<h1 dir="ltr" id="heading1">Introduction</h1> <p class="texte" dir="ltr">Ces derni&egrave;res ann&eacute;es ont &eacute;t&eacute; marqu&eacute;es par une sensibilit&eacute; accrue &agrave; la violence sociale et cette &eacute;volution s&rsquo;est accompagn&eacute;e au niveau p&eacute;nal par une politique plus r&eacute;pressive (Lagrange, 2003). Cette communication a pour but de pr&eacute;senter un programme de recherches exp&eacute;rimentales issu d&rsquo;une r&eacute;flexion sur les &eacute;volutions actuelles du droit p&eacute;nal. Dans ce cadre, on cherchera &agrave; confronter les approches cognitives sur les processus de jugements impliqu&eacute;s dans l&rsquo;attribution de responsabilit&eacute; et les analyses socio-juridiques qui mettent en &eacute;vidence un mouvement en faveur de ce que les juristes appellent l&rsquo;objectivation p&eacute;nale. On s&rsquo;interrogera sur la signification des crit&egrave;res qui pr&eacute;sident &agrave; l&rsquo;attribution de responsabilit&eacute; et de sanction.</p> <p class="texte" dir="ltr">La responsabilit&eacute;, c&rsquo;est-&agrave;-dire le fait d&rsquo;avoir &agrave; rendre des comptes, &agrave; r&eacute;pondre de ses actes (Fincham &amp; Jaspars, 1980&nbsp;; Villey, 1989), et le cas &eacute;ch&eacute;ant de recevoir une sanction (Fauconnet, 1920), est un &eacute;l&eacute;ment fondamental du droit. On ne saurait, en effet, poursuivre p&eacute;nalement quelqu&rsquo;un jug&eacute;&nbsp;irresponsable.</p> <p class="texte" dir="ltr">En Psychologie, depuis les travaux pionniers de Piaget (1932) sur le jugement moral chez l&rsquo;enfant, il est classique de distinguer, dans une optique cognitive, la responsabilit&eacute; objective de la responsabilit&eacute; subjective, la premi&egrave;re faisant reposer les jugements de responsabilit&eacute; et la sanction, principalement sur l&rsquo;importance des cons&eacute;quences objectives (mat&eacute;rielles ou humaines) des d&eacute;lits commis, la seconde prenant pour r&eacute;f&eacute;rence l&rsquo;&eacute;tat mental de l&rsquo;auteur de l&rsquo;acte, ses intentions pour d&eacute;terminer sa responsabilit&eacute; et sa sanction (Bordel, 2002&nbsp;; Tostain, 1999). Dans une optique objective de la responsabilit&eacute;, la sanction est proportionnelle &agrave; la gravit&eacute; des cons&eacute;quences, et on tient peu compte de l&rsquo;intentionnalit&eacute; de l&rsquo;auteur de l&rsquo;acte (qu&rsquo;il l&rsquo;ait par exemple voulu ou non), tandis que dans une optique subjective, la sanction est fonction de ce qu&rsquo;a fait volontairement l&rsquo;auteur de l&rsquo;acte, la responsabilit&eacute; prenant peu en compte la gravit&eacute; des cons&eacute;quences objectives involontaires de l&rsquo;acte.</p> <p class="texte" dir="ltr">Les recherches exp&eacute;rimentales en psychologie sociale du d&eacute;veloppement montrent que la responsabilit&eacute; objective est tr&egrave;s pr&eacute;sente chez le jeune enfant (jusqu&rsquo;&agrave; 7, 8 ans) qui a tendance &agrave; se focaliser sur les cons&eacute;quences mat&eacute;rielles, visibles de l&rsquo;acte, puis, qu&rsquo;avec l&rsquo;&acirc;ge, les individus se r&eacute;f&egrave;rent principalement &agrave; la responsabilit&eacute; subjective, analysant l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;esprit de l&rsquo;auteur au moment de son acte pour d&eacute;terminer son degr&eacute; de responsabilit&eacute; et le niveau de sanction (Tostain &amp; Lebreuilly, 2005&nbsp;; Turiel, 1998).</p> <p class="texte" dir="ltr">A un niveau sociologique cette fois, des auteurs tels que Durkheim (1900), Fauconnet (1920) ou Foucault (1975) mettront en &eacute;vidence une &eacute;volution, &agrave; certains &eacute;gards similaire, du droit p&eacute;nal, qui se caract&eacute;rise par un ph&eacute;nom&egrave;ne de subjectivation p&eacute;nale. Ainsi, plus on se rapproche de l&rsquo;&eacute;poque moderne, et plus la d&eacute;termination de la peine s&rsquo;appuie sur l&rsquo;estimation des intentions des transgresseurs. Pour expliquer ce ph&eacute;nom&egrave;ne, ces auteurs &eacute;voqueront notamment le d&eacute;veloppement de l&rsquo;individualisme qui pousse &agrave; comprendre toujours plus les motivations, les ressorts psychologiques des sujets d&eacute;linquants.</p> <p class="texte" dir="ltr">En d&eacute;finitive, on consid&egrave;re g&eacute;n&eacute;ralement que la responsabilit&eacute; objective diminue avec l&rsquo;&acirc;ge et que cette diminution s&rsquo;accentue dans nos soci&eacute;t&eacute;s contemporaines.