<p align="center" style="text-align:center; margin-bottom:14px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;&eacute;tude, m&ecirc;me sommaire, des publications scientifiques fran&ccedil;aises portant sur les milieux des droites radicales montre une non-prise en compte de l&rsquo;aspect id&eacute;ologique, en tant que syst&egrave;me &agrave; la fois construit et abouti, de ses marges les plus extr&ecirc;mes<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[1]</span></span></span></sup></sup></a>. Cette absence semble &ecirc;tre imputable au fait que les chercheurs fran&ccedil;ais en sciences humaines et sociales peinent &agrave; prendre en consid&eacute;ration cet aspect, r&eacute;sumant ces droites radicales au racisme et &agrave; &laquo;&nbsp;l&rsquo;extr&eacute;misme&nbsp;&raquo;, sans prendre en compte l&rsquo;aspect contre-culturel affirm&eacute;. Ce n&rsquo;est pas le cas &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger, avec des &eacute;tudes sur la Casa Pound ou la n&eacute;buleuse de l&rsquo;&laquo;&nbsp;alt-right&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[2]</span></span></span></sup></sup></a>. Curieusement donc, les id&eacute;ologies, n&eacute;es des contre-cultures, des droites radicales n&rsquo;ont jamais constitu&eacute; en France un objet de recherche privil&eacute;gi&eacute;. Pourtant, depuis le d&eacute;but des ann&eacute;es 2000, un grand nombre de sites Internet et de blogs consacrent des articles aux diff&eacute;rents aspects de leur culture et de leurs discours, offrant ainsi une matrice g&eacute;n&eacute;rale d&rsquo;intelligibilit&eacute; des faits empiriquement observables, qu&rsquo;ils soient de l&rsquo;ordre des pratiques, des id&eacute;es, des institutions ou de la culture. Celle-ci se pr&eacute;sente &agrave; la fois sous des formes discursives ou sous celles de structures sous-jacentes &agrave; plusieurs dispositifs symboliques, toutes expressions relevant de l&rsquo;id&eacute;ologie.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Plusieurs pistes de r&eacute;flexion seront propos&eacute;es ici pour combler ce vide. Elles doivent permettre une compr&eacute;hension originale des id&eacute;ologies et des contre-cultures de l&rsquo;extr&ecirc;me droite. Cela semble indispensable au vu de l&rsquo;actualit&eacute;, car nombre de ses id&eacute;es (discours identitaire, racisme, diff&eacute;rentialisme, rejet de l&rsquo;islam, proposition de &laquo;&nbsp;remigration&nbsp;&raquo;, id&eacute;e d&rsquo;une &laquo;&nbsp;immigration-colonisation&nbsp;&raquo;, etc.) se banalisent et se diffusent dans des segments de la soci&eacute;t&eacute; &eacute;loign&eacute;s du lieu de formulation initiale, o&ugrave; elles &eacute;taient jusque-l&agrave; confin&eacute;es. Diff&eacute;rents groupes de cette mouvance pr&ocirc;nent une strat&eacute;gie &laquo;&nbsp;m&eacute;tapolitique&nbsp;&raquo;, sur le mod&egrave;le de ce qu&rsquo;avait jadis &eacute;t&eacute; tent&eacute; par la Nouvelle Droite dans les ann&eacute;es 1970, notamment via l&rsquo;exp&eacute;rience du <i>Figaro Magazine</i><a href="#_ftn3" name="_ftnref3" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[3]</span></span></span></sup></sup></a>. Elle &eacute;tait alors soutenue par son fondateur, Louis Pauwels&nbsp;: &laquo;&nbsp;J&rsquo;ai &eacute;t&eacute; longtemps un homme solitaire, et il y a quelques ann&eacute;es j&rsquo;ai d&eacute;couvert des intellectuels qui &eacute;taient en train de tirer au clair tout ce que j&rsquo;&eacute;crivais et pensais sur un autre plan. Je leur ai &eacute;crit, et j&rsquo;ai d&eacute;couvert, &agrave; ma grande stup&eacute;faction, qu&rsquo;ils &eacute;taient de l&rsquo;&acirc;ge de mes fils, et que d&rsquo;une g&eacute;n&eacute;ration &agrave; l&rsquo;autre nous avions entrepris la m&ecirc;me recherche, sous une forme plus encyclop&eacute;dique chez eux, instinctive chez moi. Ils &eacute;taient en quelque sorte les enfants de <i>Plan&egrave;te</i>&nbsp;! J&rsquo;ai donc r&eacute;solu de leur donner la parole. Je voulais r&eacute;v&eacute;ler au public qu&rsquo;il existait une jeunesse qui s&rsquo;animait intellectuellement et culturellement pour d&eacute;fendre r&eacute;ellement les valeurs auxquelles le public est attach&eacute;<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[4]</span></span></span></span></span></a>.&nbsp;&raquo; </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Malgr&eacute; sa r&eacute;putation de milieu violent, et il l&rsquo;est assur&eacute;ment, il existe en effet une extr&ecirc;me droite extraparlementaire qui privil&eacute;gie le combat des id&eacute;es<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[5]</span></span></span></sup></sup></a> par un travail dit de &laquo;&nbsp;r&eacute;-information&nbsp;&raquo;. C&rsquo;est ce que ces militants appellent le combat &laquo;&nbsp;m&eacute;tapolitique&nbsp;&raquo; (sites internet, publication papiers &ndash;revues, brochures&ndash; &agrave; usage interne ou externe, &laquo;&nbsp;trolling&nbsp;&raquo; sur les forums ou les sites internet, en particulier des grands m&eacute;dias, etc.). Il s&rsquo;agit d&rsquo;une forme de d&eacute;sinformation, qui est le fait d&rsquo;&laquo;&nbsp;agences de presse&nbsp;&raquo; qui cherchent &agrave; se pr&eacute;senter comme neutres, telles que Novopress des Identitaires, voire de sites militants comme fdesouche.com<a href="#_ftn6" name="_ftnref6" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[6]</span></span></span></sup></sup></a>. L&rsquo;objectif est de diffuser des informations r&eacute;elles, mais tronqu&eacute;es ou manipul&eacute;es dans un sens favorable aux id&eacute;aux de ces groupuscules, voire de les faire passer comme provenant d&rsquo;une source amie ou neutre, afin&nbsp;: 1/ d&rsquo;imposer un point de vue&nbsp;; 2/ d&rsquo;influencer une opinion&nbsp;; 3/ d&rsquo;affaiblir un ennemi. Ces sites de d&eacute;sinformation se pr&eacute;sentent par un jeu de permutation comme des sites alternatifs, de &laquo;&nbsp;r&eacute;-information&nbsp;&raquo;, la d&eacute;sinformation &eacute;tant selon eux le fait des m&eacute;dias &laquo;&nbsp;officiels&nbsp;&raquo;. Cette utilisation est capitale pour comprendre comment les id&eacute;es radicales de droite se diffusent dans la soci&eacute;t&eacute;&nbsp;: elle offre au militant, mais &eacute;galement au simple utilisateur du Web, une contre-culture ayant ses propres normes et r&eacute;f&eacute;rences&nbsp;; un &laquo;&nbsp;pr&ecirc;t &agrave; penser&nbsp;&raquo; alternatif sous couvert d&rsquo;une diffusion d&rsquo;&laquo;&nbsp;informations honn&ecirc;tes&nbsp;&raquo;. Pour ces acteurs et militants, les m&eacute;dias, &laquo;&nbsp;officiels&nbsp;&raquo; mentent et proposent une information biais&eacute;e id&eacute;ologiquement, c&rsquo;est-&agrave;-dire, dans leur langage, une information &laquo;&nbsp;mondialiste&nbsp;&raquo;. Le peu d&rsquo;estime pour les m&eacute;dias se per&ccedil;oit d&rsquo;ailleurs dans l&rsquo;utilisation du tr&egrave;s subtil surnom de &laquo;&nbsp;merdias&nbsp;&raquo;.</span></span></span></span></span></p> <h2 style="font-style:italic;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">1. L&rsquo;id&eacute;ologie des contre-cultures d&rsquo;extr&ecirc;mes droite, un sujet d&rsquo;&eacute;tude</span></span></b></span></span></span></h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les principales &eacute;tudes sur l&rsquo;extr&ecirc;me droite portent sur la sociologie des groupes ou la sociologie &eacute;lectorale, sur l&rsquo;histoire de certains courants, en particulier n&eacute;ofascistes ou national-populistes, sur les grands partis, et sur l&rsquo;analyse des discours, notamment ceux qui impliquent racisme ou x&eacute;nophobie. Peu de travaux portent sur la constitution et l&rsquo;expression des id&eacute;ologies. Pourtant, leur contenu est tr&egrave;s int&eacute;ressant pour l&rsquo;observateur, ces extr&ecirc;mes droites souhaitant instaurer un nouveau mod&egrave;le de soci&eacute;t&eacute;, une contre-soci&eacute;t&eacute;, comme l&rsquo;a reconnu le militant identitaire Pierre Vial en 2000<a href="#_ftn7" name="_ftnref7" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[7]</span></span></span></span></span></a>. Celle-ci est largement th&eacute;oris&eacute;e dans ces milieux&nbsp;: ces groupes ont expos&eacute; leur position et leur d&eacute;marche dans leurs productions intellectuelles. Cependant, il faut garder &agrave; l&rsquo;esprit que ces id&eacute;es ne sont pas le fruit d&rsquo;une g&eacute;n&eacute;ration spontan&eacute;e. Elles s&rsquo;inscrivent dans une g&eacute;n&eacute;alogie qu&rsquo;il faut retracer. Pour reconstituer leurs sources, il est n&eacute;cessaire de faire l&rsquo;histoire de ces id&eacute;ologies et de ces groupes politiques. Il est en effet indispensable de voir comment les id&eacute;es &eacute;voluent, mutent, au contact de la politique et de l&rsquo;Histoire<a href="#_ftn8" name="_ftnref8" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[8]</span></span></span></sup></sup></a>. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cette approche s&rsquo;inscrit dans le cadre, large, de ce que les sociologues et anthropologues anglo-saxons appellent les <i>rejected knowledge</i>, les &laquo;&nbsp;savoirs rejet&eacute;s&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn9" name="_ftnref9" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[9]</span></span></span></sup></sup></a>, appliqu&eacute;es ici aux champs politique et id&eacute;ologique. Dans le cas pr&eacute;sent, ces &laquo;&nbsp;savoirs rejet&eacute;s&nbsp;&raquo; doivent &ecirc;tre analys&eacute;s comme des formes de connaissances refus&eacute;es par les savoirs officiels, mais qui n&rsquo;en sont pas moins constitutifs d&rsquo;une id&eacute;ologie, pr&eacute;sente dans son int&eacute;gralit&eacute; dans les diff&eacute;rents produits propos&eacute;s par les boutiques ou les sites commerciaux de cette mouvance (par exemple La Librairie fran&ccedil;aise<a href="#_ftn10" name="_ftnref10" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[10]</span></span></span></sup></sup></a>, Europa Diffusion<a href="#_ftn11" name="_ftnref11" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[11]</span></span></span></sup></sup></a>, Akribeia<a href="#_ftn12" name="_ftnref12" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[12]</span></span></span></sup></sup></a>, et jusqu&rsquo;en 2015 Librad<a href="#_ftn13" name="_ftnref13" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[13]</span></span></span></sup></sup></a>, qui &eacute;tait la librairie <i>online</i> la plus importante de l&rsquo;extr&ecirc;me droite<a href="#_ftn14" name="_ftnref14" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[14]</span></span></span></sup></sup></a>), comprenant la d&eacute;fense d&rsquo;id&eacute;es telles que l&rsquo;influence de la race sur l&rsquo;histoire, ou qu&rsquo;il existerait une autre histoire, cach&eacute;e derri&egrave;re l&rsquo;historiographie officielle, ou encore la d&eacute;fense de pratiques alternatives telles que les m&eacute;decines dites &laquo;&nbsp;douces&nbsp;&raquo;, la volont&eacute; de r&eacute;activer d&rsquo;anciens usages cultuels en &eacute;tant persuad&eacute; qu&rsquo;elles pourraient reprendre dans la soci&eacute;t&eacute;<a href="#_ftn15" name="_ftnref15" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[15]</span></span></span></sup></sup></a>. