<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Puisque poser la question c&rsquo;est y r&eacute;pondre, la formulation rh&eacute;torique de l&rsquo;intitul&eacute; oblige &agrave; d&eacute;passer ce qui semble aller de soi, notre capacit&eacute; de parole, pour aborder la complexit&eacute; et les obstacles qui peuvent entraver sa ma&icirc;trise &agrave; cause d&rsquo;une prolif&eacute;ration de paroles envahissantes de plus en plus n&eacute;fastes, et &eacute;viter l&#39;enrayement de notre capacit&eacute; &agrave; faire soci&eacute;t&eacute;. Sylvain Detey, </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">professeur de l&rsquo;Universit&eacute; Waseda &agrave; Tokyo,</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black"> navigue &agrave; travers les m&eacute;andres de la communication, de la plus rudimentaire &agrave; la plus sophistiqu&eacute;e, parsemant son discours de citations et de r&eacute;f&eacute;rences emprunt&eacute;es &agrave; une culture g&eacute;n&eacute;rale et scientifique substantielle. Tout en agr&eacute;mentant son exploration de touches d&#39;ironie, de truismes et d&#39;analogies, il montre l&#39;importance cruciale de la forme dans ce vaste domaine.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="background:white"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">L&rsquo;ouvrage d&eacute;bute par une note &laquo;&nbsp;Au lecteur&nbsp;&raquo; illustrant la mesure prophylactique que d&eacute;fend plus g&eacute;n&eacute;ralement l&rsquo;auteur en explicitant le choix du pronom personnel &laquo;&nbsp;il&nbsp;&raquo;, rattach&eacute; au sens universel et faisant r&eacute;f&eacute;rence &agrave; <i>l&rsquo;humain </i>dans sa globalit&eacute; afin de ne conc&eacute;der aucune ambigu&iuml;t&eacute; qu&rsquo;une lecture malveillante pourrait vouloir, mal &agrave; propos, d&eacute;tourner de son objectif. Dans l&rsquo;introduction qui suit, entam&eacute;e par une r&eacute;f&eacute;rence implicite &agrave; Alexis de Tocqueville (&laquo;&nbsp;De la D&eacute;mocratie&nbsp;&raquo;) puis remontant &agrave; P&eacute;ricl&egrave;s au V</span></span></span><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">&egrave;me </span></span></span></sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">si&egrave;cle avant notre &egrave;re ainsi qu&rsquo;&agrave; la gen&egrave;se de ce travail, l&rsquo;ouvrage pose d&rsquo;embl&eacute;e l&rsquo;articulation entre l&rsquo;un des piliers de l&rsquo;organisation de notre soci&eacute;t&eacute;, la libert&eacute;, et celle de s&rsquo;exprimer par la parole, &agrave; condition de ne pas nuire &agrave; celle des autres.&nbsp;</span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="background:white"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Structur&eacute; autour de neuf chapitres sous forme de questions (hormis les chapitres 5 et 7), ce <i>trait&eacute;-manuel </i>revient sur les fondements, le fonctionnement et le d&eacute;veloppement de la communication, du langage et de la parole. &Eacute;voquant les liens et les diff&eacute;rences entre ces notions, la communication peut se restreindre &agrave; l&rsquo;&eacute;change d&rsquo;informations permettant de r&eacute;duire au maximum l&rsquo;incertitude des informations de notre environnement (l&rsquo;entropie minimale face &agrave; l&rsquo;entropie maximale, p.26). Or, si l&rsquo;on apprend ontog&eacute;n&eacute;tiquement &agrave; parler relativement vite, nous sommes toute notre vie soumis aux malentendus inh&eacute;rents &agrave; la communication, m&ecirc;me dans des situations famili&egrave;res o&ugrave; nous pensons que notre pens&eacute;e se manifeste parfaitement par ce que nous disons, sans m&ecirc;me y faire attention. Pour prendre conscience des fragilit&eacute;s de nos modes de fonctionnement communicatif, l&rsquo;auteur invite &agrave; se consid&eacute;rer comme de potentiels <i>handicap&eacute;s communicationnels</i> pour s&rsquo;orienter vers <i>l&rsquo;expertise communicative</i>, du moins l&rsquo;intelligibilit&eacute; &agrave; ne plus corr&eacute;ler avec le niveau d&rsquo;intelligence et de cr&eacute;dibilit&eacute;. Dans ce sens, l&rsquo;apprentissage d&rsquo;une langue &eacute;trang&egrave;re ou l&rsquo;enseignement d&rsquo;une langue parl&eacute;e aide &agrave; relever la nature des interf&eacute;rences et l&rsquo;imperfection toujours pr&eacute;sente dans la communication, impossible &agrave; lever totalement, tant sur le plan linguistique que cognitif.