<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">Maurice Niwese, Jacqueline Lafont-Terranova et Martine Jaubert, sp&eacute;cialistes de la didactique de l&rsquo;&eacute;criture, ont r&eacute;uni 22 contributions sur la probl&eacute;matique de l&rsquo;enseignement de l&rsquo;&eacute;criture dans les cursus postobligatoires, englobant des contextes vari&eacute;s, de l&rsquo;Universit&eacute; &agrave; la formation d&rsquo;adultes, en Fran&ccedil;ais Langue Premi&egrave;re comme en FLE. L&rsquo;ouvrage donne ainsi acc&egrave;s &agrave; un large panel de situations, auxquelles les contributions r&eacute;pondent par des approches th&eacute;oriques et m&eacute;thodologiques qui &eacute;clairent bien au-del&agrave; des cas particuliers qu&rsquo;ils traitent. Ainsi, les r&eacute;sultats des &eacute;tudes men&eacute;es offrent de fructueuses pistes pour mieux comprendre et appr&eacute;hender les enjeux de l&rsquo;&eacute;criture dans l&rsquo;enseignement sup&eacute;rieur, et mieux r&eacute;pondre aux besoins et aux difficult&eacute;s des publics du sup&eacute;rieur. Notons en outre que la volumineuse bibliographie finale &ndash; qui regroupe tous les ouvrages cit&eacute;s dans le volume et, de fait, tous les ouvrages de r&eacute;f&eacute;rence sur le sujet &ndash; repr&eacute;sente &eacute;galement un pr&eacute;cieux &eacute;tat de l&rsquo;art dans le domaine de la didactique de l&rsquo;&eacute;crit. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">Le volume est d&eacute;coup&eacute; en trois parties&nbsp;: la premi&egrave;re, &laquo;&nbsp;Mod&egrave;les th&eacute;oriques pour une formation &agrave; l&rsquo;&eacute;crit universitaire et pr&eacute;-professionnel&nbsp;&raquo;, permet une prise de hauteur indispensable pour penser les enjeux de l&rsquo;&eacute;criture dans nos formations et, par la vari&eacute;t&eacute; des approches d&eacute;velopp&eacute;es au fil des six contributions, s&rsquo;affranchit de tout dogmatisme. On voit ainsi &eacute;merger des invariants, des socles communs&nbsp;: comme le remarque Maurice Niwese (p. 121-123), que les publics soient lettr&eacute;s ou infrascolaris&eacute;s, allophones ou pas, la notion de <i>comp&eacute;tence scripturale</i> (Dab&egrave;ne, 1991) est l&rsquo;&eacute;l&eacute;ment central de l&rsquo;enseignement de l&rsquo;&eacute;crit. Outre les savoirs et savoir-faire vari&eacute;s que mobilise cette comp&eacute;tence, elle repose fondamentalement sur &laquo;&nbsp;la relation singuli&egrave;re et complexe (fa&ccedil;onn&eacute; par l&rsquo;environnement et par des trajectoires personnelles) que chaque individu entretient avec l&rsquo;&eacute;criture<i>&nbsp;</i>&raquo; (p. 121). Il s&rsquo;agit donc, dans cet ouvrage, de comprendre la mani&egrave;re dont se construit cette relation et les moyens de la faire &eacute;voluer.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">Dans cette perspective, Elodie Lang, Martha Makassikis, Jean-Paul Meyer et Jean-Christophe Pellat (&laquo;&nbsp;Litt&eacute;racies universitaires dans l&rsquo;enseignement sup&eacute;rieur&nbsp;: quelques aspects de la comp&eacute;tence scripturale des &eacute;tudiants allophones&nbsp;&raquo;, p.