<p><strong>DOSSIER : POLITIQUE DE SANTE</strong></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">Fanny Gu&eacute;n&eacute;chault est docteur en psychologie interculturelle. Apr&egrave;s avoir exerc&eacute; en Centre d&#39;Accueil pour Demandeurs d&#39;Asile elle intervient depuis dix ans aupr&egrave;s de personnes en situation de handicap en &eacute;tablissements m&eacute;dico-sociaux.<b> </b></span></span></span></i></span></span></span></p> <p align="center" style="text-align:center">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">Les politiques de sant&eacute; sont r&eacute;v&eacute;latrices des rapports sociaux entretenus en soci&eacute;t&eacute;, de nos solidarit&eacute;s et de la consid&eacute;ration port&eacute;e &agrave; ceux qui ont une sant&eacute; fragile. Le secteur de la sant&eacute; mentale est souvent l&#39;oubli&eacute; de ces politiques. Ce terme a peu &agrave; peu remplac&eacute; celui de la psychiatrie et rel&egrave;ve d&#39;un domaine plus large qui englobe des r&eacute;alit&eacute;s humaines diverses, relevant aussi bien du sanitaire que du m&eacute;dicosocial. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">En sant&eacute; mentale, la notion du &laquo; prendre soin&nbsp;&raquo; a tout son sens. Cependant lorsqu&#39;il s&#39;agit du &laquo; prendre soin physique&nbsp;&raquo; celui-ci s&#39;intrique avec les &eacute;l&eacute;ments psychiques. Les tableaux cliniques sont complexes et n&eacute;cessitent du temps ainsi qu&#39;une approche et une r&eacute;flexion pluridisciplinaires pour mener &agrave; bien le soin. Ces constats, issus de notre pratique professionnelle, nous am&egrave;nent &agrave; nous interroger sur les cons&eacute;quences du mod&egrave;le inclusif dans les politiques de sant&eacute; publique aupr&egrave;s des personnes en situation de handicap. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">Nous aborderons tout d&#39;abord les politiques li&eacute;es au handicap et l&#39;&eacute;volution des pratiques d&#39;accompagnement. Nous nous int&eacute;resserons ensuite aux implications du mod&egrave;le inclusif sur l&#39;acc&egrave;s aux soins des personnes atteintes de troubles psychiques.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">Le mot &laquo;&nbsp;handicap&nbsp;&raquo; trouve son origine dans le vocabulaire anglais &laquo; hand in cap&nbsp;&raquo; qui signifie &laquo;&nbsp;la main dans le chapeau&nbsp;&raquo;, terme utilis&eacute; lors des courses hippiques. Par m&eacute;tonymie, il devient dans la langue anglaise le terme par lequel on d&eacute;signe les manques, les entraves, l&#39;inf&eacute;riorit&eacute; d&#39;une personne. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">Il appara&icirc;t dans la l&eacute;gislation fran&ccedil;aise en 1957 dans le domaine de l&#39;emploi pour &eacute;voquer le reclassement de certains travailleurs (Loi du 23/11/1957). Cette question s&#39;&eacute;largit &agrave; l&#39;ensemble de la soci&eacute;t&eacute; avec la cr&eacute;ation de l&#39;A.A.H. (Allocation Adulte Handicap&eacute;) et de la loi d&#39;orientation en faveur des personnes handicap&eacute;es du 30/06/1975. A cette p&eacute;riode, l&#39;approche du handicap est domin&eacute;e par le mod&egrave;le m&eacute;dical qui implique qu&#39;il soit envisag&eacute; comme la r&eacute;sultante de propri&eacute;t&eacute;s biologiques individuelles. Cette approche pathologisante du handicap a engendr&eacute; la cr&eacute;ation de structures et d&#39;institutions pour accueillir et &laquo;&nbsp;prendre en charge&nbsp;&raquo; ces personnes.<a href="#_edn1" name="_ednref1" style="color:navy; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super">1</span></a> En France, les &eacute;tablissements sp&eacute;cialis&eacute;s &eacute;taient pens&eacute;s comme un &laquo;&nbsp;d&eacute;tour s&eacute;gr&eacute;gatif&nbsp;&raquo; avant une possibilit&eacute; de r&eacute;int&eacute;gration dans la soci&eacute;t&eacute;. Fin 1960, il est &eacute;tabli que les &eacute;tats handicapants sont beaucoup plus r&eacute;pandus, vari&eacute;s et complexes que ne le donnaient &agrave; penser les classifications. La perception du handicap &eacute;volue dans les ann&eacute;es 70 &agrave; l&#39;&eacute;chelle mondiale vers un mod&egrave;le dit social. <a href="#_edn2" name="_ednref2" style="color:navy; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super">2</span></a> Celui-ci am&egrave;ne l&#39;id&eacute;e que la soci&eacute;t&eacute; est impliqu&eacute;e dans la production du handicap en consid&eacute;rant la diff&eacute;rence comme une entrave. La question du handicap devient un probl&egrave;me soci&eacute;tal relevant d&#39;une question d&#39;int&eacute;gration des individus. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">En 1980, l&#39;OMS (Organisation Mondiale de la Sant&eacute;) donne cette d&eacute;finition &nbsp;: &laquo; est handicap&eacute;e toute personne dont l&rsquo;int&eacute;grit&eacute; physique ou mentale est passag&egrave;rement ou d&eacute;finitivement diminu&eacute;e, soit cong&eacute;nitalement, soit sous l&rsquo;effet de l&rsquo;&acirc;ge ou d&rsquo;un accident, en sorte que son autonomie, son aptitude &agrave; fr&eacute;quenter l&rsquo;&eacute;cole ou &agrave; occuper un emploi s&rsquo;en trouvent compromises &raquo; mais sa retranscription l&eacute;gislative est diff&eacute;rente selon les pays.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">En France, le statut de &laquo;&nbsp;personne en situation de handicap&nbsp;&raquo; rel&egrave;ve d&#39;une reconnaissance administrative prise par la CDAPH ( Commission des Droits et de l&#39;Autonomie des Personnes Handicap&eacute;es), instance d&eacute;partementale qui base ses d&eacute;cisions sur des textes de loi, selon des crit&egrave;res d&eacute;termin&eacute;s. Par comparaison, la l&eacute;gislation am&eacute;ricaine introduit une dimension subjective et relative dans sa d&eacute;finition, la personne pouvant &ecirc;tre &laquo;&nbsp; per&ccedil;ue comme handicap&eacute;e&nbsp;&raquo;<a href="#_edn3" name="_ednref3" style="color:navy; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super">3</span></a>.Ainsi il y a une prise en compte de la particularit&eacute; d&#39;une situation, d&#39;un contexte notamment professionnel qui fait qu&#39;une caract&eacute;ristique individuelle peut &ecirc;tre d&eacute;termin&eacute;e comme un handicap par la voie de la jurisprudence, comme ce fut le cas pour l&#39;ob&eacute;sit&eacute;.