</span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">En d&eacute;fendant une perspective &eacute;volutionniste, l&#39;auteur, expert internationalement reconnu en sciences du langage, s&#39;appuie sur des concepts tels que la norme, la vari&eacute;t&eacute;, la variation, l&#39;accent et la prononciation. Il &eacute;taye son argumentation en se r&eacute;f&eacute;rant &agrave; de nombreuses &eacute;tudes en sciences cognitives, soulignant que parler nous engage, car dire, c&#39;est agir. Loin de se complaire dans le constat passif, l&#39;auteur aspire &agrave; &eacute;liminer les biais id&eacute;ologiques, sociologiques et &eacute;motionnels li&eacute;s aux m&eacute;canismes linguistiques et cognitifs de la communication. Il met particuli&egrave;rement en &eacute;vidence la distinction entre le syst&egrave;me communicationnel des animaux et le langage r&eacute;flexif propre aux &ecirc;tres humains, capables de narration et d&#39;abstraction, afin de promouvoir une compr&eacute;hension plus nuanc&eacute;e et &eacute;clair&eacute;e.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Tout au long de l&rsquo;ouvrage, Sylvain Detey restitue<b> </b>l&rsquo;importance psychosociale de la forme (formulation ou r&eacute;alisation phon&eacute;tique) de la parole, de l&#39;acquisition naturelle du langage &agrave; l&rsquo;expertise linguistique, jamais d&eacute;finitive. S&rsquo;appuyant sur son exp&eacute;rience d&rsquo;enseignant-chercheur et de linguiste, la d&eacute;marche se veut scientifique et p&eacute;dagogique, ouverte &agrave; la discussion et au d&eacute;centrement. </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:#202124">&Agrave;</span></span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black"> rebours d&rsquo;approches &eacute;sot&eacute;riques, militantes et prescriptives en vogue pouvant fausser la port&eacute;e argumentative, l&rsquo;auteur s&rsquo;attache &agrave; justifier l&rsquo;urgence d&rsquo;une &eacute;ducation &agrave; la primaut&eacute; et &agrave; la sp&eacute;cificit&eacute; de la parole, universelle et singuli&egrave;re, par le biais de la raison et d&rsquo;un processus n&eacute;cessairement d&eacute;mocratique afin de r&eacute;fl&eacute;chir et d&eacute;finir ensemble le bien et les int&eacute;r&ecirc;ts communs qu&rsquo;elle doit garantir.&nbsp;</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="background:white"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">En montrant que la parole se distingue de la langue puisque consciente ou pas, son idiosyncrasie rel&egrave;ve de l&rsquo;individu par ses choix et son usage, Sylvain Detey met l&rsquo;accent sur l&rsquo;incidence de la voix car parler la m&ecirc;me langue ne suffit pas, encore faut-il pouvoir d&eacute;celer les indices d&rsquo;une communication r&eacute;ussie sur la base d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments physiques et tangibles. En prenant bien garde de ne pas tomber dans l&rsquo;orientalisme du d&eacute;veloppement personnel, telle la notion d&rsquo;<i>ikigai </i>qui essentialise sous couvert de vouloir s&rsquo;ouvrir au monde (p. 191), l&rsquo;auteur reprend certains concepts japonais, notamment le <i>kata</i> (&laquo;&nbsp;la bonne mani&egrave;re de faire&nbsp;&raquo;), pour illustrer la dimension anthropologique et culturelle situ&eacute;e qui pr&eacute;vaut dans les finalit&eacute;s de la communication et de ce qui est valoris&eacute; socialement telle &laquo;&nbsp;la recherche de compromis et d&rsquo;harmonie sociale&nbsp;&raquo; (p. 42) au Japon.