<p class="Standard" style="border:none; text-align:justify">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="border: none; text-align: center;"><strong>La haine meurtri&egrave;re</strong></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><i>Dans la vie d&#39;&acirc;me de l&#39;individu, l&#39;autre entre en ligne de compte tr&egrave;s r&eacute;guli&egrave;rement comme mod&egrave;le, comme objet, comme aide et comme adversaire, et de ce fait la psychologie individuelle est aussi d&rsquo;embl&eacute;e, simultan&eacute;ment, psychologie sociale, en ce sens &eacute;largi mais tout &agrave; fait fond&eacute;.</i></span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Freud,&nbsp;</span></span></span><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><i>Psychologie des masses et analyse du moi, </i>O.C., XVI, p.5<i>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </i></span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Il y a un potentiel de haine dans l&#39;inconscient. Normalement, cette haine est r&eacute;prim&eacute;e. Mais elle est parfois lib&eacute;r&eacute;e par un &eacute;v&egrave;nement, individuel ou collectif. Elle devient d&egrave;s lors contagieuse quand elle r&eacute;sonne chez un sujet fragilis&eacute;. En se communiquant d&#39;individu &agrave; individu, elle sera amplifi&eacute;e par des figures d&#39;identification qui s&#39;en empareront. </span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Ce potentiel de haine se constitue d&egrave;s l&#39;enfance, &agrave; bas bruit. Le harc&egrave;lement, subi ou actif, en est une manifestation. Le r&ocirc;le des &eacute;ducateurs de l&#39;enfant, quand ils en per&ccedil;oivent les manifestations, est de nommer cette jalousie banale, ces pulsions d&#39;envie parfois violentes, ces manifestations &eacute;ventuelles d&#39;agressivit&eacute; qui seront alors refoul&eacute;es et conditions d&#39;un progr&egrave;s pour la pens&eacute;e de l&#39;enfant. Saint Augustin dans ses <i>Confessions</i> nous en a livr&eacute; un magnifique t&eacute;moignage, fondateur de la d&eacute;marche autobiographique. Souvent, elles &eacute;volueront sur le mode de traits de caract&egrave;re, mais parfois lorsqu&#39;il s&#39;agit d&#39;un vrai trauma, tel qu&#39;un conflit prolong&eacute; qui affecte la construction infantile et familiale, le refoulement et la reconstruction spontan&eacute;e sont insuffisants. Le recours &agrave; un professionnel est alors n&eacute;cessaire. Si cette situation ne peut &ecirc;tre d&eacute;pass&eacute;e et persiste comme un point douloureux, qui induit une r&eacute;p&eacute;tition compulsive, la haine de l&#39;autre se forme.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Chez chaque individu, il existe un point ombilical qui marque la limite du pensable pour lui. Ce point originaire est habituellement refoul&eacute; mais chez celui o&ugrave; la haine a laiss&eacute; une trace, son affleurement porte des fruits v&eacute;n&eacute;neux. Il devient manifeste et f&eacute;cond quand un &eacute;v&eacute;nement devient pour lui une chambre d&#39;&eacute;cho. L&#39;&eacute;v&eacute;nement anodin, pour la plupart des gens, passe au premier plan car une association inconsciente a construit une m&eacute;taphore fond&eacute;e sur le traumatisme qui avait affect&eacute; l<i>&#39;infans </i>ou le tr&egrave;s jeune enfant. La trace malheureusement f&eacute;conde aurait pu alors &ecirc;tre lisible dans l&#39;alt&eacute;ration de la relation m&egrave;re-enfant. Cette blessure, cette insistance qui revient sans cesse, indique le lieu d&#39;une faille indicible par des mots qui se cherchent. Un leader politique, un tribun, est celui qui trouve ces mots depuis son histoire personnelle et leur donne de la chair. Transmis, ces mots vont vivre chez ceux qui sont avides de les entendre.