<p>R&eacute;sum&eacute;</p> <p><br /> R&eacute;sum&eacute;<br /> Il a &eacute;merg&eacute; en Afrique, apr&egrave;s la N&eacute;gritude et la litt&eacute;rature anticolonialiste, une g&eacute;n&eacute;ration d&rsquo;&eacute;nonciation litt&eacute;raire localiste restreignant ses th&egrave;mes aux r&eacute;alit&eacute;s africaines d&eacute;coupl&eacute;es du monde. &Agrave; une g&eacute;n&eacute;ration globaliste, qui envisageait l&rsquo;Afrique dans son rapport au monde, a succ&eacute;d&eacute; un courant localiste qui l&#39;a r&eacute;duite &agrave; des pr&eacute;occupations indig&egrave;nes. Comment l&rsquo;&eacute;mergence d&rsquo;un discours de d&eacute;couplage a-t-il &eacute;t&eacute; possible &agrave; l&rsquo;&egrave;re o&ugrave; le local et le global apparaissaient incontestablement enchev&ecirc;tr&eacute;s, l&rsquo;un d&eacute;terminant l&rsquo;autre dans un contexte de mondialisation ? S&rsquo;il est vrai que &laquo;[l]&rsquo;oeuvre est indissociable des institutions qui la rendent possible&raquo;&nbsp; (Maingueneau 1993), alors on peut valablement penser que la litt&eacute;rature d&eacute;coupl&eacute;e soit indissociable des institutions qui l&rsquo;ont rendue possible. Par institution, il faut entendre &laquo;tout&nbsp; dispositif qui d&eacute;limite l&rsquo;exercice de la fonction &eacute;nonciative, le statut des &eacute;nonciateurs comme celui des destinataires, les types de contenus que l&rsquo;on peut et doit dire, les circonstances d&rsquo;&eacute;nonciation l&eacute;gitime pour un tel positionnement &raquo; (Maingueneau 1991, p. 18). En effet, la pr&eacute;sente &eacute;tude avance l&rsquo;hypoth&egrave;se que le positionnement de d&eacute;couplage a &eacute;merg&eacute; sous la contrainte d&rsquo;institutions qui ont d&eacute;limit&eacute; l&rsquo;exercice de la fonction &eacute;nonciative et restreint les types de contenus que l&rsquo;on peut et doit dire. L&rsquo;institution d&eacute;nomm&eacute;e &laquo;Association pour la diffusion de pens&eacute;e fran&ccedil;aise&raquo; a, par exemple, diffus&eacute; vers l&rsquo;Afrique pendant de longues ann&eacute;es, la revue Notre Librairie, dont la r&eacute;it&eacute;ration ininterrompue du concept de &laquo;litt&eacute;rature nationale&raquo;, a contribu&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;mergence d&rsquo;un courant litt&eacute;raire arc-bout&eacute; sur l&rsquo;Etat-nation local, en oubliant le global. Pour v&eacute;rifier cette hypoth&egrave;se, en s&rsquo;inspirant de la d&eacute;marche en deux temps emprunt&eacute;e &agrave; l&rsquo;analyse du discours francophone, l&#39;&eacute;tude se propose de &laquo;ramener &agrave; l&rsquo;unit&eacute; d&rsquo;un positionnement une dispersion d&rsquo;&eacute;nonc&eacute;s&raquo; (Maingueneau 1991) pour mieux circonscrire le discours localiste, quitte &agrave; l&rsquo;articuler par la suite au contexte de son &eacute;mergence, afin d&rsquo;appr&eacute;hender les contraintes institutionnelles qui ont pu d&eacute;terminer, &agrave; une &eacute;poque et en un lieu donn&eacute;s, &laquo;ce qui peut et doit &ecirc;tre dit&raquo; (Haroche, Henry et P&ecirc;cheux, 1971, p.102) dans les oeuvres litt&eacute;raires africaines.</p>