<p class="texte"><strong>DOSSIER : L&#39;AVENIR DE LA DEMOCRATIE</strong></p> <p class="texte"><em>Fran&ccedil;oise Massart-Pi&eacute;rard est professeur &eacute;m&eacute;rite de l&rsquo;Universit&eacute; Catholique de Louvain docteur en sciences politiques et sociales (UCL). Elle a dirig&eacute; l&rsquo;Unit&eacute; des Relations internationales du D&eacute;partement des sciences politiques et sociales (UCL). Ses publications portent sur l&rsquo;Europe des R&eacute;gions, la politique ext&eacute;rieure des entit&eacute;s f&eacute;d&eacute;r&eacute;es, les paradiplomatie et protodiplomatie, les espaces culturels et linguistiques internationaux (la Francophonie, en particulier). Elle est l&rsquo;auteur, entre autres, de L&rsquo;Europe en tous ses Etats&nbsp;: entre mythe et contrainte communautaire&nbsp;?</em></p> <p class="texte"><strong>SOMMAIRE</strong></p> <p><strong>Les &eacute;lus locaux aux prises avec la p&eacute;n&eacute;tration d&rsquo;influences ext&eacute;rieures dans les territoires</strong></p> <p>L&rsquo;apparition du ph&eacute;nom&egrave;ne de glocalisation&nbsp;: l&rsquo;&eacute;lu local entre d&eacute;territorialisation et territoire</p> <p>Les Organisations internationales&nbsp;: des effets &agrave; sens contraire</p> <p>Les Associations d&rsquo;&eacute;lus locaux, un nouvel acteur face au mondial&nbsp;?</p> <p>Elu local, un autre m&eacute;tier dor&eacute;navant</p> <p><strong>Les &eacute;lus locaux face aux Accords commerciaux&nbsp;: entre opposition et suivisme</strong></p> <p>L&rsquo;attitude des &eacute;lus wallons, une situation in&eacute;dite</p> <p>Une conjonction particuli&egrave;re&nbsp;: La R&eacute;gion wallonne&nbsp;: un statut sp&eacute;cial, le CETA, un Accord d&rsquo;un type nouveau</p> <p>L&rsquo;extension de la contestation &agrave; d&rsquo;autres collectivit&eacute;s locales</p> <p>L&rsquo;extension de la d&eacute;mocratie participative &agrave; la question de l&rsquo;Europe&nbsp;: un trompe-l&rsquo;&oelig;il&nbsp;?</p> <p class="texte">&nbsp;</p> <p class="texte">Cet article traite du tiraillement des &eacute;lus locaux entre le local et le mondial. Il s&rsquo;en tient aux th&eacute;matiques &eacute;pingl&eacute;es &agrave; ce sujet par cette Revue pour les discuter&nbsp;: Les difficult&eacute;s rencontr&eacute;es par les &eacute;lus locaux sont patentes. Elles trouvent leur source &agrave; diff&eacute;rentes &eacute;chelles. Leurs cons&eacute;quences s&rsquo;entrem&ecirc;lent souvent. L&rsquo;impact du mondial sur le local est &eacute;pingl&eacute; par les repr&eacute;sentants du peuple, les experts, les m&eacute;dia et l&rsquo;opinion publique. Il est incontest&eacute;, il semble incontestable. Les &eacute;lus&nbsp;locaux comme leurs concitoyens en conviennent. Les responsables de ce changement sont identifi&eacute;s. Ils font partie des nouveaux acteurs apparus sur la sc&egrave;ne internationale&nbsp;: les Organisations internationales et les multinationales savent imposer leur loi sur les plans normatif et &eacute;conomique. Le sentiment de peur face &agrave; l&rsquo;incertitude, face &agrave; l&rsquo;inconnu, &agrave; l&rsquo;&eacute;loignement de centres de d&eacute;cision et celui d&rsquo;impuissance &ndash;&nbsp;au risque du d&eacute;couragement&nbsp;&ndash; se conjuguent et ainsi p&egrave;sent sur la l&eacute;gitimit&eacute; des &eacute;lus susceptibles d&rsquo;entendre et de r&eacute;pondre aux demandes des &eacute;lecteurs (la l&eacute;gitimit&eacute; par les outputs) rest&eacute;s fortement attach&eacute;s &agrave; leur territoire. Cette vision du rapport s&rsquo;&eacute;tablissant&nbsp;&ndash; sous forme descendante (top down)&nbsp;&ndash; entre le mondial et le local renvoie &agrave; la question de savoir si la relation est &agrave; sens unique et, par cons&eacute;quent, exclut tout mouvement ascendant du local &agrave; l&rsquo;international, ce qui offrirait des chances &agrave; une d&eacute;marche plus d&eacute;mocratique. Les &eacute;lus locaux sont-ils priv&eacute;s de tout acc&egrave;s aux affaires mondiales, incapables de les influencer, compl&eacute;tement coup&eacute;s des Organisations internationales, sans moyens de d&eacute;fense en cas d&rsquo;atteinte &agrave; l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t local&nbsp;? La question de l&rsquo;impact des initiatives des &eacute;lus locaux sur le mondial et sur l&rsquo;international sera examin&eacute;e et confront&eacute;e &agrave; des exp&eacute;riences r&eacute;centes dans la seconde partie de cet article.</p> <p class="texte">La cat&eacute;gorie &laquo;&nbsp;&eacute;lus locaux&nbsp;&raquo; est multiple, vaste, h&eacute;t&eacute;rog&egrave;ne, travers&eacute;e par nombre de crit&egrave;res distinctifs (de caract&egrave;re constitutionnel, organisationnel, territorial, politique, social, culturel). Il s&rsquo;av&egrave;re par cons&eacute;quent aventureux de s&rsquo;essayer &agrave; l&rsquo;embrasser tout enti&egrave;re sans tomber dans une g&eacute;n&eacute;ralisation excessive. Ce pourquoi, nous approcherons le &laquo;&nbsp;cas&nbsp;&raquo; de la R&eacute;gion wallonne, cette entit&eacute; f&eacute;d&eacute;r&eacute;e du Royaume de Belgique connue &agrave; pr&eacute;sent pour l&rsquo;attitude audacieuse des Membres de son Parlement &agrave; l&rsquo;occasion de la signature du Trait&eacute; CETA. Quels sont les d&eacute;terminants de cette attitude&nbsp;? Sont-ils exclusivement sp&eacute;cifiques &agrave; cette entit&eacute;&nbsp;? D&rsquo;autres manifestations d&rsquo;opposition aux Accords commerciaux r&eacute;cents sont-elles apparues et sous quelles formes&nbsp;? L&rsquo;exemple de la R&eacute;gion wallonne peut-il inspirer des &eacute;lus relevant d&rsquo;entit&eacute;s territoriales ne partageant pas les m&ecirc;mes caract&eacute;ristiques constitutionnelles et institutionnelles&nbsp;?</p> <p class="texte">La r&eacute;ponse &agrave; ces questions n&eacute;cessite, au pr&eacute;alable, de prendre la mesure de l&rsquo;incidence du contexte international dans lequel &eacute;voluent les &eacute;lus locaux (quels qu&rsquo;ils soient) et les am&egrave;nent &agrave; se trouver au croisement du local, de l&rsquo;international et du mondial.</p> <h1 class="texte">Les &eacute;lus locaux aux prises avec la p&eacute;n&eacute;tration d&rsquo;influences ext&eacute;rieures dans les territoires</h1> <h2 class="texte">L&rsquo;apparition du ph&eacute;nom&egrave;ne de glocalisation&nbsp;: l&rsquo;&eacute;lu local entre d&eacute;territorialisation et territoire</h2> <p class="texte">Les d&eacute;fis globaux auxquels est confront&eacute;e la plan&egrave;te tout enti&egrave;re (r&eacute;chauffement climatique&hellip;) se manifestent avec des effets de d&eacute;territorialisation qui, cependant, frappent les collectivit&eacute;s territoriales. La&nbsp;&laquo;&nbsp;glocalisation&nbsp;&raquo;, ce barbarisme a &eacute;t&eacute; cr&eacute;&eacute; pour qualifier la descente des questions globales jusqu&rsquo;au niveau local.</p> <p class="texte">Les interactions qui s&rsquo;installent entre les dimensions globale et locale obligent, en effet, &agrave; reconsid&eacute;rer la notion de local.&nbsp; Un ph&eacute;nom&egrave;ne global interpelle toujours le local oblig&eacute; de s&rsquo;y ajuster.</p> <p class="texte">Les mandataires locaux sont de plus en plus confront&eacute;s &agrave; des questions dont l&rsquo;origine est lointaine. Elles conduisent ces mandataires &agrave; s&rsquo;occuper de sujets qui ne co&iuml;ncident pas &agrave; proprement parler, par leur dimension, aux affaires locales. Les collectivit&eacute;s territoriales sont en outre amen&eacute;es &agrave; se pr&eacute;occuper de domaines qui ne sont pas les leurs tout en y trouvant un int&eacute;r&ecirc;t. Les affaires locales sont devenues des affaires mondiales localis&eacute;es ou trait&eacute;es localement. Int&eacute;r&ecirc;t local et affaires locales tendent &agrave; se dissocier. De fait,&nbsp;&laquo;&nbsp;les affaires locales ne sont pas pr&eacute;d&eacute;finies&hellip; Elles sont des affaires que les autorit&eacute;s s&rsquo;approprient (l&eacute;galement)&nbsp;&raquo;. L&rsquo;on assiste par cons&eacute;quent &agrave; une situation de&nbsp;&laquo;&nbsp;d&eacute;bordement des affaires locales qui couvrent des affaires de moins en moins locales&nbsp;&raquo;.<sup><a class="footnotecall" href="#ftn1" id="bodyftn1">1</a></sup> L&rsquo;auteur de ces propos, J.-M.&nbsp;Pontier, explique que la notion de territoire est d&eacute;valu&eacute;e au profit d&rsquo;autres notions. Et de pr&eacute;ciser qu&rsquo;un m&ecirc;me territoire ne peut correspondre aux exigences de services de diff&eacute;rentes natures (sociale, culturelle, &eacute;conomique&hellip;). Pareille voie s&rsquo;av&egrave;re &laquo;&nbsp;pr&eacute;judiciable au bon fonctionnement du service&nbsp;&raquo;<sup><a class="footnotecall" href="#ftn2" id="bodyftn2">2</a></sup>.</p> <p class="texte">Les charges (au sens large) des collectivit&eacute;s locales s&rsquo;alourdissent en cons&eacute;quence. Cet alourdissement provient du report &ndash;&nbsp;par d&rsquo;autres niveaux de pouvoir&nbsp;&ndash; d&rsquo;une partie de leur poids sur le local. Il s&rsquo;y ajoute l&rsquo;appropriation par le niveau local de missions nouvelles d&eacute;passant, en raison de la mondialisation, le cadre traditionnel de son action. L&rsquo;accroissement des &eacute;changes au-del&agrave; des fronti&egrave;res nationales, l&rsquo;aggravation de probl&egrave;mes transnationaux face auxquels les collectivit&eacute;s territoriales se trouvent en premi&egrave;re ligne (les migrations sont un bon exemple), tous ces ph&eacute;nom&egrave;nes en pleine expansion se r&eacute;percutent localement. Ils sont, selon une expression en cours, de type &laquo;&nbsp;top down&nbsp;&raquo;. Ils n&eacute;cessitent n&eacute;anmoins l&rsquo;intervention des &eacute;lus locaux. Mais l&rsquo;allongement de cha&icirc;nes d&rsquo;interd&eacute;pendance entre agents de plus en plus dispers&eacute;s<sup><a class="footnotecall" href="#ftn3" id="bodyftn3">3</a></sup> n&rsquo;&eacute;pargne gu&egrave;re les &eacute;lus locaux confront&eacute;s, eux aussi, &agrave; la difficult&eacute; de se faire entendre. L&rsquo;&eacute;conomie et le commerce sont de plus en plus encadr&eacute;s par un ensemble de trait&eacute;s commerciaux multilat&eacute;raux de dimension mondiale, intercontinentale et r&eacute;gionale qui partagent les m&ecirc;mes caract&eacute;ristiques, les m&ecirc;mes valeurs et vont dans la m&ecirc;me direction. Il devient de plus en plus difficile dans ce contexte d&rsquo;int&eacute;gration des &eacute;conomies &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle internationale, &laquo;&nbsp;de d&eacute;velopper librement des programmes de rupture&nbsp;&raquo; et, comme le souligne Ph.&nbsp;Braud, d&rsquo;envisager une autre politique alors que le choix de l&rsquo;alternative est constitutif de la d&eacute;mocratie.<sup><a class="footnotecall" href="#ftn4" id="bodyftn4">4</a></sup></p> <p class="texte">La d&eacute;mocratie repr&eacute;sentative locale &ndash;&nbsp;&agrave; ses diff&eacute;rents &eacute;chelons&nbsp;&ndash; se trouve affect&eacute;e par la manifestation de ces mouvements. Ils bousculent l&rsquo;ordre ancien et obligent &agrave; le red&eacute;finir. De la sorte, les &eacute;lus locaux sont vou&eacute;s &agrave; participer &agrave; un jeu &agrave; double ancrage. En s&rsquo;attachant &agrave; am&eacute;liorer la situation localement, ils apportent une pierre &agrave; la solution d&rsquo;un probl&egrave;me d&eacute;passant largement le cadre au sein duquel et pour lequel ils ont &eacute;t&eacute; appel&eacute;s &agrave; repr&eacute;senter leurs &eacute;lecteurs avec comme corollaire l&rsquo;alourdissement de leur responsabilit&eacute;. Elle s&rsquo;&eacute;tend au-del&agrave; du territoire dont ils assurent la gestion et le d&eacute;veloppement. Les &eacute;lus locaux se trouvent au croisement de terrains de jeu distants les uns des autres. Il leur revient d&egrave;s lors, tout &agrave; la fois, de d&eacute;fendre l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t local reconsid&eacute;r&eacute; au regard de l&rsquo;impact d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments ext&eacute;rieurs, de garantir l&rsquo;identit&eacute; territoriale de la collectivit&eacute; et de r&eacute;pondre par leur action aux demandes formul&eacute;es par les acteurs et intervenants internationaux qui se profilent sur la sc&egrave;ne internationale pour l&rsquo;influencer. Une donne d&rsquo;une autre nature devrait &ecirc;tre prise en compte car le &laquo;&nbsp;local&nbsp;&raquo; ne peut &ecirc;tre ramen&eacute; &agrave; sa seule d&eacute;finition objective&nbsp;: sa dimension g&eacute;ographique, son caract&egrave;re circonscrit et identifiable et/ou sa correspondance avec les unit&eacute;s administratives proches telles qu&rsquo;elles ont &eacute;t&eacute; institu&eacute;es (commune, r&eacute;gion&hellip;). Le local comprend une face subjective. Il renvoie &agrave; ce qui est connu, intime, familier, identifiable, &agrave; un lieu de s&eacute;curit&eacute; Il n&rsquo;est donc pas qu&rsquo;un &eacute;chelon ou un espace donn&eacute;<sup><a class="footnotecall" href="#ftn5" id="bodyftn5">5</a></sup>. Ce dont les citoyens ont bien conscience, ce &agrave; quoi ils aspirent, ce qui les confortent. Les &eacute;lus locaux qui obtiennent le plus de voix quand ils se pr&eacute;sentent aux &eacute;lections l&eacute;gislatives se trouvent parmi ceux qui fr&eacute;quentent le moins l&rsquo;Assembl&eacute;e.