<p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Introduction </span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Au Qu&eacute;bec, les flux migratoires sont tr&egrave;s importants et proviennent de plusieurs continents. Ainsi, plusieurs communaut&eacute;s culturelles sont appel&eacute;es &agrave; travailler et &agrave; vivre ensemble&nbsp;: les francophones, les anglophones, les autochtones, les allophones et les minorit&eacute;s visibles. Comme pour de nombreux pays, c&rsquo;est dans le milieu de travail que les discriminations sont les plus fr&eacute;quentes. La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) &eacute;num&egrave;re 14 motifs interdits de discrimination&nbsp;: l&rsquo;&acirc;ge, la condition sociale, les convictions politiques, l&rsquo;&eacute;tat civil, la grossesse, le handicap, les moyens pour pallier un handicap,&nbsp; l&rsquo;identit&eacute; de genre, l&rsquo;expression de genre, la langue (incluant les accents), l&rsquo;orientation sexuelle, la race (couleur, origine ethnique ou nationale), la religion, le sexe.<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[1]</span></span></span></span></span></a></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Un de ces motifs nous int&eacute;resse, &agrave; savoir celui de la langue et en particulier celui des accents. Ainsi, ce papier a pour objectif de mieux comprendre la glottophobie nomm&eacute;e &laquo;&nbsp;linguicisme&nbsp;&raquo; au Qu&eacute;bec, &agrave; la lumi&egrave;re de la pens&eacute;e complexe d&rsquo;Edgar Morin. Pour ce faire, <a name="_Hlk135157148">nous mobilisons une d&eacute;marche autoprax&eacute;ographique bas&eacute;e sur l&rsquo;exp&eacute;rience des trois </a>coauteurs. Notre cadre th&eacute;orique repose sur la glottophobie en milieu de travail et le paradigme de la complexit&eacute;.&nbsp; Dans un premier temps, nous pr&eacute;sentons le cadre th&eacute;orique : la glottophobie en milieu de travail et le paradigme de la complexit&eacute;. Nous poursuivons par la m&eacute;thode de recherche, et pour finir nous pr&eacute;sentons quelques r&eacute;sultats sous l&rsquo;angle&nbsp;du paradigme de la complexit&eacute;.</span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b>1. </b><b>Cadre th&eacute;orique</b></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le cadre th&eacute;orique est compos&eacute; de deux parties&nbsp;: la glottophobie en milieu de travail et le paradigme de la complexit&eacute;.</span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><i>1.1.</i></b><b><i> La Glottophobie en milieu de travail</i></b></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La glottophobie, est une forme de discrimination bas&eacute;e sur le langage qui a &eacute;t&eacute; cr&eacute;&eacute;e en 2008 par le sociolinguiste&nbsp;fran&ccedil;ais Philippe Blanchet. Il la d&eacute;finit en ces termes &laquo; j&rsquo;appelle glottophobie le m&eacute;pris, la haine, l&rsquo;agression et donc globalement le rejet de personnes, effectivement ou pr&eacute;tendument fond&eacute;es sur le fait de consid&eacute;rer incorrectes, inf&eacute;rieures, mauvaises certaines formes linguistiques usit&eacute;es par ces personnes, en g&eacute;n&eacute;ral en focalisant sur les formes linguistiques et sans toujours avoir pleinement conscience de l&rsquo;ampleur des effets produits sur les personnes &raquo; (<a name="_Hlk105057868">Blanchet, 2013</a>, p.29). Autrement dit, la glottophobie est une forme de discrimination linguistique qui traduit toutes les tares langagi&egrave;res de la soci&eacute;t&eacute;. Elle se traduit en anglais au Canada par &laquo; Linguicism &raquo;. Toutefois, il est &agrave; retenir qu&rsquo;au Qu&eacute;bec, province francophone, la prononciation du m&ecirc;me terme &laquo;&nbsp;linguicism&nbsp;&raquo; s&rsquo;est maintenue, mais se dit &laquo;&nbsp;linguicisme&nbsp;&raquo; (<a name="_Hlk105057886">Bourhis <i>et al</i>, 2007</a>). D&rsquo;ailleurs, une &eacute;tude de <a name="_Hlk105057930">Bulot (2013) </a>confirme que la sociolinguistique a r&eacute;cemment accept&eacute; de conceptualiser la discrimination par le terme glottophobie et en discutant l&rsquo;acception canadienne &laquo;&nbsp;linguicisme&nbsp;&raquo; pour tenter d&rsquo;aborder les dimensions linguistiques et langagi&egrave;res des discriminations dites directes et/ou indirectes, intentionnelles ou non, voire institutionnelles ou non. Selon Bourhis et al. (2007), le linguicisme au Qu&eacute;bec ou <i>&laquo;&nbsp;the linguicism&nbsp;&raquo;</i> au Canada est la discrimination qui vise les minorit&eacute;s anglophones au Qu&eacute;bec, les minorit&eacute;s francophones hors Qu&eacute;bec et les allophones autant au Canada qu&rsquo;au Qu&eacute;bec &laquo; les r&eacute;sultats montrent que ce linguicisme est, au Qu&eacute;bec, la principale source de discrimination &agrave; l&rsquo;endroit des anglophones et des allophones, alors que dans le reste du Canada, il touche avant tout les francophones, puis les allophones. &raquo; (Bourhis et al, 2007, p.12).</span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ainsi, la glottophobie ressemble &agrave; ce que <a name="_Hlk105057952">Leblanc (2010), et d&#39;autres auteurs bien avant lui comme Labov (1972/1976) ou&nbsp;</a></span></span></span><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Marcellesi et Gardin (1974),&nbsp;</span></span></span></span></span></span><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_Hlk105057952">&nbsp;</a>appelle &laquo; Ins&eacute;curit&eacute; linguistique&raquo;. En effet, l&#39;ins&eacute;curit&eacute; linguistique se manifeste surtout au sein de la petite bourgeoisie, dont les membres cherchent &agrave; adopter le comportement linguistique de la classe dominante afin de se distinguer (Leblanc, 2010 p.21). Cette ins&eacute;curit&eacute; linguistique am&egrave;ne Leblanc &agrave; aller faire une &eacute;tude dans un milieu bilingue pour mieux comprendre ce ph&eacute;nom&egrave;ne d&rsquo;in&eacute;galit&eacute; langagi&egrave;re. Il va r&eacute;aliser des interviews &agrave; Moncton, au Nouveau Brunswick, dans des services du minist&egrave;re f&eacute;d&eacute;ral canadien comptant plus de 200 employ&eacute;s &agrave; temps plein. Il en a choisi l&rsquo;une des deux grandes sections du bureau, qui comptait environ 75 employ&eacute;s &agrave; temps plein (Leblanc, 2010, p.31). &nbsp;&Agrave; l&rsquo;issue de ses entrevues, il a remarqu&eacute; que les employ&eacute;s francophones se sentaient inf&eacute;rieurs, car pour eux : &laquo; l&rsquo;anglais serait la langue de l&rsquo;administration, la langue des affaires par excellence. &raquo; (Leblanc, 2010, p.37). Autrement dit ces travailleurs &agrave; cause de leur langue se sentent inf&eacute;rieurs face aux anglophones. </span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La glottophobie est donc une forme d&rsquo;ins&eacute;curit&eacute; langagi&egrave;re qui repr&eacute;sente les vices de la soci&eacute;t&eacute; en g&eacute;n&eacute;ral et du milieu de travail en particulier. Une autre forme d&rsquo;analyse sur le travail p&eacute;nible des migrants l&rsquo;atteste (<a name="_Hlk105057974">Adami et Andr&eacute;, 2010</a>). Le fait que les migrants - contrairement aux natifs fran&ccedil;ais - occupent des emplois p&eacute;nibles dans les secteurs de propret&eacute;, du b&acirc;timent et des travaux publics (BTP) et l&rsquo;h&ocirc;tellerie est li&eacute; &agrave; &laquo; l&rsquo;ins&eacute;curit&eacute; linguistique &raquo; qui s&rsquo;explique par la non-ma&icirc;trise de la &laquo; langue dominante &raquo; et par l&rsquo;accent. (Adami et Andr&eacute;, 2010). Et cet accent n&#39;est pas seulement une fa&ccedil;on de parler, de prononcer, mais c&rsquo;est &eacute;galement un marqueur d&rsquo;une alt&eacute;rit&eacute; (<a name="_Hlk105057997">Meyer, 2011</a>). </span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les recherches men&eacute;es et la cr&eacute;ation du mot