<h1 dir="ltr" id="heading1">L&rsquo;individu est-il le seul objet d&rsquo;&eacute;tude&nbsp;?</h1> <p class="texte" dir="ltr">L&rsquo;individualisme m&eacute;thodologique de l&rsquo;&eacute;conomie classique, celui plus politique de Jaur&egrave;s, celui de la philosophie moderne et contemporaine jusqu&rsquo;&agrave; Castoriadis<a class="footnotecall" href="#ftn1" id="bodyftn1">1</a> ou l&rsquo;approche individuelle de la psychologie politique se concentrant sur celui qui exerce le pouvoir laisse croire que l&rsquo;individu est l&rsquo;unique objet d&rsquo;&eacute;tude. La psychologie politique s&rsquo;int&eacute;resse alors l&eacute;gitimement &agrave; l&rsquo;homme politique pour en d&eacute;crire le profil et son influence sur les autres. Mais, faut-il &agrave; ce point se concentrer sur l&rsquo;individu<a class="footnotecall" href="#ftn2" id="bodyftn2">2</a>&nbsp;? La psychologie a bien un caract&egrave;re social comme la psychanalyse puisqu&rsquo;elles d&eacute;crivent de nombreuses relations interpersonnelles. Le transfert ou l&rsquo;&OElig;dipe sont des ph&eacute;nom&egrave;nes n&eacute;cessitant un objet r&eacute;el ou symbolique avec lequel se noue cette relation. Point d&rsquo;&OElig;dipe sans une relation asym&eacute;trique et des r&ocirc;les se d&eacute;terminant l&rsquo;un l&rsquo;autre. En psychologie des comportements, l&rsquo;environnement stimule et il se produit une r&eacute;ponse. De m&ecirc;me, les &eacute;tats mentaux r&eacute;sultent d&rsquo;interactions entre des pr&eacute;construits culturels, des intentions, des mouvements int&eacute;rieurs et de nouvelles informations. Toutes ces relations &agrave; un environnement conduisent &agrave; l&rsquo;examen des modifications psychologiques. Voil&agrave; pourquoi l&rsquo;&eacute;tude de l&rsquo;individu inclut toujours celle d&rsquo;un monde agissant sur le sujet tout en s&rsquo;en distinguant. Ainsi, la psych&eacute; est bien examin&eacute;e dans ses relations &agrave; ce qui l&rsquo;affecte ou &agrave; ce qui suscite ses mouvements&nbsp;: le d&eacute;sir d&rsquo;un objet ou l&rsquo;adaptation d&rsquo;un comportement &agrave; une situation par exemple.</p> <p class="texte" dir="ltr">C&rsquo;est pourquoi la psychologie politique s&rsquo;int&eacute;resse &agrave; des interactions &agrave; l&rsquo;instar de la dynamique de groupe de Lewin d&eacute;crivant le pouvoir du groupe et les relations de pouvoir en son sein ou bien des &eacute;tudes de cas d&rsquo;exercice du pouvoir dans la pens&eacute;e groupale de Janis. Chaque &eacute;tude utilise tant&ocirc;t de l&rsquo;analyse des comportements, de la th&eacute;orie de la communication, de l&rsquo;&eacute;tude rh&eacute;torique, de l&rsquo;analyse &eacute;conomique de la d&eacute;cision, de la logique ou des ressorts sociologiques dans des contextes historiques qui apportent de la profondeur. Cette complexit&eacute; explique sans doute pour partie l&rsquo;&eacute;mergence des sciences cognitives qui ajoutent de la biologie ou de l&rsquo;informatique. En effet, privil&eacute;gier la psych&eacute; de l&rsquo;individu et extrapoler &agrave; partir des connaissances psychologiques feraient prendre le risque d&rsquo;une sorte d&rsquo;anthropomorphisme qui pr&ecirc;terait &agrave; chaque groupe humain une psych&eacute; ou un inconscient collectif &agrave; la fa&ccedil;on de Jung. Cette exposition de l&rsquo;&acirc;me des peuples a eu son heure de gloire chez Le Bon ou Tarde, dans cette tradition romantique du politique. Mais il faut aussi s&rsquo;int&eacute;resser &agrave; ces interactions qui r&eacute;v&egrave;lent des dynamiques collectives en manifestant d&rsquo;autres ph&eacute;nom&egrave;nes que ces hypoth&eacute;tiques monades psychologiques ind&eacute;pendantes des groupes ou des masses qu&rsquo;elles agr&egrave;gent. C&rsquo;est l&agrave; la diff&eacute;rence entre une psychologie politique s&rsquo;int&eacute;ressant &agrave; la psychologie de quelques-uns dont l&rsquo;influence serait jug&eacute;e d&eacute;terminante&nbsp;: les chefs&nbsp;; une autre faisant de chaque objet &eacute;tudi&eacute; une unit&eacute; ins&eacute;cable et une derni&egrave;re s&rsquo;attachant &agrave; des relations collectives et au jeu des influences d&rsquo;une multitude d&rsquo;institutions interm&eacute;diaires organis&eacute;es en vertu d&rsquo;interactions historiques, politiques, sociales et psychologiques. Le comportement serait ici &eacute;lucid&eacute; par la psychologie et l&rsquo;examen de ses composantes sociales o&ugrave; se jouent des relations dans leur historicit&eacute; et leurs dimensions institutionnelles et politiques.</p> <p class="texte" dir="ltr">Voil&agrave; pourquoi nous souhaitons formuler une esquisse de la psycho-sociologie cognitive du politique, parce que l&rsquo;individu a des relations &agrave; un environnement social, politique voire naturel. Consid&eacute;rons ici que l&rsquo;individu n&rsquo;est pas l&rsquo;unique rep&egrave;re. Il sera l&rsquo;objet d&rsquo;&eacute;tudes attentives aux relations qui guident des groupes aussi divers que des communaut&eacute;s d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t, des organisations interm&eacute;diaires comme les associations, les syndicats, les communes ou les corporations et les entreprises, des structures complexes enfin comme les &Eacute;tats ou les institutions internationales et pourquoi pas les sectes et les religions. Voil&agrave; pourquoi la psychologie politique est &agrave; l&rsquo;intersection de nombreuses disciplines si l&rsquo;intention est de comprendre le fait politique en compl&eacute;ment des m&eacute;thodes propres aux sciences politiques. C&rsquo;est une premi&egrave;re raison d&rsquo;encourager une pluralit&eacute; d&rsquo;approches et une ind&eacute;niable agilit&eacute; &eacute;pist&eacute;mologique pour ne pas trop s&rsquo;enfermer dans des arri&egrave;re-plans implicites<a class="footnotecall" href="#ftn3" id="bodyftn3">3</a>.</p> <h1 dir="ltr" id="heading2">Aux origines de la pluralit&eacute; des points de vue et des m&eacute;thodes</h1> <p class="texte" dir="ltr">Nous recourrons &agrave; diverses disciplines pour exprimer ces autres objets que la seule psych&eacute; dans le but de multiplier les perspectives comme autant de vues indispensables &agrave; la constitution d&rsquo;une vision tout &agrave; la fois panoramique et profonde du politique. Il se pourrait qu&rsquo;en changeant de perspective et de focale, le politique ou le groupe soient premiers, selon qu&rsquo;on adopte temporairement ce regard vers l&rsquo;homme ou celui vers ces corpus organisant des humains. Nous nous inspirerons des math&eacute;matiques, de l&rsquo;histoire et de la sociologie et m&ecirc;me de la philosophie pour insister sur cette compl&eacute;mentarit&eacute; et ce besoin de coop&eacute;ration entre des recherches qui contribuent ensemble &agrave; construire ce panorama.</p> <p class="texte" dir="ltr">Le math&eacute;maticien Grothendieck explique sa mani&egrave;re tr&egrave;s cr&eacute;ative de travailler pour faire &eacute;merger de nouvelles propositions math&eacute;matiques qui sont particuli&egrave;rement fertiles&nbsp;: &laquo;&nbsp;Ainsi, le point de vue f&eacute;cond n&rsquo;est autre que cet &quot;&oelig;il&quot; qui &agrave; la fois nous fait d&eacute;couvrir, et nous fait reconna&icirc;tre l&rsquo;unit&eacute; dans la multiplicit&eacute; de ce qui est d&eacute;couvert. Et cette unit&eacute; est v&eacute;ritablement la vie m&ecirc;me et le souffle qui relie et anime ces choses multiples. Mais comme son nom m&ecirc;me le sugg&egrave;re, un &quot;point de vue&quot; en lui-m&ecirc;me reste parcellaire. Il nous r&eacute;v&egrave;le un des aspects d&rsquo;un paysage ou d&rsquo;un panorama, parmi une multiplicit&eacute; d&rsquo;autres &eacute;galement valables, &eacute;galement &quot;r&eacute;els&quot;. C&rsquo;est dans la mesure o&ugrave; se conjuguent les points de vue compl&eacute;mentaires d&rsquo;une m&ecirc;me r&eacute;alit&eacute;, o&ugrave; se multiplient nos &quot;yeux&quot;, que le regard p&eacute;n&egrave;tre plus avant dans la connaissance des choses. Plus la r&eacute;alit&eacute; que nous d&eacute;sirons conna&icirc;tre est riche et complexe, et plus aussi il est important de disposer de plusieurs &quot;yeux&quot; pour l&rsquo;appr&eacute;hender dans toute son ampleur et dans toute sa finesse.&nbsp;&raquo; &hellip; &hellip; &laquo;&nbsp;Et il arrive, parfois, qu&rsquo;un faisceau de points de vue convergents sur un m&ecirc;me et vaste paysage, par la vertu de cela en nous apte &agrave; saisir l&rsquo;Un &agrave; travers le multiple, donne corps &agrave; une chose nouvelle&nbsp;; &agrave; une chose qui d&eacute;passe chacune des perspectives partielles, de la m&ecirc;me fa&ccedil;on qu&rsquo;un &ecirc;tre vivant d&eacute;passe chacun de ses membres et de ses organes. Cette chose nouvelle, on peut l&rsquo;appeler une vision. La vision unit les points de vue d&eacute;j&agrave; connus qui l&rsquo;incarnent, et elle nous en r&eacute;v&egrave;le d&rsquo;autres jusque-l&agrave; ignor&eacute;s, tout comme le point de vue f&eacute;cond fait d&eacute;couvrir et appr&eacute;hender comme partie d&rsquo;un m&ecirc;me Tout, une multiplicit&eacute; de questions, de notions et d&rsquo;&eacute;nonc&eacute;s nouveaux.