<h2>Introduction</h2> <p>Cet article esquisse une analyse d&rsquo;un projet ouvert de traduction collaborative mobilisant le &ldquo;geste simondonien&rdquo; (Dodier, 1995 p. 9). Ce projet (Doc fr CIDOC CRM &middot; GitLab, 2023) utilise le logiciel de gestion de version distribu&eacute;e Git et l&rsquo;environnement associ&eacute; GitLab. Depuis 2019, un groupe de chercheuses et chercheurs francophones a entrepris le projet de traduire collectivement en fran&ccedil;ais l&rsquo;ontologie formelle du Mod&egrave;le Conceptuel de R&eacute;f&eacute;rence du Comit&eacute; International de DOCumentation de l&rsquo;ICOM (CIDOC CRM) version 7.1.2 (Bekiari, 2022), version choisie pour le renouvellement de la certification ISO 21127 (Croft et al. 2011). Le standard de documentation du CIDOC CRM permet l&rsquo;int&eacute;gration et l&#39;interop&eacute;rabilit&eacute; des donn&eacute;es dans les champs du patrimoine culturel et des sciences humaines et sociales (LeBoeuf, 2013). Les donn&eacute;es produites dans ces domaines sont h&eacute;t&eacute;rog&egrave;nes et dispers&eacute;es au sein de bases de donn&eacute;es ou de plateformes de mus&eacute;es, biblioth&egrave;ques, archives ou laboratoires de recherche. Les d&eacute;finitions et la structure du mod&egrave;le ontologique permettent de d&eacute;crire les concepts et les relations implicites pour l&#39;exploration de ces ensembles de donn&eacute;es au sein du web s&eacute;mantique.</p> <p>Ce projet de traduction collective num&eacute;rique se construit comme une exp&eacute;rimentation dans le champ des humanit&eacute;s num&eacute;riques ou digital humanities (DigitalHumanitiesManifesto, 2009). Celui-ci &eacute;merge au sein de la communaut&eacute; scientifique fran&ccedil;aise avec le manifeste de 2010 (Dacos, 2010). Avant cela, des pr&eacute;curseurs interrogent la place de l&rsquo;ordinateur dans plusieurs disciplines, par exemple chez les m&eacute;di&eacute;vistes (Bourlet &amp; al, 1979) ou au sein de la sociologie de l&rsquo;innovation (Gavillet, 2010) ou encore chez les m&eacute;diologues au d&eacute;but des ann&eacute;es 1990 (Debray R&eacute;gis, 2001). En 2017, les sciences de l&rsquo;information et de la communication en France vont au-del&agrave; du champ des humanit&eacute;s num&eacute;riques (digital humanities) et se positionnent par rapport au projet &eacute;pist&eacute;mologique des Digital Studies dans la lign&eacute;e anglophone (Paquiens&eacute;guy, 2017). Ce n&rsquo;est pas un hasard si les termes sont d&eacute;sormais en anglais, en effet, le champ des humanit&eacute;s num&eacute;riques conna&icirc;t une nette pr&eacute;dominance anglophone. Par cons&eacute;quent, les institutions et les chercheurs et chercheuses travaillant dans cette langue sont surrepr&eacute;sent&eacute;es par rapport aux autres communaut&eacute;s. L&rsquo;enjeu de la traduction du CIDOC CRM est de permettre &agrave; ces derni&egrave;res de travailler dans leur langue maternelle. Les abstractions conceptuelles devenant plus accessibles, l&rsquo;appropriation de la m&eacute;thode de mod&eacute;lisation est facilit&eacute;e pour la communaut&eacute; francophone.</p> <p>Le groupe de traduction se constitue &agrave; la suite de DONIPAT, DONn&eacute;es Interop&eacute;rables pour le PATrimoine, une &eacute;cole th&eacute;matique du CNRS organis&eacute;e en 2019 par le consortium Huma-Num M&eacute;moires des Arch&eacute;ologues et des Sites Arch&eacute;ologiques (MASA). Dans ce cadre, le CIDOC CRM est abord&eacute; par le biais de questions de transformation et de diffusion des donn&eacute;es. Le jeu CIDOC CRM (Guillem, Bruseker, 2017) et des m&eacute;thodes d&rsquo;alignement sont utilis&eacute;es avec les outils 3M (Marketakis et al. 2017) et Ontop (Calvanese et al. 2015), suite &agrave; quoi des participant&sdot;es ont souhait&eacute; approfondir ces questions. Le groupe de traduction se cr&eacute;e alors de mani&egrave;re informelle dans le but de traduire en fran&ccedil;ais le CIDOC CRM. L&rsquo;objectif principal est de favoriser la coop&eacute;ration autour des technologies du web s&eacute;mantique et de l&rsquo;ontologie formelle du CIDOC CRM. Un enjeu sous-jacent commun se dessine : il s&rsquo;agit de faciliter l&rsquo;appropriation du CIDOC CRM dans la communaut&eacute; scientifique en sciences humaines et sociales (SHS). D&egrave;s le d&eacute;but, le r&ocirc;le du projet de traduction collaborative s&rsquo;av&egrave;re central dans les processus d&#39;apprentissage et de diffusion de la pratique du CIDOC CRM. Au sein du collectif de traduction, on trouve des chercheur&sdot;ses individuel&sdot;les qui collaborent &agrave; des mises en &oelig;uvre de l&rsquo;ontologie formelle CIDOC CRM, tant par la mod&eacute;lisation formelle de probl&eacute;matiques donn&eacute;es que dans son impl&eacute;mentation technique en lien avec des travaux de recherche de diverses disciplines. Cette appropriation multilingue d&rsquo;un standard international va dans le sens de l&rsquo;&eacute;volution de la norme IFLA LRM/FRBR (Riva, 2017) adopt&eacute;e par la Biblioth&egrave;que nationale de France (BnF).</p> <p>Cet effort de traduction vers le fran&ccedil;ais n&rsquo;est pas le premier&nbsp;: en effet, deux d&eacute;marches similaires ont &eacute;t&eacute; entreprises en 2006 et 2014 (Croft, 2007; Szabados et al. 2012). Ces initiatives internationales &eacute;taient, comme celle qui nous occupe aujourd&rsquo;hui, corr&eacute;l&eacute;es dans le temps avec un processus de certification ISO, ou sa r&eacute;vision. La traduction de 2006 concernait la version 4.0 du CIDOC CRM associ&eacute;e &agrave; la norme ISO 21127:2006 tandis que la traduction de 2014 concernait la version 5.0.4 associ&eacute;e &agrave; la norme ISO 21127:2014. Ces traductions ne sont pas librement accessibles. Comme tout document ISO, leur acc&egrave;s est payant. Le projet dans lequel nous nous sommes lanc&eacute;&sdot;es en 2019 a pour objet de produire une traduction ouverte, gratuite et totalement accessible.</p> <p>Le CIDOC CRM est continuellement mis &agrave; jour par un Special Interest Group (CIDOC CRM SIG) dont les proc&eacute;dures se font en anglais. Celui-ci se r&eacute;unit plusieurs fois par an et contribue &agrave; faire &eacute;voluer l&rsquo;ontologie formelle en fonction des usages et la r&eacute;solution par consensus de questions &eacute;pist&eacute;mologiques. &Agrave; ce jour, l&rsquo;usage du CIDOC CRM n&eacute;cessite donc de naviguer entre une documentation obsol&egrave;te en fran&ccedil;ais et une version en anglais r&eacute;guli&egrave;rement mise &agrave; jour, ce qui est source d&rsquo;erreurs et/ou de m&eacute;susages. Le choix de traduire &agrave; nouveau la documentation CIDOC CRM est aussi li&eacute; au nouveau processus r&eacute;glementaire de certification ISO de la version anglaise - qui fera autorit&eacute;. Ce souhait de stabilisation du mod&egrave;le conceptuel de base motive l&#39;investissement en temps et en travail du collectif d&rsquo;individus impliqu&eacute;s et de leurs institutions respectives. Les concepteur&middot;ices du CIDOC l&rsquo;ont qualifi&eacute; d&rsquo;ontologie &ldquo;formelle&rdquo; en adoptant la position de (Guarino, 1998) qui d&eacute;finit ce type d&rsquo;ontologie comme, d&rsquo;une part, une sp&eacute;cification d&#39;un ensemble de concepts nomm&eacute;s utilis&eacute;s pour d&eacute;crire et approcher un fragment du r&eacute;el, ainsi que, d&rsquo;autre part, une th&eacute;orie logique du premier ordre qui restreint la signification des concepts nomm&eacute;s. Les questions &eacute;thiques et pratiques entra&icirc;nent des ajustements du mod&egrave;le de base du CIDOC CRM, c&rsquo;est pourquoi le mod&egrave;le se d&eacute;ploie avec des extensions th&eacute;matiques qui couvrent des champs sp&eacute;cifiques de la recherche en SHS, comme CIDOC CRMarchaeo pour les fouilles arch&eacute;ologiques, CRMsci pour l&rsquo;observation scientifique ou CRMdig pour la provenance des m&eacute;tadonn&eacute;es. Le mod&egrave;le et ses extensions &eacute;voluent donc en fonction des communaut&eacute;s de recherche qui se l&#39;approprient.</p> <p>La complexit&eacute; du texte &agrave; traduire (Ladjadj &amp; Chiflet, 2015), les diff&eacute;rentes cultures professionnelles et scientifiques des membres du collectif et la diversit&eacute; de pratiques du CIDOC CRM augmentent a priori la difficult&eacute; d&rsquo;obtenir un consensus autour d&rsquo;une traduction propos&eacute;e. C&rsquo;est pourquoi la concomitance entre l&rsquo;invention de m&eacute;thodes d&rsquo;organisation, de processus de d&eacute;cision et la mise en place de l&rsquo;environnement GitLab permet de co-construire la plateforme et de la faire &eacute;voluer de mani&egrave;re continue. La diversit&eacute; des langues francophones (de France, de Belgique, du Luxembourg ou du Canada) et leurs pratiques actuelles (par exemple, la pratique de l&rsquo;&eacute;criture inclusive) peuvent &eacute;galement accro&icirc;tre la complexit&eacute; des choix pour la validation par consensus de la traduction collective en fran&ccedil;ais. Traduire l&#39;ontologie formelle du CIDOC CRM permet aussi de remettre dans l&rsquo;espace critique des choses qui semblent acquises. Expliciter des donn&eacute;es lors d&rsquo;un appariement avec le CIDOC CRM a un effet performatif : il s&rsquo;agit de d&eacute;crire dans ce cadre ontologique des objets, concepts ou assertions sans en r&eacute;duire le sens. A l&rsquo;&eacute;preuve de la traduction, il peut survenir que des triplets signifiants en anglais ne le soient pas en fran&ccedil;ais. De m&ecirc;me, l&rsquo;implicite n&rsquo;est pas identique d&rsquo;une langue &agrave; l&rsquo;autre.