glottophobie par Blanchet ont permis de divulguer ce mal, jusqu&rsquo;alors involontairement ou volontairement ignor&eacute;, qui &eacute;tait l&agrave; pr&eacute;sent dans les milieux &eacute;ducatifs (&eacute;coles et universit&eacute;s), journalistiques, administratifs, dans le monde du travail (<a name="_Hlk105058014">Berki, 2019</a>). R&eacute;v&eacute;l&eacute;e dans ces milieux, on peut postuler du fait que la glottophobie est &eacute;galement pr&eacute;sente en entreprise. Voire qu&rsquo;elle &eacute;chappe &agrave; la vigilance y compris des employeurs et des employ&eacute;s. En effet, en raison de l&rsquo;accent et de la fa&ccedil;on de comprendre certains mots ou certaines expressions, des individus se voient confisquer la parole, priver le droit de donner leur point de vue, ainsi ils restent en retrait par peur d&rsquo;&ecirc;tre ridicules ou d&rsquo;&ecirc;tre burlesque<a name="_Hlk105058056">s. Bochmann (2001) </a>donne l&rsquo;exemple du fameux accent du Midi en confirmant que la glottophobie est omnipr&eacute;sente partout. Ainsi dit-il &laquo; il ne faut pas aller tr&egrave;s loin pour trouver des exemples, puisqu&#39;&agrave; Marseille, sur un territoire dont la fa&ccedil;on de parler fait aussi l&#39;objet d&#39;un st&eacute;r&eacute;otype apparemment anodin, le fameux accent du Midi (&hellip;) &raquo; (Bochmann, 2001, p.94).Dans la deuxi&egrave;me &eacute;dition de son livre sur la glottophobie, Blanchet affirme d&egrave;s l&rsquo;incipit qu&rsquo;il ne s&rsquo;est pas pass&eacute; une semaine sans que les m&eacute;dias en parlent (2019, p.11). D&rsquo;ailleurs, il confirme que c&rsquo;est ce qui a engendr&eacute; la publication de la deuxi&egrave;me &eacute;dition. La glottophobie s&rsquo;est d&eacute;sormais r&eacute;pandue et l&rsquo;affaire M&eacute;lenchon cit&eacute;e par plusieurs scientifiques et m&eacute;dias a intensifi&eacute; sa popularit&eacute;. Actuellement, elle est reconnue comme l&rsquo;atteste l&rsquo;entr&eacute;e en vigueur r&eacute;cemment des discriminations linguistiques dans le Code p&eacute;nal fran&ccedil;ais en novembre 2016 (<a name="_Hlk105058085">Blanchet, 2019</a>, p.12). Par ailleurs, il est important de souligner qu&rsquo;elle a toujours &eacute;t&eacute; reconnue dans le monde scientifique et les sociolinguistes en &eacute;taient les porte-drapeaux. Si Blanchet a pr&eacute;f&eacute;r&eacute; baptiser les discriminations linguistiques de glottophobie, Bochman, lui a c</span><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&Eacute;tymologiquement, le mot complexit&eacute; vient du fran&ccedil;ais &quot; complexit&eacute; &quot;, qui vient du latin complexus qui signifie entrelac&eacute; (<a name="_Hlk105058236">Edmonds et Gershenson, 2013</a>). <a name="_Hlk105058263">Alhadeff-Jones (2008) </a>d&eacute;crit trois g&eacute;n&eacute;rations de th&eacute;ories de la complexit&eacute;. Dans la premi&egrave;re, nous pouvons trouver certaines th&eacute;ories de l&#39;information et de la communication, ou de la cybern&eacute;tique qui &eacute;mergent de la Seconde Guerre mondiale. Dans la deuxi&egrave;me, nous trouvons des &eacute;tudes d&eacute;velopp&eacute;es pendant les ann&eacute;es 60. Dans le troisi&egrave;me, Alhadeff-Jones (2008) d</span></span></span></span></span></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">hoisi &laquo; Glotto-st&eacute;r&eacute;otype &raquo; pour les d&eacute;signer. Ainsi en prenant l&rsquo;exemple du saxon, son dialecte natal, critiqu&eacute; et d&eacute;cri&eacute; comme laid et ridicule en Allemagne, il affirme clairement d&rsquo;appeler dor&eacute;navant certains st&eacute;r&eacute;otypes concernant les langues de &laquo; glotto-st&eacute;r&eacute;otypes &raquo; (Bochman, 2001, p.93). </span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Celle-ci (la glotto-st&eacute;r&eacute;otype) se manifeste comme la glottophobie et Bochman la d&eacute;finit en ces termes &laquo; Par glotto-st&eacute;r&eacute;otypes, j&#39;entends ceux qui concernent la repr&eacute;sentation qu&#39;on a de sa propre langue, vari&eacute;t&eacute;, fa&ccedil;on de parler, et de celle des autres &raquo; (2003, p.94). Autrement dit que la glotto-st&eacute;r&eacute;otype est le fait de juger l&rsquo;autre en se basant sur la diff&eacute;rence de langue, d&rsquo;accent, etc. De plus, Bochman (2003) la compare avec ce que la linguiste fran&ccedil;aise <a name="_Hlk105058138">Houdebine-Gravaud (2015) </a>appelait &laquo; l&rsquo;imaginaire linguistique &raquo;. Celle-ci affirme que l&rsquo;imaginaire linguistique, apparue en elle vers les ann&eacute;es 1975, est le fait de profaner la langue d&rsquo;autrui. Elle va m&ecirc;me jusqu&rsquo;&agrave; remettre en question tous ceux qui ont eu l&rsquo;id&eacute;e de faire des recherches sur une langue d&rsquo;autrui : les linguistes. Pour elle, ces locuteurs paraissent plus personnels que scientifiques (Houdebine-Gravaud, 2015). S&rsquo;inspirant de &laquo; l&rsquo;imaginaire linguistique &raquo; de Houdebine, en faisant une enqu&ecirc;te sur l&rsquo;h&eacute;t&eacute;rog&eacute;n&eacute;it&eacute; de la langue fran&ccedil;aise au Cameroun, qui est un pays o&ugrave; l&rsquo;on observe plusieurs dialectes, <a name="_Hlk105058163">Biloa et Fonkoua (2010) </a>remarquent que &laquo; la cons&eacute;quence qui en d&eacute;coule est une menace pour le statut social de l&rsquo;individu &raquo;.</span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">C&rsquo;est dans cette m&ecirc;me optique que Bulot (2013) justifie le fait que certains groupes sociaux sont marginalis&eacute;s et n&rsquo;ont pas acc&egrave;s au travail, &agrave; l&rsquo;&eacute;cole, dans les administrations et &agrave; l&rsquo;emploi en raison de ce qu&rsquo;il appelle Linguicisme. Ainsi, il le d&eacute;finit comme une distinction alt&eacute;ritaire n&eacute;gative qui favorise la domination des groupes sociaux minor&eacute;s, des minorit&eacute;s diverses (<a name="_Hlk105058206">Bulot, 2013</a>, p.14). C&rsquo;est ce que confirme, <a name="_Hlk105058190">Vuckovic (2015), </a>abordant le Linguicisme au Canada. Selon lui, des &eacute;tudes ont indiqu&eacute; que l&rsquo;accent joue un r&ocirc;le d&eacute;cisif dans les d&eacute;cisions reli&eacute;es &agrave; l&rsquo;emploi. Les locuteurs non natifs sont discrimin&eacute;s en milieu de travail, &laquo;&nbsp;il est plus probable que les locuteurs non natifs soient consid&eacute;r&eacute;s comme &eacute;tant moins qualifi&eacute;s pour un poste et qu&rsquo;ils soient affect&eacute;s &agrave; des postes inf&eacute;rieurs compar&eacute;s aux locuteurs natifs&nbsp;&raquo; (Vuckovic, 2015, p.6).</span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les exp&eacute;riences li&eacute;es &agrave; ce ph&eacute;nom&egrave;ne sont complexes (<span style="background:white"><span style="color:#222222">Uekusa, 2009), c&rsquo;est pourquoi nous souhaitons utiliser le paradigme de la complexit&eacute; pour le comprendre diff&eacute;remment.</span></span>&nbsp;</span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><i>1.2.</i></b><b><i> Le paradigme de la complexit&eacute;</i></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&Eacute;tymologiquement, le mot complexit&eacute; vient du fran&ccedil;ais &quot; complexit&eacute; &quot;, qui vient du latin complexus qui signifie entrelac&eacute; (<a name="_Hlk105058236">Edmonds et Gershenson, 2013</a>). <a name="_Hlk105058263">Alhadeff-Jones (2008) </a>d&eacute;crit trois g&eacute;n&eacute;rations de th&eacute;ories de la complexit&eacute;. Dans la premi&egrave;re, nous pouvons trouver certaines th&eacute;ories de l&#39;information et de la communication, ou de la cybern&eacute;tique qui &eacute;mergent de la Seconde Guerre mondiale. Dans la deuxi&egrave;me, nous trouvons des &eacute;tudes d&eacute;velopp&eacute;es pendant les ann&eacute;es 60. Dans le troisi&egrave;me, Alhadeff-Jones (2008) distingue deux types de voies : la premi&egrave;re s&#39;est d&eacute;ploy&eacute;e dans le monde anglo-saxon avec un accent sur les dynamiques non lin&eacute;aires ; la biologie &eacute;volutionniste et les sciences de l&#39;artificiel ; tandis que la seconde est plus li&eacute;e &agrave; des penseurs fran&ccedil;ais comme Jean-Louis Le Moigne ou Edgar Morin. Nous avons align&eacute; notre concept de complexit&eacute; sur ce dernier groupe.