<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-family:" times="">Diversement nomm&eacute;e &laquo;&nbsp;cocufiage du fran&ccedil;ais&nbsp;&raquo; (Gassama 1995), &laquo;&nbsp;appropriation du fran&ccedil;ais&nbsp;&raquo; (Caitucoli 2007), &laquo;&nbsp;hybridation langagi&egrave;re&nbsp;&raquo; (Delbart 2005) ou encore &laquo;&nbsp;malinkisation du fran&ccedil;ais&nbsp;&raquo; (Boraso 2017), la pratique linguistique de Kourouma constitue bien une topique, un styl&egrave;me de litt&eacute;rarit&eacute; singuli&egrave;re au sens molini&eacute;en du terme, voire un consid&eacute;rant de sa mythologie personnelle. Le pr&eacute;sent article convoque donc aussi bien la stylistique que la mythocritique. De l&rsquo;une elle s&rsquo;emploiera &agrave; exploiter les crit&egrave;res formels d&rsquo;expressivit&eacute; langagi&egrave;re&nbsp;; de l&rsquo;autre, elle scrutera les conditions structurelles de la cr&eacute;ation mythog&eacute;n&eacute;tique de <i>la b&acirc;tardise linguistique</i> dans le premier roman de Kourouma. Ce double ancrage m&eacute;thodologique permettra d&rsquo;interroger les raisons de cet ethos de pr&eacute;curseur revendiqu&eacute; par Kourouma comme initiateur du parler populaire ivoirien, dont le nouchi est une modalit&eacute; majeure. Car <i>Les Soleils des ind&eacute;pendances</i> constitue le corpus g&eacute;n&eacute;siaque des mutations linguistiques du fran&ccedil;ais en C&ocirc;te d&rsquo;Ivoire, ainsi que le pr&eacute;tend son auteur, mais encore cette &oelig;uvre se d&eacute;finit tel le lieu (topos) d&rsquo;o&ugrave; s&rsquo;origine le style tant particulier d&rsquo;un auteur d&rsquo;exception, qu&rsquo;il est l&eacute;gitime de consid&eacute;rer comme l&rsquo;une des plus dignes figures du panth&eacute;on des romanciers africains.</span></span></span></p>