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">La haine quand elle est (ap)port&eacute;e par ces personnes charismatiques, devient alors le discours politiquement attendu mais aussi le discours &eacute;motionnel qui pousse aux agissements collectifs. La foule s&#39;en approprie les mots et l&#39;&eacute;motion qu&#39;ils portent. &Eacute;dulcor&eacute;s jusqu&rsquo;&agrave; perdre l&#39;horreur de leur sens, ils deviennent vecteurs de la haine. Ils poussent le corps &agrave; agir comme il a r&eacute;agi originellement quand s&#39;est form&eacute; en lui la violence &eacute;prouv&eacute;e d&#39;actes ou de situations traumatisants.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Le trou que d&eacute;masque la haine transparait dans l&#39;insistance du silence qui l&#39;a produite dans l&#39;enfance. La continuit&eacute; du flux de la parole adress&eacute;e a contourn&eacute; l&#39;indicible silence. Ce trou historique et fragilisant trouve son renfort, son moule, dans la haine v&eacute;hicul&eacute;e par des figures de proue du discours public. Comme le feu, la haine se propage. Elle grandit de l&#39;un &agrave; l&#39;autre, magnifi&eacute;e par le personnage central vers qui toutes les &eacute;motions convergent et dont le discours devient un pr&ecirc;t-&agrave;-porter, un pr&ecirc;t-&agrave;-penser.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">La sublimation par l&#39;&eacute;laboration personnelle dans la cr&eacute;ation, picturale ou d&#39;&eacute;criture, &eacute;carte de l&#39;adh&eacute;sion au discours tout-fait. Elle r&eacute;pare les blessures narcissiques et prot&egrave;ge de ceux qui propagent l&#39;apologie haineuse de l&#39;exclusion. La responsabilit&eacute; de leurs promoteurs est dans l&#39;acte d&#39;alt&eacute;rer le lien social. Ils visent &agrave; substituer &agrave; un lien social fond&eacute; sur le respect de la diff&eacute;rence et l&#39;&eacute;galit&eacute; des devoirs, un autre lien d&#39;apparence, plus solide parce qu&rsquo;archa&iuml;que, fond&eacute; sur l&#39;identification commune et collective au <i>m&ecirc;me.</i> Cette identification mim&eacute;tique au <i>m&ecirc;me </i>passe par l&#39;appropriation de son discours qui colle au discours intime. Le sympt&ocirc;me fait entendre que la pens&eacute;e, d&egrave;s lors ali&eacute;n&eacute;e, s&#39;est r&eacute;duite au ressassement de slogans, aux tics de langage, &agrave; la violence sous-jacente. On per&ccedil;oit ici la raison fondatrice de ceux qui veulent forcer &agrave; cette identification collective. La philosophie, l&#39;histoire, la sociologie, la psychanalyse parce qu&#39;elles incitent le sujet &agrave; penser &agrave; partir de lui-m&ecirc;me, &agrave; partir de ce qui s&#39;entrevoit, &agrave; partir de l<i>&#39;interdit,</i> doivent &ecirc;tre r&eacute;prim&eacute;es. Les dictatures, au nom de la modernit&eacute;, tendent &agrave; supprimer ces espaces de libre-pens&eacute;e.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Cette attraction vers le <i>m&ecirc;me </i>est, aujourd&#39;hui, dans notre soci&eacute;t&eacute; capitaliste et de consommation, cristallis&eacute;e dans le r&ocirc;le attribu&eacute; &agrave; <i>l&#39;influenceur, </i>au leader d&#39;opinion, &agrave; l&#39;oppos&eacute; de la parole singuli&egrave;re et cr&eacute;ative d&#39;un sujet. Celui que Lacan nomme le &quot;parl&ecirc;tre&quot;, dont la singularit&eacute; unique est d&#39;&ecirc;tre port&eacute; par la parole engag&eacute;e avec d&#39;autres sujets, est r&eacute;prim&eacute; par ce discours qui vise &agrave; l&#39;h&eacute;g&eacute;monie. Le &quot;parl&ecirc;tre&quot; de l&#39;individu-sujet disparait, dissous comme porteur du sujet dans le discours de tous. L&#39;h&eacute;g&eacute;monie dans la pens&eacute;e impose l&#39;unicit&eacute; dans les actes. Il devient alors douloureux d&#39;en d&eacute;nouer les implications sociales. Quelques voix devenues solitaires, comme les coryph&eacute;es d&#39;un drame, expriment ce que beaucoup &eacute;prouvent sans trouver les mots pour le dire.