&nbsp;&raquo;<a class="footnotecall" href="#ftn4" id="bodyftn4">4</a>. C&rsquo;est bien &agrave; cette invitation m&eacute;thodologique de ce m&eacute;daill&eacute; Fields r&eacute;inventant la g&eacute;om&eacute;trie alg&eacute;brique que nous voulons r&eacute;pondre. Son apologie du d&eacute;centrage et de la pluralit&eacute; des points de vue se retrouve dans les travaux des historiens et des sociologues.</p> <p class="texte" dir="ltr">L&rsquo;historien Revel montre la compl&eacute;mentarit&eacute; des m&eacute;thodes en vertu de leurs caract&eacute;ristiques&nbsp;: &laquo;&nbsp;Le probl&egrave;me n&rsquo;est pas tant ici d&rsquo;opposer un haut et un bas, les grands et les petits, que de reconna&icirc;tre qu&rsquo;une r&eacute;alit&eacute; sociale n&rsquo;est pas la m&ecirc;me selon le niveau d&rsquo;analyse &ndash; ou, comme on le dira souvent dans ce livre, l&rsquo;&eacute;chelle d&rsquo;observation &ndash; o&ugrave; l&rsquo;on choisit de se situer. Des ph&eacute;nom&egrave;nes massifs, que nous sommes habitu&eacute;s &agrave; penser en termes globaux, comme la croissance de l&rsquo;Etat, la formation de la soci&eacute;t&eacute; industrielle, peuvent &ecirc;tre lus en termes tout diff&eacute;rents si l&rsquo;on tente de les appr&eacute;hender &agrave; travers les strat&eacute;gies individuelles, les trajectoires biographiques, individuelles ou familiales, des hommes qui leur ont &eacute;t&eacute; confront&eacute;s. Ils n&rsquo;en sont pas moins importants pour autant. Mais ils sont construits autrement.&nbsp;&raquo;<a class="footnotecall" href="#ftn5" id="bodyftn5">5</a>. Le micro et le macro, le long et le bref, le d&eacute;crit et le prescrit, autant de caract&egrave;res du travail de l&rsquo;historien qu&rsquo;il ne faut pas opposer. Ces travaux r&eacute;pondent &agrave; des intentions dont toute l&rsquo;efficacit&eacute; tient &agrave; la modestie de les savoir partiel en acceptant les limites intrins&egrave;ques de chacune de ces investigations.</p> <p class="texte" dir="ltr">Je travaille comme historien sur la longue dur&eacute;e qu&rsquo;il n&rsquo;y a pas de h&eacute;ros individuels ou de grands hommes. Si je me centre sur l&rsquo;individu &agrave; une &eacute;chelle micro-individuelle, d&rsquo;un point de vue psychologique ou sociologique, il est normal de ne pas voir les classes sociales ou les institutions, mais je ne peux pas dire qu&rsquo;elles n&rsquo;existent pas.&nbsp;&raquo;<a class="footnotecall" href="#ftn6" id="bodyftn6">6</a>. La diff&eacute;rence de ces points de vue manifeste des jeux d&rsquo;&eacute;chelle qui concentrent l&rsquo;attention sur certains ph&eacute;nom&egrave;nes bien plus que des incoh&eacute;rences ou des contradictions. Par exemple, les &eacute;chelles de temps vont des imm&eacute;diats aux historiques en passant par les biographies d&rsquo;une vie. De m&ecirc;me, les &eacute;chelles de masses vont des interactions au sein des petits groupes et familles aux masses des institutions &agrave; l&rsquo;instar des Etats, sans n&eacute;gliger les organisations interm&eacute;diaires des communaut&eacute;s, villages et associations. C&rsquo;est l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de l&rsquo;article de Grossetti o&ugrave; il expose une typologie des ph&eacute;nom&egrave;nes sociaux en vertu de deux crit&egrave;res de masse et de dur&eacute;e traduisant les variations d&rsquo;&eacute;chelles et les objets d&rsquo;&eacute;tude qui s&rsquo;ensuivent<a class="footnotecall" href="#ftn7" id="bodyftn7">7</a>&nbsp;:</p> <table cellspacing="0" dir="ltr" id="Tableau17Ctable" style="margin-left:-0.0785in;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;border-collapse:separate;border-spacing:0pt"> <tbody> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:0.0007in solid #000000;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:none;vertical-align:top">&nbsp;</td> <td colspan="3" style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border:0.0007in solid #000000;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in;">Echelles de temps</p> </td> </tr> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in;">Echelles de masse</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr">I.Temps bref de l&#39;imm&eacute;diatet&eacute; ou du tr&egrave;s court terme</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:none;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in;">II.Temps biographique (&lt;&nbsp;vie humaine)</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:0.0007in solid #000000;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in;">III.Temps historique (&gt;&nbsp;vie humaine)</p> </td> </tr> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:none;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:left;">1. Interaction (quelques dizaines au plus)</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:none;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:left;">interactions</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:none;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:left;">histoires de vie, relations durables (r&eacute;seaux, communaut&eacute;s, groupes, familles)</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:0.0007in solid #000000;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:left;">lign&eacute;es familiales</p> </td> </tr> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:none;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:left;">2. Organisation, syst&egrave;me d&#39;action, r&eacute;seau (quelques milliers au plus)</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:none;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:left;">rassemblement collectif, spectacle, colloque, volumes sonores, ambiances</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:none;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:left;">organisations, r&eacute;seaux<br /> villages/petites villes</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:0.0007in solid #000000;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:left;">dynastie, secte, etc.<br /> Villages/petites villes</p> </td> </tr> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:none;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:left;">3. Masse</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:none;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:left;">&eacute;v&eacute;nements m&eacute;diatiques, ou concernant des organisations, des institutions</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:none;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:left;">gen&egrave;se ou &eacute;volution des grandes entreprises, ou des institutions (&eacute;cole, arm&eacute;e, villes, infrastructures de sport)</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:0.0007in solid #000000;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:left;">gen&egrave;se des institutions (&eacute;tats, march&eacute;, &eacute;cole, science, etc.).<br /> Villes, infrastructures de transport</p> </td> </tr> </tbody> </table> <p class="texte" dir="ltr">Mais n&rsquo;oublions pas que certains psychologues politiques ont expliqu&eacute; le besoin de cette pluralit&eacute; disciplinaire et critique. Deutsch et Dorna partagent ce diagnostic d&rsquo;un risque d&rsquo;enfermement et d&rsquo;un effacement de la pens&eacute;e au profit d&rsquo;une simple technique. Dorna nous dit que &laquo;&nbsp;la coupure &eacute;pist&eacute;mologique positiviste, entre une psychologie philosophique et une psychologie scientifique, est intervenue au 19<sup>e</sup> si&egrave;cle, sous l&rsquo;emprise d&rsquo;un projet inspir&eacute; par les sciences naturelles (notamment la physiologie) dont les postulats de neutralit&eacute; et d&rsquo;anhistoricit&eacute;, autant que la g&eacute;n&eacute;ralisation du mod&egrave;le exp&eacute;rimental comme crit&egrave;re ultime de la v&eacute;rit&eacute;-objective.&nbsp;&raquo; Il en conclut qu&rsquo;il existe un biais techniciste &agrave; cette fa&ccedil;on de faire science&nbsp;: &laquo;&nbsp;le virtuel th&eacute;orique est en train de remplacer le r&eacute;el empirique sans v&eacute;ritablement l&rsquo;expliquer.&nbsp;&raquo;<a class="footnotecall" href="#ftn8" id="bodyftn8">8</a>. De m&ecirc;me Deutsch s&rsquo;inqui&egrave;te de cette m&eacute;thode inspir&eacute;e de l&rsquo;aspiration &agrave; la seule neutralit&eacute; axiologique&nbsp;: &laquo;&nbsp;Dans la mesure o&ugrave; les sciences sociales, notamment la psychologie politique, ont appliqu&eacute; sans discernement une m&eacute;thodologie con&ccedil;ue dans une perspective technique cognitive, elles ont en g&eacute;n&eacute;ral n&eacute;glig&eacute; le fait que l&rsquo;action de l&rsquo;homme doit &ecirc;tre comprise par r&eacute;f&eacute;rence aux &laquo;&nbsp;significations&nbsp;&raquo; qu&rsquo;elle poss&egrave;de pour les acteurs et pour son public.&nbsp;&raquo; [9], ce qui n&rsquo;est pas sans rappeler le monde de la vie de Husserl dans sa ph&eacute;nom&eacute;nologie. Il interroge les chercheurs, leurs intentions et le type d&rsquo;utilit&eacute; de la psychologie politique&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;L&rsquo;imitation aveugle de l&rsquo;orientation technique des sciences exactes et naturelles a &eacute;galement conduit de nombreux sp&eacute;cialistes des sciences sociales &agrave; refuser de voir dans quelle mesure leurs travaux th&eacute;oriques et empiriques, c&rsquo;est-&agrave;-dire leur activit&eacute; scientifique, sont influenc&eacute;s par les hypoth&egrave;ses implicites, les positions axiologiques, les tendances id&eacute;ologiques et les points de vue politiques et &eacute;conomiques des milieux auxquels ils appartiennent.