<sup><a class="footnotecall" href="#ftn6" id="bodyftn6">6</a></sup></p> <p class="texte">Le rapport entre le local et le mondial ne dispense pas toutefois de passer &ndash;&nbsp;en grande partie tout au moins&nbsp;&ndash; par le canal des gouvernements nationaux qui continuent de jouer leur r&ocirc;le d&rsquo;&eacute;clusier. Ils sont aptes, s&rsquo;ils l&rsquo;acceptent, &agrave; faire grimper les demandes, attentes ou avis des &eacute;lus locaux vers l&rsquo;international.</p> <p class="texte">La d&eacute;mocratie repr&eacute;sentative exige de la part des repr&eacute;sentants des citoyens qu&rsquo;ils disposent de moyens leur permettant d&rsquo;exercer leurs responsabilit&eacute;s et de d&eacute;lib&eacute;rer. Or, le r&ocirc;le de ces derniers, dans le champ des affaires internationales, reste la plupart du temps limit&eacute; &agrave; un travail en aval de mise en &oelig;uvre, une fois les d&eacute;cisions prises. Les &eacute;lus re&ccedil;oivent la responsabilit&eacute; de l&rsquo;application de d&eacute;cisions de plus en plus nombreuses issues d&rsquo;autres niveaux de pouvoir. Ils se voient dans l&rsquo;obligation de r&eacute;agir &agrave; des situations engendr&eacute;es par des d&eacute;cisions prises ailleurs. Le principe de d&eacute;mocratie locale en vertu duquel les citoyens, &agrave; travers leurs repr&eacute;sentants, doivent avoir la possibilit&eacute; d&rsquo;influencer les r&eacute;ponses aux questions qui les concernent, se trouve, en pareille circonstance, n&eacute;glig&eacute;. La r&egrave;gle semblait claire&nbsp;: La mission des &eacute;lus locaux est circonscrite &agrave; l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t local. L&rsquo;&eacute;lu local appartient &agrave; un lieu, un territoire. Les affaires locales de moins en moins. Certaines proviennent d&rsquo;un processus de localisation incontr&ocirc;lable. Qu&rsquo;en est-il de l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t local&nbsp;? Un avis adopt&eacute; le 14 janvier 1957, par la Conf&eacute;rence Europ&eacute;enne des Pouvoirs Locaux (CEPL), un organe consultatif de repr&eacute;sentation des collectivit&eacute;s territoriales au sein du Conseil de l&rsquo;Europe, s&rsquo;attachait &agrave; le d&eacute;finir. Favorable &agrave; l&rsquo;autonomie locale, cette Conf&eacute;rence &eacute;non&ccedil;ait 3 conditions&nbsp;: il doit relever de la &laquo;&nbsp;libre d&eacute;cision&nbsp;&raquo; de l&rsquo;autorit&eacute; locale, selon sa &laquo;&nbsp;propre appr&eacute;ciation&nbsp;&raquo; et sous son &laquo;&nbsp;enti&egrave;re responsabilit&eacute;&nbsp;&raquo;. Et d&rsquo;ajouter &laquo;&nbsp;la tutelle administrative exerc&eacute;e par le pouvoir central est proscrite dans les domaines qui int&eacute;ressent la gestion des &laquo;&nbsp;int&eacute;r&ecirc;ts propres&nbsp;&raquo; des collectivit&eacute;s locales. Cette d&eacute;finition qui devait s&rsquo;appliquer dans le cadre national r&eacute;siste-t-elle quand prolif&egrave;rent les Organisations internationales&nbsp;?</p> <h2 class="texte">Les Organisations internationales&nbsp;: des effets &agrave; sens contraire</h2> <p class="texte">La multiplication des contraintes engendr&eacute;es par la prolif&eacute;ration d&rsquo;Organisations internationales (OIG) est incontestable. Leur pression est un fait. Elle se manifeste d&eacute;j&agrave; par l&rsquo;imposition d&rsquo;un mod&egrave;le g&eacute;n&eacute;ral ou d&rsquo;un r&eacute;gime auquel il est difficile, voire quasi impossible, de se soustraire. Des trait&eacute;s et conventions internationales sont en outre propos&eacute;s par les Organisations internationales dites de coop&eacute;ration &agrave; leurs &Eacute;tats membres. L&rsquo;Union europ&eacute;enne, comme Organisation d&rsquo;int&eacute;gration dot&eacute;e d&rsquo;une autorit&eacute; supranationale, impose des directives et des r&egrave;glements &agrave; ses &Eacute;tats membres. Elle aussi signe des trait&eacute;s avec des Tiers. Selon l&rsquo;article&nbsp;216, &sect;&nbsp;1, du Trait&eacute; sur le fonctionnement de l&rsquo;Union europ&eacute;enne (TFUE)&nbsp;: &laquo;&nbsp;L&rsquo;Union peut conclure un accord avec un ou plusieurs pays tiers ou organisations internationales lorsque les Trait&eacute;s le pr&eacute;voient&nbsp;&raquo;. C&rsquo;est-&agrave;-dire lorsque L&rsquo;Union dispose d&rsquo;une comp&eacute;tence explicite pour le faire. L&rsquo;&Eacute;tat est le destinataire du droit communautaire qui ne cesse de s&rsquo;&eacute;tendre en raison de l&rsquo;approfondissement de l&rsquo;Union europ&eacute;enne. N&eacute;anmoins, ce droit est&nbsp;d&rsquo;application dans (et par) les collectivit&eacute;s territoriales. Celles-ci sont tenues de l&rsquo;appliquer&nbsp;&laquo;&nbsp;m&ecirc;me lorsque la disposition concern&eacute;e n&rsquo;est pas encore transpos&eacute;e dans le droit national. Le droit local est &laquo;&nbsp;irrigu&eacute;&nbsp;&raquo; par le droit europ&eacute;en, notamment avec les r&egrave;gles des march&eacute;s publics ou le droit des services publics&nbsp;&raquo;.<sup><a class="footnotecall" href="#ftn7" id="bodyftn7">7</a></sup></p> <p class="texte">Cette image forte des Organisations internationales qui insiste sur le pouvoir normatif des OIG est &agrave; nuancer sous l&rsquo;angle de l&rsquo;anthropologie&nbsp;: &laquo;&nbsp;Lorsqu&rsquo;on les consid&egrave;re du point de vue des acteurs locaux, les interventions des Organisations internationales apparaissent souvent contradictoires et incompr&eacute;hensibles&hellip; Tant&ocirc;t elles renforcent, tant&ocirc;t elles affaiblissent les structures de gestion communautaire et l&rsquo;autonomie des sujets qu&rsquo;elles se donnent pour mission de prot&eacute;ger&nbsp;&raquo;<sup><a class="footnotecall" href="#ftn8" id="bodyftn8">8</a></sup>. &hellip; Du point de vue anthropologique,&nbsp;&laquo;&nbsp;les Organisations internationales se profilent en tant que circuits de pouvoir o&ugrave; des cadres normatifs sont produits et diffus&eacute;s, des ressources distribu&eacute;es et des savoirs v&eacute;hicul&eacute;s &agrave; travers des r&eacute;seaux d&rsquo;experts, et ce de l&rsquo;international au local&nbsp;&raquo;<sup><a class="footnotecall" href="#ftn9" id="bodyftn9">9</a></sup>. L&rsquo;examen de la production des OIG montre que celles-ci, malgr&eacute; les pressions qu&rsquo;elles exercent sur les pouvoirs locaux, leur offrent certaines fen&ecirc;tres d&rsquo;opportunit&eacute; dont les &eacute;lus pourront se saisir&nbsp;: participation &agrave; des Institutions ou organes leur &eacute;tant formellement r&eacute;serv&eacute;s (Comit&eacute; des R&eacute;gions de l&rsquo;Union europ&eacute;enne<sup><a class="footnotecall" href="#ftn10" id="bodyftn10">10</a></sup>, Conf&eacute;rence des Pouvoirs Locaux et R&eacute;gionaux du Conseil de l&rsquo;Europe<sup><a class="footnotecall" href="#ftn11" id="bodyftn11">11</a></sup>&hellip;), &eacute;tablissement de Conventions internationales favorables &agrave; leur autonomie, diffusion d&rsquo;un discours valorisant la d&eacute;mocratie locale, la proximit&eacute;, la d&eacute;centralisation, les gouvernance multiscalaire et locale&hellip; Ainsi, par exemple, la Charte de l&rsquo;autonomie locale du Conseil de l&rsquo;Europe stipule que c&rsquo;est au niveau local que le droit des citoyens de participer &agrave; la gestion des affaires publiques peut &ecirc;tre le plus directement exerc&eacute; parce que le niveau communal est le plus proche des pr&eacute;occupations du citoyen. Ce texte de caract&egrave;re contraignant comprend plusieurs dispositions qui renforcent la l&eacute;gitimit&eacute; des &eacute;lus des collectivit&eacute;s locales. Il soutient un syst&egrave;me local permettant aux citoyens de participer &agrave; la prise de d&eacute;cisions. La Charte europ&eacute;enne de l&rsquo;autonomie locale a &eacute;t&eacute; adopt&eacute;e par le Congr&egrave;s des Pouvoirs Locaux et R&eacute;gionaux. Il s&rsquo;agit du premier instrument juridique multilat&eacute;ral existant &agrave; ce propos. La Charte pose les principes fondamentaux du fonctionnement d&eacute;mocratique des collectivit&eacute;s territoriales. Les &Eacute;tats signataires devront respecter&nbsp;: la d&eacute;centralisation du pouvoir (exerc&eacute; par les autorit&eacute;s les plus proches des citoyens), la reconnaissance de l&rsquo;autonomie locale dans la l&eacute;gislation nationale, la garantie du libre exercice de leur mandat pour les &eacute;lus locaux, des comp&eacute;tences pleines et enti&egrave;res pour les collectivit&eacute;s et leur autonomie financi&egrave;re. En 2009, un Protocole additionnel sur la participation citoyenne aux affaires locales compl&egrave;te le texte de la Charte. Il reconnait le droit des citoyens de participer &agrave; la gestion des affaires publiques comme faisant partie des principes d&eacute;mocratiques communs &agrave; l&rsquo;Organisation. L&rsquo;existence de textes de cette nature ne suffit pas &agrave; entra&icirc;ner les processus qu&rsquo;il entend lancer. Encore faut-il qu&rsquo;ils soient sign&eacute;s et ratifi&eacute;s par l&rsquo;Etat. La Charte n&rsquo;a &eacute;t&eacute; ratifi&eacute;e par la France qu&rsquo;en 2007 alors qu&rsquo;elle a &eacute;t&eacute; ouverte &agrave; la signature des &Eacute;tats membres du Conseil de l&rsquo;Europe en tant que convention le 15 octobre 1985 et est entr&eacute;e en vigueur le 1er septembre 1988. Les Organisations internationales qui sont des sujets d&eacute;riv&eacute;s de Etats produisent des textes int&eacute;ressant les collectivit&eacute;s locales mais, on le voit avec cet exemple, l&rsquo;Etat reste ma&icirc;tre du jeu lorsque l&rsquo;Organisation appartient &agrave; la cat&eacute;gorie des Organisations internationales qualifi&eacute;es d&rsquo;Organisation de coop&eacute;ration. L&rsquo;avantage que les &eacute;lus locaux peuvent tirer des Chartes et autres textes issus de longues n&eacute;gociations intergouvernementales men&eacute;es au sein m&ecirc;me de l&rsquo;Europe &eacute;largie d&eacute;pend de l&rsquo;attitude de leur Etat &agrave; leur &eacute;gard. Ils doivent avoir ratifi&eacute; le texte. L&rsquo;Etat s&rsquo;engage alors &agrave; respecter un noyau dur de principes fondamentaux pour lesquels aucune r&eacute;serve n&rsquo;est possible. Le droit des citoyens de participer &agrave; la gestion des affaires publiques, les droits principaux des collectivit&eacute;s &agrave; l&rsquo;autonomie, aux &eacute;lections des organes locaux, &agrave; des comp&eacute;tences, structures administratives et ressources financi&egrave;res propres, ou encore au recours juridictionnel en cas d&rsquo;ing&eacute;rence par d&rsquo;autres niveaux, font partie de ce noyau. La Charte s&rsquo;adresse aux &Eacute;tats auxquels elle dicte des obligations concernant les pouvoirs locaux qui repr&eacute;sentent les citoyens ainsi qu&rsquo;aux citoyens eux-m&ecirc;mes. Elle offre indirectement et sous condition du consentement de l&rsquo;Etat des conditions favorables &agrave; l&rsquo;exercice de la d&eacute;mocratie locale. Elle garantit, en principe, le respect du principe de subsidiarit&eacute; par les signataires de la Charte. Conform&eacute;ment &agrave; ce principe, la Charte consid&egrave;re en effet que les affaires publiques doivent &ecirc;tre g&eacute;r&eacute;e au plus pr&egrave;s du citoyen, la gestion de ces affaires &agrave; un niveau sup&eacute;rieur ne pouvant &ecirc;tre envisag&eacute;e que si la gestion au niveau inf&eacute;rieur est impossible ou moins efficace. La Charte refuse de d&eacute;finir de mani&egrave;re limitative l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t local ou la notion d&rsquo;affaires d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t local qui devraient conduire &agrave; un droit exclusif de gestion. Elle introduit celle de&nbsp;&laquo;&nbsp;part importante des affaires publiques&nbsp;&raquo; pour permettre aux &eacute;lus locaux de d&eacute;terminer eux-m&ecirc;mes les notions d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t local ou d&rsquo;affaires locales.