<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Le pr&eacute;sent travail, inscrit dans le cadre du programme de recherche SCENOSCOPE<a name="_ftnref1"></a><a href="#_ftn1"><span style="color:blue">[1]</span></a>, aborde la sc&eacute;nographie en tant que dispositif dans lequel actions et interpr&eacute;tations sont travaill&eacute;es dans une interaction entre proposition professionnelle et l&rsquo;appropriation exp&eacute;rientielle (Veron et Levasseur, 1983), Il s&rsquo;agit de questionner, dans cette perspective, les dispositifs sc&eacute;nographiques depuis leurs mat&eacute;rialit&eacute;s et leurs fonctionnements discursifs &ndash; leur sc&eacute;nodiscursivit&eacute; &ndash; dans le cadre d&rsquo;une approche en sciences du langage qui ne se limite pas &agrave; un propos verbo-centr&eacute; et qui int&egrave;gre les objets de toutes natures dans sa r&eacute;flexion. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">La d&eacute;marche prend ainsi pour point de d&eacute;part les productions discursives r&eacute;elles et en contexte qui ressortent de diff&eacute;rents syst&egrave;mes s&eacute;miotiques, linguistiques ou non (du texte expos&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;clairage). Ces productions articulent deux paradigmes qui r&eacute;f&egrave;rent &agrave; une sc&egrave;ne exposante et &agrave; une sc&egrave;ne expos&eacute;e, toutes deux ancr&eacute;es dans des cadres d&rsquo;interpr&eacute;tation. Les objets sont alors resignifi&eacute;s selon leur inscription dans l&rsquo;une ou l&rsquo;autre sc&egrave;ne et l&rsquo;exp&eacute;rience subjective sera diff&eacute;remment travaill&eacute;e selon les s&eacute;quences &eacute;nonciatives qui y sont associ&eacute;es (discours / r&eacute;cit). Elles g&eacute;n&egrave;rent des s&eacute;ries d&rsquo;articulations li&eacute;es de mani&egrave;re d&eacute;terminante et qui sont situ&eacute;es au croisement de syst&egrave;mes de r&eacute;f&eacute;rences exp&eacute;rientielles, &eacute;nonciatives et s&eacute;mantiques.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Nous d&eacute;veloppons dans une premi&egrave;re partie diff&eacute;rentes conceptions de ces discours sc&eacute;nographiques, que l&rsquo;exposition soit consid&eacute;r&eacute;e comme un r&eacute;cit, texte ou discours ou que l&rsquo;on entende, dans la perspective des affordances, le discours des objets. Nous proc&eacute;dons dans une deuxi&egrave;me partie &agrave; une description des &eacute;l&eacute;ments discursifs pr&eacute;sents dans la sc&eacute;nographie de l&rsquo;exposition Fortune &agrave; bord ! Chronique de la Jeanne-Elisabeth, au Mus&eacute;e d&rsquo;arch&eacute;ologie sous-marine du Cap d&rsquo;Agde puis &agrave; une analyse de la nature discursive des objets (exposant / expos&eacute;) li&eacute;s &agrave; des cadres d&rsquo;interpr&eacute;tation (primaire / secondaire) et des sc&egrave;nes &eacute;nonciatives (discours / r&eacute;cit).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <h1 style="text-align:justify"><span style="font-size:16pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">1. Discours sc&eacute;nographique</span></span></h1> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Que l&rsquo;on parle de sc&eacute;nographie, de mus&eacute;ographie ou encore d&rsquo;expographie, le d&eacute;nominateur commun reste le m&ecirc;me, inscrit dans le suffixe. Cet invariant marque le travail d&rsquo;une &eacute;criture au sens complexe du terme, caract&eacute;ris&eacute; par&nbsp;une inscription dans un espace (l&rsquo;&oelig;uvre dans la salle comme la lettre sur la page), une intention du scripteur-sc&eacute;nographe auteur&nbsp;et une adresse au lecteur-visiteur. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">La consid&eacute;ration de cette &eacute;criture conduit &agrave; deux questionnements&nbsp;crois&eacute;s&nbsp;: alors que certains s&rsquo;interrogent sur la nature langagi&egrave;re de la sc&eacute;nographie elle-m&ecirc;me (texte&nbsp;? r&eacute;cit&nbsp;? discours&nbsp;?), d&rsquo;autres questionnent ce que disent les objets mis en sc&egrave;ne.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <h2 style="text-align:justify"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">1.1. L&rsquo;exposition comme r&eacute;cit, texte, discours</span></span></h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Les r&eacute;f&eacute;rences complexes au r&eacute;cit, au texte ou au discours pour caract&eacute;riser la sc&eacute;nographie sont en effet fr&eacute;quentes. Elles ont en commun de souligner le travail pour raconter l&rsquo;histoire de l&rsquo;exposition (ainsi mise en r&eacute;cit), de structuration (comme celle d&rsquo;un texte) et/ou la dimension id&eacute;ologique et interactive qui la trame (&agrave; l&rsquo;instar d&rsquo;un discours).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <h3 style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-style:italic">L&rsquo;exposition-r&eacute;cit</span></span></span></h3> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Dans &laquo;&nbsp;Les &eacute;critures de l&rsquo;exposition&nbsp;&raquo;, Serge Chaumier (2011) rappelle comment la tentation de consid&eacute;rer l&rsquo;exposition comme un texte est grande. Ainsi, dans le cadre de la &laquo;&nbsp;mus&eacute;ologie de la rupture&nbsp;&raquo;, l&rsquo;id&eacute;e de la sc&eacute;nographie narrative est courante et Jacques Hainard d&rsquo;&eacute;crire&nbsp;qu&rsquo;il s&rsquo;agit de &laquo;&nbsp;raconter une histoire avec un d&eacute;but et une fin&nbsp;&raquo; (1994, p. 531). Cette perspective est celle d&rsquo;un r&eacute;cit, agenc&eacute; et organis&eacute; comme une chronologie d&rsquo;&eacute;v&eacute;nements et d&rsquo;histoires que raconteraient les objets expos&eacute;s, cadr&eacute;s par des textes aux vertus didascaliques.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="line-height:107%">Mais l&rsquo;agencement d&rsquo;objets et de textes, tout organis&eacute; qu&rsquo;il soit, suffit-il &agrave; faire r&eacute;cit&nbsp;? </span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="line-height:107%">Jean Davallon (2010) envisage que la d&eacute;marche est variable et observe deux conceptions de l&rsquo;exposition. L&rsquo;une ressort de la technologie de la pr&eacute;sence et repose sur un principe selon lequel &laquo;&nbsp;exposer, c&rsquo;est disposer des choses dans l&rsquo;espace de mani&egrave;re &agrave; les donner &agrave; voir&nbsp;&raquo;&nbsp;; l&rsquo;autre fonctionne comme technologie de l&rsquo;&eacute;criture, consid&eacute;rant qu&rsquo;&laquo; exposer, c&rsquo;est donner &agrave; voir pour faire comprendre &ndash; autrement dit, pour dire &ndash; quelque chose &raquo; (2010, p. 229-230). Le statut des textes est d&eacute;termin&eacute; par l&rsquo;option choisie. Dans le premier cas, le texte vise &agrave; pr&eacute;senter l&rsquo;objet (une fonction de cartel pourrait-on dire) ; dans le second cas, l&rsquo;exposition est elle-m&ecirc;me un texte destin&eacute; &agrave; produire un effet sur le visiteur.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="line-height:107%">Pour Serge Chaumier, l&rsquo;exposition-r&eacute;cit est une hypoth&egrave;se trop r&eacute;ductrice&nbsp;: &nbsp;</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 11px; margin-left: 40px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%">D&egrave;s lors, concevoir l&rsquo;exposition comme un texte qui raconte une histoire nous para&icirc;t trop simple [&hellip;] En fait, l&rsquo;exposition correspond moins &agrave; une histoire qu&rsquo;&agrave; un enchev&ecirc;trement de sens, compos&eacute; de multiples histoires, qui pour finir permet de produire une histoire, celle que le visiteur se construit par interaction avec les propositions (2011, p. 49).</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="line-height:107%">Il envisage alors l&rsquo;exposition comme un hypertexte&nbsp;qui permet la circulation entre les diff&eacute;rents textes (aux diff&eacute;rents codes&nbsp;: iconique, scriptural, oral, sonore&hellip; parfois olfactif, tactile) qu&rsquo;il mobilise&nbsp;: </span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 11px; margin-left: 40px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%">Ainsi davantage qu&rsquo;&agrave; un texte, il faudrait comparer l&rsquo;exposition &agrave; un hypertexte, constitu&eacute; de multiples liens. C&rsquo;est en fait un millefeuille, compos&eacute; de couches de sens dans lequel le visiteur va voyager et glaner des niveaux qui lui conviennent (2011, p. 49).</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <h3 style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-style:italic">L&rsquo;exposition comme cadre</span></span></span></h3> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Dans une perspective proche, le texte sc&eacute;nographique est alors, pour Louise Letocha (1992), un m&eacute;talangage, dont la fonction consiste &agrave; resignifier les &eacute;l&eacute;ments s&eacute;miotiques en dehors de leurs syst&egrave;mes initiaux, pour leur donner sens dans l&rsquo;ensemble construit et travaill&eacute;. D&egrave;s lors, l&rsquo;objet expos&eacute; cesse d&rsquo;&ecirc;tre ce qu&rsquo;il &eacute;tait dans sa fonction premi&egrave;re sit&ocirc;t qu&rsquo;il est expos&eacute;. Ainsi, la chaussure expos&eacute;e dans le cadre de l&rsquo;exposition Fortune &agrave; bord&nbsp;! (nous y reviendrons) a perdu sa valeur pratique initiale pour valoir comme t&eacute;moignage de la disparition tragique de voyageurs.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 11px; margin-left: 40px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%">N&rsquo;&eacute;tant plus objet appartenant au monde de la pratique, il est dor&eacute;navant objet d&rsquo;un monde de langage. Son statut et sa signification seront donc d&eacute;finis par les rapports qu&rsquo;il entretiendra avec les autres objets de l&rsquo;exposition (Davallon, 1986, p. 245).