<p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-size:11.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Par un curieux retournement, l&rsquo;une des perspectives th&eacute;oriques qui pourraient compter parmi les plus &eacute;clairantes pour appr&eacute;hender la multiplicit&eacute; contemporaine des voies de la propagande politique pourrait justement &ecirc;tre celle qui tournait le plus r&eacute;solument le dos &agrave; l&rsquo;&eacute;tude de la propagande. </span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-size:11.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Selon le manifeste d&rsquo;Elihu Katz (1959), le courant des <i>usages et gratifications</i> entendait en effet d&eacute;passer la probl&eacute;matique descendante de l&rsquo;influence pour se consacrer, dans une perspective remontante, aux utilit&eacute;s et satisfactions que les individus retiraient ou non des messages qui leur &eacute;taient dispens&eacute;s. Le renversement de point de vue op&eacute;r&eacute; par Katz et ses coll&egrave;gues les a conduits au cours des d&eacute;cennies suivantes &agrave; multiplier les &eacute;tudes pour observer les pratiques et attentes des lecteurs, auditeurs ou t&eacute;l&eacute;spectateurs, sans cependant parvenir &agrave; en induire beaucoup plus que des listes plus ou moins pr&eacute;cises de motivations possibles, et encore moins &agrave; convaincre les chercheurs plus attach&eacute;s aux approches critiques de l&rsquo;opinion et de la manipulation politique. </span></span></span></span></p>