<p><em>Par Stefano DARCHINO</em></p> <p><em>Universit&eacute; Paris 8 &ndash; ESTCA</em></p> <p>&nbsp;</p> <p style="border:none; text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="border:none; text-align:justify; text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">De la fin des ann&eacute;es 1970 au d&eacute;but des ann&eacute;es 1980 en Italie, le cin&eacute;ma comique am&eacute;ricain rencontre le succ&egrave;s avec des longs-m&eacute;trages tels qu&rsquo;<i>American College</i> (<i>National Lampoon&rsquo;s Animal House</i>, de John Landis, sortie am&eacute;ricaine&nbsp;en 1978&nbsp;et sortie italienne&nbsp;en 1979), <i>1941</i> (de Steven Spielberg, sortie am&eacute;ricaine&nbsp;en 1979&nbsp;et sortie italienne&nbsp;en 1980), <i>Y a-t-il un pilote dans l&rsquo;avion&nbsp;?</i> (<i>Airplane!</i>, de Jim Abrahams, David Zucker &amp; Jerry Zucker &ndash; les ZAZ &ndash;, sorties am&eacute;ricaine et italienne&nbsp;en 1980) et <i>The Blues Brothers</i> (de John Landis, sorties am&eacute;ricaine et italienne&nbsp;en 1980).</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Un succ&egrave;s commercial dans les salles italiennes tout d&rsquo;abord, mais aussi un succ&egrave;s critique, c&rsquo;est-&agrave;-dire un int&eacute;r&ecirc;t fort de la part de la critique de cin&eacute;ma italienne. En examinant les critiques italiennes publi&eacute;es &agrave; propos de ces films au moment de leur sortie en salles, nous avons remarqu&eacute; une sp&eacute;cificit&eacute; de la r&eacute;ception italienne du cin&eacute;ma comique am&eacute;ricain de cette &eacute;poque, qui la distingue d&rsquo;autres r&eacute;ceptions critiques nationales, par exemple am&eacute;ricaine ou fran&ccedil;aise : son interpr&eacute;tation politis&eacute;e de ces films, consid&eacute;r&eacute;s comme subversifs et dissidents. </span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify; text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Nous appliquerons ici l&rsquo;&laquo;&nbsp;approche mat&eacute;rialiste aux &eacute;tudes de r&eacute;ception&nbsp;&raquo; (<i>Materialist Approach to Reception Studies</i>), th&eacute;oris&eacute;e par Janet Staiger dans son livre <i>Interpreting Films</i> (1992), et selon laquelle la r&eacute;ception d&rsquo;une &oelig;uvre cin&eacute;matographique peut &ecirc;tre expliqu&eacute;e par les contextes historique, politique et socioculturel dans lesquels elle s&rsquo;inscrit.</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify; text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Le but de notre article est de d&eacute;montrer que la r&eacute;ception critique italienne &ndash; et son interpr&eacute;tation politis&eacute;e &ndash; des films comiques am&eacute;ricains &agrave; la fin des ann&eacute;es 1970 est provoqu&eacute;e par une <i>sensibilit&eacute;</i> qui est propre &agrave; l&rsquo;Italie de la m&ecirc;me p&eacute;riode. </span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="border:none; text-align:justify; text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Avant d&rsquo;aborder l&rsquo;analyse de cette sensibilit&eacute;, nous jugeons n&eacute;cessaire d&rsquo;&eacute;voquer bri&egrave;vement une autre cause du succ&egrave;s italien des films comiques am&eacute;ricains contemporains &agrave; la fin des ann&eacute;es 1970, &agrave; savoir la crise qui frappe le cin&eacute;ma italien &agrave; partir de la seconde moiti&eacute; des ann&eacute;es 1970. La crise de la production cin&eacute;matographique nationale d&eacute;coule entre autres de l&rsquo;essor des t&eacute;l&eacute;visions priv&eacute;es, donc d&rsquo;une expansion in&eacute;dite de l&rsquo;offre t&eacute;l&eacute;visuelle. Ainsi assiste-t-on &agrave; un cin&eacute;ma italien &laquo;&nbsp;qui s&rsquo;oriente de plus en plus vers les r&eacute;alisations &agrave; petit budget [...]. Un cin&eacute;ma qui, de cette fa&ccedil;on, s&rsquo;adapte au r&ocirc;le nouveau de la t&eacute;l&eacute;vision comme destinataire final (et principal)&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="IT" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[1]</span></span></span></span></span></a> (Russo, 2005, p. 387).