&nbsp;&raquo;<a class="footnotecall" href="#ftn9" id="bodyftn9">9</a>. Par ces biais qui se d&eacute;fendent d&rsquo;en &ecirc;tre, une certaine mani&egrave;re de faire science construit son objet voire la soci&eacute;t&eacute; en les manipulant par ses techniques, se faisant v&eacute;rit&eacute; &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre donc action plus que v&eacute;rit&eacute; descriptive. Cette sorte de science serait une praxis auto-r&eacute;alisatrice.</p> <p class="texte" dir="ltr">&Agrave; cet &eacute;gard et &agrave; l&rsquo;instar de Deutsch et Dorna, des philosophes soulignent toute la limite d&rsquo;un tel discours prescriptif dont l&rsquo;universalit&eacute; est toujours tr&egrave;s relative. Signalons la contribution r&eacute;cente de Taguief dans le dernier Cahier de psychologie politique<a class="footnotecall" href="#ftn10" id="bodyftn10">10</a>. Il montre &agrave; quel point la centralit&eacute; construit une vision monopolistique o&ugrave; se confondent le point de vue individuel et une totalit&eacute; universelle niant l&rsquo;alt&eacute;rit&eacute; de la pr&eacute;sence des autres points de vue. N&rsquo;est-ce-point la condamnation du d&eacute;mon de Laplace et du regard panoptique qui caract&eacute;risent la pr&eacute;tention centrale de l&rsquo;&oelig;il scientifique&nbsp;? La centralit&eacute; d&eacute;crite par Taguief caract&eacute;rise cette tentation exclusive qu&rsquo;ont en partage ces pens&eacute;es holistes fusionnant le particulier et le tout par confusion des termes et abolition des distinctions selon ce principe&nbsp;: Ma vue est La vue et Toute la v&eacute;rit&eacute;. Or, ceci d&eacute;finit l&rsquo;attitude extr&ecirc;me de la conception classique de la science sans autres contre-points puisqu&rsquo;elle r&eacute;fute la diversit&eacute; des m&eacute;thodes, la vari&eacute;t&eacute; des intentions, la valeur des perspectives, l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t des &eacute;chelles dans leurs points de vue respectifs. Le d&eacute;mon de Laplace est &agrave; cet &eacute;gard l&rsquo;expression de cette centralit&eacute; d&eacute;crite par le philosophe<a class="footnotecall" href="#ftn11" id="bodyftn11">11</a>. Notons qu&rsquo;elle voisine avec le n&eacute;ologisme de Sfez dans <em>Critique de la communication</em> o&ugrave; celui-ci s&rsquo;exprime dans un langage psychiatrique pour caract&eacute;riser cette tendance au repli sur soi accompagn&eacute; d&rsquo;un Moi se projetant comme le seul Tout&nbsp;: le tautisme. Il entrem&ecirc;le dans son n&eacute;ologisme la totalit&eacute; et l&rsquo;isolement par un enfermement r&eacute;futant toute alt&eacute;rit&eacute;<a class="footnotecall" href="#ftn12" id="bodyftn12">12</a>. Et il montre que les th&eacute;oriciens de la communication ont ainsi une vision tautistique. C&rsquo;est l&agrave; une autre raison d&rsquo;inviter &agrave; la pluralit&eacute; par un partage et une succession de points de vue qu&rsquo;il convient d&rsquo;entreprendre dans chacun des travaux de recherche. Charge au psychologue de comprendre cette attirance pour la centralit&eacute;, tendance psychologique av&eacute;r&eacute;e au r&eacute;ductionnisme par attrait de la simplicit&eacute; en r&eacute;duisant le monde &agrave; son propre point de vue. L&rsquo;omission de l&rsquo;existence des autres et de leurs positions fait l&rsquo;&eacute;conomie de l&rsquo;alt&eacute;rit&eacute; et de son corolaire de la d&eacute;couverte de sa limite, soit l&rsquo;angoissante r&eacute;v&eacute;lation de sa finitude. L&rsquo;attention &agrave; l&rsquo;autre r&eacute;v&egrave;le aussi des biais cognitifs et sa singularit&eacute; hic et nunc. Et, quoi de plus r&eacute;voltant, d&eacute;testable et ha&iuml;ssable que de ne pouvoir avoir raison de tout, partout&nbsp;! Quoi de plus &eacute;panouissant en revanche que de reconna&icirc;tre &agrave; l&rsquo;autre son r&ocirc;le dans une &oelig;uvre de savoir commun qui fait sortir de soi, pour tr&egrave;s imparfaitement regarder le monde avec les yeux de l&rsquo;autre et de ses pr&eacute;requis. Totalit&eacute; futile et st&eacute;rile du g&eacute;nie de Laplace ou infini utile et fertile&nbsp;comme nous l&rsquo;enseigna Levinas.</p> <h1 dir="ltr" id="heading3">La succession des points de vue compl&egrave;te les limites de chaque m&eacute;thode</h1> <p class="texte" dir="ltr">C&rsquo;est pourquoi, dans un article important de 1989, Dorna r&eacute;sume la situation de la psychologie politique en la consid&eacute;rant au carrefour de nombreuses disciplines&nbsp;: &laquo;&nbsp;la psychologie politique constitue une sorte de science, carrefour de disciplines diverses. Aucun mod&egrave;le ne semble f&eacute;d&eacute;rateur&nbsp;; aucune discipline n&rsquo;est suffisamment forte pour &eacute;carter les autres.&nbsp;&raquo;<a class="footnotecall" href="#ftn13" id="bodyftn13">13</a>. Si elle est bien au carrefour, elle est certainement aussi une invitation &agrave; se rendre &agrave; ce carrefour comme on se rend &agrave; la foire pour y &eacute;changer, y partager et s&rsquo;enrichir du point de vue des autres dans une succession de transactions&nbsp;? Il s&rsquo;agit d&rsquo;une invitation au voyage pour faire advenir ce carrefour, tentant de produire une vue plus panoramique au-del&agrave; d&rsquo;une &oelig;uvre individuelle. Se rendre au carrefour, c&rsquo;est &agrave; la fois se d&eacute;centrer de ses travaux et accepter de se recentrer sur des lieux communs<a class="footnotecall" href="#ftn14" id="bodyftn14">14</a> o&ugrave; l&rsquo;on se reconna&icirc;t sans oublier quelques p&eacute;pites apport&eacute;es par certains dans leur sp&eacute;cialit&eacute; au profit de tous. Le carrefour est ce lieu commun temporaire qui n&rsquo;a pas vocation &agrave; s&rsquo;imposer &agrave; la fa&ccedil;on d&rsquo;une centralit&eacute; d&eacute;finitive.</p> <p class="texte" dir="ltr">Tirons l&agrave; profit des enseignements de Feyerabend &agrave; propos de la recherche et de la limite intrins&egrave;que de chaque m&eacute;thode soit leur biais cognitif inh&eacute;rent &agrave; la d&eacute;limitation d&rsquo;un objet d&rsquo;&eacute;tude sous un angle qui pr&eacute;juge d&eacute;j&agrave; largement de sa nature et de ses conclusions. Il &eacute;voque l&rsquo;&eacute;cueil des limites et l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t d&rsquo;entendre&nbsp;: &laquo;&nbsp;Il serait d&egrave;s lors absurde de consid&eacute;rer les id&eacute;es de sp&eacute;cialistes comme &laquo;&nbsp;vraies&nbsp;&raquo;, ou comme &laquo;&nbsp;r&eacute;elles&nbsp;&raquo; &ndash; point&nbsp;! &ndash; sans des &eacute;tudes plus approfondies allant au-del&agrave; des limites du sp&eacute;cialiste.&nbsp;&raquo;<a class="footnotecall" href="#ftn15" id="bodyftn15">15</a>. Chaque point de vue a sa pertinence du fait de sa logique interne entre ses intentions et ses fins. Chacun est en m&ecirc;me temps une m&eacute;thode et une v&eacute;rit&eacute; qui s&rsquo;exprime dans la pratique o&ugrave; le savoir est constitu&eacute; en vertu de ses buts. C&rsquo;est en ce sens que nous &eacute;voquons les chemins de la libert&eacute; port&eacute;s par l&rsquo;&eacute;pist&eacute;mologie critique de Feyerabend dans un article sur la pens&eacute;e libertaire. Il a raison d&rsquo;inviter &agrave; une grande modestie&nbsp;: &laquo;&nbsp;La seule chose dont on a besoin pour restaurer l&rsquo;efficacit&eacute;, la modestie, et surtout l&rsquo;humanit&eacute; de ceux qui exercent un m&eacute;tier, est d&rsquo;admettre que les scientifiques sont des citoyens m&ecirc;me &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur du domaine de leur expertise et qu&rsquo;ils devraient donc &ecirc;tre pr&ecirc;ts &agrave; accepter les conseils et le contr&ocirc;le de leurs concitoyens.&nbsp;&raquo;<a class="footnotecall" href="#ftn16" id="bodyftn16">16</a>. Il partage l&rsquo;analyse de Deutsch &agrave; propos de la recherche, jamais neutre, toujours biais&eacute;e voire engag&eacute;e du fait de quelques intentions ou r&eacute;f&eacute;rences non-sp&eacute;cifi&eacute;es. Ce reflet de la condition du chercheur signale qu&rsquo;il n&rsquo;est jamais inconditionn&eacute;, ayant &agrave; se r&eacute;fl&eacute;chir pour mieux s&rsquo;exposer.</p> <p class="texte" dir="ltr">Il est question ici d&rsquo;une sorte de sym&eacute;trie des attentions bien plus que d&rsquo;une domination d&rsquo;un point de vue sur les autres au nom d&rsquo;une hi&eacute;rarchie des sciences&nbsp;: de la psychologie vers les sciences politiques, de celles-ci vers la sociologie, etc. Tout en maintenant l&rsquo;exigence d&rsquo;une discipline exigeante qui conduit &agrave; la n&eacute;cessaire parcellisation des recherches produisant des r&eacute;sultats &agrave; leur mesure, il s&rsquo;agit en sus d&rsquo;agir &agrave; l&rsquo;&eacute;mergence d&rsquo;une &oelig;uvre d&rsquo;intelligence politique collective de l&rsquo;environnement dans lequel l&rsquo;homme agit selon qu&rsquo;il soit citoyen, salari&eacute;, repr&eacute;sentant, dirigeant d&rsquo;institutions ou homme d&rsquo;Etat. Voil&agrave; pourquoi le choix des m&eacute;thodes et des th&egrave;mes d&rsquo;&eacute;tude participe d&rsquo;une pluralit&eacute; politique et scientifique. &Agrave; l&rsquo;inverse, la volont&eacute; de construire une loi scientifique universelle impose de construire des r&egrave;gles en vertu du principe de r&eacute;p&eacute;tition. En pr&eacute;disant les enchainements d&rsquo;&eacute;v&eacute;nements, cette loi conf&egrave;re un pouvoir. Par cette intention, une certaine conception de la science produit des instruments et des techniques en vue d&rsquo;un art de gouverner plus s&ucirc;r de la corr&eacute;lation entre les actes et les r&eacute;sultats&nbsp;: cela s&rsquo;appelle l&rsquo;efficacit&eacute; par foi en la prescription.