</p> <p>La relation entre les membres du collectif de traduction et l&rsquo;environnement GitLab d&rsquo;Huma-Num est envisag&eacute;e comme une exp&eacute;rimentation en humanit&eacute;s num&eacute;riques. Celle-ci conduit &agrave; consid&eacute;rer a priori le terme de dispositif num&eacute;rique comme une plateforme, au sens de l&rsquo;approche critique de la m&eacute;taphore de la plateforme (Gillespie, 2017). Lieu d&rsquo;un travail habituellement cach&eacute;, la plateforme peut se voir assigner la t&acirc;che d&rsquo;h&eacute;berger le travail r&eacute;el qui ne peut pas &ecirc;tre effac&eacute;, voire de le prot&eacute;ger. Pour assumer cette responsabilit&eacute;, le dispositif num&eacute;rique initial est peu &agrave; peu modifi&eacute; jusqu&rsquo;&agrave; devenir la plateforme souhait&eacute;e par les membres du collectif. Dans ce contexte, la dynamique collaborative du processus de traduction contribue &agrave; construire une culture et des techniques communes qui d&eacute;passent le cadre socio-technique de production de la traduction. Cette r&eacute;flexion est nourrie par le contenu textuel &agrave; traduire, puisqu&rsquo;il s&rsquo;agit de la documentation d&rsquo;une ontologie formelle servant &agrave; d&eacute;crire le monde. L&rsquo;analyse fine des relations productives (partie 2) &agrave; et par la plateforme de travail tient compte d&rsquo;une forme de solidarit&eacute; technique entre l&rsquo;humain et la machine, de la formation d&rsquo;un ensemble technique (Dodier, 1995, p.13) ou informationnel (Barth&eacute;l&eacute;my, 2015, p.4), susceptible de r&eacute;aliser la traduction. Ce cadre d&rsquo;&eacute;changes au sein du groupe g&eacute;n&egrave;re une auto-analyse th&eacute;orique continue (partie 3). Le projet donne l&rsquo;opportunit&eacute; d&rsquo;une acculturation avec certains th&egrave;mes pr&eacute;sents dans l&#39;&oelig;uvre de Simondon en lien avec une pratique du num&eacute;rique. Il cr&eacute;e un espace de dialogue sur l&rsquo;&eacute;volution et la formalisation de nouvelles pratiques professionnelles associ&eacute;es &agrave; une num&eacute;risation du monde de la recherche. Ces outils conceptuels, dans la continuit&eacute; du geste simondonien, articulent la r&eacute;alit&eacute; de cette production avec d&rsquo;autres dispositifs.</p> <h2>GitLab comme plateforme de travail du projet de traduction collaborative du CIDOC CRM : m&eacute;thodes, outils et processus</h2> <h3>Le(s) document(s) du CIDOC CRM, ses concepts, ses supports (et leur grammaire), ses enjeux d&rsquo;usage et les int&eacute;r&ecirc;ts d&rsquo;une traduction fran&ccedil;aise</h3> <p>L&rsquo;acronyme CIDOC CRM d&eacute;signe le mod&egrave;le conceptuel de r&eacute;f&eacute;rence (CRM) &eacute;tabli par le Comit&eacute; International pour la DOCumentation (CIDOC) de l&rsquo;International Council Of Museum (ICOM). Le CIDOC se compose de professionnel&middot;les issus du monde des GLAM (Galeries, Biblioth&egrave;ques, Archives et Mus&eacute;es). Les membres du CIDOC sont invit&eacute;&middot;es &agrave; participer &agrave; divers groupes de travail. Le CIDOC CRM est l&rsquo;un d&rsquo;entre eux. Il cible la question des normes documentaires.&nbsp; Initialement, ce mod&egrave;le devait avant tout soutenir les pratiques de catalogage des objets de mus&eacute;es, de la m&ecirc;me mani&egrave;re que la d&eacute;finition de l&rsquo;ISBD (International Standardized Bibliographical Description) avait standardis&eacute; le catalogage bibliographique au d&eacute;but des ann&eacute;es 1970 en soutenant la cr&eacute;ation des formats d&rsquo;&eacute;change de donn&eacute;es bibliographiques tels que le MARC ou le MARC 21 par exemple (Anderson, 1978; Gorman, 1978, 2014). L&rsquo;&eacute;mergence du web s&eacute;mantique a consid&eacute;rablement &eacute;largi les perspectives originelles du projet.</p> <p>Aujourd&rsquo;hui, le CIDOC CRM est une ontologie, reconnue depuis 2006 comme un standard descriptif (Organisation internationale de normalisation, 2014)&nbsp; pour la mod&eacute;lisation des informations relatives aux objets patrimoniaux.&nbsp; La page d&rsquo;accueil du site Web du CIDOC CRM (Home | CIDOC CRM, s. d.) pr&eacute;sente le mod&egrave;le comme une ontologie formelle, mais peut &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;e &eacute;galement comme une ontologie de domaine. Concr&egrave;tement, le mod&egrave;le propose un ensemble de classes (appel&eacute;es entit&eacute;s) et de relations (appel&eacute;es propri&eacute;t&eacute;s) assembl&eacute;es en une structure hi&eacute;rarchisant les entit&eacute;s entre elles selon un principe de sp&eacute;cialisation (de la super-classe &agrave; la sous-classe), qui s&rsquo;applique aussi aux propri&eacute;t&eacute;s mettant en relation deux entit&eacute;s, d&rsquo;un domaine (domain) vers un co-domaine (range). Ce sch&eacute;ma permet d&rsquo;impl&eacute;menter l&rsquo;information sous la forme de triplets RDF (Resource Description Framework) du consortium mondial du web (W3C) (RDF - semantic web standards, s. d.). En sus, le CRM &eacute;dicte une d&eacute;finition pour chacun de ses concepts afin d&rsquo;en asseoir le socle s&eacute;mantique. Celle-ci est elle-m&ecirc;me structur&eacute;e, &agrave; la fois au moyen des champs issus de la logique de premier ordre des relations de sp&eacute;cialisation entre classes (extrins&egrave;ques &agrave; la classe elle-m&ecirc;me), mais aussi par une structure propre constitu&eacute;e par une note d&rsquo;application (scope note) et des exemples, ainsi qu&rsquo;une cardinalit&eacute; d&eacute;finie par les relations.</p> <p>Le CIDOC CRM initial porte d&eacute;sormais le nom de CRMbase. C&rsquo;est lui qui b&eacute;n&eacute;ficie du statut standardis&eacute;. Cet ensemble central est ourl&eacute; de plusieurs extensions &eacute;labor&eacute;es au fil du temps par divers groupes disciplinaires ou de secteurs d&rsquo;activit&eacute;s diff&eacute;renci&eacute;s. Ces extensions permettent de cibler soit des domaines sp&eacute;cifiques au monde culturel (par exemple les op&eacute;rations de fouilles arch&eacute;ologiques), soit des domaines li&eacute;s (par exemple le domaine de la bibliographie), ou encore des m&eacute;thodologies d&rsquo;acquisition des connaissances (telles que l&rsquo;observation scientifique).&nbsp; Le vocable CIDOC CRM d&eacute;signe le CRMbase ainsi que l&rsquo;ensemble de ses extensions. Les mises &agrave; jour du CIDOC CRM se pratiquent gr&acirc;ce &agrave; des r&eacute;unions du Special Interest Group (SIG) qui se r&eacute;unit deux fois par an. Chaque version du CIDOC CRM est publi&eacute;e sous forme d&rsquo;un texte accessible dans un document num&eacute;rique au format word ou pdf le plus souvent. Des s&eacute;riations dans des formats standards interop&eacute;rables RDF et OWL (OWL - semantic web standards, s. d.) ont &eacute;galement &eacute;t&eacute; propos&eacute;es.&nbsp; Le travail du collectif de traduction se concentre sur le texte semi-structur&eacute; extrait du document num&eacute;rique au format word (.docx) de la version 7.1.2 du CRMbase.</p> <h3>La plateforme GitLab comme dispositif technique et informationnel pour le projet collaboratif de traduction</h3> <p>Nous l&rsquo;avons dit plus haut, le projet de traduction collective se d&eacute;veloppe comme une exp&eacute;rimentation (Gavillet, 2010) en humanit&eacute;s num&eacute;riques. L&rsquo;approche pluridisciplinaire du projet (traduction, &eacute;dition num&eacute;rique, sciences de l&rsquo;information, standard de documentation&hellip;) &ldquo;implique des changements dans les langages, les pratiques, les m&eacute;thodes, et les r&eacute;sultats&rdquo; (traduction des auteur&sdot;rices, DigitalHumanitiesManifesto, 2008, #4). Le choix d&rsquo;utiliser l&rsquo;environnement GitLab d&rsquo;Huma-Num r&eacute;pond &agrave; un besoin technique pour produire la traduction collective et permet &eacute;galement d&rsquo;affirmer les valeurs du groupe de partage des connaissances, d&rsquo;appropriation libre, d&rsquo;acc&egrave;s ouvert aux contributeur&sdot;rices, des principes FAIR (Findable, Accessible, Interoperable, Reusable) (Wilkinson et al., 2016). L&rsquo;environnement GitLab est le plus souvent utilis&eacute; pour le contr&ocirc;le de versions de travaux, documentations, &eacute;ditions et le d&eacute;veloppement de programmes informatiques, mais le groupe s&rsquo;est appropri&eacute; cet objet num&eacute;rique dans un &ldquo;besoin de travail d&rsquo;&eacute;quipe comme nouveau mod&egrave;le de production et reproduction de savoir des humanit&eacute;s&rdquo; (traduction des auteur&sdot;rices, DigitalHumanitiesManifesto, 2008, #9). Pour reprendre les termes du Digital Manifesto, ce qui fait le &ldquo;coeur des humanit&eacute;s num&eacute;riques, [c&rsquo;est la] prise de risque, collaboration et exp&eacute;rimentation&rdquo; (traduction des auteur&sdot;rices, DigitalHumanitiesManifesto, 2008, #9). Cette partie montre comment le projet d&eacute;tourne la plateforme et les fonctionnalit&eacute;s de Gitlab pour mettre en &oelig;uvre l&rsquo;exp&eacute;rimentation d&rsquo;une traduction et d&rsquo;&eacute;dition collective et num&eacute;rique du CIDOC CRM en fran&ccedil;ais.</p> <p>Les caract&eacute;ristiques de la fonction productive de la plateforme num&eacute;rique en relation avec les valeurs de la communaut&eacute; et les objectifs du projet de traduction collective semblent une polyphonie &eacute;ditoriale qui se d&eacute;ploie tel un architexte (Bazet et al., 2017) co-constitu&eacute; par les relations transformatrices du texte &agrave; traduire, transformant le texte lui-m&ecirc;me, la plateforme et le groupe d&rsquo;individus. Comment cr&eacute;er un flux de travail num&eacute;rique qui permette l&rsquo;initiation, le suivi et la gestion des versions (versionnement) des &eacute;l&eacute;ments de traduction de mani&egrave;re simple pour les contributeur&middot;ices ? GitLab rend possible le versionnement par le d&eacute;p&ocirc;t-archivage public des fichiers de travail et du projet. Les jeux de donn&eacute;es et la documentation produite par le projet de traduction sont ouverts et accessibles pour la r&eacute;utilisation et la reproductibilit&eacute; de l&#39;exp&eacute;rience. Le collectif s&#39;appuie sur des fonctionnalit&eacute;s de la plateforme GitLab pour versionner la traduction et la documentation associ&eacute;e. La cr&eacute;ation de tickets (issues) permet de documenter le processus de traduction mobilisant le langage markdown (2.3). La d&eacute;finition du tableau de bord (boards) permet de suivre l&#39;avanc&eacute;e du travail de traduction et de validation (2.4). Des branches scindent les alternatives de versions de textes (2.5) et des jalons (milestones) organisent les sessions de traduction/validation autour de groupes coh&eacute;rents d&#39;entit&eacute;s et de propri&eacute;t&eacute;s de l&rsquo;ontologie du CIDOC CRM (2.6).</p> <h3>Fichiers, d&eacute;p&ocirc;t et tickets (issues) dans la plateforme GitLab et projet de traduction</h3> <p>Pour les lecteurs et lectrices habitu&eacute;es &agrave; Git et Gitlab, il est possible de sauter les deux paragraphes suivants pour aller directement &agrave; l&rsquo;utilisation de Gitlab dans le processus de traduction.