</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify; text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Une crise productive du cin&eacute;ma italien qui &eacute;quivaut &eacute;galement &agrave; une crise productive du cin&eacute;ma <i>comique</i> italien. Ses cr&eacute;ateurs, encore plus que ceux d&rsquo;autres genres cin&eacute;matographiques, choisissent de r&eacute;duire les budgets de leurs films : les normes minimales de la t&eacute;l&eacute;vision &ndash; qui sont moins exigeantes que les normes cin&eacute;matographiques (en ce qui concerne la qualit&eacute; de l&rsquo;image par exemple) &ndash; leur permettent en effet de faire des &eacute;conomies afin de continuer &agrave; produire le m&ecirc;me nombre de films par an en temps de crise. Les cr&eacute;ateurs du cin&eacute;ma comique italien finissent donc par sous-&eacute;valuer le fait que ces films sont destin&eacute;s dans un premier temps &agrave; leur projection sur grand &eacute;cran avant leur diffusion sur le petit &eacute;cran. Afin de r&eacute;duire le budget, ils r&eacute;duisent le soin mis dans l&rsquo;&eacute;criture des sc&eacute;narios et dans la technique cin&eacute;matographique. En cons&eacute;quence, nous avons remarqu&eacute; que ces produits comiques cin&eacute;matographiques se rapprochent des produits comiques t&eacute;l&eacute;visuels et sont consid&eacute;r&eacute;s par la critique de cin&eacute;ma italienne comme tr&egrave;s m&eacute;diocres qualitativement et comme une production sur laquelle il n&rsquo;est pas n&eacute;cessaire d&rsquo;&eacute;crire (sauf quelques exceptions&nbsp;: Nanni Moretti, Carlo Verdone ou Maurizio Nichetti, des acteurs-r&eacute;alisateurs comiques qui font des films d&rsquo;auteur).</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify; text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">D&rsquo;apr&egrave;s nous, l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de la critique italienne se d&eacute;tourne du cin&eacute;ma comique italien contemporain au profit du cin&eacute;ma comique am&eacute;ricain contemporain. Pourquoi am&eacute;ricain&nbsp;? Selon Russo (2005), la crise du cin&eacute;ma italien a entra&icirc;n&eacute; la distribution dans le pays d&rsquo;un plus grand nombre de films am&eacute;ricains qu&rsquo;italiens ou d&rsquo;autres nations. </span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="border:none; text-align:justify; text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Dans la seconde moiti&eacute; des ann&eacute;es 1970, l&rsquo;Italie est en outre travers&eacute;e par une nouvelle vague de mobilisations et de manifestations intenses, surtout autour de l&rsquo;ann&eacute;e 1977. Le pays avait d&eacute;j&agrave; v&eacute;cu une vague similaire en 1968-1969&nbsp;: le mot italien <i>Sessantotto</i> (Soixante-huit) renvoie au Mai-68 italien, qui s&rsquo;inspirait notamment, selon Bur&eacute;si (1987), des contestations de Berkeley et de Paris. Mais contrairement au <i>Sessantotto</i>, le <i>Settantasette</i> (Soixante-dix-sept, c&rsquo;est-&agrave;-dire le Mouvement de 1977) &laquo;&nbsp;ne fait pas partie d&rsquo;un processus global de r&eacute;volte, c&rsquo;est une sp&eacute;cificit&eacute; italienne&nbsp;&raquo; (Galimberti, 2014, p. 2). Si les feux contestataires des mouvements sociaux de 1968 sont d&eacute;sormais &eacute;teints dans le reste du monde, en Italie une nouvelle g&eacute;n&eacute;ration de jeunes essaie &agrave; nouveau, pour une derni&egrave;re fois, de faire la r&eacute;volution. Le <i>Settantasette</i> surgit tout d&rsquo;abord dans les universit&eacute;s et s&rsquo;&eacute;largit ensuite &agrave; d&rsquo;autres milieux<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="IT" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[2]</span></span></span></span></span></a>.</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify; text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Nous ne pouvons pas nier qu&rsquo;il y avait d&eacute;j&agrave; une tendance ludique et comique dans le <i>Sessantotto.