</p> <h1 dir="ltr" id="heading4">Les fondateurs de la psychologie politique nous ont ouvert des voies</h1> <p class="texte" dir="ltr">Quelques-uns dont Deutsch nous ont ouvert des voies afin de collaborer &agrave; un savoir collectif sur l&rsquo;art du gouvernement. Son article de 1983 <span style="text-decoration:underline;">Qu&rsquo;est-ce que la &laquo;&nbsp;psychologie politique&nbsp;&raquo;&nbsp;?</span> permet d&rsquo;&eacute;tablir ce premier r&eacute;pertoire&nbsp;:</p> <table cellspacing="0" dir="ltr" id="Tableau27Ctable" style="margin-left:-0.0785in;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;border-collapse:separate;border-spacing:0pt"> <tbody> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:0.0007in solid #000000;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:none;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:center;"><strong>Th&egrave;mes</strong></p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border:0.0007in solid #000000;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:center;"><strong>D&eacute;finitions</strong></p> </td> </tr> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:none;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:left;">Individu en tant qu&#39;acteur politique</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:0.0007in solid #000000;vertical-align:top"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in;">Etudes ax&eacute;es sur les d&eacute;terminants et les cons&eacute;quences du comportement politique des individus.</p> </td> </tr> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:none;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:left;">Mouvements politiques</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:0.0007in solid #000000;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:left;">Recherche sur les formations, organisations, communaut&eacute;s et groupes sociaux dans lesquels l&#39;acteur politique n&#39;est pas l&#39;individu, mais un ensemble social compos&eacute; d&#39;individus et de groupes en interaction.</p> </td> </tr> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:none;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:left;">Politicien ou dirigeant politique</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:0.0007in solid #000000;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:left;">Recherche qui porte sur une cat&eacute;gorie sp&eacute;ciale d&#39;acteurs politiques, &agrave; savoir les hommes qui jouent ou ont jou&eacute; un r&ocirc;le particuli&egrave;rement important dans la vie politique.</p> </td> </tr> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:none;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:left;">Adh&eacute;sions et structures politiques</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:0.0007in solid #000000;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:left;">Recherches qui concernent les formations, organisations et groupements sociaux qui se constituent parmi les hommes politiques.</p> </td> </tr> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:none;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:left;">Relations politiques intergroupes</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:0.0007in solid #000000;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:left;">Recherches consacr&eacute;es aux structures et aux interactions &agrave; l&#39;&oelig;uvre parmi les unit&eacute;s politiques et non plus parmi les hommes politiques en tant qu&#39;individus.</p> </td> </tr> <tr> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:none;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:left;">Processus politiques</p> </td> <td style="margin-left:0mm;margin-right:0mm;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0in;padding-bottom:0in;padding-left:0.075in;padding-right:0.075in;border-top:none;border-bottom:0.0007in solid #000000;border-left:0.0007in solid #000000;border-right:0.0007in solid #000000;vertical-align:middle"> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:left;">Th&egrave;me peut-&ecirc;tre le plus important de la psychologie politique</p> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in; text-align:left;">Connote les divers processus individuels et collectifs qui sont en jeu dans le comportement des entit&eacute;s politiques, influent sur ceux-ci et sont influenc&eacute;s par eux.</p> </td> </tr> </tbody> </table> <p class="texte" dir="ltr">Dans son article &laquo;&nbsp;La psychologie politique&nbsp;: un carrefour pluridisciplinaire&nbsp;&raquo; Dorna ouvre d&rsquo;autres horizons&nbsp;: &laquo;&nbsp;Elle explore d&rsquo;autres domaines dont nous n&rsquo;avons pas fait mention&nbsp;: la propagande et la publicit&eacute; politique, la n&eacute;gociation et les conflits, les id&eacute;ologies et les croyances, le pouvoir et les syst&egrave;mes de gouvernement, l&rsquo;identit&eacute; nationale, la guerre et la violence, la socialisation, les partis politiques, la psycho-histoire, les relations internationales, les syst&egrave;mes des valeurs.&nbsp;&raquo;<a class="footnotecall" href="#ftn17" id="bodyftn17">17</a>. De m&ecirc;me des philosophes dont tout particuli&egrave;rement Honneth et Luhmann &eacute;tudient les soci&eacute;t&eacute;s contemporaines par usage de plusieurs disciplines. Le premier d&eacute;veloppe un regard ph&eacute;nom&eacute;nologique et psychologique qui s&rsquo;articule &agrave; une analyse juridique des relations transactionnelles motiv&eacute;es par un d&eacute;sir de reconnaissance, selon lui essentiel, dans l&rsquo;&eacute;dification des hommes et des soci&eacute;t&eacute;s<a class="footnotecall" href="#ftn18" id="bodyftn18">18</a>. Il l&rsquo;examine en philosophe avec une sagacit&eacute; o&ugrave; se rencontrent ces disciplines sous sa plume d&rsquo;&eacute;rudit. Le second, adversaire d&rsquo;Habermas, d&eacute;veloppe une th&eacute;orie des syst&egrave;mes sociaux par un travail <span style="color:#222222; background-color:#ffffff;">transdisciplinaire ambitieux, r&eacute;unissant avec talent de nombreuses approches&nbsp;: juridique, &eacute;conomique, philosophique, litt&eacute;raire, linguistique, biologique voire th&eacute;ologique.</span> Il consacre par exemple une &oelig;uvre &agrave; la r&eacute;duction de la complexit&eacute; sociale en examinant la notion tr&egrave;s psychologique de confiance<a class="footnotecall" href="#ftn19" id="bodyftn19">19</a>. &Agrave; cet &eacute;gard, Luhmann va de la sociologie vers la psychologie.</p> <p class="texte" dir="ltr">Ces exp&eacute;riences montrent la voie, m&ecirc;me si le risque du philosophe est de ma&icirc;triser partiellement chacune des disciplines qu&rsquo;il utilise. Et les psychologues politiques, tout en cherchant cette f&eacute;condit&eacute;, ont parfois r&eacute;tr&eacute;cit leur ambition par un discours sur la m&eacute;thode quelque peu restrictif voire prescriptif. Par exemple, Deutsch invite en m&ecirc;me temps &agrave; s&rsquo;&eacute;loigner d&rsquo;une trop grande normalisation scientifique mais il cautionne aussi des exigences pour produire une technique reproductible et des pratiques automatis&eacute;es. Il &eacute;crit&nbsp;: &laquo;&nbsp;Une psychologie politique scientifiquement fond&eacute;e doit n&eacute;cessairement se pr&eacute;occuper de &laquo;&nbsp;m&eacute;thodologie&nbsp;&raquo; et &eacute;laborer des &laquo;&nbsp;canons &eacute;prouv&eacute;s&nbsp;&raquo; qui serviront &agrave; juger de la fiabilit&eacute; des m&eacute;thodes suivies pour collecter les donn&eacute;es et &agrave; &eacute;valuer la validit&eacute; de la preuve qui servira &agrave; v&eacute;rifier les hypoth&egrave;ses explicatives. Elle doit &eacute;galement se pr&eacute;occuper de mettre au point des m&eacute;thodes de collecte qui produiront des donn&eacute;es fiables et valides.&nbsp;&raquo;<a class="footnotecall" href="#ftn20" id="bodyftn20">20</a>. Toute la difficult&eacute; r&eacute;side dans la coexistence de l&rsquo;ambition de construire une connaissance scientifique en vertu du principe de r&eacute;p&eacute;tition qui la commande et de l&rsquo;ouverture &agrave; l&rsquo;humain s&rsquo;engageant dans une pratique politique &eacute;mancipatrice. En effet, le risque existe de construire des techniques o&ugrave; l&rsquo;art du gouvernement tiendrait d&rsquo;une manipulation des uns par les autres du fait d&rsquo;instruments de domination. Voil&agrave; pourquoi les intentions du chercheur m&eacute;ritent un ultime travail pour tenter de d&eacute;finir la discipline, voire l&rsquo;&eacute;thique de la psychologique politique, c&rsquo;est-&agrave;-dire la mani&egrave;re de la pratiquer en acceptant l&agrave; encore une vari&eacute;t&eacute; des intentions.