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">Les d&eacute;bats politiques et scientifiques des ann&eacute;es 1987 &agrave; 2000 ont apport&eacute; une nouvelle approche, psychosociale, qui rel&egrave;ve d&#39;une conception syst&eacute;mique et multidimensionnelle du handicap, int&eacute;grant les contraintes des deux pr&eacute;c&eacute;dents mod&egrave;les. Le handicap devient alors &laquo;&nbsp; une interaction de d&eacute;ficiences, de restrictions d&#39;activit&eacute;s et de participation sociale modul&eacute;e par des facteurs contextuels (environnementaux et personnels)&nbsp;&raquo; Au d&eacute;but des ann&eacute;es 2000, en France, les associations repr&eacute;sentant les personnes atteintes de troubles psychiques et leurs proches, lasses de la stigmatisation et du d&eacute;ni de leurs souffrances, ont interpell&eacute; le gouvernement et la soci&eacute;t&eacute; sur cet &eacute;tat de fait. Publi&eacute; en juin 2001, le &laquo;&nbsp;Livre Blanc des partenaires de Sant&eacute; Mentale France&nbsp;&raquo; a motiv&eacute; en 2002 l&#39;&eacute;laboration d&#39;un rapport &agrave; la demande du Minist&egrave;re des personnes handicap&eacute;es. Ce rapport, dit Rapport Charzat, du nom de son rapporteur, a pour objet de &laquo;&nbsp; Mieux identifier les difficult&eacute;s des personnes en situation de handicap du fait de troubles psychiques et les moyens d&#39;am&eacute;liorer leur vie et celle de leurs proches&nbsp;&raquo;.Il en a &eacute;merg&eacute; l&#39;id&eacute;e que, pour que ces personnes soient int&eacute;gr&eacute;es dans la Cit&eacute;, il &eacute;tait n&eacute;cessaire d&#39;articuler soins et aide m&eacute;dicosociale et non plus, comme cela se faisait, de les proposer l&#39;un apr&egrave;s l&#39;autre dans une sorte de parcours lin&eacute;aire allant du soin au m&eacute;dico-social.<a href="#_edn4" name="_ednref4" style="color:navy; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super">4</span></a>Ce constat se traduisit par une avanc&eacute;e majeure avec la loi du 11 f&eacute;vrier 2005 dite loi du handicap. Elle apporte cette d&eacute;finition du handicap&nbsp;:<strong> </strong><strong><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"><span style="font-weight:normal">&laquo; Constitue un handicap, au sens de la pr&eacute;sente loi, toute limitation d&#39;activit&eacute; ou restriction de participation &agrave; la vie en soci&eacute;t&eacute; subie dans son environnement par une personne en raison d&#39;une alt&eacute;ration substantielle, durable ou d&eacute;finitive d&#39;une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d&#39;un polyhandicap ou d&#39;un trouble de sant&eacute; invalidant. &raquo;</span></span></span></strong><strong><span arial="" style="font-family:"><span style="color:#313131"><span style="font-weight:normal"> <a href="#_edn5" name="_ednref5" style="color:navy; text-decoration:underline" title="">5</a>Le handicap psychique est enfin reconnu.</span></span></span></strong></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">L&#39;organisation de l&#39;accompagnement du champ du handicap est complexe. Trois secteurs professionnels sont concern&eacute;s, celui de la psychiatrie, du m&eacute;dico-social et du social<a href="#_edn6" name="_ednref6" style="color:navy; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super">6</span></a><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super">.</span>.Une des pr&eacute;conisations du rapport Charzat &eacute;tait pr&eacute;cis&eacute;ment d&#39;inciter les professionnels de ces diff&eacute;rents secteurs &agrave; travailler ensemble selon une &laquo;&nbsp; strat&eacute;gie d&#39;intervention [consistant] en la mise en place de diverses r&eacute;ponses articul&eacute;es issues de l&#39;espace territorial partag&eacute; de sant&eacute; publique&nbsp;&raquo;<a href="#_edn7" name="_ednref7" style="color:navy; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super">7</span></a>.Cette &eacute;volution a eu pour but d&#39;articuler les pratiques autour des personnes, en les mettant au centre des dispositifs afin de limiter les ruptures dans des parcours de vie qui en sont souvent d&eacute;j&agrave; &eacute;maill&eacute;s.&nbsp; Cette articulation n&#39;a pas &eacute;t&eacute; ais&eacute;e mais elle a permis des avanc&eacute;es significatives sur le terrain. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">L&#39;exemple du SAVS (Service d&#39;Accompagnement &agrave; la Vie Sociale), dispositif mis en place fin des ann&eacute;es 1970 est probant. Les SAVS &eacute;taient destin&eacute;s initialement aux travailleurs d&#39;ESAT<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" style="color:navy; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:">[1]</span></span></span></span></a> <span style="color:#313131">. Apr&egrave;s la loi de 2005, ils ont &eacute;t&eacute; ouverts aux personnes en situation de handicap psychique <strong><span arial="" style="font-family:"><span style="font-weight:normal">m&ecirc;me si elles ne travaillent pas en ESAT. Cet acc&egrave;s &agrave; un accompagnement m&eacute;dico-social a facilit&eacute; l&#39;int&eacute;gration dans la Cit&eacute; des personnes. </span></span></strong></span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><strong><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:"><span style="font-weight:normal">Attardons-nous un instant sur l&#39;acception &laquo;&nbsp;personnes en situation de handicap&nbsp;&raquo;. Cette d&eacute;signation correspond &agrave; des r&eacute;alit&eacute;s de vie tr&egrave;s diff&eacute;rentes. Tout d&#39;abord, il existe plusieurs types de handicap (moteur, mental, psychique, polyhandicap...) qui ont des cons&eacute;quences diff&eacute;rentes dans la vie de tous les jours. Certains n&eacute;cessitent une aide pour les gestes de la vie quotidienne tandis que d&#39;autres vivent seuls en appartement. D&#39;autres encore vivent en foyer de vie collectif ou en famille. </span></span></span></span></strong></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><strong><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:"><span style="font-weight:normal">Certains handicaps sont plus &laquo;&nbsp;visibles&nbsp;&raquo; que d&#39;autres. Il est alors assez ais&eacute; d&#39;entrevoir les cons&eacute;quences dans la vie quotidienne en termes de limitations et d&#39;entraves. Lorsque ce qui est d&eacute;fini comme handicapant n&#39;est pas visible de mani&egrave;re imm&eacute;diate, il est parfois plus difficile d&#39;en mesurer l&#39;impact et de saisir les n&eacute;cessit&eacute;s d&#39;am&eacute;nagement de l&rsquo;environnement. C&#39;est le cas notamment quand les fonctions motrices sont intactes mais pas les fonctions psychiques. Il