</i> L&rsquo;un des slogans du <i>Sessantotto</i> &eacute;tait&nbsp;en effet : &laquo; <i>una risata vi seppellir&agrave;</i> &raquo; [Picchi &amp; Uva, 2006, p. 125] (&laquo;&nbsp;un &eacute;clat de rire vous enterrera&nbsp;&raquo; [Tar&igrave;, 2011, p. 228]). Mais l&rsquo;id&eacute;ologie &eacute;tait bien plus importante que le comique. Au contraire, le Mouvement de 1977, caract&eacute;ris&eacute; par un rejet de l&rsquo;id&eacute;ologie et notamment des id&eacute;ologies ayant anim&eacute; le <i>Sessantotto</i>, telles que l&rsquo;ouvri&eacute;risme et le marxisme-l&eacute;ninisme, est v&eacute;ritablement &laquo;&nbsp;dot&eacute; d&rsquo;une facult&eacute; qui n&rsquo;a jamais &eacute;t&eacute; tr&egrave;s r&eacute;pandue dans les milieux <i>sinistres</i> de la gauche, celle de rire, y compris de soi-m&ecirc;me&nbsp;&raquo; (Tar&igrave;, 2011, p. 218). D&rsquo;o&ugrave; vient cette facult&eacute; de rire&nbsp;?</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify; text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">L&rsquo;Universit&eacute; de Bologne, centre du futur Mouvement, &eacute;tait &ndash; d&eacute;j&agrave; avant 1977 &ndash; un lieu propice au rire et &agrave; la cr&eacute;ativit&eacute; de gauche gr&acirc;ce au DAMS (<i>Discipline dell&rsquo;Arte, della Musica e dello Spettacolo</i>, traduisible litt&eacute;ralement par Disciplines de l&rsquo;Art, de la Musique et du Spectacle), car ce cursus nouveau &eacute;tait riche en professeurs libertaires. L&rsquo;un de ces professeurs, Piero Camporesi, dans ses cours donn&eacute;s autour de 1976, &laquo;&nbsp;relit le carnaval en utilisant [Mikha&iuml;l] Bakhtine et [Fran&ccedil;ois] Rabelais&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="IT" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[3]</span></span></span></span></span></a> (Bisoni, 2009, p. 66). Nous supposons qu&rsquo;il avait d&eacute;j&agrave; lu <i>L&rsquo;&oelig;uvre de Fran&ccedil;ois Rabelais et la culture populaire au Moyen &Acirc;ge et sous la Renaissance</i> dans sa traduction fran&ccedil;aise (Bakhtine, 1970) &ndash; le livre n&rsquo;ayant alors pas encore &eacute;t&eacute; traduit en italien. Dans ce livre, le philosophe russe th&eacute;orise la notion de <i>carnavalesque</i>, qui cr&eacute;e un lien entre le Carnaval et la R&eacute;volution, tous deux ayant pour but le renversement de l&rsquo;ordre existant. Cette notion de Bakhtine fascine ainsi les futurs militants du Mouvement, dont la plupart aspirent &agrave; une r&eacute;volution.</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Le r&eacute;sultat est qu&rsquo;&agrave; Bologne, en 1977, les premiers militants nomment leurs manifestations le &laquo;&nbsp;Carnaval &agrave; Bologne&nbsp;&raquo; (&laquo; <i>Carnevale a Bologna</i> &raquo;). Voici comment ce dernier est d&eacute;crit par le chercheur Marcello Tar&igrave;&nbsp;: &laquo;&nbsp;un long dragon de tissu [est] de presque tous les d&eacute;fil&eacute;s, anim&eacute; par des &eacute;tudiants qui l&rsquo;[ont] fabriqu&eacute; &agrave; l&rsquo;universit&eacute; dans l&rsquo;atelier de Giuliano Scabia, metteur en sc&egrave;ne et dramaturge singulier qui regard[e] davantage vers la tradition carnavalesque&nbsp;&raquo; (Tar&igrave;, 2011, p. 218). &Agrave; l&rsquo;&eacute;poque, Scabia enseigne lui aussi au DAMS de Bologne.</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify; text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Par la suite, Bologne devient la ville o&ugrave; le mouvement social se nomme lui-m&ecirc;me <i>movimento del Settantasette</i> (Mouvement de 1977), et influence les autres villes dans lesquelles des manifestations sont d&eacute;j&agrave; en cours. Toutes ces contestations diff&eacute;rentes &ndash; du point de vue g&eacute;ographique &ndash; deviennent un seul et unique mouvement, le Mouvement de 1977. La sensibilit&eacute; dont nous parlons, qui est &eacute;troitement li&eacute;e &agrave; la notion bakhtinienne de carnavalesque, se r&eacute;pand donc selon nous dans toute l&rsquo;Italie, &agrave; partir de Bologne&nbsp;: non seulement parmi les militants du Mouvement, mais aussi parmi les t&eacute;moins