</p> <p>Git permet de g&eacute;rer le versionnement en ligne de commande. GitLab est une interface graphique qui est construite sur Git pour ajouter des fonctionnalit&eacute;s compl&eacute;mentaires de gestion de projet (tickets, jalons, tableau de bord), de gestion des droits d&rsquo;acc&egrave;s des contributeur&sdot;rices (r&ocirc;les) et d&#39;int&eacute;gration continue (GitLab runner). Le workflow typique de Git implique des actions pour : (a) dupliquer localement les fichiers du serveur distant (git clone, git pull), avant de (b) r&eacute;aliser des modifications de mani&egrave;re asynchrone, puis de mettre &agrave; jour l&rsquo;historique des changements (c) git commit, et permettre le versement des modifications (d) git push, &agrave; la prochaine connexion avec le serveur. Ainsi, GitLab est une application serveur qui centralise les fichiers et sert d&rsquo;interface web pour acc&eacute;der au projet. La plupart des contributeur&sdot;ices peut ainsi modifier les fichiers via la plateforme GitLab sans en conna&icirc;tre les m&eacute;canismes sous-jacents. Avec GitLab, le processus de travail est simplifi&eacute;, les &eacute;tapes de synchronisation avec le serveur (a) et (d) sont supprim&eacute;es.</p> <p>L&rsquo;usage veut que chaque modification d&rsquo;un d&eacute;p&ocirc;t Git, par exemple une proposition d&rsquo;ajout d&rsquo;une traduction de texte, fasse l&rsquo;objet d&rsquo;une demande de fusion (merge request). Outre la difficult&eacute; technique pour le ou la contributrice, cette modalit&eacute; d&rsquo;organisation du travail&nbsp; implique g&eacute;n&eacute;ralement la validation par un&sdot;e chef&sdot;fe de projet, Or la volont&eacute; du groupe est d&rsquo;avoir un processus de validation coll&eacute;giale. La traduction, telle que propos&eacute;e, est int&eacute;gr&eacute;e imm&eacute;diatement &agrave; la plateforme sous un certain statut (traduit en attente de r&eacute;vision). Elle devient l&rsquo;&eacute;bauche support de la discussion lors de la s&eacute;ance de validation et change alors de statut (en cours de r&eacute;vision).</p> <p>Il n&rsquo;est pas n&eacute;cessaire d&rsquo;&ecirc;tre un expert de Git pour utiliser les services de la plateforme GitLab. Le fichier README (README.md &middot; translate &middot; Doc fr CIDOC CRM &middot; GitLab, s. d.) pr&eacute;sente le projet de traduction. Le Wiki (Home &middot; Wiki &middot; Doc Fr CIDOC CRM &middot; GitLab, s. d.) int&eacute;gr&eacute; &agrave; GitLab donne acc&egrave;s &agrave; un tutoriel pas-&agrave;-pas, expliquant comment participer aux traductions, et aux comptes rendus des principales r&eacute;unions. Les relations &agrave; la plateforme du groupe de projet et ses individus sont h&eacute;t&eacute;rog&egrave;nes. Toutefois, cette h&eacute;t&eacute;rog&eacute;n&eacute;it&eacute; n&rsquo;appara&icirc;t pas comme un obstacle, mais plut&ocirc;t comme une richesse dans la mesure o&ugrave; la relation &agrave; la plateforme fonctionne &eacute;galement comme un syst&egrave;me de documentation, d&rsquo;information et de transfert de connaissances et comp&eacute;tences.</p> <p>Le plus souvent, un d&eacute;p&ocirc;t (repository) permet d&rsquo;entreposer et de partager du code de logiciels exprim&eacute; dans un ou plusieurs langages informatiques (php, java, C etc). Pour le projet de traduction collaborative, le d&eacute;p&ocirc;t permet de donner acc&egrave;s non pas &agrave; du code informatique, mais aux textes, tables et figures du CIDOC CRM &agrave; traduire. Le texte issu du document num&eacute;rique au format MS-Word (extension .docx) est fragment&eacute; de mani&egrave;re logique et partiellement automatis&eacute;e avec l&rsquo;application d&rsquo;expressions rationnelles (regex) (Pr&eacute;paration des fichiers &agrave; traduire (#8) &middot; Issues &middot; Doc fr CIDOC CRM &middot; GitLab, s. d.; David-Jacquot, 2021). Les fichiers sont alors organis&eacute;s par grands types&nbsp; : (a) les textes introductifs, le texte structur&eacute; d&eacute;finissant chacune (b) des entit&eacute;s et (c) des propri&eacute;t&eacute;s, puis (d) les figures et (e) les tables. L&rsquo;environnement GitLab permet au groupe de traducteur&sdot;rices un acc&egrave;s libre et ouvert au texte &agrave; traduire, mais aussi &agrave; la documentation, au suivi et aux choix des traductions r&eacute;alis&eacute;es ou &agrave; entreprendre.</p> <p>L&rsquo;utilisation est un d&eacute;tournement de la plateforme num&eacute;rique Gitlab qui rend possible un processus it&eacute;ratif et collaboratif de traduction et de validation. Chaque &eacute;l&eacute;ment &agrave; traduire entre dans le flux de traduction &agrave; la cr&eacute;ation d&rsquo;un ticket (issue). Celui-ci contient la m&eacute;moire des op&eacute;rations r&eacute;alis&eacute;es sur cet &eacute;l&eacute;ment. Il peut &ecirc;tre assign&eacute; &agrave; un&sdot;e ou plusieurs contributeur&sdot;rices au cours du projet.</p> <h3>Tickets et tableau de bord : workflows de traduction et de validation</h3> <p>Rappelons tout d&rsquo;abord que l&rsquo;utilisation de la fonctionnalit&eacute; du ticket (issue) est proche de celle d&rsquo;un guichet pour mettre &agrave; l&rsquo;ordre du jour un probl&egrave;me ou une question afin de la r&eacute;soudre souvent collectivement. Traditionnellement, les tickets (issues) sont utilis&eacute;s en d&eacute;veloppement de projet informatique pour une remont&eacute;e de bug ou une demande de nouvelle fonctionnalit&eacute;, d&rsquo;&eacute;volution, d&rsquo;extension ou d&rsquo;adaptation. La page d&rsquo;un ticket contient les &eacute;changes entre la personne &agrave; l&rsquo;origine de la demande et celles qui prennent en charge la r&eacute;solution de ce ticket. Dans le cadre de la traduction, le groupe a fait le choix de cr&eacute;er un ticket pour chaque &eacute;l&eacute;ment &agrave; traduire. Cela permet, d&rsquo;une part, le suivi du travail et des questions pos&eacute;es et garde trace des choix r&eacute;alis&eacute;s en temps r&eacute;el. D&rsquo;autre part, l&rsquo;association d&rsquo;un ticket &agrave; chaque &eacute;l&eacute;ment permet de dissocier la traduction elle-m&ecirc;me (dans chaque fichier du d&eacute;p&ocirc;t) de sa documentation, produite lors de la traduction. Ce ticket constitue la note de traduction avec les remarques sur le texte en anglais (erreurs typographiques, exemples, bibliographie), la restitution des discussions etc.</p> <p><img height="451.20245378131676" src="https://lh5.googleusercontent.com/yCD8zIwONTkjqseJvf-wb18jtJoiH4RUhbSKmGmMCIDoHv1nEmQGIVTOnhN0M3TBVfgeefOgbl0j4MoaFtYbjEQzcBtrvVokm02kumUoVMpYQ1GudYO_3wCRPbaEmN4cxYmVVFurApljOGyyotmrsWo" width="602" /></p> <p>Figure 1 : Avanc&eacute;e des tickets (issues) dans les workflows de traduction et de validation des traductions utilisant les tableaux de bord (boards) et les labels dans la plateforme GitLab pour le suivi du projet.</p> <p>Apr&egrave;s l&rsquo;entr&eacute;e de l&rsquo;&eacute;l&eacute;ment &agrave; traduire dans le flux de travail, le suivi de la traduction et de la validation par le groupe est assur&eacute; gr&acirc;ce aux fonctionnalit&eacute;s du tableau de bord (boards). Il permet l&rsquo;organisation des tickets et leur manipulation (Development &middot; Boards &middot; Doc fr CIDOC CRM &middot; GitLab, s. d.) pour la gestion d&#39;un double workflow (figure 1). La d&eacute;finition des &eacute;tapes des workflows de traduction et de validation sont discut&eacute;es puis choisies par le groupe collectivement.</p> <p>La premi&egrave;re partie du workflow comprend les &eacute;tapes de traduction suivantes :<br /> 1-&Agrave; traduire : l&#39;&eacute;l&eacute;ment &agrave; traduire entre dans le flux de travail selon les priorit&eacute;s d&eacute;finies par le groupe.<br /> 2-En cours de traduction : un ou plusieurs contributeur&middot;rices (s&rsquo;)assignent la traduction de l&rsquo;&eacute;l&eacute;ment &agrave; traduire selon les int&eacute;r&ecirc;ts scientifiques de chacun&middot;e. Le travail de traduction se fait de mani&egrave;re asynchrone.<br /> 3-Traduit en attente de r&eacute;vision : l&#39;&eacute;l&eacute;ment a &eacute;t&eacute; traduit par un ou plusieurs contributeur&middot;rices, il est pr&ecirc;t &agrave; &ecirc;tre discut&eacute; au sein du groupe en vue de la validation de sa traduction.</p> <p>La seconde partie du workflow part de l&#39;&eacute;tape 3 du workflow de traduction et concerne les &eacute;tapes de validation suivantes :<br /> 3-Traduit en attente de r&eacute;vision : il s&rsquo;agit de l&#39;&eacute;tape charni&egrave;re, le passage entre le flux individuel de traduction et celui, collectif, de validation.<br /> 4-En cours de r&eacute;vision : lors des s&eacute;ances de validation, la proposition de traduction de l&rsquo;&eacute;l&eacute;ment est discut&eacute;e collectivement. Sa coh&eacute;rence s&eacute;mantique et syntaxique est v&eacute;rifi&eacute;e. Apr&egrave;s l&#39;&eacute;tape de r&eacute;vision, le r&eacute;sultat de la traduction est une production consensuelle, collective et non individuelle.<br /> 5-Valid&eacute; : la validation de la traduction est termin&eacute;e. Le ticket est alors marqu&eacute; valid&eacute; par ce label puis clos (closed), permettant de mesurer&nbsp; l&rsquo;avancement dans des jalons (milestones) (2.6).</p> <p>La vision d&rsquo;ensemble du projet au moyen du tableau de bord permet une coh&eacute;rence dans la mise en &oelig;uvre de la traduction individuelle asynchrone avec la validation qui est synchrone et collective. La complexit&eacute; combin&eacute;e du CIDOC CRM avec celle de la plateforme g&eacute;n&egrave;re un besoin de discussion continuelle mobilisant les participant&middot;e&middot;s ayant une connaissance approfondie du CIDOC CRM et/ou de Gitlab. Ces d&eacute;bats aboutissent non seulement &agrave; des ajustements de la plateforme num&eacute;rique mais &eacute;galement &agrave; un affinage cognitif coll&eacute;gial.</p> <p><img height="48" src="https://lh6.googleusercontent.com/rRlfAZKWs6sT4U5uyBd11V-hBc4kTpT3RPYhRGIIQIqzL1isyCh_iCTV9VBXF_jyL9Zq1PMNNAt1VnUeYTEFfHGTAOD9HKR12TF51NrqCIzihjOoNucH5Y7JLh4aF3DSiRUSp67xz952khkoLPDh4Qc" width="602" /></p> <p>Figure 2a : exemple de changement d&#39;&eacute;tiquette (label) pour le ticket (issue) #87 pour l&rsquo;entit&eacute; E10 Transfer of custody (E10 Transfer of Custody (#87) &middot; Issues &middot; Doc fr CIDOC CRM &middot; GitLab, s. d.).</p> <p><img height="288" src="https://lh5.googleusercontent.com/lxcCm6Fx1J64Cc5_jYAAr656I0BKRlu2EVzCiLMVFMHeUDhf37grjzhSbTDAg45BKMOyimfV1iGDbtChTvNefKuijc4CD9ouKQLCEi_9bjvoTaLCfNiMjBZikLfGMYaK4mvmOa6rvMzqA4IzMN9Nd1k" width="602" /></p> <p>Figure 2b : exemple de changement dans le tableau de bord (board) du ticket (issue) #82 pour l&#39;entit&eacute; E30 Rights (Development &middot; Boards &middot; Doc fr CIDOC CRM &middot; GitLab, s. d.).