</p> <p class="texte">Dans le cas pr&eacute;sent, une OIG, le Conseil de l&rsquo;Europe, impose aux &Eacute;tats signataires des r&egrave;gles destin&eacute;es &agrave; &eacute;manciper les collectivit&eacute;s territoriales. De plus, elle surveille l&rsquo;application de dispositions de la Charte. Cette mission est confi&eacute;e au Congr&egrave;s des Pouvoirs Locaux et R&eacute;gionaux qui l&rsquo;&eacute;value dans chaque Etat membre. La Charte n&rsquo;oublie pas la dimension internationale. Elle favorise la coop&eacute;ration europ&eacute;enne transfrontali&egrave;re et pr&eacute;conise le droit pour les collectivit&eacute;s de s&rsquo;associer sur le plan national et sur le plan international, une disposition qui n&rsquo;est pas insignifiante au regard de l&rsquo;irruption progressive de ce type d&rsquo;association sur la sc&egrave;ne internationale. Signe encourageant&nbsp;: Une grande majorit&eacute; des &Eacute;tats membres du Conseil de l&rsquo;Europe ainsi que tous les &Eacute;tats membres de l&rsquo;Union europ&eacute;enne ont ratifi&eacute; la Charte.</p> <p class="texte">On ne saurait passer sous silence l&rsquo;&eacute;volution de l&rsquo;Union europ&eacute;enne en mati&egrave;re d&rsquo;autonomie locale et r&eacute;gionale, de d&eacute;centralisation, de subsidiarit&eacute; et de proportionnalit&eacute; depuis le Trait&eacute; de Maastricht. Celui-ci a institu&eacute; le Comit&eacute; des R&eacute;gions (CdR) en tant qu&rsquo;organe de consultation et de repr&eacute;sentation des collectivit&eacute;s locales et r&eacute;gionales de l&rsquo;Union europ&eacute;enne pour ce qui concerne une large palette de domaines int&eacute;ressant de pr&egrave;s les &eacute;lus locaux. Transports, emploi, politique sociale, Fonds social europ&eacute;en, culture, sant&eacute; publique, environnement, &eacute;nergie, coh&eacute;sion &eacute;conomique, sociale et territoriale, politique d&rsquo;&eacute;ducation, formation professionnelle, jeunesse et sport figurent dans cette liste. Les commissions sp&eacute;cialis&eacute;es du CdR &eacute;laborent un projet d&rsquo;avis sur les propositions de la Commission au sujet desquelles il est consult&eacute;. Il peut proposer des modifications au document L&rsquo;assembl&eacute;e pl&eacute;ni&egrave;re du Comit&eacute; se prononce ensuite par un vote.</p> <p class="texte">La volont&eacute; de renforcer le contrepoids aux ing&eacute;rences de l&rsquo;Union dans la sph&egrave;re locale est manifeste avec le tournant op&eacute;r&eacute; par la ratification du Trait&eacute; de Lisbonne. Ce Trait&eacute; reconna&icirc;t le principe d&rsquo;autonomie locale et r&eacute;gionale tel qu&rsquo;il existe au sein des &Eacute;tats membres de l&rsquo;Union europ&eacute;enne. En outre, l&rsquo;examen des cons&eacute;quences locales et r&eacute;gionales de toutes les propositions de la Commission est rendu obligatoire d&egrave;s le lancement de la proc&eacute;dure l&eacute;gislative. De plus, le Comit&eacute; des R&eacute;gions se voit attribuer des pouvoirs lui permettant de suivre la proposition de la Commission &agrave; travers toutes les &eacute;tapes de sa production. Le CdR dans un de ses avis recommande d&rsquo;associer de mani&egrave;re &laquo;&nbsp;plus active et plus efficace et le plus en amont possible&nbsp;&raquo; les collectivit&eacute;s territoriales au processus d&eacute;cisionnel. L&rsquo;accord de coop&eacute;ration sign&eacute; entre la Commission europ&eacute;enne et le Comit&eacute; des R&eacute;gions vise &agrave; faciliter une telle association. Les R&eacute;gions &agrave; pouvoir l&eacute;gislatif devraient, selon le CdR, b&eacute;n&eacute;ficier de nouveaux droits&nbsp;: participation au syst&egrave;me d&rsquo;alerte pr&eacute;coce en mati&egrave;re de subsidiarit&eacute;. Leurs ex&eacute;cutifs devraient, quant &agrave; eux, &ecirc;tre associ&eacute;s &agrave; la pr&eacute;paration des positions nationales au Conseil ou &agrave; la composition des d&eacute;l&eacute;gations nationales. La <em>soft law</em> des Organisations internationales est g&eacute;n&eacute;reuse envers les collectivit&eacute;s territoriales. Elles contribuent &agrave; l&rsquo;apparition de nouveaux crit&egrave;res de l&eacute;gitimit&eacute;, plus encore quand les collectivit&eacute;s territoriales participent &agrave; son &eacute;laboration. Encore faut-il qu&rsquo;elle soit suivie.</p> <p class="texte">Report&eacute;e au contexte de la mondialisation, la pression &laquo;&nbsp;bureaucratique&nbsp;&raquo; reproch&eacute;e &agrave; l&rsquo;Union europ&eacute;enne introduit un paradoxe. Il appara&icirc;t, en effet, que la progression des normes communautaires qui s&rsquo;emparent de nouvelles mati&egrave;res (environnement, sant&eacute;, s&eacute;curit&eacute;, concurrence) devient une source d&rsquo;influence croissante de l&rsquo;UE en interne et &agrave; l&rsquo;ext&eacute;rieur. Les Europ&eacute;ens souhaitent plus de r&egrave;gles pour r&eacute;guler le d&eacute;veloppement de la mondialisation<sup><a class="footnotecall" href="#ftn12" id="bodyftn12">12</a></sup>.Le cercle vicieux bureaucratique serait, de la sorte, revisit&eacute;. Il changerait d&rsquo;&eacute;chelle.<sup><a class="footnotecall" href="#ftn13" id="bodyftn13">13</a></sup></p> <h2 class="texte">Les Associations d&rsquo;&eacute;lus locaux, un nouvel acteur face au mondial&nbsp;?</h2> <p class="texte">La Charte de l&rsquo;autonomie locale consacre le droit pour les collectivit&eacute;s territoriales de s&rsquo;associer (art.&nbsp;10). Leurs &eacute;lus ont pris l&rsquo;habitude de former des associations nationales et de coop&eacute;rer au sein d&rsquo;instances de dimensions internationale et mondiale, une mani&egrave;re de s&rsquo;inscrire collectivement dans les dynamiques actuelles, de s&rsquo;informer, d&rsquo;&eacute;changer les meilleures pratiques, de faire conna&icirc;tre leur avis qui sera transmis aux d&eacute;cideurs que sont les &Eacute;tats et les OIG voire de r&eacute;clamer l&rsquo;inclusion des repr&eacute;sentants des gouvernements locaux et r&eacute;gionaux dans les d&eacute;l&eacute;gations nationales pr&eacute;sentes aux n&eacute;gociations internationales dans le but d&rsquo;incorporer la perspective locale dans les Institutions internationales. Le Conseil des Communes et R&eacute;gions d&rsquo;Europe (CCRE), la plus ancienne association de collectivit&eacute;s territoriales en Europe. s&rsquo;inscrit dans cette veine. Cr&eacute;&eacute; en 1951, il a pour objectif de promouvoir une Europe fond&eacute;e sur l&rsquo;autonomie locale et la d&eacute;mocratie tout en coop&eacute;rant avec des partenaires de pays tiers. Ce faisant, il se joint en tant qu&rsquo;association au mouvement institutionnel de d&eacute;fense de l&rsquo;autonomie locale et r&eacute;gionale auquel participent les Organisations europ&eacute;ennes Les associations d&rsquo;&eacute;lus locaux et r&eacute;gionaux ne sont pas sans produire quelque effet. Quoiqu&rsquo;elles repr&eacute;sentent les &eacute;lus des territoires, elles g&eacute;n&egrave;rent des attitudes et des initiatives favorables &agrave; la solution de probl&egrave;mes globaux. Elles se montrent capables de proactivit&eacute;. Elles offrent collectivement une image moins n&eacute;gative du rapport asym&eacute;trique institu&eacute; entre le mondial et le local. Ainsi, la Convention des Maires pour le climat et l&rsquo;&eacute;nergie a pour objectif la r&eacute;duction des &eacute;missions de gaz &agrave; effet de serre de 40&nbsp;% d&rsquo;ici 2030. Cette Convention a &eacute;t&eacute; lanc&eacute;e en 2008 par la Commission europ&eacute;enne. Dix ans apr&egrave;s, elle a recueilli un grand nombre de signatures Les projections indiquent que les collectivit&eacute;s Parties &agrave; la Convention auront contribu&eacute; &agrave; pr&egrave;s d&rsquo;un 1/3 de l&rsquo;objectif de r&eacute;duction des &eacute;missions de gaz &agrave; effet de serre de l&rsquo;Union europ&eacute;enne pour 2020. Cette initiative conduit &agrave; faire de la pr&eacute;vention au b&eacute;n&eacute;fice des populations locales&nbsp;: se pr&eacute;parer aux inondations, aux vagues de chaleur et autres effets n&eacute;fastes du changement climatique. La CGLU (Cit&eacute;s et Gouvernements Locaux Unis) organis&eacute;e au niveau mondial d&eacute;fend les int&eacute;r&ecirc;ts des gouvernements locaux sur la sc&egrave;ne mondiale. Elle entend accro&icirc;tre les place et influence des gouvernements locaux et leurs associations &agrave; la gouvernance mondiale. L&rsquo;Association des R&eacute;gions d&rsquo;Europe (ARE), cr&eacute;&eacute;e en 1985, rassemble de nombreuses r&eacute;gions (270) de 33 pays europ&eacute;ens et 16 organisations interr&eacute;gionales. Elle s&rsquo;est fix&eacute;e pour mission de promouvoir la d&eacute;mocratie r&eacute;gionale et la subsidiarit&eacute;, un principe en faveur duquel elle a milit&eacute; avec succ&egrave;s-aux c&ocirc;t&eacute;s des la Belgique et la R&eacute;publique d&rsquo;Allemagne lors des n&eacute;gociations du Trait&eacute; de Maastricht. Elle entend &eacute;galement soutenir les r&eacute;gions dans le processus de la mondialisation et d&eacute;velopper la coop&eacute;ration interr&eacute;gionale &laquo;&nbsp;au service des citoyens&nbsp;&raquo;&nbsp;?</p> <p class="texte">Les Associations d&rsquo;&eacute;lus locaux permettent aussi par leur existence la tenue de Conf&eacute;rences mondiales se penchant sur des th&eacute;matiques transnationales Elles leur donnent une v&eacute;ritable visibilit&eacute;. Une Conf&eacute;rence mondiale sur les Villes et la Migration s&rsquo;est tenue en Belgique les 16-17 novembre 2017. Cette Conf&eacute;rence est destin&eacute;e &agrave; produire un dialogue plus positif sur la migration en partant de la perspective des autorit&eacute;s locales et r&eacute;gionales. Elle doit permettre d&rsquo;am&eacute;liorer la reconnaissance des autorit&eacute;s locales en tant qu&rsquo;acteurs cl&eacute;s dans la gestion de la migration et l&rsquo;&eacute;laboration des politiques selon le mod&egrave;le pr&eacute;vu dans le processus du Pacte mondial sur les migrations (GCM). Cette Conf&eacute;rence offre l&rsquo;occasion de consolider la contribution des gouvernements locaux au d&eacute;veloppement d&rsquo;un Pacte mondial sur les migrations. La Conf&eacute;rence &eacute;tait coorganis&eacute;e par les partenaires ONU-Habitat, l&rsquo;OIM, l&rsquo;organisme des Nations Unies charg&eacute; des migrations, et h&eacute;berg&eacute;e par le Minist&egrave;re belge des Affaires &eacute;trang&egrave;res, du Commerce ext&eacute;rieur et de la Coop&eacute;ration au D&eacute;veloppement et la Ville de Malines. Plus de 150 repr&eacute;sentants d&rsquo;autorit&eacute;s locales et d&rsquo;associations et r&eacute;seaux (pr&egrave;s de la moiti&eacute; des participants), d&rsquo;agences des Nations Unies, des fondations et du secteur priv&eacute; &eacute;taient pr&eacute;sents. De nombreuses villes d&rsquo;Europe, d&rsquo;Am&eacute;rique du Nord, du Centre et du Sud, d&rsquo;Asie, et d&rsquo;Afrique &eacute;taient repr&eacute;sent&eacute;es. La Conf&eacute;rence a adopt&eacute; une D&eacute;claration (la D&eacute;claration de Maline).