<r2r:ml lang="fr"><p class="resume" dir="ltr">La psychologie sociale traditionnelle a toujours rejeté les catégories entre personnes au nom de l’égalité et de l’individualisme. Bien que les recherches récentes montrent l’efficacité de la color-consciousness sur la color-blindness, cette dernière est spécialement ancrée dans les habitudes des citoyens des U.S.A. et se traduit notamment par le langage politiquement correct. Color-consciousness et color-blindness comportent chacune deux volets dont l’un est raciste et l’autre pas (ou moins). Alors que seul l’individualisme défend l’idée d’une humanité universelle, je propose que la color-blindness, quel que soit son volet, comprend un monde réduit au seul groupe d’appartenance. Cette réduction est compatible avec l’idée que son groupe est plus humain que certains autres groupes. Cette infrahumanisation justifie des actes immoraux de la part de son groupe, actuel ou passé. Elle évite également des affects désagréables comme la culpabilité collective et la honte. Outre le volet de racisme explicite de la color-consciousness, la color-blindness remplit les conditions pour susciter de fréquentes occurrences d’infrahumanisation. Cette hypothèse est paradoxale par rapport aux buts conscients de la color-blindness. Sans surprise, l’intégration ou le multiculturalisme qui admettent de nombreuses catégories devraient être les moins sujettes à l’infrahumanisation, aussi bien comme acteurs que comme victimes. </p></r2r:ml><r2r:ml lang="en"><p class="abstract" dir="ltr">For the sake of equality and individualism, social psychology has traditionally been reluctant to categorize people into groups. Although recent research has shown the efficiency of color-consciousness over color-blindness, US citizens remain faithful to color-blindness, notably when they practice politically correct language. Both color-blindness and color-consciousness comprise two sides, one being racist and the other not (or less). Individualism favors a universal humanity, but the author proposes that color-blindness in general considers the existence of a single group, the ingroup. This characteristic is compatible with the view that the ingroup is more human than outgroups. Infrahumanisation justifies past and present immoral acts committed by the ingroup. It also prevents from negative affects such as collective guilt and shame. Besides the racist aspect of color-consciousness, color-blindness offers frequent opportunities for infrahumanization. Such a hypothesis is a paradox with the conscious aims of color-blindness. Unsurprisingly, integration or multiculturalism, which allows many categories of people should infrahumanize and be infrahumanized least often. </p></r2r:ml>