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a name="_Hlk105058317"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Morin (2005) </span></span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">propose une diff&eacute;rence entre deux types de complexit&eacute;. Ce qu&#39;il appelle &quot;complexit&eacute; restreinte&quot; et &quot;complexit&eacute; g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;e&quot;. La complexit&eacute; restreinte est limit&eacute;e parce qu&#39;elle se limite aux syst&egrave;mes qui sont empiriquement complexes, provenant d&#39;une vari&eacute;t&eacute; de processus avec des relations multiples, interd&eacute;pendantes et r&eacute;troactivement li&eacute;es. En fait, la complexit&eacute; restreinte n&#39;est jamais questionn&eacute;e ou pens&eacute;e d&#39;un point de vue &eacute;pist&eacute;mologique. Dans ce type de complexit&eacute;, les scientifiques veulent &quot;d&eacute;baller&quot; pour trouver un principe universel. La complexit&eacute; g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;e, quant &agrave; elle </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&laquo;est donc essentiellement la pens&eacute;e qui traite avec l&rsquo;incertitude et qui est capable de concevoir l&rsquo;organisation. C&rsquo;est la pens&eacute;e apte &agrave; relier, contextualiser, globaliser, mais en m&ecirc;me temps reconna&icirc;tre le singulier, l&rsquo;individuel, le concret. La pens&eacute;e complexe ne se r&eacute;duit ni &agrave; la science, ni &agrave; la philosophie, mais permet leur communication en op&eacute;rant la navette de l&rsquo;une &agrave; l&rsquo;autre. <span style="color:red">La </span>mode complexe de pens&eacute;e n&rsquo;a pas seulement son utilit&eacute; dans les probl&egrave;mes organisationn<span style="color:red">els</span>, sociaux et politiques. </span></i><i><span style="font-family:Symbol">[</span></i><i><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&hellip;</span></i><i><span style="font-family:Symbol">]</span></i><i><span new="" roman="" style="font-family:" times="">. La pens&eacute;e qui relie peut &eacute;clairer une &eacute;thique de la reliance ou solidarit&eacute;. (<a name="_Hlk105058337">Morin &amp; Le Moigne, 1999</a>, p. 266). </span></i></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ce paradigme de la complexit&eacute; s&rsquo;appuie sur plusieurs principes (Morin, 1999). </span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">1.2.1. </span></i></b><b><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">La reliance et transdisciplinarit&eacute;</span></i></b></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans sa dimension g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;e, la pens&eacute;e complexe n&eacute;cessite d&rsquo;inclure la reliance, c&rsquo;est-&agrave;-dire d&rsquo;&eacute;viter de disjoindre et r&eacute;duire (Morin, 2015), m&ecirc;me si ces disjonctions et r&eacute;ductions r&egrave;gnent en ma&icirc;tre dans notre civilisation &raquo; (Morin, 2021, p. 87).&nbsp; Cette reliance ne limite pas les &eacute;l&eacute;ments qu&rsquo;elle relie (Morin, 2014). Cette pens&eacute;e relie, reconnais le singulier, l&rsquo;abstrait et le concret. Ainsi, dans cette perspective, pour comprendre les r&eacute;alit&eacute;s, il faut &agrave; la fois isoler les parties du tout et admettre les relations entre les parties, entre les parties et le tout (Morin, 1986). C&rsquo;est pourquoi &laquo; l&rsquo;hypersp&eacute;cialisation des savoirs disciplinaires a mis en miettes le savoir scientifique &raquo; (Morin, 1990, p. 110) et &laquo; disloque la notion d&rsquo;homme &raquo; (Morin, 1990, p. 118).</span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">1.2.2. </span></i></b><b><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">Le principe syst&eacute;mique ou organisationnel et le principe hologrammatique</span></i></b></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ce principe syst&eacute;mique permet de relier la connaissance du tout et celles des parties&nbsp;; le tout &eacute;tant &agrave; la fois plus et moins que la somme des parties (Morin, 1986). Par exemple, les organisations sont plus et moins que la somme des personnes qui les composent. Plus, car en se regroupant les personnes peuvent &ecirc;tre plus cr&eacute;atives, accomplir plus de choses en &eacute;tant compl&eacute;mentaires &hellip; Mais &eacute;galement leurs diversit&eacute;s peuvent nuire au commun, en allant dans des sens diff&eacute;rents, en &eacute;tant &agrave; la source de conflits (Albert et Lazzari Dodeler, 2023)</span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le principe hologrammatique montre qu&rsquo;&agrave; la fois la partie est dans le tout, mais qu&rsquo;&eacute;galement le tout est dans la partie (Morin, 1986). Par exemple, une personne est dans une organisation, tout comme l&rsquo;organisation est dans la personne (via son langage, ses cultures, ses normes &hellip;). Le fait que la personne soit une partie de l&rsquo;organisation est &eacute;vident l&rsquo;inverse est parfois oubli&eacute;. Chaque personne porte en elle, les diff&eacute;rentes normes sociales de l&rsquo;organisation (Albert et Lazzari Dodeler, 2023).</span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">1.2.3. </span></i></b><b><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">Le principe de la boucle r&eacute;troactive et Le principe de la boucle r&eacute;cursive</span></i></b></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Avec le principe de la boucle r&eacute;troactive, il s&rsquo;agit de ne plus comprendre le monde en termes de causalit&eacute;s lin&eacute;aires. Ainsi, les causes agissent sur les effets qui eux-m&ecirc;mes peuvent agir sur les causes. Par exemple, l&rsquo;engagement organisationnel agit sur la satisfaction au travail (Bateman et Strasse, 1984) et la satisfaction au travail agit sur l&rsquo;engagement organisationnel (Bartol, 1979). Avec le principe de la boucle r&eacute;cursive, les &eacute;l&eacute;ments ont des effets sur eux-m&ecirc;mes. Ils sont &agrave; la fois causes et effets d&rsquo;eux-m&ecirc;mes (Bouiss, 2021).</span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">1.2.4. </span></i></b><b><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">Le principe d&rsquo;autonomie d&eacute;pendance (auto-&eacute;co-re-organisation) et incertitude</span></i></b></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le terme auto-organisation est associ&eacute; &agrave; <span lang="FR" style="color:#212121">l&rsquo;aptitude d&rsquo;un syst&egrave;me d&rsquo;&ecirc;tre&nbsp;&agrave; la fois autonome tout en interagissant avec son environnement (Morin, 2001). Ce faisant, ces interactions, compte tenu des d&eacute;sordres existants et in&eacute;vitables, ont pour effet des &eacute;mergences (Morin, 2017). La r&eacute;alit&eacute; des personnes est issue de la complexit&eacute; de leur auto-&eacute;co-re-organisation (Morin, 2017).