</p> <p class="texte">Ce bref inventaire montre que les &eacute;lus locaux ne sont pas inactifs qu&rsquo;il s&rsquo;agisse de d&eacute;fendre le statut des collectivit&eacute;s territoriales ou de se saisir de probl&egrave;mes concernant l&rsquo;humanit&eacute; enti&egrave;re. Les Associations d&rsquo;&eacute;lus locaux s&rsquo;approprient collectivement, &agrave; travers leur coop&eacute;ration et leurs r&eacute;seaux, la mise en &oelig;uvre des d&eacute;cisions s&rsquo;y rapportant et cherchent &agrave; obtenir, au regard de leur capacit&eacute; r&eacute;elle, leur expertise, la connaissance du terrain, la proximit&eacute; et le sens des solutions concr&egrave;tes la reconnaissance qui s&rsquo;impose. L&rsquo;exemple de cette Conf&eacute;rence est une illustration de l&rsquo;importance de la reconnaissance de la subsidiarit&eacute; dans la gestion de questions relevant de la gouvernance multiscalaire. Les collectivit&eacute;s locales, &agrave; travers leur regroupement rentrent de plein pied, aux c&ocirc;t&eacute;s d&rsquo;Organisations et d&rsquo;organes sp&eacute;cialis&eacute;s mondiaux, dans la sph&egrave;re de la politique mondiale Ils deviennent des acteurs sur la sc&egrave;ne internationale car par leurs actions ils font, comme ceux qui m&eacute;ritent d&rsquo;&ecirc;tre qualifi&eacute;s d&rsquo;acteur international, la diff&eacute;rence. La mobilisation des &eacute;lus locaux ne passe pas qu&rsquo;&agrave; travers leurs associations. Un &eacute;lu se cantonnant au niveau de son territoire a aussi la capacit&eacute; de pr&ocirc;ner une politique efficace en mati&egrave;re de migration, un sujet combien sensible. La Ville de Maline a &eacute;t&eacute; choisie pour accueillir cette Conf&eacute;rence parce que son Bourgmestre a re&ccedil;u en 2016 le prix du meilleur maire au monde pour sa politique d&rsquo;accueil et d&rsquo;int&eacute;gration des r&eacute;fugi&eacute;s. Cette r&eacute;compense ne dispense pas de revenir sur la question de la solidarit&eacute; europ&eacute;enne. Les politiques d&rsquo;accueil sont d&eacute;cid&eacute;es au niveau national, la r&eacute;alit&eacute; de l&rsquo;int&eacute;gration se vit &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle locale.</p> <h2 class="texte">Elu local, un autre m&eacute;tier dor&eacute;navant</h2> <p class="texte">Pour faire face &agrave; la mondialisation de l&rsquo;&eacute;conomie derri&egrave;re laquelle se trouvent les soci&eacute;t&eacute;s multinationales aux man&oelig;uvres des d&eacute;localisations, les mandataires locaux sont amen&eacute;s &agrave; d&eacute;velopper une strat&eacute;gie d&rsquo;attractivit&eacute; de leur territoire qui les porte &agrave; pratiquer un m&eacute;tier bien diff&eacute;rent de celui des notables locaux d&rsquo;autrefois.<sup><a class="footnotecall" href="#ftn14" id="bodyftn14">14</a></sup> L&rsquo;imp&eacute;rative n&eacute;cessit&eacute; de pourvoir au d&eacute;veloppement local exige des qualit&eacute;s de management. Elle demande souplesse et facult&eacute; d&rsquo;adaptation aux &eacute;volutions en cours. La capacit&eacute; de r&eacute;unir les ressources mat&eacute;rielles, humaines, culturelles, technologiques appr&eacute;ci&eacute;es par les entreprises est requise&nbsp;: accessibilit&eacute; &agrave; des infrastructures et des r&eacute;seaux de communication pertinents, climat social rassurant, comp&eacute;tences professionnelles et techniques ad hoc. Elle n&eacute;cessite, outre la cr&eacute;ation de synergies entre les acteurs locaux, une ouverture sur l&rsquo;ext&eacute;rieur et l&rsquo;inscription dans une gouvernance multiscalaire. J.-M.&nbsp;Pontier parle des affaires locales dans le contexte actuel comme &laquo;&nbsp;la meilleure satisfaction des besoins des habitants en un lieu par une collectivit&eacute; agissant en coop&eacute;ration avec d&rsquo;autres collectivit&eacute;s et avec l&rsquo;Etat&nbsp;&raquo;.<sup><a class="footnotecall" href="#ftn15" id="bodyftn15">15</a></sup> Les &eacute;lus locaux doivent &eacute;galement se frotter &agrave; un exercice de nature diplomatique. Lorsque surgit une crise &agrave; la suite d&rsquo;une op&eacute;ration de d&eacute;localisation d&rsquo;une ou de plusieurs entreprises, ils doivent s&rsquo;efforcer d&rsquo;en n&eacute;gocier autant que possible les meilleures conditions.<sup><a class="footnotecall" href="#ftn16" id="bodyftn16">16</a></sup>. &Agrave; d&eacute;faut de cet engagement, le risque est pour les &eacute;lus de perdre leur l&eacute;gitimit&eacute; fonctionnelle li&eacute;e aux &laquo;&nbsp;outputs&nbsp;&raquo; de leur action. Il est &eacute;galement de fragiliser leur l&eacute;gitimit&eacute; d&eacute;mocratique li&eacute;e &agrave; la qualit&eacute; de leur r&ocirc;le de repr&eacute;sentant des citoyens de la base, un r&ocirc;le de proximit&eacute; indispensable alors que l&rsquo;absent&eacute;isme lors des &eacute;lections s&rsquo;accro&icirc;t &agrave; tous les niveaux de pouvoir, et ce, m&ecirc;me dans les pays o&ugrave; le vote est obligatoire. Ph. Subra introduit la notion de comp&eacute;tences g&eacute;opolitiques &agrave; propos de celles que n&eacute;cessite la r&eacute;ussite des &eacute;lus face aux difficult&eacute;s provoqu&eacute;es par la mondialisation &eacute;conomique. Il les &eacute;pingle&nbsp;en ces termes&nbsp;: analyse des rapports de force entre acteurs, analyse des alliances possibles, recherche d&rsquo;appuis solides, sensibilisation des m&eacute;dias &laquo;&nbsp;peu attentifs aux r&eacute;alit&eacute;s locales&nbsp;&raquo; afin d&rsquo;attirer l&rsquo;attention de l&rsquo;opinion publique. La r&eacute;action des &eacute;lus locaux ne saurait suffire. La pr&eacute;vention est requise pour &eacute;viter le d&eacute;clin &eacute;conomique et social du territoire. &Agrave; cet &eacute;gard, Ph.&nbsp;Subra &eacute;voque une nouvelle fonction consistant en la promotion de projets globaux de long terme &agrave; l&rsquo;&eacute;chelon du territoire<sup><a class="footnotecall" href="#ftn17" id="bodyftn17">17</a></sup>. Sa r&eacute;alisation am&egrave;ne la confrontation entre le temps long de cette n&eacute;cessit&eacute; et le temps court des &eacute;ch&eacute;ances &eacute;lectorales.</p> <p class="texte"><em>La s&eacute;lection pour quelle proximit&eacute;&nbsp;?</em></p> <p class="texte">La proximit&eacute; g&eacute;ographique des &eacute;lus est r&eacute;elle mais l&rsquo;est-elle du point de vue de leur repr&eacute;sentation des citoyens&nbsp;? Des &eacute;tudes montrent que les &eacute;lus, quel que soit le niveau auquel ils se sont pr&eacute;sent&eacute;s lors des &eacute;lections ne reproduisent pas les clivages sociaux.<sup><a class="footnotecall" href="#ftn18" id="bodyftn18">18</a></sup> Pour pr&eacute;tendre &agrave; un mandat &eacute;lectif et se trouver en position utile, il convient de r&eacute;pondre &agrave; certains crit&egrave;res sociologiques. Le cursus menant &agrave; l&rsquo;exercice de la profession d&rsquo;enseignant, d&rsquo;avocat, de m&eacute;decin&hellip; ou l&rsquo;acc&egrave;s au rang de haut fonctionnaire sont une voie indiqu&eacute;e. Les connaissances, le savoir-faire combin&eacute; &agrave; la disponibilit&eacute; sont privil&eacute;gi&eacute;s. Ils offrent de la consid&eacute;ration. Ils permettent de se faire respecter aupr&egrave;s des &eacute;lecteurs. La s&eacute;lection qui s&rsquo;op&egrave;re ainsi renforce la sp&eacute;cialisation et, de ce fait, met des distances avec les citoyens. Avec l&rsquo;&eacute;l&eacute;vation du niveau d&rsquo;instruction,&nbsp;&laquo;&nbsp;la d&eacute;mocratie participative b&eacute;n&eacute;ficie de conditions de d&eacute;veloppement in&eacute;gal&eacute;es dans l&rsquo;histoire&nbsp;&raquo;, nous dit Vincent de Coorebyter qui constate cependant l&rsquo;&eacute;vidence du d&eacute;senchantement d&eacute;mocratique.<sup><a class="footnotecall" href="#ftn19" id="bodyftn19">19</a></sup></p> <p class="texte">En Belgique, un <em>Courrier hebdomadaire</em> du CRISP s&rsquo;est pench&eacute; sur le profil des parlementaires n&eacute;erlandophones &agrave; l&rsquo;automne&nbsp;2015. Quatre assembl&eacute;es ont fait l&rsquo;objet d&rsquo;un examen&nbsp;: la Chambre des repr&eacute;sentants, le S&eacute;nat, le Parlement flamand et le Parlement de la R&eacute;gion de Bruxelles-Capitale. Les crit&egrave;res retenus &eacute;taient le genre, la classe d&rsquo;&acirc;ge, le niveau de formation, l&rsquo;origine g&eacute;ographique, le milieu social d&rsquo;origine, le statut de professionnel de la politique&nbsp;ou d&rsquo;employ&eacute; politique, l&rsquo;exercice d&rsquo;un mandat local, et l&rsquo;exercice d&rsquo;un mandat europ&eacute;en, f&eacute;d&eacute;ral, r&eacute;gional ou communautaire avant le scrutin du 25 mai 2014. Il apparait que les parlementaires n&eacute;erlandophones ne repr&eacute;sentent pas (au sens sociologique du terme) les corps &eacute;lectoraux qui les ont port&eacute;s au pouvoir. Des tranches de la population sont surrepr&eacute;sent&eacute;es dans les h&eacute;micycles, alors que d&rsquo;autres sont n&eacute;glig&eacute;es. Une &eacute;tude similaire avait eu lieu au sujet des parlementaires francophones. Les 2 &eacute;tudes am&egrave;nent les m&ecirc;mes r&eacute;sultats. La majorit&eacute; des &eacute;lus francophones sont de sexe masculin, ils sont &acirc;g&eacute;s de 45&nbsp;ans &agrave; 65&nbsp;ans et titulaires d&rsquo;un dipl&ocirc;me universitaire, 85&nbsp;% d&rsquo;entre eux cumulent un mandat parlementaire avec un mandat &agrave; l&rsquo;&eacute;chelon communal.<sup><a class="footnotecall" href="#ftn20" id="bodyftn20">20</a></sup></p> <p class="texte">Les relations internationales sont un domaine qui reste r&eacute;serv&eacute; &agrave; quelques &eacute;lus qui les suivent de pr&eacute;s. Autrement dit &agrave; des sp&eacute;cialistes parmi les sp&eacute;cialistes. Le Parlement wallon s&rsquo;est &eacute;quip&eacute; des structures n&eacute;cessaires &agrave; son bon fonctionnement pour ce qui concerne les Affaires ext&eacute;rieures et europ&eacute;ennes. Plus g&eacute;n&eacute;ralement, les Parlements des entit&eacute;s f&eacute;d&eacute;r&eacute;es de la Belgique ne manquent pas des ressources et des m&eacute;canismes n&eacute;cessaires &agrave; la jouissance de leur autonomie en ces mati&egrave;res. Il reste que les parlementaires y portent peu d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t sauf lorsque arrivent des gros dossiers dont l&rsquo;application comportent (ou sont soup&ccedil;onn&eacute;s de comporter) des risques d&rsquo;affecter la vie de la population de mani&egrave;re non plus technique ou sp&eacute;cifique mais plus englobante&nbsp;: la PAC, les OGM, les n&eacute;gociations de Trait&eacute;s commerciaux multilat&eacute;raux&hellip;<sup><a class="footnotecall" href="#ftn21" id="bodyftn21">21</a></sup></p> <p class="texte">Il ressort de cette premi&egrave;re partie que l&rsquo;&eacute;lu local int&egrave;gre de plus en plus le mondial dans ses actions, d&rsquo;une part et d&rsquo;autre part, qu&rsquo;il se projette jusqu&rsquo;&agrave; cet &eacute;chelon. Le mouvement se fait &agrave; double sens Les &eacute;lus locaux, malgr&eacute; l&rsquo;extension des t&acirc;ches &agrave; laquelle ils sont confront&eacute;s en raison de l&rsquo;ouverture de l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t local &agrave; des sph&egrave;res situ&eacute;es au-del&agrave; du territoire dont ils ont la charge et la responsabilit&eacute;, ne sont pas en retrait. Les Organisations internationales r&eacute;gionales (OIR) s&rsquo;att&egrave;lent par la voie normative &agrave; inciter les &Eacute;tats membres &agrave; favoriser, par le d&eacute;veloppement de la d&eacute;centralisation, l&rsquo;autonomie locale et r&eacute;gionale, &agrave; respecter le principe de subsidiarit&eacute;, &agrave; adopter les principes constitutifs de la d&eacute;mocratie locale. L&rsquo;extr&ecirc;me vari&eacute;t&eacute; des collectivit&eacute;s locales pousse &agrave; trouver un langage politique en partage dans les enceintes internationales et interr&eacute;gionales soucieuses de la reconnaissance de leur r&ocirc;le. Le discours r&eacute;pandu, pour &ecirc;tre entendu, reste accroch&eacute; &agrave; quelques expressions cl&eacute; qui plaisent&nbsp;: la rh&eacute;torique de la proximit&eacute; appartient &agrave; cette cat&eacute;gorie. Elle permet de distinguer les &eacute;lus locaux des autres pouvoirs qui, eux, &eacute;voquent l&rsquo;&eacute;loignement. Elle permet de l&eacute;gitimer la place et le r&ocirc;le des &eacute;lus locaux.