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Le populisme se nourrit de ce ressentiment irrigu&eacute; par la haine. Les chantres du <i>m&ecirc;me,</i> de l&#39;id&eacute;alisation de l&#39;<i>unique chef </i>en sont impr&eacute;gn&eacute;s par leur &eacute;ducation et leur culture. Il suffit que ce discours touche &quot;une f&ecirc;lure, une blessure, ce qu&#39;est le b&eacute;mol par rapport &agrave; la note naturelle&quot;<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><sup><sup><span style="border:none; font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[1]</span></span></span></sup></sup></a> pour que la haine silencieuse et potentielle rencontre quelques autres et fasse avec eux noyau d&#39;un collectif haineux.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Freud &eacute;crit dans sa <i>Psychologie des masses et analyse du moi </i>en 1921 qu&#39; &quot;un chef supr&ecirc;me est l&agrave; -- qui aime tous les individus de la masse d&#39;un &eacute;gal amour.&quot;<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title=""><sup><sup><span style="border:none; font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[2]</span></span></span></sup></sup></a> Cet amour du chef construit la coh&eacute;sion d&#39;un collectif, tel que l&#39;Arm&eacute;e ou l&#39;&Eacute;glise. Freud appuie son raisonnement sur les n&eacute;vroses de guerre &quot;qui d&eacute;sagr&eacute;g&egrave;rent la force arm&eacute;e allemande&quot;(...) &quot;on est en droit d&#39;affirmer que l&#39;absence d&#39;amour dans le traitement de l&#39;homme du commun par ses sup&eacute;rieurs venait en t&ecirc;te des motifs de l&#39;entr&eacute;e dans la maladie&quot;<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" title=""><sup><sup><span style="border:none; font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[3]</span></span></span></sup></sup></a>. Inversement, on peut remarquer qu&#39;une masse d&#39;individus indiff&eacute;renci&eacute;s trouver une coh&eacute;sion dans la haine collective, dans les actes violents contre des personnes d&eacute;sign&eacute;es parce que diff&eacute;rentes, h&eacute;t&eacute;rog&egrave;nes. Le mouvement de haine qui se d&eacute;voile ainsi indique que le lien qui assure la coh&eacute;sion de cette masse est la pulsion d&#39;identification vers le <i>Un</i>, sous la banni&egrave;re d&#39;une effigie incarnant un slogan unifiant.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Mais la haine n&#39;est pas le sym&eacute;trique de l&#39;amour. L&#39;amour est une construction entre des sujets alors que la haine est destructrice car elle d&eacute;voile et propage le chaos au c&oelig;ur de l&#39;individu, chaos qui ne peut &ecirc;tre partag&eacute; que par la violence du passage &agrave; l&#39;acte, toujours potentiellement meurtrier. Le chaos au c&oelig;ur du sujet ne peut relier &agrave; l&#39;autre. Pour sortir de l&#39;insupportable de la solitude, il lui est n&eacute;cessaire d&#39;adh&eacute;rer aux modes sociaux qui donnent l&#39;illusion de <i>faire Un.</i> Le point d&#39;alt&eacute;rit&eacute; o&ugrave; se noue la relation d&#39;amour est alors effac&eacute;. La haine devient ainsi l&#39;expression du d&eacute;ni de la vacuit&eacute; de ce point d&#39;alt&eacute;rit&eacute;. L&#39;alt&eacute;rit&eacute; se nourrit de la vivance de l&#39;amour re&ccedil;u et restitu&eacute;. L&#39;identification haineuse qui unit une foule a besoin des mots d&#39;un discours, m&ecirc;me rudimentaire, pour canaliser vers un but unique et destructeur la pulsion du <i>faire Un </i>lib&eacute;r&eacute;.