</p> <p>Pour mat&eacute;rialiser le passage d&rsquo;une &eacute;tape du workflow &agrave; une autre (figure 2b), le ticket (issue) est d&eacute;plac&eacute; d&rsquo;un tableau de bord (boards) &agrave; l&#39;autre. Cela a pour cons&eacute;quence, &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle du ticket, d&rsquo;assigner une &eacute;tiquette (label) jusqu&rsquo;&agrave; l&rsquo;attribution d&rsquo;une &eacute;tiquette ult&eacute;rieure. Cela modifie le statut du ticket en y attachant le libell&eacute; des &eacute;tapes de traduction et de validation. Un historique des processus de traduction et de validation est ainsi cr&eacute;&eacute; (figure 2a). Les &eacute;tiquettes (labels) permettent ainsi une double relation &agrave; la plateforme. Chaque ticket trace l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;avancement de traduction &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle de chaque &eacute;l&eacute;ment, tandis que le tableau de bord (boards) pr&eacute;sente une vue de l&rsquo;avanc&eacute;e globale du projet de traduction (figure 2b). &Agrave; ces deux &eacute;chelles, la relation &agrave; la plateforme diff&egrave;re par la nature du processus de production en jeu. &Agrave; l&rsquo;&eacute;chelle du ticket, les &eacute;tiquettes permettent de fournir l&rsquo;information relative aux processus de traduction et de validation, mais aussi celles correspondant &agrave; la d&eacute;finition de labels d&rsquo;&eacute;tat (entit&eacute;, propri&eacute;t&eacute;) et de version de travail etc. &Agrave; l&rsquo;&eacute;chelle du tableau de bord (boards), l&rsquo;it&eacute;ration est possible puisque la validation de la traduction d&rsquo;un &eacute;l&eacute;ment se poursuit par la fermeture du ticket associ&eacute;, qui pourra &ecirc;tre r&eacute;-ouvert pour initier la mise &agrave; jour de la traduction lors du passage &agrave; une version ult&eacute;rieure de la documentation de l&rsquo;ontologie.</p> <p>Si la plateforme GitLab permet de visualiser la trace des actions r&eacute;alis&eacute;es &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle du ticket ou d&rsquo;un ensemble structur&eacute; de tickets (boards), elle permet aussi de rendre visible la gen&egrave;se des transformations successives du texte (fichier markdown) au cours du temps et au moyen des enregistrements successifs (commit) qui sont rattach&eacute;s &agrave; une branche de traduction (branch) active. Le rapport entre le groupe de traduction et la plateforme Gitlab permet de g&eacute;rer le processus de traduction de mani&egrave;re collective et transparente, tout en la rendant actionnable, c&rsquo;est ce que la partie suivante montre avec le processus d&rsquo;int&eacute;gration continue et d&#39;&eacute;ditorialisation num&eacute;riques (Bachimont, 2007, Vitali-Rosati, 2016 &amp; 2020).</p> <h3>Les branches dans GitLab et l&rsquo;int&eacute;gration continue et publication vers une page web</h3> <p>Une grande partie du succ&egrave;s de Git vient de sa gestion efficace et rapide des branches. Une branche (branch) est une succession d&rsquo;&eacute;tats donn&eacute;s (commits) de l&rsquo;ensemble des &eacute;l&eacute;ments du d&eacute;p&ocirc;t (fichiers versionn&eacute;s). Plusieurs branches peuvent coexister au sein d&rsquo;un seul d&eacute;p&ocirc;t, ce qui nous permet dans le projet de traduction de diverger d&rsquo;une branche parente pour traduire une ou des versions diff&eacute;rentes du document. Si l&rsquo;intention initiale du projet conduit &agrave; cr&eacute;er une premi&egrave;re branche translate (figure 3), son &eacute;volution est de ne pas se limiter &agrave; la traduction de la version ISO actuelle 7.1.2, mais de continuer &agrave; traduire les diff&eacute;rentes versions de l&rsquo;ontologie et de ses extensions. Ainsi, quand la traduction de cette version ISO 7.1 sera r&eacute;alis&eacute;e, une nouvelle branche sera cr&eacute;&eacute;e pour prendre en compte les modifications de la prochaine version du mod&egrave;le (actuellement la version 7.2). Outre le fait de permettre le travail sur des versions diff&eacute;rentes du document, l&rsquo;usage de diff&eacute;rentes branches permet de publier en m&ecirc;me temps diff&eacute;rentes versions, comme c&rsquo;est le cas pour la plupart des projets de documentation des biblioth&egrave;ques logicielles (framework) (Symfony n.d.), dans le domaine du d&eacute;veloppement informatique.</p> <p><img height="438" src="https://lh5.googleusercontent.com/U0qct2j8qdj7k_RAi9l8ZsSBEPebrA-aJwb7bBtpVLEiUAobyP2dVJ4zGyLhpEMhD4AtAvf0VpiUb7Hx0kj2mDDBWBcXhC4oBrDWL6ECaqeM9xyXscWCshC8-Aer_siWdez1WrFk6jg2RdwFq1oYHY4" width="527" /></p> <p>Figure 3 : &eacute;volution du mod&egrave;le du CIDOC CRM, &eacute;volution du projet de traduction, impl&eacute;mentation par les branches (branch translate).</p> <p>La publication de la traduction des diff&eacute;rentes versions du CIDOC CRM est imm&eacute;diatement accessible &agrave; l&rsquo;URL suivante : <a href="https://cidoc-crm-fr.mom.fr/">https://cidoc-crm-fr.mom.fr/</a> gr&acirc;ce &agrave; l&#39;int&eacute;gration continue. Ce processus it&eacute;ratif automatis&eacute; synchronise le contenu des documents de travail markdown avec une mise en forme HTML de la publication. Les choix techniques tiennent &agrave; deux arguments : (a) la simplicit&eacute; et le co&ucirc;t r&eacute;duit de la transformation &eacute;ditoriale : la transcription est ex&eacute;cut&eacute;e par le logiciel pandoc dans un environnement de style (framework) standard et l&eacute;ger, et (b) l&rsquo;acc&egrave;s simple et rapide &agrave; l&rsquo;entit&eacute; ou la propri&eacute;t&eacute; recherch&eacute;e dans une page web statique. Les commandes permettant l&rsquo;int&eacute;gration continue (Doc fr CIDOC CRM&nbsp; &middot;&nbsp; translate&nbsp; &middot; GitLab&nbsp; &middot;&nbsp; .gitlab-ci.yml, s. d.) sont rassembl&eacute;es dans un fichier d&rsquo;instructions (gitlal-ci.yml) versionn&eacute; au sein de chaque branche. &Agrave; chaque enregistrement (commit), la plateforme ex&eacute;cute automatiquement les commandes (scripts) r&eacute;alisant les deux &eacute;tapes (stages) suivantes : (a) la pr&eacute;paration (build) de l&rsquo;ensemble des fichiers &agrave; publier, dont notamment (i) le sommaire dynamique (ancres HTML) des entit&eacute;s et des propri&eacute;t&eacute;s &agrave; partir des noms des fichiers du d&eacute;p&ocirc;t, (ii) la transcription en code HTML des textes cod&eacute;s en markdown et (iii) la cr&eacute;ation des pages statiques HTML. La seconde &eacute;tape consiste en (b) la publication (deploy) de la traduction par le d&eacute;placement des fichiers transform&eacute;s, agr&eacute;g&eacute;s et construits en code HTML vers le serveur (WEB) de consultation pour les usagers.</p> <p>La page web statique (figure 4) ainsi d&eacute;ploy&eacute;e fournit l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;avancement du travail de traduction le plus &agrave; jour. Elle permet la navigation au moyen de la fonctionnalit&eacute; des ancres HTML r&eacute;f&eacute;renc&eacute;es dans le sommaire. Ce dernier fournit une vue d&rsquo;ensemble qui rend compte des &eacute;l&eacute;ments de texte entr&eacute;s dans le processus de traduction ; en effet, ceux qui ne sont pas encore traduits ont un intitul&eacute; vide. Le groupe fait ainsi le choix de rendre visible le travail qui reste &agrave; faire. De fait, tous les &eacute;l&eacute;ments publi&eacute;s ne sont pas au m&ecirc;me stade dans le processus de traduction/validation&nbsp;: par exemple, certains d&rsquo;entre eux sont traduits en attente de validation, tandis que d&rsquo;autres sont valid&eacute;s. La publication par int&eacute;gration continue pr&eacute;sente donc un instantan&eacute; de la traduction. Elle gomme la complexit&eacute; du processus de traduction collective. Elle n&rsquo;en pr&eacute;sente que le r&eacute;sultat.</p> <p><img height="277" src="https://lh3.googleusercontent.com/K0BSB1xMqnoMcQgenjOAhmGvRwF1IWxw2nsRDEATlQyLki7wiLhVhogC0ua6Nk31RI3flnZSthF0qJiarxr70hEVxzNJijwCXtZP7asqfoOjS2ekgedh-9Rm6oDSoYgMgMKR9Cwidxw1qAxRgSKvD0w" width="602" /></p> <p>Figure 4 : page web qui publie le r&eacute;sultat de la traduction depuis les fichiers en markdown gr&acirc;ce &agrave; l&#39;int&eacute;gration</p> <p>La page web de publication du work in progress est produite par la relation &agrave; la plateforme GitLab, mais elle est ext&eacute;rieure &agrave; celle-ci : les fichiers constitutifs de la version HTML de la traduction en cours sont pr&eacute;sents sur le serveur de la Maison de l&rsquo;Orient et de la M&eacute;diterran&eacute;e (MOM). Il n&rsquo;est pas possible de modifier directement le code HTML issu du processus d&rsquo;int&eacute;gration continue. Cela n&rsquo;est pas non plus souhaitable, car ce travail ne serait pas pris en compte par la plateforme. La participation au processus de traduction/validation n&eacute;cessite donc le retour &agrave; la plateforme GitLab. Les contributeur&sdot;rices y mesurent l&rsquo;avanc&eacute;e du projet et y d&eacute;finissent les priorit&eacute;s de traduction, gr&acirc;ce &agrave; la fonctionnalit&eacute; des jalons (milestones) de GitLab.</p> <h3>Jalons (milestones) dans GitLab et organisation des sessions de validation</h3> <p>En programmation informatique, les jalons (milestones) sont utilis&eacute;s pour d&eacute;finir des s&eacute;quences (sprints) agiles, auxquelles sont associ&eacute;s des tickets (issues). La culture agile est li&eacute;e &agrave; l&rsquo;expression de valeurs, notamment : &ldquo;des individus et de leurs interactions plut&ocirc;t que des processus et outils&rdquo; et &ldquo;des logiciels op&eacute;rationnels plut&ocirc;t qu&rsquo;une documentation exhaustive&rdquo; (Manifeste Pour Le D&eacute;veloppement Agile de Logiciels, n.d.). Pour la plateforme de traduction, l&rsquo;utilisation des jalons permet de reprendre notamment le principe agile de simplicit&eacute;, c&rsquo;est-&agrave;-dire &ldquo;l&rsquo;art de maximiser la quantit&eacute; de travail qu&rsquo;on ne fait pas&rdquo;. De m&ecirc;me, la compr&eacute;hension au fil de l&rsquo;eau du projet permet de d&eacute;velopper des fonctions au gr&eacute; des besoins (YAGNI, 2022). En cons&eacute;quence, le processus permet des livraisons r&eacute;guli&egrave;res de fragments traduits et de techniques associ&eacute;es, sur de courts d&eacute;lais et &eacute;valu&eacute;s collectivement.