</p> <p class="texte">Les &eacute;lus locaux, par divers canaux, participent &agrave; la vie de ces Organisations. Ils s&rsquo;infiltrent dans la gouvernance multiscalaire Les Institutions internationales contribuent &agrave; la formation d&rsquo;un r&eacute;gime international dont les &eacute;lus locaux devraient pouvoir b&eacute;n&eacute;ficier au profit de leurs concitoyens. Les OIR produisent les r&egrave;gles, parfois elles assurent le suivi de leur application. Cette activit&eacute; a, au moins, le m&eacute;rite d&rsquo;exister formellement. Les offres des OIG ne suffisent toutefois pas &agrave; garantir leur utilisation, comme le montre l&rsquo;exemple qui suit.</p> <p class="texte">Le r&ocirc;le du Parlement wallon en rapport avec les activit&eacute;s de l&rsquo;Union europ&eacute;enne est fix&eacute; par les articles 122 et 123 de son R&egrave;glement. Le Parlement wallon est inform&eacute; par les Institutions de l&rsquo;Union europ&eacute;enne de leurs activit&eacute;s. Il re&ccedil;oit notification des projets d&rsquo;actes l&eacute;gislatifs europ&eacute;ens conform&eacute;ment au protocole sur le r&ocirc;le des parlements nationaux dans l&rsquo;Union europ&eacute;enne. La possession de ces informations devrait lui permettre de donner son avis au Gouvernement wallon sur les projets d&rsquo;actes l&eacute;gislatifs initi&eacute;s par la Commission europ&eacute;enne et sur d&rsquo;autres textes des institutions europ&eacute;ennes, de participer &agrave; la coop&eacute;ration interparlementaire entre parlements nationaux et avec le Parlement europ&eacute;en, conform&eacute;ment au protocole sur le r&ocirc;le des parlements nationaux dans l&rsquo;Union europ&eacute;enne, de veiller au respect du principe de subsidiarit&eacute; conform&eacute;ment aux proc&eacute;dures pr&eacute;vues par le Protocole sur l&rsquo;application des principes de subsidiarit&eacute; et de proportionnalit&eacute;. Le Parlement wallon &ndash;&nbsp;au m&ecirc;me titre que les Parlements d&rsquo;autres entit&eacute;s f&eacute;d&eacute;r&eacute;es&nbsp;&ndash; a en outre le pouvoir de suivre, dans le cadre du contr&ocirc;le du Gouvernement wallon (interpellations et questions), les activit&eacute;s des Ministres au sein du Conseil des Ministres europ&eacute;en. Les structures existent pour accomplir ces missions. Un Comit&eacute; d&rsquo;avis charg&eacute; de questions europ&eacute;ennes a vu le jour, d&egrave;s 1993. Il appartient aux commissions permanentes du Parlement wallon de suivre les dossiers europ&eacute;ens relevant de leurs domaines de comp&eacute;tence. Toutefois, les &eacute;tudes montrent que le taux d&rsquo;implication, dans la proc&eacute;dure d&rsquo;alerte pr&eacute;coce des Parlements en Belgique est extr&ecirc;mement faible. Cette constatation vaut aussi pour les parlements r&eacute;gionaux qui, en raison de leur pouvoir l&eacute;gislatif, peuvent le saisir. Les chiffres sont parlants. Ils apparaissent dans une &eacute;tude de l&rsquo;Institut Egmont.<sup><a class="footnotecall" href="#ftn22" id="bodyftn22">22</a></sup></p> <h1 class="texte">Les &eacute;lus locaux face aux Accords commerciaux&nbsp;: entre opposition et suivisme</h1> <h2 class="texte">L&rsquo;attitude des &eacute;lus wallons, une situation in&eacute;dite</h2> <p class="texte">Qu&rsquo;une composante de l&rsquo;Etat se montre capable d&rsquo;emp&ecirc;cher son Etat d&rsquo;appartenance de signer un Trait&eacute; commercial multilat&eacute;ral parce que son Parlement ne le ratifiera pas, et ce, contre vents et mar&eacute;es &ndash;&nbsp;l&rsquo;Union europ&eacute;enne, ses &Eacute;tats membres, un Etat tiers, le Canada, et une autre entit&eacute; f&eacute;d&eacute;r&eacute;e du Royaume, la R&eacute;gion flamande, &eacute;tait jusque-l&agrave;, inconcevable tant une telle attitude remet en cause le fonctionnement classique des relations internationales et les r&egrave;gles de la diplomatie. Des &eacute;lus r&eacute;gionaux, par le biais de leur Parlement, en accord avec leur propre gouvernement, menacent de bloquer la mise en &oelig;uvre future, sans modification, d&rsquo;un Accord dont les signataires sont des &Eacute;tats souverains et une Organisation r&eacute;gionale dot&eacute;e de pouvoirs supranationaux pour ce qui concerne le commerce international. Le sort de la CETA d&eacute;pend de la sorte d&rsquo;une minorit&eacute; de type r&eacute;gional constitutionnellement et l&eacute;galement reconnue sur le plan national. Cet exemple pose la question de la d&eacute;mocratie locale en mati&egrave;re internationale &agrave; l&rsquo;heure de la souverainet&eacute; partag&eacute;e avec les entit&eacute;s f&eacute;d&eacute;r&eacute;es au sein de l&rsquo;Etat belge comme entre l&rsquo;Union europ&eacute;enne et ses &Eacute;tats membres. Elle am&egrave;ne le paradoxe suivant&nbsp;: un Parlement r&eacute;gional avertit de son intention de s&rsquo;opposer &agrave; un Accord multilat&eacute;ral commercial au motif qu&rsquo;il porte atteinte, notamment, &agrave; la souverainet&eacute; de l&rsquo;Etat alors que le Parlement et le gouvernement belges le soutiennent. Cet Accord &laquo;&nbsp;CETA&nbsp;&raquo; qualifi&eacute; de global est critiqu&eacute; pour ne correspondre ni &agrave; la culture politique, ni &agrave; la culture &eacute;conomique et sociale, ni aux int&eacute;r&ecirc;ts de la R&eacute;gion wallonne. Ce cas de figure &ndash;&nbsp;singulier&nbsp;&ndash; de l&rsquo;attitude du Parlement wallon contredit la repr&eacute;sentation d&rsquo;un univers o&ugrave; les &eacute;lus locaux (au sens large) sont, de mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, condamn&eacute;s &agrave; subir un ensemble d&rsquo;obligations &eacute;conomiques, sociales, culturelles et politiques impos&eacute;es pour permettre le d&eacute;veloppement de la mondialisation et favoriser le succ&egrave;s des forces qui la soutiennent. Il attire l&rsquo;attention sur l&rsquo;arriv&eacute;e au niveau de la sc&egrave;ne mondiale d&rsquo;acteurs non &eacute;tatiques autres que les OIG et les multinationales, les collectivit&eacute;s locales et les entit&eacute;s r&eacute;gionales d&eacute;sireuses d&rsquo;influencer les n&eacute;gociations internationales entrant dans leur champ de comp&eacute;tence. Il introduit la question de la d&eacute;mocratie dans un monde o&ugrave; ne cesse d&rsquo;augmenter un nombre d&rsquo;intervenants relevant d&rsquo;horizons de plus en plus divers.et enclins &agrave; former des coalitions de cause fluctuantes en fonction d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;ts sectoriels. L&rsquo;exemple wallon, en raison de son caract&egrave;re exceptionnel, aurait peu d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t s&rsquo;il n&rsquo;annon&ccedil;ait une bifurcation &ndash;&nbsp;faible encore&nbsp;&ndash; dans la marche continue vers une lib&eacute;ralisation des &eacute;changes, sans r&eacute;gulation. Elle est cette fois initi&eacute;e par des &eacute;lus locaux, ces repr&eacute;sentants d&rsquo;une population situ&eacute;e &agrave; l&rsquo;autre bout de la cha&icirc;ne des interd&eacute;pendances. Des &eacute;lus locaux ne disposant pas d&rsquo;une capacit&eacute; internationale &eacute;quivalente &agrave; celles des entit&eacute;s f&eacute;d&eacute;r&eacute;es de Belgique d&eacute;couvrent quelques moyens et canaux leur permettant de faire entendre leur opposition &agrave; des Accords du type TTIP et CETA.</p> <p class="texte">Nous ne reviendrons pas ici, sur l&rsquo;historique de la crise entra&icirc;n&eacute;e par la signature du Trait&eacute; CETA largement comment&eacute;e dans la presse. Elle a fait par ailleurs l&rsquo;objet d&rsquo;un ouvrage dont l&rsquo;auteur est le Ministre-Pr&eacute;sident de la R&eacute;gion wallonne lui-m&ecirc;me.<sup><a class="footnotecall" href="#ftn23" id="bodyftn23">23</a></sup></p> <h2 class="texte">Une conjonction particuli&egrave;re&nbsp;: La R&eacute;gion wallonne&nbsp;: un statut sp&eacute;cial, le CETA, un Accord d&rsquo;un type nouveau</h2> <p class="texte">Quelques mots sont n&eacute;cessaires cependant pour comprendre le syst&egrave;me tr&egrave;s particulier que conna&icirc;t la Belgique en mati&egrave;re de relations internationales<sup><a class="footnotecall" href="#ftn24" id="bodyftn24">24</a></sup>. Ce pays applique le principe du parall&eacute;lisme des comp&eacute;tences voulant que les mati&egrave;res pour lesquelles les entit&eacute;s f&eacute;d&eacute;r&eacute;es sont comp&eacute;tences en interne seront trait&eacute;es par elles aussi dans le champs des affaires ext&eacute;rieures&nbsp;: &laquo;&nbsp;In foro loco,in foro externo&nbsp;&raquo;. Cette r&egrave;gle a &eacute;t&eacute; adopt&eacute;e pour &eacute;viter un processus de recentralisation de l&rsquo;Etat f&eacute;d&eacute;ral qui, seul pr&eacute;sent dans les n&eacute;gociations internationales et europ&eacute;ennes, se saisirait de questions relevant de la comp&eacute;tence des entit&eacute;s f&eacute;d&eacute;r&eacute;es. Avec le risque d&rsquo;adopter des mesures contredisant leur(s) politique(s). Ce qui porterait atteinte au fonctionnement du f&eacute;d&eacute;ralisme par d&eacute;sagr&eacute;gation institu&eacute; en Belgique. Un rappel des cons&eacute;quences de la structure f&eacute;d&eacute;rale du Royaume en mati&egrave;re de &laquo;&nbsp;ius tractati&nbsp;&raquo; s&rsquo;impose &eacute;galement. Les Communaut&eacute;s et les R&eacute;gions sont concern&eacute;es par cette comp&eacute;tence lorsqu&rsquo;il s&rsquo;agit de trait&eacute;s exclusivement communautaires ou exclusivement r&eacute;gionaux ou encore lorsqu&rsquo;il s&rsquo;agit de trait&eacute;s mixtes. Le Roi ne peut ratifier un trait&eacute; mixte qu&rsquo;apr&egrave;s que l&rsquo;autorit&eacute; f&eacute;d&eacute;rale et toutes les entit&eacute;s f&eacute;d&eacute;r&eacute;es comp&eacute;tentes aient donn&eacute; leur assentiment au trait&eacute;. Le Trait&eacute; CETA rentre dans cette cat&eacute;gorie. Il exige par cons&eacute;quent l&rsquo;assentiment des 7&nbsp;Parlements du pays parce qu&rsquo;il touche &agrave; des mati&egrave;res de comp&eacute;tence r&eacute;gionale, communautaire et f&eacute;d&eacute;rale. Le Ministre-Pr&eacute;sident du Parlement wallon pr&eacute;cise que son &laquo;&nbsp;gouvernement n&rsquo;&eacute;tait pas tenu de suivre les propositions du Parlement wallon au stade de la signature Juridiquement le gouvernement wallon aurait pu accepter la signature du CETA sans l&rsquo;aval du Parlement wallon qui conservait le droit de ne pas ratifier ensuite&nbsp;&raquo;. L&rsquo;importance du nombre de Parlements devant permettre la ratification du Trait&eacute; &ndash;&nbsp;quoiqu&rsquo;elle s&rsquo;impose du point de vue de la d&eacute;mocratie&nbsp;&ndash; fragilise son avenir. Chaque pays se positionne par rapport &agrave; sa sensibilit&eacute; &agrave; tel(s) ou tel(s) probl&egrave;me(s) et les int&eacute;r&ecirc;ts (sectoriels) qu&rsquo;il d&eacute;fend face aux pressions internes qui sont exerc&eacute;es. La Bulgarie et la Roumanie ont saisi cette occasion pour r&eacute;clamer une lev&eacute;e de l&rsquo;obligation de visas canadiens pour ses ressortissants, comme en b&eacute;n&eacute;ficient d&eacute;j&agrave; les autres pays de l&rsquo;Union europ&eacute;enne. Le Canada les a entendus. La signature du Trait&eacute; restait alors suspendue &agrave; la seule d&eacute;cision des &eacute;lus wallons.