</span> Ainsi, &laquo; vivre est une navigation dans un oc&eacute;an d&rsquo;incertitudes avec quelques &icirc;lots de certitudes pour s&rsquo;orienter et se ravitailler &raquo; (Morin, 2018, p.174). </span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">1.2.5. </span></i></b><b><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">Le principe dialogique</span></i></b></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le principe dialogique permet d&rsquo;unir &laquo;&nbsp;deux logiques entit&eacute;s ou instances compl&eacute;mentaires, concurrentes et antagonistes, qui se nourrissent l&#39;une de l&#39;autre, se compl&egrave;tent, mais aussi s&#39;opposent et se combattent&nbsp;&raquo; (Morin, 2001, p.347). Ce principe dialogique est coh&eacute;rent avec la conception du dialogue. Elles le comprennent comme une lutte continue entre des forces centrip&egrave;te et centrifuge. La premi&egrave;re pousse &agrave; l&#39;unit&eacute;, &agrave; la centralisation et &agrave; la fermeture, laissant place au consensus. La seconde tend &agrave; s&#39;&eacute;loigner du centre, vers l&#39;ouverture et la d&eacute;centralisation, faisant place &agrave; l&#39;innovation, la cr&eacute;ation, la multiplicit&eacute; et la fragmentation. Le principe dialogique signifie que deux ou plusieurs logiques sont unies sans que la dualit&eacute; ne se perde dans l&#39;unit&eacute; (Morin, 2001). </span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">1.2.6.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Le principe de la r&eacute;introduction du connaissant dans toute connaissance</span></i></b></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ce principe met en lumi&egrave;re que &laquo; toute connaissance est une reconstitution/ traduction par un esprit/ cerveau dans une culture et un temps donn&eacute; &raquo; (Morin, 1999, p.109). Ainsi, toute connaissance est une reconstitution ou une traduction de ce qu&rsquo;une ou plusieurs personnes ont construit. Ainsi, le r&eacute;el ne peut &ecirc;tre saisi sans passer par des repr&eacute;sentations et interpr&eacute;tations (Morin, 2018)</span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;objectif de cet article est de mieux comprendre la glottophobie &agrave; l&rsquo;aide des principes guidant ce paradigme de la complexit&eacute;.</span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b>2. </b><b>D&eacute;marche m&eacute;thodologique</b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:106%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:106%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La m&eacute;thode utilis&eacute;e est l&#39;autoprax&eacute;ographie il s&rsquo;agit d&rsquo;une m&eacute;thode bas&eacute;e sur les exp&eacute;riences des coauteurs (Albert et Michaud, 2022). L&#39;autoprax&eacute;ographie se distingue de l&#39;autobiographie et de l&#39;autoethnographie parce qu&#39;elle ne se concentre ni sur la forme narrative ni sur les personnages: il n&#39;y a pas d&#39;&eacute;criture intentionnellement fictionnelle (Albert et al., 2022). Si les m&eacute;thodes &quot;traditionnelles&quot; bas&eacute;es sur une &eacute;pist&eacute;mologie post-positiviste visent &agrave; minimiser l&#39;exp&eacute;rience des chercheurs, l&#39;autoprax&eacute;ographie se positionne dans le paradigme &eacute;pist&eacute;mologique constructiviste (Avenier et Thomas, 2015). Dans ce paradigme, on ne peut s&eacute;parer l&#39;enqu&ecirc;teur du ph&eacute;nom&egrave;ne &eacute;tudi&eacute;. Ainsi, l&#39;objectif n&#39;est pas d&#39;obtenir des repr&eacute;sentations fiables de la r&eacute;alit&eacute;, mais de fournir des informations qui am&eacute;liorent notre compr&eacute;hension du ph&eacute;nom&egrave;ne et de l&#39;environnement, et construisent des connaissances g&eacute;n&eacute;riques afin de cr&eacute;er du sens pour les praticiens. Bien que le processus de cette m&eacute;thode ne soit pas lin&eacute;aire et qu&#39;il implique de nombreux allers-retours, il peut &ecirc;tre expliqu&eacute; en trois &eacute;tapes. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-left:48px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:106%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:106%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La premi&egrave;re &eacute;tape consiste &agrave; &eacute;crire son t&eacute;moignage &agrave; la premi&egrave;re personne. Dans notre cas, nous avons utilis&eacute; principalement l&#39;exp&eacute;rience de l&rsquo;une des coauteures (praticienne). Elle &eacute;tait une praticienne r&eacute;flexive sur son exp&eacute;rience. Les autres coauteurs l&#39;ont &eacute;cout&eacute; et ont ensuite men&eacute; ensemble un processus de r&eacute;flexion. La r&eacute;flexion fait r&eacute;f&eacute;rence &agrave; la m&eacute;taphore du miroir (Hibbert et al. 2010), qui donne l&#39;occasion d&#39;observer ou d&#39;examiner ses propres actions. Dans cette &eacute;tude, la r&eacute;flexion a &eacute;t&eacute; confront&eacute;e &agrave; l&#39;exp&eacute;rience d&#39;une autre coauteure. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-left:48px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:106%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:106%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans un deuxi&egrave;me temps, la transcription a permis de combiner la r&eacute;flexivit&eacute; (Albert et Michaud, 2022) et diffraction (Rae 2016). La r&eacute;flexivit&eacute; peut &ecirc;tre comprise comme un processus d&#39;investigation de ses propres actions (Hibbert et al. 2010) et la diffraction permet un changement de perspective et l&#39;&eacute;mergence de diff&eacute;rents mod&egrave;les (Bozalek et Zembylas, 2016). Durant cette phase, les chercheurs utilisent de multiples sources d&#39;&eacute;crits scientifiques et &eacute;crivent &agrave; la troisi&egrave;me personne pour favoriser cette distanciation. De plus, l&#39;utilisation de la litt&eacute;rature de diff&eacute;rents champs disciplinaires pour d&eacute;passer une vision r&eacute;ductrice de l&#39;&ecirc;tre humain (Domingo et Mel&eacute;, 2022) pour tenter d&#39;en comprendre la complexit&eacute; (Morin, 2001). </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-left:48px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:106%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:106%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans un troisi&egrave;me temps, les chercheurs peuvent construire des connaissances g&eacute;n&eacute;riques qui, pour &ecirc;tre l&eacute;gitim&eacute;es, doivent faire sens pour les autres praticiens. La mobilisation de th&eacute;ories de champs disciplinaires diff&eacute;rents permet au chercheur de prendre du recul pour enrichir le construit (Le Moigne 1990 ; Avenier et Thomas, 2015). Ce processus r&eacute;flexif particulier est fondamental pour produire des connaissances g&eacute;n&eacute;riques, qui expriment des propri&eacute;t&eacute;s consid&eacute;r&eacute;es comme essentielles pour caract&eacute;riser le ph&eacute;nom&egrave;ne &eacute;tudi&eacute; (Prasada 2000 ; Carlson, 1995). Cette connaissance est une connaissance d&eacute;contextualis&eacute;e qui peut &ecirc;tre recontextualis&eacute;e. Cette fa&ccedil;on de faire peut sembler peu scientifique, mais elle permet de prendre du recul par rapport aux exp&eacute;riences et de comprendre les situations diff&eacute;remment. Dans une perspective pragmatique, bas&eacute;e sur Dewey (1938), le probl&egrave;me et la solution propos&eacute;e par l&#39;enqu&ecirc;te sont d&eacute;termin&eacute;s en se r&eacute;f&eacute;rant &agrave; des cons&eacute;quences futures (Vo 2012). Cette connaissance n&#39;est pas une construction de l&#39;esprit humain, mais un dialogue entre les chercheurs et leur environnement, qui peut &ecirc;tre des coll&egrave;gues, d&#39;autres praticiens, des &eacute;valuateurs, des textes scientifiques, etc.</span></span></span></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cette m&eacute;thode est en ad&eacute;quation avec le &laquo; principe de la r&eacute;introduction du connaissant dans toute connaissance&nbsp;&raquo; (Morin, 1999, p. 109) (Cf. &sect; 1.2.6) et le principe de reliance (Cf. &sect; 1.2.1). Dans ce principe, toutes les connaissances sont des repr&eacute;sentations et des interpr&eacute;tations du r&eacute;el (Morin, 2018). Il est &agrave; la base du co-constructivisme (Morin, 2023) qui est compl&egrave;tement en ad&eacute;quation avec l&rsquo;autoprax&eacute;ographie (Albert et al., 2023). De plus, cette m&eacute;thode utilise des sources scientifiques de disciplines diff&eacute;rentes pour effectuer le travail &eacute;pist&eacute;mique, ce qui est coh&eacute;rent avec le principe de reliance.