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">D&egrave;s lors qu&#39;elle a pris corps, l&#39;emprise d&#39;un sujet ou d&#39;une masse par la haine apparait d&#39;une telle fixation qu&#39;il est impossible d&#39;esp&eacute;rer qu&#39;apparaisse une prise de conscience et une autocritique. Ainsi la haine est li&eacute;e &agrave; son ancrage dans l&#39;inconscient. L&#39;apr&egrave;s-coup judiciaire des g&eacute;nocides d&eacute;montre la difficult&eacute; de la t&acirc;che. Il est tr&egrave;s rare qu&#39;apparaisse une prise de conscience subjective individuelle. Ces proc&egrave;s ne permettent pas qu&#39;une position subjective personnelle en naisse. Ils sont n&eacute;cessaires pour l&#39;Histoire et pour &eacute;duquer la civilisation.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Il faut relier ce blanc de la pens&eacute;e &agrave; ce que n&#39;ont pas pu dire les assassins Hutus lors des proc&egrave;s pour le g&eacute;nocide des Tutsis. Ils &eacute;voquent un clivage en eux qui leur permettait de faire le matin &quot;leur travail&quot;, c&#39;est dire de tuer en s&eacute;rie leurs voisins, et l&#39;apr&egrave;s-midi d&#39;&ecirc;tre normalement avec leur famille. De m&ecirc;me, les responsables des camps d&#39;extermination montraient, sur les lieux m&ecirc;mes de leurs crimes, une vie familiale exemplaire et honn&ecirc;tement petite-bourgeoise. Toutefois, des t&eacute;moignages &eacute;pars montrent que le retentissement de ces crimes en s&eacute;rie est psychosomatique.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Pourquoi la soci&eacute;t&eacute;, la culture n&#39;est-elle pas livr&eacute;e sans cesse &agrave; la sauvagerie ? On peut remarquer que la sauvagerie circulaire et r&eacute;p&eacute;titive a sans doute provoqu&eacute; l&#39;extinction de certaines soci&eacute;t&eacute;s primitives. Plus tard, dans les soci&eacute;t&eacute;s historiques, la sauvagerie n&#39;avait lieu que pendant un moment limit&eacute;, celui d&#39;une guerre ou d&#39;une r&eacute;volte. Le moment de sauvagerie &eacute;tait encadr&eacute; par une id&eacute;ologie morale, chr&eacute;tienne par exemple ou dynastique, qui pouvait la suspendre quand le but &eacute;tait atteint. Quand la sauvagerie est l&#39;effet et le reflet d&#39;une dictature, elle est sans limite...</span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">&nbsp;Pour notre soci&eacute;t&eacute; d&eacute;mocratique, quel est le lieu de la sauvagerie haineuse ?&nbsp; L&#39;&eacute;vidence quotidienne des meurtres des gangs montre qu&#39;une autre loi s&#39;est substitu&eacute;e &agrave; la loi de la Cit&eacute;. L&#39;argent criminel de la drogue fait loi. Mais ce ne sont que des enclaves qui profitent de l&#39;affaiblissement de l&#39;&Eacute;tat face &agrave; la violence de la pulsion des consommateurs qui pousse &agrave; masquer le manque, c&#39;est &agrave; dire &agrave; d&eacute;nier l&#39;existence en eux de la castration. Ces enclaves de non-droit o&ugrave; s&#39;&eacute;tablit la loi de la sauvagerie nous montrent l&#39;innommable au c&oelig;ur de l&#39;humain. </span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Le r&ocirc;le de la civilisation, de la Culture est donc de pr&eacute;venir l&#39;&eacute;mergence de la haine dans la soci&eacute;t&eacute;. L&#39;interdit d&#39;&eacute;nonciation des th&egrave;ses haineuses est illusoire car elles prennent alors d&#39;autant plus de pouvoir de s&eacute;duction. Il faut que leur refus naisse de la prise de conscience du sujet. La pr&eacute;vention de la violence haineuse collective repose donc sur l&#39;&eacute;ducation par l&#39;Histoire et la soumission &agrave; la d&eacute;mocratie qui seules peuvent &eacute;tablir la v&eacute;rit&eacute; des faits par rapport aux fantasmes archa&iuml;ques qui sous-tendent le discours haineux. Ne dit-on pas qu&#39;ils sont devenus esclaves de leurs drogues ?