</p> <p>Adoptant une pratique agile dans le projet de traduction, le groupe tire parti de la structure non lin&eacute;aire du texte &agrave; traduire. En effet, l&rsquo;ontologie est organis&eacute;e par des relations hi&eacute;rarchiques (classes et sous-classes) et des relations entre entit&eacute;s et propri&eacute;t&eacute;s. Or l&rsquo;utilisation des tickets au sein de tableaux de bord (boards) ne permet pas de transcrire ces relations s&eacute;mantiques et syntaxiques de l&rsquo;ontologie. La fonctionnalit&eacute; des jalons (milestones) permet de tenir compte de cette organisation intrins&egrave;que au texte &agrave; traduire par des regroupements d&rsquo;entit&eacute;s et de propri&eacute;t&eacute;s fond&eacute;s sur deux concepts propres au CIDOC CRM (figures 5 et 6) : le domaine d&rsquo;une propri&eacute;t&eacute; et la relation de sp&eacute;cialisation d&rsquo;une entit&eacute;. (i) Le domaine (domain) est l&rsquo;entit&eacute; dont la propri&eacute;t&eacute; part pour la relier &agrave; une autre entit&eacute; (son co-domaine, range en anglais), (ii) la relation de sp&eacute;cialisation IsA traduit une relation hi&eacute;rarchique entre entit&eacute;s.</p> <p>Par exemple :</p> <p>(i) l&rsquo;entit&eacute; E99 est dans le m&ecirc;me groupe logique que les propri&eacute;t&eacute;s P187 et P188 dont elle est le domaine :</p> <p>E99 Product Type :<br /> - P187 has production plan (is production plan for): E29 Design or Procedure<br /> - P188 requires production tool (is production tool for): E19 Physical Object.<br /> E29 et E19 sont les entit&eacute;s co-domaine respectivement de P187 et P188.</p> <p>(ii) E55 est dans le groupe logique de l&rsquo;entit&eacute; E28 dont elle est une sous-classe :</p> <p>E55 Type IsA E28 Conceptual Object,</p> <p>et le groupe E55 contient les sous-classes E56, et E57, E58 et E99 :<br /> - E56 Language IsA E55 Type,<br /> - E57 Material IsA E55 Type,<br /> - E58 Measurement Unit IsA E55 Type,<br /> - E99 Product Type IsA E55 Type.</p> <p>Les entit&eacute;s et propri&eacute;t&eacute;s &agrave; traduire sont ainsi regroup&eacute;es par proximit&eacute; s&eacute;mantique au sein de groupes logiques (voir figures 5 et 6) au moyen d&rsquo;un script.</p> <p><img height="219" src="https://lh5.googleusercontent.com/XzGEIwmBfZSJLm4AXoShJIhKsp_NKu3c9cuj_49wtVldmxazsdj8nEuqSybeoDpidOEs4hlaBiQQTXM4stRd7ZCMvPwoYc0gPTFdpRuT8ux-WcQN-NRE9ia7xAsmN4V3AxJnc-bTfhPa-AIjHOm2NCc" width="602" /></p> <p>Figure 5 : repr&eacute;sentation sch&eacute;matique d&rsquo;un groupe logique &agrave; un moment donn&eacute; du flux de travail, reprenant : (i) la hi&eacute;rarchie des entit&eacute;s (IsA), (ii) les relations (has domain) avec les propri&eacute;t&eacute;s associ&eacute;es &agrave; l&rsquo;entit&eacute; consid&eacute;r&eacute;e, (iii) le nombre calcul&eacute; de mots de la note d&rsquo;application et (iv) l&rsquo;&eacute;tat au regard des &eacute;tapes du workflow.</p> <p><img height="425" src="https://lh3.googleusercontent.com/3BocYdKc8F_k3c9sm425Urohh9RWHFLr0qEj4a_oGmPGaIlhKxsYRj4LGqoyErta3kXko-07HlyyOrqQ2cwe0qw_To-4qCfuqjIOwB68H62O6pDHj-xS0sV-Px9kKQnjKjBSlnANgjEOlGsof6rTZV0" width="602" /></p> <p>Figure 6 : Hi&eacute;rarchie des groupes s&eacute;mantiques support de la construction des milestones (entit&eacute;s et propri&eacute;t&eacute;s avoisinantes).</p> <p>Les jalons (milestones) de GitLab ainsi construits permettent simultan&eacute;ment le suivi de la cr&eacute;ation des tickets, mais aussi une planification possible du d&eacute;roul&eacute; de la validation des traductions. Ils r&eacute;pondent au besoin de d&eacute;finir une coh&eacute;rence dans les priorit&eacute;s de traduction et de validation au sein du collectif. La production de ces jalons r&eacute;sulte de la rencontre entre une relation experte &agrave; la plateforme (technicit&eacute;), une prise en compte de la structure interne du texte et la n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;assurer la qualit&eacute; de la traduction. En ce sens, l&rsquo;activit&eacute; technique associ&eacute;e &agrave; la traduction suit les besoins et les priorit&eacute;s du groupe de traduction. La relation du groupe de traduction &agrave; la plateforme GitLab est une relation productive et inventive qui laisse la possibilit&eacute; &agrave; d&#39;autres relations d&#39;&eacute;merger et, outre la traduction du CIDOC CRM, de transformer tant les individus que la plateforme elle-m&ecirc;me.</p> <h2>D&eacute;passer la fonction technique et productive de la plateforme : analyse simondonienne de l&rsquo;objet technique num&eacute;rique</h2> <p>La traduction elle-m&ecirc;me est un moyen et non une fin per se : il s&rsquo;agit de faciliter l&#39;acc&egrave;s et l&rsquo;usage du CIDOC CRM par la communaut&eacute; francophone de chercheur&sdot;ses en patrimoine culturel. La description de l&rsquo;exp&eacute;rimentation (cf. partie 2) montre qu&rsquo;envisager la plateforme comme agr&eacute;gat d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments socio-techniques productifs est r&eacute;ducteur. En effet, la relation &agrave; la plateforme rel&egrave;ve d&rsquo;une triple logique de transformation : (a) celle du travail de traduction d&rsquo;un document en contexte num&eacute;rique, mais aussi (b) l&rsquo;&eacute;volution de la plateforme elle-m&ecirc;me au gr&eacute; de la mise en oeuvre du projet et (c) celle des relations au sein du collectif, dans leur appropriation du CIDOC CRM et leurs rapports au num&eacute;rique.</p> <p>La complexit&eacute; de l&rsquo;exp&eacute;rimentation et des processus de transformation en relation &agrave; la plateforme n&eacute;cessite d&rsquo;introduire des concepts articulant ontologie et technologie. La d&eacute;marche d&rsquo;auto-analyse de la relation du groupe &agrave; et par la plateforme au fil de l&rsquo;eau fait appel &agrave; l&rsquo;usage d&rsquo;une &ldquo;bo&icirc;te &agrave; outils&rdquo; conceptuels (Gavillet, 2010, p.34) qui aide &agrave; expliciter &agrave; la fois la relation &agrave; la plateforme et la posture d&rsquo;exp&eacute;rimentation. La philosophie de la technique de Simondon se pr&ecirc;te bien &agrave; une analyse incarn&eacute;e dans une pratique (Barth&eacute;l&eacute;my, 2014). L&rsquo;ontogen&egrave;se propos&eacute;e s&#39;appuie simultan&eacute;ment sur la lecture de textes de Simondon (Simondon, 2005 &amp; 2012) et ceux en prolongement de la philosophie simondonienne.</p> <p>Ancr&eacute;e &agrave; la technicit&eacute; (Duhem, 2013, Feenberg, 2016) et non &agrave; l&rsquo;usage de la plateforme num&eacute;rique, l&rsquo;exp&eacute;rimentation &eacute;labore une construction collective de sens. Cette exp&eacute;rimentation peut &ecirc;tre appr&eacute;hend&eacute;e &agrave; l&rsquo;aide de concepts simondoniens dans une perspective &eacute;pist&eacute;mologique vis-&agrave;-vis de notre pratique en humanit&eacute;s num&eacute;riques. La d&eacute;finition de l&rsquo;objet technique num&eacute;rique (3.1), le fichier markdown d&rsquo;une entit&eacute; ou d&rsquo;une propri&eacute;t&eacute;, permet d&rsquo;&eacute;prouver les notions de pr&eacute;individuel, d&rsquo;individuation et de milieu associ&eacute;. Ajoutons &agrave; cela que les m&eacute;canismes transductifs, empiriques ou computationnels, transforment le document initial et la plateforme elle-m&ecirc;me (3.2). La traduction en fran&ccedil;ais du document, intention initiale &agrave; la constitution du groupe, concr&eacute;tise (3.3) un ensemble d&rsquo;individus techniques qui contribuent &agrave; une amplification (3.4) de ce qui est produit dans la relation entre l&rsquo;humain et la machine.</p> <h3>Les apports de Simondon dans la th&eacute;orie de l&rsquo;objet technique num&eacute;rique</h3> <p>Selon Simondon, la d&eacute;finition de l&rsquo;objet technique a deux volets : il est d&eacute;fini par sa gen&egrave;se (Simondon 2012, p.15) et il s&rsquo;individue au sein de son milieu (Simondon 2005, p.63). Il est d&rsquo;abord d&eacute;fini par sa gen&egrave;se, ou comment l&rsquo;objet s&rsquo;est individu&eacute; au cours du temps. L&rsquo;objet technique r&eacute;sulte de la rencontre de deux demi-cha&icirc;nes techniques ou op&eacute;rations incompl&egrave;tes. Dans l&rsquo;exemple de la fabrication de la brique (Simondon 2005, p.41-45), une premi&egrave;re cha&icirc;ne op&eacute;ratoire de la mati&egrave;re transforme l&rsquo;argile avec l&rsquo;eau. Une seconde cha&icirc;ne op&eacute;ratoire correspond &agrave; la prise de forme par le moulage, le fa&ccedil;onnage et le s&eacute;chage ou la cuisson de la brique. Ces deux demi-cha&icirc;nes op&eacute;ratoires sont nou&eacute;es par un geste technique r&eacute;alis&eacute; par l&rsquo;humain. Ensuite l&rsquo;individuation met en relation des structures d&rsquo;&eacute;chelles diff&eacute;rentes au sein du milieu, relation qui sous-d&eacute;termine le processus de prise de forme. La gen&egrave;se de l&rsquo;objet technique concerne sa &ldquo;concr&eacute;tude&rdquo; (Grosman, 2016, p.253), c&rsquo;est-&agrave;-dire &agrave; la fois la r&eacute;alisation d&rsquo;une synergie fonctionnelle dans la relation de l&rsquo;objet technique &agrave; son milieu et la dynamique de ce processus. En termes simondoniens, il s&rsquo;agit au cours du processus d&rsquo;individuation de r&eacute;duire les incompatibilit&eacute;s dans la relation entre le moule et l&rsquo;argile dans le milieu associ&eacute; pour faire advenir la brique (concr&eacute;tisation).</p> <p>Toutefois, cette d&eacute;finition des objets techniques physiques peut-elle &ecirc;tre &eacute;tendue au monde du num&eacute;rique ? L&rsquo;utilisation de la d&eacute;finition simondonienne pour l&#39;objet technique num&eacute;rique a deux cons&eacute;quences. La premi&egrave;re est sociale et culturelle, elle induit un changement de paradigme dans la relation au document ou &agrave; la plateforme. Les deux ont un mode d&rsquo;existence indissociablement culturel et technique. La seconde cons&eacute;quence est technique : il s&rsquo;agit de prendre le document ou la plateforme num&eacute;rique non comme un objet fini et utilitaire, mais comme r&eacute;sultant de transformations successives et susceptible de se transformer de nouveau. Sur ce dernier volet, le terme num&eacute;rique est ici utilis&eacute; pour d&eacute;signer la technique permettant de r&eacute;aliser des op&eacute;rations sur des donn&eacute;es en relation ou non avec des r&eacute;seaux de donn&eacute;es ou des bases de donn&eacute;es, au sein de r&eacute;seaux d&rsquo;ordinateurs (Hui 2015). Dans ce contexte, Hui (Hui, 2015) d&eacute;finit l&rsquo;objet num&eacute;rique (digital object) comme un nouveau type d&rsquo;objet technique industriel, constitu&eacute; de donn&eacute;es et de m&eacute;tadonn&eacute;es, appr&eacute;hendables &agrave; la fois par des humains et des ordinateurs, au moyen d&rsquo;un code commun.