et les observateurs des actions du Mouvement, ainsi que les observateurs indirects, comme ceux qui lisent la presse dans laquelle les journalistes relatent les actions du Mouvement. En outre, toute mobilisation g&eacute;n&eacute;rale (le <i>Sessantotto</i> comme le <i>Settantasette</i>) provoque &eacute;galement une politisation de la critique en g&eacute;n&eacute;ral, et notamment de la critique cin&eacute;matographique. Engag&eacute;s ou simplement int&eacute;ress&eacute;s par le Mouvement, les critiques de gauche seront influenc&eacute;s par le <i>Settantasette</i> et sa sensibilit&eacute;. Il faut ajouter qu&rsquo;&agrave; l&rsquo;&eacute;poque, presque tous les critiques de cin&eacute;ma italiens &eacute;taient de gauche.</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify; text-indent:35.4pt">&nbsp;</p> <p style="border:none; text-align:justify; text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">La notion bakhtinienne souligne la <i>dimension subversive du rire</i>&nbsp;: le rire peut &ecirc;tre employ&eacute; comme outil de subversion. En effet, les militants cr&eacute;atifs qui animent le Mouvement utilisent le rire de mani&egrave;re subversive, surtout dans deux de ses formes (qui d&rsquo;apr&egrave;s Bakhtine sont propres &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre de Rabelais et appartiennent au carnavalesque)&nbsp;: la parodie et le non-sens.</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify; text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Afin d&rsquo;expliquer comment la parodie est employ&eacute;e par les militants du Mouvement, focalisons-nous sur un &eacute;v&egrave;nement marquant de l&rsquo;histoire du Mouvement, qui a &eacute;t&eacute; largement relat&eacute; et comment&eacute; par la presse de l&rsquo;&eacute;poque et qui &eacute;tait donc bien connu en Italie en cette p&eacute;riode. Le 16 f&eacute;vrier 1977, au c&oelig;ur de l&rsquo;occupation de l&rsquo;Universit&eacute; de Rome, on apprend que Luciano Lama, un secr&eacute;taire syndical, devait se rendre &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; le lendemain, 17 f&eacute;vrier (jeudi gras de Carnaval), pour faire un discours public dans lequel il demanderait tr&egrave;s probablement aux &eacute;tudiants d&rsquo;arr&ecirc;ter leur occupation de l&rsquo;universit&eacute;. Un communiqu&eacute; &eacute;tudiant proclame alors&nbsp;: &laquo;&nbsp;Nous affronterons avec les armes de l&rsquo;ironie le Lama qui vient du Tibet&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="IT" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[4]</span></span></span></span></span></a>. Cette blague joue sur la polys&eacute;mie du nom propre Lama, renvoyant &agrave; la fois au nom de famille du secr&eacute;taire syndical et au Dala&iuml;-Lama, la figure la plus importante du bouddhisme tib&eacute;tain. Le secr&eacute;taire syndical Lama devient ainsi, de mani&egrave;re parodique, le Dala&iuml;-Lama. D&rsquo;apr&egrave;s Jacopo Galimberti, &laquo;&nbsp;[l]es slogans contre le secr&eacute;taire sont [&hellip;] parodiques&nbsp;&raquo; (Galimberti, 2014, p. 6). Une des &laquo;&nbsp;armes&nbsp;&raquo; cr&eacute;atives des contestataires est donc la parodie. Et c&rsquo;est gr&acirc;ce &agrave; la protestation contre Lama, riche en slogans parodiques, que la composante cr&eacute;ative du Mouvement est r&eacute;v&eacute;l&eacute;e &agrave; l&rsquo;Italie tout enti&egrave;re par la presse. </span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify; text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Le titre d&rsquo;un article publi&eacute; (le 1er mars 1977, p. 31) dans l&rsquo;hebdomadaire le plus lu &agrave; l&rsquo;&eacute;poque, <i>Panorama</i>, constitue une autre parodie politique&nbsp;: <i>Potere dromedario</i>, qui veut dire Pouvoir dromadaire. Il s&rsquo;agit de la retranscription d&rsquo;un des slogans des militants cr&eacute;atifs du Mouvement, qui parodie <i>Potere operaio</i> (Pouvoir ouvrier). Nous pouvons ainsi affirmer que, gr&acirc;ce &agrave; la presse et &agrave; sa retranscription des slogans parodiques utilis&eacute;s par les