</p> <p class="texte" dir="ltr">Pour autant, certains juristes (Engel, 1995&nbsp;; Garapon, Gros &amp; Pech, 2001&nbsp;; Maynaud, 2003&nbsp;; Viney, 2000) pointent dans les ann&eacute;es r&eacute;centes un ph&eacute;nom&egrave;ne inverse dit d&rsquo;objectivation p&eacute;nale ou de baisse de la subjectivation p&eacute;nale. On donnera ici deux exemples de cette objectivation p&eacute;nale. Premier exemple, on constate que se d&eacute;veloppe au niveau du code p&eacute;nal ce que l&rsquo;on appelle les d&eacute;lits dits non intentionnels. Ces d&eacute;lits minimisent les aspects subjectifs de la responsabilit&eacute; (capacit&eacute;s mentales, caract&egrave;re volontaire de l&rsquo;acte) et &eacute;tablissent des &eacute;chelles de peine en fonction de l&rsquo;importance des dommages mat&eacute;riels ou corporels. Il s&rsquo;agit d&rsquo;infractions commises, par n&eacute;gligence, par manquement &agrave; une r&egrave;gle de s&eacute;curit&eacute;, et qui provoquent une cons&eacute;quence n&eacute;gative involontaire. Exemple de d&eacute;lit non intentionnel&nbsp;: laisser divaguer un chien dangereux qui cause des morsures &agrave; une personne, ou br&ucirc;ler un feu rouge et renverser un pi&eacute;ton. Dans ce dernier cas, si le fait de br&ucirc;ler le feu rouge est intentionnel, c&rsquo;est une infraction au code de la route, la cons&eacute;quence, blesser le passant est non voulue&nbsp;et constitue en tant que tel un d&eacute;lit non intentionnel&nbsp;: il s&rsquo;agit alors du d&eacute;lit d&rsquo;atteintes involontaires &agrave; l&rsquo;int&eacute;grit&eacute; de la personne. Deuxi&egrave;me exemple&nbsp;: dans une optique subjective, la question des capacit&eacute;s mentales, de l&rsquo;&eacute;tat psychologique de l&rsquo;auteur de l&rsquo;acte est &eacute;videmment tr&egrave;s importante puisque c&rsquo;est &agrave; partir de ce type d&rsquo;analyse que l&rsquo;on &eacute;tablit la responsabilit&eacute; p&eacute;nale ou au contraire l&rsquo;irresponsabilit&eacute; p&eacute;nale de l&rsquo;individu mis en cause. Or, on constate depuis quelques ann&eacute;es que le pourcentage de sujets consid&eacute;r&eacute;s comme p&eacute;nalement irresponsables a chut&eacute;. Ici, qu&rsquo;est-ce que cela signifie&nbsp;? Non pas que la part des individus mis en cause et pr&eacute;sentant des troubles psychologiques graves a baiss&eacute;. Non pas non plus que l&rsquo;on fait moins attention &agrave; la question de la pr&eacute;sence de troubles psychologiques, d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments subjectifs. Cela signifie que les &eacute;l&eacute;ments subjectifs modulent moins que par le pass&eacute; la responsabilit&eacute; p&eacute;nale, sont moins des motifs d&rsquo;irresponsabilit&eacute; p&eacute;nale. En d&eacute;finitive, pour aller vite, on peut dire qu&rsquo;il y a tout un ensemble de ph&eacute;nom&egrave;nes qui font que les sanctions deviennent plus automatiques, davantage reli&eacute;es &agrave; la gravit&eacute; des actes et moins &agrave; l&rsquo;intentionnalit&eacute; des auteurs incrimin&eacute;s.</p> <p class="texte" dir="ltr">Pour expliquer ce ph&eacute;nom&egrave;ne d&rsquo;objectivation p&eacute;nale, on peut avancer qu&rsquo;il traduit des attitudes plus punitives vis-&agrave;-vis des actes d&eacute;linquants. En effet, tandis que la responsabilit&eacute; subjective laisse ouverte la possibilit&eacute; d&rsquo;avancer des circonstances att&eacute;nuantes en mentionnant une intentionnalit&eacute; d&eacute;faillante, un v&eacute;cu probl&eacute;matique, dans l&rsquo;optique de la responsabilit&eacute; objective, la sanction est plus syst&eacute;matique car elle se r&egrave;gle sur l&rsquo;importance du pr&eacute;judice mat&eacute;riel ou corporel.</p> <p class="texte" dir="ltr">Dans ce cadre, nous voudrions &eacute;voquer ici deux recherches qui posent la question de la responsabilit&eacute; objective. La premi&egrave;re a pour but de montrer, que contrairement &agrave; ce qu&rsquo;indique la litt&eacute;rature psychologique, la responsabilit&eacute; objective n&rsquo;est pas n&eacute;cessairement moins pr&eacute;sente chez les adultes que chez les enfants. La seconde a pour but de mettre en &eacute;vidence, qu&rsquo;en fonction de l&rsquo;importance des cons&eacute;quences objectives des d&eacute;lits, les processus de jugements peuvent &ecirc;tre profond&eacute;ment alt&eacute;r&eacute;s.</p> <h1 dir="ltr" id="heading2">Etude 1</h1> <p class="texte" dir="ltr">Dans la premi&egrave;re &eacute;tude (pour d&eacute;tails, voir Tostain &amp; Lebreuilly, &agrave; para&icirc;tre), nous avons pr&eacute;sent&eacute; &agrave; 120 &eacute;tudiants et &agrave; 120 enfants &acirc;g&eacute;s de 7-8 ans, deux s&eacute;ries de quatre d&eacute;lits aux cons&eacute;quences non intentionnelles qui croisaient &agrave; chaque fois, en terme de responsabilit&eacute;, la dimension subjective (avec deux modalit&eacute;s) et la dimension objective (avec &eacute;galement deux modalit&eacute;s). Dans la premi&egrave;re s&eacute;rie, on manipulait la nature intentionnelle de l&rsquo;action initiale&nbsp;(son aspect subjectif) et l&rsquo;importance de la cons&eacute;quence (son aspect objectif)&nbsp;: il s&rsquo;agissait d&rsquo;un automobiliste qui br&ucirc;lait un feu rouge, soit expr&egrave;s (intentionnalit&eacute; forte), soit involontairement (intentionnalit&eacute; faible)<a class="footnotecall" href="#ftn1" id="bodyftn1">1</a>. Un pi&eacute;ton, que l&rsquo;automobiliste n&rsquo;avait pas vu, traversait &agrave; ce moment-l&agrave;, et &eacute;tait, soit l&eacute;g&egrave;rement bless&eacute; (cons&eacute;quence objective faible), soit tu&eacute; (cons&eacute;quence objective forte). Dans la seconde s&eacute;rie de d&eacute;lits, on manipulait de nouveau l&rsquo;importance objective des cons&eacute;quences et on faisait varier le statut mental des auteurs des actes (aspect subjectif). Concr&egrave;tement, il s&rsquo;agissait d&rsquo;un feu d&eacute;clench&eacute;, soit par un individu qui avait &eacute;t&eacute; d&eacute;clar&eacute; par des experts comme pr&eacute;sentant des troubles psychiatriques (un pyromane au sens strict. Intentionnalit&eacute; faible), soit par un individu que l&rsquo;expertise avait d&eacute;clar&eacute; normal (intentionnalit&eacute; forte). En fonction des versions, ce feu entra&icirc;nait involontairement, soit un bless&eacute; l&eacute;ger (cons&eacute;quence objective faible), soit la mort d&rsquo;un quelqu&rsquo;un (cons&eacute;quence objective forte).