</p> <h1 dir="ltr" id="heading5">L&rsquo;esquisse d&rsquo;une psycho-sociologie cognitive du politique&nbsp;</h1> <p class="texte" dir="ltr">En effet, un d&eacute;bat sur les intentions interroge les mani&egrave;res de faire science en construisant des savoirs et des pratiques &agrave; la fa&ccedil;on d&rsquo;une recherche-action ou d&rsquo;exp&eacute;rimentations sociales. Le savoir est un bien commun qui se construit en soci&eacute;t&eacute;. Les connaissances se b&acirc;tissent &agrave; plusieurs parce qu&rsquo;elles sont des savoirs &agrave; mettre en action dans l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de tous ou par opposition &agrave; des courants et &eacute;coles qui ont marqu&eacute; un temps tout en d&eacute;montrant quelques effets collat&eacute;raux discutables. Il s&rsquo;agirait donc d&rsquo;assumer une multidisciplinarit&eacute; propice &agrave; cette r&eacute;g&eacute;n&eacute;ration r&eacute;ciproque, forte d&rsquo;une bienveillance o&ugrave; l&rsquo;&eacute;change sur les points de vue engendre un savoir collectif plus complexe&nbsp;et porteur d&rsquo;une autre dimension&nbsp;: parlons ici de l&rsquo;&eacute;cologie humaine. Celle-ci articule les intentions dans leur profondeur respective sans les nier. Pour le comprendre, revenons sur ce que Deutsch exprimait d&egrave;s 1983 concernant les raisons de l&rsquo;av&egrave;nement de la psychologie politique dans un contexte qu&rsquo;i ne faut pas oublier&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;La confusion politique croissante, l&rsquo;irrationalit&eacute; de la premi&egrave;re guerre mondiale et son caract&egrave;re destructeur, le d&eacute;veloppement des r&eacute;gimes totalitaires modernes avec leurs atrocit&eacute;s, l&rsquo;importance prise par les m&eacute;dias et leur utilisation syst&eacute;matique &agrave; des fins de propagande ont suscit&eacute; le besoin imp&eacute;rieux d&rsquo;un savoir plus m&eacute;thodique sur les rapports entre les processus politiques et les processus psychologiques&nbsp;&raquo;. Pourtant, lorsqu&rsquo;il reconna&icirc;t que &laquo;&nbsp;Lasswell, a r&eacute;pondu &agrave; cet appel et ses &eacute;crits et son enseignement ont fait de lui le p&egrave;re fondateur am&eacute;ricain de la psychologie politique en tant que nouvelle discipline universitaire.&nbsp;&raquo;<a class="footnotecall" href="#ftn21" id="bodyftn21">21</a>, il met en avant une psychologie politique qui a largement servi &agrave; des entreprises de manipulation dont Lasswell avait formalis&eacute; les r&egrave;gles en faisant l&rsquo;apologie de la gestion gouvernementale des opinions organis&eacute;e par des techniques de propagandes. De m&ecirc;me de Lippmann pour qui les recherches en psychologie servent un projet de propagande n&eacute;cessaire &agrave; la d&eacute;mocratie et &agrave; sa &laquo;&nbsp;fabrique du consentement&nbsp;&raquo;<a class="footnotecall" href="#ftn22" id="bodyftn22">22</a>. Force est de constater que ces recherches visent une science productrice de m&eacute;thodes garantissant des effets par la connaissance de m&eacute;canismes efficaces. Elle rationalise l&rsquo;art de gouverner en privil&eacute;giant un certain mod&egrave;le de fonctionnement d&eacute;mocratique o&ugrave; des experts guident l&rsquo;opinion dans ses choix, la psychologie politique devenant ici une science utile&nbsp;: une pragmatique. Cette connaissance en action est bien orient&eacute;e par cette finalit&eacute;&nbsp;: produire des techniques utiles &agrave; l&rsquo;art de gouverner. Dans ce cas, elle instrumente le politique et met &agrave; sa disposition des techniques qui font peu l&rsquo;objet d&rsquo;un d&eacute;bat entre chercheurs et encore moins d&rsquo;un d&eacute;bat public. Deutsch explicite cette intention o&ugrave; les recherches en psychologie politique s&rsquo;av&egrave;rent &ecirc;tre autant d&rsquo;engagements politiques&nbsp;: &laquo;&nbsp;Si la psychologie politique se rattache &agrave; la tradition scientifique, elle se doit aussi d&rsquo;&ecirc;tre socialement utile et d&rsquo;appliquer ce qu&rsquo;elle sait et ce qu&rsquo;elle comprend &agrave; l&rsquo;am&eacute;lioration des processus politiques et de la condition humaine.&nbsp;&raquo;<a class="footnotecall" href="#ftn23" id="bodyftn23">23</a>. Sa prise de position d&eacute;finit donc une intention et reconna&icirc;t que la discipline n&rsquo;a rien de neutre, Deutsch d&rsquo;affirmer une bonne volont&eacute;&nbsp;: am&eacute;liorer.</p> <p class="texte" dir="ltr">Pour terminer, cette prax&eacute;ologie m&eacute;rite une discussion sur la m&eacute;thode et les fins de la psychologie politique. L&rsquo;histoire des id&eacute;es et les sciences politiques nous aideront peut-&ecirc;tre &agrave; comprendre ce qui s&rsquo;est nou&eacute; lorsque les r&eacute;gimes d&eacute;mocratiques se sont sentis menac&eacute;s par les syst&egrave;mes totalitaires et leurs puissantes propagandes id&eacute;ologiques dont l&rsquo;efficacit&eacute; ind&eacute;niable retournait l&rsquo;opinion jusqu&rsquo;&agrave; conqu&eacute;rir des nations. L&rsquo;&oelig;uvre des premiers psychologues politiques para&icirc;t marqu&eacute;e comme l&rsquo;indique Deutsch, de cet imp&eacute;ratif d&rsquo;une contre-offensive o&ugrave; il fallait pr&eacute;server les d&eacute;mocraties, communiquer, &eacute;duquer mais aussi persuader, voire manipuler dans toutes les acceptions du terme. Quelques t&eacute;moignages de Lasswell puis de Cialdini apportent des arguments &agrave; cette hypoth&egrave;se<a class="footnotecall" href="#ftn24" id="bodyftn24">24</a>. C&rsquo;est pourquoi nous proposons ici deux ambitions qui m&eacute;riteraient un congr&egrave;s de la psychologie politique pour que de nombreux chercheurs viennent t&eacute;moigner de leurs pratiques et de leurs souhaits &agrave; propos de cette mani&egrave;re de construire une nouvelle fa&ccedil;on de faire science qui puisse contribuer de m&ecirc;me &agrave; l&rsquo;&eacute;mergence d&rsquo;une nouvelle fa&ccedil;on de faire soci&eacute;t&eacute;. La premi&egrave;re ambition tient &agrave; la vigueur des sciences cognitives, la seconde tient &agrave; une discipline de recherche que nous qualifierons &agrave; ce stade d&rsquo;&eacute;cologie humaine. &Agrave; cet &eacute;gard, le prax&eacute;ologue Skirbekk d&eacute;crit tr&egrave;s bien cette pratique de la science en commun&nbsp;: &laquo;&nbsp;En argumentant, nous nous reconnaissons les uns les autres non seulement comme rationnels, mais aussi comme finis&nbsp;; c&rsquo;est la raison pour laquelle nous pouvons tous apprendre de tous les autres, et par un effort commun am&eacute;liorer mutuellement notre compr&eacute;hension.&nbsp;&raquo;<a class="footnotecall" href="#ftn25" id="bodyftn25">25</a>.</p> <p class="texte" dir="ltr">En effet, la psychologie participe du mouvement des sciences de l&rsquo;esprit. Celles-ci s&rsquo;int&eacute;ressent &agrave; la cognition, combinant des disciplines hier bien distinctes&nbsp;: informatique, logique, linguistique, biologie. Rappelons l&rsquo;expression de Fodor parlant d&rsquo;une &laquo;&nbsp;architecture modulaire de l&rsquo;esprit&nbsp;&raquo; prolongeant l&rsquo;ancienne psychologie des facult&eacute;s. Les sciences cognitives s&rsquo;int&eacute;ressent &agrave; l&rsquo;activit&eacute; c&eacute;r&eacute;brale et &agrave; son organisation, faisant l&rsquo;hypoth&egrave;se de sp&eacute;cialisations et de localisations. Elles cherchent &agrave; rep&eacute;rer les interactions entre les faits de conscience et les supports physiques qui les produisent, faisant l&rsquo;hypoth&egrave;se que l&rsquo;esprit est produit par l&rsquo;activit&eacute; du syst&egrave;me nerveux essentiellement. Surtout, elles ouvrent des horizons de transformation ou de substitution dont des instituts et des grandes entreprises se font les apologues&nbsp;: homme computationnel, homme augment&eacute;, homme transform&eacute; qui renouvellent les mythes et utopies du nouvel homme. Ces orientations sont lourdes de cons&eacute;quences sur la conception de l&rsquo;homme, la conception de la libert&eacute; et de la soci&eacute;t&eacute;<a class="footnotecall" href="#ftn26" id="bodyftn26">26</a>. De fait, elle prolonge cette distance entre les savants qui construisent le monde et ceux qui en seront les instruments, voire les objets&nbsp;: le prescriptif l&rsquo;emporte.</p> <h1 dir="ltr" id="heading6">Orientations &eacute;pist&eacute;mologiques et &eacute;thiques de la discipline&nbsp;</h1> <p class="texte" dir="ltr">C&rsquo;est pourquoi, la psychologie sociale et cognitive du politique n&eacute;cessite une r&eacute;flexion &eacute;pist&eacute;mologique &agrave; propos des limites internes de chaque discipline, l&eacute;gitimant cette ouverture. Elle a besoin aussi d&rsquo;une introspection prax&eacute;ologique concernant l&rsquo;efficacit&eacute; ou l&rsquo;utilit&eacute; de ses recherches, &agrave; penser dans des horizons de temps qui en changent la profondeur en vertu de leurs finalit&eacute;s, selon qu&rsquo;on pr&eacute;f&egrave;re induire des actions &agrave; effets imm&eacute;diats ou des connaissances s&rsquo;inscrivant dans des temps longs.