militants cr&eacute;atifs du Mouvement, la critique de cin&eacute;ma italienne commence &agrave; proposer une interpr&eacute;tation politis&eacute;e de la parodie &agrave; partir de 1977. Et la critique italienne trouve dans le cin&eacute;ma am&eacute;ricain de l&rsquo;&eacute;poque beaucoup de films auxquels appliquer cette nouvelle interpr&eacute;tation. En effet, au moins trois historiens du cin&eacute;ma am&eacute;ricain (Cook, 2000 ; Harries, 2000 ; Sennett, 1992) affirment que le nombre des parodies cin&eacute;matographiques aux &Eacute;tats-Unis augmente consid&eacute;rablement &agrave; partir de la seconde moiti&eacute; des ann&eacute;es 1970. Parmi eux, les films ouvertement parodiques r&eacute;alis&eacute;s par les ZAZ (tels que <i>Y a-t-il un pilote dans l&rsquo;avion&nbsp;?</i>) sont import&eacute;s en Italie, tout comme <i>American College</i>. Ce dernier est d&eacute;sign&eacute; aussi en Italie &ndash;&nbsp; o&ugrave; il sort sous le titre de <i>Animal House </i>&ndash; comme une parodie<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="IT" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[5]</span></span></span></span></span></a> de <i>American Graffiti</i> (de George Lucas, 1973). Ces parodies cin&eacute;matographiques sont donc jug&eacute;es par la critique italienne en tant qu&rsquo;&oelig;uvres dissidentes.</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify; text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Quant au non-sens, Galimberti affirme&nbsp;: le &laquo;&nbsp;d&eacute;sir de jeu,<i> </i>[...]<i> </i>de calembours enfantins&nbsp;&raquo;, qu&rsquo;on peut remarquer dans l&rsquo;aile cr&eacute;ative du Mouvement, r&eacute;pond &laquo;&nbsp;au d&eacute;sir d&rsquo;&eacute;largir le cadre du politique, en y int&eacute;grant tout jusqu&rsquo;au non-sens&nbsp;&raquo; (Galimberti, 2014, p. 8). Voici selon nous un exemple du non-sens utilis&eacute; par le Mouvement&nbsp;: Pablo Echaurren, l&rsquo;un des militants cr&eacute;atifs les plus c&eacute;l&egrave;bres du <i>Settantasette</i><a href="#_ftn6" name="_ftnref6" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="IT" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[6]</span></span></span></span></span></a>, </span></span></span></span>publie de faux r&eacute;cits de faits divers dans un p&eacute;riodique d&rsquo;extr&ecirc;me gauche&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;par exemple, une colonne des Brigades Rouges, appel&eacute;e &ldquo;&nbsp;colonne Marlene Dietrich&nbsp;&rdquo;, qui aurait d&eacute;fil&eacute; en gondole &agrave; Venise &raquo;<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" new="" roman="" times="">[7]</a>.</p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt"><span new="" roman="" style="font-size: 12pt; text-indent: 35.4pt; font-family: " times="">C&rsquo;est </span><span style="font-size: 12pt; text-indent: 35.4pt; line-height: 150%;"><span new="" roman="" times="">exactement ce type d&rsquo;humour, riche en non-sens et en associations libres de pens&eacute;es, qui sera nomm&eacute; quelques ann&eacute;es plus tard <i>demenziale</i> (trad. litt.&nbsp;: d&eacute;mentiel) par la critique cin&eacute;matographique italienne et qui sera syst&eacute;matiquement associ&eacute; aux films comiques am&eacute;ricains de la m&ecirc;me &eacute;poque&nbsp;: il s&rsquo;agit notamment du non-sens des ZAZ (<i>Y a-t-il un pilote dans l&rsquo;avion&nbsp;?</i>&nbsp;; <i>Top secret&nbsp;!</i>, <i>Top Secret!</i>, sorti en 1984), du film <i>The</i> <i>Blues Brothers</i> et de la partie finale du film <i>American College</i> (la s&eacute;quence du d&eacute;fil&eacute;).</span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify; text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Selon nous, les critiques de cin&eacute;ma italiens tissent ainsi des liens, de mani&egrave;re implicite et presque toujours inconsciente, entre la parodie et le non-sens des pratiques cr&eacute;atives du Mouvement de 1977 et la parodie et le non-sens de ces films comiques am&eacute;ricains venant de sortir en salles. En quelque sorte, le <i>Settantasette</i> a donn&eacute; indirectement des outils d&rsquo;interpr&eacute;tation &ndash; dont la notion de rire subversif &ndash; aux critiques, qui les appliquent aux films comiques am&eacute;ricains au moment de leur sortie. En d&rsquo;autres termes, les pratiques cr&eacute;atives et comiques du <i>Settantasette</i> sont plaqu&eacute;es sur le cin&eacute;ma comique am&eacute;ricain contemporain.