</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Cette dimension &laquo;&nbsp;meta&nbsp;&raquo; souligne que les choix op&eacute;r&eacute;s &agrave; diff&eacute;rents degr&eacute;s de la sc&eacute;nographie (depuis les choix des exp&ocirc;ts jusqu&rsquo;aux choix des couleurs d&rsquo;un d&eacute;cor par exemple) constituent un cadre g&eacute;n&eacute;ral qui cr&eacute;e un cadre d&rsquo;interpr&eacute;tation (Erving Goffman), un contexte de re-signification.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Marie-Sylvie Poli propose alors une typologie des choix qui rel&egrave;vent de quatre types de ressources, en mobilisant encore l&rsquo;analogie textuelle&nbsp;:</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 11px; margin-left: 40px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%">Ces ressources sont d&#39;au moins 4 ordres&nbsp;: le ton du texte d&#39;exposition (savant, dr&ocirc;le, p&eacute;dagogique, pol&eacute;mique, po&eacute;tique&hellip;) ; le format du texte d&#39;exposition (livresque, journalistique, encyclop&eacute;dique, &eacute;v&eacute;nementiel...) ; la syntaxe du texte d&#39;exposition (mise en intrigue, organisation en s&eacute;quence du niveau macro au niveau micro, correspondance entre les &eacute;nonc&eacute;s et les objets) ; le lexique du texte d&#39;exposition (quelles terminologies, quels univers de sens, quels temps, quels modes, quels outils grammaticaux, quelle ponctuation...). (2010, p.11)</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Claire Merleau-Ponty pr&eacute;cise qu&rsquo;il s&rsquo;agit de &laquo;&nbsp;soutenir un propos que [la sc&eacute;nographie] doit rendre lisible&nbsp;&raquo; (2010, p. 201). C&rsquo;est m&ecirc;me ici que r&eacute;side l&rsquo;utilit&eacute; de la d&eacute;marche qui consiste &agrave; &laquo;&nbsp;cr&eacute;er une atmosph&egrave;re [&hellip;] faciliter la lecture des &oelig;uvres [&hellip; et] aider &agrave; l&rsquo;interpr&eacute;tation&nbsp;&raquo; (2010, p. 203).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Ainsi, l&rsquo;ambition est bien celle de cr&eacute;er un texte/cadre strat&eacute;gique, porteur d&rsquo;intentions et destin&eacute; &agrave; influencer le visiteur&hellip; une rh&eacute;torique en somme au sens grec antique du terme qui l&rsquo;envisage comme action oratoire sur les esprits.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <h3 style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-style:italic">L&rsquo;exposition comme discours</span></span></span></h3> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">D&egrave;s lors, il est possible de saisir la sc&eacute;nographie comme un discours, porteur d&rsquo;une perspective, d&rsquo;un point de vue, qui organise les objets pour leur assigner de nouvelles significations dans l&rsquo;ensemble.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Dans une perspective discursive, toute exposition &eacute;merge dans un cadre institutionnel dont elle mat&eacute;rialise certaines id&eacute;ologies pour parler comme Louis Althusser ou un certain ordre pour paraphraser Michel Foucault, dans un cadre norm&eacute; (celui de la production culturelle mise en sc&egrave;ne), port&eacute; par des acteurs l&eacute;gitimes (conservateurs, artistes, sc&eacute;nographes&hellip;), portant sur des objets ratifi&eacute;s (et rendus l&eacute;gitimes par leur &eacute;lection par les acteurs l&eacute;gitimes), saisis dans un environnement culturel.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Ainsi, Marie-Sylvie Poli (2010) explique que toute exposition suppose une s&eacute;lection et constitue un regard inscrit dans l&rsquo;&eacute;tat de connaissances et les partis-pris id&eacute;ologiques.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 11px; margin-left: 40px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%">L&#39;exposition se constitue [&hellip;] &agrave; partir d&#39;un ensemble motiv&eacute; d&#39;op&eacute;rations de s&eacute;lections et de choix de discours qui portent : sur les sujets &agrave; aborder, sur les cadres de r&eacute;f&eacute;rence retenus pour les traiter et sur les modes op&eacute;ratoires produits pour les exposer. Tous ces choix vont se retrouver exprim&eacute;s de mani&egrave;re plus ou moins explicite dans le texte &eacute;crit de l&#39;exposition [&hellip;] le texte expose &agrave; sa mani&egrave;re les partis pris sc&eacute;nographiques et &eacute;pist&eacute;miques des concepteurs de l&#39;exposition (Poli, 2010, p. 9).</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">C&rsquo;est bien la nature discursive de la sc&eacute;nographie qui se rel&egrave;ve alors, comme une dynamique participant d&rsquo;une dynamique sociale qui se manifeste dans le texte o&ugrave; se r&eacute;v&egrave;le le point de vue de l&rsquo;&eacute;nonciateur et l&rsquo;adresse au destinataire compris comme le lecteur-mod&egrave;le d&rsquo;Umberto Eco&nbsp;:</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 11px; margin-left: 40px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%">Le texte &eacute;tant par nature dialogique [&hellip;] et &eacute;crit pour faire r&eacute;agir le lecteur, toutes les citations conscientes ou inconscientes sur lesquelles il s&#39;appuie, toutes les r&eacute;f&eacute;rences explicites ou implicites dont il est le porte-parole agissent d&#39;au moins deux fa&ccedil;ons sur l&#39;exposition&nbsp;:</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 11px; margin-left: 40px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%">- elles disent les courants de pens&eacute;e que l&#39;exposition approuve ou ceux auxquels elle s&#39;oppose;</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 11px; margin-left: 40px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%">- elles trahissent les cat&eacute;gories socioculturelles des visiteurs auxquels les concepteurs s&#39;adressent en priorit&eacute; (Poli, 2010, p. 10)</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Dialogique (inscrite dans le r&eacute;seau des autres expositions, mises en sc&egrave;ne) et dialogale (dans la tension entre exposants et visiteurs), la sc&eacute;nographie se pr&eacute;sente comme une &eacute;criture complexe o&ugrave; se m&ecirc;lent des r&eacute;cits et discours, multicodiques (sonores, visuels, kin&eacute;siques, spaciaux, etc.) porteurs d&rsquo;une intention (ludique, p&eacute;dagogique&hellip;) et destin&eacute;s &agrave; orienter le visiteur (&agrave; distraire, &agrave; guider&hellip;).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <h2 style="text-align:justify"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">1.2. Ce que disent les objets</span></span></h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Le discours sc&eacute;nographique portant la voix et l&rsquo;intention des acteurs dans l&rsquo;institution est le support du dialogue pratique qui apparait dans la rencontre des objets et des visiteurs. M&eacute;tadiscours (pour reprendre &agrave; Letocha), il influence (ou vise &agrave; influencer) les interactions qui op&egrave;rent entre les sujets visiteurs et les objets expos&eacute;s.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <h3 style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-style:italic">Les objets parlent</span></span></span></h3> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Ces objets visit&eacute;s, qu&rsquo;ils soient mobiles (vid&eacute;o projet&eacute;e par exemple) ou fixes (tel l&rsquo;exp&ocirc;t arch&eacute;ologique) ne sont jamais passifs et muets car les objets parlent, m&ecirc;me au mus&eacute;e.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Dans une perspective s&eacute;miotique, Alessandro Zinna (2014), apr&egrave;s avoir rappel&eacute; les sph&egrave;res pratiques, esth&eacute;tiques et artistiques &eacute;labor&eacute;es par Murakowskij, pr&eacute;cise que ces d&eacute;terminations d&rsquo;appartenance ressortent &laquo;&nbsp;plut&ocirc;t d&rsquo;un jugement et, par cons&eacute;quent, d&rsquo;un classement propre &agrave; chaque culture&nbsp;&raquo; (p. 3). Ainsi, un vase grec antique appartenant dans sa culture d&rsquo;origine &agrave; la sph&egrave;re pratique (par son utilit&eacute;) et esth&eacute;tique (par les d&eacute;cors qui peuvent l&rsquo;orner) pourra appartenir &agrave; la sph&egrave;re artistique pour le visiteur qui l&rsquo;observe aujourd&rsquo;hui dans la vitrine d&rsquo;un mus&eacute;e. D&egrave;s lors, &laquo;&nbsp;il ne s&rsquo;agit plus du discours sur les objets (la pub, le packaging, le design), mais aussi du discours des objets. Dans cette d&eacute;marche [&hellip;] il faut int&eacute;grer le sens qui provient de la pratique et de l&rsquo;usage des objets&nbsp;&raquo; (2014, p. 28).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="line-height:107%">La d&eacute;marche croise l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t aujourd&rsquo;hui largement partag&eacute; pour les affordances, dont le concept a &eacute;t&eacute; initi&eacute; par James J&eacute;r&ocirc;me Gibson (1979) pour signifier comment l&rsquo;objet dans l&rsquo;environnement sugg&egrave;re &agrave; l&rsquo;utilisateur un usage, un comportement, une interpr&eacute;tation. Donald Norman (2020) ajoutera, &agrave; la perspective environnementale gibsonienne, une dimension perceptuelle&nbsp;:</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 11px; margin-left: 40px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%">I believe that affordances result from the mental interpretation of things, based on our past knowledge and experience applied to our perception of the things about us. &raquo; (2002, p. 219).</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">En observant les perceptions de l&rsquo;objet, dans une vision peut-&ecirc;tre plus ergonomique, William Gaver (1991) propose de distinguer trois types d&rsquo;affordances, selon qu&rsquo;elles soient directement perceptibles &agrave; l&rsquo;utilisateur, telle la poign&eacute;e de la porte (affordance perceptible), qu&rsquo;elles ne soient pas directement visibles ou premi&egrave;res, comme le briquet utilis&eacute; comme d&eacute;capsuleur (affordance dissimul&eacute;e) ou qu&rsquo;elles trompent l&rsquo;utilisateur, comme un faux interrupteur par exemple (affordance trompeuse).