ne s&#39;agit pas alors d&#39;adaptation spatiale mais d&#39;adaptation dans l&#39;organisation, dans les rep&egrave;res donn&eacute;s, dans le langage employ&eacute;, dans la compr&eacute;hension de son environnement. Prenons l&#39;exemple d&#39;une d&eacute;marche administrative pour un renouvellement de CMU compl&eacute;mentaire par exemple. Ce type de d&eacute;marche peut tra&icirc;ner en longueur, demander une certaine patience et une compr&eacute;hension du fonctionnement administratif. Effectu&eacute;e par une personne pr&eacute;sentant des troubles de la personnalit&eacute; de type parano&iuml;aque, c&#39;est-&agrave;-dire des troubles qui am&egrave;ne la personne &agrave; interpr&eacute;ter n&eacute;gativement les gestes et paroles d&#39;autrui en raison d&#39;une m&eacute;fiance exag&eacute;r&eacute;e, la d&eacute;marche peut prendre un tout autre sens et &ecirc;tre interpr&eacute;t&eacute;e comme une forme d&#39;agression. Dans ces cas-l&agrave; un accompagnement m&eacute;dico-social peut aider &agrave; apaiser les tensions et les angoisses g&eacute;n&eacute;r&eacute;s par la situation<i>.</i></span></span></span></span></strong></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><strong><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:#313131"><span style="font-weight:normal">Le handicap psychique</span></span></span></span></span></strong><strong><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:#333333"><span style="font-weight:normal"> se distingue du handicap mental en cela qu&#39;il est la cons&eacute;quence d&#39;une maladie psychique (troubles psychotiques comme la schizophr&eacute;nie, trouble bipolaire ou trouble maniaco-d&eacute;pressif, troubles graves de la personnalit&eacute; ...). Il appara&icirc;t souvent &agrave; l&rsquo;&acirc;ge adulte. Les capacit&eacute;s intellectuelles sont indemnes et peuvent &eacute;voluer de mani&egrave;re satisfaisante mais la possibilit&eacute; de les utiliser est d&eacute;ficiente. La symptomatologie est instable parfois impr&eacute;visible. La prise de m&eacute;dicaments est souvent indispensable, associ&eacute;e &agrave; des techniques de soins visant &agrave; pallier, voire &agrave; r&eacute;adapter, les capacit&eacute;s &agrave; penser et &agrave; d&eacute;cider. </span></span></span></span></span></strong></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><strong><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:"><span style="font-weight:normal">Si l&rsquo;articulation entre les diff&eacute;rents secteurs concern&eacute;s, la psychiatrie, le m&eacute;dico-social et le social fait partie des pratiques professionnelles aujourd&#39;hui, elle a demand&eacute; et demande encore parfois une d&eacute;marche de compr&eacute;hension du travail de l&#39;autre professionnel. Les objectifs et les modalit&eacute;s d&#39;accompagnement de ces deux cultures professionnelles sont<span style="color:#313131"> diff&eacute;rents. </span>La d&eacute;marche th&eacute;rapeutique, celle du soin, a pour objectif la diminution des sympt&ocirc;mes afin de faciliter le fonctionnement cognitif et les habilet&eacute;s sociales, l&#39;id&eacute;e &eacute;tant que la personne vive au mieux sa pathologie.&nbsp; L&rsquo;accompagnement m&eacute;dico-social, lui, se situe dans le quotidien de la personne et vise &agrave; favoriser son autonomie, sa capacit&eacute; de d&eacute;cision et de choix en la confrontant avec l&rsquo;environnement qui l&rsquo;entoure. L&#39;absence de soins psychiatriques rend difficile voire impossible l&#39;accompagnement social et ce dernier aide la personne &agrave; ne pas &ecirc;tre que sujet de soins.<a href="#_edn8" name="_ednref8" style="color:navy; text-decoration:underline" title=""><span style="color:#313131">8</span></a><span style="color:#313131"> Les crit&egrave;res d&#39;&eacute;valuation d&#39;une m&ecirc;me situation sont donc sensiblement diff&eacute;rents selon le cadre professionnel. A force d&#39;&eacute;changes et de confrontation de pratiques, les diff&eacute;rents professionnels parviennent &agrave; co-construire un accompagnement adapt&eacute; et respectueux de la personne. Il faut pour cela du temps, de la volont&eacute;, de la mise en r&eacute;seau pour permettre une confiance mutuelle et une r&eacute;flexion transversale.&nbsp; </span></span></span></span></span></strong></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">Cet &eacute;tat des lieux parcellaire est relatif &agrave; la place occup&eacute;e en tant que psychologue en institution, place qui nous permet &agrave; la fois de faire un pas de c&ocirc;t&eacute; au regard des fonctionnements institutionnels mais qui est aussi en dehors d&#39;une certaine r&eacute;alit&eacute; de &laquo;&nbsp;terrain&nbsp;&raquo;. Notre analyse n&#39;est donc pas exhaustive. La place de psychologue, au sein d&#39;un &eacute;tablissement m&eacute;dico-social, comporte deux fonctions&nbsp;: une fonction clinique, aupr&egrave;s de la personne, dans le cadre de suivi par exemple, et une d&eacute;marche institutionnelle, en termes d&#39;analyse et de travail d&#39;&eacute;quipe avec une seule et m&ecirc;me vis&eacute;e aider au positionnement de la personne en tant que sujet.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">Au-del&agrave; des organisations professionnelles et institutionnelles, c&#39;est la personne qui nous int&eacute;resse. L&#39;&eacute;volution des pratiques d&#39;accompagnement s&#39;est per&ccedil;ue &eacute;galement dans sa d&eacute;signation : de personne handicap&eacute;e, elle est devenue personne en situation de handicap puis de personne accompagn&eacute;e elle est devenue personne accueillie. Comme le souligne Fougeyrollas<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" style="color:navy; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:">[2]</span></span></span></span></a>&nbsp;:&laquo;&nbsp;Plus qu&#39;un simple instrument de communication, le langage illustre la fa&ccedil;on dont on se repr&eacute;sente mentalement une r&eacute;alit&eacute;. Il n&#39;est pas &eacute;tonnant que les mots employ&eacute;s pour parler des personnes handicap&eacute;es aient fait l&#39;objet d&#39;une remise en question parall&egrave;le &agrave; l&#39;&eacute;volution de leur place dans la soci&eacute;t&eacute;.&nbsp;&raquo;. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><strong><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:#313131"><span style="font-weight:normal">Kertudo<a href="#_edn9" name="_ednref9" style="color:navy; text-decoration:underline" title="">9</a>&nbsp;, juriste non voyante et malentendante souligne elle aussi une autre tendance de&nbsp; la soci&eacute;t&eacute; qui tend souvent &agrave; renvoyer aux personnes en situation de handicap une &laquo;&nbsp;pr&eacute;somption d&#39;incapacit&eacute;&nbsp;&raquo;. La loi de 2005 rappelle et &eacute;tablit comme r&eacute;alit&eacute; juridique que ce sont des citoyens &agrave; part enti&egrave;re, des sujets de droit.</span></span></span></span></span></strong></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">En cons&eacute;quence, les personnes se sont elles aussi appropri&eacute;es ces droits et cette place. Leurs attentes ne correspondent donc plus toujours aux &eacute;valuations et propositions des professionnels. Elles peuvent donc refuser, s&#39;opposer et mettre en &eacute;chec des dispositifs consid&eacute;r&eacute;s comme pertinents &laquo;&nbsp;techniquement&nbsp;&raquo; mais qui ne leur conviennent pas. Prendre en consid&eacute;ration la volont&eacute; de la personne, ce qui fait d&#39;elle un sujet de d&eacute;sir, au sens de l&#39;&eacute;lan vital qui l&#39;anime, n&#39;est pas toujours en ad&eacute;quation avec ce qui, relativement &agrave; des indicateurs d&#39;&eacute;valuation de la situation, est consid&eacute;r&eacute; comme &laquo; le mieux pour lui ou elle&nbsp;&raquo;. Cet aspect est renforc&eacute; chez les personnes en situation de handicap psychique car ils peuvent d&eacute;velopper une analyse et une argumentation coh&eacute;rentes, ce qui peut d&eacute;stabiliser les professionnels. En parall&egrave;le, ces personnes peuvent aussi avoir un rapport &agrave; la r&eacute;alit&eacute; distordue et &ecirc;tre dans le d&eacute;ni de leurs troubles et donc de leurs besoins. Cet &eacute;l&eacute;ment est compliqu&eacute; &agrave; g&eacute;rer lorsqu&#39;il y a un risque potentiel de mise en danger. Ce cas de figure peut se pr&eacute;senter lorsque la personne est dans le d&eacute;ni de ses troubles malgr&eacute; une r&eacute;activation de ses sympt&ocirc;mes. Il est alors difficile de l&#39;amener vers le soin car elle ne se consid&egrave;re pas comme &laquo;&nbsp;malade&nbsp;&raquo;. C&#39;est tout le travail patient d&#39;accompagnement, de r&eacute;flexion entre professionnels, de connaissance de la personne qui permet que les choses se mettent en place dans un certain nombre de cas.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">Le syst&egrave;me actuel d&#39;accompagnement des personnes tend d&eacute;j&agrave; vers un plus de citoyennet&eacute;. Quelle &eacute;volution repr&eacute;sente le mod&egrave;le inclusif&nbsp;? Le terme &laquo;&nbsp;inclusion&nbsp;&raquo; est au c&oelig;ur des politiques publiques gouvernementales actuelles li&eacute;es au secteur du handicap et port&eacute;es par le Minist&egrave;re des Solidarit&eacute;s et de la Sant&eacute;. Dans un communiqu&eacute; de d&eacute;cembre 2019, la ministre Mme Agn&egrave;s Buzyn et sa secr&eacute;taire d&#39;Etat charg&eacute;e des personnes handicap&eacute;es, Mme Sophie Cluzel, ont, en se basant sur le rapport Denormandie, d&eacute;finit les axes d&#39;am&eacute;lioration pr&eacute;vus pour le parcours de soins des personnes en situation de handicap. Ces perspectives r&eacute;pondent &agrave; une logique d&#39;am&eacute;lioration du parcours de soin notamment avec un meilleur acc&egrave;s aux soins de ville pr&eacute;f&eacute;rentiellement aux hospitaliers. L&#39;id&eacute;e est donc de passer d&#39;un mod&egrave;le o&ugrave; les personnes sont int&eacute;gr&eacute;es dans un parcours de soins avec, souvent, des modalit&eacute;s sp&eacute;cifiques, li&eacute;es au fonctionnement institutionnel &agrave; un mod&egrave;le o&ugrave; les personnes acc&eacute;deraient ais&eacute;ment aux soins de leur choix, incluant ceux de la m&eacute;decine de ville. Ce ne serait donc plus &agrave; la personne &agrave; s&#39;adapter &agrave; ce qui existe mais &agrave; la soci&eacute;t&eacute; &agrave; s&#39;adapter &agrave; ses besoins.&nbsp; Cependant il peut exister un &eacute;cart entre le fait de reconna&icirc;tre un droit et la possibilit&eacute; de le mettre en &oelig;uvre. Pour illustrer ce propos, nous nous appuierons sur un constat fait dans notre pratique professionnelle en institution. Il s&#39;agit d&#39;un exemple d&#39;exercice d&#39;un droit qui est par bien des mani&egrave;res li&eacute;es au soin, celui du droit &agrave; la parentalit&eacute;. Si l&#39;utilisation de la st&eacute;rilisation de femmes handicap&eacute;es comme moyen de contraception a fait l&#39;objet de d&eacute;bats publics et est &agrave; pr&eacute;sent encadr&eacute;e sur le plan l&eacute;gal<a href="#_edn10" name="_ednref10" style="color:navy; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super">1</span></a><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super">0</span>, l&#39;acc&egrave;s &agrave; la sexualit&eacute; et &agrave; la parentalit&eacute; des personnes en situation de handicap reste un sujet d&eacute;licat. La loi 2005 a amen&eacute; les personnes &agrave; se consid&eacute;rer et &agrave; se positionner comme citoyens et elles ont souhait&eacute; devenir parents. Les professionnels de soin et du m&eacute;dico-social n&#39;ont pas r&eacute;agi avec le m&ecirc;me enthousiasme que lorsqu&#39;elles ont acc&eacute;d&eacute; au droit de vote. Un travail de d&eacute;placement de posture, de repr&eacute;sentation a d&ucirc; se r&eacute;aliser et nous en voyons aujourd&#39;hui les fruits&nbsp;dans un accompagnement adapt&eacute; &agrave; une parentalit&eacute; diff&eacute;rente, un accompagnement qui associe notamment d&#39;autres acteurs sociaux comme ceux li&eacute;s &agrave; l&#39;enfance. Il ne s&#39;agit pas de nier les difficult&eacute;s r&eacute;elles dans lesquelles ces personnes peuvent se retrouver &agrave; prendre soin d&#39;un autre qu&#39;elles alors qu&#39;elles sont elles-m&ecirc;mes parfois aux prises avec des probl&eacute;matiques complexes. Il ne s&#39;agit pas de dire que c&#39;est bien ou pas, mais de consid&eacute;rer ce droit comme &eacute;tant le leur et &agrave; accompagner. Ici le sujet de d&eacute;sir a rejoint le sujet de droit et nous interroge de fait, nous bouscule, nous d&eacute;place dans nos repr&eacute;sentations et nos projections. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">Cependant, si cette &eacute;volution a des aspects positifs, elle peut aussi g&eacute;n&eacute;rer des difficult&eacute;s psychiques lorsqu&rsquo;une adaptation suppl&eacute;mentaire aux codes sociaux est n&eacute;cessaire pour acc&eacute;der &agrave; leurs droits. Comme le souligne Jean-Yves Le Capitaine<a href="#_edn11" name="_ednref11" style="color:navy; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super">1</span></a><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super">1,</span> le terme inclusion &laquo;&nbsp;sous-entend trop souvent le simple fait d&#39;avoir une place dans la soci&eacute;t&eacute; de mani&egrave;re passive et sans dynamique de changement, ignorant que le fait d&#39;avoir une place pour des personnes diff&eacute;rentes exige une transformation radicale du milieu et m&ecirc;me un changement de normes d&eacute;limitant les fronti&egrave;res ou les seuils en de&ccedil;&agrave; desquels on est inclus.&nbsp;&raquo;. Ce concept vient du monde anglo-saxon<span style="color:#9900ff">.</span> Il est li&eacute; aux mouvements des droits humains concernant les personnes porteuses de handicap dans les ann&eacute;es 60-70. Il met en lumi&egrave;re &laquo;&nbsp;la place de plein droit que doivent occuper toutes les personnes d&#39;une soci&eacute;t&eacute; quelque soient leurs caract&eacute;ristiques.&nbsp;&raquo;. De mani&egrave;re synth&eacute;tique, l&#39;int&eacute;gration renvoie &agrave; la n&eacute;cessit&eacute; d&#39;adaptation d&#39;un individu, d&eacute;fini comme diff&eacute;rent, &agrave; un syst&egrave;me d&eacute;fini comme &laquo;&nbsp;normal&nbsp;&raquo;. Dans une soci&eacute;t&eacute; inclusive, il n&#39;existe pas de groupe de personnes d&eacute;finies comme ayant des caract&eacute;ristiques diff&eacute;rentes. Il est consid&eacute;r&eacute; que toutes les personnes pr&eacute;sentent des besoins communs et des besoins individuels et que c&#39;est &agrave; la soci&eacute;t&eacute; de s&#39;y adapter.&nbsp; Des notions fondatrices de la r&eacute;paration, du maternage et de la protection nous acc&eacute;dons &agrave; des notions fondamentales de droits et de comp&eacute;tences. Il s&#39;agit d&#39;un assouplissement des fonctionnements institutionnels et administratifs qui s&#39;envisage sous la forme de plateforme de services m&eacute;dico-sociaux, c&#39;est-&agrave;-dire d&#39;une proposition de prestations faites &agrave; la personne et &eacute;volutive en fonction de ses besoins. Ce dispositif implique donc l&#39;adh&eacute;sion de la personne voire une d&eacute;marche de sa part. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">Le mod&egrave;le inclusif est d&eacute;j&agrave; appliqu&eacute; dans certains pays. Par exemple, depuis 1994, la Su&egrave;de a supprim&eacute; les institutions sp&eacute;cialis&eacute;es jug&eacute;es comme s&eacute;gr&eacute;gatives<a href="#_edn12" name="_ednref12" style="color:navy; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super">1</span></a><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super">2</span>.&nbsp; Elles ont &eacute;t&eacute; remplac&eacute;es par trois types d&#39;h&eacute;bergement &agrave; financement public&nbsp;: l&#39;appartement th&eacute;rapeutique, les r&eacute;sidences services et le logement individuel. En mai 2000, le parlement su&eacute;dois a vot&eacute; un plan national d&#39;action pour les personnes handicap&eacute;es intitul&eacute; &laquo; Du patient au citoyen&nbsp;&raquo;.&nbsp; Le concept d&#39;int&eacute;gration a fait place au concept de participation c&#39;est-&agrave;-dire la mise en avant de la volont&eacute; de vivre de mani&egrave;re autonome. Si cette politique conna&icirc;t des r&eacute;sultats positifs, elle pr&eacute;sente aussi quelques &eacute;cueils dont celui de<span style="color:#323232"> l&#39;isolement des personnes atteintes de troubles psychiques. </span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">En effet, une des particularit&eacute;s du handicap psychique est que la disparition des sympt&ocirc;mes actifs ne signifie pas la gu&eacute;rison mais peut quand m&ecirc;me amener la personne &agrave; s&#39;&eacute;loigner des espaces de soins et m&ecirc;me &agrave; &ecirc;tre dans un refus de soin. Le maintien d&#39;un lien, m&ecirc;me distanci&eacute;, avec les institutions limite les risques de rupture et d&#39;isolement. Ce lien peut aussi aider &agrave; la reprise ou au renforcement du soin lorsque cela est n&eacute;cessaire. En effet, lorsque la personne est dans une phase de d&eacute;ni de ses troubles, l&#39;adh&eacute;sion &agrave; ce qui lui est propos&eacute; n&#39;est parfois pas possible car elle ne se consid&egrave;re pas comme &laquo;&nbsp;malade&nbsp;&raquo;. De la m&ecirc;me mani&egrave;re, l&#39;att&eacute;nuation des sympt&ocirc;mes actifs de la maladie peut amener la personne &agrave; s&#39;&eacute;loigner des espaces de soin car elle consid&egrave;re ne plus en avoir besoin. L&#39;acc&egrave;s aux soins de ville ne palliera pas n&eacute;cessairement ces &eacute;tats de fait. Nous prendrons un exemple issu de notre pratique. Une de nos patientes, atteinte de troubles psychiques, &eacute;tait travailleuse en ESAT, ce qui lui permettait de b&eacute;n&eacute;ficier d&#39;un suivi th&eacute;rapeutique (psychiatre et psychologue) r&eacute;gulier.&nbsp;Lors d&#39;une p&eacute;riode de r&eacute;gression de sa symptomatologie, elle a d&eacute;cid&eacute; d&#39;arr&ecirc;ter le traitement mais a maintenu le suivi. Malgr&eacute; la r&eacute;activation de sa pathologie, elle a continu&eacute; &agrave; refuser tout traitement, consid&eacute;rant que cela &eacute;tait n&eacute;faste pour sa sant&eacute;. Le maintien des seuls entretiens th&eacute;rapeutiques n&#39;a pas permis une r&eacute;gulation de sa probl&eacute;matique. Les angoisses de mort et le sentiment de pers&eacute;cution se sont amplifi&eacute;s, cr&eacute;ant de graves difficult&eacute;s relationnelles avec ses coll&egrave;gues de travail. Elle a fini par d&eacute;missionner. Le suivi th&eacute;rapeutique, li&eacute; &agrave; sa place en ESAT, s&#39;est, de fait, arr&ecirc;t&eacute;. La personne a souhait&eacute; maintenir un suivi psychiatrique et s&rsquo;est tourn&eacute;e vers la m&eacute;decine de ville. Recevant la personne seule, sans &eacute;l&eacute;ment sur ses ant&eacute;c&eacute;dents et sa personnalit&eacute;, sur son refus du traitement, les psychiatres rencontr&eacute;s, au regard de la pr&eacute;sentation de la personne, ont abord&eacute;, de mani&egrave;re coh&eacute;rente, la mise en place d&#39;un traitement. Elle n&rsquo;a donn&eacute; suite &agrave; aucune de ces d&eacute;marches car si ce qui lui &eacute;tait propos&eacute; correspondait bien &agrave; sa probl&eacute;matique ce n&#39;&eacute;tait pas ce qu&#39;elle en attendait.