</p> <p class="texte" dir="ltr">Ensuite, pour chacune des quatre histoire de chaque s&eacute;rie, les sujets devaient &eacute;valuer la gravit&eacute; de l&rsquo;acte initial, indiquer s&rsquo;il fallait sanctionner ou non l&rsquo;auteur de l&rsquo;acte et &eacute;valuer la s&eacute;v&eacute;rit&eacute; de la sanction. Pour cela, les sujets utilisaient des &eacute;chelles en 8 points de type Lickert (allant de 1&nbsp;: pas du tout (grave ou s&eacute;v&egrave;re) &agrave; 8&nbsp;: tr&egrave;s (grave ou s&eacute;v&egrave;re)).</p> <p class="texte" dir="ltr">On a fait deux hypoth&egrave;ses&nbsp;: premi&egrave;rement que la sensibilit&eacute; &agrave; la dimension objective de la responsabilit&eacute; serait aussi importante chez les adultes que chez les enfants. Deuxi&egrave;mement, que la responsabilit&eacute; objective s&rsquo;associerait &agrave; des attitudes plus punitives que la responsabilit&eacute; subjective.</p> <p class="texte" dir="ltr"><em>R&eacute;sultats</em></p> <p class="texte" dir="ltr">Pour ce qui est de la premi&egrave;re s&eacute;rie qui concernait un automobiliste qui br&ucirc;lait un feu rouge, on note que le pourcentage de sujets recommandant une sanction est tr&egrave;s &eacute;lev&eacute; (compris entre 78 et 100%).</p> <table cellspacing="0" dir="ltr" id="Tableau17Ctable" style="margin-left:-0.0313in;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;border-collapse:separate;border-spacing:0pt"> <tbody> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:0.0361in double #c0c0c0;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">Statut des sujets</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:0.0361in double #c0c0c0;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">Enfants</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border:0.0361in double #c0c0c0;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">Adultes</p> </td> </tr> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">Version 1 (volont/cons.forte)</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">98%</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:0.0361in double #c0c0c0;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">98%</p> </td> </tr> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">Version 2 volont/cons.faible)</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">95%</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:0.0361in double #c0c0c0;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">100%</p> </td> </tr> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">Version 3 (invol/cons.forte)</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">80%</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:0.0361in double #c0c0c0;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">95%</p> </td> </tr> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">Version 4 (invol/cons.faible)</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">78%</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:0.0361in double #c0c0c0;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">93%</p> </td> </tr> </tbody> </table> <p class="titreillustration" dir="ltr">Tableau 1&nbsp;: pourcentages d&rsquo;enfants et d&rsquo;adultes se d&eacute;clarant favorables &agrave; une sanction pour chacune des versions pr&eacute;sent&eacute;es (1<sup>&egrave;re</sup> s&eacute;rie).</p> <p class="texte" dir="ltr">On remarque &eacute;galement que pour les versions qui concernaient l&rsquo;automobiliste qui avait br&ucirc;l&eacute; le feu rouge sans faire expr&egrave;s (intentionnalit&eacute; faible), il y a significativement plus d&rsquo;adultes que d&rsquo;enfants &agrave; se d&eacute;clarer favorables &agrave; une sanction (les Khi-Deux sont significatifs).</p> <p class="texte" dir="ltr">Si on s&rsquo;en tient &agrave; la s&eacute;v&eacute;rit&eacute; de la sanction, on a des r&eacute;sultats assez attendus. D&rsquo;une part, l&rsquo;automobiliste r&eacute;colte des sanctions plus s&eacute;v&egrave;res quand il a br&ucirc;l&eacute; expr&egrave;s le feu rouge (intentionnalit&eacute; forte) ou quand cela s&rsquo;est traduit par la mort de la victime (cons&eacute;quence objective forte).