</span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b>3. </b><b>R&eacute;sultats-discussion</b></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les t&eacute;moignages des trois coauteurs ont &eacute;t&eacute; analys&eacute;s &agrave; l&rsquo;aide des principes expos&eacute;s dans le &sect; 1.2. Ces principes sont regroup&eacute;s, et pour chacun de ces regroupements des extraits des t&eacute;moignages et des discussions seront pr&eacute;sent&eacute;s. </span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b>3.1.</b><b> Principe syst&eacute;mique et principe hologrammatique</b></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">&laquo;&nbsp;1. Le principe syst&eacute;mique ou organisationnel qui lie la connaissance des parties &agrave; la connaissance du tout </span></i><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:Symbol">[</span></span></i><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">&hellip;</span></i><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:Symbol">]</span></span></i><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">. 2. Le principe &laquo;&nbsp;hologrammique&nbsp;&raquo; </span></i><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:Symbol">[</span></span></i><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">&hellip;</span></i><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:Symbol">]</span></span></i><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">, le tout est inscrit dans la partie </span></i><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:Symbol">[</span></span></i><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">&hellip;</span></i><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:Symbol">]</span></span></i><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">&nbsp;&raquo; </span></i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">(</span>Morin, 1999, p106). </span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Une personne immigrante (Extrait 1 et 2) vivant de la glottophobie est li&eacute;e aux deux groupes que sont celui de sa communaut&eacute; d&rsquo;origine et celui de sa communaut&eacute; d&rsquo;accueil. M&ecirc;me si cette personne, comme c&rsquo;est le cas dans l&rsquo;extrait, souhaite se sentir appartenir &agrave; la soci&eacute;t&eacute; d&rsquo;accueil, le fait que l&rsquo;on vienne lui rappeler sa diff&eacute;rence, fait en sorte qu&rsquo;elle ne peut pas se sentir incluse.&nbsp; </span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">Depuis mon arriv&eacute;e, d&egrave;s que j&rsquo;ouvre la bouche, on me demande &lsquo;vous n&rsquo;&ecirc;tes pas d&rsquo;ici&nbsp;? D&rsquo;o&ugrave; venez-vous&nbsp;?&rsquo; Il y a &eacute;galement des coll&egrave;gues qui s&rsquo;amusent &agrave; imiter mon accent. M&ecirc;me si cela n&rsquo;est pas m&eacute;chant, cela me rappelle que m&ecirc;me si je fais tout pour me sentir incluse dans cet endroit, je n&rsquo;en fais pas vraiment partie. </span></i><b><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">Extrait 1</span></b></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">Au d&eacute;but, chacun devait se pr&eacute;senter. On pouvait remarquer que la majorit&eacute; &eacute;tait immigrante, mais &eacute;tudiante aussi. J&#39;&eacute;tais sous la pression et la peur m&#39;avait envahi. Ce qui se justifie, car apr&egrave;s qu&#39;une personne ait fini sa pr&eacute;sentation, Mme Bertrand lui avait reproch&eacute; de parler de n&#39;importe quoi et que personne n&#39;avait compris ce qu&#39;elle venait de dire. Et pourtant, moi j&#39;avais compris m&ecirc;me si l&#39;on sentait que le stress avait un impact dans la voix du candidat. Elle avait &eacute;galement critiqu&eacute; une autre personne en lui demandant si elle &eacute;tait vraiment &eacute;tudiante, car elle ne comprenait absolument rien sur ce qu&#39;elle venait de dire &agrave; cause de fautes langagi&egrave;res. Je pouvais d&eacute;crire que la dame &eacute;tait simplement d&eacute;rangeante. C&#39;&eacute;tait &agrave; mon tour de m&rsquo;exprimer, j&#39;&eacute;tais tellement stress&eacute; que je ne crois pas avoir suivi tous les conseils de Souhaib. Je me rappelle les avoir appliqu&eacute;s sur certains mots. On ne m&#39;avait rien reproch&eacute;, heureusement. Elle avait simplement dit &laquo; au suivant &raquo;. Ce qui me bouleversait davantage et je n&rsquo;avais pens&eacute; qu&rsquo;&agrave; mon accent s&eacute;n&eacute;galais que je venais de d&eacute;couvrir, je sentais que ma fa&ccedil;on de parler &eacute;tait diff&eacute;rente des autres. </span></i><b><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">Extrait 2</span></b></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_Hlk105058379">Ainsi, Morin (2001</a>, p.70) &eacute;crit&nbsp;: &laquo;&nbsp;nous ne voyons que l&rsquo;alt&eacute;rit&eacute; et non l&rsquo;identit&eacute; (disjonction plut&ocirc;t que conjonction)&nbsp;&raquo;, on peut comprendre que m&ecirc;me si l&rsquo;emploi du mot &laquo;&nbsp;voyons&nbsp;&raquo; fait r&eacute;f&eacute;rence &agrave; la vue, d&rsquo;autres sens peuvent faire en sorte de percevoir la disjonction plut&ocirc;t que la conjonction. L&rsquo;ou&iuml;e peut le faire &eacute;galement. Or cette disjonction ne permet pas aux personnes qui ont un accent diff&eacute;rent de se sentir appartenir au groupe, ainsi il ne peut y avoir le tout dans ces parties. </span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans l&rsquo;extrait 2, la fermeture &agrave; l&rsquo;autre le rend &eacute;trange et &eacute;tranger. L&rsquo;inclusion est un &laquo;&nbsp;moi&nbsp;&raquo; dans un &laquo;&nbsp;nous&nbsp;&raquo; (Albert et Lazzari Dodeler, 2022). Il y a ces &laquo;&nbsp;tout&nbsp;&raquo; (ces deux origines) qui sont dans la partie (la personne), cette partie qui est dans le tout (communaut&eacute; d&rsquo;accueil) sans y &ecirc;tre, ni m&ecirc;me dans la communaut&eacute; d&rsquo;origine.</span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">De plus, ce tout (cette communaut&eacute; d&rsquo;accueil) sera diff&eacute;rent si l&rsquo;on y inclut ou pas ces parties (ces personnes immigrantes). Ce tout pourra &ecirc;tre transform&eacute; par l&rsquo;arriv&eacute;e de ces personnes<a name="_Hlk75943467">. <span style="color:black">La diversit&eacute; au sein d&rsquo;un groupe de travail peut affecter positivement comme n&eacute;gativement le processus et la performance du groupe </span></a><span style="color:black">(<a name="_Hlk105058414">van Knippenberg &amp; Schippers, 2007; Blouch, &amp; Azeem, 2019</a>). En effet, la diversit&eacute; a des effets diff&eacute;rents selon la mani&egrave;re dont cette diversit&eacute; est prise en consid&eacute;ration dans l&rsquo;organisation (Garib, 2013). Par exemple, si cette diversit&eacute; est appr&eacute;hend&eacute;e comme &eacute;tant un ph&eacute;nom&egrave;ne qui agr&egrave;ge des points de vue qui ne sont pas compatibles, les employ&eacute;s ne soutiendront pas la mise en &oelig;uvre de cette diversit&eacute;. Mais si elle correspond &agrave; un facteur incontournable de succ&egrave;s, les r&eacute;sultats seront diff&eacute;rents (<a name="_Hlk105058471">Kundu &amp; Mor, 2017</a>).