&nbsp;27-45) ont &eacute;tudi&eacute; la progression d&rsquo;&eacute;tudiants allophones dans la comp&eacute;tence scripturale en se livrant &agrave; une &eacute;tude quantitative du nombre d&rsquo;erreurs, class&eacute;es par type (lexique, syntaxe, orthographe, morphologie, registre de langue). Ils ont observ&eacute;, au cours de l&rsquo;apprentissage, le franchissement d&rsquo;un &laquo;&nbsp;seuil qualitatif&nbsp;&raquo; caract&eacute;ris&eacute; par la diminution des erreurs de lexique, rapprochant les apprenants allophones des endophones, &laquo;&nbsp;comme si l&rsquo;am&eacute;lioration des performances lexicales rendait plus visibles les erreurs dans les autres domaines de la ma&icirc;trise de la langue&nbsp;&raquo; (p. 33-34). Les quatre chercheurs ont en outre poursuivi leurs recherches en analysant les repr&eacute;sentations de l&rsquo;&eacute;criture chez un groupe d&rsquo;&eacute;tudiants allophones avanc&eacute;s&nbsp;: &agrave; partir des marques de r&eacute;visions de leur texte (raturages et marques d&rsquo;h&eacute;sitation), les apprenants ont d&ucirc; expliciter leurs choix r&eacute;dactionnels. Il appara&icirc;t notamment qu&rsquo;un travail pouss&eacute; sur la phase de relecture induit &agrave; terme, chez l&rsquo;apprenant, un r&eacute;flexe de correction int&eacute;gr&eacute; au processus scriptural. Cet article d&eacute;montre ainsi l&rsquo;importance de l&rsquo;explicitation et la n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;encadrer le travail de r&eacute;vision des textes &ndash; &eacute;tape que, par manque de temps, les enseignants ont tendance &agrave; laisser faire en totale autonomie. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">C&rsquo;est dans une perspective similaire que s&rsquo;inscrit l&rsquo;article de Fran&ccedil;oise Boch, Julie Sorba et Pascal Bessonneau (&laquo;&nbsp;&ldquo;Quelle conscience de mes comp&eacute;tences &agrave; l&rsquo;&eacute;crit&nbsp;?&rdquo;&nbsp;: &eacute;tude du &ldquo;degr&eacute; de lucidit&eacute;&rdquo; chez les &eacute;tudiants&nbsp;&raquo;, p. 79-94), qui se propose d&rsquo;analyser la conscience qu&rsquo;ont les &eacute;tudiants de leur niveau &agrave; l&rsquo;&eacute;crit. Ce travail s&rsquo;inscrit dans un projet de recherche ayant donn&eacute; lieu &agrave; la cr&eacute;ation d&rsquo;une certification attestant des comp&eacute;tences r&eacute;dactionnelles<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif"><span style="color:black">[1]</span></span></span></span></span></a>. En demandant aux &eacute;tudiants de pr&eacute;ciser leur degr&eacute; de certitude sur leur &eacute;crit (sur le lexique, la syntaxe, l&rsquo;orthographe), le projet vise &agrave; d&eacute;velopper chez les apprenants une &laquo;&nbsp;vigilance cognitive&nbsp;&raquo; (Leclercq, 2006&nbsp;: 144) et &agrave; am&eacute;liorer &laquo;&nbsp;la qualit&eacute; de [leur] &ldquo;dialogue int&eacute;rieur&rdquo; (Laurent, 2015) visant &agrave; se poser les bonnes questions&nbsp;&raquo; (p. 85). Il appara&icirc;t notamment que, concernant l&rsquo;orthographe, la difficult&eacute; et le degr&eacute; de lucidit&eacute; augmentent proportionnellement, alors que le degr&eacute; de lucidit&eacute; sur le lexique est moindre, du fait d&rsquo;une impression de familiarit&eacute; trompeuse et d&rsquo;un enseignement du lexique peu pris en charge par l&rsquo;&eacute;cole. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">Christiane Morinet s&rsquo;int&eacute;resse pour sa part au <i>&laquo;&nbsp;</i>r&ocirc;le de l&rsquo;oralit&eacute; dans l&rsquo;acquisition de la scripturalit&eacute;&nbsp;&raquo; (&laquo;&nbsp;Fonction du couple oral-&eacute;crit dans la litt&eacute;ratie&nbsp;&raquo;, p. 63-77). Distinguant le <i>parl&eacute;</i> (imm&eacute;diat, pratique, quotidien) de l&rsquo;<i>oral </i>(fond&eacute; sur l&rsquo;&eacute;crit), elle explique la n&eacute;cessit&eacute; de passer de l&rsquo;un &agrave; l&rsquo;autre, c&rsquo;est-&agrave;-dire d&rsquo;amener les &eacute;tudiants &agrave; une &laquo;&nbsp;secondarisation&nbsp;&raquo; de leur discours, par le passage &agrave; l&rsquo;&eacute;crit, pour les conduire &agrave; un d&eacute;centrement de la premi&egrave;re &eacute;nonciation&nbsp;: c&rsquo;est ce transfert qui am&egrave;ne une pratique litt&eacute;rati&eacute;e, garante de la r&eacute;ussite des &eacute;tudes. Ainsi, aborder la diff&eacute;rence entre parl&eacute; et oral facilite l&rsquo;acquisition de l&rsquo;&eacute;crit. On observe donc, dans ces trois contributions, l&rsquo;importance d&rsquo;accompagner les &eacute;tudiants dans une prise de distance vis-&agrave;-vis de leurs productions &eacute;crites, par un travail constant d&rsquo;explicitation du rapport &agrave; la langue. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">C&rsquo;est &eacute;galement dans cette perspective de &laquo;&nbsp;secondarisation&nbsp;&raquo; que Katell Bellegarde s&rsquo;est int&eacute;ress&eacute;e aux &laquo;&nbsp;conceptions de l&rsquo;&eacute;crit r&eacute;sistantes au changement&nbsp;&raquo; de salari&eacute;s en Ateliers et Chantiers d&rsquo;Insertion (&laquo;&nbsp;Appropriation de l&rsquo;&eacute;crit chez les adultes en parcours d&rsquo;insertion&nbsp;&raquo;, p. 105-120). Apr&egrave;s avoir men&eacute; une s&eacute;rie d&rsquo;entretiens avec ces adultes, sortis pr&eacute;cocement du syst&egrave;me scolaire et inclus dans un parcours de formation de base en fran&ccedil;ais et math&eacute;matiques, elle a pu constater des sentiments conflictuels &agrave; l&rsquo;&eacute;gard de l&rsquo;&eacute;crit&nbsp;: une conception tr&egrave;s scolaire, survalorisant l&rsquo;orthographe, et une pratique de l&rsquo;&eacute;criture v&eacute;cue comme une obligation. Si, &agrave; l&rsquo;issue de leur formation, les enqu&ecirc;t&eacute;s t&eacute;moignent d&rsquo;une vision plus ouverte de l&rsquo;&eacute;crit, un plus grand int&eacute;r&ecirc;t pour cette pratique et un gain de confiance vis-&agrave;-vis de cette comp&eacute;tence, la chercheuse note en conclusion une &laquo;&nbsp;r&eacute;sistance d&rsquo;acculturation&nbsp;&raquo; qu&rsquo;elle impute &agrave; &laquo;&nbsp;un conflit de normes entre deux cultures, l&rsquo;une orale, l&rsquo;autre &eacute;crite&nbsp;&raquo; (p. 120). Il appara&icirc;t ainsi que, quel que soit le public, l&rsquo;enseignement de l&rsquo;&eacute;crit ne peut &ecirc;tre efficace que s&rsquo;il repose sur la d&eacute;construction des repr&eacute;sentations &eacute;litistes de l&rsquo;&eacute;criture. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">C&rsquo;est d&rsquo;ailleurs le travail men&eacute; par Mich&egrave;le Monte (&laquo;&nbsp;Se former au raisonnement en situation professionnelle&nbsp;: la pertinence de <i>l&rsquo;inventio</i>&nbsp;&raquo;, p. 47-61) qui interroge la comp&eacute;tence scripturale sous l&rsquo;angle de l&rsquo;argumentation&nbsp;: en travaillant l&rsquo;&eacute;crit &agrave; partir du d&eacute;bat, aupr&egrave;s d&rsquo;un public d&rsquo;adultes, elle fonde son travail sur une approche interactionnelle qui &laquo;&nbsp;am&egrave;ne le locuteur, m&ecirc;me dans un discours monog&eacute;r&eacute;, &agrave; prendre en compte le point de vue oppos&eacute; par une recherche syst&eacute;matique des arguments &agrave; l&rsquo;appui de la th&egrave;se adverse&nbsp;&raquo; (p. 53). Elle souligne que le travail sur la langue doit s&rsquo;accompagner d&rsquo;une formation &agrave; la citoyennet&eacute;, car &laquo;&nbsp;&eacute;crire, c&rsquo;est travailler &agrave; la fois sur la pens&eacute;e et le langage&nbsp;&raquo; (p. 62). </span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">C&eacute;line Beaudet et V&eacute;ronique Rey, dans&nbsp;&laquo;&nbsp;&Eacute;crire dans les professions&nbsp;: peut-on apprendre de l&rsquo;&eacute;criture des professionnels en communication&nbsp;?&nbsp;&raquo; (p.&nbsp;95-104), s&rsquo;int&eacute;ressent &agrave; l&rsquo;apport de l&rsquo;&eacute;criture professionnelle, qui &laquo;&nbsp;consiste &agrave; produire des documents &eacute;crits pour un public cible en fonction d&rsquo;un mandat d&eacute;termin&eacute; par une entit&eacute; &eacute;mettrice ou mandant (Clerc, 1998)&nbsp;&raquo; (p. 97). Les deux chercheuses s&rsquo;appuient sur les comp&eacute;tences du &laquo;&nbsp;r&eacute;dacteur expert&nbsp;&raquo; (p. 101), reposant sur des connaissances d&eacute;claratives, encyclop&eacute;diques et proc&eacute;durales, qui deviennent des objectifs d&rsquo;apprentissage&nbsp;: savoir appr&eacute;hender le contexte, savoir expliciter ses choix r&eacute;dactionnels et savoir r&eacute;viser son texte. L&rsquo;&eacute;tude se conclut sur la n&eacute;cessit&eacute; de faire de l&rsquo;&eacute;criture un travail collectif&nbsp;: en effet, en milieu professionnel, &laquo;&nbsp;la planification de l&rsquo;&eacute;crit et sa r&eacute;vision n&eacute;cessitent en fait le travail de plusieurs personnes distribu&eacute;es sur une chaine hi&eacute;rarchique. En cours de formation, le travail en &eacute;quipe permet la simulation des conditions dans lesquelles l&rsquo;activit&eacute; d&rsquo;&eacute;criture se d&eacute;roule, donnant &agrave; chacun l&rsquo;occasion de remettre en question une conception trop intimiste de l&rsquo;acte d&rsquo;&eacute;crire, conception paralysante et souvent infructueuse&nbsp;&raquo; (p.&nbsp;104)</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">Les sept contributions de la deuxi&egrave;me partie, &laquo;&nbsp;Les &eacute;crits universitaires comme r&eacute;v&eacute;lateurs des comp&eacute;tences du scripteur&nbsp;&raquo;, sont essentiellement centr&eacute;es sur la formation des futurs enseignants et l&rsquo;analyse de corpus de m&eacute;moires de master MEEF. Bien que plus &eacute;loign&eacute;e des probl&eacute;matiques des enseignants d&rsquo;expression-communication, elle soul&egrave;ve n&eacute;anmoins la question de la &laquo;&nbsp;polyphonie discursive&nbsp;&raquo; qui, dans les m&eacute;moires, se manifeste par le dialogue entre les sources utilis&eacute;es par les &eacute;tudiants et leur propre discours (Maurice Niwese et Patricia Schneeberger, &laquo;&nbsp;Conceptualisation, polyphonie et &eacute;nonciation dans les m&eacute;moires de master MEEF en fran&ccedil;ais et en sciences&nbsp;&raquo;, p. 127-141&nbsp;; Martine Jaubert et Yann Lhoste, &laquo;&nbsp;La polyphonie discursive dans les &eacute;crits de recherche en formation des enseignants&nbsp;&raquo;, p. 143-161&nbsp;; Sylvain