</p> <p class="texte" dir="ltr"><img alt="Image1" src="https://numerev.com/images/cpp/docannexe/image/1069/img-1.png" style="width:4.8319inch;height:1.3646inch;margin-left:0.0in;margin-right:0.0in;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0.0602in;padding-bottom:0.0602in;padding-left:0.1102in;padding-right:0.1102in;border:none" /></p> <p class="titreillustration" dir="ltr"><a id="Image17Cgraphics"></a>Figure 1&nbsp;: note de s&eacute;v&eacute;rit&eacute; selon la nature volontaire ou involontaire de l&rsquo;action initiale et l&rsquo;importance des cons&eacute;quences objectives (1<sup>&egrave;re</sup> s&eacute;rie)</p> <p class="texte" dir="ltr">Par contre, et c&rsquo;est le point important, il n&rsquo;y a pas d&rsquo;effets de l&rsquo;&acirc;ge&nbsp;: les enfants et les adultes &eacute;tant aussi sensibles aux aspects subjectifs et objectifs des diff&eacute;rentes versions. En particulier, les adultes ne tiennent pas davantage compte du fait que, dans certains cas, l&rsquo;automobiliste n&rsquo;avait pas fait expr&egrave;s de br&ucirc;ler le feu rouge, ou avait &eacute;t&eacute; g&ecirc;n&eacute; par son passager. Autrement dit, ces aspects qui, en termes subjectifs, peuvent &ecirc;tre associ&eacute;s &agrave; une minoration de la sanction (intentionnalit&eacute; faible) ne sont pas plus diff&eacute;renci&eacute;s par les adultes que par les enfants.</p> <p class="texte" dir="ltr">Pour la seconde s&eacute;rie de d&eacute;lits (les actes de pyromanie), le pourcentage de sujets se d&eacute;clarant favorable &agrave; l&rsquo;attribution d&rsquo;une sanction est g&eacute;n&eacute;ralement tr&egrave;s &eacute;lev&eacute; et tourne autour de 92%.</p> <table cellspacing="0" dir="ltr" id="Tableau27Ctable" style="margin-left:-0.0313in;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;border-collapse:separate;border-spacing:0pt"> <tbody> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:0.0361in double #c0c0c0;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">Statut des sujets</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:0.0361in double #c0c0c0;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">Enfants</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border:0.0361in double #c0c0c0;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">Adultes</p> </td> </tr> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">Version 1(trouble psychiatrique/cons&eacute;q.forte)</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">80%</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:0.0361in double #c0c0c0;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">93%</p> </td> </tr> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">Version 2 (psy/cons&eacute;q.faible)</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">83%</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:0.0361in double #c0c0c0;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">91%</p> </td> </tr> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">Version 3 (normal/cons&eacute;q.forte)</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">98%</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:0.0361in double #c0c0c0;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">98%</p> </td> </tr> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">Version 4 (normal/cons&eacute;q.faible)</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">98%</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:0.0361in double #c0c0c0;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">91%</p> </td> </tr> </tbody> </table> <p class="titreillustration" dir="ltr">Tableau 2&nbsp;: pourcentages d&rsquo;enfants et d&rsquo;adultes se d&eacute;clarant favorables &agrave; une sanction pour chacune des versions pr&eacute;sent&eacute;es (2<sup>nde</sup> s&eacute;rie).</p> <p class="texte" dir="ltr">Si on s&rsquo;en tient &agrave; la s&eacute;v&eacute;rit&eacute; de la sanction, on constate les m&ecirc;mes effets attendus que pour la 1<sup>&egrave;re</sup> s&eacute;rie&nbsp;: plus de s&eacute;v&eacute;rit&eacute; en cas de d&eacute;c&egrave;s que de blessure, plus de s&eacute;v&eacute;rit&eacute; pour l&rsquo;individu d&eacute;clar&eacute; normal que pour l&rsquo;individu d&eacute;clar&eacute; pr&eacute;sent&eacute; des troubles psychiatriques.</p> <p class="texte" dir="ltr"><img alt="Image2" src="https://numerev.com/images/cpp/docannexe/image/1069/img-2.png" style="width:4.9465inch;height:3.2819inch;margin-left:0.0in;margin-right:0.0in;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0.0602in;padding-bottom:0.0602in;padding-left:0.1102in;padding-right:0.1102in;border:none" /></p> <p class="titreillustration" dir="ltr"><a id="Image27Cgraphics"></a>Figure 2&nbsp;: s&eacute;v&eacute;rit&eacute; de la sanction selon le statut mental de l&rsquo;auteur de l&rsquo;acte et l&rsquo;importance des cons&eacute;quences objectives (2<sup>nde</sup> s&eacute;rie).</p> <p class="texte" dir="ltr">Par ailleurs, et c&rsquo;est &eacute;galement le point important, il n&rsquo;y a pas d&rsquo;effets de l&rsquo;&acirc;ge&nbsp;: les enfants et les adultes sont aussi sensibles aux aspects objectifs et subjectifs. Ici, concr&egrave;tement, on s&rsquo;aper&ccedil;oit que les adultes tiennent peu compte de la pr&eacute;sence de troubles psychiatriques pour minorer la sanction.