</p> <p class="texte" dir="ltr">Toute l&rsquo;histoire r&eacute;cente des sciences t&eacute;moigne de ce besoin d&rsquo;ouverture entre les disciplines et avec les populations en dehors du laboratoire. C&rsquo;est l&rsquo;avantage de la pluralit&eacute; des approches sur un m&ecirc;me objet. Elle s&rsquo;appuie certes sur des travaux men&eacute;s dans l&rsquo;autonomie de chacune des disciplines qui y coop&egrave;rent. Mais chaque recherche reconna&icirc;t qu&rsquo;elle est fond&eacute;e et limit&eacute;e. Elle est marqu&eacute;e par une imperfection cognitive du fait m&ecirc;me des rigidit&eacute;s internes qui en ont fix&eacute; les m&eacute;thodes, l&rsquo;objet et les buts de recherche. Tout en &eacute;clairant un aspect des choses, la recherche s&rsquo;est n&eacute;cessairement ali&eacute;n&eacute;e dans son contexte propre et ses hypoth&egrave;ses. Cette compr&eacute;hension des limites internes des approches respectives conduit &agrave; un exercice collectif d&rsquo;articulation du sens par un enrichissement mutuel. L&rsquo;incommensurabilit&eacute; initiale se r&eacute;sout alors partiellement dans cette dynamique o&ugrave; chacun &eacute;coute les multiples mani&egrave;res de saisir un objet. Chacun profite ainsi d&rsquo;autres recherches pour compl&eacute;ter ses enseignements de ces autres approches en un savoir articul&eacute; sur l&rsquo;objet en question. Ceci requiert une m&eacute;thode bienveillante pour ne pas dire une &eacute;thique de la connaissance dont le b&eacute;n&eacute;fice est double. Premi&egrave;rement, celui d&rsquo;une prise en compte de savoirs constitu&eacute;s sur un m&ecirc;me objet dans un contexte disciplinaire diff&eacute;rent&nbsp;; deuxi&egrave;mement, celui d&rsquo;une &eacute;dification collective d&rsquo;un savoir second par articulation des projets dans une connaissance collective<a class="footnotecall" href="#ftn27" id="bodyftn27">27</a>.</p> <p class="texte" dir="ltr">La prax&eacute;ologie explicite aussi le sens des actions de recherche relativement &agrave; leurs intentions et leurs finalit&eacute;s qui peuvent diverger selon qu&rsquo;on adopte une position tr&egrave;s utilitaire &agrave; court terme&nbsp;: le travail efficace selon Kotarbinski&nbsp;; ou qu&rsquo;on admette comme Mises que les temps longs ont leur logique d&rsquo;action et leurs rythmes propres. La recherche est un travail et Mises aborde &agrave; la toute fin de son &oelig;uvre cette question des raisons et des fins de la mise en action. Il &eacute;voque la satisfaction, le d&eacute;sir, le bonheur et la contemplation, admettant que l&rsquo;ultime ouvre des horizons&nbsp;: &laquo;&nbsp;Appliquer aux fins choisies le concept de rationnel et d&rsquo;irrationnel n&rsquo;a point de sens. Nous pouvons qualifier d&rsquo;irrationnel le donn&eacute; ultime, c&rsquo;est-&agrave;-dire ces choses que notre r&eacute;flexion ne peut ni analyser ni r&eacute;duire &agrave; d&rsquo;autres aspects du donn&eacute; ultime. Dans ce cas, toute fin choisie par n&rsquo;importe qui est irrationnelle. Il n&rsquo;est ni plus ni moins rationnel de tendre &agrave; &ecirc;tre riche comme Cr&eacute;sus, ou de tendre &agrave; la pauvret&eacute; comme un moine bouddhiste.&nbsp;&raquo;<a class="footnotecall" href="#ftn28" id="bodyftn28">28</a>. Et sur ces temps longs, un auteur de l&rsquo;antiquit&eacute; a d&eacute;crit les cycles des r&eacute;gimes politiques. Il a pratiqu&eacute; une science politique au long-court que l&rsquo;histoire semble souvent justifier. Platon d&eacute;crit dans la R&eacute;publique les effets de ces corruptions humaines et sociales dont l&rsquo;avidit&eacute;, la d&eacute;mesure du d&eacute;sir, la transgression des lois et l&rsquo;ignorance. La d&eacute;cadence de l&rsquo;aristocratie, celle-ci ayant sa faveur, tient &agrave; ces exc&egrave;s de vanit&eacute; qui poussent &agrave; la discorde, la violence et la servitude&nbsp;: la timarchie. Celle-ci d&eacute;rive en oligarchie o&ugrave; l&rsquo;insatiable app&eacute;tit de richesse divise la population entre les puissants et les pauvres, ceux que Socrate nommait les ploutocrates. Dans un mouvement dialectique, le rapport de force tourne &agrave; l&rsquo;avantage des pauvres qui se r&eacute;voltent par envie et obligent au partage. Platon y voit l&rsquo;origine d&rsquo;une &eacute;galisation &agrave; la modernit&eacute; manifeste&nbsp;: &laquo;&nbsp;le gouvernement dispense une sorte d&rsquo;&eacute;galit&eacute; aussi bien &agrave; ce qui est &eacute;gal qu&rsquo;&agrave; ce qui est in&eacute;gal.&nbsp;&raquo;<a class="footnotecall" href="#ftn29" id="bodyftn29">29</a>. Celle-ci d&eacute;g&eacute;n&egrave;re en anarchie par &eacute;galisation et relativit&eacute; des valeurs, les jeunes s&rsquo;adonnant &agrave; tous les plaisirs sans int&eacute;r&ecirc;t pour la cit&eacute;. Et ce d&eacute;sordre par trop d&rsquo;exc&egrave;s en toute chose s&rsquo;ach&egrave;ve dans la tyrannie pour mettre un terme &agrave; ce chaos. Cette psychologie politique des temps longs d&eacute;crit une &eacute;volution interg&eacute;n&eacute;rationnelle &agrave; la mani&egrave;re d&rsquo;un organisme dont les &eacute;volutions, les saturations, les r&eacute;actions pour ne pas dire des ph&eacute;nom&egrave;nes allergiques produisent ces basculements politiques irr&eacute;versibles sans que quiconque ne puisse s&rsquo;opposer &agrave; ces mouvements, subissant l&rsquo;irr&eacute;pressible pression d&rsquo;un flux qui emporte par la force de son mouvement. Platon parle de ce mouvement des r&eacute;gimes politiques &agrave; la fa&ccedil;on d&rsquo;un cycle. Y aurait-il une fatalit&eacute; du mouvement psychologique entra&icirc;nant des successions ou avons-nous le pouvoir de nous &eacute;manciper pour partie de ces fatalit&eacute;s anciennes dans l&rsquo;espoir de mieux nous gouverner&nbsp;? Mais comment y parvenir sans accomplir un effort de lib&eacute;ration dont Bakounine disait qu&rsquo;il consiste &agrave; faire de chacun de nous l&rsquo;artisan d&rsquo;une pratique et d&rsquo;une science qui &eacute;mancipent&nbsp;? Reste &agrave; trouver la motivation d&rsquo;une telle bienveillance. Si l&rsquo;art de gouverner m&eacute;rit&eacute; une connaissance commune, le fait m&ecirc;me d&rsquo;en faire un bien commun ou une science d&rsquo;expert d&eacute;note un rapport &agrave; la construction sociale ou &agrave; la prescription sociale. La recherche se confine-t-elle en quelques lieux aspirant &agrave; l&rsquo;instrumentalisation ou s&rsquo;agit-il de se lib&eacute;rer ensemble consid&eacute;rant que la psycho-sociologie cognitive du politique vise un bien-&ecirc;tre commun plus que la domination des uns par les autres. Voil&agrave; pourquoi, nous devons nous r&eacute;unir au carrefour comme &agrave; l&rsquo;agora autrefois. L&rsquo;enjeu de l&rsquo;essor d&rsquo;une psycho-sociologie cognitive du politique n&rsquo;est rien d&rsquo;autre que l&rsquo;engagement en faveur d&rsquo;une &eacute;thique des sciences de l&rsquo;homme, voire d&rsquo;une &eacute;cologie humaine. C&rsquo;est un projet de connaissances communes au b&eacute;n&eacute;fice du d&eacute;veloppement politique de l&rsquo;homme.</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn1" id="ftn1">1</a> &nbsp;Castoriadis d&eacute;crit ce droit de l&rsquo;individu &agrave; s&rsquo;auto-instituer du fait de son &eacute;mancipation souveraine o&ugrave; rien ne saurait contrarier l&rsquo;exercice de cette libert&eacute; de s&rsquo;autod&eacute;terminer &agrave; l&rsquo;infini&nbsp;: &laquo;&nbsp;Une fois que la psych&eacute; a subi la rupture de son &quot;&eacute;tat&quot; monadique, que lui imposent l&rsquo;&quot;objet&quot;, l&rsquo;autre et le corps propre, elle est &agrave; jamais excentr&eacute;e par rapport &agrave; elle-m&ecirc;me, orient&eacute;e par ce qu&rsquo;elle n&rsquo;est plus, qui n&rsquo;est plus et qui ne peut plus &ecirc;tre. La psych&eacute; est son propre objet perdu... Cette perte de soi, cette scission par rapport &agrave; soi, est le premier travail impos&eacute; &agrave; la psych&eacute; du fait de son inclusion dans le monde.&nbsp;&raquo; (1975, 401) Cette alt&eacute;ration par l&rsquo;alt&eacute;rit&eacute; lib&egrave;re l&rsquo;homme de toute nature ou condition et lui ouvre pour lui-m&ecirc;me et en soci&eacute;t&eacute; la perspective de se construire librement&nbsp;: &laquo;&nbsp;Une soci&eacute;t&eacute; juste est une soci&eacute;t&eacute; o&ugrave; la question de la justice reste constamment ouverte - autrement dit, o&ugrave; il y a toujours possibilit&eacute; socialement effective d&rsquo;interrogation sur la loi et sur le fondement de la loi. C&rsquo;est l&agrave; une autre mani&egrave;re de dire qu&rsquo;elle est constamment dans le mouvement de son auto-institution explicite.&nbsp;&raquo; (1979, introduction).</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn2" id="ftn2">2</a> &nbsp;Commentant l&rsquo;&eacute;volution de la psychologie politique am&eacute;ricaine, Deutsch souligne cette tendance du primat de la psychologie sur le politique sans accueil d&rsquo;une r&eacute;ciprocit&eacute; de la science politique &eacute;clairant la psychologie&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;En mettant fortement l&rsquo;accent sur les processus psychologiques consid&eacute;r&eacute;s en tant que d&eacute;terminants des processus politiques, la psychologie politique am&eacute;ricaine a eu tendance &agrave; n&eacute;gliger l&rsquo;&eacute;tude de l&rsquo;influence des processus politiques sur les processus psychologiques.&nbsp;&raquo; (1983, 246). Il explique cette primaut&eacute; du fait des travaux important de Lasswell qui ont tr&egrave;s t&ocirc;t orient&eacute; la discipline&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;Ses premiers ouvrages &hellip; &hellip; ont aid&eacute; &agrave; d&eacute;finir un point de vue psychologique particulier pour la connaissance du comportement politique, de la politique et des politiciens. Ce point de vue conduit &agrave; une psychologie politique largement centr&eacute;e, d&rsquo;une part, sur les processus psychologiques, individuels et sociaux (motivations, conflits, perception, cognition, apprentissage, socialisation, formation des attitudes et dynamique de groupe) et, d&rsquo;autre part, sur la personnalit&eacute; et la psychopathologie individuelles consid&eacute;r&eacute;es comme des facteurs causals influen&ccedil;ant le comportement politique.