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">Notre syst&egrave;me de sant&eacute; est destin&eacute; &agrave; l&#39;ensemble de la population. Bas&eacute; sur un principe &eacute;galitaire, h&eacute;ritage de 1789, toute forme de discrimination est proscrite. Cependant, comme l&#39;analyse Sa&icirc;as<a href="#_edn13" name="_ednref13" style="color:navy; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super">1</span></a><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super">3</span>&nbsp; &laquo;&nbsp;[...]il est implicitement exig&eacute; de l&#39;usager une connaissance pr&eacute;alable desdits services et de leurs modalit&eacute;s d&#39;acc&egrave;s, une disponibilit&eacute; (temporelle et financi&egrave;re) pour y acc&eacute;der et une ma&icirc;trise de la langue fran&ccedil;aise&nbsp;&raquo;. Il &eacute;voque le principe d&#39;Inverse Care Law d&eacute;fini par Hart en 1971, principe selon lequel l&#39;offre de services est inversement proportionnelle aux besoins des personnes servies. Dans un rapport de l&#39;IRDES<a href="#_edn14" name="_ednref14" style="color:navy; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super">1</span></a><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super">4</span> sur l&#39;acc&egrave;s aux soins des personnes en situation de handicap, il est fait le constat que celui-ci est moins bon que celui des personnes sans handicap en raison notamment de leurs conditions socio-&eacute;conomiques en termes de dipl&ocirc;me, de revenus, de couverture compl&eacute;mentaire moins favorables. Cette r&eacute;alit&eacute; li&eacute;e au statut &eacute;conomique, se complexifie par leur instabilit&eacute; psychique. Aux pr&eacute;alables de disponibilit&eacute; temporelle et financi&egrave;re &eacute;nonc&eacute;s par Sa&icirc;ad s&#39;ajoute celui de la disponibilit&eacute; psychique. L&#39;acc&egrave;s aux soins n&#39;est donc pas simplement un acc&egrave;s par le droit, une am&eacute;lioration des structures et de l&#39;information transmises. Cet acc&egrave;s est aussi li&eacute; &agrave; des &eacute;l&eacute;ments de l&#39;ordre du lien social&nbsp;: &ecirc;tre accompagn&eacute;, avoir cr&eacute;er un espace de confiance qui permet d&#39;effectuer la d&eacute;marche en &eacute;tant compris dans ses limites de compr&eacute;hension, dans sa souffrance, dans sa difficult&eacute; &agrave; vivre avec sa maladie et &agrave; se pr&eacute;senter comme tel. Les personnes atteintes de troubles psychiques souffrent du regard port&eacute; sur leur maladie et des pr&eacute;jug&eacute;s qui y sont li&eacute;s. Par exemple, lorsqu&#39;une personne ayant des conduites addictives arrive dans une consultation pour une demande de soin physique, le m&eacute;decin cherche &agrave; &eacute;valuer ce qu&#39;il y peut y avoir derri&egrave;re cette demande car il doit s&#39;assurer qu&#39;elle n&#39;est pas un moyen d&#39;obtenir un traitement qui sera d&eacute;tourn&eacute; de son utilisation th&eacute;rapeutique. Le diagnostic d&#39;un probl&egrave;me de sant&eacute; physique peut &ecirc;tre ainsi rallong&eacute;.&nbsp; Le sentiment d&#39;&ecirc;tre incompris, exclu, non consid&eacute;r&eacute; ajoute alors &agrave; la souffrance de la personne et peut l&#39;amener &agrave; rompre la d&eacute;marche de soins.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">Notre questionnement sur l&#39;application du mod&egrave;le inclusif dans l&#39;acc&egrave;s aux soins n&#39;est pas de consid&eacute;rer qu&#39;il n&#39;est pas possible ou non adapt&eacute;. Une soci&eacute;t&eacute; inclusive, une soci&eacute;t&eacute; qui permette &agrave; chacun de trouver sa place et d&#39;acc&eacute;der &eacute;quitablement aux soins est l&#39;id&eacute;al &agrave; poursuivre. Cependant certaines r&eacute;alit&eacute;s li&eacute;es au fonctionnement soci&eacute;tal, aux repr&eacute;sentations sociales du handicap psychique ainsi qu&#39;aux difficult&eacute;s de ces personnes repr&eacute;sentent des &eacute;cueils &agrave; consid&eacute;rer pour les contourner. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">Le mod&egrave;le actuel s&#39;appuie certes sur les institutions mais il a connu depuis 2005 une &eacute;volution gr&acirc;ce &agrave; la volont&eacute; des personnes de terrain, les professionnels qui ont r&eacute;fl&eacute;chi sur leurs pratiques et leur approche de la personne. C&#39;est un travail de longue haleine, toujours &agrave; poursuivre car non acquis, parfois &eacute;puisant pour ceux qui le mettent en &oelig;uvre mais qui permet aussi, lorsqu&#39;il est bien men&eacute;, &agrave; la personne d&#39;&ecirc;tre le plus autonome possible dans ses choix m&ecirc;me en &eacute;tant accompagn&eacute;. Cette &eacute;volution est bien s&ucirc;r &agrave; poursuivre et &agrave; am&eacute;liorer pour que les personnes acc&egrave;dent pleinement &agrave; leurs droits. Cependant si le mod&egrave;le inclusif est effectivement une &eacute;tape suppl&eacute;mentaire dans l&#39;appropriation par les personnes atteintes de troubles psychiques du plein exercice de leur citoyennet&eacute;, en fonction de l&#39;adaptation faite par la soci&eacute;t&eacute; dans ce qu&#39;elle peut proposer, force est de constater qu&#39;il y aura quand m&ecirc;me une d&eacute;marche &agrave; effectuer de la part de la personne.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">Il faut donc rester attentif au fait que cette &eacute;tape n&#39;engendre pas une nouvelle discrimination entre celles qui pourront faire ce pas n&eacute;cessaire et celles qui n&#39; y parviendront jusqu&rsquo;&agrave; une exclusion de ces derni&egrave;res.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <div>&nbsp; <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" style="color:navy; text-decoration:underline" title=""><span class="Caractresdenotedebasdepage" style="vertical-align:super"><span class="Caractresdenotedebasdepage" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[1]</span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Etablissements de Service et d&#39;Aide par le Travail. Ces </span></span><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="color:#313131">&eacute;tablissements m&eacute;dico-sociaux ont pour objectif l&#39;insertion sociale et professionnelle des adultes handicap&eacute;s. Ils sont structur&eacute;s en ateliers de prestations ( conditionnement, espaces verts...) en fonction du march&eacute; &eacute;conomique local.