<p><strong>Les &ldquo;documenteurs&rdquo;, nouvelle arme dans la guerre de l&rsquo;information.</strong></p> <p><br /> <strong>L&rsquo;objectif de la publication.</strong><br /> L&rsquo;objectif de cette publication est de mettre en &eacute;vidence un nouvel objet qui a &eacute;merg&eacute; avec internet et l&#39;&eacute;conomie de l&rsquo;attention, et d&eacute;sormais utilis&eacute; dans les guerres de l&rsquo;information : les &ldquo;documenteurs&rdquo;.</p> <p><br /> <strong>La particularit&eacute; de l&rsquo;objet documentaire.</strong><br /> Le documentaire est un objet audiovisuel &agrave; part. Il diff&egrave;re de la fiction car il pr&eacute;tend d&eacute;crire la r&eacute;alit&eacute;. Il diff&egrave;re &eacute;galement du reportage, puisqu&rsquo;il est le support d&rsquo;un propos, d&rsquo;une th&egrave;se de son auteur. A l&rsquo;heure o&ugrave; capter l&rsquo;attention devient un enjeu majeur des guerres de l&rsquo;information, l&rsquo;auteur du documentaire se voit offrir par le spectateur un &ldquo;capital d&rsquo;attention&rdquo; d&rsquo;une heure, voire plus, qu&rsquo;il va mettre &agrave; profit, dans une d&eacute;marche de persuasion. Un &ldquo;pacte de confiance&rdquo; s&rsquo;&eacute;tablit entre auteur et spectateur, cr&eacute;ant un engagement r&eacute;ciproque. Le documentaire est donc potentiellement une arme dans les guerres de l&rsquo;information actuelles, de par son audience mais &eacute;galement sa capacit&eacute; &agrave; diffuser des &ldquo;fake news&rdquo; ou propager la &ldquo;post-v&eacute;rit&eacute;&rdquo;.</p> <p><br /> <strong>Du documenteur &laquo; artistique &raquo; au documenteur.</strong><br /> A l&rsquo;origine le terme documenteur fait r&eacute;f&eacute;rence dans la litt&eacute;rature &agrave; un m&eacute;trage de fiction, ou encore un canular, reprenant les codes du documentaire. Mais ces &ldquo;documenteurs&rdquo; sont avant tout des objets &agrave; vocation culturelle, artistique, voire p&eacute;dagogique, qui ne masquent pas leurs intentions, ou les r&eacute;v&egrave;lent rapidement. Les documentaires de propagande, notamment ceux des ann&eacute;es 40, se sont &eacute;galement vu attribuer le qualificatif de documenteurs. Si ces documentaires &eacute;taient tomb&eacute;s en d&eacute;su&eacute;tude, on constate une r&eacute;surgence actuelle, via la mont&eacute;e en puissance de r&eacute;gimes autoritaires qui disposent du contr&ocirc;le de leur production audiovisuelle, et sont dans une optique de propagande ou de &ldquo;soft power&rdquo;.<br /> Internet et l&rsquo;&eacute;conomie de l&rsquo;attention ont cependant fait &eacute;merger un nouveau type de documenteur. Si les motivations de ces vid&eacute;ogrammes peuvent varier, allant du p&eacute;cuniaire &agrave; l&rsquo;id&eacute;ologique, leur objectif est clairement d&rsquo;&ecirc;tre utilis&eacute; dans le cadre d&rsquo;une guerre informationnelle &agrave; remporter, notamment en &eacute;teignant l&rsquo;esprit critique du spectateur pour susciter un maximum d&rsquo;adh&eacute;sion. Cette publication a donc pour objectif de permettre le d&eacute;cryptage de ces objets, &agrave; la fois pour mieux les identifier, mais aussi d&eacute;tecter qu&rsquo;une guerre informationnelle est &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre.</p> <p><br /> <strong>Du documentaire informatif au documenteur, un &laquo; continuum d&rsquo;engagement &raquo;.</strong><br /> Tout documentaire &eacute;tant subjectif, il serait facile de qualifier de &ldquo;documenteur&rdquo; tout documentaire dont le propos ou les m&eacute;thodes de son cr&eacute;ateur seraient contestables. L&rsquo;objectif de cette publication est donc d&rsquo;isoler les &rdquo;documenteurs&rdquo; en tant qu&rsquo;extr&ecirc;me d&rsquo;un &ldquo;continuum d&rsquo;engagement&rdquo; r&eacute;v&eacute;lateur selon son intensit&eacute; d&rsquo;un affrontement informationnel. Ce continuum sera constitu&eacute; des documentaires &agrave; but informatif, les documentaires engag&eacute;s, les documentaires sensationnalistes, et enfin les documenteurs.</p> <p><br /> <strong>Une matrice d&rsquo;analyse des &laquo; documenteurs &raquo; &agrave; travers 6 crit&egrave;res :</strong><br /> Cette publication proposera une matrice d&rsquo;analyse des documentaires constitu&eacute;e de plusieurs crit&egrave;res, d&eacute;clin&eacute;s au fil du continuum d&rsquo;engagement, notamment : narration (r&ocirc;les donn&eacute;s &agrave; l&rsquo;auteur et au spectateur), polarisation (d&eacute;signation d&rsquo;un adversaire), viralit&eacute; (mobilisation num&eacute;rique d&rsquo;une communaut&eacute;, num&eacute;rique), falsification (&eacute;l&eacute;ments de d&eacute;sinformation ou de manipulation), d&eacute;tournement (de l&#39;engagement cr&eacute;e notamment), sources (fiabilit&eacute; et partialit&eacute;). Elle permettra de d&eacute;terminer, pour n&rsquo;importe quel documentaire, la teneur d&rsquo;engagement &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre, et s&rsquo;il est &agrave; tendance informative, engag&eacute;e, sensationnaliste ou documenteur.</p> <p><br /> <strong>Trois documentaires &agrave; succ&egrave;s ayant &eacute;t&eacute; produits dans le cadre de guerres informationnelles seront analys&eacute;s</strong> : <strong>Loose Change</strong> (2005, contexte g&eacute;opolitique), <strong>La R&eacute;v&eacute;lation des Pyramides</strong> (2010, contexte historique), <strong>Hold-Up</strong> (2020, contexte sanitaire).</p>