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <h3 style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-style:italic">Objets et outils langagiers</span></span></span></h3> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">S&#39;attachant aux textes, Eric Kavanagh, Jacynthe Roberge et Isabelle Sperano proposent une d&eacute;clinaison des affordances li&eacute;es &agrave; la lecture&nbsp;: affordance de l&rsquo;objet, de lisibilit&eacute; fondamentale, linguistiques fondamentales, de genre, des zones informationnelles, microstructurales. (2016, p. 7-8). Les auteurs d&eacute;crivent ainsi un processus continu qui envisage l&rsquo;&eacute;crit depuis l&rsquo;inscription de l&rsquo;objet dans son environnement jusqu&rsquo;&agrave; son fonctionnement structurel interne.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Avec l&rsquo;approche Textes, discours, interactions, Marie-Anne Paveau (2012) propose une perspective des affordances inscrite en sciences du langage et dite sym&eacute;trique (en r&eacute;f&eacute;rence &agrave; Bruno Latour 1997), c&rsquo;est-&agrave;-dire envisageant les rapports entre humains et non-humains dans un continuum, et le social dans une dimension intersubjectives et interobjectives assembl&eacute;es. Il s&rsquo;agit &laquo;&nbsp;de d&eacute;passer une conception logocentr&eacute;e (centrer l&rsquo;analyse sur les &eacute;nonc&eacute;s et les seules mati&egrave;res langagi&egrave;res) pour &eacute;laborer une conception &eacute;cologique qui observe dans leur entier les environnements des &eacute;nonc&eacute;s&nbsp;&raquo; (Paveau, 2013). D&egrave;s lors, &laquo;&nbsp;les objets inanim&eacute;s, qui ont une &acirc;me comme chacun sait, ont aussi une bouche : ils parlent, souvent, et beaucoup. Mais on ne les &eacute;coute sans doute pas assez&nbsp;&raquo; (Paveau, 2012, p. 54). </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Il convient donc de questionner &laquo; les efforts que d&eacute;ploient les humains pour interagir avec l&rsquo;artefact &raquo; (Hutchby, 2001) et &laquo; ce que disent les objets &raquo; (Paveau, 2012). </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Pour ce faire, Marie-Anne Paveau (2012, p. 61) distingue les outils et les objets linguistiques et / ou discursifs. Les outils sont destin&eacute;s &agrave; soutenir la production ou la r&eacute;ception langagi&egrave;re. Ils peuvent servir de recueil de r&eacute;f&eacute;rence, de r&egrave;gles, de normes (outils linguistiques), telle la d&eacute;finition de car&eacute;nage en compl&eacute;ment du panneau &laquo;&nbsp;entretien &amp; r&eacute;paration du navire&nbsp;&raquo;&nbsp;(Figure 1) ou constituer des supports &agrave; la production en situation (outils discursifs), comme la trame de visite que le conf&eacute;rencier aura inscrite sur une fiche.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><img src="https://www.numerev.com/img/ck_1010_26_image-20230701164526-1.png" style="width: 100%; height: 62%;" /></p> <p style="margin-bottom: 11px; text-align: center;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><i>Figure 1- El&eacute;ment d&rsquo;exposition Fortune &agrave; bord&nbsp;!</i></span></span></span></p> <p align="center" style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Les objets peuvent &ecirc;tre des lieux d&rsquo;inscription langagi&egrave;re &ndash; comme le panneau orange sur lequel est inscrit le texte &laquo;&nbsp;entretien &amp; r&eacute;paration du navire&nbsp;&raquo; &ndash; (Figure 1) ou proposer des usages et agir discursifs (non graphiques, tel les exp&ocirc;ts eux-m&ecirc;mes qui peuvent inciter &agrave; des commentaires dans leur mise en sc&egrave;ne).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Dans le contexte mus&eacute;ographique, distinguer outil et objet n&rsquo;est pas toujours &eacute;vident car les statuts sont souvent confondus. Ainsi, un cartel est outil mais sa forme plastique, r&eacute;pondant par exemple au cahier des charges s&eacute;miologique de l&rsquo;exposition, peut aussi en faire un objet &agrave; contempler.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">L&rsquo;exposition, en elle-m&ecirc;me, transforme le statut de l&rsquo;objet usuel (par exemple) pour en faire un objet d&rsquo;exposition, un outil p&eacute;dagogique, culturel, etc. La distinction reste op&eacute;ratoire, car elle permet d&rsquo;inscrire dans un continuum langagier le linguistique et le non linguistique. D&egrave;s lors, le texte ne se suffit plus &agrave; lui-m&ecirc;me&nbsp;: il ne vaut qu&rsquo;en situation et dans ses rapports aux objets et outils environnants pour d&eacute;gager une proposition s&eacute;mantique dont chaque visiteur fera sa propre exp&eacute;rience.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">L&rsquo;exposition Fortune &agrave; bord&nbsp;! permet d&rsquo;observer in situ le fonctionnement de ces discours, d&rsquo;en proposer une taxinomie op&eacute;ratoire et de questionner leurs fonctions et r&ocirc;les vari&eacute;s, et leurs saisies dans des cadres d&rsquo;interpr&eacute;tation et dans des sc&egrave;nes d&rsquo;&eacute;nonciation sp&eacute;cifiques.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <h1 style="text-align:justify"><span style="font-size:16pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">2. Natures et fonctionnements discursifs de l&rsquo;exposition</span></span></h1> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Ce terrain d&rsquo;&eacute;preuve est l&rsquo;exposition Fortune &agrave; bord&nbsp;! Chronique de la Jeanne-Elisabeth, pr&eacute;sent&eacute;e au mus&eacute;e de l&rsquo;Eph&egrave;be du Cap d&rsquo;Agde (mus&eacute;e d&rsquo;arch&eacute;ologie sous-marine) du 12 octobre 2019 au 19 septembre 2021.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <h2 style="text-align:justify"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">2.1. L&rsquo;exposition Fortune &agrave; bord&nbsp;! Chronique de la Jeanne-Elisabeth</span></span></h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">La Jeanne-Elisabeth, brick su&eacute;dois de 200 tonneaux sous le commandement d&rsquo;Andr&eacute; Knape Hannson, quitte Stockholm le 21 juin 1755. Le 14 novembre 1755, pris dans un fort coup de vent, le navire fait naufrage au large de Maguelone, dans l&rsquo;H&eacute;rault, emportant dans sa cale plus de 20 000 piastres d&rsquo;argent en provenance de l&rsquo;Empire Espagnol (Mexique, P&eacute;rou, Bolivie).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Couch&eacute;e sur tribord, enfouie dans le sable, l&rsquo;&eacute;pave est alors pr&eacute;serv&eacute;e, jusqu&rsquo;&agrave; ce qu&rsquo;une autre temp&ecirc;te, en 2006, la rendre accessible aux plongeurs&hellip; et aux pilleurs. En 2008, le D&eacute;partement de recherches arch&eacute;ologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM) commence la fouille arch&eacute;ologique de l&rsquo;&eacute;pave. Elle durera jusqu&#39;en 2019, rassemblant de nombreux arch&eacute;ologues et chercheurs de plusieurs horizons : numismates, architectes navals, archivistes, scientifiques&hellip;</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">L&rsquo;exposition Fortune &agrave; bord ! propose un retour sur 12 ann&eacute;es de fouille et d&rsquo;&eacute;tude du site de la Jeanne-&Eacute;lisabeth. Elle met en sc&egrave;ne des informations issues de la fouille et des recherches sur archives, et propose un regard sur&nbsp;le bateau, ses hommes et son histoire, et ce qu&rsquo;ils nous apprennent des soci&eacute;t&eacute;s d&rsquo;alors. Elle a &eacute;t&eacute; pr&eacute;par&eacute;e et r&eacute;alis&eacute;e par les &eacute;quipes du mus&eacute;e public en collaboration avec une agence priv&eacute;e<a name="_ftnref2"></a><a href="#_ftn2"><span style="color:blue">[2]</span></a> dans le cadre d&rsquo;une assistance &agrave; ma&icirc;trise d&rsquo;ouvrage.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">La sc&eacute;nographie, d&eacute;limit&eacute;e en jaune dans le plan d&rsquo;&eacute;l&eacute;vation reproduit ci-dessous (figure 2) se d&eacute;ploie sur un couloir et deux salles). Elle est compos&eacute;e, outre des exp&ocirc;ts, de panneaux illustr&eacute;s (num&eacute;rot&eacute;s en bleu) port&eacute;s sur les murs existants ou &eacute;lev&eacute;s pour l&rsquo;occasion (n&deg;13, 18, 19, 20, et 21) pour orienter le parcours, et d&rsquo;une dizaine d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments de mobilier (c&ocirc;t&eacute;s V1A &agrave; V9).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><img src="https://www.numerev.com/img/ck_1010_26_image-20230701164526-2.jpeg" style="width: 100%; height: 68%;" /></p> <p style="margin-bottom: 11px; text-align: center;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><i>Figure 2 &ndash; Plan d&rsquo;&eacute;l&eacute;vation r&eacute;alis&eacute; par Saluces design</i></span></span></span></p> <p align="center" style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Dans ce cadre, nous portons l&rsquo;accent sur les productions linguistiques participant de la mise en sc&egrave;ne mais &eacute;galement sur les autres &eacute;l&eacute;ments de la sc&eacute;nographie&nbsp;:</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">- parce qu&rsquo;ils constituent un ensemble aux parties indissociables, dans un rapport de co-r&eacute;f&eacute;rence (le cartel et l&rsquo;exp&ocirc;t par exemple)&nbsp;;</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">- et parce qu&rsquo;ils sont souvent fusionn&eacute;s&nbsp;: la production langagi&egrave;re prend sens en fonction de son support et le m&ecirc;me texte ne sera pas lu et interpr&eacute;t&eacute; selon qu&rsquo;il soit inscrit sur tablette num&eacute;rique ou sur un poster.