</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn2"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" style="color:navy; text-decoration:underline" title=""><span class="Caractresdenotedebasdepage" style="vertical-align:super"><span class="Caractresdenotedebasdepage" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[2]</span></span></span></span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Cit&eacute; in Thomazet, 2006</span></span></p> </div> </div> <div>&nbsp; <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="edn1"> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref1" name="_edn1" style="color:navy; text-decoration:underline" title="">1</a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <span style="color:#323232">Boudaoud&nbsp;Akim, &laquo;&nbsp;Du handicap &agrave; la reconnaissance de la situation de handicap...&nbsp;&raquo;,&nbsp;<i>La lettre de</i></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i><span style="color:#323232">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp;l&#39;enfance et de l&#39;adolescence</span></i><span style="color:#323232">, 2008/3 (n&deg; 73), p. 19-26. DOI : 10.3917/lett.073.0019. URL :</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:#323232">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp;https://www.cairn.info/revue-lettre-de-l-enfance-et-de-l-adolescence-2008-3-page-19.htm</span>&nbsp; </span></span></span></p> </div> <div id="edn2"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref2" name="_edn2" style="color:navy; text-decoration:underline" title="">2</a><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%">&nbsp;&nbsp; Thomazet Serge. &laquo;&nbsp;De l&rsquo;int&eacute;gration &agrave; l&rsquo;inclusion. Une nouvelle &eacute;tape dans l&rsquo;ouverture de l&rsquo;&eacute;cole aux diff&eacute;rences.&nbsp;&raquo;, <i>Le Fran&ccedil;ais Aujourd&rsquo;hui</i>, Armand Colin / Dunod; Association fran&ccedil;aise des professeurs de fran&ccedil;ais ; Association fran&ccedil;aise des enseignants de fran&ccedil;ais (AFEF), 2006, 152, pp.19-27. ffhal01122843f </span></span></span></span></span></p> </div> <div id="edn3"> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref3" name="_edn3" style="color:navy; text-decoration:underline" title="">3</a><span style="color:#323232">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Richard&nbsp;Sarah,&nbsp;Barth&nbsp;Isabelle, &laquo;&nbsp;Handicap et emploi&nbsp;: Une comparaison France -</span></span></span></span></p> <p class="MsoEndnoteText" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="color:#323232">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp;Etats-Unis&nbsp;&raquo;,&nbsp;<i>RIMHE : Revue Interdisciplinaire Management, Homme &amp; Entreprise</i>, 2015/1&nbsp;&nbsp; </span></span></span></span></span></span></p> <p class="MsoEndnoteText" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="color:#323232">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp; (n&deg; 15), p. 23-42. DOI : 10.3917/rimhe.015.0023. URL : </span></span></span><a href="https://www.cairn.info/revue-rimhe-2015-" style="color:navy; text-decoration:underline"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="color:#323232">https://www.cairn.info/revue-rimhe-2015-</span></span></span></a></span></span></span></p> <p class="MsoEndnoteText" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="color:#323232">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp;1-page-23.htm</span></span></span> </span></span></span></p> </div> <div id="edn4"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref4" name="_edn4" style="color:navy; text-decoration:underline" title="">4</a><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%">&nbsp;&nbsp; Barres Martine, &laquo;&nbsp;Le handicap psychique&nbsp;: 10 ans apr&egrave;s le rapport Charzat&nbsp;&raquo;,&nbsp; <i>Pratiques en Sant&eacute; Mentale. </i>Novembre 2013/4, 59&egrave;me ann&eacute;e, p 5-8.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="edn5"> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref5" name="_edn5" style="color:navy; text-decoration:underline" title="">5</a><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="color:black">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; JORF n&deg;36 du 12 f&eacute;vrier 2005&nbsp;page 2353, texte n&deg; 1, <strong><span style="font-weight:normal">LOI n&deg; 2005-102 du&nbsp;11 f&eacute;vrier 2005&nbsp;pour l&#39;&eacute;galit&eacute; des</span></strong></span></span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><strong><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="color:black"><span style="font-weight:normal">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp;droits et des chances, la participation et la citoyennet&eacute; des personnes handicap&eacute;es,&nbsp; </span></span></span></span></strong></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><strong>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp;</strong><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="color:black">ELI:</span></span></span><a href="https://www.legifrance.gouv.fr/eli/loi/2005/2/11/SANX0300217L/jo/texte" style="color:navy; text-decoration:underline"><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="color:black">https://www.legifrance.gouv.fr/eli/loi/2005/2/11/SANX0300217L/jo/texte</span></span></span></a> </span></span></span></p> </div> <div id="edn6"> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref6" name="_edn6" style="color:navy; text-decoration:underline" title="">6</a><span style="font-family:Alegreya"><span style="color:#323232">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Maresca Bruno, &laquo;&nbsp;Quelques enseignements de l&#39;&eacute;valuation du plan sant&eacute; mentale sur l&#39;articulation</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-family:Alegreya"><span style="color:#323232">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; entre secteurs sanitaire, social et m&eacute;dico-social.&nbsp;&raquo;,&nbsp;<i>Organisation de l&#39;offre de soins en psychiatrie</i></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i><span style="font-family:Alegreya"><span style="color:#323232">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp;et sant&eacute; mentale</span></span></i><span style="font-family:Alegreya"><span style="color:#323232">, Actes du s&eacute;minaire de Recherche, Document de travail, avril 2014, S&eacute;rie Etudes</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-family:Alegreya"><span style="color:#323232">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; et Recherche / n&deg;129, p. 94-97, dress.solidarite.sante.gouv.fr/IMG/pdf/dt129.pdf</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="edn7"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref7" name="_edn7" style="color:navy; text-decoration:underline" title="">7</a><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%">&nbsp;&nbsp; Peintre Carole, &laquo;&nbsp;Du partenariat... &agrave; l&#39;espace partag&eacute; de Sant&eacute; Publique&nbsp;&raquo;,&nbsp; <i>Pratiques en Sant&eacute; Mentale. </i>Novembre 2013/4, 59&egrave;me ann&eacute;e, p 29-36</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="edn8"> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref8" name="_edn8" style="color:navy; text-decoration:underline" title="">8</a><span style="font-family:Alegreya"><span style="color:#323232">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Peintre Carole, &laquo;&nbsp;Quels services d&#39;accompagnement pour les personnes pr&eacute;sentant un handicap </span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-family:Alegreya"><span style="color:#323232">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp;d&#39;origine psychique ? .