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Il s&rsquo;agit pour ces militants de mettre en place une nouvelle culture, sur des bases diff&eacute;rentes de celle qui domine actuellement. Ainsi, dans les ann&eacute;es 1970, la mouvance n&eacute;o-droiti&egrave;re a souhait&eacute; cr&eacute;er une &laquo;&nbsp;nouvelle culture&nbsp;&raquo; ayant ses propres normes. Alain de Benoist et les animateurs du GRECE, ayant d&eacute;couvert chez le philosophe marxiste Antonio Gramsci l&rsquo;importance du combat culturel dans la prise du pouvoir par un parti politique, abandonnent &agrave; la fin des ann&eacute;es 1960 la politique imm&eacute;diate pour la r&eacute;flexion doctrinale et le combat culturel (ce qu&rsquo;ils appellent, &agrave; la suite de Julius Evola, la &laquo;&nbsp;m&eacute;tapolitique&nbsp;&raquo;). Cette &laquo;&nbsp;nouvelle culture&nbsp;&raquo; devait &ecirc;tre, selon elle, diffus&eacute;e de fa&ccedil;on &laquo;&nbsp;gramsciste&nbsp;&raquo;, c&rsquo;est-&agrave;-dire dans le cadre d&rsquo;un combat id&eacute;ologique pour l&rsquo;h&eacute;g&eacute;monie culturelle, par l&rsquo;euph&eacute;misation de cette id&eacute;ologie devant aboutir &agrave; une acceptation de celle-ci par la population, pr&eacute;misse &agrave; une conqu&ecirc;te du pouvoir par la culture. L&rsquo;id&eacute;e &eacute;tait de p&eacute;n&eacute;trer les milieux culturels, de cr&eacute;er des revues, des associations s&rsquo;adressant &agrave; des cat&eacute;gories socioprofessionnelles diff&eacute;rentes, de s&rsquo;y diffuser et d&rsquo;habituer les personnes vis&eacute;es aux diff&eacute;rents contenus de cette &laquo;&nbsp;nouvelle culture&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn16" name="_ftnref16" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[16]</span></span></span></sup></sup></a>. Aujourd&rsquo;hui, ce &laquo;&nbsp;gramscisme&nbsp;&raquo; est utilis&eacute; par d&rsquo;anciens du GRECE, avec notamment la chaine de t&eacute;l&eacute;vision num&eacute;rique TV Libert&eacute;s<a href="#_ftn17" name="_ftnref17" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[17]</span></span></span></span></span></a>, mais &eacute;galement par des militants d&rsquo;autres tendances de l&rsquo;extr&ecirc;me droite, dont l&rsquo;objectif est une banalisation des th&egrave;mes racistes.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Il s&rsquo;agit pour eux de mettre en place un syst&egrave;me d&eacute;viant, au sens donn&eacute; &agrave; cette expression par Howard Becker, c&rsquo;est-&agrave;-dire par rapport aux normes &eacute;tablies. Leurs discours et leurs pratiques sociales vont &agrave; l&rsquo;encontre des normes sociales dominantes<a href="#_ftn18" name="_ftnref18" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[18]</span></span></span></sup></sup></a>. La notion de contre-culture, utilis&eacute;e ici et revendiqu&eacute;e par les Identitaires<a href="#_ftn19" name="_ftnref19" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[19]</span></span></span></sup></sup></a>, doit &ecirc;tre prise dans le sens d&rsquo;une r&eacute;action &agrave; la tendance &agrave; homog&eacute;n&eacute;iser, attribuable au rationalisme issu des Lumi&egrave;res. En ce sens, &laquo;&nbsp;l&rsquo;enjeu n&rsquo;est plus de construire une identit&eacute; communautaire, mais au contraire de subvertir toute logique identitaire au sein du groupe social. Les productions de la contre-culture, lorsqu&rsquo;elles sont pleinement conscientes de leur sens, n&rsquo;ambitionnent nullement de former une nouvelle culture, une de plus. L&rsquo;enjeu est d&rsquo;inqui&eacute;ter la d&eacute;marche culturelle elle-m&ecirc;me, de d&eacute;noncer ses ambigu&iuml;t&eacute;s, sa violence cach&eacute;e, son d&eacute;sir d&rsquo;exclusion, en lui opposant syst&eacute;matiquement l&rsquo;image m&ecirc;me de ce qu&rsquo;elle rejette&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn20" name="_ftnref20" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[20]</span></span></span></sup></sup></a>. Il s&rsquo;agit donc d&rsquo;une volont&eacute; de subversion, d&rsquo;une volont&eacute; de d&eacute;viance depuis l&rsquo;int&eacute;rieur de la soci&eacute;t&eacute;.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Nous pouvons faire une analyse succincte des diff&eacute;rents th&egrave;mes historiques, politiques et religieux importants dans l&rsquo;&eacute;laboration de l&rsquo;id&eacute;ologie d&eacute;viante de ce milieu. Nous la ferons &agrave; partir des produits vendus par les sites commerciaux de cette mouvance. Nous trouvons&nbsp;: a/ un int&eacute;r&ecirc;t logique pour l&rsquo;histoire des courants d&rsquo;extr&ecirc;me droite (fascisme, national-socialisme, &laquo;&nbsp;R&eacute;volution conservatrice&nbsp;&raquo; allemande, &laquo;&nbsp;Nouvelle Droite&nbsp;&raquo;, nationalisme et enfin monarchisme)&nbsp;; b/ un int&eacute;r&ecirc;t pour les &laquo;&nbsp;socialismes&nbsp;&raquo;, surtout non marxistes, en particulier pour les fameux <i>Cahiers du Cercle Proudhon</i>, Pierre-Joseph Proudhon et ses disciples, Georges Sorel, Jean-Claude Mich&eacute;a, etc.&nbsp;; c/ un int&eacute;r&ecirc;t pour&nbsp; certaines religions (l&rsquo;&eacute;sot&eacute;risme et les soci&eacute;t&eacute;s secr&egrave;tes, le paganisme, les religions monoth&eacute;istes, les litt&eacute;ratures antima&ccedil;onniques, etc.)&nbsp;; d/ un int&eacute;r&ecirc;t pour l&rsquo;&eacute;cologie et les &eacute;cologistes radicaux, les discours technophobes, la d&eacute;croissance, le localisme et depuis peu pour le survivalisme.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cette premi&egrave;re approche montre les principaux centres d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de ces milieux. Ainsi, ces militants s&rsquo;int&eacute;ressent &agrave; certaines doctrines issues de l&rsquo;extr&ecirc;me gauche (confirmant l&rsquo;appellation d&rsquo;&laquo;&nbsp;extr&ecirc;me gauche de l&rsquo;extr&ecirc;me droite&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn21" name="_ftnref21" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[21]</span></span></span></sup></sup></a> donn&eacute; &agrave; certains d&rsquo;entre eux), en particulier aux th&egrave;ses antisionistes et anticapitalistes. Ensuite, elle montre qu&rsquo;il y a un int&eacute;r&ecirc;t tr&egrave;s fort pour la &laquo;&nbsp;R&eacute;volution conservatrice&nbsp;&raquo; allemande et les &laquo;&nbsp;anticonformistes&nbsp;&raquo; des ann&eacute;es 1930, et pour son dernier avatar, la Nouvelle Droite. Nous constatons &eacute;galement la pr&eacute;sence d&rsquo;une curiosit&eacute; tr&egrave;s forte pour les discours &eacute;sot&eacute;riques sous leurs diff&eacute;rentes formes. Dernier point, l&rsquo;analyse des sites commerciaux de ces milieux montre un int&eacute;r&ecirc;t portant &agrave; la fois sur des publications universitaires et sur des textes qui n&rsquo;ont au contraire rien de scientifique, mais tout de militant, l&rsquo;&eacute;laboration id&eacute;ologique se faisant &agrave; partir de la synth&egrave;se de ces deux univers. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Enfin, la question coloniale, importante par le pass&eacute;, s&rsquo;av&egrave;re de plus en plus minor&eacute;e par l&rsquo;extr&ecirc;me droite, montrant ainsi une &eacute;volution dans la culture de ces militants. S&rsquo;il existe sur ces sites commerciaux une cat&eacute;gorie consacr&eacute;e &agrave; cette question, celle-ci surprend au premier abord. Premier point, elle s&rsquo;intitule g&eacute;n&eacute;ralement &laquo;&nbsp;(d&eacute;)Colonisation&nbsp;&raquo;. Deuxi&egrave;me point, son &eacute;tude met en avant la pr&eacute;sence de deux types pr&eacute;cis d&rsquo;ouvrages&nbsp;: un premier, plut&ocirc;t minoritaire, faisant la promotion de la colonisation. Cette premi&egrave;re cat&eacute;gorie promeut aussi, et ce n&rsquo;est pas anodin, l&rsquo;OAS et ses h&eacute;ros, dont Jean Bastien-Thiry. La &laquo;&nbsp;geste&nbsp;&raquo; de l&rsquo;OAS est une figure oblig&eacute;e de la presse et de l&rsquo;&eacute;dition de l&rsquo;extr&ecirc;me droite fran&ccedil;aise. Le second, &agrave; l&rsquo;oppos&eacute;, insiste sur les ravages du colonialisme et du n&eacute;ocolonialisme&hellip; Ce qui semble &ecirc;tre contradictoire est en fait logique&nbsp;: une frange assez importante de ces groupes (Nouvelle Droite, nationalistes-r&eacute;volutionnaires principalement) promeut un discours de lib&eacute;ration nationale des peuples, y compris au niveau r&eacute;gional, m&ecirc;me s&rsquo;il s&rsquo;inscrit parfois et paradoxalement dans le cadre d&rsquo;un nationalisme europ&eacute;en. Ce discours de lib&eacute;ration nationale peut se transformer chez certains en &laquo;&nbsp;tiers-mondisme de droite&nbsp;&raquo;. Les textes des grands acteurs de la lib&eacute;ration nationale des diff&eacute;rentes colonies sont tr&egrave;s repr&eacute;sent&eacute;s, car ils renvoient &agrave; des exemples locaux de lib&eacute;ration nationaliste (Ben Barka, Ho Chi Minh, Malcom X, etc.). De plus, ils fournissent aux nationalistes-r&eacute;volutionnaires des &eacute;l&eacute;ments argumentatifs susceptibles d&rsquo;enrichir leur propre discours de lib&eacute;ration nationale (vis-&agrave;-vis, au choix, des &Eacute;tats-Unis, du sionisme, du mondialisme, etc.). Cette convergence &eacute;tait d&eacute;j&agrave; pr&eacute;sente dans les ann&eacute;es 1980 au sein de la Nouvelle Droite, et en particulier chez un Alain de Benoist, avec notamment l&rsquo;ouvrage intitul&eacute; <i>Europe, Tiers-Monde m&ecirc;me combat</i><a href="#_ftn22" name="_ftnref22" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[22]</span></span></span></sup></sup></a>, imitant certains militants nationalistes-r&eacute;volutionnaires allemands des ann&eacute;es 1970, comme Heinning Eichberg<a href="#_ftn23" name="_ftnref23" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[23]</span></span></span></sup></sup></a>, h&eacute;ritier du national-bolchevik allemand Ernst Niekisch. L&rsquo;&eacute;volution de la question coloniale est li&eacute;e au changement de g&eacute;n&eacute;ration, la nouvelle n&rsquo;ayant pas connu les guerres coloniales, au contraire des anciennes g&eacute;n&eacute;rations de militants d&rsquo;extr&ecirc;me droite, qui y ont d&rsquo;ailleurs parfois particip&eacute;. En outre, comme l&rsquo;a montr&eacute; Sylvain Cr&eacute;pon, les nouvelles g&eacute;n&eacute;rations de militants ont int&eacute;gr&eacute; le discours diff&eacute;rentialiste de la Nouvelle Droite&nbsp;: elles reconnaissent le droit des peuples &agrave; se pr&eacute;server<a href="#_ftn24" name="_ftnref24" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[24]</span></span></span></sup></sup></a>. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En effet, Alain de Benoist, qui se consid&egrave;re comme un &laquo;&nbsp;&eacute;tranger dans son propre pays&nbsp;&raquo; &ndash; il l&rsquo;a dit et &eacute;crit plusieurs fois &ndash; d&eacute;fend les identit&eacute;s et les aspirations des peuples &agrave; rester eux-m&ecirc;mes. D&eacute;j&agrave; en 1983-1984, il d&eacute;fendait le &laquo;&nbsp;Tiers-mondisme et la cause des peuples&nbsp;&raquo; (titre d&rsquo;un dossier d&rsquo;<i>&Eacute;l&eacute;ments</i>), rompant avec le supr&eacute;macisme blanc du reste de l&rsquo;extr&ecirc;me droite. Il &eacute;crivait alors&nbsp;: &laquo;&nbsp;Nous sommes pour le Tiers-Monde parce que nous d&eacute;fendons la cause des peuples, et que c&rsquo;est dans le Tiers-Monde que la notion de peuple est encore aujourd&rsquo;hui la mieux per&ccedil;ue et la mieux d&eacute;fendue. Le th&egrave;me raciste de la solidarit&eacute; blanche est inacceptable. Il conduit logiquement &agrave; &ecirc;tre solidaire de l&rsquo;Union sovi&eacute;tique en Afghanistan et de Washington en Am&eacute;rique centrale. Or, nous ne sommes ni du c&ocirc;t&eacute; de Pinochet, ni du c&ocirc;t&eacute; des &ldquo;somozistes&rdquo; du Nicaragua, ni du c&ocirc;t&eacute; des latifundiaires de la grosse bourgeoisie qui trahit son peuple pour augmenter ses profits. Nous sommes contre le colonialisme sovi&eacute;tique autant que contre le coca-colonialisme am&eacute;ricain<a href="#_ftn25" name="_ftnref25" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[25]</span></span></span></span></span></a>.&nbsp;&raquo; Il reprit cette id&eacute;e dans un ouvrage paru en 1986 chez Robert Laffont, intitul&eacute; <i>Europe, Tiers-Monde m&ecirc;me combat</i><a href="#_ftn26" name="_ftnref26" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[26]</span></span></span></span></span></a>.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ces sites suivent les &eacute;volutions et les recompositions des droites radicales europ&eacute;ennes. Une &eacute;tude portant sur une longue p&eacute;riode montre &agrave; la fois l&rsquo;apparition/disparition de certaines publications ou th&egrave;mes sur ces sites. Ces derniers sont stables dans leur diversit&eacute; depuis le d&eacute;but des ann&eacute;es 1980, et cette diversit&eacute; montre une volont&eacute; de toucher un public large. Leur &eacute;tude approfondie permet une compr&eacute;hension meilleure &agrave; la fois du ph&eacute;nom&egrave;ne, de son histoire, de ses id&eacute;es et de ses modalit&eacute;s de diffusion de ses discours.</span></span></span></span></span></p> <h2 style="font-style:italic;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">2. La constitution d&rsquo;une histoire des id&eacute;es contre-culturelles d&rsquo;extr&ecirc;me droite</span></span></b></span></span></span></h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Pour comprendre une id&eacute;ologie, il faut lire les productions intellectuelles des principaux th&eacute;oriciens d&rsquo;un parti ou d&rsquo;un groupe, m&ecirc;me si elles nous semblent aberrantes. Il faut &eacute;galement chercher les r&eacute;f&eacute;rences de ceux-ci&nbsp;: penseurs politiques, historiens, m&eacute;taphysiciens ou &eacute;sot&eacute;ristes&hellip; </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;histoire des id&eacute;es des cultures radicales de droite comprend celle des mouvances n&eacute;o-pa&iuml;ennes et de certains courants &eacute;sot&eacute;riques. Les deux structurent en effet, pour une part non n&eacute;gligeable, le paysage politique et religieux de ces milieux. Il existe plusieurs tendances, ou courants id&eacute;ologiques, influenc&eacute;es par l&rsquo;&eacute;sot&eacute;risme&nbsp;: nous pouvons citer la Nouvelle Droite et le n&eacute;opaganisme<a href="#_ftn27" name="_ftnref27" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[27]</span></span></span></sup></sup></a>&nbsp;: comme l&rsquo;&eacute;crit le n&eacute;o-droitier Jacques Marlaud, &laquo;&nbsp;parler de paganisme au vingti&egrave;me si&egrave;cle, c&rsquo;est supposer qu&rsquo;il existe un courant de pens&eacute;e relativement coh&eacute;rent auquel on puisse attribuer ce nom&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn28" name="_ftnref28" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[28]</span></span></span></span></span></a>&nbsp;; la &laquo;&nbsp;Tradition&nbsp;&raquo; &eacute;sot&eacute;rique th&eacute;oris&eacute;e par le m&eacute;taphysicien antimoderne Julius Evola et la droite subversive italienne des &laquo;&nbsp;ann&eacute;es de plomb&nbsp;&raquo;&nbsp;; les fascisme et n&eacute;ofascisme et leurs rapports avec la franc-ma&ccedil;onnerie<a href="#_ftn29" name="_ftnref29" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[29]</span></span></span></sup></sup></a>&nbsp;; le n&eacute;onazisme et l&rsquo;&laquo;&nbsp;occultisme nazi&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn30" name="_ftnref30" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[30]</span></span></span></sup></sup></a>, etc. Ainsi, l&rsquo;&eacute;diteur fran&ccedil;ais Ars Magna ne voit aucune contradiction entre des positions nationalistes-r&eacute;volutionnaires et un int&eacute;r&ecirc;t fort pour l&rsquo;&eacute;sot&eacute;risme, comme le montre la quatri&egrave;me de couverture d&rsquo;une brochure collective&nbsp;: &laquo;&nbsp;Peut-on &ecirc;tre nationaliste-r&eacute;volutionnaire et traditionaliste ? Dit en d&rsquo;autres termes peut-on &ecirc;tre &agrave; la fois un disciple de Jean Thiriart ou de Fran&ccedil;ois Duprat et se revendiquer en m&ecirc;me temps de Julius Evola ou de Ren&eacute; Gu&eacute;non&nbsp;? Si le d&eacute;bat n&rsquo;est plus gu&egrave;re d&rsquo;actualit&eacute; - puisque presque tous les NR ont r&eacute;pondu par l&rsquo;affirmative &agrave; cette question &ndash; il a, par contre, agit&eacute; la mouvance durant toute la d&eacute;cennie 1980. Il &eacute;tait donc utile, pour l&rsquo;&eacute;dification des jeunes militants et pour la m&eacute;moire des anciens, de publier les principaux documents du d&eacute;bat. Tr&egrave;s antagonistes, ils porteront t&eacute;moignage d&rsquo;une &eacute;poque o&ugrave; la pens&eacute;e d&rsquo;Alexandre Douguine n&rsquo;&eacute;tait pas encore connue en France, car, au final, c&rsquo;est lui qui proposera la synth&egrave;se la plus convaincante et qui mettra tout le monde d&rsquo;accord : oui, on peut &ecirc;tre NR et traditionaliste&nbsp;!<a href="#_ftn31" name="_ftnref31" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[31]</span></span></span></span></span></a>&nbsp;&raquo;</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&Agrave; l&rsquo;inverse, l&rsquo;&eacute;sot&eacute;risme peut &ecirc;tre utilis&eacute; comme repoussoir, comme le font les catholiques traditionalistes qui l&rsquo;assimilent parfois &agrave; du satanisme. Cette histoire des id&eacute;es des cultures radicales de droite doit donc &ecirc;tre entreprise dans le cadre d&rsquo;une herm&eacute;neutique de ces cultures. Une telle approche permet la compr&eacute;hension de ces milieux, <i>via</i> notamment l&rsquo;&eacute;tude de leurs mythologies, de leurs cosmologies et de leurs symboliques. Elle s&rsquo;inscrit &eacute;galement dans le mouvement acad&eacute;mique international qui produit, depuis la fin des ann&eacute;es 1990, des travaux portant sur les soubassements culturels et religieux de l&rsquo;extr&ecirc;me droite<a href="#_ftn32" name="_ftnref32" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[32]</span></span></span></sup></sup></a>. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les rares universitaires fran&ccedil;ais travaillant sur ces questions ont d&ucirc; recourir aux travaux universitaires &eacute;trangers, reconnus, comme ceux, par exemple, de Hans Thomas Hakl<a href="#_ftn33" name="_ftnref33" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[33]</span></span></span></sup></sup></a>, Nicholas Goodrick-Clarke<a href="#_ftn34" name="_ftnref34" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[34]</span></span></span></sup></sup></a>, Jocelyn Godwin<a href="#_ftn35" name="_ftnref35" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[35]</span></span></span></sup></sup></a>, Mark Sedgwick<a href="#_ftn36" name="_ftnref36" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[36]</span></span></span></sup></sup></a>, Bernice Rosenthal<a href="#_ftn37" name="_ftnref37" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[37]</span></span></span></sup></sup></a> ou Giorgio Galli<a href="#_ftn38" name="_ftnref38" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[38]</span></span></span></sup></sup></a>. Ces travaux internationaux doivent constituer un substrat important dans la cr&eacute;ation d&rsquo;une bibliographie fran&ccedil;aise. En effet, l&rsquo;un des principaux &eacute;cueils dans le domaine fran&ccedil;ais reste le probl&egrave;me de la qualit&eacute;, souvent tr&egrave;s in&eacute;gale, des publications existantes. La grande majorit&eacute; des universitaires fran&ccedil;ais, contrairement &agrave; leurs coll&egrave;gues &eacute;trangers, ignorent le r&ocirc;le des discours contre-culturels, tel l&rsquo;&eacute;sot&eacute;risme antimoderne d&rsquo;un Julius Evola, dans la constitution et la formulation des discours politiques des sph&egrave;res radicales de droite<a href="#_ftn39" name="_ftnref39" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[39]</span></span></span></sup></sup></a>. L&rsquo;autre probl&egrave;me est celui de la raret&eacute; des publications scientifiques existantes sur les contenus culturels de l&rsquo;extr&ecirc;me droite, notamment en ce qui concerne ses rapports avec l&rsquo;&eacute;sot&eacute;risme. <i>La Foire aux illumin&eacute;s</i>, de Pierre-Andr&eacute; Taguieff<a href="#_ftn40" name="_ftnref40" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[40]</span></span></span></sup></sup></a>, paru en 2005, doit &ecirc;tre vu comme un texte fondateur dans ce champ d&rsquo;&eacute;tude, malgr&eacute; ses d&eacute;fauts. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ce domaine d&rsquo;&eacute;tude est donc regard&eacute; avec d&eacute;fiance par les milieux universitaires fran&ccedil;ais, car elles sont jug&eacute;es suspectes pour trois raisons&nbsp;: la premi&egrave;re est li&eacute;e &agrave; notre conception de la la&iuml;cit&eacute; et &agrave; notre rationalisme&nbsp;; la deuxi&egrave;me est li&eacute;e &agrave; la sp&eacute;cialisation&nbsp;: les contre-cultures sont une <i>terra incognita</i> pour la plupart des chercheurs, et s&rsquo;y pencher n&eacute;cessite un travail harassant alors qu&rsquo;il faut produire&nbsp;; la troisi&egrave;me est due au fait que l&rsquo;image de l&rsquo;&eacute;sot&eacute;risme (n&eacute;opaganisme inclus) est entach&eacute;e par le soup&ccedil;on d&rsquo;&ecirc;tre une sp&eacute;cialit&eacute; d&rsquo;extr&ecirc;me-droite&hellip; En effet, la culture scientifique fran&ccedil;aise, contrairement au monde anglo-saxon, est ferm&eacute;e, voire hostile, &agrave; ce qui sort du conformisme intellectuel. Wiktor Stoczkowski a bien montr&eacute; cette attitude r&eacute;ductrice dans un article intitul&eacute; &laquo;&nbsp;Rires d&rsquo;ethnologues&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn41" name="_ftnref41" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[41]</span></span></span></sup></sup></a>. Selon lui, &laquo;&nbsp;L&rsquo;ignorance, la stupidit&eacute;, la folie, l&rsquo;archa&iuml;sme, l&rsquo;infirmit&eacute; logique, sont les instances para-explicatives couramment &eacute;voqu&eacute;es dans la tr&egrave;s riche litt&eacute;rature produite par les <i>debunkers </i>(d&eacute;mystificateurs), lesquels, acceptant avec une aimable tol&eacute;rance l&rsquo;alt&eacute;rit&eacute; conceptuelle en dehors de l&rsquo;Occident, tiennent &agrave; lui livrer dans leur propre culture une bataille acharn&eacute;e, au nom de la d&eacute;fense de la raison&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn42" name="_ftnref42" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[42]</span></span></span></sup></sup></a>. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ce type de sujet est donc discr&eacute;dit&eacute; et seuls les gens peu s&eacute;rieux s&rsquo;y int&eacute;resseraient. De fait, selon Alain Besan&ccedil;on, ce que l&rsquo;historien, mais aussi le politologue, &laquo;&nbsp;refoule en lui, l&rsquo;emp&ecirc;che de voir ce qui lui correspond, &agrave; l&rsquo;&eacute;tat refoul&eacute;, dans la culture qu&rsquo;il &eacute;tudie&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn43" name="_ftnref43" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[43]</span></span></span></sup></sup></a>. Ces travaux sont pourtant n&eacute;cessaires pour effectuer le travail de d&eacute;finition des termes et des concepts. Ces recherches ouvrent des voies novatrices dans le domaine des sciences humaines et sociales, puisque l&rsquo;ensemble de la d&eacute;marche s&rsquo;inscrit avant tout dans le cadre global de l&rsquo;histoire culturelle des id&eacute;es politique et non pas dans les champs restreints de l&rsquo;extr&ecirc;me droite ou de l&rsquo;&eacute;sot&eacute;risme. Elles doivent &ecirc;tre appr&eacute;hend&eacute;es et utilis&eacute;es comme des pierres de touche pour une r&eacute;flexion beaucoup plus large sur le r&ocirc;le de la culture, des id&eacute;ologies et des mythologies politiques dans le fonctionnement global de la soci&eacute;t&eacute;.</span></span></span></span></span></p> <h2 style="font-style:italic;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">3. L&rsquo;expression d&rsquo;une contre-culture</span></span></b></span></span></span></h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;&eacute;tude de l&rsquo;histoire et de la culture des groupuscules de la droite radicale &ndash; identitaires, nationaux-bolcheviques, n&eacute;o-nazis, folkistes (<i>ie</i> les n&eacute;o-<i>v&ouml;lkischer</i>), r&eacute;volutionnaires-conservateurs, contre-r&eacute;volutionnaires, etc. &ndash; montre que l&rsquo;engagement politique des militants est l&rsquo;expression d&rsquo;une contre-culture id&eacute;ologique&nbsp;: productions intellectuelles &agrave; usage interne ou externe, litt&eacute;ratures, spiritualit&eacute;s, musiques, art, etc. Ces militants ont cr&eacute;&eacute; une contre-culture, c&rsquo;est-&agrave;-dire une culture minoritaire ou marginale, une &laquo;&nbsp;subculture&nbsp;&raquo;, ayant ses propres normes (pr&eacute;tendant &agrave; une l&eacute;gitimit&eacute; qu&rsquo;elles ne peuvent obtenir, car ne se conformant pas aux crit&egrave;res majoritairement accept&eacute;s). Les diff&eacute;rentes id&eacute;ologies d&rsquo;extr&ecirc;me droite peuvent se concevoir comme des cultures alternatives en comp&eacute;tition avec les instances officielles de r&eacute;gulation du savoir, justifiant le choix d&rsquo;utiliser le n&eacute;ologisme &laquo;&nbsp;h&eacute;t&eacute;rodoxographie&nbsp;&raquo; et ses d&eacute;riv&eacute;s lexicographiques. Selon les &eacute;l&eacute;ments les plus radicaux, comme les n&eacute;gationnistes ou les conspirationnistes, l&rsquo;Universit&eacute; diffuserait un non-savoir, un faux savoir, marqu&eacute; par le politiquement correct. Ce rejet des instances officielles de r&eacute;gulation du savoir par l&rsquo;extr&ecirc;me droite l&eacute;gitime en retour son propre syst&egrave;me interpr&eacute;tatif. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ces caract&eacute;ristiques de la droite radicale s&rsquo;expliquent par le fait que ses militants refusent le primat de l&rsquo;Universit&eacute; dans l&rsquo;&eacute;laboration des diff&eacute;rents champs normatifs de leurs connaissances, alors m&ecirc;me que certains de ses th&eacute;oriciens se nourrissent aussi des travaux universitaires et/ou intellectuels des autres id&eacute;ologies, en particulier de l&rsquo;extr&ecirc;me gauche, &agrave; la fois pour renouveler leurs propres doctrines et pour les diffuser dans le reste de la soci&eacute;t&eacute;. L&rsquo;observateur se retrouve <i>in fine</i> face &agrave; une production mixte, mi-contre-culturelle, mi-universitaire qui le d&eacute;stabilise. Cet objet intellectuel hybride est &agrave; la fois un moyen de propagande (il s&rsquo;agit de diffuser des id&eacute;es et de recruter des adh&eacute;rents) et un vecteur de subversion de la soci&eacute;t&eacute; (acceptation de ces id&eacute;es par des milieux &eacute;loign&eacute;s, contagion linguistique et cr&eacute;ation &agrave; long terme d&rsquo;un potentiel de sympathisants). Il en r&eacute;sulte que ces subcultures politiques doivent &ecirc;tre vues comme des milieux &laquo;&nbsp;passerelles&nbsp;&raquo; faisant le lien entre diff&eacute;rentes id&eacute;ologies et cultures marginales, car il ne s&rsquo;agit pas de syst&egrave;mes fonctionnant en vase clos. Ces groupes mettent donc en &oelig;uvre deux strat&eacute;gies distinctes, mais compl&eacute;mentaires&nbsp;: l&rsquo;une interne et l&rsquo;autre strat&eacute;gie externe. La premi&egrave;re veut renforcer la coh&eacute;sion du groupe et des pratiques par la cr&eacute;ation d&rsquo;une culture qui lui est propre, l&agrave; o&ugrave; la strat&eacute;gie externe vise les autres secteurs de la population non extr&eacute;mistes de droite. De ce fait, l&rsquo;analyse de ces normes, malgr&eacute; leur h&eacute;t&eacute;rog&eacute;n&eacute;it&eacute; discursive intrins&egrave;que, est capitale pour comprendre &agrave; la fois certains d&eacute;bats internes et certaines &eacute;volutions.&nbsp; </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ainsi, le discours &eacute;cologique en essor dans ces milieux est en lien avec l&rsquo;irrationalisme pr&eacute;c&eacute;dent, en particulier le n&eacute;opaganisme, auquel l&rsquo;extr&ecirc;me droite s&rsquo;int&eacute;resse depuis une p&eacute;riode relativement ancienne&nbsp;: en France, les premi&egrave;res formulations coh&eacute;rentes datent du milieu des ann&eacute;es 1980. L&rsquo;&eacute;cologie est ici comprise dans un sens identitaire. Pour eux, &ecirc;tre &eacute;cologiste consiste &agrave; vouloir pr&eacute;server son biotope, le milieu n&eacute;cessaire &agrave; la survie de l&rsquo;&eacute;panouissement des esp&egrave;ces vivantes. En effet, selon un auteur participant &agrave; l&rsquo;ouvrage collectif <i>Pour un r&eacute;veil europ&eacute;en</i><a href="#_ftn44" name="_ftnref44" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[44]</span></span></span></sup></sup></a>, paru en 2020, il n&rsquo;y aurait &laquo;&nbsp;pas d&rsquo;&eacute;cologie cr&eacute;dible sans anthropologie cr&eacute;dible&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn45" name="_ftnref45" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[45]</span></span></span></sup></sup></a>, c&rsquo;est-&agrave;-dire qu&rsquo;il pr&eacute;server des &laquo;&nbsp;identit&eacute;s sp&eacute;cifiques&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn46" name="_ftnref46" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[46]</span></span></span></sup></sup></a>. De ce fait, &laquo;&nbsp;L&rsquo;&eacute;cologie bien comprise ne consiste pas seulement &agrave; prot&eacute;ger les esp&egrave;ces animales, mais &eacute;galement &agrave; pr&eacute;server la diversit&eacute; des peuples, &ldquo;tels qu&rsquo;ils ont &eacute;t&eacute; fa&ccedil;onn&eacute;s par des milliers d&rsquo;ann&eacute;es de longue patience&rdquo;<a href="#_ftn47" name="_ftnref47" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[47]</span></span></span></sup></sup></a>&nbsp;&raquo;.