</p> <p>La d&eacute;finition de l&rsquo;objet num&eacute;rique comme objet technique fonctionne bien dans le cadre du projet de traduction. En effet, la plateforme GitLab donne &agrave; voir les m&eacute;canismes ou op&eacute;rations de transformation des objets techniques num&eacute;riques (fichiers markdown) du d&eacute;p&ocirc;t, &agrave; savoir leur &eacute;dition, les choix de traduction, l&rsquo;inscription du texte traduit, les corrections de syntaxe, leur homog&eacute;n&eacute;it&eacute; et coh&eacute;rence interne. Ces m&eacute;canismes se propagent de proche en proche, en r&eacute;sonance interne &agrave; la traduction elle-m&ecirc;me. La d&eacute;couverte progressive d&rsquo;un sens partag&eacute; du texte anglais s&rsquo;inscrit dans une continuit&eacute; entre connaissance empirique du mod&egrave;le et attribution th&eacute;orique de sens. Par exemple, il est fr&eacute;quent qu&rsquo;un terme anglais soit mieux traduit par un terme fran&ccedil;ais de sens commun que par le terme technique peut-&ecirc;tre plus juste en th&eacute;orie, mais peu compr&eacute;hensible en pratique. Cette approche n&rsquo;est ni inductive, ni d&eacute;ductive, elle est transductive.</p> <p>(Azema, 2022) investit le concept simondonien de transducteur &agrave; la lumi&egrave;re de la pratique du design, comme traduction de la mati&egrave;re. Elle souligne le triptyque outil, fabricant et mati&egrave;re comme un syst&egrave;me o&ugrave; la traduction d&eacute;signe la concr&eacute;tisation d&rsquo;un objet abstrait. Selon son exp&eacute;rience, la morphogen&egrave;se de la traduction est un processus cr&eacute;atif formul&eacute; dans le langage des choses, c&rsquo;est-&agrave;-dire une traduction premi&egrave;re permettant de nommer les choses, un langage du domaine du sensible. Chaque choix, dans notre traduction, r&eacute;sulte de la tension cr&eacute;&eacute;e par la multiplicit&eacute; des sens possibles : le sens publi&eacute; dans les dictionnaires, le vocabulaire disciplinaire ou enfin la signification empirique. Ce processus d&eacute;termine l&rsquo;individuation du texte traduit. Il y a un ancrage de la traduction dans le milieu et son actualit&eacute;. Le groupe de contributeur&middot;rices est lui-m&ecirc;me situ&eacute; au sens o&ugrave; une m&ecirc;me intention de traduction n&rsquo;aboutit pas &agrave; une m&ecirc;me concr&eacute;tisation de la traduction. C&rsquo;est le cas de la traduction en fran&ccedil;ais du CIDOC&nbsp;CRM par deux groupes, l&rsquo;un dit &ldquo;fran&ccedil;ais continental&rdquo; et l&rsquo;autre &ldquo;fran&ccedil;ais canadien&rdquo;. Chaque projet conduit &agrave; des processus d&rsquo;individuation diff&eacute;rents.</p> <p>On peut aller encore plus loin et envisager la relation &agrave; la plateforme de traduction comme le lieu des &eacute;changes possibles au moyen de transducteurs entre des vases communicants que sont le groupe de traduction, le texte-code et la plateforme. Par analogie, les op&eacute;rations qui ont lieu au sein de la plateforme sont transductives, &agrave; la fois empiriques et computationnelles, contribuant &agrave; faire passer la plateforme d&rsquo;un &eacute;tat &agrave; un autre. Elles produisent un individu constitu&eacute; par la mise en relation de cet ensemble, mais un individu susceptible d&rsquo;&eacute;voluer contin&ucirc;ment encore car en relation avec son milieu associ&eacute;. C&rsquo;est pour cela qu&rsquo;il reste, selon les cas, inachev&eacute; ou m&eacute;tastable. La plateforme elle-m&ecirc;me devient un objet technique num&eacute;rique, un &ecirc;tre-relation, qui permet la transformation des individus par la circulation de l&rsquo;information. On peut m&ecirc;me consid&eacute;rer la plateforme comme une &ldquo;mati&egrave;re inorganique organis&eacute;e par son fonctionnement&rdquo;, elle-m&ecirc;me proc&eacute;dant d&rsquo;une individuation par sa logique propre de d&eacute;termination et de transduction (Az&eacute;ma, 2022, #24), et que &ldquo;l&rsquo;op&eacute;rateur humain doit apprendre &agrave; &laquo; &eacute;couter &raquo; dans le fonctionnement mat&eacute;riel&rdquo; (Stiegler, 1993 cit&eacute; par Az&eacute;ma, 2022).</p> <h3>Le texte et la plateforme comme individus techniques simondoniens</h3> <p>Simondon d&eacute;finit le pr&eacute;individuel comme ce qui deviendra l&rsquo;individu technique dans son milieu associ&eacute; avant son individuation. Il est caract&eacute;ris&eacute; par son potentiel de transformation plut&ocirc;t que par son &eacute;tat existant. Les fichiers markdown sont des objets techniques num&eacute;riques qui constituent des &eacute;l&eacute;ments unitaires irr&eacute;ductibles, contenant le texte en anglais des entit&eacute;s et propri&eacute;t&eacute;s du CIDOC CRM &agrave; traduire, soit 241 fichiers repr&eacute;sentant environ 70% du texte total. Le devenir de ces fragments est ouvert : les op&eacute;rations de transformation en markdown sont une &eacute;tape pr&eacute;paratoire, pr&eacute;alable &agrave; la traduction, agnostique au document num&eacute;rique consid&eacute;r&eacute;. De m&ecirc;me que le m&eacute;lange eau-argile ne d&eacute;termine pas la fabrication d&rsquo;une brique ou d&rsquo;une c&eacute;ramique, l&rsquo;ensemble de ces fichiers textuels ne pr&eacute;suppose pas le terme de la relation &agrave; la plateforme : ces fragments peuvent &ecirc;tre transform&eacute;s par d&rsquo;autres exp&eacute;rimentations num&eacute;riques que la traduction. Le fichier markdown r&eacute;sulte d&rsquo;une cha&icirc;ne op&eacute;ratoire complexe conduisant &agrave; la rencontre d&rsquo;une forme (la syntaxe markdown) et d&rsquo;une mati&egrave;re (le texte). En termes simondoniens, l&rsquo;ensemble documentaire fragment&eacute; et ainsi format&eacute; au sein du d&eacute;p&ocirc;t GitLab est constitutif d&rsquo;un &ecirc;tre pr&eacute;individuel &agrave; la traduction. La relation &agrave; cet &ecirc;tre pr&eacute;individuel est r&eacute;alis&eacute;e par la cr&eacute;ation d&rsquo;un code commun (Grosman, 2016, p. 250) g&eacute;n&eacute;r&eacute; entre la plateforme GitLab et les contributeur&sdot;rices. Ainsi, avant m&ecirc;me la cr&eacute;ation d&rsquo;un ticket ouvrant le flux du travail de traduction, le fragment de texte brut en anglais est individu&eacute; gr&acirc;ce au geste technique et intellectuel du collectif.</p> <p>Cet ensemble fragment&eacute; du texte est class&eacute; en diff&eacute;rents r&eacute;pertoires qui correspondent &agrave; des &eacute;l&eacute;ments de la structure du d&eacute;p&ocirc;t (repository) GitLab. Par exemple, le dossier intitul&eacute; entities comprend tous les fichiers markdown contenant chacun le texte des entit&eacute;s du CIDOC CRM. Celles-ci sont elles-m&ecirc;mes structur&eacute;es par le formalisme de leur description et la logique de leurs relations (cf. 2.5). En traduisant des fragments de la documentation, le collectif met &agrave; l&rsquo;&eacute;preuve la coh&eacute;rence interne du texte initial : dans quel ordre et selon quelles priorit&eacute;s les choix de traduction doivent-ils &ecirc;tre discut&eacute;s ?</p> <p>&Agrave; ce stade, la mati&egrave;re du texte &agrave; traduire et les choix du collectif transforment la mani&egrave;re d&#39;interagir avec la plateforme, ce qui a pour cons&eacute;quence de modifier la plateforme elle-m&ecirc;me. L&rsquo;acc&egrave;s via les jalons a fini par d&eacute;tr&ocirc;ner l&rsquo;acc&egrave;s initial par le tableau de bord. Peu &agrave; peu, les modulations de la plateforme visent &agrave; refl&eacute;ter la coh&eacute;rence interne du texte. En outre, la plateforme prise comme architexte (Bazet et al., 2017) du texte traduit s&#39;individue au sens d&rsquo;un objet technique proto-industriel. Elle accommode la plasticit&eacute; du texte en cours de traduction en r&eacute;solvant les tensions associ&eacute;es &agrave; une double finalit&eacute;. La premi&egrave;re est de conserver la m&eacute;moire des processus et de rendre visible une ontogen&egrave;se de la traduction elle-m&ecirc;me. Cette derni&egrave;re articule l&rsquo;individualisation du texte traduit (page web HTML) et la concr&eacute;tisation de l&rsquo;architexte constitu&eacute; par la relation du groupe de traduction &agrave; la plateforme (par exemple les notes de traduction dans les tickets, ou les scripts associ&eacute;s &agrave; la syntaxe). La seconde finalit&eacute; est celle de la reproductibilit&eacute; de ces m&eacute;canismes d&#39;adaptation et de plasticit&eacute; du texte pour la traduction d&rsquo;une autre version ou celle d&#39;un autre groupe dans une autre langue, en conf&eacute;rant &agrave; l&rsquo;architexte des caract&eacute;ristiques structurelles (s&eacute;miotiques) et op&eacute;ratoires (computationnelles) communes (Bazet et al., 2017).</p> <p>La plateforme ressemble ainsi &agrave; une machine ouverte au sens de Simondon (Barth&eacute;l&eacute;my, 2015). Il s&rsquo;agit d&rsquo;une machine parce qu&rsquo;elle est compos&eacute;e de 3 types d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments organis&eacute;s :</p> <p>- des d&#39;instruments : le langage informatique utilis&eacute; ou le protocole URL,<br /> - d&#39;&eacute;l&eacute;ments informationnels : le fichier d&rsquo;instructions, l&rsquo;interpr&eacute;teur, la m&eacute;moire vive ou le processeur,<br /> - d&#39;outils : un clavier, une souris ou un &eacute;cran.</p> <p>Tout en faisant partie de l&rsquo;&ecirc;tre machine, l&rsquo;interpr&eacute;teur est un acteur mixte qui va traduire un code informatique en actions. Il est un m&eacute;diateur entre l&rsquo;instruction et le milieu qui re&ccedil;oit l&rsquo;action. Cette plateforme est ouverte, tout du moins en partie, au sens o&ugrave; elle est sensible &agrave; l&rsquo;information. Elle existe par les relations des &eacute;l&eacute;ments qui la composent et peut se transformer par sa marge d&rsquo;ind&eacute;termination (Simondon, 2012, pp.188-189).</p> <p>La machine ouverte est &agrave; opposer &agrave; une machine ferm&eacute;e qui est un automate. Celui-ci ne dispose pas de r&eacute;cepteur ou de capteur d&rsquo;information ext&eacute;rieure &agrave; son fonctionnement et ne peut donc pas se transformer : il ne peut que dysfonctionner, s&rsquo;ab&icirc;mer et donc s&rsquo;arr&ecirc;ter de fonctionner. La plateforme GitLab et l&rsquo;ensemble du projet de traduction constitue donc une machine ouverte dans la mesure o&ugrave; elle &eacute;volue avec de nouvelles informations et donn&eacute;es en d&eacute;veloppant de nouvelles fonctionnalit&eacute;s et processus. L&rsquo;information num&eacute;rique &agrave; laquelle la machine est sensible diff&egrave;re de l&rsquo;information analogique consid&eacute;r&eacute;e par Simondon &agrave; la naissance de l&rsquo;informatique et de l&rsquo;ordinateur. L&rsquo;information num&eacute;rique qui transforme la machine est intensive, concr&egrave;te et complexe :</p> <p>&ldquo;L&rsquo;information est alors ce qui permet au sujet de se situer dans le monde, dans la mesure o&ugrave; le monde n&rsquo;est strictement ni un ensemble de signaux discrets ni un ensemble de structures donn&eacute;es, mais ce qui a un sens pour un sujet. Et c&rsquo;est en fonction de ce sens recherch&eacute; que le sujet, dans le devenir de sa relation au monde, affectera un coefficient d&rsquo;intensit&eacute; &agrave; l&rsquo;information re&ccedil;ue&rdquo; (Duhem, 2013).