&nbsp;</span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="background:white"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">La forme ne peut &ecirc;tre si facilement &eacute;vacu&eacute;e, &laquo;&nbsp;bien parler&nbsp;&raquo; ne correspond pas &agrave; une &laquo;&nbsp;bonne connaissance&nbsp;&raquo; de la langue mais &agrave; un usage idoine articulant outils linguistiques et prononciation en ad&eacute;quation avec l&rsquo;interaction verbale, subie ou d&eacute;sir&eacute;e. Cette comp&eacute;tence de communication est intimement li&eacute;e &agrave; la d&eacute;finition de notre existence sociale. C&rsquo;est aussi le meilleur moyen de lutter contre la violence verbale d&eacute;multipli&eacute;e par les <i>r&eacute;seaux sociaux</i> et le manque de pr&eacute;paration &agrave; leur utilisation, allant jusqu&rsquo;&agrave; engendrer de la violence physique et psychologique. Dans un tel contexte, diminuer l&rsquo;incertitude, sans la supprimer totalement, revient &agrave; ce que chacun ma&icirc;trise un tant soit peu sa conduite, &agrave; l&rsquo;image du respect &eacute;l&eacute;mentaire du Code de la route cens&eacute; garantir la bonne utilisation des voies publiques, et d&eacute;fendu par l&rsquo;auteur afin d&rsquo;att&eacute;nuer l&rsquo;asservissement &agrave; des opinions et des &eacute;motions appauvrissantes qui engorgent de nombreuses voix d&eacute;sormais publiques.&nbsp;</span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="background:white"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">L&rsquo;observation de la r&eacute;alit&eacute; des usages linguistiques &agrave; travers des descriptions scientifiques &eacute;tay&eacute;es, doit permettre d&rsquo;orienter l&rsquo;action &eacute;ducative &agrave; d&eacute;finir et &agrave; exercer en consid&eacute;rant que l&rsquo;on peut modifier et am&eacute;liorer sa mani&egrave;re de parler, quel que soit le fatalisme ambiant revendiqu&eacute; par l&rsquo;exacerbation de tout ce qui participe de l&rsquo;assignation &agrave; une mani&egrave;re de parler, puisque la variation constitue d&eacute;j&agrave; le propre de la parole et de l&rsquo;individu. D&rsquo;o&ugrave; la n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;une norme linguistique, sans jugement moral comme doit l&rsquo;&ecirc;tre la posture du linguiste, afin de diminuer l&rsquo;effort linguistique pour se faire comprendre, et impliquant une meilleure prise en compte du cadre d&rsquo;expression, public ou priv&eacute;, en ligne ou hors ligne, d&eacute;terminant la teneur et la conformit&eacute; ou non de l&rsquo;&eacute;change. En outre, Sylvain Detey souligne l&rsquo;importance des besoins cognitifs imperceptibles de la norme linguistique (automatisation, &eacute;conomie d&rsquo;&eacute;nergie et de temps, anticipation, pr&eacute;dictibilit&eacute;, fluidit&eacute; de l&rsquo;interaction) qui cependant r&eacute;gissent et r&eacute;gulent notre <i>comp&eacute;tence de communication</i> (p.104) comme l&rsquo;hom&eacute;ostasie en biologie maintient l&rsquo;organisme vivant en &eacute;quilibre.&nbsp;</span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="background:white"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Suffisamment fiable pour nourrir la langue et la parole lors de la communication avec ses pairs, la stabilit&eacute; de la norme et la diversit&eacute; des ph&eacute;nom&egrave;nes de variations ne doivent pas viser &agrave; exclure ou &agrave; uniformiser les diff&eacute;rentes mani&egrave;res de parler mais &agrave; se rapprocher d&rsquo;une <i>vari&eacute;t&eacute; moyenne</i> de r&eacute;f&eacute;rence partag&eacute;e par le plus de monde le plus longtemps, au-del&agrave; des tendances que les usages sociaux et les &eacute;volutions permanentes vont <i>naturellement </i>trier au fil du temps. Le probl&egrave;me r&eacute;side dans l&rsquo;&eacute;valuation collective de la valeur sociale attribu&eacute;e &agrave; des formes conversationnelles ordinaires moins norm&eacute;es que d&rsquo;autres composantes du langage plus formelles, &agrave; plus forte raison lorsque la culture linguistique et la r&eacute;flexion sur la comp&eacute;tence sociolinguistique (nationale et internationale) qui distingue perception et production parmi plusieurs fonctions (locutoire, illocutoire et perlocutoire) reste d&eacute;ficiente.