&nbsp;&raquo; (1983, 245-246).</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn3" id="ftn3">3</a> &nbsp;Searle d&eacute;crit l&rsquo;arri&egrave;re-plan en ces termes&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;l&rsquo;ensemble des capacit&eacute;s non-intentionnelles ou pr&eacute;-intentionnelles qui permettent aux &eacute;tats intentionnels de fonctionner&nbsp;&raquo; (1985, 169). Tout &agrave; la fois structure causale, fond et pr&eacute;disposition, l&rsquo;arri&egrave;re-plan conditionne le comportement social et induit des r&eacute;p&eacute;titions qui confinent &agrave; des automatismes cognitifs collectifs.</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn4" id="ftn4">4</a> &nbsp;(41 et 42).</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn5" id="ftn5">5</a> &nbsp;(1996, 12).</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn6" id="ftn6">6</a> &nbsp;(2004, 95).</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn7" id="ftn7">7</a> &nbsp;(2011, 11).</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn8" id="ftn8">8</a> &nbsp;(2008).</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn9" id="ftn9">9</a> &nbsp;(1983, 248).</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn10" id="ftn10">10</a> &nbsp;Taguief &eacute;crit&nbsp;: &laquo;&nbsp;d./ Qu&rsquo;est-ce qui a emp&ecirc;ch&eacute; de sauvegarder ces autres issues&nbsp;? Qu&rsquo;est-ce qui s&rsquo;est produit de d&eacute;cisif&nbsp;? Pour qu&rsquo;un extr&eacute;misme naisse, durcisse et s&rsquo;installe sur des si&egrave;cles, il faut un second illogisme. Une centralit&eacute; (qui pouvait &ecirc;tre l&agrave; parmi d&rsquo;autres) est soudain devenue la principale, la seule, l&rsquo;unique. Un centre est devenu le centre de tout. Une centralit&eacute; est devenue totalit&eacute;. D&egrave;s lors, il ne peut pas y avoir de compromis sur ce qui est &laquo;&nbsp;tout&nbsp;&raquo;. On ne peut pas renoncer &agrave; ce tout sans renoncer &agrave; soi-m&ecirc;me. e./ Le bouclage se fait sur l&rsquo;assimilation &laquo;&nbsp;tout, soi-m&ecirc;me, groupe&nbsp;&raquo;. Le tout constitu&eacute; est en effet emprunt&eacute; au tout de la personne et au tout du groupe d&eacute;j&agrave; li&eacute;s entre eux &agrave; travers la r&eacute;f&eacute;rence au m&ecirc;me absolu. C&rsquo;est dans la mesure o&ugrave; des humains aspirent &agrave; &ecirc;tre ce tout au d&eacute;triment de l&rsquo;autre, qu&rsquo;ils en viennent &agrave; croire &agrave; cette particularit&eacute; comme devenue leur irr&eacute;ductible identit&eacute; situ&eacute;e et dat&eacute;e. Eux existent vraiment ainsi, pas l&rsquo;autre. Cet autre sera exclu &hellip;&nbsp;&raquo;.</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn11" id="ftn11">11</a> &nbsp;Pour m&eacute;moire, le d&eacute;mon de Laplace exprime l&rsquo;apoth&eacute;ose d&rsquo;une science achev&eacute;e d&eacute;j&agrave; pr&eacute;sente dans le projet cart&eacute;sien exprim&eacute; dans les Lettres &agrave; Mersenne&nbsp;: &laquo;&nbsp;Une intelligence qui, &agrave; un instant donn&eacute;, conna&icirc;trait toutes les forces dont la nature est anim&eacute;e et la situation respective des &ecirc;tres qui la composent embrasserait dans la m&ecirc;me formule les mouvements des plus grands corps de l&rsquo;univers et ceux du plus l&eacute;ger atome&nbsp;; rien ne serait incertain pour elle, et l&rsquo;avenir, comme le pass&eacute;, serait pr&eacute;sent &agrave; ses yeux.&nbsp;&raquo; (1814, 2).</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn12" id="ftn12">12</a> &nbsp;Sfez explique cet autisme tautologique qui confond le r&eacute;el et sa repr&eacute;sentation&nbsp;: &laquo;&nbsp;Le sujet n&rsquo;existe que par l&rsquo;objet technique qui lui assigne ses limites et d&eacute;termine ses qualit&eacute;s &hellip; &hellip;&nbsp;&raquo; (2009, 201-210). Il explique l&rsquo;enfermement r&eacute;alis&eacute; par les techniques de communication dont les syst&egrave;mes intrusifs et globalisant absorbent toute l&rsquo;attention de l&rsquo;homme jusqu&rsquo;&agrave; le persuader de la seule r&eacute;alit&eacute; de ces repr&eacute;sentations qui se substituent aux autres r&eacute;alit&eacute;s qui s&rsquo;&eacute;vanouissent.</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn13" id="ftn13">13</a> &nbsp;(1989, 183).</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn14" id="ftn14">14</a> &nbsp;<span style="color:#000000;">Nicolas consacre un chapitre au d&eacute;saccord o&ugrave; il aborde la question des topiques et des lieux communs</span><span style="color:#000000;">: </span><span style="color:#000000;">&laquo;&nbsp;</span><span style="color:#000000;">Une topique est l&rsquo;ensemble des </span><span style="color:#000000;">&laquo;&nbsp;</span><span style="color:#000000;">lieux</span><span style="color:#000000;">&raquo; sur la base desquels un groupe quelconque se reconna&icirc;t en tant que tel. Il s&rsquo;agit d&rsquo;un espace d&rsquo;identification qui se situe &agrave; la confluence du mental et du g&eacute;ographique.</span><span style="color:#000000;">&raquo; (2015, 287) Il d&eacute;crit ces lieux communs en ces termes</span><span style="color:#000000;">:</span><span style="color:#000000;">&raquo; Ils se situent dans un entre-deux</span><span style="color:#000000;">; &agrave; la jonction de deux mondes. Ce ne sont ni de simples opinions, ni de pures v&eacute;rit&eacute;s. Ils t&eacute;moignent de ce que le plus grand nombre, la plupart, tient pour acquis, raisonnable, acceptable, probable, vraisemblable.</span><span style="color:#000000;">&raquo;&nbsp;(2015, 288) Ce qui signifie qu&rsquo;ils ne sont plus pens&eacute;s parce qu&rsquo; </span><span style="color:#000000;">&laquo;&nbsp;</span><span style="color:#000000;">on raisonne et on argumente &agrave; partir de ces lieux sans devoir avancer des raisons et des motifs pr&eacute;alables pour les soutenir ou les faire accepter.</span><span style="color:#000000;">&raquo; (ibid.).</span></p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn15" id="ftn15">15</a> &nbsp;(1989, 69).</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn16" id="ftn16">16</a> &nbsp;(1989, 166).</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn17" id="ftn17">17</a> &nbsp;(1989, 193).</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn18" id="ftn18">18</a> &nbsp;Honneth est un philosophe social de la troisi&egrave;me g&eacute;n&eacute;ration de l&rsquo;&eacute;cole de Francfort. Son travail sur la reconnaissance analyse des modes&nbsp;: affectif, juridique et culturel qui l&rsquo;am&egrave;ne &agrave; d&eacute;velopper un discours interdisciplinaire.</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn19" id="ftn19">19</a> &nbsp;Luhmann &eacute;tudie les syst&egrave;mes sociaux en privil&eacute;giant une approche syst&eacute;mique avec deux attentions particuli&egrave;res &agrave; la communication et aux institutions.&nbsp;Il est l&rsquo;auteur de&nbsp;: <span style="text-decoration:underline;">Politique et complexit&eacute;&nbsp;: les contributions de la th&eacute;orie g&eacute;n&eacute;rale des syst&egrave;mes</span>,&nbsp;1999, Paris, Editions du <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Cerf">Cerf</a> et de&nbsp;: <span style="text-decoration:underline;">Syst&egrave;mes sociaux&nbsp;: Esquisse d&rsquo;une th&eacute;orie g&eacute;n&eacute;rale</span>,&nbsp;2011, Qu&eacute;bec, Presses de l&rsquo;Universit&eacute; Laval. Il.</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn20" id="ftn20">20</a> &nbsp;(1983, 246).</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn21" id="ftn21">21</a> &nbsp;(1983, 245)</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn22" id="ftn22">22</a> &nbsp;Lippmann publie son &oelig;uvre majeure <span style="text-decoration:underline;">Public opinion</span> entre les deux guerres o&ugrave; il s&rsquo;int&eacute;resse aux nouvelles m&eacute;thodes de communication et &agrave; la dimension psychologique de la propagande dans les d&eacute;mocraties. Consid&eacute;rant que la soci&eacute;t&eacute; vie un progr&egrave;s humain rationnel, il recherche les moyens de favoriser la participation des citoyens. Mais peu convaincu du choix de sagesse de tout &agrave; chacun, il pense que les &eacute;lites ont cette mission d&rsquo;&eacute;clairer par une information orient&eacute;e.</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn23" id="ftn23">23</a> &nbsp;(1983, 248).</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn24" id="ftn24">24</a> &nbsp;Cialdini d&eacute;veloppe dans <span style="text-decoration:underline;">Influence et manipulation</span> des techniques de communication depuis reprise par les strat&egrave;ges en communication et relations publiques au service des candidats et partis politiques dont la preuve sociale, le principe de sympathie ou celui d&rsquo;autorit&eacute;.</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn25" id="ftn25">25</a> &nbsp;(1999, 136).