Doussot, &laquo;&nbsp;&Eacute;criture longue de recherche et rupture didactique chez les apprentis enseignants d&rsquo;histoire&nbsp;&raquo;, p.179-195)&nbsp;: ces contributions concluent &agrave; la difficult&eacute; &agrave; construire une &laquo;&nbsp;voix m&eacute;ta&nbsp;&raquo;, c&rsquo;est-&agrave;-dire &agrave; op&eacute;rer un changement de position &eacute;nonciative pour parvenir, une fois encore, &agrave; une &laquo;&nbsp;secondarisation du discours&nbsp;&raquo; (Martine Jaubert, synth&egrave;se de la partie 2, p. 247-250), autrement dit d&rsquo;int&eacute;grer au processus d&rsquo;&eacute;criture une dimension r&eacute;flexive sur les conditions de production de l&rsquo;&eacute;crit. &nbsp;</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">L&rsquo;article de Marie-Laure Elalouf et St&eacute;phanie Perrin (&laquo;&nbsp;Entre recherche et formation, quels usages des corpus de textes scolaires&nbsp;?&nbsp;&raquo;, p.&nbsp;197-211) repose sur l&rsquo;analyse de l&rsquo;appropriation de la didactique de l&rsquo;&eacute;criture par une enseignante en formation et propose des pistes pratiques facilement appropriables par des enseignants du sup&eacute;rieur&nbsp;: en effet, il s&rsquo;agit d&rsquo;une analyse de l&rsquo;enseignement de la grammaire et du lexique par le biais de l&rsquo;&eacute;criture d&rsquo;invention en baccalaur&eacute;at professionnel, qui donne &agrave; penser l&rsquo;articulation de s&eacute;ances d&rsquo;enseignement de la langue, d&eacute;contextualis&eacute;es, et leur recontextualisation dans les &eacute;crits d&rsquo;invention des lyc&eacute;ens. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">La contribution de Catherine Dolignier, &laquo;&nbsp;Des formes et fonctions du plagiat dans le m&eacute;moire en formation d&rsquo;enseignants&nbsp;&raquo; (p. 163-177), est particuli&egrave;rement &eacute;clairante, car elle s&rsquo;int&eacute;resse aux &laquo;&nbsp;potentialit&eacute;s scripturales du plagiat&nbsp;&raquo; (p. 166), question pr&eacute;gnante dans l&rsquo;enseignement sup&eacute;rieur&nbsp;: il s&rsquo;agit pour la chercheuse de proposer une analyse positive de cette pratique, dont les diff&eacute;rents degr&eacute;s (de la simple copie aux diff&eacute;rentes reformulations) r&eacute;v&egrave;lent les m&eacute;canismes d&rsquo;appropriation d&rsquo;un discours tiers &agrave; int&eacute;grer dans son propre texte et la &laquo;&nbsp;mise en dialogue entre la source et le scripteur&nbsp;&raquo; (p. 175). En traitant le plagiat comme une erreur, et non comme une faute, C. Dolignier met au jour les blocages et les strat&eacute;gies de d&eacute;blocages des &eacute;tudiants dans la production d&rsquo;un &eacute;crit long. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">Amina Saoussany, dans &laquo;&nbsp;Approche descriptivo-analytique des lettres de prospection de client&egrave;le produite en milieu universitaire marocain&nbsp;&raquo;, (p. 229-245), s&rsquo;int&eacute;resse &agrave; l&rsquo;argumentation en contexte professionnel sous l&rsquo;angle de la pragmatique linguistique. Consid&eacute;rant la lettre de prospection comme acte illocutoire, la chercheuse se penche d&rsquo;une part sur &laquo;&nbsp;la construction de l&rsquo;image de soi&nbsp;&raquo; (p. 231) dans ce type de texte, d&rsquo;autre part sur la mani&egrave;re dont les apprenants prennent en compte le destinataire de la lettre. Elle int&egrave;gre &agrave; cette r&eacute;flexion les proc&eacute;d&eacute;s s&eacute;miographiques (de mise en forme du texte) qui t&eacute;moignent de l&rsquo;appropriation des conventions d&rsquo;&eacute;criture par les &eacute;tudiants. Amina Saoussany pointe, au terme de son &eacute;tude, le fait que l&rsquo;explicitation des &eacute;l&eacute;ments qui structurent le texte (connecteurs, agencement des arguments, etc.) est fondamental dans la progression des &eacute;tudiants.