</p> <p class="texte" dir="ltr">Nous avons ensuite cherch&eacute; &agrave; voir si la responsabilit&eacute; objective s&rsquo;associait &agrave; des attitudes plus punitives que la responsabilit&eacute; subjective. Pour ce faire, nous nous sommes r&eacute;f&eacute;r&eacute;s au crit&egrave;re classique de Piaget (1932) pour qui un sujet se situe dans la responsabilit&eacute; objective quand il est plus s&eacute;v&egrave;re pour l&rsquo;auteur d&rsquo;une action initiale involontaire aux cons&eacute;quences fortes que pour l&rsquo;auteur d&rsquo;une action volontaire aux cons&eacute;quences faibles, dans la responsabilit&eacute; subjective quand il proc&egrave;de de fa&ccedil;on inverse. Pour chaque s&eacute;rie, nous avons ainsi d&eacute;fini des sujets &laquo;&nbsp;RO&nbsp;&raquo; (centr&eacute;s sur la responsabilit&eacute; objective) et des sujets &laquo;&nbsp;RS&nbsp;&raquo; (centr&eacute;s sur la responsabilit&eacute; subjective). Par exemple, pour la 1<sup>&egrave;re</sup> s&eacute;rie, un sujet &eacute;tait consid&eacute;r&eacute; comme &laquo;&nbsp;RO&nbsp;&raquo; s&rsquo;il avait donn&eacute; une sanction plus &eacute;lev&eacute;e pour l&rsquo;automobiliste qui, g&ecirc;n&eacute;, n&rsquo;avait pas vu le feu se mettre au rouge et o&ugrave; il y avait eu d&eacute;c&egrave;s de la victime (intentionnalit&eacute; faible, cons&eacute;quence objective forte) que pour l&rsquo;automobiliste qui avait fait expr&egrave;s de br&ucirc;ler le feu rouge et o&ugrave; la victime avait &eacute;t&eacute; bless&eacute;e (intentionnalit&eacute; forte, cons&eacute;quence objective faible). Nous avons ensuite calcul&eacute; la note moyenne de s&eacute;v&eacute;rit&eacute; attribu&eacute;e par chaque sujet &laquo;&nbsp;RO&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;RS&nbsp;&raquo; &agrave; l&rsquo;ensemble des quatre versions de chaque s&eacute;rie. Puis, nous avons proc&eacute;d&eacute; &agrave; des analyses de la variance.</p> <p class="texte" dir="ltr">On constate deux choses. D&rsquo;une part, qu&rsquo;il y a autant de sujets d&eacute;clar&eacute;s RO chez les enfants et chez les adultes. D&rsquo;autre part, que les notes moyennes de s&eacute;v&eacute;rit&eacute; des sujets &laquo;&nbsp;RO&nbsp;&raquo; sont significativement plus fortes que celles des sujets &laquo;&nbsp;RS&nbsp;&raquo;, et ce aussi bien pour la 1<sup>&egrave;re</sup> s&eacute;rie que pour la 2<sup>nde</sup> s&eacute;rie d&rsquo;histoires.</p> <p class="texte" dir="ltr">1<sup>&egrave;re</sup> s&eacute;rie&nbsp;:</p> <table cellspacing="0" dir="ltr" id="Tableau37Ctable" style="margin-left:-0.0313in;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;border-collapse:separate;border-spacing:0pt"> <tbody> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:0.0361in double #c0c0c0;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">Sujets &laquo;&nbsp;RO&nbsp;&raquo;</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border:0.0361in double #c0c0c0;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">6,88</p> </td> </tr> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">Sujets &laquo;&nbsp;RS&nbsp;&raquo;</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:0.0361in double #c0c0c0;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">5,93</p> </td> </tr> </tbody> </table> <p class="texte" dir="ltr">2<sup>nde</sup> s&eacute;rie&nbsp;:</p> <table cellspacing="0" dir="ltr" id="Tableau47Ctable" style="margin-left:-0.0313in;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;border-collapse:separate;border-spacing:0pt"> <tbody> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:0.0361in double #c0c0c0;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">Sujets &laquo;&nbsp;RO&nbsp;&raquo;</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border:0.0361in double #c0c0c0;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">6,51</p> </td> </tr> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">Sujets &laquo;&nbsp;RS&nbsp;&raquo;</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding:0in;border-top:none;border-bottom:0.0361in double #c0c0c0;border-left:0.0361in double #c0c0c0;border-right:0.0361in double #c0c0c0;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">5,60</p> </td> </tr> </tbody> </table> <p class="titreillustration" dir="ltr">Tableau 3&nbsp;: note moyenne de s&eacute;v&eacute;rit&eacute; pour chaque s&eacute;rie selon le profil &laquo;&nbsp;RO&nbsp;&raquo; ou &laquo;&nbsp;RS&nbsp;&raquo; des sujets&nbsp;:</p> <p class="texte" dir="ltr">En d&eacute;finitive, ces r&eacute;sultats montrent&nbsp;: premi&egrave;rement que les adultes sont, comme les enfants, m&ecirc;me si ce n&rsquo;est certainement pas pour les m&ecirc;mes raisons, aussi sensibles &agrave; la dimension objective de la responsabilit&eacute; et, deuxi&egrave;mement, que la responsabilit&eacute; objective correspond &agrave; une orientation plus&nbsp; punitive que la responsabilit&eacute; subjective.