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans cette optique, les v&eacute;ritables &eacute;cologistes seraient ceux qui prennent en compte l&rsquo;immigration comme un facteur d&eacute;terminant de d&eacute;s&eacute;quilibre culturel et/ou ethnique. Les diff&eacute;rentes tendances de l&rsquo;extr&ecirc;me droite d&eacute;veloppent alors des conceptions particuli&egrave;res de l&rsquo;&eacute;cologie qui peuvent leur &ecirc;tre communes. L&rsquo;un des th&egrave;mes r&eacute;pandus est de concevoir les populations comme des groupes ethniques essentialis&eacute;s se partageant des territoires qui leur seraient propres. En ce sens, cette &eacute;cologie est une &eacute;cologie des populations, r&eacute;gie par une mixophobie, assum&eacute;e&nbsp;: &laquo;&nbsp;Comme les cultures, les civilisations sont irr&eacute;ductibles les unes aux autres. Ce sont des personnes ayant leur destin. Dans l&rsquo;espace, elles s&rsquo;&eacute;tendent au-del&agrave; des limites des &Eacute;tats et des nations. R&eacute;alit&eacute;s de longue dur&eacute;e, elles survivent aux bouleversements politiques, &eacute;conomiques ou religieux. Elles d&eacute;passent en long&eacute;vit&eacute; les autres r&eacute;alit&eacute;s collectives. Elles ont l&rsquo;&eacute;ternit&eacute; pour elles. Il en est ainsi de la civilisation europ&eacute;enne, en d&eacute;pit de ce qui la d&eacute;figure aujourd&rsquo;hui et des menaces qui l&rsquo;assaillent.&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn48" name="_ftnref48" title=""><span class="WW-Appelnotedebasdep1234" style="vertical-align:super"><span class="WW-Appelnotedebasdep1234" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[48]</span></span></span></span></span></a> </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cette &eacute;cologie se fonde &eacute;galement sur l&rsquo;id&eacute;e selon laquelle il existerait des races humaines ayant leur propre gen&egrave;se. Ces militants promeuvent la th&egrave;se du polyg&eacute;nisme, c&rsquo;est-&agrave;-dire l&rsquo;origine multir&eacute;gionale, et par cons&eacute;quent multiraciale, des diff&eacute;rentes &laquo;&nbsp;races humaines&nbsp;&raquo; et des diff&eacute;rentes cultures. Ainsi, en 2016, <i>&Eacute;l&eacute;ments</i>, le magazine de la Nouvelle Droite a consacr&eacute; un dossier sur les &laquo;&nbsp;Origines de l&rsquo;homme&nbsp;&raquo;, dont le sous-titre est &laquo;&nbsp;le mythe du berceau unique&nbsp;&raquo;. Alain de Benoist, sous l&rsquo;anagramme de &laquo;&nbsp;Bastien O&rsquo;Dani&eacute;li&nbsp;&raquo;, l&rsquo;ouvre avec un article au titre explicite&nbsp;: &laquo;&nbsp;La th&eacute;orie &ldquo;Out of Africa&rdquo; en d&eacute;bat&nbsp;: et si l&rsquo;origine d&rsquo;<i>Homo Sapiens</i> &eacute;tait multir&eacute;gionale<a href="#_ftn49" name="_ftnref49" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[49]</span></span></span></span></span></a>.&nbsp;&raquo; Il y postule &eacute;galement l&rsquo;id&eacute;e de l&rsquo;origine europ&eacute;enne du premier homme, ainsi que celle de races humaines, mettant en avant le fait que les Europ&eacute;ens ont de l&rsquo;ADN d&rsquo;Homme de Neandertal, au contraire des Africains. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Selon eux, la &laquo;&nbsp;vraie &eacute;cologie&nbsp;&raquo; se doit de pr&eacute;server cette diversit&eacute; par le maintien des grandes &laquo;&nbsp;races&nbsp;&raquo; dans leur environnement naturel, comme on le ferait avec des esp&egrave;ces animales ou v&eacute;g&eacute;tales... Cette &eacute;cologie des populations postule en outre l&rsquo;incompatibilit&eacute; des cultures entre elles. Derri&egrave;re la d&eacute;fense de l&rsquo;&eacute;cologie, il y a chez ces militants la nostalgie d&rsquo;un monde ferm&eacute;, traditionnel, respectueux des particularismes r&eacute;gionaux et culturels&nbsp;: &laquo;&nbsp;L&rsquo;homme de la rue, qui garde un vieux fond de bon sens malgr&eacute; le bourrage de cr&acirc;ne que lui font subir les m&eacute;dias, sait qu&rsquo;il y a quelques diff&eacute;rences entre un S&eacute;n&eacute;galais et un Auvergnat. Diff&eacute;rence ne signifie pas sup&eacute;riorit&eacute; ou inf&eacute;riorit&eacute;&nbsp;: r&eacute;futons tout de suite, au passage, cette grosse ficelle que nous opposent les &ldquo;antiracistes&rdquo;, qui feignent de croire que nous disons &ldquo;diff&eacute;rences&rdquo; pour &eacute;tablir une hi&eacute;rarchisation des races. Une telle hi&eacute;rarchisation implique n&eacute;cessairement que l&rsquo;on adopte les m&ecirc;mes crit&egrave;res pour qualifier les divers groupes de populations. Or, pr&eacute;cis&eacute;ment, en nous basant sur le droit &agrave; la diff&eacute;rence, nous reconnaissons aux peuples le droit d&rsquo;avoir leurs propres crit&egrave;res. Cet ethnodiff&eacute;rentialisme int&egrave;gre les caract&egrave;res physicobiologiques, qui expliquent, entre autres, les capacit&eacute;s plus ou moins grandes de tel ou tel groupe de population &agrave; s&rsquo;adapter &agrave; tel ou tel type de milieu. Est-il h&eacute;r&eacute;tique de dire qu&rsquo;il y a quelque raison pour qu&rsquo;un Congolais soit plus &agrave; l&rsquo;aise au bord de son fleuve que dans les for&ecirc;ts de Haute-Savoie&nbsp;?<a href="#_ftn50" name="_ftnref50" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[50]</span></span></span></span></span></a>&nbsp;&raquo; </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Nous sommes donc en pr&eacute;sence de nouvelles mythologies, structurantes pour ces milieux. Leur int&eacute;r&ecirc;t r&eacute;side dans leur utilisation politique, notamment pol&eacute;mique, les militants cherchant &agrave; imposer leurs mythes, comme celui de la continuit&eacute; ethnique des Europ&eacute;ens depuis la Pr&eacute;histoire, au reste de la population. Pourtant, nous devons garder en m&eacute;moire que la pens&eacute;e humaine, et principalement la pens&eacute;e mythique, est combinatoire. C&rsquo;est la c&eacute;l&egrave;bre notion de &laquo;&nbsp;bricolage&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn51" name="_ftnref51" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[51]</span></span></span></sup></sup></a> de Claude L&eacute;vi-Strauss, qui souligne le fait que les mythes sont cr&eacute;&eacute;s par emprunts, permutations, inversions, restructurations de mythes pr&eacute;existants. Le syncr&eacute;tisme appara&icirc;t alors non comme une forme d&eacute;riv&eacute;e ou seconde, mais comme une forme normale, et en quelque sorte in&eacute;vitable, du mythe. Les id&eacute;ologies, les mythologies, &agrave; l&rsquo;instar des individus et des groupes qui composent une soci&eacute;t&eacute;, se heurtent, se m&ecirc;lent, &eacute;changent et interf&egrave;rent. Nous pouvons m&ecirc;me nous demander si toutes les combinaisons ne tendent pas &agrave; se former un jour, y compris les plus insolites, pour ensuite vivre leur vie, d&rsquo;&eacute;ph&eacute;m&egrave;re &agrave; mill&eacute;naire<a href="#_ftn52" name="_ftnref52" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[52]</span></span></span></sup></sup></a>. Les points de contact, les myth&egrave;mes communs pour parler comme L&eacute;vi-Strauss, permettent la combinaison des diff&eacute;rents discours. Cependant, la vari&eacute;t&eacute; des combinaisons mythologiques nous am&egrave;ne &agrave; interpr&eacute;ter avec prudence l&rsquo;association des diff&eacute;rents motifs. Il faut prendre en compte les valorisations positives ou n&eacute;gatives qui leur sont attribu&eacute;es, ainsi que le dynamisme d&rsquo;ensemble de la recomposition mythologique. Les myth&egrave;mes se combinent ainsi sous la double contrainte d&rsquo;une dynamique de l&rsquo;imaginaire fantastique et d&rsquo;une coh&eacute;rence id&eacute;ologique. Ce sont ces points de contact qui permettent la combinaison entre les id&eacute;es de la droite radicale et les &laquo;&nbsp;h&eacute;t&eacute;rodoxographies&nbsp;&raquo;.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La mobilisation des r&eacute;f&eacute;rences intellectuelles, savantes ou populaires, permet non seulement d&rsquo;appr&eacute;hender l&rsquo;id&eacute;ologie des groupes, mais aussi de cerner la sociologie des militants de ces derniers. En effet, la composition sociologique varie suivant les groupes&nbsp;: les n&eacute;o-droitiers viennent de milieux ais&eacute;s et/ou tr&egrave;s intellectuels et mobilisent des r&eacute;f&eacute;rences savantes issues de l&rsquo;Universit&eacute;, au contraire des militants des groupes nationalistes-r&eacute;volutionnaires, plus prol&eacute;taires et dont la culture venait, dans les ann&eacute;es 1980 et 1990, des fanzines<a href="#_ftn53" name="_ftnref53" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[53]</span></span></span></sup></sup></a> et des groupes de rock nationalistes<a href="#_ftn54" name="_ftnref54" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[54]</span></span></span></sup></sup></a>. Ce constat doit amener &agrave; l&rsquo;analyse de l&rsquo;influence des discours sur la composition et le recrutement de ces groupes, en partant du postulat suivant&nbsp;: la teneur et la formulation des discours influencent le recrutement de nouveaux militants dans le cadre plus large de la proposition d&rsquo;une contre-culture. Il faut aussi prendre en compte les trajectoires personnelles, et la reproduction interg&eacute;n&eacute;rationnelle&nbsp;: beaucoup de cadres viennent de familles de militants, voire pour certains d&rsquo;anciens collaborateurs. Ainsi, il existe des cas de familles militantes depuis la Seconde Guerre mondiale, transmettant de g&eacute;n&eacute;ration en g&eacute;n&eacute;ration au sein du cercle familial les valeurs et les id&eacute;ologies extr&eacute;mistes de droite de cette p&eacute;riode. L&rsquo;&eacute;tude de ces circonstances permettent de voir si l&rsquo;on est en pr&eacute;sence d&rsquo;une sous-culture populaire qui se caract&eacute;riserait par un sentiment d&rsquo;appartenance sans conscience de classe, qui s&rsquo;exprimerait juste par une valorisation du &laquo;&nbsp;nous&nbsp;&raquo; et un rejet des &laquo;&nbsp;autres&nbsp;&raquo;. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ces approches sont importantes pour cerner l&rsquo;humeur id&eacute;ologique et (contre-)culturelle dans laquelle baignent les militants d&rsquo;extr&ecirc;me droite. N&rsquo;oublions pas, enfin, &agrave; la suite de Claude L&eacute;vi-Strauss, que &laquo;&nbsp;l&rsquo;identit&eacute; se r&eacute;duit moins &agrave; la postuler ou &agrave; l&rsquo;affirmer, qu&rsquo;&agrave; la refaire, la reconstruire&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn55" name="_ftnref55" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[55]</span></span></span></sup></sup></a>&nbsp;: elle n&rsquo;est, en fait, qu&rsquo;une &laquo;&nbsp;sorte de foyer virtuel&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn56" name="_ftnref56" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[56]</span></span></span></sup></sup></a>. </span></span></span></span></span></p> <div>&nbsp; <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[1]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> Le radicalisme politique, de gauche comme de droite, peut &ecirc;tre d&eacute;fini comme le refus des r&egrave;gles de la d&eacute;mocratie parlementaire, dont le jeu des partis.