&nbsp;&raquo;,&nbsp;<i>Organisation de l&#39;offre de soins en psychiatrie et sant&eacute; mentale</i>, Actes du</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-family:Alegreya"><span style="color:#323232">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; s&eacute;minaire de Recherche, Document de travail, avril 2014, S&eacute;rie Etudes et Recherche / n&deg;129, p.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-family:Alegreya"><span style="color:#323232">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 88-89, dress.solidarite.sante.gouv.fr/IMG/pdf/dt129.pdf</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="edn9"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref9" name="_edn9" style="color:navy; text-decoration:underline" title="">9</a><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%">&nbsp;&nbsp; Kertudo Anne-Sarah, &laquo;&nbsp;La justice nous voit comme objet de soins et non comme sujet de droits&nbsp;&raquo;, <i>ASH </i>(ISSN1145-8690) n&deg;3116, 21 juin 2019, p36-37</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="edn10"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref10" name="_edn10" style="color:navy; text-decoration:underline" title="">1</a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 0 <span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="color:#323232">&laquo;&nbsp;St&eacute;rilisation des personnes handicap&eacute;es mentales. Extraits de la documentation</span></span></span></span></span></span></p> <p class="MsoEndnoteText" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="color:#323232">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp;UNAPEI&nbsp;&raquo;,&nbsp;<i>Contraste</i>, 2005/1 (N&deg; 22 - 23), p. 273-284. DOI : 10.3917/cont.022.0273. URL :</span></span></span></span></span></span></p> <p class="MsoEndnoteText" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="color:#323232">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp;https://www.cairn.info/revue-contraste-2005-1-page-273.htm</span></span></span> </span></span></span></p> </div> <div id="edn11"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref11" name="_edn11" style="color:navy; text-decoration:underline" title="">1</a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 1 <span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="color:#323232">Le Capitaine&nbsp;Jean-Yves, &laquo;&nbsp;L&#39;inclusion n&#39;est pas un plus d&#39;int&eacute;gration&nbsp;: l&#39;exemple des jeunes&nbsp; sourds&nbsp;&raquo;,&nbsp;<i>Empan</i>, 2013/1 (n&deg; 89), p. 125-131. DOI : 10.3917/empa.089.0125. URL :&nbsp;&nbsp; https://www.cairn.info/revue-empan-2013-1-page-125.htm</span></span></span> </span></span></span></p> </div> <div id="edn12"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref12" name="_edn12" style="color:navy; text-decoration:underline" title="">1</a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2 <span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="color:#323232">Cohu&nbsp;Sylvie,&nbsp;Lequet-Slama&nbsp;Diane,&nbsp;Velche&nbsp;Dominique, &laquo;&nbsp;La Su&egrave;de et la prise en charge sociale&nbsp;&nbsp; du handicap, ambitions et limites&nbsp;&raquo;,&nbsp;<i>Revue fran&ccedil;aise des affaires sociales</i>, p. 461-483. DOI : 10.3917/rfas.034.0461. URL : </span></span></span><a href="https://www.cairn.info/revue-francaise-des-affaires-sociales-2003" style="color:navy; text-decoration:underline"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="color:#323232">https://www.cairn.info/revue-francaise-des-affaires-sociales-2003</span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="color:#323232"> -4-page-461.htm</span></span></span> </span></span></span></p> </div> <div id="edn13"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref13" name="_edn13" style="color:navy; text-decoration:underline" title="">1</a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 3 <span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%">Sa&icirc;as Thomas, &laquo;&nbsp;Sant&eacute; communautaire&nbsp;: vers un coming out&nbsp;?&nbsp;&raquo;, <i>Pratiques en Sant&eacute; Mentale. </i>Ao&ucirc;t 2011/3, 57&egrave;me ann&eacute;e p13-16</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="edn14"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ednref14" name="_edn14" style="color:navy; text-decoration:underline" title="">1</a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 4 <span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="color:black">PICHETTI S., PENNEAU A., SERMET C., et al. &laquo; Acc&egrave;s aux soins et &agrave; la pr&eacute;vention des personnes en situation de handicap en France : une exploitation de l&rsquo;enqu&ecirc;te Handicap-Sant&eacute;</span></span></span></span></span></span></p> <p class="MsoEndnoteText" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="color:black">-M&eacute;nages &raquo; [Access to care and prevention for people with disabilities in France: Analysis based</span></span></span></span></span></span></p> <p class="MsoEndnoteText" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="color:black">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; on data from the 2008 French health and disabilities households surveys (Handicap-Sant&eacute;</span></span></span></span></span></span></p> <p class="MsoEndnoteText" style="text-indent:-14.15pt; margin-left:19px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp;<span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="color:black">-M&eacute;nages)].&nbsp;<em>Revue d&rsquo;&eacute;pid&eacute;miologie et de sant&eacute; publique</em>, vol. 64, n&deg; 2, 2016/04, p. 79-94.</span></span></span> </span></span></span></p> </div> </div>