</p> <h1 dir="ltr" id="heading3">Etude 2</h1> <p class="texte" dir="ltr">On a vu que les adultes sont sensibles &agrave; la responsabilit&eacute; objective. Dans cette seconde &eacute;tude, on s&rsquo;est int&eacute;ress&eacute; aux effets de l&rsquo;importance des cons&eacute;quences objectives sur les jugements de responsabilit&eacute;. Dans une optique rationnelle, un certain nombre de travaux issus de la psychologie sociale exp&eacute;rimentale (pour une synth&egrave;se, voir Alicke, 2000), montrent que la d&eacute;termination de la responsabilit&eacute; et l&rsquo;attribution de sanctions &agrave; un individu r&eacute;sultent d&rsquo;un processus ordonn&eacute; par &eacute;tape. Ainsi, on cherche d&rsquo;abord &agrave; &eacute;tablir s&rsquo;il y a un lien causal entre l&rsquo;action de l&rsquo;individu et les cons&eacute;quences constat&eacute;es (la personne est-elle mat&eacute;riellement &agrave; l&rsquo;origine de la cons&eacute;quence&nbsp;?), puis, si cette condition est remplie, on estime le degr&eacute; d&rsquo;intentionnalit&eacute; de cet individu (a-t-il par exemple agi volontairement&nbsp;?) ce qui permet d&rsquo;&eacute;valuer son niveau de responsabilit&eacute;. Ensuite, la d&eacute;cision de consid&eacute;rer l&rsquo;action bl&acirc;mable et d&rsquo;attribuer des sanctions est modul&eacute;e par la pr&eacute;sence ou non d&rsquo;excuses et de justifications acceptables. Pour simplifier, le sch&eacute;ma part donc de la causalit&eacute; pour aller vers responsabilit&eacute; pour aboutir enfin &agrave; la sanction et on s&rsquo;attend donc &agrave; des liens, des corr&eacute;lations entre ces trois dimensions. Pour autant, est-ce toujours le cas, et sp&eacute;cialement quand les cons&eacute;quences objectives des d&eacute;lits, leur gravit&eacute;, est tr&egrave;s forte (comme par exemple quand il y a crime sur enfants). Dans ce cas, l&rsquo;&eacute;motion est forte et la volont&eacute; de sanction aussi. Ne peut-on pas alors imaginer que ce n&rsquo;est pas la responsabilit&eacute; qui oriente le processus mais plut&ocirc;t la sanction (Fauconnet, 1920). C&rsquo;est ce que nous avons essay&eacute; de voir en pr&eacute;sentant des faits r&eacute;els aux cons&eacute;quences objectives plus ou moins graves.</p> <p class="texte" dir="ltr">Pour ce faire, on a pr&eacute;sent&eacute; &agrave; 250 &eacute;tudiants deux faits divers qui variaient chacun en terme de gravit&eacute;. Le premier fait divers concernait un exc&egrave;s de vitesse qui avait entra&icirc;n&eacute; une collision avec une autre voiture, et qui s&rsquo;&eacute;tait termin&eacute;, soit premi&egrave;re version, par la mort de deux enfants (cons&eacute;quence objective forte), soit, seconde version, uniquement par des blessures (cons&eacute;quence objective faible). Le second fait divers concernait un infirmier qui, en tirant fortement sur les draps du lit d&rsquo;un malade avait provoqu&eacute;, soit, 1<sup>&egrave;re</sup> version, des blessures (cons&eacute;quence&nbsp; objective faible), soit, 2<sup>nde</sup> version, la chute de son lit du malade et son d&eacute;c&egrave;s (cons&eacute;quence objective forte). Dans ce second fait divers se posait la question de l&rsquo;intentionnalit&eacute;&nbsp;: l&rsquo;infirmier avait-il voulu ou non faire mal au malade&nbsp;?</p> <p class="texte" dir="ltr">Chaque sujet lisait un seul fait divers dans sa version faible ou forte en terme de cons&eacute;quences objectives. Ensuite, le sujet devait &eacute;valuer le lien causal entre l&rsquo;action de l&rsquo;auteur de l&rsquo;acte et la cons&eacute;quence (dans quelle mesure, c&rsquo;&eacute;tait son acte qui expliquait la cons&eacute;quence n&eacute;gative constat&eacute;e). Puis, il devait &eacute;valuer, pour le premier fait divers, la n&eacute;gligence de sa conduite, pour le second fait divers, le caract&egrave;re intentionnel de l&rsquo;acte (l&rsquo;infirmier avait-il voulu faire mal). Ensuite, pour les deux faits divers, le sujet estimait le niveau de responsabilit&eacute; de l&rsquo;auteur de l&rsquo;acte. Ces &eacute;valuations de causalit&eacute;, de n&eacute;gligence (ou d&rsquo;intentionnalit&eacute;) se faisaient sur des &eacute;chelles de type Likert en 10&nbsp; points (de 1&nbsp;: pas du tout (par exemple la cause) &agrave; 10&nbsp;: totalement (par exemple la cause)). Ensuite, le sujet devait attribuer une sanction &agrave; l&rsquo;aide d&rsquo;une &eacute;chelle allant de 0 mois de prison &agrave; 10 ans de prison. Pour une moiti&eacute; des sujets, les t&acirc;ches &eacute;taient effectu&eacute;es dans un ordre invers&eacute;&nbsp;: l&rsquo;estimation de la sanction se faisait en premier, avant les estimations causales, de n&eacute;gligence (ou d&rsquo;intentionnalit&eacute;) et de responsabilit&eacute; (voir Oberl&eacute; &amp; Gosling, 2004 pour les d&eacute;tails et les hypoth&egrave;ses th&eacute;oriques li&eacute;es &agrave; ce type de proc&eacute;dure o&ugrave; on manipule l&rsquo;ordre du processus de jugement).