</span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Chez un individu, il est facile de rendre lisible la cha&icirc;ne qui a produit une haine suffisante pour conduire &agrave; l&#39;assassinat. L&#39;acte homicide, pr&eacute;cipit&eacute; d&#39;un bloc de haine, illumine toute l&#39;histoire secr&egrave;te qui porte l&#39;acte, pens&eacute;, rumin&eacute;, ressass&eacute;. Le crime des s&oelig;urs Papin est tellement exemplaire qu&#39;il en est le prototype. Actuellement, dans un proc&egrave;s aux Assises de Valence, on entend la haine qui a tiss&eacute; l&#39;enfance de Gabriel Fortin confront&eacute; et compar&eacute; &agrave; un fr&egrave;re favoris&eacute;. Il a &eacute;t&eacute; d&eacute;valoris&eacute; jusque dans son nom propre qui n&#39;est pas celui de son fr&egrave;re. Ils ont &eacute;t&eacute; abandonn&eacute;s avec leur m&egrave;re par leur p&egrave;re &agrave; la naissance du cadet. L&#39;autre, ce p&egrave;re qui a fui, <i>est</i> le peu de chose qui entrave son existence. Port&eacute; par le seul nom de sa m&egrave;re, elle-m&ecirc;me tr&egrave;s fragile, G. Fortin construit scrupuleusement et m&eacute;thodiquement ses actes qu&#39;il a pens&eacute;s r&eacute;parateurs du chaos qui s&#39;est impos&eacute; &agrave; lui quand ses employeurs successifs l&#39;ont rejet&eacute;, licenci&eacute; et humili&eacute;. L&#39;un d&#39;eux a m&ecirc;me propos&eacute; &agrave; cet ing&eacute;nieur un emploi de manutentionnaire... Le redoublement par les licenciements de l&#39;humiliation qui trame toute son existence, a rendu vaine son exigence d&#39;avoir acquis des dipl&ocirc;mes r&eacute;parateurs et normalisateurs. L&#39;humiliation redoubl&eacute;e annihile son d&eacute;sir d&#39;existence. Il a fallu deux actes pour porter son d&eacute;sir de destruction : le premier fut son abandon &agrave; sa naissance par son p&egrave;re, le second fut r&eacute;v&eacute;l&eacute; par les &eacute;checs qui d&eacute;voilent la faille originaire.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Si on se met dans la logique de l&#39;acte, on en comprend la raison, mais si on se met dans l&#39;exigence sociale, l&#39;acte fou, dont le d&eacute;terminisme est compr&eacute;hensible, ne peut que susciter l&#39;horreur. Il faut aussi remarquer qu&#39;un troisi&egrave;me terme est mis de c&ocirc;t&eacute;. Les personnes qui ont rejet&eacute; G. Fortin en l&#39;humiliant, ont d&eacute;ni&eacute; l&#39;&eacute;thique professionnelle des DRH qui exige que chacun soit attentif aux cons&eacute;quences de ses paroles et de son acte. L&#39;horreur de ce triple assassinat est le reflet de la violence et de la surdit&eacute; sociales. La parole humiliante a toujours des effets destructeurs surtout quand elle est sans r&eacute;plique possible. Elle devient ainsi une parole de haine individualis&eacute;e qui pousse &agrave; l&#39;acte. Le d&eacute;sir de vengeance en r&eacute;plique se cr&eacute;e alors chez l&#39;interlocuteur qui en subit l&#39;effet. </span></span></span><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">&nbsp;&nbsp;</span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">L&#39;apprentissage du pouvoir est aussi celui de conna&icirc;tre l&#39;effet de ses propos. Pour un responsable, il n&#39;y a pas de paroles sans effet. &Eacute;nonc&eacute;es par des responsables, charg&eacute;s