<p><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;,sans-serif"><span style="color:black">L&rsquo;ouvrage <i>Savons-nous vraiment parler ?</i> sous-titr&eacute; <i>Du contrat linguistique comme contrat socia</i>l propose une r&eacute;flexion scrupuleuse sur notre rapport contemporain &agrave; la communication par l&rsquo;entremise de la parole. Celle-ci occupe une place centrale dans le d&eacute;veloppement et le fonctionnement de la soci&eacute;t&eacute; pourtant insuffisamment valoris&eacute;e, dont la d&eacute;r&eacute;gulation, caus&eacute;e par une expansion sans limites des nouvelles technologies, entra&icirc;ne une d&eacute;t&eacute;rioration des modes d&rsquo;expression et menace notre contrat social. Pour rem&eacute;dier de fa&ccedil;on raisonnable et raisonn&eacute;e &agrave; cette <i>d&eacute;civilisation</i>, Sylvain Detey esquisse des orientations th&eacute;orico-pratiques argument&eacute;es en faveur d&rsquo;une &eacute;ducation &agrave; la parole, avec toujours, dans un esprit de d&eacute;rision et de s&eacute;rieux, les pr&eacute;cautions et les bousculades d&rsquo;usage lorsqu&rsquo;il s&rsquo;agit de mettre &agrave; mal des id&eacute;es pr&eacute;con&ccedil;ues cens&eacute;es incarner une libert&eacute; bien mal appliqu&eacute;e. Par exemple, affirmer &laquo;&nbsp;je parle comme je veux&nbsp;&raquo;, devient st&eacute;rile voire r&eacute;gressif s&rsquo;il s&rsquo;agit d&rsquo;une parole non contr&ocirc;l&eacute;e qui est obligatoirement dirig&eacute;e vers quelqu&rsquo;un, car m&ecirc;me &agrave; soi, on ne parle jamais seul ou &agrave; personne. Ce manque d&rsquo;empathie, assum&eacute; ou non, d&eacute;coule de raisonnements sp&eacute;cieux limit&eacute;s mais qui se d&eacute;ploient sans limites : la libert&eacute; de polluer l&rsquo;environnement par du &laquo;&nbsp;bruit sonore ou linguistique&nbsp;&raquo; semble permise au nom d&rsquo;une libert&eacute; d&rsquo;expression mal comprise, requ&eacute;rant un <i>devoir de r&eacute;serve</i> per&ccedil;u comme une censure qui ne dit pas son nom et un r&eacute;investissement de la politesse (&laquo;&nbsp;le savoir-vivre linguistique&nbsp;&raquo;), interpr&eacute;t&eacute; comme une r&eacute;action symbolisant la d&eacute;fense d&rsquo;un conformisme soi-disant r&eacute;serv&eacute; &agrave; la bourgeoisie traditionnelle. Pour l&rsquo;auteur, la parole constitue <i>un don</i> universel qui, dans une d&eacute;mocratie normalement constitu&eacute;e, se transforme en droit &agrave; condition d&rsquo;admettre les devoirs qu&rsquo;elle implique tels <i>le respect</i> et <i>la responsabilit&eacute;</i> vis-&agrave;-vis de ses interlocuteurs. Dans une soci&eacute;t&eacute; d&eacute;fiante, pour ne pas dire d&eacute;faillante en ce qui concerne la parole, l&rsquo;auteur plaide en faveur d&rsquo;un contrat linguistique &eacute;thique afin de pallier le manque de confiance g&eacute;n&eacute;ralis&eacute; mais surtout, garantir &agrave; chacun un libre arbitre en connaissance de cause, accessible &agrave; tous en d&eacute;veloppant la capacit&eacute;, exigeante, de mieux se taire, s&rsquo;&eacute;couter, se comprendre et en d&eacute;finitive, de se parler si l&rsquo;on souhaite poursuivre &agrave; notre gr&eacute; les avanc&eacute;es de l&rsquo;&eacute;volution humaine. Cet ouvrage met en lumi&egrave;re l&#39;importance de faire preuve de modestie et d&#39;humilit&eacute; en tirant des le&ccedil;ons de l&#39;apprentissage des langues et des cultures &eacute;trang&egrave;res, des pathologies li&eacute;es au langage, ainsi que de la gestion des conflits dans des environnements risqu&eacute;s et incertains. <i>Bien communiquer</i> s&rsquo;apprend mais implique de fournir un effort cognitif et linguistique salutaire pour <i>harmoniser </i>les relations sociales et en retour, influer positivement sur nos mani&egrave;res de parler et d&rsquo;agir.</span></span></span></span></p>