&nbsp;</span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="background:white"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Si nous &eacute;valuons constamment la parole des autres, nous sommes moins enclins &agrave; remettre en question nos certitudes linguistiques de natifs, nous donnant l&rsquo;illusion d&rsquo;&ecirc;tre expert. Notre parole, multimodale, est si ancr&eacute;e en nous qu&rsquo;il est difficile de la percevoir et d&rsquo;en mesurer les cons&eacute;quences, sur les autres et sur soi. Par ailleurs, nous la modulons sans cesse selon nos interlocuteurs (enfants, &eacute;trangers, bruits) ce qui laisse entendre que nous pouvons mieux la surveiller selon trois modalit&eacute;s que met en relief Sylvain Detey : la voix, la prononciation et le style de parole (p. 118) en faisant preuve d&rsquo;attention, de retenue et d&rsquo;empathie (p. 244) pour lutter contre le <i>phonocentrisme </i>et am&eacute;liorer notre <i>comportement communicatif</i>. Pour cela, la prononciation semble un terreau fertile. En effet, si la voix repose sur des attributs physiologiques sauf lors d&rsquo;ajustements &agrave; un contexte donn&eacute;, la prononciation, &agrave; l&rsquo;instar d&rsquo;autres consid&eacute;rations esth&eacute;tiques, artistiques et sportives, peut &ecirc;tre transform&eacute;e (p.116).&nbsp;</span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="background:white"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Bien que nous ne puissions tout ma&icirc;triser et qu&rsquo;il ne s&rsquo;agisse en aucun cas de restreindre la libert&eacute; de parole, apprendre &agrave; la contr&ocirc;ler pour mieux accomplir un ensemble de t&acirc;ches au sein d&#39;un spectre plus vaste d&#39;exp&eacute;riences et de connaissances permet de mieux s&rsquo;accomplir en affinant nos repr&eacute;sentations et nos performances linguistiques. Sylvain Detey souligne que la prolif&eacute;ration de nuisances informationnelles, diffus&eacute;es sans distinction, ni hi&eacute;rarchisation, n&eacute;cessite une r&eacute;&eacute;valuation de notre approche de la communication tant dans les m&eacute;dias que dans le syst&egrave;me &eacute;ducatif. Il propose la cr&eacute;ation d&#39;un contrat linguistique visant &agrave; pr&eacute;server la libert&eacute; tout en mettant l&#39;&eacute;ducation &agrave; la parole au c&oelig;ur du processus, <i>via</i> une formation solide &agrave; la fois scientifique et linguistique.</span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="background:white"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">La d&eacute;fense constante de la libert&eacute; est li&eacute;e &agrave; une notion souvent n&eacute;glig&eacute;e mais essentielle au bien commun : la responsabilit&eacute; de la parole, qu&#39;elle soit publique ou priv&eacute;e. Sylvain Detey cherche &agrave; revitaliser le contrat social par un contrat linguistique en construction, incitant &agrave; une &eacute;ducation &agrave; la parole et au silence, encourageant chacun &agrave; r&eacute;fl&eacute;chir et &agrave; agir sur son utilisation du langage comme on le ferait pour toute autre activit&eacute; quotidienne, dans l&#39;id&eacute;e d&#39;une communication o&ugrave; le lien linguistique nourrit le lien social, de l&#39;int&eacute;r&ecirc;t particulier &agrave; l&#39;int&eacute;r&ecirc;t g&eacute;n&eacute;ral.</span></span></span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">&Agrave; la fin de l&#39;ouvrage, l&#39;auteur aborde bri&egrave;vement la th&eacute;orie des bulles pour explorer les possibilit&eacute;s d&#39;un contrat linguistique dans le futur, n&eacute;cessaire d&egrave;s &agrave; pr&eacute;sent. En conclusion, trois annexes originales (les &laquo;&nbsp;dix-huit commandements linguistiques moralisateurs&nbsp;&raquo; ; &laquo;&nbsp;Pourquoi l&eacute;gif&eacute;rer sur la parole n&#39;est pas t&acirc;che ais&eacute;e&nbsp;&raquo; ; &laquo;&nbsp;Et vous, comment parlez-vous ?&nbsp;&raquo;) proposent aux lecteurs de prolonger la discussion et la r&eacute;flexion sur les moyens individuels et collectifs &agrave; mettre en &oelig;uvre. Destin&eacute; aux professionnels de la communication et &agrave; tout citoyen int&eacute;ress&eacute; par le r&ocirc;le crucial de la parole dans notre soci&eacute;t&eacute; et du langage dans notre humanit&eacute;, cet ouvrage interpelle et rappelle que le &laquo;&nbsp;don&nbsp;&raquo; de la parole s&#39;accompagne, autant que faire se peut, du devoir de &laquo;&nbsp;bien parler&nbsp;&raquo;.</span></span></span></span></p>