d&#39;une autorit&eacute; morale, sociale ou politique, ces paroles banales, telles celles dites au &quot;Caf&eacute; du Commerce&quot; avec des familiers &eacute;gaux, emplissent de haine. Les personnes qui s&#39;estiment alors jug&eacute;es sont envahies par une haine d&#39;autant plus intense que ces mots sont prononc&eacute;s par celui dont la parole est attendue. C&#39;est cette attente qui investit l&#39;homme politique d&#39;un pouvoir. La pratique de la psychanalyse d&eacute;montre l&#39;effet de cette attente. L&#39;&eacute;coute de la politique dans ses petites phrases apparemment anodines en montre l&#39;effet ravageur. La violence de la haine lib&eacute;r&eacute;e par cette parole, attendue et per&ccedil;ue sans bienveillance, exprime le refus de l&#39;autre dont l&#39;alt&eacute;rit&eacute; est ni&eacute;e face &agrave; un expert, &agrave; un &quot;sachant&quot;. Il est devenu le &quot;peu-de-chose&quot;, le &quot;sans-dents&quot; qui se per&ccedil;oit d&egrave;s lors comme un objet humili&eacute;. Il se d&eacute;fend de la blessure par la vindicte et la haine. Le mouvement des <i>gilets jaunes</i> a montr&eacute; la potentielle violence de ce ressentiment qui s&#39;appuie aussi sur des paroles ressenties comme blessantes.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">L&#39;humiliation est un acte religieux o&ugrave; le p&eacute;nitent &agrave; plat ventre se met aux pieds d&#39;un &eacute;v&ecirc;que, par exemple, pour reconnaitre son autorit&eacute;. Actuellement, l&#39;usage du mot est surtout au passif. &Ecirc;tre humili&eacute;, nous dit l&#39;histoire du mot, c&#39;est &ecirc;tre terrass&eacute;, terroris&eacute; pour &ecirc;tre mis plus bas que terre, pour &ecirc;tre mis dans l&#39;humus donc &ecirc;tre renvoy&eacute; &agrave; un statut de v&eacute;g&eacute;tal. En clinique, on remarque que l&#39;humiliation fait le lit de la psychose par la blessure d&#39;amour propre et la confirmation sur la sc&egrave;ne sociale de l&#39;effondrement narcissique. Celui qui provoque l&#39;humiliation abuse de son ascendant, de son autorit&eacute; sur l&#39;autre qui la refuse intimement.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Si cette humiliation est partag&eacute;e, si elle est devenue publique, elle se transmettra sous la forme d&#39;une revendication politique pendant des g&eacute;n&eacute;rations. Sous le nom d&#39;une injustice historique, d&#39;une non-reconnaissance de l&#39;identit&eacute; collective, elle pousse &agrave; la violence per&ccedil;ue comme r&eacute;paratrice. Le drame des Palestiniens est de ne pouvoir surmonter l&#39;humiliation de 1947. La haine pure y trouve son creuset et une mise en acte qui gagne les esprits, sans les limites morales de la culture. La haine partag&eacute;e est devenue opinion sociale et trait d&#39;unit&eacute;. Elle est narcissique et pulsionnelle, c&#39;est dire qu&#39;elle se nourrit de ce qui est le plus archa&iuml;que dans l&#39;histoire d&#39;un sujet. Les conventions de Gen&egrave;ve, les lois de la guerre rappellent que m&ecirc;me dans la violence ultime qu&#39;est la guerre, des lois doivent limiter l&#39;expansion du d&eacute;sir de mort sur l&#39;autre. La haine collective doit &ecirc;tre interdite et censur&eacute;e. Parce qu&#39;elle s&#39;adresse &agrave; l&#39;&ecirc;tre de l&#39;autre, elle ne peut avoir de limites que par un interdit l&eacute;gal disant le v&oelig;u de la soci&eacute;t&eacute; qui doit se prot&eacute;ger contre l&#39;expression venimeuse de la pulsion de mort. Ceux qui sont pris dans la nasse de la haine, une fois install&eacute;e, ne peuvent en sortir par eux-m&ecirc;mes car elle n&#39;existe que partag&eacute;e par d&#39;autres qui deviennent des proches n&eacute;cessaires, des m&ecirc;mes que soi. Les tentatives de d&eacute;radicalisation par &laquo;&nbsp;psychoth&eacute;rapie &raquo; montrent assez leurs limites.