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Le premier travail consiste &agrave; questionner dans cet ensemble les natures et fonctions des objets pr&eacute;sents, de nature linguistique et non linguistique, pour en proposer plus qu&rsquo;une taxinomie une description dans un syst&egrave;me fonctionnel. Ainsi, moins que de caract&eacute;riser chaque objets per se, il s&rsquo;agit d&rsquo;en observer le fonctionnement dans un ensemble qui articule deux dynamiques&nbsp;: exposer et &ecirc;tre expos&eacute;, dont nous d&eacute;veloppons par la suite les liens avec les activit&eacute;s d&rsquo;interpr&eacute;tation (cadres) et d&rsquo;&eacute;nonciation (mode du discours et mode du r&eacute;cit).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <h2 style="text-align:justify"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">2.2. Natures et fonctions&nbsp;: expos&eacute;, exposant, hybride</span></span></h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Dans l&rsquo;espace mus&eacute;ographique, les objets (au sens g&eacute;n&eacute;rique) remplissent plusieurs fonctions, parfois m&ecirc;me en d&eacute;pit de leurs destinations et de leurs usages premiers mais en raison m&ecirc;me de la mise en sc&egrave;ne.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Quelques exemples de l&rsquo;utilisation de ces objets dans l&rsquo;exposition de la Jeanne-Elisabeth permettent de cartographier la vari&eacute;t&eacute;.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <table class="Table"> <tbody> <tr> <td style="padding:.100px .100px .100px .100px"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><img height="158" src="https://www.numerev.com/img/ck_1010_26_image-20230701164526-3.png" width="170" /></p> <p style="margin-bottom: 11px; text-align: center;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><i><span style="line-height:107%">Figure 3 &ndash; Panneau d&rsquo;orientation</span></i></span></span></span></p> </td> <td style="padding:.100px .100px .100px .100px"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><img height="390" src="https://www.numerev.com/img/ck_1010_26_image-20230701164526-4.png" width="394" /></p> <p style="margin-bottom: 11px; text-align: center;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><i>Figure 4 &ndash; Flashcode</i></span></span></span></p> </td> <td style="padding:.100px .100px .100px .100px"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><img height="655" src="https://www.numerev.com/img/ck_1010_26_image-20230701164526-5.png" width="610" /></p> <p style="margin-bottom: 11px; text-align: center;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><i><span style="line-height:107%">Figure 5 &ndash; Panneau informatif</span></i></span></span></span></p> </td> </tr> <tr> <td style="padding:.100px .100px .100px .100px"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><img height="484" src="https://www.numerev.com/img/ck_1010_26_image-20230701164526-6.png" width="434" /></p> <p style="margin-bottom: 11px; text-align: center;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><i>Figure 6 &ndash; Cartels</i></span></span></span></p> </td> <td style="padding:.100px .100px .100px .100px"> <p style="margin-bottom: 11px; text-align: center;"><img height="390" src="https://www.numerev.com/img/ck_1010_26_image-20230701164526-7.png" width="398" /><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><i>Figure 7 &ndash; S&eacute;quence sc&eacute;nographique</i></span></span></span></p> </td> <td style="padding:.100px .100px .100px .100px"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><img height="747" src="https://www.numerev.com/img/ck_1010_26_image-20230701164526-8.png" width="758" /></p> <p style="margin-bottom: 11px; text-align: center;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><i>Figure 8 &ndash; Film de pr&eacute;sentation</i></span></span></span></p> </td> </tr> <tr> <td style="padding:.100px .100px .100px .100px"> <p align="center" style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><img height="389" src="https://www.numerev.com/img/ck_1010_26_image-20230701164526-9.png" width="403" /></p> <p style="margin-bottom: 11px; text-align: center;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><i>Figure 9 &ndash; Panneau mobilier</i></span></span></span></p> </td> <td style="padding:.100px .100px .100px .100px"> <p align="center" style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><img height="390" src="https://www.numerev.com/img/ck_1010_26_image-20230701164526-10.png" width="391" /></p> <p style="margin-bottom: 11px; text-align: center;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><i>Figure 10 &ndash; Livre expos&eacute;</i></span></span></span></p> </td> <td style="padding:.100px .100px .100px .100px"> <p align="center" style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><img height="389" src="https://www.numerev.com/img/ck_1010_26_image-20230701164526-11.png" width="399" /></p> <p style="margin-bottom: 11px; text-align: center;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><i>Figure 11 &ndash; Scell&eacute;s expos&eacute;s</i></span></span></span></p> </td> </tr> <tr> <td colspan="3" style="padding:.100px .100px .100px .100px"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><img src="https://www.numerev.com/img/ck_1010_26_image-20230701164526-12.png" style="width: 100%; height: 74%;" /></p> <p style="margin-bottom: 11px; text-align: center;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><i>Figure 12 &ndash; Panneau mobilier</i></span></span></span></p> </td> </tr> </tbody> </table> <h3 style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-style:italic">Nature sc&eacute;nodiscursive des objets</span></span></span></h3> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">L&rsquo;adjectif sc&eacute;nodiscursif qualifie ici les traits caract&eacute;ristiques que prend un objet dans son fonctionnement au sein d&rsquo;une sc&eacute;nographie et son int&eacute;gration dans un ensemble langagier dicible et interpr&eacute;table.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">On retrouve d&rsquo;abord les objets encadrant l&rsquo;exposition, d&eacute;sormais objets exposants, qui assurent le bornage dans un ensemble plus vaste&nbsp;: le mus&eacute;e, son environnement (on peut imaginer des affiches en ville comme participant de ce bornage). On retrouve ainsi la fl&egrave;che indiquant le d&eacute;but de l&rsquo;exposition (figure 3), un syst&egrave;me de guidage par flashcode qui offre un parcours sur l&rsquo;ensemble du mus&eacute;e pour les scolaires, les disques Compagnon de visite (figure 4) ou encore le panneau de mentions l&eacute;gales qui se trouve au d&eacute;but ou &agrave; la fin de chaque exposition (figure 5 &ndash; c&ocirc;t&eacute; 25 sur le plan d&rsquo;&eacute;l&eacute;vation de Saluces design, reproduit en figure 2). Ces objets &ndash; pour beaucoup outils linguistiques &ndash; ont pour fonction de d&eacute;limiter l&rsquo;exposition et d&rsquo;orienter par un bornage physique et/ou informatif le visiteur.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Dans le cadre d&eacute;limit&eacute;, d&rsquo;autres objets exposants ont pour fonction d&rsquo;&eacute;clairer le visiteur sur les exp&ocirc;ts ainsi r&eacute;f&eacute;renc&eacute;s. On trouve ici les classiques objets linguistiques tels les cartels faisant office de r&eacute;f&eacute;rents de nomenclature (figure 6, c&ocirc;te V9), les notices explicatives (figure 7, c&ocirc;te 16) ou encore leurs variations sur &eacute;cran (figure 8, c&ocirc;te 7) ou sur panneau mobilier &eacute;lev&eacute; pour l&rsquo;occasion (figure 9, c&ocirc;te 19). Ils sont outils de r&eacute;f&eacute;rencement mais &eacute;galement d&rsquo;explication, d&rsquo;exposition ou encore de circulation (panneau mobilier).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Enfin, et toujours du c&ocirc;t&eacute; des objets linguistiques, des textes sont expos&eacute;s comme objets, dans leur forme initiale ou reproduits&nbsp;: un exemplaire des M&eacute;moires du compte de Brienne, tome II, publi&eacute; en 1719 (figure 10, c&ocirc;te V5), des scell&eacute;s qui ont &eacute;t&eacute; pos&eacute;s lors des perquisitions chez les pilleurs de l&rsquo;&eacute;pave (figure 11, c&ocirc;te 21) ou des fac-simil&eacute;s d&rsquo;articles de la presse locale, publi&eacute;s &agrave; cette occasion (figure 12, c&ocirc;te 21). Dans ce cas, c&rsquo;est l&rsquo;objet-texte qui a souvent valeur d&rsquo;exp&ocirc;t, dans sa mat&eacute;rialit&eacute; historique et culturelle (le livre, le scell&eacute;, le journal).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Le texte peut &eacute;galement &ecirc;tre en soi un objet d&rsquo;exposition, comme lorsqu&rsquo;il est r&eacute;cit ou discours suppl&eacute;tif&nbsp;: aucun objet ne pouvant &ecirc;tre expos&eacute;, tout l&rsquo;acte de monstration est report&eacute; dans le texte. Ainsi, les tombes des deux passagers naufrag&eacute;s inhum&eacute;s sur la plage sont &eacute;voqu&eacute;es dans un texte. Si la mat&eacute;rialit&eacute; n&rsquo;est pas absente (il y a bien un design des supports), c&rsquo;est le contenu s&eacute;mantique qui prend le plus souvent le pas sur l&rsquo;objet.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Nous pouvons distinguer deux grandes familles d&rsquo;objets linguistiques. Celle des objets expos&eacute;s, eux-m&ecirc;mes ou reproduits&nbsp;dont la valeur est li&eacute;e au cadre dans lequel ils sont mis en sc&egrave;ne et qui leur conf&egrave;re le statut d&rsquo;exp&ocirc;t. Et celle des objets exposants d&eacute;di&eacute;s au cadrage de l&rsquo;exposition ou au r&eacute;f&eacute;rencement et &agrave; la documentation de l&rsquo;objets expos&eacute;s&nbsp;et dont la valeur est d&eacute;termin&eacute;e dans leur rapport &agrave; un, plusieurs ou l&rsquo;ensemble des objets expos&eacute;s.