</p> <p class="texte" dir="ltr"><em>R&eacute;sultats </em></p> <p class="texte" dir="ltr">Quand les cons&eacute;quences objectives sont <strong>faibles</strong> (que des blessures), on constate que les diff&eacute;rents jugements et la sanction sont corr&eacute;l&eacute;s et l&rsquo;ordre de passation des t&acirc;ches (sanction demand&eacute;e en premier ou en dernier) ne modifie pas ces liens. On a donc ici des r&eacute;sultats qui vont dans le sens d&rsquo;une optique rationnelle o&ugrave; la sanction est fonction du niveau de responsabilit&eacute;, elle-m&ecirc;me fonction du niveau d&rsquo;intentionnalit&eacute;. Par contre quand les cons&eacute;quences objectives sont <strong>fortes</strong> (d&eacute;c&egrave;s des enfants ou du malade), l&agrave; l&rsquo;ordre des t&acirc;ches intervient. Quand la sanction est demand&eacute;e en dernier (ordre normal), si la causalit&eacute;, l&rsquo;intentionnalit&eacute; et la responsabilit&eacute; sont corr&eacute;l&eacute;es, ces trois dimensions ne sont pas du tout corr&eacute;l&eacute;es avec la sanction. Autrement dit, en cas de cons&eacute;quences fortes, la sanction n&rsquo;est pas reli&eacute;e, n&rsquo;est pas fonction de la responsabilit&eacute;, elle en est ind&eacute;pendante. Par contre, quand la sanction avait &eacute;t&eacute; demand&eacute;e en premier (ordre invers&eacute;), on retrouve des corr&eacute;lations entre toutes les dimensions. Dans ce cas, puisque que dans l&rsquo;ordre normal (sanction en dernier) il n&rsquo;y avait pas de corr&eacute;lations, on a l&rsquo;impression qu&rsquo;on a un m&eacute;canisme de justification de la sanction&nbsp;: la sanction ayant &eacute;t&eacute; demand&eacute; en premier, on la justifie en lui ajustant le niveau de causalit&eacute;, d&rsquo;intentionnalit&eacute; et de responsabilit&eacute;. D&rsquo;o&ugrave; la corr&eacute;lation. En d&eacute;finitive, en cas de cons&eacute;quences fortes, tout se passe comme si la sanction avait sa propre dynamique (pas de corr&eacute;lation en ordre normal), les jugements de responsabilit&eacute; pouvant n&eacute;anmoins &ecirc;tre corr&eacute;l&eacute;s si les situations rendent possibles la rationalisation de la sanction, ce qui le cas quand l&rsquo;ordre est invers&eacute;.</p> <h1 dir="ltr" id="heading4">Conclusion</h1> <p class="texte" dir="ltr">Ces deux &eacute;tudes montrent &agrave; notre avis deux choses. D&rsquo;une part, que les adultes sont tr&egrave;s sensibles &agrave; la dimension objective de la responsabilit&eacute;. D&rsquo;autre part, que les processus de jugements sont alt&eacute;r&eacute;s, modifi&eacute;s, par ces dimensions objectives (ils ne sont pas n&eacute;cessairement les m&ecirc;mes en cas de cons&eacute;quences faibles et de cons&eacute;quences fortes). La question finale est que signifie cette sensibilit&eacute; &agrave; la dimension objective&nbsp;? Si chez les enfants, cela traduit principalement un biais r&eacute;aliste, l&rsquo;influence de la mat&eacute;rialit&eacute; des faits, chez les adultes, on fera l&rsquo;hypoth&egrave;se que cette sensibilit&eacute; &agrave; la dimension objective traduit trois dynamiques&nbsp;: 1) elle traduit des attitudes punitives&nbsp;: d&rsquo;une part, on a vu, dans la premi&egrave;re &eacute;tude, que les sujets centr&eacute;s sur la dimension objective (sujets &laquo;&nbsp;RO&nbsp;&raquo;) sont plus s&eacute;v&egrave;res que les sujets centr&eacute;s sur la dimension subjective (sujets &laquo;&nbsp;RS&nbsp;&raquo;); d&rsquo;autre part, dans la seconde &eacute;tude, on a constat&eacute;, en cas de cons&eacute;quences objectives fortes, que le processus semblait se focaliser sur la sanction&nbsp;; 2) elle traduit une volont&eacute; de responsabilisation des acteurs sociaux. En effet, contrairement &agrave; la responsabilit&eacute; subjective qui autorise une minoration de la peine (en fonction du degr&eacute; d&rsquo;intentionnalit&eacute; de l&rsquo;auteur de l&rsquo;acte) voir une annulation de la peine (en cas d&rsquo;incapacit&eacute;s mentales), dans la responsabilit&eacute; objective, d&egrave;s lors qu&rsquo;il y a dommages, la responsabilit&eacute; est mise en &oelig;uvre et la sanction est automatique (l&rsquo;intensit&eacute; de la sanction &eacute;tant cal&eacute;e sur l&rsquo;importance des dommages constat&eacute;s). Autrement dit, il n&rsquo;y a pas d&rsquo;&eacute;chappatoires dans la responsabilit&eacute; objective&nbsp;; 3) elle traduit &eacute;galement la prise en compte plus importante des victimes. En effet, &eacute;voquer la dimension objective, c&rsquo;est prendre en consid&eacute;ration, non pas ce qui s&rsquo;est pass&eacute; en amont de l&rsquo;acte, l&rsquo;initiation de l&rsquo;acte par son auteur (et o&ugrave; se trouve questionn&eacute; l&rsquo;intentionnalit&eacute; initiale de l&rsquo;auteur de l&rsquo;acte, son &eacute;tat mental, c&rsquo;est-&agrave;-dire les aspects subjectifs), mais ce que cet acte a provoqu&eacute; en aval, ses cons&eacute;quences, en l&rsquo;occurrence le mal caus&eacute; &agrave; la victime, la souffrance que l&rsquo;acte a engendr&eacute;. C&rsquo;est d&rsquo;ailleurs certainement pourquoi, en cas de cons&eacute;quences objectives fortes, il n&rsquo;y a pas n&eacute;cessairement de lien entre le niveau de responsabilit&eacute; et la sanction&nbsp;: dans ce cas, la sanction n&rsquo;est pas seulement d&eacute;termin&eacute;e par l&rsquo;intentionnalit&eacute; de l&rsquo;auteur de l&rsquo;acte mais aussi par ce qu&rsquo;il a provoqu&eacute; plus ou moins volontairement, &agrave; savoir le dommage pour la ou les victimes.</p> <p class="texte" dir="ltr">En d&eacute;finitive, la responsabilit&eacute; objective &eacute;tudi&eacute;e d&rsquo;un point de vue exp&eacute;rimental par les psychologues, et sa version sociale, l&rsquo;objectivation p&eacute;nale des juristes, manifestent un m&ecirc;me ph&eacute;nom&egrave;ne&nbsp;: la tendance &agrave; adopter des attitudes r&eacute;pressives. Dans ce sens, cette dimension objective de la responsabilit&eacute; est en phase avec les tendances s&eacute;curitaires actuelles<a class="footnotecall" href="#ftn2" id="bodyftn2">2</a>.