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">L&#39;arr&ecirc;t du processsus de haine est donc de la responsabilit&eacute; de la soci&eacute;t&eacute; puisque le groupe structur&eacute; sur la haine ne peut r&eacute;primer le lien de haine qui assure sa coh&eacute;sion. La responsabilit&eacute; de la soci&eacute;t&eacute; intervient ainsi &agrave; trois niveaux, en pr&eacute;vention, dans l&#39;actuel et l&#39;apr&egrave;s-coup. Il lui incombe d&#39;interdire la propagation des id&eacute;es haineuses. Il est n&eacute;cessaire aussi de contr&ocirc;ler les r&eacute;unions publiques o&ugrave; cette violence s&#39;exprime et enfin de garantir que les lois encadrant l&#39;&eacute;thique de la vie sociale soient appliqu&eacute;es. </span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Les lois sur la propagande, la diffusion des &eacute;crits d&#39;incitation &agrave; la haine constituent un fragile socle de protection d&eacute;mocratique qui n&eacute;anmoins s&#39;enrichit. </span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">L&#39;&eacute;largissement de la d&eacute;mocratie est essentiel pour former les citoyens et &ecirc;tre exemplaire. Elle doit favoriser le d&eacute;bat et tuer dans l&#39;&oelig;uf les germes de la violence haineuse. Enfin, comme la haine collective pousse au crime, il est l&eacute;gitime de la r&eacute;primer sur le plan p&eacute;nal. Il y a donc une exigence sociale &agrave; prot&eacute;ger la soci&eacute;t&eacute; de l&#39;infection qu&#39;est pour elle la contagion de la haine. La conscience sociale est de la pr&eacute;venir en &eacute;tant attentif &agrave; ce qu&#39;est le terreau de la haine et &agrave; sa transmission en particulier dans la masse, au sens de multitude. Au sens de la structure, comme pour le couple pervers, d&egrave;s le premier lecteur ou auditeur, la haine se partage et commence &agrave; se r&eacute;pandre. Ce premier cercle est celui qui va donner consistance aux impr&eacute;cations de la haine. Il est utopique d&#39;envisager ou d&#39;entreprendre son &eacute;viction, mais il est n&eacute;cessaire d&#39;&ecirc;tre vigilant pour la combattre. Sans compr&eacute;hension et sollicitude, l&#39;humiliation est per&ccedil;ue comme une injustice majeure dont la plaie suscite toujours la douleur et et la revendication. </span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">L&#39;Histoire est l&agrave; pour nous rappeler la souffrance de peuples qui ne peuvent se gu&eacute;rir d&#39;une injustice humiliante. Ainsi, les Hongrois ne peuvent accepter la division de leur pays par le Trait&eacute; du Trianon &agrave; Versailles, qui met le tiers du peuple hongrois hors des fronti&egrave;re de la nouvelle Hongrie, cr&eacute;&eacute;e en 1920. La pr&eacute;vention de la vague de haine passe aussi par l&#39;attention &agrave; ce qui est per&ccedil;u comme une humiliation collective, porteuse pour les g&eacute;n&eacute;rations suivantes d&#39;un ressentiment qui met en doute la qualit&eacute; du lien dans une nation, puisque cette souffrance y est d&eacute;ni&eacute;e.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Le ressentiment est port&eacute; par la certitude d&#39;&ecirc;tre incompris, d&#39;&ecirc;tre seul. Dans la rencontre avec d&#39;autres avec qui les r&eacute;voltes se confortent, la souffrance personnelle est d&eacute;pass&eacute;e dans la sensation de faire du <i>Un. </i>La fragilit&eacute; personnelle peut &ecirc;tre voil&eacute;e au profit de l&#39;id&eacute;alisation du leader. Le groupe en tire sa force. La responsabilit&eacute; des chefs qui poussent &agrave; la haine devient immense et fortement coupable. </span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">A l&#39;oppos&eacute;, les forces d&eacute;mocratiques doivent permettre d&#39;&eacute;laborer une id&eacute;ologie commune, d&#39;unir dans les diff&eacute;rences et de porter la foule vers des buts de progr&egrave;s social. Peu nombreux sont ceux qui tiennent un tel enjeu qui seul permet de s&#39;opposer au discours de la haine.