial &ndash;&nbsp;ouvrages, articles, s&eacute;minaires, colloques, etc., en manifestant une v&eacute;ritable effervescence. C&rsquo;est un point tr&egrave;s important. Sous ce rapport, la revue <i>En jeu </i>est non seulement attentive &agrave; ces grandes controverses interpr&eacute;tatives, mais elle a pour ambi</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">tion d&rsquo;y participer activement en se d&eacute;marquant d&rsquo;une pens&eacute;e molle et consensuelle que valorise <i>l&rsquo;esprit du temps.</i> Par cons&eacute;quent, elle n&rsquo;entend pas &eacute;viter les questions historiographiques qui <i>f&acirc;chent.</i> Elle r&eacute;affirme par exemple la place essentielle du t&eacute;moignage et le r&ocirc;le irrempla&ccedil;able des t&eacute;moins dans la restitution et la transmission de l&rsquo;exp&eacute;rience des pass&eacute;s douloureux et probl&eacute;matiques. L&rsquo;&eacute;volution marqu&eacute;e de notre rapport &agrave; l&rsquo;histoire qu&rsquo;induit un certain type d&rsquo;<i>histoire culturelle </i>et<i> </i>d&rsquo;<i>histoire des repr&eacute;sentations</i> &ndash;&nbsp;aujourd&rsquo;hui tr&egrave;s en vogue&nbsp;&ndash; sera interrog&eacute;e aussi bien pour ses pr&eacute;suppos&eacute;s que pour ses effets sur notre compr&eacute;hension de l&rsquo;histoire et sur la projection de nos soci&eacute;t&eacute;s dans le futur. Tr&egrave;s souvent, d&rsquo;ailleurs, l&rsquo;histoire des repr&eacute;sentations se place sous la d&eacute;pendance de la &laquo;&nbsp;communication&nbsp;&raquo; qui transforme tout en objet culturel et journalistique. La question de la v&eacute;rit&eacute; historique devient alors superflue&nbsp;: elle est int&eacute;gr&eacute;e &agrave; l&rsquo;histoire des repr&eacute;sentations alors m&ecirc;me qu&rsquo;elle doit sa dimension critique au fait qu&rsquo;elle ne concorde pas avec ces repr&eacute;sentations. Nous nous demanderons pourquoi la th&eacute;matique des crimes et g&eacute;nocides nazis a acquis une place aussi<i> essentielle, </i>aussi<i> centrale</i> dans nos perceptions du pass&eacute;, au point de constituer un des &eacute;l&eacute;ments majeurs de notre environnement culturel.&nbsp;Cette <i>centralit&eacute;</i> des crimes et g&eacute;nocides nazis ne s&rsquo;impose ni de <i>fait</i> ni de <i>droit</i>&nbsp;: elle est <i>construite, fabriqu&eacute;e, &eacute;labor&eacute;e</i> par l&rsquo;intervention d&rsquo;une multitude d&rsquo;acteurs, institutionnels et associatifs&nbsp;: communaut&eacute;s scientifiques et &eacute;ducatives, milieux de m&eacute;moires, dispositifs m&eacute;diatiques, litt&eacute;rature, appareils politiques, et ce dans un contexte particulier, celui de notre &eacute;poque caract&eacute;ris&eacute;e par les multiples crises contemporaines &ndash;&nbsp;crises sociales, id&eacute;ologiques, &eacute;conomiques, politiques, identitaires&nbsp;; crises des r&eacute;f&eacute;rences d&rsquo;une modernit&eacute; se heurtant &agrave; ses propres limites. En tant qu&rsquo;elle est <i>construite</i> &ndash;&nbsp;par nous et, peut-&ecirc;tre aussi, <i>pour nous,</i> ce qui est d&eacute;j&agrave; tout autre chose&nbsp;&ndash; cette <i>centralit&eacute;</i> doit &ecirc;tre interrog&eacute;e, discut&eacute;e, d&eacute;battue. &Agrave; force de ne pas se poser ces questions, la pens&eacute;e consensuelle qui s&rsquo;est empar&eacute;e du sujet tourne en rond tant au plan historiographique que m&eacute;moriel et p&eacute;dagogique. Une attention particuli&egrave;re sera ainsi accord&eacute;e &agrave; l&rsquo;analyse critique de tous les supports qui formatent et transmettent nos repr&eacute;sentations des crimes et g&eacute;nocides nazis, des m&eacute;dias &agrave; l&rsquo;&eacute;cole en passant par les productions cin&eacute;matographiques et, bien &eacute;videmment, par les diverses formes de litt&eacute;rature dont on conna&icirc;t la place qu&rsquo;elles occupent aujourd&rsquo;hui dans la formation de nos imaginaires&nbsp;&ndash; et o&ugrave; le meilleur c&ocirc;toie parfois le pire.