</p> <p>Pour paraphraser (Duhem, 2008, 128, qui cite Simondon), le rapport entre le groupe de traduction et la plateforme Gitlab est &ldquo;une invention perp&eacute;tu&eacute;e&rdquo;. Ce qui r&eacute;side dans la plateforme, c&#39;est de la r&eacute;alit&eacute; humaine, le geste humain est fix&eacute; et cristallis&eacute; en structures qui fonctionnent. Ainsi, la plateforme GitLab refl&egrave;te les valeurs du groupe : le partage des connaissances, la solidarit&eacute; et la collaboration, la copie libre du contenu, l&rsquo;acc&egrave;s facilit&eacute;, l&rsquo;association progressive et continue de contributeur&sdot;rices, le choix d&rsquo;une version inclusive de la langue fran&ccedil;aise. De plus, parce qu&rsquo;elle permet des mises en relations productives, la plateforme devient le si&egrave;ge de processus d&rsquo;individuation (Combes, 1999). Elle implique des transformations des diff&eacute;rentes parties de la relation : du c&ocirc;t&eacute; de la plateforme, de la traduction et de celui du groupe.</p> <h3>La traduction comme concr&eacute;tisations</h3> <p>Traduire la documentation du CIDOC CRM semble une gageure. La complexit&eacute; du texte dans son contexte de production, celle de la langue, ses idiomes ou r&eacute;f&eacute;rences culturelles et philosophiques et celle de l&rsquo;ontologie &eacute;v&eacute;nementielle se conjuguent. Traduire un texte &ldquo;intraduisible&rdquo; (Ladjadj &amp; Chiflet, 2015) suppose non seulement d&rsquo;en conna&icirc;tre la gen&egrave;se, les &eacute;l&eacute;ments de sa structure interne (cf. 2.5), mais &eacute;galement les usages. En revanche, cela n&eacute;cessite aussi de disposer d&rsquo;une capacit&eacute; inventive pour faire converger les points de vue et obtenir un consensus au sein du collectif.</p> <p>C&rsquo;est l&rsquo;acquisition d&rsquo;une synergie fonctionnelle (c&rsquo;est-&agrave;-dire la r&eacute;alisation d&rsquo;autres fonctions utiles &agrave; celles vis&eacute;es) et la dynamique du processus d&rsquo;individuation associ&eacute; qui conduisent &agrave; sa concr&eacute;tisation dans son contexte de production (Simondon, 2012, pp.21-23). En reprenant l&rsquo;illustration de l&rsquo;argile, les gestes, les formes et mati&egrave;res utilis&eacute;es dans leur contexte sont modifi&eacute;es selon les modes d&rsquo;utilisation de la brique, c&rsquo;est-&agrave;-dire que la dynamique de sa fabrication &eacute;volue. Ce faisant, l&rsquo;invention de nouvelles m&eacute;thodes ou l&rsquo;usage d&rsquo;autres mati&egrave;res font &eacute;merger de nouvelles fonctionnalit&eacute;s pour la brique (isolation thermique ou sonore par exemple), ou de nouveaux objets sont invent&eacute;s &agrave; partir du m&ecirc;me mat&eacute;riau initial de mise en &oelig;uvre (c&eacute;ramique). En ce sens, la finalit&eacute; de la page statique HTML est de publier la traduction finale sur le web. Toutefois, du fait de l&rsquo;int&eacute;gration continue de la plateforme, cette page web prend une autre fonction que la finalit&eacute; initiale et devient une photographie instantan&eacute;e de la traduction en cours (cf. 2.5). Cette synergie fonctionnelle contribue &agrave; concr&eacute;tiser l&rsquo;individu work in progress de la traduction du CIDOC CRM dans son contexte : le texte traduit s&rsquo;individualise comme un objet technique num&eacute;rique artisanal, il est une concr&eacute;tisation interpr&eacute;tative de la version de la documentation CIDOC CRM traduite, il est unique. La plateforme num&eacute;rique du projet devient une preuve de concept d&rsquo;une machine num&eacute;rique &agrave; traduire le CIDOC CRM, peu importe la langue choisie : elle se concr&eacute;tise comme objet technique proto-industriel. Ces concr&eacute;tisations sont autant de cons&eacute;quences de l&rsquo;adoption de la posture d&rsquo;exp&eacute;rimentation.</p> <p>La finalit&eacute; de la traduction en fran&ccedil;ais du CIDOC CRM suppose donc une autre vision que celle de la relation utilitaire &agrave; un environnement GitLab. Au-del&agrave; de leur &ldquo;adaptation&rdquo; ou &ldquo;extension&rdquo; au sens de Jenkins (Zacklad, 2012), les objets techniques num&eacute;riques se co-construisent en m&ecirc;me temps que la mise en &oelig;uvre du projet de traduction. La plateforme num&eacute;rique comme machine est ouverte selon deux voies (Simondon, 1958, p.146). La premi&egrave;re est celle de la relation de la machine aux &eacute;l&eacute;ments qui la compose. La seconde est celle des relations interindividuelles dans un ensemble technique plus vaste comprenant des appareils de visioconf&eacute;rence Rendez-Vous de Renater ou l&rsquo;outil d&rsquo;&eacute;dition collaborative et simultan&eacute;e, Etherpad de l&rsquo;IN2P3 (Etherpad, s. d.) ou encore les &eacute;diteurs de texte vim ou emacs etc. Ces ramifications de la plateforme concr&eacute;tisent un ensemble technique informationnel complexe.</p> <p>&Agrave; la diff&eacute;rence du domaine du d&eacute;veloppement informatique, notre relation &agrave; la plateforme est pluridisciplinaire et non marchande (Alcaras, 2023). Il suppose un triple engagement (Bachimont, 2000) :<br /> - engagement s&eacute;mantique (discuter du sens dans la traduction),<br /> - engagement ontologique (partageant la logique formelle du projet et des outils),<br /> - et engagement computationnel (adoptant une d&eacute;marche d&rsquo;exp&eacute;rimentation dans la relation aux outils num&eacute;riques).</p> <p>La contrainte technique de la relation &agrave; la plateforme est contrebalanc&eacute;e par la compl&eacute;mentarit&eacute; des individus et le partage des connaissances, ce qui transforme les membres du groupe eux-m&ecirc;mes. Le rapport &agrave; la technique fait partie int&eacute;grante du fonctionnement du groupe. La relation est collective et plurielle. Elle s&rsquo;actualise dans la pratique o&ugrave; les membres changent de r&ocirc;le dans la relation d&rsquo;apprentissage. La technique n&rsquo;est donc pas vecteur d&rsquo;un rapport de pouvoir (Treleani, 2016). Le concept d&rsquo;&rsquo;individuation ne concerne pas seulement l&rsquo;objet technique num&eacute;rique, mais comme dans le cas de la relation &agrave; la plateforme, il est aussi psycho-cognitif. Le collectif se co-constitue alors comme transindividualit&eacute; par sa propre gen&egrave;se et la dynamique des flux s&eacute;miotiques &eacute;chang&eacute;s ou g&eacute;n&eacute;r&eacute;s (Duhem, 2013).</p> <p>L&rsquo;ouverture de la plateforme et des modalit&eacute;s de la relation productive permet en retour une d&eacute;sali&eacute;nation &agrave; la technique elle-m&ecirc;me. La bienveillance collective envers la plateforme et au sein du groupe permet d&rsquo;&eacute;viter deux &eacute;cueils : la m&eacute;fiance (dans le sens d&rsquo;un contr&ocirc;le de la tra&ccedil;abilit&eacute;) et le sentiment d&rsquo;incomp&eacute;tence (l&rsquo;&eacute;tranget&eacute; de la technique ou syndrome de l&rsquo;imposteur imposter syndrom) vis-&agrave;-vis de la plateforme et de la technique.</p> <h3>Relation humain-machine</h3> <p>Selon Simondon, de la m&ecirc;me mani&egrave;re que l&rsquo;argile est fa&ccedil;onn&eacute;e avant son individuation physique, les objets techniques num&eacute;riques sont cr&eacute;&eacute;s par op&eacute;rations successives au moyen de commandes. La commande consiste &agrave; ex&eacute;cuter une ou plusieurs lignes de code, ce que r&eacute;alise l&rsquo;interpr&eacute;teur (cf. 3.2) : ce sont les transducteurs (Grosman, 2016, p. 250) num&eacute;riques ou computationnels. Ils sont la relation op&eacute;ratoire entre l&rsquo;humain et la machine num&eacute;rique. Dans le cas de la traduction, la demi-cha&icirc;ne op&eacute;ratoire de la &ldquo;mati&egrave;re&rdquo; (le texte anglais structur&eacute;) produit un ensemble de fichiers markdown. Organis&eacute; au sein de la structure du d&eacute;p&ocirc;t du GitLab, il est issu de transformations successives du document de r&eacute;f&eacute;rence (Figure 7a). &Agrave; leur &eacute;chelle, les fichiers markdown sont des objets techniques num&eacute;riques (cf. 3.1) puisqu&rsquo;ils r&eacute;sultent de la rencontre d&rsquo;un texte brut et d&rsquo;une forme syntaxique particuli&egrave;re traduisant la s&eacute;mantique de l&rsquo;ontologie. Cette mati&egrave;re va ensuite &ecirc;tre manipul&eacute;e et transform&eacute;e de mani&egrave;re empirique (&eacute;dit&eacute;e, discut&eacute;e, compl&eacute;t&eacute;e, document&eacute;e, &eacute;tiquet&eacute;e, valid&eacute;e etc.) et computationnelle (corrig&eacute;e, transcrite, agr&eacute;g&eacute;e puis mise en forme par int&eacute;gration continue). Comme le montre la figure 7b, ce geste technique noue la premi&egrave;re demi-cha&icirc;ne op&eacute;ratoire &agrave; la seconde.</p> <p>Au fur et &agrave; mesure de la traduction, un code commun &eacute;merge du processus de mise en relation &agrave; la plateforme. Cette invention (Simondon toujours) rend concr&egrave;te la traduction et incarne simultan&eacute;ment le double processus d&#39;individuation de la traduction et de la plateforme. Ce code commun est l&rsquo;un des creusets o&ugrave; est d&eacute;pos&eacute;e l&rsquo;information produite par la relation op&eacute;ratoire de traduction. Un autre fichier op&egrave;re un processus de transformation sur le texte : c&#39;est un fichier (Doc fr CIDOC CRM&nbsp; &middot;&nbsp; translate&nbsp; &middot; GitLab&nbsp; &middot;&nbsp; Dictionnaire syntaxique des occurrences de formes d&rsquo;intitul&eacute;s du texte) compos&eacute; d&rsquo;un dictionnaire syntaxique des occurrences de formes d&rsquo;intitul&eacute;s du texte qui permet d&rsquo;homog&eacute;n&eacute;iser les intitul&eacute;s dans l&rsquo;ensemble des fichiers markdown. Un troisi&egrave;me exemple de concr&eacute;tisation s&rsquo;effectue au moment de la fabrication des hyperliens (ancres de la transcription en HTML). La synergie fonctionnelle du texte-code est enrichie par ce m&eacute;canisme : il est possible de naviguer au sein de la page en cliquant sur les entit&eacute;s ou propri&eacute;t&eacute;s.