</p> <p class="texte">S&rsquo;agissant au regard des dispositions du Trait&eacute; de Lisbonne d&rsquo;un Trait&eacute; mixte puisqu&rsquo;il outrepasse le domaine du commerce ext&eacute;rieur qui rel&egrave;ve de la comp&eacute;tence communautaire de l&rsquo;Union, il se devait qu&rsquo;il soit ratifi&eacute; par tous les Parlements des &Eacute;tats membres. Une interpr&eacute;tation qui n&rsquo;&eacute;tait pas acquise d&egrave;s le lancement de sa n&eacute;gociation par la Commission europ&eacute;enne. On peut y voir un manque de respect du principe de subsidiarit&eacute; de sa part. La d&eacute;cision des Institutions europ&eacute;ennes d&rsquo;appliquer provisoirement le Trait&eacute; CETA d&egrave;s sa signature, autrement dit sans attendre l&rsquo;assentiment parlementaire, explique la position du gouvernement de la R&eacute;gion wallonne. Le CETA sign&eacute; en 2016 entre l&rsquo;Union europ&eacute;enne et le Canada est entr&eacute; en vigueur en septembre&nbsp;2018 sans &ecirc;tre ratifi&eacute; par l&rsquo;ensemble des Parties &agrave; l&rsquo;Accord. Les incertitudes &agrave; propos de cette derni&egrave;re phase ne manquent pas. Le temps &agrave; moyen terme du&nbsp;&laquo;&nbsp;provisoire&nbsp;&raquo; fait penser &agrave; la technique de la marche forc&eacute;e. Il s&rsquo;agit de mettre un pied dedans&nbsp;sans avoir la garantie de l&rsquo;aboutissement. Il s&rsquo;ensuit une situation d&rsquo;ins&eacute;curit&eacute; juridique pour les signataires, les personnes et groupes concern&eacute;s par l&rsquo;Accord. Sans s&eacute;curit&eacute; juridique la d&eacute;mocratie ne saurait v&eacute;ritablement exister. Les &eacute;lus wallons r&eacute;pondent n&eacute;anmoins &agrave; cette situation par un suivi post-signature avant ratification. Ce contr&ocirc;le, au vu de la longueur du processus de ratification impos&eacute; &agrave; l&rsquo;ensemble des Membres de l&rsquo;Union, risque de devoir faire face aux postions nouvelles engendr&eacute;es, suite &agrave; des &eacute;lections, par une modification des rapports de force au sein de l&rsquo;Assembl&eacute;e parlementaire. La coalition au pouvoir &agrave; pr&eacute;sent en R&eacute;gion wallonne a chang&eacute;. Le pr&eacute;sent Parlement wallon a approuv&eacute; fin f&eacute;vrier&nbsp;2018, majorit&eacute; contre opposition, une r&eacute;solution fixant un ensemble de balises pour les futurs trait&eacute;s de libre-&eacute;change n&eacute;goci&eacute;s par l&rsquo;Union europ&eacute;enne. La Commission europ&eacute;enne, de son c&ocirc;t&eacute;, a promis de donner acc&egrave;s aux mandats de n&eacute;gociation des futurs Trait&eacute;s de libre-&eacute;change.</p> <p class="texte">La R&eacute;gion wallonne ne proc&egrave;dera cependant pas &agrave; la ratification du Trait&eacute; CETA avant que la Cour de Justice de l&rsquo;Union europ&eacute;enne se soit prononc&eacute;e quant &agrave; la compatibilit&eacute; de ce Trait&eacute; avec le droit europ&eacute;en. Pour sortir de l&rsquo;impasse de la signature, le gouvernement f&eacute;d&eacute;ral a accept&eacute;, &agrave; la demande de la R&eacute;gion wallonne de poser &agrave; la Cour de justice europ&eacute;enne une question pr&eacute;judicielle au sujet des juridictions d&rsquo;arbitrages priv&eacute;es. Or, le m&eacute;canisme d&rsquo;arbitrage des diff&eacute;rends entre investisseurs et &Eacute;tats (International Court System&nbsp;&ndash;&nbsp;ICS) est retenu dans de nombreux trait&eacute;s. Plusieurs accords d&rsquo;investissements sign&eacute;s entre &Eacute;tats membres de l&rsquo;UE contiennent d&eacute;j&agrave; une clause ISDS, l&rsquo;anc&ecirc;tre de l&rsquo;ICS. La Cour de Justice europ&eacute;enne ne s&rsquo;est pas encore prononc&eacute;e. Selon elle, toutefois, la clause d&rsquo;arbitrage que contient l&rsquo;Accord conclu entre les Pays-Bas et la Slovaquie sur la protection des investissements est contraire au droit de l&rsquo;UE. On sait &agrave; pr&eacute;sent que l&rsquo;actuel gouvernement italien a d&eacute;clar&eacute; ne pas vouloir ratifier le Trait&eacute; CETA. Les incertitudes p&egrave;sent de plus en plus lourd.</p> <p class="texte">Les facteurs favorables &agrave; l&rsquo;expression du ph&eacute;nom&egrave;ne de rejet du Trait&eacute; rel&egrave;vent de diff&eacute;rentes causes&nbsp;: l&rsquo;&eacute;volution, d&rsquo;abord, de la nature des Accords commerciaux qui n&rsquo;ont plus de commercial que le nom. Car ils sont devenus globaux. Par cons&eacute;quent, la palette des dossiers d&rsquo;&eacute;changes internationaux qu&rsquo;ils ouvrent s&rsquo;&eacute;tend &agrave; la sph&egrave;re des questions domestiques. Ce caract&egrave;re global a &eacute;galement pour effet de modifier les r&egrave;gles de proc&eacute;dure relatives &agrave; leur n&eacute;gociation. Strictement commercial, le Trait&eacute; CETA&nbsp;&ndash; n&rsquo;aurait engag&eacute; que les Institutions europ&eacute;ennes (Commission, Conseil, Parlement europ&eacute;en). Ce que voulait la Commission europ&eacute;enne. Mixte, l&rsquo;ensemble des Parlements des &Eacute;tats membres doivent proc&eacute;der &agrave; sa ratification. Le refus de l&rsquo;un seul d&rsquo;entre eux suffit &agrave; l&rsquo;an&eacute;antir. Aussi, chaque Parlement peut se transformer en &laquo;&nbsp;veto group&nbsp;&raquo; Les Parlements des entit&eacute;s f&eacute;d&eacute;r&eacute;es de la Belgique disposent formellement d&rsquo;un pouvoir &eacute;quivalent &agrave; celui d&rsquo;un Parlement national. Chacun d&rsquo;eux peut donc bloquer l&rsquo;entr&eacute;e en vigueur d&rsquo;un Accord de cette nature. Secundo, l&rsquo;enseignement tir&eacute; d&rsquo;exp&eacute;riences &eacute;trang&egrave;res. Le blocage de la signature du Trait&eacute; ne r&eacute;sulte pas de l&rsquo;improvisation. La n&eacute;gociation du Trait&eacute; CETA a &eacute;t&eacute; pr&eacute;c&eacute;d&eacute;e par celles de l&rsquo;Accord multilat&eacute;ral sur les investissements (AMI) et celle du TTIP qui poursuivent une m&ecirc;me logique, reprennent des dispositions comparables. Elles ont provoqu&eacute; des r&eacute;actions de la soci&eacute;t&eacute; civile dont les parlementaires, gr&acirc;ce &agrave; la transnationalisation de la vie parlementaire internationale, ont &eacute;t&eacute; avis&eacute;s. Tertio, la dur&eacute;e de la n&eacute;gociation. Plus de 10&nbsp;ans se sont &eacute;coul&eacute;s depuis le mandat de n&eacute;gociation. Le d&eacute;lai pass&eacute; entre le lancement des n&eacute;gociations et l&rsquo;&eacute;tape de la signature leur a permis aux &eacute;lus wallons de s&rsquo;informer et de multiplier les contacts, les entretiens, les informations sous forme d&rsquo;auditions et autres avec les personnalit&eacute;s en charge de ce dossier au sein des Institutions de &lsquo;Union europ&eacute;enne, avec des experts, des ONG&hellip; D&egrave;s l&rsquo;ann&eacute;e&nbsp;2015, auditions, questions orales et &eacute;crites, r&eacute;solutions se succ&egrave;dent. Le Comit&eacute; d&rsquo;avis charg&eacute; des questions europ&eacute;ennes re&ccedil;oit parlementaires, repr&eacute;sentants des forces vives, le monde agricole, la Coordination nationale pour la coop&eacute;ration au d&eacute;veloppement, des personnalit&eacute;s entendues au nom de l&rsquo;Union europ&eacute;enne et du Canada (qui a &eacute;t&eacute; confront&eacute; &agrave; l&rsquo;exp&eacute;rience de l&rsquo;ALENA) L&rsquo;audition de P.&nbsp;Defraigne, ancien chef de cabinet du Commissaire au commerce P.&nbsp;Lamy qui a port&eacute; un regard critique sur les Trait&eacute;s TTIP et CETA et n&rsquo;a pas m&eacute;nag&eacute; la politique commerciale de l&rsquo;actuelle Commission europ&eacute;enne a eu de l&rsquo;influence sur les &eacute;lus. Les parlementaires ont donc eu l&rsquo;avantage, gr&acirc;ce aux exp&eacute;riences ant&eacute;rieures v&eacute;cues ailleurs, aux apports d&rsquo;experts issus d&rsquo;un large &eacute;ventail de milieux et un ensemble des personnalit&eacute;s de haut rang de b&eacute;n&eacute;ficier d&rsquo;un apprentissage consolid&eacute; et d&rsquo;une information utile &agrave; la d&eacute;termination de leur position. Ces &eacute;l&eacute;ments ont favoris&eacute; la pratique de la vigilance et permis de d&eacute;velopper une capacit&eacute; d&rsquo;analyse strat&eacute;gique. La soci&eacute;t&eacute; civile a largement particip&eacute; au mouvement en organisant une Plate-forme, en mettant sur pied d&eacute;bats publics et p&eacute;titions dans les R&eacute;gions&hellip; Le r&eacute;sultat s&rsquo;est traduit par un accord compl&eacute;mentaire avec le Canada et 35&nbsp;d&eacute;clarations conjointes avec la Commission europ&eacute;enne, un accord interne entre le gouvernement f&eacute;d&eacute;ral et les gouvernements des entit&eacute;s f&eacute;d&eacute;r&eacute;es avait &eacute;t&eacute; conclu pour sortir de la crise.</p> <p class="texte">Les difficult&eacute;s connues au moment de la signature du Trait&eacute; CETA contredisent-elles l&rsquo;id&eacute;e selon laquelle il est particuli&egrave;rement difficile de s&rsquo;inscrire dans un vent contraire ou de manifester de l&rsquo;opposition aux orientations prises par une OIG &agrave; vocation autre que sectorielle ou technique parce qu&rsquo;elle v&eacute;hicule un mod&egrave;le suppos&eacute; ne pas pouvoir &ecirc;tre remis en cause&nbsp;? Les obstacles &eacute;taient nombreux&nbsp;: le manque transparence des n&eacute;gociations tenues secr&egrave;tes, l&rsquo;absence d&rsquo;informations pertinentes, le volontarisme de la Commission europ&eacute;enne d&eacute;cid&eacute;e &agrave; promouvoir le libre-&eacute;change &eacute;largi aux barri&egrave;res non tarifaires. Les n&eacute;gociations d&eacute;voilent les accointances avec le monde des affaires et les banques ayant eu acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information relative au d&eacute;roulement des n&eacute;gociations d&egrave;s leur lancement. Le d&eacute;roulement interpelle certains &agrave; propos d&rsquo;une p&eacute;tition introduite aupr&egrave;s de la Commission contre le mandat de n&eacute;gociation. Elle a &eacute;t&eacute; jug&eacute;e irrecevable au motif qu&rsquo;un mandat n&rsquo;est pas un document. Le chiffre exig&eacute; d&rsquo;un million de citoyens &eacute;tait atteint. L&rsquo;attitude des &eacute;lus wallons met en &eacute;vidence l&rsquo;encha&icirc;nement des effets sur d&rsquo;autres provoqu&eacute;s par un r&eacute;fractaire &agrave; l&rsquo;heure o&ugrave; les interd&eacute;pendances sont fortement structur&eacute;es. Il fait la d&eacute;monstration que les &eacute;lus r&eacute;gionaux et locaux (on le v&eacute;rifiera pour ces derniers dans les lignes qui suivent) &ndash;&nbsp;quand une s&eacute;rie de conditions sont r&eacute;unies&nbsp;&ndash; ne sont pas impuissants d&egrave;s lors qu&rsquo;une d&eacute;cision internationale dict&eacute;e par les exigences de concurrence entre blocs commerciaux suscit&eacute;e par la mondialisation donne le sentiment de porter atteinte au quotidien de la population qu&rsquo;ils ont vocation &agrave; d&eacute;fendre. Ce, quitte &agrave; cr&eacute;er une fracture en se d&eacute;solidarisant d&rsquo;autres &eacute;chelons de pouvoir gouvern&eacute;s par des formations politiques soutenant &ndash;&nbsp;en raison de l&rsquo;id&eacute;ologie &agrave; laquelle ils adh&egrave;rent&nbsp;&ndash; des options favorables &agrave; l&rsquo;Accord pr&eacute;vu.&nbsp;: Le Parlement flamand a rapidement ratifi&eacute; le CETA&hellip; Le Parlement belge, &eacute;galement&hellip; Le terrain &eacute;tait propice &agrave; un clivage entre le f&eacute;d&eacute;ral et certaines de ses composantes et entre les entit&eacute;s f&eacute;d&eacute;r&eacute;es elles-m&ecirc;mes parce qu&rsquo;il existe des positions diff&eacute;rentes face &agrave; la mondialisation &eacute;conomique. Elles ne sont pas enti&egrave;rement nouvelles. On est tent&eacute; ici de rappeler que le Roi et la Reine des Belges, le Premier Ministre, le Ministre-Pr&eacute;sident de la Flandre se rendent au Forum &eacute;conomique mondial de Davos alors que r&eacute;guli&egrave;rement les Ministres &ndash;&nbsp;Pr&eacute;sidents de la R&eacute;gion wallonne et de la R&eacute;gion de Bruxelles-Capitale le boudent au motif qu&rsquo;ils n&rsquo;y voient pas d&rsquo;opportunit&eacute;. La culture &eacute;conomique, sociale et politique explique les diff&eacute;rences de repr&eacute;sentation quant &agrave; la mondialisation et aux Accords commerciaux qu&rsquo;elle engendre. La R&eacute;gion flamande y voit, contrairement &agrave; la R&eacute;gion wallonne &laquo;&nbsp;un bon accord commercial pour une &eacute;conomie ouverte et exportatrice comme l&rsquo;est celle de la Flandre&nbsp;&raquo;.</p> <p class="texte">Les bilans obtenus par la R&eacute;gion wallonne est bri&egrave;vement r&eacute;sum&eacute; en ces termes&nbsp;par le porte-parole de la CNCD&nbsp;: &laquo;&nbsp;L&rsquo;instrument interpr&eacute;tatif du CETA et la d&eacute;claration intra-belge ont permis de clarifier certains points et d&rsquo;introduire plusieurs balises fondamentales. Toutefois, le CETA ne peut repr&eacute;senter un &laquo;&nbsp;mod&egrave;le&nbsp;&raquo;, car il comporte un d&eacute;s&eacute;quilibre fondamental entre, d&rsquo;une part, les droits contraignants des firmes transnationales garantis par la clause d&rsquo;arbitrage et, d&rsquo;autre part, leurs devoirs d&eacute;nu&eacute;s de m&eacute;canisme de sanction en mati&egrave;re de respect des normes sociales et environnementales.