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Cette distinction fonctionne &eacute;galement pour les objets non linguistiques. En effet, le dispositif sc&eacute;nographique comporte des &eacute;l&eacute;ments exposants, c&rsquo;est-&agrave;-dire d&eacute;limitant le cadre de l&rsquo;exposition (des mobiliers, des configurations de d&eacute;placements, des &eacute;l&eacute;ments de mise en attention&nbsp;: jeux d&rsquo;&eacute;clairages ou de couleurs, etc.) guidant les visiteurs dans un espace d&eacute;limit&eacute;, rythm&eacute; par des &eacute;l&eacute;ments signifiant). Il comporte &eacute;galement des &eacute;l&eacute;ments d&rsquo;exposition, nomm&eacute;s exp&ocirc;ts. Ces objets remplissent diff&eacute;rentes fonctions sp&eacute;cifiques.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <h3 style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-style:italic">Fonctions des objets sc&eacute;nographiques</span></span></span></h3> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Sans exclure d&rsquo;autres fonctions alternatives ou secondaires, il est donc possible de souligner les fonctions premi&egrave;res des objets selon qu&rsquo;ils appartiennent de mani&egrave;re privil&eacute;gi&eacute;e &agrave; l&rsquo;une ou l&rsquo;autre des familles.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Les objets exposants ont pour fonction premi&egrave;re, nous l&rsquo;avons soulign&eacute;, de guider l&rsquo;<i>orientation</i> &agrave; la fois physique (d&eacute;placement), sensible (ressentis) et cognitive (attention, interpr&eacute;tation) des visiteurs. Cette orientation peut &ecirc;tre&nbsp;:</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">- <i>large</i> (ainsi, des fl&egrave;ches qui guident depuis l&rsquo;entr&eacute;e du mus&eacute;e jusqu&rsquo;au d&eacute;but de l&rsquo;exposition &ndash; figure 3)&nbsp;;</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">- <i>fine</i> (elle &eacute;claire alors l&rsquo;objet voisin comme avec le cartel de la figure 6).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Les <i>objets expos&eacute;s</i> ont une fonction d&rsquo;<i>incarnation</i> qui peut &ecirc;tre directe (l&rsquo;objet est expos&eacute;, comme avec la vitrine de la figure 10) ou reposer sur une op&eacute;ration de substitution (reproduction photographique ou 3D, fac simil&eacute;, r&eacute;cit suppl&eacute;tif comme dans le texte &laquo;&nbsp;Une &eacute;pave pill&eacute;e, une part de l&rsquo;histoire disparue &ndash; figure 12 &ndash; comporte des &eacute;l&eacute;ments de description de l&rsquo;&eacute;pave impossible &agrave; montrer). Cette incarnation tend alors vers une mise en pr&eacute;sence&nbsp;: </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">- <i>directe</i>, &agrave; valeur patrimoniale (un manuscrit pr&eacute;cieux est expos&eacute;)&nbsp;;</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">- <i>indirecte</i>, &agrave; valeur &eacute;vocatoire et repr&eacute;sentationnelle (une description rempla&ccedil;ant l&rsquo;objet non expos&eacute; par exemple).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">L&rsquo;ensemble des objets composant une sc&eacute;nographie est ainsi configurable selon deux tensions crois&eacute;es, parfois hybrid&eacute;es (&agrave; la fois exposant et expos&eacute;). Nous ne donnons qu&rsquo;un exemple pour chaque cas typique&nbsp;:</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><img src="https://www.numerev.com/img/ck_1010_26_image-20230701164526-13.png" style="width: 100%; height: 23%;" /></p> <p style="margin-bottom: 11px; text-align: center;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><i>Tableau 1</i></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Au-del&agrave; des figures canoniques, les <i>objets hybrides</i> sont nombreux. Fondamentalement, on peut m&ecirc;me dire que tous les objets sont hybrides puisque les objets d&rsquo;exposition sont travaill&eacute;s plastiquement pour &ecirc;tre rep&eacute;r&eacute;s ou interpr&eacute;t&eacute;s et par cons&eacute;quent, sont expos&eacute;s. Par exemple une lettre manuscrite peut-&ecirc;tre&nbsp;:</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">- un exp&ocirc;t (objet expos&eacute;), &agrave; valeur patrimoniale, si elle a &eacute;t&eacute; &eacute;crite par la main d&rsquo;un illustre scripteur. Dans ce cas, le contenu passe au second plan (il peut &ecirc;tre en langue &eacute;trang&egrave;re sans que cela pose souci)&nbsp;;</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">- un exp&ocirc;t important par son contenu&nbsp;(une charte expos&eacute;e par exemple)&nbsp;;</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">- un exp&ocirc;t suppl&eacute;tif, s&rsquo;il est description d&rsquo;un t&eacute;moin par exemple.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Toutes ces fonctions peuvent &ecirc;tre conjointes et m&ecirc;me &ecirc;tre compl&eacute;t&eacute;es par d&rsquo;autres si la lettre manuscrite&nbsp;est&nbsp;un objet exposant mettant en valeur un exp&ocirc;t voisin par exemple.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Plus pratiquement, certains objets se distinguent en ayant une double fonction en raison de la relation plastique &agrave; leur environnement. Par exemple, dans la figure 12, les fac-simil&eacute;s d&rsquo;articles de journaux relatifs au pillage de l&rsquo;&eacute;pave sont objets expos&eacute;s (ils peuvent &ecirc;tre lus pour eux-m&ecirc;mes et sont expos&eacute;s tels des tableaux) et objets d&rsquo;exposition puisqu&rsquo;ils constituent un cadre d&rsquo;interpr&eacute;tation des objets dans la vitrine encastr&eacute;e&nbsp;: des scell&eacute;s de police notamment.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Ce dernier point est important pour souligner que la nature (exposant / expos&eacute;) et les fonctions (orientation / incarnation) des objets sont travaill&eacute;es par les relations de voisinage et sont ainsi inscrits dans un ensemble syst&eacute;mique (la sc&eacute;nographie) qui alloue de nouvelles caract&eacute;ristiques et d&eacute;terminations aux &eacute;l&eacute;ments qui le compose. Les visiteurs op&eacute;reront dans cette proposition des choix qui les conduiront &agrave; privil&eacute;gier une nature ou une autre (par exemple en lisant les articles de journaux &eacute;voqu&eacute;s supra ou pas, les consid&eacute;rant comme exp&ocirc;ts ou des d&eacute;cors de la vitrine).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <h3 style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-style:italic">Diversit&eacute; et reconfiguration des expos&eacute;s / exposants linguistiques</span></span></span></h3> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Les objets exposants, expos&eacute;s ou hybrides peuvent avoir des statuts vari&eacute;s car la forme m&ecirc;me n&rsquo;est absolument pas d&eacute;terminante. Un objet exposant &ndash; un texte d&rsquo;accompagnement par exemple &ndash; peut avoir des formes vari&eacute;es qui correspondent aux genres de discours attendus (explicatif ou narratif par exemple le plus souvent) mais peut aussi provenir d&rsquo;un d&eacute;tournement, comme c&rsquo;est le cas avec les articles de journaux (discours journalistique informatif) devenant objets de d&eacute;coration (dans la figure 12).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">La nature linguistique de l&rsquo;objet peut m&ecirc;me &ecirc;tre remise en cause. Dans l&rsquo;exposition Fortune &agrave; bord&nbsp;!, le livre expos&eacute; est retourn&eacute; face contre socle rendant la lecture impossible, des appareils de mesure gradu&eacute;s (&eacute;criture num&eacute;rique) n&rsquo;ont plus leur utilit&eacute; initiale rendant indispensable l&rsquo;usage des chiffres&nbsp;: ces objets perdent leur usage premier &ndash; li&eacute;s aux inscriptions langagi&egrave;res qu&rsquo;ils supportent &ndash; au profit d&rsquo;une fonction expositive.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">D&egrave;s lors, dans l&rsquo;espace sc&eacute;nographi&eacute;, ce n&rsquo;est pas la nature ou le genre du texte qui pr&eacute;vaut mais son statut en discours, c&rsquo;est-&agrave;-dire la valeur qu&rsquo;il prend dans le syst&egrave;me sc&eacute;nographique, en regard des autres objets, en situation d&rsquo;exposition et dans un cadre mat&eacute;riel et d&rsquo;interpr&eacute;tation. La production langagi&egrave;re est en quelque sorte reconfigur&eacute;e s&eacute;mantiquement dans ce nouveau contexte.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Cela n&rsquo;emp&ecirc;che pas que des formes canoniques existent en particulier pour les objets linguistiques encadrants. Il en va ainsi, des balisages (orientation large) des expositions m&ecirc;lant des formes &agrave; valeurs topographiques (fl&egrave;ches, extrait de plans) et des &eacute;l&eacute;ments langagiers r&eacute;currents (&laquo;&nbsp;Sens de la visite&nbsp;&raquo; dans la figure 3). Le cartel constitue le parangon de l&rsquo;orientation fine&nbsp;: il r&eacute;pond &agrave; des r&egrave;gles mat&eacute;rielles (support petit, positionn&eacute; pr&egrave;s de l&rsquo;exp&ocirc;ts, individuel ou collectif &agrave; la vitrine) et linguistiques (formes nominales br&egrave;ves, &eacute;l&eacute;ment de datation, de r&eacute;f&eacute;rence et c&ocirc;tes, &eacute;ventuelle pr&eacute;cision br&egrave;ve) comme dans la figure 6.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">S&rsquo;ils connaissent des variations, ces &eacute;l&eacute;ments s&rsquo;inscrivent dans des r&eacute;f&eacute;rences plus large (de la circulation g&eacute;ographique et topographique aux textes d&rsquo;&eacute;tiquetage) qui contraignent la libert&eacute; mat&eacute;rielle et linguistique dans un registre commun.