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><i>Faire du Un</i> est l&#39;exigence intime d&#39;un sujet soumis &agrave; l&#39;angoisse, &agrave; l&#39;&eacute;parpillement et &agrave; la dispersion de ses rep&egrave;res. Une foule r&eacute;agit identiquement &agrave; un sujet qui est lui-m&ecirc;me un collectif &eacute;l&eacute;mentaire en raison du lien langagier aux autres qui le constitue. Le mouvement social se construit dans cette ambigu&iuml;t&eacute; : <i>faire-du-Un </i>qui ne soit pas totalitaire malgr&eacute; l&#39;aspiration inconsciente &agrave; annuler le manque. Il faut porter la foule vers des id&eacute;aux communs et l&rsquo;&eacute;duquer vers une responsabilit&eacute; sociale. La religion, malgr&eacute; elle, a aussi cette fonction sociale. A oublier cette triple ambition, la politique devient totalitaire, surtout si elle focalise sa puissance pour d&eacute;velopper la haine &agrave; l&#39;encontre de l&#39;autre.</span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify">&nbsp;</p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">La beaut&eacute; de la fonction de la politique est aussi d&#39;unir les &eacute;motions de la foule dans la patience des petits pas. Ainsi, elle peut dominer la sauvagerie de la haine de l&#39;autre. T&acirc;che de lucidit&eacute; dont l&#39;espoir est n&eacute;cessaire pour vivre en soci&eacute;t&eacute;.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;</span></span></span></p> <p class="Standard" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 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text-align:justify">&nbsp;</p> <div>&nbsp; <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText" style="border:none"><span style="font-size:11pt"><span helvetica="" neue="" style="font-family:"><span style="color:black"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><sup><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><sup><span style="border:none; font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[1]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Pierre Bourgeade, 1982, <i>Cahiers Renaud Barrault</i>,103, p.27, Gallimard</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn2"> <p class="MsoFootnoteText" style="border:none"><span style="font-size:11pt"><span helvetica="" neue="" style="font-family:"><span style="color:black"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title=""><sup><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><sup><span style="border:none; font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[2]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Sigmund Freud, 1991, <i>Psychologie des masses et analyse du moi</i>, O.C.F. XVI, p.32, PUF </span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn3"> <p class="MsoFootnoteText" style="border:none"><span style="font-size:11pt"><span helvetica="" neue="" style="font-family:"><span style="color:black"><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" title=""><sup><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><sup><span style="border:none; font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[3]</span></span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Sigmund Freud, ibidem, p.33</span></span></span></span></span></p> </div> </div>