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">Mises en perspectives et re-contextualisations historiques</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">De tels questionnements ouvrent aussi la voie vers d&rsquo;autres approches des crimes et g&eacute;nocides nazis en tant que ph&eacute;nom&egrave;ne historique singulier, notamment par une mise en perspective, ou <i><span style="letter-spacing:.1pt">recontextualisation historique</span></i> du ph&eacute;nom&egrave;ne (1933-1945) en amont&nbsp;et en aval&nbsp;: expansion et conqu&ecirc;tes de l&rsquo;Occident, r&eacute;volutions et contre-r&eacute;volutions, guerres et guerres civiles, gen&egrave;se, d&eacute;veloppement, stabilisation et effondrement des r&eacute;gimes de terreur de masse, guerres coloniales et guerres de lib&eacute;ration, conflits arm&eacute;s et crimes contre l&rsquo;humanit&eacute; aujourd&rsquo;hui m&ecirc;me. Il s&rsquo;agit par cons&eacute;quent de mener un effort d<i><span style="letter-spacing:.1pt">&rsquo;historicisation &eacute;largie </span></i>du national-socialisme &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle de la modernit&eacute;, modernit&eacute; pos&eacute;e comme processus combin&eacute; d&rsquo;<i><span style="letter-spacing:.1pt">&eacute;mancipation</span></i> et de <i><span style="letter-spacing:.1pt">destruction</span></i> <span style="letter-spacing:.1pt">&ndash;</span>&nbsp;contre une certaine vulgate, dominante aujourd&rsquo;hui, qui vise pr&eacute;cis&eacute;ment &agrave; attribuer au national-socialisme une sorte d&rsquo;extraterritorialit&eacute; historique, un statut hors de l&rsquo;histoire, de mal radical qui aurait frapp&eacute; la soci&eacute;t&eacute; de l&rsquo;ext&eacute;rieur. Dans le cadre d&rsquo;une telle recontextualisation historique (du ph&eacute;nom&egrave;ne fasciste et nazi, voire stalinien), tout semble indiquer que la Grande Guerre occupe une place historique charni&egrave;re et d&eacute;cisive pour la compr&eacute;hension &agrave; la fois du long XIX<sup>e</sup>&nbsp;si&egrave;cle (1789-1914) et du court XX<sup>e</sup>&nbsp;si&egrave;cle (1918-1989) <span style="letter-spacing:.1pt">&ndash;&nbsp;</span>pour reprendre une p&eacute;riodisation consacr&eacute;e. Cette conjoncture historique courte (14-18), mais d&eacute;cisive, nous livre un terreau particuli&egrave;rement riche pour des questionnements historiographiques, sociologiques, politiques, anthropologiques et philosophiques sur le ph&eacute;nom&egrave;ne de la <i><span style="letter-spacing:.1pt">violence</span></i> et de la <i><span style="letter-spacing:.1pt">contre-violence</span></i> <span style="letter-spacing:.1pt">&ndash;&nbsp;</span>qui traverse de part en part tout le processus de la <i><span style="letter-spacing:.1pt">modernisation.</span></i> Dans le m&ecirc;me sillage, des notions et des questions telles que la <i><span style="letter-spacing:.1pt">terreur,</span></i> la <i><span style="letter-spacing:.1pt">terreur blanche,</span></i> la<i><span style="letter-spacing:.1pt"> terreur noire,</span></i> la<i><span style="letter-spacing:.1pt"> terreur rouge,</span></i> le<i><span style="letter-spacing:.1pt"> terrorisme,</span></i> mais aussi le <i><span style="letter-spacing:.1pt">consentement,</span></i> la <i><span style="letter-spacing:.1pt">collaboration</span></i> et la <i><span style="letter-spacing:.1pt">r&eacute;sistance,</span></i> doivent &ecirc;tre pens&eacute;es et repens&eacute;es au sein des contextes et des processus politiques qui leur sont <i><span style="letter-spacing:.1pt">historiquement</span></i> propres <span style="letter-spacing:.1pt">&ndash;&nbsp;</span>ce qui ne manquera pas d&rsquo;entra&icirc;ner une cascade d&rsquo;autres questions relatives aux concepts politiques et juridiques de <i><span style="letter-spacing:.1pt">l&eacute;galit&eacute;,</span></i> de <i><span style="letter-spacing:.1pt">l&eacute;gitimit&eacute;,</span></i> etc. La Seconde Guerre mondiale, par ailleurs, ne doit pas &ecirc;tre exclusivement approch&eacute;e sous l&rsquo;angle des crimes de masse et des destructions dont elle fut le th&eacute;&acirc;tre. Leur gen&egrave;se et les &eacute;volutions historiques qui les ont rendus possibles doivent certes &ecirc;tre s&eacute;rieusement examin&eacute;es. Mais cette guerre doit &ecirc;tre aussi &eacute;tudi&eacute;e en tant qu&rsquo;&eacute;v&eacute;nement fondateur