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">La sc&eacute;nographie engendre &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur de chaque exposition des formats norm&eacute;s inscrits dans une charte graphique (d&eacute;terminant les mat&eacute;riaux, les couleurs, les &eacute;clairages, les formes privil&eacute;gi&eacute;es), une intention (correspondant au ton, &agrave; l&rsquo;ambiance qui doit se d&eacute;gager de l&rsquo;ensemble) et, bien entendu, une proposition scientifique.</span></span></span></p> <table class="Table"> <tbody> <tr> <td style="padding:.100px .100px .100px .100px"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><img src="https://www.numerev.com/img/ck_1010_26_image-20230701164527-14.png" style="width: 100%; height: 98%;" /></p> <p style="margin-bottom: 11px; text-align: center;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><i>Figure 7</i></span></span></span></p> </td> </tr> </tbody> </table> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Par exemple, l&rsquo;exposition Fortune &agrave; bord&nbsp;! joue sur les mobiliers pr&eacute;sents &agrave; bord des navires. Les vitrines sont des malles qui contiennent les objets expos&eacute;s et dont les couvercles ont &eacute;t&eacute; pos&eacute;s &agrave; proximit&eacute; pour accueillir, souvent, les textes encadrants. Ainsi, les objets non linguistiques (boite / couvercle) doublent les fonctions des objets encadr&eacute;s (objets expos&eacute;s / textes de pr&eacute;sentation). C&rsquo;est le cas pour le dispositif de la s&eacute;quence (figure 7 ci-contre) o&ugrave; le couvercle du coffre noir (o&ugrave; se trouvent des exp&ocirc;ts) est pos&eacute; contre le mur sur la droite et contient les textes de r&eacute;f&eacute;rences.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Ou encore le panneau mobilier (figure 12 ci-apr&egrave;s) avec la r&eacute;f&eacute;rence plastique &agrave; l&rsquo;univers du navire et de l&rsquo;&eacute;chouage dans Fortune &agrave; bord&nbsp;! o&ugrave; l&rsquo;on constate la pr&eacute;sence de l&rsquo;inclinaison dans les cloisons et dans les &eacute;l&eacute;ments typographiques de soulignement rappelant la g&icirc;te du navire. Le dispositif sc&eacute;nographique r&eacute;v&egrave;le ici sa complexit&eacute; car il est inscrit dans un univers propre &agrave; l&rsquo;exposition et il repose sur des syst&egrave;mes s&eacute;miotiques plus g&eacute;n&eacute;riques et valables dans d&rsquo;autres contextes (fl&egrave;ches et indications linguistiques d&rsquo;orientation par exemple) que ceux de l&rsquo;exposition.</span></span></span></p> <table class="Table"> <tbody> <tr> <td style="padding:.100px .100px .100px .100px"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><img src="https://www.numerev.com/img/ck_1010_26_image-20230701164527-15.png" style="width: 100%; height: 99%;" /></p> <p style="margin-bottom: 11px; text-align: center;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><i>Figure 12</i></span></span></span></p> </td> </tr> </tbody> </table> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <h2 style="text-align:justify"><span style="font-size:14pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">2.3. Cadres d&rsquo;interpr&eacute;tation et sc&egrave;nes d&rsquo;&eacute;nonciation</span></span></h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Les statuts d&rsquo;exposition et d&rsquo;expos&eacute; r&eacute;sultent de l&rsquo;inscription des objets dans des cadres d&rsquo;interpr&eacute;tation (primaires et secondaires) et des sc&egrave;nes d&rsquo;&eacute;nonciation (discours / r&eacute;cit).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <h3 style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-style:italic">Cadres d&rsquo;interpr&eacute;tation</span></span></span></h3> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Cette exp&eacute;rience repose sur un travail agenc&eacute; des cadres d&rsquo;interpr&eacute;tations, pour reprendre &agrave; Erving Goffman (1991) qui envisage l&rsquo;exp&eacute;rience comme un processus d&rsquo;organisation dynamique. Dans sa perspective, les individus accordent du sens, une signification &agrave; une exp&eacute;rience dans des cadres &laquo;&nbsp;de pens&eacute;e&nbsp;&raquo; qu&rsquo;il appelle des cadres primaires. La culture d&rsquo;un groupe social est compos&eacute;e de cadres primaires qui permettent de donner du sens &agrave; la situation (dimension cognitive du cadre) et d&rsquo;enclencher des s&eacute;quences d&rsquo;action (dimension op&eacute;ratoire) en indexant les exp&eacute;riences nouvelles aux exp&eacute;riences pass&eacute;es &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur de ces cadres partag&eacute;s et actualis&eacute;s en interaction.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Des transformations du cadre peuvent apparaitre&nbsp;: les fabrications (destin&eacute;es &agrave; tromper les individus sur le cours des choses) et les modalisations. Les op&eacute;rations de modalisation consistent &agrave; superposer sur un cadre primaire une couche transformatrice qui r&eacute;oriente les appr&eacute;hensions cognitives et actantielles. Un second cadre apparait modifiant la compr&eacute;hension du cadre primaire et les activit&eacute;s qui y sont li&eacute;es. &nbsp;Les jeux fournissent un bon exemple de cadre secondaire. Les enfants jouant &agrave; la guerre mobilisent le cadre d&rsquo;action primaire &ndash; celui de la guerre &ndash; mais l&rsquo;interpr&eacute;tation de la situation (le simulacre) et les activit&eacute;s (ludiques et non dramatiques) constituent un cadre secondaire modalis&eacute; qui va orienter les comportements et la mani&egrave;re dont la sc&egrave;ne est appr&eacute;hend&eacute;e.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="line-height:107%">Cinq modes fondamentaux sont identifi&eacute;s : les &laquo;&nbsp;faire semblant &raquo; (de l&rsquo;ordre du simulacre, comme les jeux d&rsquo;enfants ou les repr&eacute;sentations th&eacute;&acirc;trales), les rencontres sportives (o&ugrave; l&rsquo;affrontement n&rsquo;est plus guerrier), les r&eacute;it&eacute;rations techniques (au cours desquelles une s&eacute;quence d&#39;activit&eacute;s est ex&eacute;cut&eacute;e hors de son contexte naturel, comme dans les apprentissages ou les entra&icirc;nements), les c&eacute;r&eacute;monies (qui modalisent un &eacute;v&eacute;nement&nbsp;: vie, mort, unions, etc.) et les d&eacute;tournements (passage d&rsquo;un activit&eacute; &agrave; une autre)&nbsp;:</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 11px; margin-left: 40px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%">Par mode, j&rsquo;entends un ensemble de conventions par lequel une activit&eacute; donn&eacute;e, d&eacute;j&agrave; pourvue d&rsquo;un sens par l&rsquo;application d&rsquo;un cadre primaire, se transforme en une autre activit&eacute; qui prend la premi&egrave;re pour mod&egrave;le mais que les participants consid&egrave;rent comme sensiblement diff&eacute;rentes. On peut appeler modalisation ce processus de transcription (Goffman, 1991, p. 52)</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Nous travaillons ici &ndash; au prix d&rsquo;une extension de son champ premier &ndash; la notion goffmanienne de cadre, pour l&rsquo;appliquer &agrave; l&rsquo;interaction particuli&egrave;re qui r&eacute;unit producteur et r&eacute;cepteur et se mat&eacute;rialise dans l&rsquo;exp&eacute;rience en cours de visite. Cette exp&eacute;rience conduit le visiteur &agrave; combiner deux s&eacute;ries d&rsquo;actions conjointes, articul&eacute;es pour l&rsquo;une au rep&eacute;rage dans l&rsquo;espace sc&eacute;nographi&eacute; et pour l&rsquo;autre &agrave; la saisie des objets expos&eacute;s.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">La sc&eacute;nographie repose alors pour partie sur une modalisation (le &laquo;&nbsp;faire-semblant&nbsp;&raquo; dans le cadre d&rsquo;une mise en sc&egrave;ne reconstitutive par exemple) des cadres primaires dans lesquels s&rsquo;inscrivent initialement les objets. Cette modalisation concourt &agrave; l&rsquo;interpr&eacute;tation des objets expos&eacute;s dans une perspective culturelle et patrimoniale.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">D&rsquo;une mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, la modalisation sc&eacute;nographique conduit ainsi sur une transformation des objets expos&eacute;s mais n&rsquo;alt&egrave;re pas les objets exposants. L&rsquo;exposition mus&eacute;ale constitue le cadre primaire &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur duquel sont travaill&eacute;s et interpr&eacute;t&eacute;s les objets exposants. Ceux-ci valent comme &eacute;l&eacute;ments de mise en sc&egrave;ne et d&rsquo;orientation dans l&rsquo;exposition &agrave; l&rsquo;exemple des objets de guidage topographique (textes d&rsquo;orientation, nomination des salles, fl&egrave;ches, parois d&eacute;coupant l&rsquo;espace, etc.) et des objets cognitifs (cartels, textes explicatifs, mobiliers d&rsquo;exposition, jeux d&rsquo;&eacute;clairage ou chromatiques orientant l&rsquo;attention, etc.).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <table class="Table"> <tbody> <tr> <td style="padding:.100px .100px .100px .100px"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><img src="https://www.numerev.com/img/ck_1010_26_image-20230701164527-16.png" style="width: 100%; height: 98%;" /></p> <p style="margin-bottom: 11px; text-align: center;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><i>Figure 11 &ndash; Scell&eacute;s expos&eacute;s</i></span></span></span></p> </td> </tr> </tbody> </table> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">A l&rsquo;int&eacute;rieur de ce cadre primaire dans lequel fonctionnent les objets exposants sont distribu&eacute;s les objets expos&eacute;s. Ces derniers fonctionnent essentiellement dans un cadre secondaire qui d&eacute;termine de nouvelles interpr&eacute;tations des exp&ocirc;ts et impliquent de nouvelles actions et r&eacute;actions&nbsp;: des pi&egrave;ces de monnaie perdent leur valeur p&eacute;cuniaire au profit d&rsquo;une valeur testimoniale, des livres ne sont plus soumis &agrave; la lecture mais sont &agrave; consid&eacute;rer comme des artefacts culturels, les scell&eacute;s ne fonctionnent plus dans un cadre judiciaire mais sont destin&eacute;s &agrave; incarner une critique de certains comportements d&rsquo;inventeurs de tr&eacute;sors.