</span></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b>3.2. Principes de la boucle r&eacute;troactive et de la boucle r&eacute;cursive</b></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i><span style="font-size:11.0pt">&laquo;&nbsp;3. Le principe de la boucle r&eacute;troactive </span></i><i><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:Symbol">[</span></span></i><i><span style="font-size:11.0pt">&hellip;</span></i><i><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:Symbol">]</span></span></i><i><span style="font-size:11.0pt"> la cause agit sur l&rsquo;effet et l&rsquo;effet sur la cause </span></i><i><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:Symbol">[</span></span></i><i><span style="font-size:11.0pt">&hellip;</span></i><i><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:Symbol">]</span></span></i><i><span style="font-size:11.0pt"> 4. Le principe de la boucle r&eacute;cursive </span></i><i><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:Symbol">[</span></span></i><i><span style="font-size:11.0pt">&hellip;</span></i><i><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:Symbol">]</span></span></i><i><span style="font-size:11.0pt"> les produits et les effets sont eux-m&ecirc;mes producteurs et causateurs de ce qui les produit </span></i><i><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:Symbol">[</span></span></i><i><span style="font-size:11.0pt">&hellip;</span></i><i><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:Symbol">]</span></span></i><i><span style="font-size:11.0pt">&nbsp;&raquo; </span></i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">(</span>Morin, 1999, p106).</span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La glottophobie v&eacute;cue par les personnes dans les extraits 4 &agrave; 6, influe les personnes dans leur &ecirc;tre, dans leurs comportements (r&eacute;cursivit&eacute;), et ces &eacute;l&eacute;ments auront d&rsquo;autres effets sur le regard de l&rsquo;autre et la glottophobie (r&eacute;troactivit&eacute;).</span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">Elle se demandait &agrave; tort ou &agrave; raison si son accent ne venait pas ainsi de l&rsquo;emp&ecirc;cher d&rsquo;acc&eacute;der &agrave; un poste. </span></i><b><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">Extrait 3</span></b></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">J&rsquo;avais compris que notre diff&eacute;rence d&rsquo;accent ne nous serait pas favorable dans cette entreprise. </span></i><b><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">Extrait 4</span></b></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">C&#39;&eacute;tait sa premi&egrave;re m&eacute;saventure. Elle ne cessait de se remettre en cause. Elle est all&eacute;e m&ecirc;me jusqu&#39;&agrave; s&#39;enregistrer, s&#39;&eacute;couter, se r&eacute;&eacute;couter afin de s&#39;auto - analyser. Elle se d&eacute;testait en s&#39;&eacute;coutant. Son accent devenait un handicap, son handicap. Aussi, elle m&rsquo;a fait part d&rsquo;un conseil que lui aurait donn&eacute; une coll&egrave;gue&nbsp;; qui lui disait en substance de simplifier son langage et d&#39;&eacute;viter d&#39;appuyer sur les mots. Pour celle-ci, &ccedil;a prouvait qu&#39;elle &eacute;tait &eacute;trang&egrave;re et c&#39;&eacute;tait trop primaire d&#39;appuyer sur les phon&egrave;mes. </span></i><b><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">Extrait 5</span></b></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans les extraits 3 et 4, les personnes per&ccedil;oivent de la glottophobie et anticipe des difficult&eacute;s futures. Ce faisant, cela pourrait contribuer &agrave; ces difficult&eacute;s, comme des proph&eacute;ties auto-r&eacute;alisatrices. &ldquo;[A] self-fulfilling prophecy is an assumption or a prediction that, purely as a result of having being made, causes the expected or predicted event to occur or thus confirms its own &lsquo;accuracy&rsquo;&rdquo; (Watzlavick, 1984/2010, p. 392). Alors que dans l&rsquo;extrait 5, l&rsquo;accent influence la glottophobie qui influence l&rsquo;accent.</span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b>3.3. Auto-eco-organisation et incertitude</b></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i><span style="font-size:11.0pt">&laquo;&nbsp;5. Le principe d&rsquo;autonomie /</span></i><span style="font-size:11.0pt">d&eacute;pendance (auto-&eacute;co-organisation) </span><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:Symbol">[</span></span><span style="font-size:11.0pt">&hellip;</span><i><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:Symbol">]</span></span></i><i><span style="font-size:11.0pt">&nbsp;&raquo; </span></i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">(</span>Morin, 1999, p106).</span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span lang="FR" style="color:#212121">Ce principe correspond &agrave; la capacit&eacute; d&rsquo;un syst&egrave;me d&rsquo;&ecirc;tre&nbsp;&agrave; la fois autonome tout en interagissant avec son environnement. </span>Prenons l&rsquo;exemple de l&rsquo;environnement qu&eacute;b&eacute;cois. Dans la fonction publique qu&eacute;b&eacute;coise, le Programme d&rsquo;Acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;&Eacute;galit&eacute; en Emploi pour les membres des minorit&eacute;s visibles et ethniques a pour objectif de corriger la situation de personnes victimes de discrimination culturelle en emploi. Elle d&eacute;finit comme &laquo;&nbsp;membres des minorit&eacute;s visibles : les personnes autres que les Autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n&rsquo;ont pas la peau blanche. Membres des minorit&eacute;s ethniques : les personnes autres que les Autochtones et les membres d&rsquo;une minorit&eacute; visible, dont la langue maternelle n&rsquo;est ni le fran&ccedil;ais ni l&rsquo;anglais.&nbsp;&raquo; (p.5)<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[2]</span></span></span></span></span></a>. Ce faisant, cela fait comme si une minorit&eacute; uniquement audible serait non probl&eacute;matique. Une raison pourrait &ecirc;tre qu&rsquo;il pourrait &ecirc;tre plus ais&eacute; d&rsquo;objectiver une minorit&eacute; visible qu&rsquo;audible. Une minorit&eacute; audible est beaucoup plus insidieuse et beaucoup plus difficile &agrave; &eacute;valuer, surtout avec une volont&eacute; de crit&egrave;res objectifs. De ce fait, cela envoie un message &agrave; l&rsquo;ensemble de la population qu&eacute;b&eacute;coise que les discriminations li&eacute;es aux accents ne sont pas importantes ou n&rsquo;existent pas. Or, m&ecirc;me dans la sph&egrave;re m&eacute;diatique, on commence &agrave; voir des personnes issues de minorit&eacute;s visibles, mais dans ces cas-l&agrave;, la tr&egrave;s grande majorit&eacute; d&rsquo;entre elles n&rsquo;ont pas, ou peu un accent diff&eacute;rent de la norme. Les personnes vivant avec un accent diff&eacute;rent de cette norme et les personnes interagissant avec elles sont &agrave; fois influenc&eacute;es par cet environnement, tout en ayant leur libre arbitre. Ainsi, cela laisse place &agrave; l&rsquo;&eacute;mergence et l&rsquo;incertitude concernant la glottophobie. </span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b>3.4. Principe Dialogique</b></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i>&laquo;&nbsp;6. Le principe dialogique </i><i><span style="font-family:Symbol">[</span></i><i>&hellip;</i><i><span style="font-family:Symbol">]</span></i><i> unit deux principes ou notions devant s&rsquo;exclure l&rsquo;un l&rsquo;autre&nbsp;&raquo; </i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">(</span>Morin, 1999, p108).</span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Une personne n&#39;est pas un objet que l&#39;on peut diviser et regarder (Mounier, 1949). Une personne est donc un &ecirc;tre unique qui ne peut &ecirc;tre r&eacute;duit &agrave; une cat&eacute;gorie. Par cons&eacute;quent, une personne ne peut &ecirc;tre comprise en observant une seule facette, par exemple, son accent. De plus, &laquo;&nbsp;Autrui, c&rsquo;est &agrave; la fois le semblable et le dissemblable. La fermeture &eacute;gocentrique nous rend autrui &eacute;tranger. L&rsquo;ouverture altruiste nous le rend fraternel. Le sujet est par nature clos et ouvert&nbsp;&raquo; (Morin, 2001, p.81). Il est donc important de mettre l&rsquo;accent sur ce qui est commun entre les personnes (Albert et Lazzari, 2022), m&ecirc;me si les accents diff&egrave;rent. Toutefois, la glottophophie est &agrave; la fois intentionnelle (un manque d&rsquo;ouverture et donc entra&icirc;n&eacute; du m&eacute;pris), mais &agrave; la fois non intentionnelle et naturelle (Trofimovich et al., 2023). Par exemple, Adank et Janse (2010) ont montr&eacute; que les personnes plus &acirc;g&eacute;es sont affect&eacute;es n&eacute;gativement dans leur compr&eacute;hension que des personnes plus jeunes. Ces auteurs comparent les accents non familiers &agrave; des bruits de fond pour ces personnes. Ainsi, il est biologiquement difficile pour les personnes plus &acirc;g&eacute;es de pouvoir comprendre des accents diff&eacute;rents. Par cons&eacute;quent, cela renforce la fermeture &agrave; cette diff&eacute;rence.