</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn1" id="ftn1">1</a> &nbsp;Le conducteur avait &eacute;t&eacute; g&ecirc;n&eacute; par son passager et n&rsquo;avait pas vu le feu se mettre au rouge.</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn2" id="ftn2">2</a> &nbsp;Pour une explication de cette orientation du champ social vers des politiques s&eacute;curitaires, voir Castel (2003).</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Alicke, M.D. (2000). Culpable control and the psychology of blame. <em>Psychological Bulletin, 126, 4,</em> 556-574.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Bordel, S. (2002). Les dimensions objectives et subjectives du jugement de responsabilit&eacute;. Th&egrave;se non publi&eacute;e. France : University of Rennes 2.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Castel, R. (2003). <em>L&#39;ins&eacute;curit&eacute; sociale. Qu&#39;est-ce qu&#39;&ecirc;tre prot&eacute;g&eacute;?</em> &nbsp;Paris&nbsp;: Seuil.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Durkheim<span style="text-transform:uppercase;">, e. (1900). d</span>eux lois de l&rsquo;&eacute;volution p&eacute;nale. <em>L&rsquo;Ann&eacute;e Sociologique</em>, 65-95.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Engel<span style="text-transform:uppercase;">, l. (1995). </span><span style="text-transform:uppercase;"><em>l</em></span><em>a responsabilit&eacute; en crise</em>. Paris&nbsp;: Hachette.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Fauconnet<span style="text-transform:uppercase;">, p. (1920). </span><span style="text-transform:uppercase;"><em>l</em></span><em>a responsabilit&eacute;</em>. Paris&nbsp;: Felix Alcan.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Fincham, F.D., &amp; Jaspars, J.M. (1980). Attribution of responsibility: from man the scientist to man as lawyer. In L. Berkowitz (Ed.), <em>Advances in Experimental Social Psychology</em> (vol.13, pp. 81-138). New-York: Academic Press.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Foucault<span style="text-transform:uppercase;">, m. (1975). </span><span style="text-transform:uppercase;"><em>s</em></span><em>urveiller et punir&nbsp;: naissance de la prison</em>. Paris&nbsp;: Gallimard.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Garapon, A., Gros, F. &amp; Pech, T. (2001). <em>Et ce sera justice&nbsp;: Punir en d&eacute;mocratie</em>. Paris&nbsp;: Editions Odile Jacob.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Lagrange, H. (2003). <em>Demandes de s&eacute;curit&eacute;</em>. Paris&nbsp;: Le Seuil.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Maynaud, Y. (2003). <em>Violences involontaires et responsabilit&eacute; p&eacute;nale</em>. Paris&nbsp;: Dalloz.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Oberl&eacute;, D., &amp; Gosling, P. (2004). Intention, responsabilit&eacute;, sanction&nbsp;: L&rsquo;intention est-elle un pr&eacute;alable ou une justification de la sanction&nbsp;? In J.L. Beauvois, R.V. Joul&eacute; &amp; J.M. Monteil (Eds.), <em>Perspectives Cognitives et Conduites Sociales </em>(vol. 9, pp. 271-192). Rennes&nbsp;: Presses Universitaires de Rennes.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Piaget<span style="text-transform:uppercase;">, j. (1932).</span><span style="text-transform:uppercase;"><em> l</em></span><em>e jugement moral chez l&rsquo;enfant</em>. Paris&nbsp;: F&eacute;lix Alcan.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Tostain, M. (1999). <em>Psychologie, morale et culture. L&rsquo;&eacute;volution de la morale de l&rsquo;enfance &agrave; l&rsquo;&acirc;ge adulte.</em> Grenoble&nbsp;: Presses Universitaires de Grenoble.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Tostain, M., &amp; Lebreuilly, J. (2005). Repr&eacute;sentations de la d&eacute;linquance chez des enfants de 5 &agrave; 10 ans. <em>Enfance</em>, <em>4</em>.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Tostain, M., &amp; Lebreuilly, J. (&agrave; para&icirc;tre). Les adultes sont-ils r&eacute;ellement moins sensibles &agrave; la dimension objective de la responsabilit&eacute; que les enfants&nbsp;? <em>Revue Internationale de Psychologie Sociale</em>.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Turiel, E. (1998). The development of morality. In W. Damon &amp; N. Eisenberg (Eds.), <em>Handbook of Child Psychology , Vol. 3</em> (pp. 863- 932). New-York&nbsp;: John Wiley &amp; Sons.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Villey, M. (1989). Esquisse historique sur le mot responsable. In <em>La responsabilit&eacute; &agrave; travers les &acirc;ges </em>(pp. 75-88). Paris&nbsp;: Economica.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Viney, G. (2000). La responsabilit&eacute; et ses transformations (responsabilit&eacute;s civile et p&eacute;nale). In Y. Michaud (Ed.), <em>L&rsquo;universit&eacute; de tous les savoirs, vol.2&nbsp;: qu&rsquo;est-ce que l&rsquo;humain&nbsp;?</em> (pp. 144-156). Paris&nbsp;: Editions Odile Jacob.</p>