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Ainsi, c&rsquo;est moins la nature de l&rsquo;objet qui d&eacute;termine son sens que sa saisie &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur des cadres exp&eacute;riment&eacute;s et les actions qui y sont li&eacute;es. Par exemple, une m&ecirc;me fl&egrave;che sur laquelle est inscrite le mot &laquo;&nbsp;entr&eacute;e&nbsp;&raquo; vaut comme signal et d&eacute;signe une direction dans le cadre primaire&nbsp;: le visiteur ne s&rsquo;arr&ecirc;tera pas pour la contempler. Expos&eacute;e et saisie dans un cadre secondaire, elle donnera lieu &agrave; une observation esth&eacute;tique ou historique dans une exposition sur le graphisme dans la ville ou sur la porte de la reconstitution d&rsquo;un bunker de la seconde guerre mondiale.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Cette grille de lecture liant objets d&rsquo;exposition et cadre primaire d&rsquo;une part, et objets expos&eacute;s et cadre secondaire d&rsquo;autre part, n&rsquo;a pas pr&eacute;tention &agrave; capter un fonctionnement immuable. Elle pose les jalons permettant un rep&eacute;rage dans une dynamique fluide et cr&eacute;ative qui est celle de la sc&eacute;nographie.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <h3 style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-style:italic">Des cadres &agrave; la sc&egrave;ne d&rsquo;&eacute;nonciation</span></span></span></h3> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Le dispositif sc&eacute;nographique consiste en un complexe &eacute;nonciatif qui m&ecirc;le &agrave; la fois une sc&egrave;ne embray&eacute;e&nbsp;: la sc&egrave;ne d&rsquo;exposition dans le cadre primaire et une sc&egrave;ne d&eacute;bray&eacute;e&nbsp;: la sc&egrave;ne expos&eacute;e dans le cadre de la sc&egrave;ne secondaire. Il fait cohabiter dans le m&ecirc;me acte langagier un <i>discours</i> et un <i>r&eacute;cit</i> au sens qu&rsquo;Emile Benveniste donne aux termes (1974).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Le dispositif sc&eacute;nographique articule ainsi une sc&egrave;ne embray&eacute;e (discours) et une sc&egrave;ne d&eacute;bray&eacute;e (r&eacute;cit) de la situation d&rsquo;&eacute;nonciation.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Le <i>discours</i> caract&eacute;rise les &eacute;nonc&eacute;s qui prennent sens dans la situation d&rsquo;&eacute;nonciation, dans laquelle les &laquo;&nbsp;embrayeurs&nbsp;&raquo; produisent une r&eacute;f&eacute;rence relative aux actants et des circonstants. Par exemple &laquo;&nbsp;je&nbsp;&raquo; ne r&eacute;f&egrave;re qu&rsquo;&agrave; une personne &ndash; celui qui parle &ndash; lorsqu&rsquo;il est employ&eacute;, sauf &agrave; r&eacute;ajuster la r&eacute;f&eacute;rence comme dans le discours rapport&eacute; (&laquo;&nbsp;Jean a dit &laquo;&nbsp;je viendrai&nbsp;&raquo;&nbsp;&raquo;) par exemple. &laquo;&nbsp;Ici&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;maintenant&nbsp;&raquo; fonctionnent selon le m&ecirc;me principe et ne prennent sens qu&rsquo;au moment et au lieu de la prise de parole. Cette exp&eacute;rience &eacute;nonciative d&eacute;termine les positions subjectives des personnes qui prennent la parole ou susceptibles de la prendre (<i>je</i> et <i>tu</i><a name="_ftnref3"></a><a href="#_ftn3"><span style="color:blue">[3]</span></a>), indissociables de leur exp&eacute;rience dans le pr&eacute;sent de l&rsquo;&eacute;nonciation et de ses param&egrave;tres op&eacute;ratoires spatio-temporels. Ainsi se cr&eacute;e un complexe psychologique dans l&rsquo;exp&eacute;rience pr&eacute;sente et ancr&eacute;e de l&rsquo;&eacute;nonciation.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Le <i>r&eacute;cit</i>, ou l&rsquo;histoire, est marqu&eacute; par un d&eacute;crochage de la situation d&rsquo;&eacute;nonciation imm&eacute;diate. Il fait r&eacute;f&eacute;rence au pass&eacute; ou &agrave; un futur prospectif, dont le protagoniste est un <i>il</i> (comme position de celui dont on parle&nbsp;: une non-personne d&rsquo;interlocution). S&rsquo;il peut &ecirc;tre int&eacute;gr&eacute; dans une s&eacute;quence de discours, le r&eacute;cit n&rsquo;implique pas la tension des sujets en pr&eacute;sence pour la reporter sur l&rsquo;objet du propos.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">La <i>sc&egrave;ne embray&eacute;e</i> est celle de la sc&egrave;ne exposante qui s&rsquo;&eacute;tablit autour des coordonn&eacute;es d&eacute;ictiques du discours et o&ugrave; les objets exposants prennent sens. Elle r&eacute;unit deux co-&eacute;nonciateurs. La position du <i>Je</i> est remplie, de mani&egrave;re privil&eacute;gi&eacute;e, par le sc&eacute;nographe (le terme a une acception tr&egrave;s g&eacute;n&eacute;rique ici) qui produit un discours exposant, des indications support&eacute;es par les objets d&rsquo;exposition tels que pr&eacute;sent&eacute;s supra aux dispositifs d&rsquo;accompagnement adress&eacute;s (guides, compagnons num&eacute;riques de visite, etc.). La position du <i>Tu</i> est occup&eacute;e par le visiteur. Ces positions sont dissym&eacute;triques en ce sens qu&rsquo;elles ne sont pas toujours inscrites dans un principe d&rsquo;alternance&nbsp;: si le visiteur peut prendre la parole (<i>je</i>) et questionner un guide, cela n&rsquo;est pas possible lors des visites libres. De nombreux dispositifs sc&eacute;nographiques essaient de pallier ce probl&egrave;me en d&eacute;veloppant des parcours personnalis&eacute;s permettant au visiteur de devenir acteur de la sc&egrave;ne exposante. Cette sc&egrave;ne embray&eacute;e est celle d&rsquo;un temps et d&rsquo;un lieu&nbsp;: le moment de la visite et le mus&eacute;e ou l&rsquo;espace de l&rsquo;exposition. Elle est v&eacute;cue au pr&eacute;sent, comme exp&eacute;rience subjective en cours d&rsquo;action.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">La <i>sc&egrave;ne d&eacute;bray&eacute;e</i> est une sc&egrave;ne expos&eacute;e, mise en r&eacute;cit.&nbsp;Elle n&rsquo;est plus d&eacute;termin&eacute;e par une relation de co-&eacute;nonciation mais par une modalit&eacute; narrative. Autrement dit, la relation je/tu (destin&eacute;e &agrave; orienter pour l&rsquo;essentiel) y est moins d&eacute;terminante au profit d&rsquo;une r&eacute;cit en <i>Il</i>. Cette troisi&egrave;me position repr&eacute;sente l&rsquo;objet de l&rsquo;exposition g&eacute;n&eacute;rique (la th&eacute;matique racont&eacute;e) et de ses &eacute;l&eacute;ments particuliers (les diff&eacute;rents objets expos&eacute;s). Il s&rsquo;agit donc d&rsquo;une sc&egrave;ne narr&eacute;e et expos&eacute;e. Dans cette sc&egrave;ne d&eacute;bray&eacute;e, les temps et les lieux doivent &ecirc;tre pr&eacute;cis&eacute;s. Plus exactement, la sc&egrave;ne est d&eacute;bray&eacute;e de la situation d&rsquo;&eacute;nonciation et embray&eacute;e dans les coordonn&eacute;es de r&eacute;f&eacute;rence du r&eacute;cit. Avec <i>Fortune &agrave; bord</i>&nbsp;! diff&eacute;rentes coordonn&eacute;es spatio-temporelles sont ainsi mises en r&eacute;f&eacute;rence&nbsp;: les parcours commerciaux entre Europe et Am&eacute;rique du sud au 18e si&egrave;cle ou les d&eacute;couvertes arch&eacute;ologiques sous-marines du sud de la France au 20e si&egrave;cle par exemple, au gr&egrave;s des vitrines ou des espaces expos&eacute;s.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Les cadres d&rsquo;exp&eacute;rience primaire et secondaire s&rsquo;articulent ainsi respectivement aux sc&egrave;nes exposante (embray&eacute;e) et expos&eacute;e (d&eacute;bray&eacute;e). Sans proposer un mod&egrave;le ferm&eacute; dans le cadre de pratiques marqu&eacute;es par la cr&eacute;ativit&eacute;, on peut toutefois avancer que la proposition sc&eacute;nographique est caract&eacute;ris&eacute;e par un travail de ces deux plans (<i>discours / r&eacute;cit</i>, au sens technique que Benveniste donne &agrave; la paire). Cette articulation d&eacute;termine les r&eacute;seaux de significations des objets qui seront compris ou interpr&eacute;t&eacute;s sp&eacute;cifiquement comme objets exposants ou objets expos&eacute;s.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">En conclusion de cet article, le dispositif sc&eacute;nographique se d&eacute;ploie sur deux <i>sc&egrave;nes</i> (exposante / expos&eacute;e) et &agrave; l&rsquo;articulation de deux cadres (primaire et secondaire). Dans ce complexe, les <i>objets</i> peuvent &ecirc;tre saisis comme <i>exposants</i> ou <i>expos&eacute;s</i>, de mani&egrave;re embray&eacute;e &agrave; la situation d&rsquo;&eacute;nonciation imm&eacute;diate (registre du <i>discours</i>) ou pas (registre du <i>r&eacute;cit</i>).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><img src="https://www.numerev.com/img/ck_1010_26_image-20230701164527-17.png" style="width: 100%; height: 48%;" /></p> <p style="margin-bottom: 11px; text-align: center;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><i>Tableau 2</i></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Le discours cr&eacute;&eacute; dans un dispositif sc&eacute;nographique est ainsi tram&eacute; de choix subjectifs et professionnels qui d&eacute;terminent les actes de production et les activit&eacute;s de r&eacute;ception. Des r&egrave;gles de fonctionnement des objets, tacites ou explicites, permettent de s&rsquo;entendre, de cr&eacute;er une grammaire commune n&eacute;cessaire &agrave; chacun pour comprendre et interpr&eacute;ter la sc&egrave;ne, d&rsquo;une mani&egrave;re propre, individuelle.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Quels objets parlent dans l&rsquo;exposition, pour eux-m&ecirc;mes et dans cet ensemble structur&eacute; ?