</span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">Son enthousiasme s&rsquo;est av&eacute;r&eacute; productif d&rsquo;autant plus qu&rsquo;elle a &eacute;t&eacute; recrut&eacute;e comme pr&eacute;pos&eacute;e dans un centre d&rsquo;accueil pour a&icirc;n&eacute;. Son int&eacute;gration dans son nouvel environnement de travail ne s&rsquo;est pas d&eacute;roul&eacute;e comme elle l&rsquo;aurait souhait&eacute;. Par cons&eacute;quent, sa p&eacute;riode d&rsquo;essai n&rsquo;a pas &eacute;t&eacute; concluante. Apr&egrave;s s&rsquo;&ecirc;tre entretenue avec ses responsables pour comprendre les raisons ayant abouti &agrave; une telle d&eacute;cision, grande fut sa surprise de constater que son talon d&rsquo;Achille &eacute;tait son suppos&eacute; accent, qui faisait qu&rsquo;elle avait du mal &agrave; communiquer avec certains r&eacute;sidents. &nbsp;</span></i><b><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">Extrait 6</span></b></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">La cliente, une dame, avait r&eacute;clam&eacute; une autre caissi&egrave;re, car elle ne voulait pas &ecirc;tre servie par Fatou qui bousillerait ses tympans. Fatou, se rappelle que c&#39;&eacute;tait sa responsable, qui avait pris l&#39;initiative de servir finalement la cliente. Elle m&#39;a racont&eacute; que la honte et la col&egrave;re s&#39;entrem&ecirc;laient dans sa t&ecirc;te, quand sa responsable lui avait dit dans son bureau qu&#39;effectivement la cliente n&#39;avait pas tort, car elle &eacute;galement avait du mal &agrave; comprendre parfois ce qu&#39;elle disait et elle lui avait conseill&eacute; de faire des efforts pour am&eacute;liorer son accent. Traumatis&eacute;e, elle avait finalement d&eacute;missionn&eacute;, une semaine apr&egrave;s. Elle tombera malade et son m&eacute;decin traitant, lui avait prescrit des m&eacute;dicaments d&#39;antistress. Elle m&#39;a confi&eacute; que cet incident continue &agrave; la hanter et maintenant elle est atteinte de la glossophobie (la peur de parler en public) &agrave; cause de son accent. </span></i><b><span lang="FR" style="font-size:11.0pt">Extrait 7</span></b></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En effet, tel que mentionn&eacute; dans l&rsquo;extrait 6, dans le cas de difficult&eacute;s biologiques, il s&rsquo;agit d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments involontaires. Parall&egrave;lement &agrave; cela, comme le montre l&rsquo;extrait 7, il s&rsquo;agit &eacute;galement d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments intentionnels, m&ecirc;me si des &eacute;l&eacute;ments biologiques peuvent influer. Et m&ecirc;me faire &eacute;merger (cf. &sect;3.3) des effets biologiques sur la personne qui vit la glottophobie. Il s&rsquo;agit donc de logiques apparemment contradictoires qui dialoguent dans cette r&eacute;alit&eacute;.&nbsp; </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Conclusion</span></span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;objectif de cet article &eacute;tait de mieux comprendre la glottophobie en milieu de travail. Pour nous &eacute;clairer, nous avons fait appel au paradigme de la complexit&eacute;. Nous avons utilis&eacute; une d&eacute;marche autopraxeographique bas&eacute;e sur l&rsquo;exp&eacute;rience des trois coauteurs de ce papier. </span></span></span></span></span></span></p> <p class="Paragraphes" style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Nous avons discut&eacute; les verbatim des co-auteurs avec les principes li&eacute;s au paradigme de la complexit&eacute; g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;e qui s&rsquo;appuie sur plusieurs principes. Ainsi, la triangulation des diff&eacute;rents principes du paradigme de la complexit&eacute; g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;e, de la revue de litt&eacute;rature sur la glottophobie en milieu de travail et des verbatim mettant en lumi&egrave;re des comportements glottophobes d&eacute;montre que l&rsquo;appartenance &agrave; la communaut&eacute; d&rsquo;accueil reste complexe lorsque l&rsquo;accent rappelle toujours la diff&eacute;rence ; que la glottophobie peut atteindre les personnes dans leur chair faisant en sorte que l&rsquo;accent devient un vrai handicap. Le Programme d&rsquo;Acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;&Eacute;galit&eacute; en Emploi, ne met pas de l&rsquo;avant les minorit&eacute;s audibles comme il le fait avec les autres types de minorit&eacute;s. Cela fait en sorte que la glottophobie peut &ecirc;tre ressentie comme une discrimination peu ou pas importante aux yeux de la population.&nbsp; Ainsi, <a name="_Hlk135312064">les personnes poss&eacute;dant un accent diff&eacute;rent des normes &eacute;tablies et </a>les personnes interagissant avec elles peuvent &ecirc;tre &agrave; la fois influenc&eacute;es par l&rsquo;environnement, tout en ayant leur libre arbitre. <a name="_Hlk135303801">Que la glottophobie soit intentionnelle ou non-intentionnelle, elle laisse place &agrave; de l&rsquo;incertitude et de l&rsquo;ins&eacute;curit&eacute; linguistique pour ces personnes dans les milieux de travail. &nbsp;</a></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">&nbsp;</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Bibliographie</span></span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Adami, H., &amp; Andr&eacute;, V. (2010). Les migrants en ins&eacute;curit&eacute; linguistique au travail : analyses et perspectives de formation.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="EN-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Adank, P., &amp; Janse, E. (2010). Comprehension of a novel accent by young and older listeners. Psychology and aging, 25(3), 736.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="https://www.emerald.com/insight/search?q=Marie-Noelle%20Albert" style="color:blue; text-decoration:underline" title="Marie-Noelle Albert"><span lang="EN-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none">Albert, M.-N.</span></span></span></span></span></a><span lang="EN-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">&nbsp;and&nbsp;</span></span></span><a href="https://www.emerald.com/insight/search?q=Nadia%20Lazzari%20Dodeler" style="color:blue; text-decoration:underline" title="Nadia Lazzari Dodeler"><span lang="EN-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none">Lazzari Dodeler, N.</span></span></span></span></span></a><span lang="EN-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">&nbsp;(2022), &quot;From an association of individuals to communities of persons: how to foster complexity to understand diversity in organizations&quot;,&nbsp;</span></span></span><a href="https://www.emerald.com/insight/publication/issn/0953-4814" style="color:blue; text-decoration:underline"><i><span lang="EN-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none">Journal of Organizational Change Management</span></span></span></span></span></i></a><span lang="EN-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">, Vol. 35 No. 8, pp. 1-12.