</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="border:none; text-align:justify; text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Pour conclure, nous avons essay&eacute; de d&eacute;montrer qu&rsquo;&agrave; la toute fin des ann&eacute;es 1970, les films comiques am&eacute;ricains sortis dans les salles italiennes sont interpr&eacute;t&eacute;s en tant qu&rsquo;&oelig;uvres subversives parce que l&rsquo;Italie venait d&rsquo;&ecirc;tre travers&eacute;e par le Mouvement de 1977, qui avait associ&eacute; le rire, notamment la parodie et le non-sens, &agrave; la subversion. Gr&acirc;ce aux notions de rire subversif et de carnavalesque qui circulaient dans le Mouvement et qui ont &eacute;t&eacute; ult&eacute;rieurement r&eacute;pandues gr&acirc;ce &agrave; la publication italienne du livre de Bakhtine en 1979, la critique de cin&eacute;ma italienne a pu proposer une r&eacute;ception politis&eacute;e de ce corpus filmique&nbsp;: une r&eacute;ception qui, comme le <i>Settantasette</i>, est un ph&eacute;nom&egrave;ne unique au monde.</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify; text-indent:35.4pt">&nbsp;</p> <p style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><b>Bibliographie</b></span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Autera, L. [sign&eacute; &laquo;&nbsp;L. A.&nbsp;&raquo;] (1979). Bassa goliardia nel &laquo;campus&raquo; americano. <i>Corriere della Sera</i>, 22 f&eacute;vrier, 19.</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Bakhtine, M. (1970). <i>L&rsquo;&oelig;uvre de Fran&ccedil;ois Rabelais et la culture populaire au Moyen &Acirc;ge et sous la Renaissance</i>. Gallimard.</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Bakhtine [en italien : Bachtin], M. (1979). <i>L&rsquo;opera di Rabelais e la cultura popolare. Riso, carnevale e festa nella tradizione medievale e rinascimentale</i>. Einaudi.</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Bianchi, S. &amp; Caminiti, L. (dir.) (1997). <i>Settantasette. La rivoluzione che viene</i>. Castelvecchi.</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Bisoni, C. (2009). <i>Gli anni affollati. La cultura cinematografica italiana (1970-79)</i>. Carocci.</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Bur&eacute;si, C. (1987). <i>Les indiens m&eacute;tropolitains. &laquo;&nbsp;&Eacute;pices&nbsp;&raquo; du mouvement de 77 en Italie</i> [m&eacute;moire de DEA]. Institut d&rsquo;&eacute;tudes politiques (Paris).</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Cook, D. A. (2000). <i>Lost Illusions: American Cinema in the Shadow of Watergate and Vietnam, 1970-1979</i>. University of California Press.</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Cosulich, C. (1979). Con la beffa del Potere piovono tanti dollari. <i>Paese Sera</i>, 2 mars, 17.</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Falciola, L. (2015). <i>Il movimento del 1977 in Italia</i>. Carocci.</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Galimberti, J. (2014). Pablo Echaurren&nbsp;: de <i>Lotta continua</i> aux Indiens m&eacute;tropolitains [PDF]. In&nbsp;: Morel, M., N&eacute;d&eacute;lec, M., Paulhan, C. (dir.), <i>Une travers&eacute;e dans la famille Matta</i> [actes de la journ&eacute;e d&rsquo;&eacute;tudes, Paris, 19 juin], 1-23. Rep&eacute;r&eacute; à https://hicsa.univ-paris1.fr/documents/pdf/PublicationsLigne/JE%20Matta/06_Galimberti.pdf</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Grispigni, M. (1997). <i>Il Settantasette</i>. Il Saggiatore.</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Harries, D. (2000). <i>Film Parody</i>. BFI Publishing.</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Perna, R. (2016). <i>Pablo Echaurren. Il movimento del &rsquo;77 e gli indiani metropolitani</i>. Postmedia books.