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn2"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[2]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> Ce n&rsquo;est pas le cas, par exemple, de l&rsquo;Italie, avec les travaux sur la Casa Pound (<i>cf</i>., Castelli Gattinara, Pietro, Caterina Froio &amp; Matteo Albanese, &laquo;&nbsp;The appeal of neo-fascism in times of crisis: The experience of CasaPound Italia&nbsp;&raquo;, <i>Fascism: Journal of Comparative Fascist Studies</i>, vol. 2, n&deg;2, 2013, pp. 234-258&nbsp;; Albanese Matteo, Giorgia Bulli, Pietro Castelli Gattinara &amp; Caterina Froio, <i>Fascisti di un altro millennio? </i></span></span><i><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:">Crisi e partecipazione in CasaPound Italia</span></span></i><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:">, Acireale, Bonanno, 2014&nbsp;; Castelli Gattinara, Pietro and Caterina Froio, &laquo;&nbsp;Discourse and Practice of Violence in the Italian Extreme Right: Frames, Symbols, and Identity-Building in CasaPound Italia&nbsp;&raquo;, <i>International Journal of Conflict and Violence</i>, Vol. 8, n&deg;1, 2015, pp. 155-170), de la Grande-Bretagne (Nicholas Goodrick-Clarke, <i>Black Sun. Aryan Cults, Esoteric Nazism and the Politics of Identity</i>, New York, New York University Press, 2002) ou des &Eacute;tats-Unis (Donatella della Porta, Manuela Caiani &amp; Claudius Wagemann, <i>Mobilizing on the Extreme Right: Germany, Italy, and the United States</i>, Oxford University Press, 2012). </span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn3"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[3]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> <span style="color:black">St&eacute;phane Fran&ccedil;ois, <i>Les N&eacute;o-paganismes et la Nouvelle Droite (1980-2006). Pour une autre approche</i>, Milan, Arch&egrave;, 2008.</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn4"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span garamond="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[4]</span></span></span></span></span></span></a><span garamond="" style="font-family:"> <i>Ibid</i>., p. 309.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn5"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[5]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> <span style="color:black">Le pionnier de ce combat culturel a &eacute;t&eacute; Dominique Venner, ancien membre de l&rsquo;OAS, qui, &agrave; partir de 1963 a privil&eacute;gi&eacute; le combat des id&eacute;es, au travers de sa revue <i>Europe Action</i>. Sa strat&eacute;gie fut reprise et approfondie par des membres de son &eacute;quipe qui fond&egrave;rent en 1968 le GRECE, plus connu sous le nom de &laquo;&nbsp;Nouvelle Droite&nbsp;&raquo;.</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn6"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref6" name="_ftn6" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[6]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> Voir &agrave; ce sujet, Dominique Albertini et David Doucet, <i>La Fachosph&egrave;re. Comment l&rsquo;extr&ecirc;me droite a gagn&eacute; la bataille du net</i>, Paris, Flammarion Enqu&ecirc;te, 2016.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn7"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref7" name="_ftn7" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span garamond="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[7]</span></span></span></span></span></span></a> <span garamond="" style="font-family:">PierreVial, <i>Une Terre, un peuple</i>, Paris, &Eacute;ditions Terre et peuple, 2000, p.51.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn8"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref8" name="_ftn8" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[8]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> Voir par exemple, l&rsquo;ouvrage tir&eacute; de la th&egrave;se de <span style="color:black">Nicolas Lebourg, <i>Le monde vu de la plus extr&ecirc;me droite. Du fascisme au nationalisme-r&eacute;volutionnaire</i> (Presses Universitaires de Perpignan, Perpignan, 2010), qui montre les mutations du fascisme en nationalisme-r&eacute;volutionnaire.</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn9"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref9" name="_ftn9" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[9]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> <span lang="EN-US" style="color:black">Roy Wallis, <i>On the Margin of Science&nbsp;: The Social Construction of Rejected Knowledge, </i>Keele, University of Keele 1979.</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn10"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref10" name="_ftn10" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[10]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> http://www.librairiefrancaise.fr/.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn11"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref11" name="_ftn11" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[11]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> http://www.europa-diffusion.com.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn12"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref12" name="_ftn12" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[12]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> http://www.akribeia.fr.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn13"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref13" name="_ftn13" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[13]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> http://www.librad.com/</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn14"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref14" name="_ftn14" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[14]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> Elle poss&eacute;dait 3 sites&nbsp;: fran&ccedil;ais, italien et allemand, vendant plus de mille titres par site. St&eacute;phane Fran&ccedil;ois, &laquo;&nbsp;Un exemple de diffusion id&eacute;ologique sur Internet&nbsp;: le cas de la librairie nationaliste-r&eacute;volutionnaire Librad&nbsp;&raquo;<i> in</i> Olivier Dard (dir.), <i>Supports et vecteurs de la culture d&rsquo;extr&ecirc;me droite (Europe-Am&eacute;riques)</i>, Bern, Peter Lang, 2013, pp. 25-38.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn15"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref15" name="_ftn15" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[15]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> St&eacute;phane Fran&ccedil;ois, &laquo;&nbsp;L&rsquo;&ldquo;histoire myst&eacute;rieuse&rdquo; comme champ d&rsquo;investissement de l&rsquo;extr&ecirc;me droite. Exemples de quelques auteurs fran&ccedil;ais&nbsp;&raquo;, <i>Politica Hermetica</i>, n&deg; 28, 2014, pp. 70-84&nbsp;; &laquo;&nbsp;Spiritualit&eacute;s de la Nouvelle Droite. &ldquo;Tradition&rdquo; et paganisme&nbsp;&raquo;, <i>in</i> Patrick Troude-Chastenet (dir.), <i>Les Marges politiques</i>, Bordeaux, Presses Universitaires de Bordeaux, 2015, pp. 73-89&nbsp;; &laquo;&nbsp;Un exemple de diffusion id&eacute;ologique sur Internet&nbsp;: le cas de la librairie nationaliste-r&eacute;volutionnaire Librad&nbsp;&raquo;<i> in</i> Olivier Dard (dir.), <i>Supports et vecteurs de la culture d&rsquo;extr&ecirc;me droite (Europe-Am&eacute;riques)</i>, Bern, Peter Lang, 2013, pp. 25-38.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn16"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref16" name="_ftn16" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[16]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> <i><span style="color:black">Cf</span></i><span style="color:black">., Alain de Benoist, &laquo;&nbsp;Gramsci et la conqu&ecirc;te du pouvoir culturel&nbsp;&raquo;, <i>Le Figaro dimanche</i>, 11-12 mars, 1978, p. 19. </span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn17"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref17" name="_ftn17" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span garamond="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[17]</span></span></span></span></span></span></a><span garamond="" style="font-family:"> https://www.tvlibertes.com/</span></span></span></p> </div> <div id="ftn18"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref18" name="_ftn18" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[18]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> <span style="color:black">Alain Seguy-Duclot, <i>Culture et civilisation</i>, Paris, &Eacute;ditions du Cerf, 2010, p. 174.</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn19"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref19" name="_ftn19" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[19]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> Philippe Vardon-Raybaud, <i>&Eacute;l&eacute;ments pour une contre-culture identitaire</i>, Nice, Id&eacute;es, 2011</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn20"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref20" name="_ftn20" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[20]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> <i><span style="color:black">Ibid.</span></i><span style="color:black">, pp. 174-175.</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn21"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref21" name="_ftn21" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[21]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> <span style="color:black">&Agrave; ce sujet, voir Nicolas Lebourg, <i>Le monde vu de la plus extr&ecirc;me droite</i>,<i> op. cit.</i></span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn22"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref22" name="_ftn22" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[22]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> <span style="color:black">Alain de Benoist, <i>Europe, Tiers-Monde m&ecirc;me combat</i>, Paris, Robert Laffont, 1986.