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">C&rsquo;est &agrave; l&rsquo;&eacute;pineuse question de la ponctuation que s&rsquo;int&eacute;ressent V&eacute;ronique Paolacci et Nathalie Rossi-Gensane&nbsp;: dans &laquo;&nbsp;Les emplois de la virgule dans des &eacute;crits d&rsquo;&eacute;tudiants se destinant &agrave; devenir enseignants&nbsp;&raquo; (p. 213-228), les chercheuses se penchent sur <i>&laquo;&nbsp;</i>le signe le plus polyfonctionnel du syst&egrave;me de ponctuation&nbsp;&raquo; (p. 215) et interrogent aussi bien son emploi par les apprenants et leurs erreurs r&eacute;currentes, que la question des exigences et des crit&egrave;res d&rsquo;&eacute;valuation de la ponctuation, qui est &laquo;&nbsp;m&eacute;talinguistique en ce que sa fonction est d&rsquo;aider l&rsquo;interpr&eacute;tation des &eacute;nonc&eacute;s linguistiques &eacute;crits dans lesquels elle intervient&nbsp;&raquo; (D&uuml;rrenmatt, 2015&nbsp;: 107, cit&eacute; p. 214). Les deux chercheuses en concluent notamment &agrave; la n&eacute;cessaire clarification pr&eacute;alable des exigences du correcteur, ainsi qu&rsquo;&agrave; l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de mettre les apprenants en position de correcteurs de leurs pairs pour aiguiser leur pratique de la r&eacute;vision de texte. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">La troisi&egrave;me partie de l&rsquo;ouvrage, intitul&eacute;e<b> </b>&laquo;&nbsp;Dispositifs et pratiques innovantes&nbsp;&raquo;, s&rsquo;int&eacute;resse &agrave; la pratique des ateliers d&rsquo;&eacute;criture sous diff&eacute;rents angles. AMarie Petitjean (&laquo;&nbsp;De l&rsquo;atelier d&rsquo;&eacute;criture &agrave; l&rsquo;&eacute;criture cr&eacute;ative&nbsp;: quand la comparaison internationale infl&eacute;chit la perspective&nbsp;&raquo;, p. 253-267), &eacute;tudie les diff&eacute;rences de pratique entre la France et les &Eacute;tats-Unis, sous diff&eacute;rents aspects&nbsp;: le contexte des ateliers (dans une perspective historique qui fait appara&icirc;tre les diff&eacute;rences dans l&rsquo;origine de la d&eacute;marche), la fonction des ateliers pour les participants (rem&eacute;diation en France, professionnalisation aux &Eacute;tats-Unis), le r&ocirc;le de l&rsquo;intervenant, les diff&eacute;rentes d&eacute;marches p&eacute;dagogiques et ainsi que, plus globalement, les conceptions de l&rsquo;&eacute;criture. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">En DUT, Jacqueline Lafont-Terranova<b> </b>(&laquo;&nbsp;Des ateliers d&rsquo;&eacute;criture pour des futurs informaticiens&nbsp;: de la r&eacute;assurance &agrave; la r&eacute;flexivit&eacute;&nbsp;&raquo;, p. 269-285), croisant la didactique de l&rsquo;&eacute;criture et la g&eacute;n&eacute;tique textuelle, s&rsquo;efforce d&rsquo;amener les &eacute;tudiants &agrave; &laquo;&nbsp;sortir d&rsquo;une conception commune et romantique de l&rsquo;&eacute;criture (l&rsquo;&eacute;criture per&ccedil;ue comme un don) et/ou d&rsquo;une conception qui fait de l&rsquo;&eacute;criture la simple transcription d&rsquo;une pens&eacute;e d&eacute;j&agrave; l&agrave;&nbsp;&raquo; (p. 273). Le travail au brouillon, la constitution d&rsquo;un dossier g&eacute;n&eacute;tique permet ainsi un &laquo;&nbsp;dialogue entre l&rsquo;auteur-scripteur et l&rsquo;auteur-lecteur&nbsp;&raquo; qui conduit &agrave; une r&eacute;assurance et &agrave; la construction d&rsquo;une posture de sujet-&eacute;crivant. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">Deux articles analysent les apports des ateliers en contexte FLE&nbsp;: celui de Chantal Dompmartin-Normand (&laquo;&nbsp;Passerelles translinguistiques et progression stylistique en atelier d&rsquo;&eacute;criture pour des &eacute;tudiants de fran&ccedil;ais langue &eacute;trang&egrave;re&nbsp;&raquo;, p. 287-299) ainsi que celui de Muriel Cros et No&euml;lle Mathis<b> </b>(&laquo;&nbsp;Choisir ses langues et strat&eacute;gies d&rsquo;&eacute;criture en contexte universitaire d&rsquo;appropriation du FLE&nbsp;: comment les identit&eacute;s plurilingues &eacute;mergent de l&rsquo;exp&eacute;rience v&eacute;cue de l&rsquo;espace&nbsp;&raquo;, p. 301-318). S&rsquo;appuyant sur la didactique du plurilinguisme et la p&eacute;dagogie transformative, les chercheuses soulignent que l&rsquo;atelier plurilingue permet de s&rsquo;appuyer sur des comp&eacute;tences dans la langue natale pour construire de v&eacute;ritables identit&eacute;s plurilingues.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">L&rsquo;article de Marc Surian (&laquo;&nbsp;Quand faire, c&rsquo;est apprendre &agrave; &eacute;crire&nbsp;: d&eacute;ploiement des objets enseign&eacute;s en classe d&rsquo;accueil postobligatoires&nbsp;&raquo;, p. 319-336) est fond&eacute; sur l&rsquo;observation d&rsquo;activit&eacute;s d&rsquo;&eacute;criture cr&eacute;ative, r&eacute;flexive ou professionnelle dans des classes d&rsquo;accueil de jeunes migrants de 16 &agrave; 20 ans. Suite &agrave; l&rsquo;analyse de trois s&eacute;quences d&rsquo;enseignement, le chercheur met notamment en lumi&egrave;re la n&eacute;cessit&eacute; de &laquo;&nbsp;diversifier les genres de textes propos&eacute;s en classes de langue, qu&rsquo;ils soient fonctionnels ou litt&eacute;raires&nbsp;&raquo; car la ma&icirc;trise de l&rsquo;&eacute;crit recouvre &laquo;&nbsp;des enjeux d&rsquo;insertion sociale, professionnelle et politique&nbsp;&raquo; (p.&nbsp;335). Par ailleurs, il remarque que l&rsquo;atelier d&rsquo;&eacute;criture est, dans ce contexte sp&eacute;cifique, un moyen d&rsquo;am&eacute;liorer la pratique de la langue, mais la dimension textuelle des diff&eacute;rents genres propos&eacute;s en atelier reste peu abord&eacute;e&nbsp;: les difficult&eacute;s inh&eacute;rentes &agrave; l&rsquo;enseignement de la langue en classe d&rsquo;accueil (temps limit&eacute;, diversit&eacute; des contextes, etc.) influencent en effet directement le type d&rsquo;objets enseign&eacute;s. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">L&rsquo;ouvrage s&rsquo;ach&egrave;ve sur un &laquo;&nbsp;&eacute;pilogue&nbsp;&raquo; propos&eacute; par<b> </b>Christiane Blaser, Didier Colin, St&eacute;phase Colognesi et Roxane Gagnon<b> </b>(p. 343-358)&nbsp;: il s&rsquo;agit, pour ouvrir le champ de la r&eacute;flexion, d&rsquo;une<b> </b>comparaison des m&eacute;thodes de formation des enseignants du primaire dans les pays francophones (France, Belgique, Suisse romande et Qu&eacute;bec). </span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">Le tr&egrave;s riche travail de Maurice Niwese, Jacqueline Lafont-Terranova et Martine Jaubert est une mine d&rsquo;informations pour tout enseignant d&eacute;sireux d&rsquo;am&eacute;liorer ses pratiques p&eacute;dagogiques dans le domaine de la transmission des comp&eacute;tences r&eacute;dactionnelles. En effet, le vaste panel des approches, la pr&eacute;cision des analyses, la construction m&ecirc;me du volume &ndash; dont chaque partie se cl&ocirc;t sur une synth&egrave;se qui permet une prise de hauteur sur l&rsquo;ensemble des articles&nbsp;&ndash; font de ce travail collectif une somme th&eacute;orique et pratique indispensable &agrave; la conceptualisation de la didactique de l&rsquo;&eacute;crit. </span></span></span></p> <h1><span style="font-size:16pt"><span style="break-before:page"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">Bibliographie sommaire</span></span></span></span></h1> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">Clerc, Isabelle (1998). &laquo; L&rsquo;enseignement de la r&eacute;daction professionnelle en milieu universitaire&nbsp;&raquo;, <i>in </i>Pr&eacute;fontaine, C., Godard, L. &amp; Fortier, G. (&eacute;d.), <i>Pour mieux comprendre la lecture et l&rsquo;&eacute;criture</i>. Montr&eacute;al : &Eacute;ditions Logiques.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">Dab&egrave;ne, Michel (1991). &laquo;&nbsp;Un mod&egrave;le didactique de la comp&eacute;tence scripturale&nbsp;&raquo;, <i>in</i> <i>Rep&egrave;res, recherches en didactique du fran&ccedil;ais langue maternelle</i>, n&deg;4, pp. 9-22.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">D&uuml;rrenmatt, Jacques (2015). <i>La ponctuation en fran&ccedil;ais</i>. Paris&nbsp;: Ophrys. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">Laurent, Maurice. (2015). &laquo;&nbsp;Travailler l&rsquo;orthographe et la grammaire de mani&egrave;re inductive&nbsp;&raquo;. In F. Boch &amp; C. Frier (dir.). <em><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">&Eacute;crire dans l&rsquo;enseignement sup&eacute;rieur. Des apports de la recherche aux outils p&eacute;dagogiques, 2<sup>e</sup> partie</span></em>. Grenoble&nbsp;: ELLUG, p.&nbsp;263-320.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="color:black">Leclercq, Dieudonn&eacute; (2006), &laquo;&nbsp;L&rsquo;&eacute;volution des QCM&nbsp;&raquo;, <i>in</i> Figari G. et Mottier-Lopez L. (dir), <i>Recherches sur l&rsquo;&eacute;valuation en &Eacute;ducation</i>. Paris : L&rsquo;Harmattan, p. 139-146.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <div>&nbsp; <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify; text-indent:1cm"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:&quot;Open Sans&quot;, sans-serif"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:&quot;Open Sans&quot;,sans-serif">[1]</span></span></span></span></a> Le Certificat en Comp&eacute;tences R&eacute;dactionnelles &laquo;&nbsp;&eacute;value les comp&eacute;tences du candidat [&hellip;] dans les principales comp&eacute;tences linguistiques de l&rsquo;&eacute;criture (orthographe grammaticale, lexique, syntaxe de phrase et de texte, ponctuation&nbsp;&raquo; (p. 81)</span></span></p> </div> </div>