&nbsp;&raquo;<sup><a class="footnotecall" href="#ftn25" id="bodyftn25">25</a></sup> La contestation du Trait&eacute; CETA provient de la suspicion qu&rsquo;une fois mis en &oelig;uvre, il serve de jurisprudence pour les Trait&eacute;s suivants. Une r&eacute;solution du Parlement wallon d&eacute;pos&eacute;e par la nouvelle majorit&eacute; le 28&nbsp;f&eacute;vrier&nbsp;2018&eacute;tablit de nouvelles balises pour le futur du Trait&eacute;&nbsp;: Il reprend ainsi la proposition de la France de r&eacute;server aux &Eacute;tats un droit de veto afin d&rsquo;emp&ecirc;cher les investisseurs d&rsquo;aller en recours contre des mesures relatives &agrave; la lutte contre le d&eacute;r&egrave;glement climatique. Le texte &eacute;tend cette demande de protection &agrave; la lutte contre le dumping social ou fiscal. Le texte impose aussi au Parlement wallon de faire rapport sur tous les accords en cours de n&eacute;gociation, sign&eacute;s ou ratifi&eacute;s.</p> <h2 class="texte">L&rsquo;extension de la contestation &agrave; d&rsquo;autres collectivit&eacute;s locales</h2> <p class="texte">Le refus local au sujet des Accords de libre-&eacute;change de nouvelle g&eacute;n&eacute;ration a trouv&eacute; &agrave; s&rsquo;exprimer par d&rsquo;autres voies que celle poursuivie par la R&eacute;gion wallonne. La question de la d&eacute;mocratie fait partie des arguments soulev&eacute;s. Il est reproch&eacute; &agrave; ces Accords d&rsquo;&eacute;tendre le champ de la lib&eacute;ralisation des &eacute;changes avec pour effet de restreindre la marge de man&oelig;uvre politique et l&rsquo;espace r&eacute;serv&eacute; au d&eacute;bat public &agrave; travers la mise en &oelig;uvre de m&eacute;canismes de r&egrave;glement des diff&eacute;rends (ISDS ou sa nouvelle formule, l&rsquo;ICS). Les processus de coop&eacute;ration en mati&egrave;re de r&eacute;glementation sont aussi incrimin&eacute;s. Du point de vue de la d&eacute;mocratie &eacute;conomique et sociale, ces textes bafouent les droits &eacute;conomiques, sociaux, environnementaux. Plus de1500 autorit&eacute;s locales europ&eacute;ennes ont adopt&eacute; des motions d&eacute;clarant leur collectivit&eacute; hors TTIP&nbsp;-CETA-TISA&nbsp;&ndash;<a class="footnotecall" href="#ftn26" id="bodyftn26">26</a> ou faisant partie au minimum &eacute;tat de leur pr&eacute;occupation concernant ces Trait&eacute;s. Une premi&egrave;re rencontre paneurop&eacute;enne de ces collectivit&eacute;s territoriales a eu lieu &agrave; Barcelone les 21 et 22&nbsp;avril&nbsp;2016 dans le but de lancer un large mouvement d&rsquo;actions locales &agrave; travers l&rsquo;Europe qui r&eacute;clame le maintien des droits acquis et &agrave; la d&eacute;mocratie qui les accompagnent. Cette rencontre a &eacute;t&eacute; suivie quelques jours plus tard d&rsquo;une autre le 25&nbsp;avril&nbsp;2016. En Belgique 85&nbsp;collectivit&eacute;s se sont d&eacute;clar&eacute;es &laquo;&nbsp;hors zone&nbsp;&raquo; A Bruxelles, 18 communes sur 19 se sont prononc&eacute;es contre ces Accords.</p> <h2 class="texte">L&rsquo;extension de la d&eacute;mocratie participative &agrave; la question de l&rsquo;Europe&nbsp;: un trompe-l&rsquo;&oelig;il&nbsp;?</h2> <p class="texte">Il existe des formules qui devraient limiter les effets du d&eacute;sint&eacute;r&ecirc;t pour l&rsquo;Europe. Ainsi, le citoyen de l&rsquo;Union europ&eacute;enne ou toute personne r&eacute;sidant dans un Etat membre peut adresser au Parlement europ&eacute;en, individuellement ou collectivement, une p&eacute;tition au sujet d&rsquo;une question relevant d&rsquo;un domaine de comp&eacute;tence de l&rsquo;Union europ&eacute;enne et le concernant directement. Les entreprises, associations ou organisations peuvent exercer ce droit de p&eacute;tition, garanti par le Trait&eacute;, si elles ont leur si&egrave;ge dans l&rsquo;Union. Ce droit est tr&egrave;s in&eacute;galement utilis&eacute;. On remarque que quelques lobbys ou personnes initi&eacute;es y recourent r&eacute;guli&egrave;rement. La distance voire la m&eacute;fiance vis-&agrave;-vis des &eacute;lus ne faiblit pas alors que des instruments pour y rem&eacute;dier existent. Les sujets domestiques font l&rsquo;objet d&rsquo;exp&eacute;riences participatives. L&rsquo;am&eacute;nagement du territoire, notamment. Par contre, pour ce qui concerne l&rsquo;Europe ou l&rsquo;&eacute;tranger, ce type d&rsquo;exp&eacute;rience est rare. Le Parlement de la Communaut&eacute; fran&ccedil;aise de Belgique (F&eacute;d&eacute;ration Wallonie-Bruxelles) a cependant lanc&eacute; en 2017 une op&eacute;ration &laquo;&nbsp;Parlement citoyen&nbsp;&raquo; charg&eacute; de se prononcer sur le Livre Blanc de la Commission europ&eacute;enne qui pr&eacute;sente cinq sc&eacute;narios pour le futur de l&rsquo;Europe. L&rsquo;id&eacute;e &eacute;tait d&rsquo;informer les citoyens participant, de leur<em> e</em>xpliquer&nbsp;&ndash; gr&acirc;ce &agrave; l&rsquo;intervention de sp&eacute;cialistes de la question europ&eacute;enne&nbsp;&ndash; les fa&ccedil;ons dont l&rsquo;Europe peut &eacute;voluer, de leur permettre de s&rsquo;exprimer et, par la m&ecirc;me, de comprendre &agrave; quel point le processus de d&eacute;cision peut s&rsquo;av&eacute;rer difficile. Aussi, 94&nbsp;belges francophones ont &eacute;t&eacute; appel&eacute;s &agrave; jouer le r&ocirc;le qui reviendrait &agrave; leurs 94&nbsp;d&eacute;put&eacute;s. L&rsquo;exp&eacute;rience s&rsquo;est sold&eacute;e par l&rsquo;adoption d&rsquo;une r&eacute;solution citoyenne sur l&rsquo;avenir de l&rsquo;Europe. Le texte a &eacute;t&eacute; pr&eacute;sent&eacute; en s&eacute;ance pl&eacute;ni&egrave;re aux d&eacute;put&eacute;s du Parlement de la Communaut&eacute; fran&ccedil;aise et transmis au Parlement europ&eacute;en.</p> <p class="texte">Le consensus permissif consistant pour les citoyens nationaux &agrave; donner leur approbation tacite sur le projet europ&eacute;en a &eacute;t&eacute; abandonn&eacute; &agrave; partir des ann&eacute;es&nbsp;2000 avec l&rsquo;organisation de referendums sur la Constitution europ&eacute;enne&hellip; sur le Brexit. Une nouvelle forme de rapprochement du citoyen de l&rsquo;Europe a vu le jour &agrave; l&rsquo;initiative d&rsquo;un Parlement d&rsquo;une composante de l&rsquo;Etat qui a trait &agrave; l&rsquo;avenir de l&rsquo;Europe. Elle a le m&eacute;rite de l&rsquo;apprentissage. Encore faut-il, pour ce faire, que l&rsquo;exp&eacute;rience se r&eacute;p&egrave;te. &Agrave; d&eacute;faut de cela, la d&eacute;mocratie locale ne saurait aller&nbsp;; pour ce qui concerne la construction europ&eacute;enne, au-del&agrave; de la d&eacute;mocratie du coup par coup ou du &laquo;&nbsp;coup politique&nbsp;&raquo; parlementaire ou encore de l&rsquo;illusion de participer &agrave; l&rsquo;&eacute;laboration du projet. Arriverait alors cette question pos&eacute;e par V. de Coorebyter&nbsp;: &laquo;&nbsp;&hellip;&nbsp;butons nous, encore et toujours sur le malentendu d&eacute;mocratique, par excellence, celui qui fait croire au citoyen que<em> </em>sa volont&eacute; personnelle est souveraine et doit &ecirc;tre suivie d&rsquo;effets, alors que la souverainet&eacute; populaire suppose au contraire que la volont&eacute; d&rsquo;un seul ne p&egrave;se pas en tant que telle et n&rsquo;emporte la d&eacute;cision que lorsqu&rsquo;elle est partag&eacute;e par un grand nombre&nbsp;&raquo;<a class="footnotecall" href="#ftn27" id="bodyftn27">27</a>. Il s&rsquo;agit l&agrave; d&rsquo;un d&eacute;fi de plus auquel les &eacute;lus locaux sont confront&eacute;s.</p> <p class="texte">&ndash;&nbsp;Vers un tournant&nbsp;?</p> <p class="texte">Les &eacute;lus locaux n&rsquo;&eacute;chappent pas &agrave; la coexistence du mondial et du local &agrave; laquelle ils doivent offrir une r&eacute;ponse en tant que repr&eacute;sentants de la population qui les a port&eacute;s au pouvoir. Leur positionnement par rapport &agrave; cette obligation de plus en plus pressante diff&egrave;re grandement&nbsp;: les uns se projettent dans la mondialisation avec le sentiment que cette attitude d&rsquo;ouverture sur l&rsquo;ext&eacute;rieur leur est favorable au regard des qualit&eacute;s dont dispose leur territoire et de leur projet d&rsquo;avenir. Dans ce cas, int&eacute;r&ecirc;t local et offre mondiale co&iuml;ncident. Les &eacute;lus flamands incarnent ce type de mod&egrave;le qui apparait en phase avec le processus de construction de l&rsquo;identit&eacute; de la Flandre. La grande majorit&eacute; des Parties au Trait&eacute; CETA soutiennent les orientations de dernier.</p> <p class="texte">Les &eacute;lus wallons choisissent d&rsquo;affirmer l&rsquo;identit&eacute; de la Wallonie sur la sc&egrave;ne ext&eacute;rieure en s&rsquo;appuyant sur un autre mode sans renier le libre-&eacute;change, toutefois. Le poids de la mondialisation ne devra pas d&eacute;poss&eacute;der la R&eacute;gion du mod&egrave;le &eacute;conomique et social europ&eacute;en, et de sa culture politique. Les &eacute;lus d&eacute;ploieront tous les moyens dont la R&eacute;gion dispose du local au transnational pour barrer la route au Trait&eacute; CETA et mettre son veto &agrave; la signature de cet Accord par la Belgique au prix de sanctionner les autres Parties. La soci&eacute;t&eacute; civile s&rsquo;est largement manifest&eacute;e &agrave; ses c&ocirc;t&eacute;s. Des &eacute;lus locaux en provenance de nombreux pays europ&eacute;ens mais qui ne disposent pas de la capacit&eacute; internationale dont sont dot&eacute;es les entit&eacute;s f&eacute;d&eacute;r&eacute;es de Belgique s&rsquo;opposent aux Trait&eacute;s de commerce multilat&eacute;raux de nouvelle g&eacute;n&eacute;ration et se d&eacute;clarent &laquo;&nbsp;hors zone&nbsp;&raquo; de ceux-ci. Ils s&rsquo;organisent au niveau europ&eacute;en.</p> <p class="texte">Les Organisations internationales se rapprochent des &eacute;lus locaux en leur ouvrant leurs portes ou en adoptant des textes favorables &agrave; la d&eacute;centralisation associ&eacute;e aux id&eacute;es de d&eacute;mocratie locale et de proximit&eacute; qui b&eacute;n&eacute;ficient d&rsquo;une v&eacute;ritable aura. Elles contribuent ainsi &agrave; renforcer leur propre l&eacute;gitimit&eacute; tout en incitant les &Eacute;tats &agrave; l&rsquo;adoption de structures de dimension locale. Parfois leurs efforts dans ce sens feront l&rsquo;objet d&rsquo;un contr&ocirc;le suivi. Par ailleurs, les Organisations internationales adoptent des normes contraignant de plus en plus les collectivit&eacute;s locales au point de les emp&ecirc;cher r&eacute;pondre aux besoins de proximit&eacute; de leur population, l&rsquo;Union europ&eacute;enne principalement.</p> <p class="texte">L&rsquo;id&eacute;e de &laquo;&nbsp;d&eacute;sob&eacute;issance&nbsp;europ&eacute;enne&nbsp;&raquo; a &eacute;t&eacute; lanc&eacute;e. En Gr&egrave;ce, Varoufakis, ancien ministre des finances, a cr&eacute;&eacute; en mars&nbsp;2018 un nouveau parti de &laquo;&nbsp;d&eacute;sob&eacute;issance europ&eacute;enne&nbsp;&raquo;. En outre, des &eacute;lus locaux pensent ou entendent recourir &agrave; la d&eacute;sob&eacute;issance en mati&egrave;re de march&eacute; public, notamment. Pour sauver l&rsquo;Europe, un mouvement, <em>Democracy in Europe Movement</em> <em>2025&nbsp;&raquo; (DiEM25)</em> a &eacute;t&eacute; lanc&eacute;. Il invite les collectivit&eacute;s locales, r&eacute;gionales et les gouvernements &agrave; pratiquer la &laquo;&nbsp;D&eacute;sob&eacute;issance Constructive&nbsp;&raquo; La d&eacute;sob&eacute;issance de la Wallonie &agrave; propos du Trait&eacute; CETA, la menace du gouvernement italien d&rsquo;exercer son veto &agrave; propos du budget de l&rsquo;UE sont cit&eacute;s en exemple au motif qu&rsquo;ils font face &agrave; l&rsquo;autoritaisme de l&rsquo;Union et l&rsquo;emp&ecirc;chent de mener des politiques jug&eacute;es in&eacute;fficaces.