</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn23"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref23" name="_ftn23" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[23]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> D&eacute;c&eacute;d&eacute; en 2017, Eichberg &eacute;tait un ancien membre de la <i>Deutsche Soziale Partei</i> ou DSU, le parti d&rsquo;Otto Strasser, le &laquo;&nbsp;nazi de gauche&nbsp;&raquo;. C&rsquo;est &agrave; cette p&eacute;riode qu&rsquo;il d&eacute;couvrit les auteurs de la R&eacute;volution Conservatrice. Dans les ann&eacute;es 1960, il fit la connaissance de plusieurs repr&eacute;sentants du courant n&eacute;o-droitier fran&ccedil;ais dont il acclimata les id&eacute;es en Allemagne. Proche des milieux nationaux-pacifistes, il lan&ccedil;a en 1979 la revue <i>Wir Selbst</i> (&laquo;&nbsp;Nous m&ecirc;mes&nbsp;&raquo;), qui exista jusqu&rsquo;en 2002. Son contenu &eacute;tait d&eacute;j&agrave; national-r&eacute;volutionnaire et gauchisant. Il s&rsquo;agissait d&rsquo;une revue importante&nbsp;: son tirage, en 1986, atteignait les cinq mille exemplaires. Cette revue attirait des personnalit&eacute;s venues d&rsquo;horizons divers&nbsp;: des anciens mao&iuml;stes, des anarchistes, des &eacute;cologistes radicaux, des conservateurs et des n&eacute;o-pa&iuml;ens. Il passe alors de la d&eacute;fense du national-bolchevisme &agrave; un ethno-r&eacute;gionalisme anarchisant, &eacute;cologiste, f&eacute;d&eacute;raliste et pacifiste, qu&rsquo;il d&eacute;fend encore aujourd&rsquo;hui. Il s&rsquo;est ainsi rapproch&eacute; au cours des ann&eacute;es 1980 de certains milieux alternatifs et ethno-diff&eacute;rentialistes lors de son installation au Danemark. Il a d&eacute;fendu jusqu&rsquo;&agrave; son d&eacute;c&egrave;s un discours anticolonialiste et ouvertement gauchiste dont l&rsquo;origine est &agrave; chercher dans les ann&eacute;es 1970&nbsp;: &agrave; cette &eacute;poque, il rencontra Mouammar Kadhafi, le consid&eacute;rant comme le p&egrave;re spirituel de l&rsquo;anti-am&eacute;ricanisme et de l&rsquo;anticapitalisme. Cette &eacute;volution s&rsquo;est concr&eacute;tis&eacute;e par un engagement politique&nbsp;: il a &eacute;t&eacute; membre &agrave; partir de 1982 du Parti Socialiste du Peuple, un parti danois chapeautant une conf&eacute;d&eacute;ration d&rsquo;&eacute;cologistes et de communistes.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn24"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref24" name="_ftn24" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[24]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> <span style="color:black">Sylvain Cr&eacute;pon, &laquo;&nbsp;Le diff&eacute;rentialisme du Front national&nbsp;: un r&eacute;v&eacute;lateur des enjeux identitaires contemporains&nbsp;&raquo;, <i>Illusio, </i>num&eacute;ro Hors s&eacute;rie, 2008, pp. 191-208&nbsp;; &laquo;&nbsp;Le GRECE et la question ethnique. Du nationalisme au communautarisme&nbsp;&raquo;,&nbsp;<i>Raison pr&eacute;sente</i>, n&deg;174, &laquo;&nbsp;Race et sciences sociales&nbsp;&raquo;, 2010, pp. 77-88.</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn25"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref25" name="_ftn25" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span garamond="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[25]</span></span></span></span></span></span></a><span garamond="" style="font-family:"> Robert de Herte, &laquo;&nbsp;Europe/Tiers-Monde&nbsp;: la nouvelle alliance&nbsp;&raquo;, <i>&Eacute;l&eacute;ments</i>, n&deg; 48-49, hiver 1983-1984, p. 3. Repris dans Alain de Benoist, <i>Le grain de sable. Jalons pour une fin de si&egrave;cle. 1973-1994&nbsp;: les &eacute;ditoriaux d&rsquo;&Eacute;l&eacute;ments</i>, Arpajon, Le Labyrinthe, 1994, p. 99.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn26"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref26" name="_ftn26" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span garamond="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[26]</span></span></span></span></span></span></a><span garamond="" style="font-family:"> Alain de Benoist, <i>Europe, Tiers-Monde m&ecirc;me combat</i>, <i>op. cit.</i></span></span></span></p> </div> <div id="ftn27"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref27" name="_ftn27" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[27]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> St&eacute;phane Fran&ccedil;ois, <i>Les N&eacute;o-paganismes et la Nouvelle Droite (1980-2006). Pour une autre approche</i>, Milan, Arch&egrave;, 2008.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn28"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref28" name="_ftn28" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span garamond="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[28]</span></span></span></span></span></span></a><span garamond="" style="font-family:"> Jacques Marlaud, <i>Le Renouveau pa&iuml;en dans la pens&eacute;e fran&ccedil;aise</i>, Paris, Le Labyrinthe, 1986, p. 19.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn29"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref29" name="_ftn29" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[29]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> Il ne faut pas oublier en effet que le fascisme eut dans un premier temps un accueil favorable dans les milieux ma&ccedil;onniques italiens, du fait de l&rsquo;anticl&eacute;ricalisme affich&eacute; du mouvement fasciste. De plus, la franc-ma&ccedil;onnerie italienne, h&eacute;riti&egrave;re des id&eacute;aux du <i>Risorgimento</i>, &eacute;tait plut&ocirc;t nationaliste, ce qui favorisa encore le rapprochement. En effet, le fascisme fut soutenu, dans un premier temps, par tout un courant m&ecirc;lant tradition gibeline, franc-ma&ccedil;onnerie, occultisme et paganisme italique. Ce courant mystico-intellectuel bigarr&eacute; se caract&eacute;risait par un nationalisme et un antichristianisme virulents. Il fut attir&eacute; par le fascisme, croyant que Mussolini restaurerait la grandeur de l&rsquo;Italie. Certains d&rsquo;entre eux firent m&ecirc;me partie des premiers fascistes, mais furent d&eacute;&ccedil;us par les Accords de Latran sign&eacute;s en f&eacute;vrier 1929. Cette tradition a persist&eacute; apr&egrave;s-guerre dans certaines loges ma&ccedil;onniques, souvent occultisantes.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn30"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref30" name="_ftn30" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[30]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> St&eacute;phane Fran&ccedil;ois, <i>L&rsquo;occultisme nazi. Entre la SS et l&rsquo;&eacute;sot&eacute;risme</i>, Paris, CNRS &Eacute;ditions, 2020.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn31"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref31" name="_ftn31" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span garamond="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[31]</span></span></span></span></span></span></a><span garamond="" style="font-family:"> &laquo;&nbsp;Collectif&nbsp;&raquo;, <i>Anarchisme mystique ou r&eacute;volution traditionaliste&nbsp;?</i>, Nantes, Ars Magna, 2021.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn32"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref32" name="_ftn32" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[32]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> Quelques exemples pour la p&eacute;riode 1990-2005&nbsp;: Tore Bjorgo &amp; Jeffrey Kaplan, <i>Nation and Race. </i></span></span><i><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:">The Developping Euro-American Racist Subculture</span></span></i><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:">, Boston, Northeastern University, 1998; Devin Burghart (dir.), <i>Soundtracks to the White Revolution: White Supremacist Assaults on Youth Music Subcultures</i>, Chicago, Center for New Community, 1999; Matthias Gardell, <i>Gods of Blood. The Pagan Revival and White Separatism</i>, London/Durham, Duke University Press, 2003; Franscisco Germinario, <i>La Destra degli dei. </i></span></span><i><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:">Alain de Benoist e la cultura politica della Nouvelle Droite</span></span></i><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:">, Turin, Bollati Boringhieri, 2002&nbsp;; Joscelyn Godwin, <i>Arktos. Le mythe du P&ocirc;le dans les sciences</i>, <i>le symbolisme et l&rsquo;id&eacute;ologie nazie </i>[1993], trad. </span></span><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:">G. Leconte, Milan, Arch&egrave;, 2000; <span style="color:black">Nicholas Goodrick-Clarke, <i>Black Sun</i>, <i>op. cit.</i> ; </span>Russ Nieli &amp; Carol Swain (dir<i>.), Contemporary Voices of White nationalism in America</i>, Cambridge/New York, Cambridge University Press, 2003; Mark Sedgwick, <i>Against the Modern World. Traditionalism and The Secret Intellectual History of the Twentieth Century</i>, Oxford, Oxford University Press, 2004.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn33"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref33" name="_ftn33" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[33]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> Hans Thomas Hakl, <i>Unknown Sources. National Socialism and the Occult</i>, Holmes Publishing, 2005.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn34"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref34" name="_ftn34" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[34]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> Nicholas Goodrick-Clarke, <i>The Occult Roots of Nazism: The Ariosophists of Austria and Germany, 1890-1935</i>, Wellingborough, The Aquarian Press, 1985 (version augment&eacute;e en 1992 sous le titre: <i>The Occult Roots of Nazism: Secret Aryan Cults and Their Influence on Nazi Ideology</i>, New York, New York University Press)&nbsp;; <i>Black Sun</i>, <i>op. cit</i>.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn35"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref35" name="_ftn35" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[35]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> Joscelyn Godwin, <i>Arktos</i>, <i>op. cit.</i></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn36"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref36" name="_ftn36" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[36]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> Mark Sedgwick, <i>Against the Modern World</i>, <i>op. cit.