</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Picchi, M. &amp; Uva, C. (2006). <i>Destra e sinistra nel cinema italiano: film e immaginario politico dagli anni &rsquo;60 al nuovo millennio</i>. Edizioni Interculturali.</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Russo, P. (2005). Non ci resta che ridere. La commedia tra passato e presente. In : Zagarrio, V. (dir.), <i>Storia del cinema italiano. </i><i>Volume XIII - 1977/1985</i>. Marsilio, 387-397.</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Sennett, T. (1992). <i>Laughing in the Dark: Movie Comedy from Groucho to Woody</i>. St Martin&rsquo;s Press.</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Staiger, J. (1992). <i>Interpreting Films: Studies in the Historical Reception of American Cinema</i>. Princeton University Press.</span></span></span></span></p> <p style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Tar&igrave;, M. (2011). <i>Autonomie ! Italie, les ann&eacute;es 1970</i>. La Fabrique.</span></span></span></span></p> <div style="page-break-after: always"><span style="display: none;">&nbsp;</span></div> <p style="border:none">&nbsp;</p> <div>&nbsp; <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="IT" style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[1]</span></span></span></span></a><span lang="ES" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"> &laquo; <i>che si orienta sempre pi&ugrave; verso realizzazioni a basso budget</i> [...]. <i>Un cinema che in tal modo si adegua al nuovo ruolo esercitato dalla televisione quale destinatario finale (e principale)</i> &raquo;. </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%">Nous traduisons.</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn2"> <p class="MsoFootnoteText" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="IT" style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[2]</span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"> Pour approfondir l&rsquo;histoire de ce Mouvement, voir, en plus des autres textes mentionn&eacute;s dans l&rsquo;article : Bianchi &amp; Caminiti, 1997&nbsp;; Falciola, 2015&nbsp;; Grispigni, 1997.</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn3"> <p class="MsoFootnoteText" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="IT" style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[3]</span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"> &laquo;&nbsp;<i>rilegge il carnevale servendosi di Bachtin e Rabelais</i>&nbsp;</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%">&raquo;. Nous traduisons.</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn4"> <p class="MsoFootnoteText" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="IT" style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[4]</span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"> Tar&igrave;, 2011,<i> </i>p. 233.</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn5"> <p class="MsoFootnoteText" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="IT" style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[5]</span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"> Voir notamment&nbsp;: Autera, 1979, p. 19&nbsp;; Cosulich, 1979, p. 17.</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn6"> <p class="MsoFootnoteText" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><a href="#_ftnref6" name="_ftn6" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="IT" style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[6]</span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"> &Agrave; ce propos, voir&nbsp;: Perna, 2016.</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn7"> <p class="MsoFootnoteText" style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><a href="#_ftnref7" name="_ftn7" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="IT" style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[7]</span></span></span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"> Galimberti, 2014, p. 10.</span></span></span></span></span></span></p> </div> </div>