&nbsp;</span></span></span><a href="https://doi.org/10.1108/JOCM-01-2021-0026" style="color:blue; text-decoration:underline" title="DOI: https://doi.org/10.1108/JOCM-01-2021-0026"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none">https://doi.org/10.1108/JOCM-01-2021-0026</span></span></span></span></span></a></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Alhadeff-Jones, Michel (2008). Trois g&eacute;n&eacute;rations de th&eacute;ories de la complexit&eacute;: Nuances et ambigu&iuml;t&eacute;s. traduit et adapt&eacute; par l&rsquo;auteur de &laquo;Three generations of complexity theories: Nuances and ambiguities&raquo;, Educational Philosophy and Theory of Education, 40(1), 66-82.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Blanchet, P. (2019). Discriminations : combattre la glottophobie.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Blanchet, P. (2013). Rep&egrave;res terminologiques et conceptuels pour identifier les discriminations linguistiques. </span></span></span><span lang="EN-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Cahiers internationaux de sociolinguistique, (2), 29-39.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="EN-CA" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Blouch, R., &amp; Azeem, M. F. (2019). Effects of perceived diversity on perceived organizational performance. </span></span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Employee Relations: The International Journal. 41(5), 1079-1097.</span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Biloa, E., &amp; Fonkoua, P. (2010). Imaginaires linguistiques ou repr&eacute;sentations du fran&ccedil;ais et des langues identitaires autochtones au Cameroun. Le fran&ccedil;ais en Afrique, 25, 309-324.</span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Bochmann, K. (2001). Notre langue, votre patois, leur baragouin : st&eacute;r&eacute;otypes et repr&eacute;sentations des langues.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="EN-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Bourhis, R. Y., Montreuil, A., Helly, D., &amp; Jantzen, L. (2007). </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Discrimination et linguicisme au Qu&eacute;bec : Enqu&ecirc;te sur la diversit&eacute; ethnique au Canada. Canadian ethnic studies, 39(1-2), 31-49.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Bulot, T. (2013). Discrimination sociolinguistique et pluralit&eacute; des normes identitaires. Cahiers internationaux de sociolinguistique, (2), 7-27.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Chaupr&eacute;-Berki, C. (2019). Philippe Blanchet, St&eacute;phanie Clerc Conan, Je n&rsquo;ai plus os&eacute; ouvrir la bouche&hellip; T&eacute;moignages de glottophobie v&eacute;cue et moyens de se d&eacute;fendre. Questions de communication, (2), 371-373.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="EN-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Edmonds, B. and Gershenson, C. (2015), &ldquo;Modelling complexity for policy: opportunities and challenges&rdquo;, Handbook on complexity and public policy, p. 205.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Houdebine Gravaud, A. M. (2015). De l&rsquo;imaginaire linguistique &agrave; l&rsquo;imaginaire culturel. </span></span></span><span lang="EN-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">La linguistique, 51(1), 3-40.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="EN-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Kundu, S. C., &amp; Mor, A. (2017). Workforce diversity and organizational performance: a study of IT industry in India. </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Employee Relations.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:107%"><span style="color:#222222">Labov, W. (!972/ 1976). Sociolinguistique.</span></span></span></span> Traduction de <span style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:107%"><span style="color:black">Sociolinguistic Pattern</span></span></span></span>. Présentation de P. Encrevé ; traduit de l&#39;anglais par A. Kihm. Paris : Éditions de Minuit.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">LeBlanc, M. (2010). <a name="_Hlk135313464">Le fran&ccedil;ais, langue minoritaire, en milieu de travail : des repr&eacute;sentations linguistiques &agrave; l&rsquo;ins&eacute;curit&eacute; linguistique</a>. Nouvelles perspectives en sciences sociales : revue internationale de syst&eacute;mique complexe et d&#39;&eacute;tudes relationnelles, 6(1), 17-63.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%">Marcellesi, J.-B. et Gardin, B. (1974).&nbsp;Introduction a la sociolinguistique: la linguistique sociale. Larousse, Paris.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Meyer, J. (2011). Discours, discrimination sociolangagi&egrave;re et insertion professionnelle : les rapports complexes entre les mises en mots des accents et des attitudes linguistiques et/ou langagi&egrave;res (Doctoral dissertation).</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Mounier, E. (1949). Le Personnalisme. Coll.&laquo;. Que sais-je, (395).</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Morin, E. (1986). La connaissance de la connaissance (Vol. 3). Seuil.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:#222222">Morin, E. (1999). La t&ecirc;te bien faite, &eacute;d. du Seuil.</span></span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:#222222">Morin, E. (2001). L&#39;humanit&eacute; de l&#39;humanit&eacute;: L&#39;identit&eacute; humaine (Vol. 5). Seuil.</span></span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Morin, E. (2005), Introduction &agrave; la pens&eacute;e complexe, coll. Essais, Points Seuil, Paris.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a name="_Hlk120267925"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Morin, E. (2017). Connaissance, ignorance, myst&egrave;re. Fayard.</span></span></span></a></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Morin, E., &amp; Le Moigne, J. L. (1999). L&#39;intelligence de la complexit&eacute;. L&rsquo;Harmattan.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="EN-CA" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Trofimovich, P., Bodea, A., Nina Le, T. N., O&rsquo;Brien, M. G., Shimada, M., &amp; Tel&oacute;, C. (2023). What do students in human resource management know about accent bias?. </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Language Awareness, 1-21.i</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="EN-CA" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">van Knippenberg, D., &amp; Schippers, M. C. (2007). Work group diversity. Annu. Rev. Psychol., 58, 515-541.</span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="EN-CA" style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Uekusa, S. (2009). <i>Everyday Experiences of Linguicism: A Sociological Critique of Linguistic Human Rights (LHRs)</i>&nbsp;(Doctoral dissertation, California State University San Marcos).</span></span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Vuckovic, I. (2015). Perception de linguicisme chez des locuteurs non natifs de l&rsquo;anglais au Canada.</span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <div>&nbsp; <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[1]</span></span></span></span></span></a> <a href="https://www.cdpdj.qc.ca/fr/formation/accommodement/Pages/html/motifs-discrimination.html" style="color:blue; text-decoration:underline">https://www.cdpdj.qc.ca/fr/formation/accommodement/Pages/html/motifs-discrimination.html</a> </span></span></p> </div> <div id="ftn2"> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[2]</span></span></span></span></span></span></a> <a href="https://www.tresor.gouv.qc.ca/ressources-humaines/acces-a-legalite-en-emploi/programmes-et-mesures/" style="color:blue; text-decoration:underline"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Programmes et mesures d&#39;acc&egrave;s &agrave; l&#39;&eacute;galit&eacute; en emploi&nbsp;-&nbsp;Secr&eacute;tariat du Conseil du tr&eacute;sor (gouv.qc.ca)</span></a></span></span></p> </div> </div>