pour la conscience internationale&nbsp;: elle est &agrave; la source de la D&eacute;claration universelle des Droits de l&rsquo;Homme (1948), de la qualification p&eacute;nale du g&eacute;nocide (1951) de m&ecirc;me qu&rsquo;elle a pr&eacute;sid&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;dification de la justice internationale, notamment de la Cour P&eacute;nale internationale. Cette pr&eacute;gnance du Droit et de la sph&egrave;re juridique dans la r&eacute;gulation et la r&eacute;solution des conflits <span style="letter-spacing:.1pt">&ndash;&nbsp;</span>des conflits arm&eacute;s aux conflits de m&eacute;moires en passant par les poursuites pour crimes de guerre, crimes contre l&rsquo;humanit&eacute; et crimes de g&eacute;nocides&nbsp;<span style="letter-spacing:.1pt">&ndash;</span> structure d&eacute;j&agrave; un vaste champ de recherche que notre revue ne manquera pas d&rsquo;interroger.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">D&eacute;cloisonnement spatial</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.05pt">Pour &ecirc;tre vraiment pertinente, cette </span></span></span><i><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">historicisation &eacute;largie</span></span></span></i><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.05pt"> de la s&eacute;quence historique 1914-1945-1989, doit &ecirc;tre compl&eacute;t&eacute;e par un autre &eacute;largissement, </span></span></span><i><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">spatial </span></span></span></i><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.05pt">cette fois-ci, afin d&rsquo;&eacute;viter de sombrer dans un </span></span></span><i><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">eurocentrisme </span></span></span></i><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.05pt">r&eacute;ducteur. S&rsquo;agissant, pour commencer, de la politique du Troisi&egrave;me Reich et du ph&eacute;nom&egrave;ne de la d&eacute;portation en particulier, une telle approche internationale nous semble en effet incontournable. D&rsquo;abord, en raison de la diversit&eacute; des nationalit&eacute;s parmi les d&eacute;tenus des camps de concentration. Ensuite, parce que la connaissance et les repr&eacute;sentations de l&rsquo;histoire de l&rsquo;Allemagne des ann&eacute;es 1930-1945, voire de l&rsquo;histoire de l&rsquo;Europe, se sont r&eacute;pandues sur les continents am&eacute;ricain, asiatique et africain sous des formes parfois scientifiquement </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.2pt">contestables. De fa&ccedil;on plus g&eacute;n&eacute;rale, cette perspective &eacute;largie s&rsquo;impose aussi en raison m&ecirc;me du caract&egrave;re international de deux guerres mondiales. Qu&rsquo;est-ce qui se passe au m&ecirc;me moment, dans d&rsquo;autres continents, en Asie, dans les pays arabes, au Japon, en Am&eacute;rique latine&nbsp;? Soyons pr&eacute;cis&nbsp;: il ne s&rsquo;agit pas de mettre &agrave; notre programme &eacute;ditorial une sorte d&rsquo;<i>histoire monde,</i> tr&egrave;s en vogue ces derniers temps. Nous n&rsquo;avons pas une telle ambition. Il s&rsquo;agit plut&ocirc;t d&rsquo;interroger les &eacute;ventuelles connexions &agrave; &eacute;tablir entre l&rsquo;histoire de ces soci&eacute;t&eacute;s et celle de l&rsquo;Europe lors de conjonctures historiques particuli&egrave;res, marqu&eacute;es par des tensions et des contradictions similaires. Par exemple, la mise en discussion de deux <i>processus de modernisation &eacute;conomique</i> en Allemagne et au Japon &agrave; la fin du XIX<sup>e </sup>et au d&eacute;but du XX<sup>e</sup>&nbsp;si&egrave;cle peut illustrer </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">le type de d&eacute;cloisonnement g&eacute;ographique propos&eacute; ici afin de mieux comprendre les <i>effets politiques </i>d&rsquo;un certain type de modernisation &eacute;conomique.