</p> <p class="texte">Les &eacute;lus locaux s&rsquo;emparent de questions de politique mondiale, individuellement et collectivement. Ils fr&eacute;quentent les autorit&eacute;s d&rsquo;Organisations internationales sp&eacute;cialis&eacute;es, &agrave; cet effet. Ils se montrent capables de prendre en charge la dimension internationale des politiques publiques qui les concernent. Ils les abordent avec une approche concr&egrave;te et pragmatique. Ils ne cherchent pas &agrave; apporter de nouvelles th&eacute;matiques &agrave; l&rsquo;instar de ce que font les OING. qui d&egrave;s lors sont sollicit&eacute;es par les OIG.</p> <p class="texte">Les n&eacute;gociations des Trait&eacute;s multilat&eacute;raux de commerce, l&rsquo;action des &eacute;lus wallons a eu plusieurs effets&nbsp;: ces &eacute;lus ont sensibilis&eacute; l&rsquo;opinion publique, ils ont obtenu quelques assouplissements du Trait&eacute;, ils ont d&eacute;voil&eacute; le parti &agrave; tirer de leur capacit&eacute; internationale, ils ont tenu en haleine le pouvoir f&eacute;d&eacute;ral, l&rsquo;Union europ&eacute;enne et les autre &Eacute;tats parties &agrave; l&rsquo;Accord, ils ont obtenu un engagement de la Commission europ&eacute;enne en faveur de plus de transparence dans les n&eacute;gociations futures, ils ont veill&eacute; &agrave; faire comprendre que le CETA ne pouvait faire jurisprudence et, &agrave; ce titre, servir de mod&egrave;le. Toutefois, la multitude d&rsquo;intervenants &ndash;&nbsp;en amont, durant et en aval des n&eacute;gociations&nbsp;&ndash; ainsi que la longueur de celles-ci produisent un cumul de zones d&rsquo;incertitude. Au caract&egrave;re provisoire du Trait&eacute; CETA viennent s&rsquo;ajouter les situations provisoires (avis de la Cour de justice de l&rsquo;Union europ&eacute;enne, ratifications&hellip;) et les conditions nouvelles introduites par les Parties au Trait&eacute;.</p> <p class="texte">Les proc&eacute;dures de n&eacute;gociation des Trait&eacute;s commerciaux multilat&eacute;raux s&rsquo;&eacute;loignent de la culture postmoderne o&ugrave; pr&eacute;vaut le court terme, voire l&rsquo;imm&eacute;diat, et s&rsquo;accommode de la volatilit&eacute;. Elles ne collent pas &agrave; l&rsquo;air du temps La globalisation se caract&eacute;rise par quatre&nbsp;&laquo;&nbsp;i&nbsp;&raquo;&nbsp;: la tendance &agrave; l&rsquo;instantan&eacute;it&eacute;, l&rsquo;interconnexion, l&rsquo;interchangeabilit&eacute; et l&rsquo;interd&eacute;pendance.<a class="footnotecall" href="#ftn28" id="bodyftn28">28</a> Le monde dans lequel les n&eacute;gociations du Trait&eacute; CETA se sont d&eacute;roul&eacute;es fait penser &agrave; celui de l&rsquo;&eacute;tat de nature que Hobbes d&eacute;crivait comme &eacute;tant celui o&ugrave; chacun subit l&rsquo;inconfort de pouvoir garder ce qu&rsquo;il a obtenu aussi longtemps qu&rsquo;un autre ne venait pas le lui retirer. La d&eacute;mocratie est-elle compatible avec un tel monde&nbsp;? La d&eacute;mocratisation des n&eacute;gociations internationales appartient-elle &agrave; un horizon encore lointain&nbsp;?</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn1" id="ftn1">1</a> J.-M. Pontier,&nbsp;&laquo;&nbsp;Les affaires locales&nbsp;&raquo;, dans S.&nbsp;Regourd, J.&nbsp;Carles, D.&nbsp;Gignard, <em>La d&eacute;centralisation 30 ans apr&egrave;s</em>, Presses de l&rsquo;Universit&eacute; Toulouse&nbsp;1 Capitole, 2013, pp.&nbsp;145-164.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn2" id="ftn2">2</a> J.-M.&nbsp;Pontier, op.cit.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn3" id="ftn3">3</a> Ph. Braud<em>, Science politique</em>, 1. La d&eacute;mocratie, Paris, Edition du seuil, 1997, p.&nbsp;206.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn4" id="ftn4">4</a> Ph. Braud, idem.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn5" id="ftn5">5</a> Anna&nbsp;Dimitrova, op.cit.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn6" id="ftn6">6</a> En Belgique, un prix citron avait &eacute;t&eacute; cr&eacute;&eacute;. Il &eacute;tait discern&eacute; aux membres de l&rsquo;Assembl&eacute;e nationale les moins pr&eacute;sents au Parlement. Les &eacute;lus tr&egrave;s actifs sur le plan local et r&eacute;coltent, par cons&eacute;quent de nombreuses voix ont &eacute;t&eacute; d&eacute;sign&eacute;s en tant que laur&eacute;ats de ce prix. Ce qui montre la pr&eacute;f&eacute;rence des citoyens pour le local saisi dans sa dimension subjective.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn7" id="ftn7">7</a> <em>Regards sur l&rsquo;actualit&eacute; </em>n&deg;&nbsp;331, La Documentation fran&ccedil;aise, mai&nbsp;2007 (&eacute;ditorial).</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn8" id="ftn8">8</a> B. Muller,&nbsp;&laquo;&nbsp;Comment rendre le monde gouvernable sans le gouverner&nbsp;: les Organisations internationales analys&eacute;es par les anthropologues&nbsp;&raquo;, <em>Critique internationale</em>, Presses de sciences Po (P.F.N.S.P.), 2012/1, n&deg;&nbsp;54, pp.&nbsp;9-18.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn9" id="ftn9">9</a> Idem.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn10" id="ftn10">10</a> Le Comit&eacute; europ&eacute;en des R&eacute;gions (CdR) est un organe consultatif de l&rsquo;Union europ&eacute;enne. Il est compos&eacute; de repr&eacute;sentants &eacute;lus au niveau local et r&eacute;gional provenant des 28 &Eacute;tats membres. Il permet &agrave; ces repr&eacute;sentants de donner leur avis sur la l&eacute;gislation europ&eacute;enne qui concerne directement les pouvoirs locaux et r&eacute;gionaux.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn11" id="ftn11">11</a> La Conf&eacute;rence des Pouvoirs locaux et R&eacute;gionaux est une assembl&eacute;e politique compos&eacute;e de 636&nbsp;&eacute;lus (318 titulaires et 318 suppl&eacute;ants). Ils sont conseillers r&eacute;gionaux et municipaux, maires/bourgmestres (ministres &ndash;) pr&eacute;sidents de r&eacute;gion. Ils repr&eacute;sentent plus de 200.000&nbsp;collectivit&eacute;s de 47&nbsp;pays europ&eacute;ens.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn12" id="ftn12">12</a> Vers une r&eacute;gulation mondiale&nbsp;? Enqu&ecirc;te d&rsquo;opinion, Commission europ&eacute;enne, Flash, Eurobarom&egrave;tres 151&nbsp;b, Mondialisation, 2003.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn13" id="ftn13">13</a> M.&nbsp;Crozier, Le Ph&eacute;nom&egrave;ne bureaucratique, Paris, Seuil, 1963.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn14" id="ftn14">14</a> A propos de l&rsquo;&eacute;volution du rapport entre la cat&eacute;gorie du notable et celle du sp&eacute;cialiste, voyez&nbsp;: Jean&nbsp;Joana, <em>Pratiques politiques de d&eacute;put&eacute;s fran&ccedil;ais au XIXe&nbsp;si&egrave;cle. Du dilettante au sp&eacute;cialiste, </em>Paris, L&rsquo;Harmattan, 1999.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn15" id="ftn15">15</a> J.-M. Pontier,&nbsp;&laquo;&nbsp;Les affaires locales&nbsp;&raquo; dans S.&nbsp;Regourd, J.&nbsp;Carles, D.&nbsp;Guignard, <em>La d&eacute;centralisation 30&nbsp;ans apr&egrave;s</em>, Presses universitaires de Toulouse&nbsp;1 Capitole, 2013, pp.&nbsp;145-164.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn16" id="ftn16">16</a> A. Fergane et C.&nbsp;Courlet,&nbsp;&laquo;&nbsp;Gouvernance et dynamiques territoriales&nbsp;&raquo;, Actes du colloque international de Constantine, 26 et 27&nbsp;avril&nbsp;2003, Paris, L&rsquo;Harmattan, 2004, p.&nbsp;16.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn17" id="ftn17">17</a> Ph. Subra, &laquo;&nbsp;D&eacute;fendre et construire&nbsp;: les &eacute;lus locaux et les politiques locales d&rsquo;am&eacute;nagement du territoire face aux d&eacute;fis de la mondialisation&nbsp;&raquo; Intervention prononc&eacute;e le 14&nbsp;janvier&nbsp;2008 lors du colloque de la Fondation Res Publica,&nbsp;&laquo;&nbsp;Territoires et classes sociales en France dans la mondialisation&nbsp;&raquo;.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn18" id="ftn18">18</a> J. Smulders, &laquo;&nbsp;Le profil des parlementaires n&eacute;erlandophones&nbsp;2015&nbsp;&raquo;, <em>Courrier hebdomadaire</em>, n&deg;&nbsp;2343, LE CRISP, Bruxelles, 2016, 52&nbsp;p.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn19" id="ftn19">19</a> V. de Coorebyter, <em>La citoyennet&eacute;</em>, Dossier du CRISP, n&deg;&nbsp;56, Bruxelles, p.&nbsp;138.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn20" id="ftn20">20</a> P. Wynants, M. Paret, E. Rousseau, &laquo;&nbsp;Le profil des parlementaires francophones en 2015&nbsp;&raquo;, Courrier hebdomadaire du CRISP, n&deg;&nbsp;2303, LE CRSIP, Bruxelles, 2016&nbsp;; 53&nbsp;p.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn21" id="ftn21">21</a> Institut Jules Destr&eacute;e, &laquo;&nbsp;Les ressorts d&rsquo;une d&eacute;mocratie wallonne renouvel&eacute;e. Du mouvement wallon &agrave; la Wallonie en mouvement&nbsp;&raquo;&nbsp;Ch.&nbsp;De&nbsp;Visscher, Ph.&nbsp;Destatte, M&nbsp;; Dewez, Rapport pr&eacute;liminaire, 12 novembre 2015.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn22" id="ftn22">22</a> Egmont Institute, European Policy Brief, Nr. 28, Mars 2014.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn23" id="ftn23">23</a> P. Magnette, CETA.<em> Quand l&rsquo;Europe d&eacute;raille</em>, &Eacute;ditions Luc&nbsp;PIRE, Bruxelles, 2017,160&nbsp;p.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn24" id="ftn24">24</a> Ch.-E Lagasse,&nbsp;&laquo;&nbsp;Le syst&egrave;me des relations internationales dans la Belgique f&eacute;d&eacute;rale, Courrier hebdomadaire du CRISP, Bruxelles, 1997, 63&nbsp;p.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn25" id="ftn25">25</a> <a href="https://www.cncd.be/Les-desequilibres-du-CETA">https://www.cncd.be/Les-desequilibres-du-CETA</a>.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn26" id="ftn26">26</a> IRW/CGSP &quot;Rencontre europ&eacute;enne des villes et communes hors TTIP-CETA- TISA&quot;,25 avril, 2016 <a href="https://www.ircgsp.be/">https://www.ircgsp.be</a></p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn27" id="ftn27">27</a> V. de Coorebyter, op.cit., p.&nbsp;138.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn28" id="ftn28">28</a> A. Dimitrova, op.&nbsp;cit.</p> <p class="bibliographie">Ph. Braud, Science politique, 1. La d&eacute;mocratie, Paris, Editions du Seuil, 1997.</p> <p class="bibliographie">V. de Coorebyter,&nbsp;&laquo;&nbsp;La citoyennet&eacute;&nbsp;&raquo;, Dossier du CRISP n&deg;&nbsp;56, 2002.</p> <p class="bibliographie">Anna&nbsp;Dimitrova, &laquo;&nbsp;Le &laquo;&nbsp;jeu&nbsp;&raquo; entre le local et le global&nbsp;: dualit&eacute; et dialectique de la globalisation&nbsp;&raquo;, <em>Socio-anthropologie</em> [En ligne], 16&nbsp;|&nbsp;2005, mis en ligne le 24&nbsp;novembre&nbsp;2006, consult&eacute; le 08 d&eacute;cembre 2018.</p> <p class="bibliographie">G. Lachapelle et S.&nbsp;Paquin (sous la dir.de), <em>Mondialisation, gouvernance et nouvelles strat&eacute;gies sub&eacute;tatiques</em>, Les Presses de l&rsquo;Universit&eacute; Laval, 2004</p> <p class="bibliographie">Ch.-E&nbsp;; Lagasse &laquo;&nbsp;Le syst&egrave;me des relations internationales dans la Belgique f&eacute;d&eacute;rale&nbsp;&raquo;, Courrier hebdomadaire du CRISP n&deg;&nbsp;1549-1550, Bruxelles, 1997</p> <p class="bibliographie">P. Magnette, CETA. <em>Quand l&rsquo;Europe d&eacute;raille</em>, &Eacute;ditions Luc Pire, Bruxelles, 2017.</p> <p class="bibliographie">Fr. Massart-Pi&eacute;rard, &laquo;&nbsp;Les entit&eacute;s f&eacute;d&eacute;r&eacute;es belges dans les relations internationales&nbsp;: des relations internationales peu paradiplomatiques&nbsp;&raquo;, dans<em> Le F&eacute;d&eacute;ralisme en Belgique et au Canada </em>sous la dir. de B. Fournier et M. Reuchamps, De Boek sup&eacute;rieur, Louvain-La Neuve, 2009, pp.&nbsp;171-183.</p> <p class="bibliographie">Fr. Massart-Pi&eacute;rard,&nbsp;&laquo;&nbsp;Du local &agrave; l&rsquo;international. Nouveaux acteurs, nouvelles diplomaties, <em>RIPC</em>, vol.12 n&deg;&nbsp;2/2005.</p> <p class="bibliographie">D. Verstraete, S.&nbsp;Devillers, R.&nbsp;Dandoy, J.&nbsp;Dodeigne, V.&nbsp;Jacquet, C.&nbsp;Niessen, M.&nbsp;Reuchamps, &laquo;&nbsp;Les r&ocirc;les, fonctions et choix politiques des bourgmestres en Wallonie et &agrave; Bruxelles&nbsp;&raquo;, Courrier hebdomadaire n&deg;&nbsp;2376, Bruxelles, Le CRISP, 2018, 49&nbsp;p.</p>