</p> <p><img height="251" src="https://lh4.googleusercontent.com/6KYX7l-Qd6wZQmmjmxXg0lW5tceuA67WKIlKLNPPVzDbxfTfY14e89YThCVEcUnP2CMXFJCO_cvLr3jD1Tl2q2Tvbh5I19GhYZ4pkF_80tB0IkPmG-Kh1l9qmAbrWd32JIVW86bar6JbbhPO-P0VCI4" width="602" /></p> <p>Figure 7a : demi cha&icirc;ne op&eacute;ratoire de transformation du document initial (au format .docx) en code commun.</p> <p><img height="255" src="https://lh5.googleusercontent.com/tP-Pc_YIMe7kzQFhJVmWYdA7n57h5EpMI28AVrKnMdjeTxzvtRhtqnnGfFUyhaFQjWK7ItEr_sOb04P6W8IOGI5r8XzcR6FQlCi3KMfQVPmkk48v16wqZfV3nR8kYTDodWhqSYJQG4dRupnqe4_mkAA" width="613" /></p> <p>Figure 7b : demi-cha&icirc;ne op&eacute;ratoire de rencontre entre la mati&egrave;re et la forme : la traduction. Les informations sont transcrites dans le code commun de la traduction de plusieurs fa&ccedil;ons : par la relation &agrave; la plateforme GitLab (boutons &eacute;diter, valider), puis par les instructions de transformations r&eacute;alis&eacute;es par les transducteurs (la commande git et son interpr&eacute;tation, les &eacute;tapes du .gitlab-ci.yml et le job de l&rsquo;int&eacute;gration continue).</p> <p>La traduction du CIDOC CRM n&rsquo;exclut pas d&rsquo;autres m&eacute;thodologies et types d&rsquo;organisations (cf. 3.1). Par exemple, le projet en cours de traduction en fran&ccedil;ais canadien du CIDOC CRM utilise la plateforme Github, &agrave; ce stade non pour le flux de traduction, mais pour d&eacute;ployer un site internet statique &agrave; partir de Github Pages. &Agrave; la diff&eacute;rence de cette initiative, la posture d&rsquo;exp&eacute;rimentation que notre groupe a adopt&eacute;e dans ce projet est techniciste (au sens de Simondon) et pas purement utilitaire. Elle a un double effet de s&eacute;rendipit&eacute; : d&rsquo;une part, elle permet l&rsquo;&eacute;mergence d&rsquo;un code commun via celle du processus inventif. D&rsquo;autre part, la relation &agrave; la plateforme produit une preuve du concept (POC) de la plateforme concr&egrave;te (Grosman, 2016, p. 253), qui continue &agrave; grandir. Le nombre de commits en 2022 a tripl&eacute; par rapport &agrave; 2021 (489 en 2022, 153 en 2021) avec 16 contributeur&sdot;rices actifs (ayant effectu&eacute; au moins un commit). Le nombre d&rsquo;issues ouvertes en 2023 est 202, 70 ont &eacute;t&eacute; ferm&eacute;es (traduction valid&eacute;e). Autrement dit, elle devient une machine ouverte &agrave; traduire le CIDOC CRM. Cerise sur le g&acirc;teau, il est en plus possible de partager librement la m&eacute;thodologie et le flux de travail pour d&rsquo;autres initiatives de traduction. Ces gains inattendus, qui s&rsquo;expliquent par les m&eacute;canismes d&rsquo;amplification associ&eacute;s aux processus transductifs tels que d&eacute;crits dans la philosophie de la technique de Simondon, comblent les exigences du collectif de traduction en termes de valeurs et de sens conf&eacute;r&eacute;s &agrave; leur travail. Ils et elles ne sont plus de simples op&eacute;rateur&sdot;rices, mais bien des partenaires &agrave; part enti&egrave;re d&rsquo;un processus enrichissant o&ugrave; la technique elle-m&ecirc;me participe de la valeur d&rsquo;&ecirc;tre de la relation. Cette logique de transformation appelle &agrave; la participation d&rsquo;une diversit&eacute; et pluralit&eacute; de la francophonie dans le collectif.</p> <p>Bien plus encore, le choix du HTML statique, qui pourrait sembler d&eacute;suet, r&eacute;pond en r&eacute;alit&eacute; &agrave; une triple exigence : la performance technique, la sobri&eacute;t&eacute; &eacute;nerg&eacute;tique et le respect de la richesse culturelle de la francophonie. Elle est la cons&eacute;quence de notre choix de &ldquo;solidarit&eacute; technique&rdquo; qui conduit &agrave; une d&eacute;sali&eacute;nation mutuelle. En effet, notre posture d&rsquo;exp&eacute;rimentation semble une volont&eacute; de r&eacute;pondre &agrave; (Simondon, 1958, p. 138) quand il &eacute;crit : &ldquo;L&rsquo;homme comprend les machines; il a une fonction &agrave; jouer entre les machines plut&ocirc;t qu&rsquo;au-dessus des machines, pour qu&rsquo;il puisse y avoir un v&eacute;ritable ensemble technique. C&rsquo;est l&rsquo;homme qui d&eacute;couvre les significations : la signification est le sens que prend un &eacute;v&eacute;nement par rapport &agrave; des formes qui existent d&eacute;j&agrave;; la signification est ce qui fait qu&rsquo;un &eacute;v&eacute;nement a valeur d&rsquo;information.&rdquo;</p> <p>Il faut donc consid&eacute;rer que notre projet comporte trois dimensions transformantes. La premi&egrave;re remet en cause les d&eacute;pendances hi&eacute;rarchiques traditionnelles entre humains et entre humains et machines. La deuxi&egrave;me exploite les qualit&eacute;s d&rsquo;incomp&eacute;tence des partenaires (dont les machines et le CIDOC CRM) en les poussant au dialogue mutuel. Enfin, le troisi&egrave;me changement renouvelle et assouplit l&rsquo;agencement des rapports entre usagers, prescripteurs, producteurs et production. En cela, nous pouvons affirmer que nous avons b&acirc;ti une &ldquo;organisation distribu&eacute;e&rdquo; au sens de (Dodier &amp; Barbot, 2016).</p> <h2>Conclusion</h2> <p>Pour conclure, nous pensons avoir montr&eacute; que le projet de traduction collaborative du CIDOC CRM en fran&ccedil;ais (Doc Fr CIDOC CRM &middot; GitLab, s. d.) est une exp&eacute;rimentation avec la plateforme de versionnement GitLab. Le rapport &agrave; la plateforme num&eacute;rique nous a amen&eacute;&sdot;es &agrave; repenser ce qu&rsquo;est une traduction et comment &ecirc;tre auteurs et autrices collectivement. Les termes d&rsquo;auteur&sdot;rices et de contributeur&sdot;rices deviennent interchangeables puisqu&rsquo;il s&rsquo;agit &agrave; la fois de la traduction en tant que texte et code. Ce processus est donc cr&eacute;atif, collectif et ancr&eacute; dans les humanit&eacute;s et la technique num&eacute;riques. Le projet est parti d&rsquo;un moment d&rsquo;apprentissage et de partage de connaissances. Il continue &agrave; s&rsquo;amplifier et se ramifier comme pratique professionnelle dans le contexte de la r&eacute;volution num&eacute;rique. L&rsquo;&eacute;criture collective de cet article est une r&eacute;solution de la tension entre la technicit&eacute; et la finalit&eacute; (Feenberg, 2016, p.323) de l&rsquo;ensemble technique informationnel que l&rsquo;on constitue avec la plateforme num&eacute;rique. Elle r&eacute;pond &eacute;galement &agrave; des attentes plus traditionnelles du monde acad&eacute;mique.</p> <p>La plateforme GitLab et les projets qu&rsquo;elle h&eacute;berge sont des individus techniques num&eacute;riques complexes pens&eacute;s dans la continuit&eacute; th&eacute;orique de Gilbert Simondon. La relation &agrave; la plateforme d&eacute;passe son aspect productif. Par le processus de transindividuation et les m&eacute;canismes de transduction, la communaut&eacute; s&rsquo;agr&egrave;ge autour de la plateforme. Elle s&rsquo;actualise dans le performatif du travail scientifique collaboratif au sein d&rsquo;espaces acad&eacute;miques ouverts et prot&eacute;g&eacute;s. La visibilit&eacute; du projet sur GitLab d&egrave;s le d&eacute;part a permis aux individus l&#39;acc&egrave;s &agrave; la documentation et assure p&eacute;rennit&eacute; et r&eacute;silience &agrave; l&rsquo;initiative. L&rsquo;exp&eacute;rience en relation &agrave; la plateforme est source d&rsquo;autres relations &agrave; la culture et &agrave; la technique comme ensemble indissociable. Cela illustre un champ des possibles en termes de dispositif acad&eacute;mique non marchand et non institutionnalis&eacute; d&rsquo;une plateforme num&eacute;rique, ici, pour traduire la documentation d&rsquo;une m&eacute;thode de repr&eacute;sentation formelle du monde, le CIDOC CRM.</p> <h2>Bibliographie</h2> <p><span style="font-size: 12pt; font-family: &quot;Liberation Serif&quot;; color: rgb(0, 0, 0); background-color: transparent; font-variant: normal; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;">Alcaras, G. (2023). </span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: &quot;Liberation Serif&quot;; color: rgb(0, 0, 0); background-color: transparent; font-variant: normal; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;">L&rsquo;informatique sous contr&ocirc;le : Enjeux marchands et professionnels de l&rsquo;&eacute;criture collective des codes</span></em><span style="font-size: 12pt; font-family: &quot;Liberation Serif&quot;; color: rgb(0, 0, 0); background-color: transparent; font-variant: normal; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;">. S&eacute;minaire du CIS #30, Centre Internet et Soci&eacute;t&eacute;. </span><a href="https://cis.cnrs.fr/sem-cis-30-gabriel-alcaras/" style=""><u><span style="font-size: 12pt; font-family: &quot;Liberation Serif&quot;; color: rgb(0, 0, 128); background-color: transparent; font-variant: normal; text-decoration-skip-ink: none; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;">https://cis.cnrs.fr/sem-cis-30-gabriel-alcaras/</span></u></a></p> <p>Anderson, D. (1978). IFLA&rsquo;s Programme of ISBDs : (International Standard Bibliographic Descriptions). IFLA Journal, 4(1), 26‑33.<a href="https://doi.org/10.1177/034003527800400106"> https://doi.org/10.1177/034003527800400106</a></p> <p>Az&eacute;ma, C. (2022). Les outils-transducteurs dans les traductions du designer. Appareil, 24, Art. 24. <a href="https://doi.org/10.4000/appareil.4399">https://doi.org/10.4000/appareil.4399</a></p> <p>Bachimont, B. (2000). 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Editorial. </span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: &quot;Liberation Serif&quot;; color: rgb(0, 0, 0); background-color: transparent; font-variant: normal; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;">Le m&eacute;di&eacute;viste et l&rsquo;ordinateur</span></em><span style="font-size: 12pt; font-family: &quot;Liberation Serif&quot;; color: rgb(0, 0, 0); background-color: transparent; font-variant: normal; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;">, </span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: &quot;Liberation Serif&quot;; color: rgb(0, 0, 0); background-color: transparent; font-variant: normal; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;">1</span></em><span style="font-size: 12pt; font-family: &quot;Liberation Serif&quot;; color: rgb(0, 0, 0); background-color: transparent; font-variant: normal; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;">(1), 1-2.</span></p> <p>Calvanese, D., Cogrel, B., Komla-Ebri, S., Lanti, D., Rezk, M., &amp; Xiao, G. 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