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">Actualisation de la connaissance du pass&eacute;</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.05pt">R&eacute;p&eacute;t&eacute; &agrave; l&rsquo;infini, martel&eacute; sous de multiples versions et formes, le <i>Plus jamais &ccedil;a&nbsp;!,</i> les <i>le&ccedil;ons du pass&eacute;, </i>cet imp&eacute;ratif de la vigilance a fini par n&rsquo;&ecirc;tre plus qu&rsquo;un rituel, qu&rsquo;une formule incantatoire. Il y a lieu de repenser de fond en comble cette question qui est &agrave; la fois de l&rsquo;ordre de la p&eacute;dagogie et de l&rsquo;&eacute;ducation &agrave; la citoyennet&eacute;. Les bonnes intentions ne suffisent pas. Comme il ne suffit pas non plus d&rsquo;&eacute;tablir simplement des parall&egrave;les ou des similitudes entre les ann&eacute;es 1920-1930 et aujourd&rsquo;hui &ndash;&nbsp;souvent d&rsquo;ailleurs d&rsquo;une fa&ccedil;on alarmiste et r&eacute;ductrice qui risque de t&eacute;taniser la r&eacute;flexion. Certes, la <i>connaissance de l&rsquo;histoire </i>peut nous instruire, mais nous restons toujours ma&icirc;tres de nos comportements et de nos actions au pr&eacute;sent. L&rsquo;histoire nous fait<i> savoir,</i> nous fait<i> comprendre,</i> nous fait<i> sentir</i> le pass&eacute;, elle ne nous dicte pas nos comportements. Il y aurait peut-&ecirc;tre lieu d&rsquo;inverser le dispositif consacr&eacute; d&rsquo;apr&egrave;s lequel la connaissance du pass&eacute; nous aide &agrave; comprendre le pr&eacute;sent et de partir par cons&eacute;quent de nos questionnements et de nos inqui&eacute;tudes face &agrave; un pr&eacute;sent satur&eacute; de crises multiples pour essayer de comprendre les crises du pass&eacute; et le comportement des acteurs d&rsquo;alors. L&rsquo;attention que nous entendons porter aux interactions entre l&rsquo;histoire et les m&eacute;moires peut ainsi s&rsquo;av&eacute;rer utile &agrave; la fois pour r&eacute;int&eacute;grer dans l&rsquo;histoire celles et ceux qui n&rsquo;y trouvent pas spontan&eacute;ment leur place et pour aiguiser une indispensable critique du pr&eacute;sent et de ses horizons d&rsquo;attente.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">Le r&ocirc;le du Comit&eacute; de R&eacute;daction</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Nous concevons le comit&eacute; de r&eacute;daction comme un lieu de<i> travail collectif,</i> porteur du projet &eacute;ditorial, lieu aussi d&rsquo;ouverture, d&rsquo;&eacute;changes, de d&eacute;bats et de discussions sur les dossiers et les contributions qui alimenteront les livraisons successives de la revue. Et nous souhaitons ouvrir cet espace &agrave; toutes celles et &agrave; tous ceux, du monde universitaire aux communaut&eacute;s &eacute;ducatives en passant par le monde associatif, dont les pr&eacute;occupations et les interrogations sont susceptibles de contribuer aux objectifs susmentionn&eacute;s. Le comit&eacute; de r&eacute;daction accueillera avec int&eacute;r&ecirc;t toute proposition et toute sollicitation &agrave; participer &agrave; la r&eacute;alisation d&rsquo;une telle ambition.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">Pourquoi une nouvelle revue de la Fondation pour la M&eacute;moire de la D&eacute;portation</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica">Apr&egrave;s quelques d&eacute;cennies de publication de la revue <i><span style="letter-spacing:.1pt">M&eacute;moire vivante,</span></i> sur un mode plus associatif que scientifique, le Conseil d&rsquo;Administration de la Fondation a souhait&eacute; que soit mise en chantier une publication d&rsquo;un nouveau genre et d&rsquo;une nouvelle mouture, faisant largement appel au monde de la recherche et de l&rsquo;enseignement et en partenariat avec un &eacute;diteur-distributeur qui puisse assurer son rayonnement. Il estime que le r&ocirc;le d&rsquo;une Fondation est d&rsquo;alimenter la r&eacute;flexion critique et l&rsquo;engagement citoyen sur toutes les questions relatives &agrave; la transmission des valeurs, des m&eacute;moires, et de l&rsquo;histoire dont elle est porteuse. Dans ce but, il consid&egrave;re que la nouvelle revue doit assumer le fait que ces m&eacute;moires doivent rester vivantes, c&rsquo;est-&agrave;-dire r&eacute;actives dans un environnement soci&eacute;tal en perp&eacute;tuelle &eacute;volution, ancr&eacute;es dans le pr&eacute;sent et en rapport avec ses questionnements sur le pass&eacute;.</span></span></span></p> <p>&nbsp;</p>