</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Objets de mati&egrave;re langagi&egrave;re ou pas, ils sont soumis &agrave; un traitement commun qui consiste &agrave; rep&eacute;rer leurs fonctionnements et leurs liens. Cela conduit &agrave; poser deux natures d&rsquo;objets sc&eacute;nographiques, <i>exposant</i> et <i>expos&eacute;</i>, en pr&eacute;cisant qu&rsquo;il s&rsquo;agit de natures polaires mais que les formes hybrides sont fr&eacute;quentes. Les objets exposants remplissent une fonction d&rsquo;orientation spatiale et cognitive qui peut &ecirc;tre &eacute;loign&eacute;e (dans l&rsquo;espace g&eacute;n&eacute;ral du lieu d&rsquo;exposition) ou rapproch&eacute;e (en r&eacute;f&eacute;rencement d&rsquo;exp&ocirc;ts par exemple). Les objets expos&eacute;s ont une valeur d&rsquo;incarnation directe ou indirecte (dans ce dernier cas, ils sont substituts).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Ces natures sont le r&eacute;sultat du travail sc&eacute;nographique sur les objets, mobilisant des cadres d&rsquo;interpr&eacute;tation ancr&eacute;s dans la situation de la visite (cadre primaire) et dans la saisie des sc&egrave;nes repr&eacute;sent&eacute;es (cadre secondaire), qui d&eacute;terminent les interpr&eacute;tations des objets. Le cadre primaire r&eacute;f&eacute;rant au pr&eacute;sent de la visite sert de cadre privil&eacute;gi&eacute; pour la saisie des objets exposants qui orientent vers des objets expos&eacute;s dans le cadre secondaire. Ces derniers n&eacute;cessitent un d&eacute;crochage de la situation qui explique comment sont resignifi&eacute;s les objets expos&eacute;s dans la sc&eacute;nographie.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Ce travail est un produit &eacute;nonciatif, qui m&ecirc;le, dans les acceptions qu&rsquo;Emile Benveniste donne aux termes, un <i>discours</i> (liant le sc&eacute;nographe et le visiteur) et un <i>r&eacute;cit</i> (exposant des &eacute;v&eacute;nements et des acteurs). Dans sa forme canonique &ndash; et donc par d&eacute;finition pas toujours respect&eacute;e &ndash; la sc&eacute;nographie articule le r&eacute;cit (ou les r&eacute;cits) au cadre secondaire et le discours aux cadres primaires.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Nature des objets, cadres d&rsquo;interpr&eacute;tation et formes &eacute;nonciatives constituent des modalit&eacute;s correspondant respectivement aux formes mat&eacute;rielles, aux dispositifs d&rsquo;interpr&eacute;tation et aux productions langagi&egrave;res li&eacute;s dans deux paradigmes sc&eacute;niques (exposition / expos&eacute;) consubstantiel &agrave; toute sc&eacute;nographie.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Cette approche permet d&rsquo;int&eacute;grer les diff&eacute;rentes conceptions de la sc&eacute;nographie pr&eacute;sent&eacute;es en d&eacute;but de travail. Elle permet de lier les approches consid&eacute;rant que l&rsquo;exposition est un r&eacute;cit (ou des r&eacute;cits entrem&ecirc;l&eacute;s pour reprendre &agrave; Chaumier) ce qui est le cas dans la sc&egrave;ne expos&eacute;e ou que l&rsquo;exposition est un cadre, ce qui est le cas dans la sc&egrave;ne exposante. Une approche langagi&egrave;re permet de nouer l&rsquo;ensemble&nbsp;en r&eacute;f&eacute;rence au cadre goffmanien, et au r&eacute;cit et discours au sens de Benveniste.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <h1 style="text-align:justify"><span style="font-size:16pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Bibliographie</span></span></h1> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Benveniste (&Eacute;mile), 1974, <i>Probl&egrave;mes de linguistique g&eacute;n&eacute;rale</i> II, Paris, &eacute;d. Gallimard, &laquo; Biblioth&egrave;que des sciences humaines &raquo;.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Chaumier (Serge), 2011, &laquo; Les &eacute;critures de l&rsquo;exposition &raquo;, <i>Herm&egrave;s, La revue</i>, 3/n&deg;61, p. 45 &agrave; 51.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Davallon (Jean), 2010, &laquo; L&rsquo;&eacute;criture de l&rsquo;exposition : expographie, mus&eacute;ographie, sc&eacute;nographie &raquo;, <i>Culture et Mus&eacute;es</i>, n&deg;16, p. 229-238.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Davallon (Jean), 1986, &laquo; Gestes de mise en exposition &raquo;, in Davallon, J. (dir.), <i>Claquemurer pour ainsi dire tout l&rsquo;univers</i>, Paris, Centre Georges- Pompidou, Centre de Cr&eacute;ation industrielle.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Gaver (William).,1991, &laquo;&nbsp;<i>Technology Affordances</i>&nbsp;&raquo;, dans ROBERTSON S., OLSON G. M., OLSON, J. S. (ed.): <i>Proceedings of the ACM CHI 91 Human Factors in Computing Systems Conference</i>. April 28 - June 5, 1991</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Ghliss (Yosra), Perea (Fran&ccedil;ois), et Ruchon (Catherine),&nbsp;2019, Les affordances langagi&egrave;res&nbsp;: textualit&eacute;s num&eacute;riques, mat&eacute;rialit&eacute;s discursives, num&eacute;ro hors-s&eacute;rie n&deg;28 de la revue <i>Corela</i>.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Gibson (James J.), 1979, <i>The Ecological Approach to Visual Perception</i>. New York : Taylor &amp; Francis.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Goffman (Erving), 1991, <i>Les cadres de l&rsquo;exp&eacute;rience</i>, &eacute;d. De Minuit.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Hainard (Jacques), 1994, &laquo; Pour une mus&eacute;ologie de la rupture &raquo; in Desvall&eacute;es, A. (dir.), <i>Vagues</i>. Une anthologie de la nouvelle mus&eacute;ologie, t. 2, M&acirc;con, Savigny-le-Temple, &Eacute;d. W, MNES.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Kavanagh (&Eacute;ric), Roberge (Jacynthe) et Sperano (Isabelle), 2016, &laquo;&nbsp;Typologie exploratoire des affordances textuelles&nbsp;&raquo;, <i>Pratiques</i>, n&deg; 171-172. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Latour (Bruno), 1997, <i>Nous n&rsquo;avons jamais &eacute;t&eacute; modernes. Essai d&rsquo;anthropologie sym&eacute;trique</i>, Paris, La D&eacute;couverte.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Letocha (Louise), 1992, &laquo; L&rsquo;Exposition est-elle un langage ? &raquo; in Viel, A. et De Guise, C. (dir.), <i>Mus&eacute;o-s&eacute;duction, mus&eacute;o-r&eacute;flexion</i>, Qu&eacute;bec, Mus&eacute;e de la Civilisation.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Merleau-Ponty (Claire), 2010, &laquo; Quelles sc&eacute;nographies pour quels mus&eacute;es ? Introduction &raquo;, <i>Culture &amp; Mus&eacute;es</i>, n&deg;16, p. 201-206.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Norman (Don), 2002 (1988), <i>The Design of Everyday Things. New York : Basic Books</i>.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Paveau (Marie-Anne), 2012, &laquo;&nbsp;Ce que disent les objets. Sens, affordance, cognition&nbsp;&raquo;, <i>Synergie, Pays riverains de la Baltique</i>, n&deg;9, p. 53-65. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Paveau (Marie-Anne), 2013, &laquo; Ce qui s&rsquo;&eacute;crit dans les univers num&eacute;riques. Mati&egrave;res technolangagi&egrave;res et formes technodiscursives &raquo;, <i>Itin&eacute;raires, dossier</i> &laquo; Textualit&eacute;s num&eacute;riques &raquo;, mis en ligne le 12 janvier 2015. [En ligne]. http://itineraires.revues.org/2313.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Perea (Fran&ccedil;ois), 2019, &laquo; Nature et domotique du langage : Une approche des interactions naturelles homme-machine en environnement pervasif &raquo;, <i>Corela</i>, Hors-s&eacute;rie n&deg;28, http://journals.openedition.org/corela/8498.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Poli (Marie-Sylvie), 2010, &laquo; Le texte dans l&rsquo;exposition, un dispositif de tension permanente entre contrainte et cr&eacute;ativit&eacute;&nbsp;&raquo; <i>La lettre de l&rsquo;OCIM</i>, n&deg;132.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Veron (Elis&eacute;o) et Levasseur (Martine), 1983, <i>Ethnographie de l&rsquo;exposition</i>. L&rsquo;espace, le corps et le sens, Biblioth&egrave;que publique d&rsquo;information, Centre Georges Pompidou.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Zinna (Alessandro), 2014, &laquo;&nbsp;L&rsquo;objet et ses interfaces&nbsp;&raquo;, <i>Rivista dell&rsquo;Assocoazionne Italnia di Studi Semiotici on-line</i>.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <div align="center" style="text-align:justify; margin-bottom:11px"> <hr align="center" size="1" width="100%" /></div> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><a name="_ftn1"></a><a href="#_ftnref1"><span style="color:blue">[1]</span></a> Ce programme est men&eacute; par plusieurs membres du laboratoire LHUMAIN en collaboration avec l&rsquo;IES (Institut d&rsquo;Electronique et des Syst&egrave;mes) de l&rsquo;universit&eacute; de Montpellier. Il vise &agrave; &eacute;laborer un mod&egrave;le syst&eacute;mique d&rsquo;interaction complexe &agrave; partir de l&rsquo;&eacute;tude de pratiques professionnelles de production sc&eacute;nographique et d&rsquo;activit&eacute;s de r&eacute;ception. Il mobilise un appareil m&eacute;thodologique original et novateur de g&eacute;olocalisation indoor qui permet la saisie des d&eacute;placements et des comportements des &laquo;&nbsp;lecteurs-visiteurs&nbsp;&raquo; lors d&rsquo;expositions en contexte mus&eacute;al.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><a name="_ftn2"></a><a href="#_ftnref2"><span style="color:blue">[2]</span></a> Saluces design&nbsp;: https://www.saluces.com/</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><a name="_ftn3"></a><a href="#_ftnref3"><span style="color:blue">[3]</span></a> Il s&rsquo;agit l&agrave; de position (celui qui parle / celui &agrave; qui on s&rsquo;adresse) et non des pronoms personnels.</span></span></span></p>