</i></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn37"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref37" name="_ftn37" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[37]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> Bernice G. Rosenthal (ed.),<i> The Occult in Russian and Soviet Culture</i>, New York, Cornell University Press, Ithaca, 1997.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn38"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref38" name="_ftn38" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[38]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> Giorgio Galli, <i>Hitler e il nazismo magico. Le componenti esoteriche del Reich millenario</i>, Milan, Rizzoli, 1989&nbsp;; <i>La politica e i maghi. </i></span></span><i><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:">Da Richelieu a Clinton</span></span></i><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:">, Milan, Rizzoli, 1995.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn39"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref39" name="_ftn39" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[39]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> Par exemple, Anne-Marie Duranton-Crabol ou Daniel Lindenberg dans le suppos&eacute; r&ocirc;le de Ren&eacute; Gu&eacute;non comme &laquo;&nbsp;ma&icirc;tre &agrave; penser&nbsp;&raquo; de l&rsquo;extr&ecirc;me droite n&eacute;o-fasciste (Anne-Marie Duranton-Crabol, <i>L&rsquo;Europe de l&rsquo;extr&ecirc;me droite</i>, Bruxelles, Complexe, 1991, p. 67&nbsp;; Daniel Lindenberg, &laquo;&nbsp;Ren&eacute; Gu&eacute;non ou la r&eacute;action int&eacute;grale&nbsp;&raquo;, <i>Mil neuf cent</i>, vol. 9 n&deg; 9, 1991, pp. 69-79&nbsp;; &laquo;&nbsp;Gu&eacute;non Ren&eacute;&nbsp;&raquo;, <i>in</i> Jacques Julliard et Michel Winock, <i>Dictionnaire des intellectuels fran&ccedil;ais. Les personnes, les lieux, les moments</i>, Paris, Seuil, 1996, pp. 566-567. Toutefois sa position a &eacute;volu&eacute; pour devenir plus mesur&eacute;e&nbsp;: Daniel Lindenberg &laquo;&nbsp;Xavier Accart&nbsp;: Ren&eacute; Gu&eacute;non ou le renversement des clart&eacute;s. Influence d&rsquo;un m&eacute;taphysicien sur la vie intellectuelle et litt&eacute;raire fran&ccedil;aise (1920-1970)&nbsp;&raquo;, <i>Esprit</i>, f&eacute;vrier 2007, p. 221). Si Gu&eacute;non est assur&eacute;ment un auteur r&eacute;actionnaire, il n&rsquo;a jamais soutenu ou &eacute;prouv&eacute; de la sympathie pour le fascisme ou l&rsquo;extr&ecirc;me droite, au contraire de son &eacute;quivalent italien, Julius Evola.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn40"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref40" name="_ftn40" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[40]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> Pierre-Andr&eacute; Taguieff, <i>La Foire aux illumin&eacute;s. &Eacute;sot&eacute;risme, th&eacute;orie du complot, extr&eacute;misme</i>, Paris, Mille et une nuits 2005.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn41"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref41" name="_ftn41" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[41]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> Wiktor Stoczkowski, &laquo;&nbsp;Rires d&rsquo;ethnologues&nbsp;&raquo;, <i>L&rsquo;Homme</i>, n&deg; 160, 2001/4, pp. 91-104.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn42"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref42" name="_ftn42" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[42]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> <i>Ibid.</i>, p. 107.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn43"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref43" name="_ftn43" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[43]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> Alain Besan&ccedil;on, <i>Histoire et exp&eacute;rience du moi</i>, Paris, Flammarion, 1971, p. 67.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn44"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref44" name="_ftn44" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span garamond="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[44]</span></span></span></span></span></span></a><span garamond="" style="font-family:"> Henri Levavasseur, &laquo;&nbsp;Pour une &eacute;cologie des populations&nbsp;: la nature au fondement de l&rsquo;identit&eacute;&nbsp;&raquo;, <i>in</i> Olivier </span><span garamond="" style="font-family:">Eichenlaub (dir.), <i>Pour un r&eacute;veil europ&eacute;en. Nature&ndash;Excellence&ndash;Beaut&eacute;</i>, Paris, La Nouvelle Librairie &Eacute;ditions, 2020, pp. 27-37.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn45"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref45" name="_ftn45" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span garamond="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[45]</span></span></span></span></span></span></a><span garamond="" style="font-family:"> <i>Ibid</i>. p. 27.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn46"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref46" name="_ftn46" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span garamond="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[46]</span></span></span></span></span></span></a><span garamond="" style="font-family:"> <i>Ibid</i>., p. 31.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn47"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref47" name="_ftn47" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span garamond="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[47]</span></span></span></span></span></span></a><span garamond="" style="font-family:"> <i>Ibid</i>., p. 36.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn48"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref48" name="_ftn48" title=""><span class="Caractresdenotedebasdepage" style="vertical-align:super"><span garamond="" style="font-family:"><span class="Caractresdenotedebasdepage" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[48]</span></span></span></span></span></span></a><span garamond="" style="font-family:"> Dominique Venner, &laquo;&nbsp;&Eacute;ternit&eacute; des civilisations&nbsp;&raquo;, <i>La</i> <i>Nouvelle Revue d&rsquo;Histoire</i>, n&deg;7, juillet ao&ucirc;t 2003, p. 7.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn49"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref49" name="_ftn49" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span garamond="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[49]</span></span></span></span></span></span></a><span garamond="" style="font-family:"> Bastien O&rsquo;Dani&eacute;li, &laquo;&nbsp;La th&eacute;orie &ldquo;Out of Africa&rdquo; en d&eacute;bat&nbsp;: et si l&rsquo;origine d&rsquo;Homo Sapiens &eacute;tait multir&eacute;gionale&nbsp;&raquo;, <i>&Eacute;l&eacute;ments</i>, n&deg;150, 2016, pp. 72-77.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn50"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref50" name="_ftn50" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span garamond="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[50]</span></span></span></span></span></span></a><span garamond="" style="font-family:"> Pierre Vial, <i>Une Terre un peuple</i>, Paris, &Eacute;ditions Terre et peuple, 2000, pp. 110-111</span></span></span></p> </div> <div id="ftn51"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref51" name="_ftn51" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[51]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> <span style="color:black">&laquo;&nbsp;Le propre de la pens&eacute;e mythique, comme du bricolage sur le plan pratique, est d&rsquo;&eacute;laborer des ensembles structur&eacute;s non pas directement avec d&rsquo;autres ensembles structur&eacute;s, mais en utilisant des r&eacute;sidus et des d&eacute;bris d&rsquo;&eacute;v&eacute;nements&nbsp;: &ldquo;O<i>dds and ends</i>&rdquo;, dirait l&rsquo;Anglais, ou en fran&ccedil;ais, des bribes et des morceaux, t&eacute;moins fossiles d&rsquo;un individu ou d&rsquo;une soci&eacute;t&eacute;.&nbsp;&raquo; Claude L&eacute;vi-Strauss, <i>Le Regard &eacute;loign&eacute;</i>, Paris, Plon, 1962, p. 32.</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn52"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref52" name="_ftn52" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[52]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> <span style="color:black">Sur la &laquo;&nbsp;vie&nbsp;&raquo; des id&eacute;es, voir Dan Sperber, <i>La Contagion des id&eacute;es</i>, Paris, Odile Jacob, 1996.</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn53"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref53" name="_ftn53" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[53]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> Un fanzine est une publication sans d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal, r&eacute;alis&eacute;e de fa&ccedil;on artisanale (usage de la photocopieuse) par des amateurs, &agrave; l&rsquo;existence et &agrave; la parution al&eacute;atoire. Il se distingue des samizdats par son contenu, centr&eacute; sur la musique (un style musical ou un groupe). Ceci explique son nom, contraction de <i>Fanatics&rsquo;Magazine</i>&nbsp;: magazine de fans.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn54"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref54" name="_ftn54" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[54]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> Collectif, <i>Rock Haine Roll. Origines, histoires et acteurs du Rock Identitaire Fran&ccedil;ais</i>, Paris, No pasaran, 2004.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn55"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref55" name="_ftn55" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[55]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> <span style="color:black">Claude L&eacute;vi-Strauss, <i>L&rsquo;Identit&eacute;</i>, Paris, Grasset, 1977, p. 331.</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn56"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref56" name="_ftn56" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span garamond="" style="font-family:">[56]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span garamond="" style="font-family:"> <i><span style="color:black">Ibid.</span></i><span style="color:black">, p. 332.</span></span></span></span></span></span></p> </div> </div>