</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn26" id="ftn26">26</a> &nbsp;Andler d&eacute;crit avec pr&eacute;cision les hypoth&egrave;ses des sciences cognitives&nbsp;: &laquo;&nbsp;Supposons que nous r&eacute;ussissions &agrave; montrer (i) que tout processus mental est un &laquo;&nbsp;geste&nbsp;&raquo; &eacute;l&eacute;mentaire relevant d&rsquo;une facult&eacute; particuli&egrave;re, ou une combinaison r&eacute;gl&eacute;e de tels gestes, ou encore une combinaison r&eacute;gl&eacute;e de gestes relevant de diverses facult&eacute;s&nbsp;; (ii) qu&rsquo;&agrave; chaque facult&eacute; correspond une zone d&eacute;di&eacute;e du cerveau&nbsp;; (iii) qu&rsquo;&agrave; chaque combinaison de processus mentaux &eacute;l&eacute;mentaires correspond une transformation sp&eacute;cifique du substrat c&eacute;r&eacute;bral. Alors on pourrait consid&eacute;rer que (iv) il existe entre les pens&eacute;es, l&rsquo;ensemble des productions de l&rsquo;esprit, d&rsquo;une part, et les &eacute;tats et transformations du cerveau, de l&rsquo;autre, une sorte d&rsquo;isomorphisme et que (v) sur le plan strictement scientifique, cette correspondance empirique suffit pour les besoins de l&rsquo;explication et de la pr&eacute;diction, rendant superflues les conceptions m&eacute;taphysiques irr&eacute;m&eacute;diablement diverses qui sont et seront propos&eacute;es pour rendre raison de cette correspondance.&nbsp;&raquo; (2011, 523-524).</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn27" id="ftn27">27</a> &nbsp;Le philosophe et logicien Ladri&egrave;re appelle &agrave; une articulation du sens en pr&eacute;cisant que&nbsp;: &laquo;&nbsp;La raison porte en elle une norme, un v&oelig;u imprescriptible d&rsquo;unit&eacute; et de transparence, mais elle ne semble pouvoir ni se totaliser ni s&rsquo;expliciter pleinement. Elle est assez lucide cependant pour reconna&icirc;tre en elle cette limitation. La limitation ne nous apparait que sur le fond de l&rsquo;illimit&eacute;. C&rsquo;est pourquoi nous devons la percevoir non pas comme un terme qui marquerait la fin d&rsquo;un parcours, mais bien plut&ocirc;t comme la trace d&rsquo;une finitude qui porte en elle &agrave; la fois l&rsquo;aveu de son impuissance et l&rsquo;audace d&rsquo;une esp&eacute;rance ouverte sur l&rsquo;infini.&nbsp;&raquo; (1984, 49-50).</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn28" id="ftn28">28</a> &nbsp;(2011, 1026).</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn29" id="ftn29">29</a> &nbsp;(558b) Platon semble conduire une analyse comportementale interg&eacute;n&eacute;rationnelle pour expliquer les d&eacute;rives successives dont celle de l&rsquo;&eacute;galisation des valeurs et des &ecirc;tres dans les d&eacute;mocraties avanc&eacute;es&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;Le p&egrave;re s&rsquo;accoutume &agrave; traiter son fils comme son &eacute;gal et &agrave; redouter ses enfants, que le fils s&rsquo;&eacute;gale &agrave; son p&egrave;re et n&rsquo;a ni respect, ni crainte pour ses parents, &hellip; Le ma&icirc;tre craint ses disciples et les flatte, les disciples font peu de cas des ma&icirc;tres et des p&eacute;dagogues,&hellip; Les vieillards, de leur c&ocirc;t&eacute;, s&rsquo;abaissent aux fa&ccedil;ons des jeunes gens.&nbsp;&raquo; (563b).</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Andler, Daniel, Philosophie des sciences cognitives in Pr&eacute;cis de philosophie des sciences, ch. XV, 2011, Paris, Librairie Vuibert.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Braud, Philippe, Ambigu&iuml;t&eacute;s et malentendus autour de la psychologie politique, Congr&egrave;s ASPF d&rsquo;Aix 2015.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Castoriadis, Cornelius, L&rsquo;institution imaginaire de la soci&eacute;t&eacute;, 1975, Paris, Edition du Seuil.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Castoriadis, Cornelius, Le contenu du socialisme, 1979, Paris, Editions 10/18.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Cialdini, Robert, Influence et manipulation, 2004, Paris, First Editions.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Deutsch, Morton, Qu&rsquo;est-ce que la &laquo;&nbsp;psychologie politique&nbsp;&raquo;&nbsp;?, 1983, Paris, Revue internationale des sciences sociales, n&deg;&nbsp;96, Les dimensions politiques de la psychologie, p.&nbsp;245 &agrave; 261.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Desjeux, Dominique, Les sciences sociales, 2004, Paris, PUF.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Darbellay, Fr&eacute;d&eacute;ric &amp; Paulsen, Theres, Le d&eacute;fi de l&rsquo;inter et transdisciplinarit&eacute;&nbsp;: concepts, m&eacute;thodes et pratiques innovantes dans l&rsquo;enseignement et la recherche, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Dorna, Alexandre, <span style="color:#000000;">La psychologie politique&nbsp;: un carrefour pluridisciplinaire, </span><span style="color:#000000;">1989, Paris, </span><span style="color:#000000;">&laquo;&nbsp;Herm&egrave;s, La Revue&nbsp;&raquo;, </span><span style="color:#000000;">1989/2 n&deg;&nbsp;5-6, p.&nbsp;181 &agrave; 199, </span><span style="color:#000000;">C.N.R.S. Editions.</span></p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Dorna, Alexandre,<span style="color:#000000;"> Malaises et critiques&nbsp;en psychologie et en sciences sociales, Paris, 2008, Cahiers de psychologie politique, n&deg;&nbsp;13.</span></p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Fodor, Jerry, La modularit&eacute; de l&rsquo;esprit&nbsp;: essais sur la psychologie des facult&eacute;s, 1986, Paris, Les &eacute;ditions de Minuit.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Grossetti, Michel, L&rsquo;espace &agrave; trois dimensions des ph&eacute;nom&egrave;nes sociaux, 2011, Paris, Sociologie.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Grothendieck, Alexandre, R&eacute;coltes et semailles&nbsp;: r&eacute;flexions et t&eacute;moignage sur un pass&eacute; demath&eacute;maticien, Paris, Universit&eacute; Paris 13 en ligne.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr"><span style="color:#222222; background-color:#ffffff;">Honneth, Axel, La lutte pour la reconnaissance, 2013, Paris, Editions Gallimard.</span></p> <p class="bibliographie" dir="ltr"><span style="color:#222222; background-color:#ffffff;">Janis, Irving, </span><span style="color:#222222; background-color:#ffffff;">Groupthink: psychological studies of policy decisions and fiascos</span><span style="color:#222222; background-color:#ffffff;">, 1982, Boston Houghton Mifflin.</span></p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Juignet, Patrick, Platon et les r&eacute;gimes politiques, 2015, Paris, Philosophie, science et soci&eacute;t&eacute;</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Ladriere, Jean, L&rsquo;articulation du sens, 1984, Paris, Editions du Cerf.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Laplace, Simon de, Essai philosophique sur les probabilit&eacute;s, 1814, Paris, Edition Courcier.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Lasswell, Harold, Propaganda, Communication and Public Opinion, 2017, Princeton University Press.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Levinas, Emmanuel, Totalit&eacute; et infini&nbsp;: essai sur l&rsquo;ext&eacute;riorit&eacute;, 1961, Paris, Le livre de poche</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Lippmann, Walter, Public Opinion, 1922.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Luhmann, Niklas, La confiance, 2006, Paris, Economica.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Mises, Ludwig von, L&rsquo;action humaine, 2011, Paris, Institut Coppet.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Nicolas, Lo&iuml;c, Discours et libert&eacute;, 2015, Paris, Editions Garnier.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Paveau, Marie-Anne, Pour une &eacute;pist&eacute;mologie critique, 2012, Paris, Semen, revue s&eacute;mio-linguistique des textes et discours, n&deg;&nbsp;34.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Platon, La R&eacute;publique, 2016, Paris, Editions Flammarion.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Pontoizeau, Pierre-Antoine, Lib&eacute;rer la parole politique, 2014, Paris, Edition Embrasure.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Pontoizeau, Pierre-Antoine, Feyerabend ou les chemins de la libert&eacute;, Les cahiers de psychologie politique n&deg;&nbsp;28.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Revel, Jacques, Jeux d&rsquo;&eacute;chelles. La micro-analyse &agrave; l&rsquo;exp&eacute;rience, 1996, Paris, Editions Gallimard-Seuil EHESS.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Searle, John, L&rsquo;intentionnalit&eacute;. Essai de philosophie des &eacute;tats mentaux, 1985, Paris, Editions de Minuit.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Sfez, Lucien, Critique de la communication, 2009, Paris, Editions du Seuil.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Skirbekk, Gunnar, Une prax&eacute;ologie de la modernit&eacute;. Universalit&eacute; et contextualit&eacute; de la raison discursive, 1999, Paris, Editions L&rsquo;Harmattan.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Taguief, Pierre-Andr&eacute;, Mensonge des extr&eacute;mismes, v&eacute;rit&eacute; des extr&ecirc;mes, 2017, Paris, Les cahiers de psychologie politique, n&deg;&nbsp;30.</p>