<p class="Standard" style="text-align:justify; margin-top:8px; margin-bottom:8px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Baskerville"><span style="font-size:15.0pt">Ecrire sur l&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;Edgar Morin est un exercice d&eacute;licat, car la complexit&eacute; n&rsquo;est pas que dans la pens&eacute;e l&rsquo;auteur. Sur un plan cognitif, on la retrouve dans la prolixit&eacute; de ses publications portant aussi bien sur l&rsquo;astronomie et la physique, que sur la biologie, l&rsquo;histoire, l&rsquo;anthropologie, la sociologie, les syst&egrave;mes organisationnels, l&rsquo;&eacute;thique, ou encore la po&eacute;sie, la musique et le cin&eacute;ma (sa grande passion). Sur un plan biographique, la complexit&eacute; tapisse la vie de l&rsquo;auteur, d&egrave;s sa venue au monde, puis durant sa jeunesse, ainsi que tout au long de sa vie lorsqu&rsquo;il fut r&eacute;sistant, militant, puis philosophe, etc. Aussi, cet article reprend l&rsquo;approche anthropologique que j&rsquo;avais mobilis&eacute;e pour analyser les paradigmes &eacute;pist&eacute;mologiques en sciences sociales (Meissonier, 2021)⁠ et le chapitre qui y &eacute;tait consacr&eacute; &agrave; la pens&eacute;e complexe. En effet, comprendre les id&eacute;es d&rsquo;un individu qui a consacr&eacute; sa carri&egrave;re &agrave; construire, nourrir, d&eacute;velopper, faire &eacute;voluer un courant de pens&eacute;e, ne peut se faire qu&rsquo;&agrave; la lumi&egrave;re de ce qu&rsquo;a justement &eacute;t&eacute; sa vie. N&eacute;gliger cet effort de contextualisation, reviendrait &agrave; adopter une posture id&eacute;ologique, voire dogmatique et en tous cas, non critique. Comme l&rsquo;&eacute;crit Edgar Morin lui-m&ecirc;me (2014, p. 65)⁠, &laquo;&nbsp;<i>c&rsquo;est le message de la compr&eacute;hension anthropologique qui porte en elle la conscience de la complexit&eacute; humaine.&nbsp;&raquo;</i></span></span></span></p>