<p>L&#39;espace nord-africain est parfois m&eacute;connu en raison de l&#39;id&eacute;e g&eacute;ographique erron&eacute;e que l&#39;on s&#39;en fait. Parler du Maroc ou de l&#39;Alg&eacute;rie est synonyme de pays lointains, appartenant au monde arabe et &eacute;trangers &agrave; notre environnement imm&eacute;diat.</p> <p>Toutefois, ce ne sont pas les distances g&eacute;ographiques mais les distances culturelles ou sociales qui permettent de comprendre ce ph&eacute;nom&egrave;ne, qui est en fait un processus relativement r&eacute;cent. Et c&#39;est l&agrave; que le &quot;probl&egrave;me&quot; de la m&eacute;moire &eacute;merge avec plus d&#39;intensit&eacute;. Un espace o&ugrave;, malgr&eacute; la proximit&eacute;, les logiques de recherche sur l&#39;exil r&eacute;publicain espagnol le laissent au second ou au troisi&egrave;me plan. De m&ecirc;me, les traces mat&eacute;rielles de la m&eacute;moire sont inconnues. En France m&eacute;tropolitaine, les univers concentrationnaires du sud, o&ugrave; se sont retrouv&eacute;s de nombreux Espagnols apr&egrave;s la victoire de Franco, ont &eacute;t&eacute; marqu&eacute;s par le temps. La reconstruction des organisations politiques peut &eacute;galement &ecirc;tre suivie dans des itin&eacute;raires &agrave; travers des villes comme Paris, Toulouse, Bordeaux ou Montpellier (que ce soit par le biais de panneaux indicateurs ou de m&eacute;moires r&eacute;dig&eacute;s par les protagonistes). Cependant, ces espaces en Afrique du Nord sont moins connus. Des t&eacute;moignages comme ceux de Jos&eacute; Mu&ntilde;oz Congost dans <em>Por tierra de moros</em> ou de Miguel Mart&iacute;nez L&oacute;pez dans <em>Alcazaba del olvido</em> sont peu connus. Il en va de m&ecirc;me pour des &eacute;crits plus romanesques mais non moins importants comme ceux de Feliciano P&aacute;ez Camino dans <em>En el sabor del tiempo</em>, o&ugrave; l&#39;Alg&eacute;rie et l&#39;exil espagnol sont les protagonistes.</p> <p>Tr&egrave;s t&ocirc;t, l&#39;Afrique du Nord a &eacute;t&eacute; une zone de conflit entre les puissances coloniales et les grands empires de l&#39;&eacute;poque moderne<a href="#_ftn1"><sup><sup>[1]</sup></sup></a>. Les campagnes men&eacute;es par Charles Quint en Afrique du Nord dans le cadre de la lutte pour le contr&ocirc;le de la M&eacute;diterran&eacute;e contre l&#39;Empire ottoman ont marqu&eacute; le point de d&eacute;part de ces relations alg&eacute;ro-espagnoles, qui ont abouti au contr&ocirc;le de la r&eacute;gion par Soliman le Magnifique, qui contr&ocirc;lait l&#39;Alg&eacute;rie et la Tunisie<a href="#_ftn2"><sup><sup>[2]</sup></sup></a>.</p> <p>Cette empreinte, ainsi que la volont&eacute; des Habsbourg et des Bourbons de conqu&eacute;rir des zones telles que l&#39;Oranesado, ont provoqu&eacute; le d&eacute;part d&#39;un grand nombre d&#39;habitants de la p&eacute;ninsule vers l&#39;Alg&eacute;rie, bien qu&#39;&agrave; partir du XIXe si&egrave;cle et apr&egrave;s la conqu&ecirc;te fran&ccedil;aise de l&#39;ensemble du territoire alg&eacute;rien, dans le cadre d&#39;une &eacute;migration &eacute;conomique qui n&#39;a pas cess&eacute; de cro&icirc;tre tout au long du XIXe si&egrave;cle. <a href="#_ftn3"><sup><sup>[3]</sup></sup></a>Une vague migratoire qui, comme le dit Juan Ram&oacute;n Roca, est pass&eacute;e de temporaire &agrave; permanente dans de nombreux cas.</p> <p>Tout au long du XIXe si&egrave;cle, cela a donn&eacute; &agrave; l&#39;Afrique du Nord des caract&eacute;ristiques particuli&egrave;res en termes de pr&eacute;sence d&#39;Espagnols, qui sont devenus la nationalit&eacute; la plus nombreuse dans certaines r&eacute;gions :</p> <p>Como consecuencia de ello, la colonia espa&ntilde;ola en Argelia fue la m&aacute;s numerosa de origen europeo tras la francesa, llegando a superar claramente a este en Or&aacute;n y su regi&oacute;n, donde se concentraba dos tercios del conjunto de la poblaci&oacute;n establecida en Argelia procedente de Espa&ntilde;a<a href="#_ftn4"><sup><sup>[4]</sup></sup></a>.</p> <p>Il est &eacute;vident que cette &eacute;migration &eacute;tait principalement &eacute;conomique, en raison des conditions de travail pr&eacute;caires qui existaient dans de nombreuses r&eacute;gions d&#39;Espagne, ce qui a pouss&eacute; d&#39;importants contingents de la population &agrave; s&#39;installer en Alg&eacute;rie. Dans le cas d&#39;Oran, o&ugrave; nous avons vu que la population espagnole &eacute;tait plus nombreuse, la politique de contr&ocirc;le des autorit&eacute;s fran&ccedil;aises qui, depuis 1862 et la signature d&#39;une convention franco-espagnole, accordait aux Espagnols des caract&eacute;ristiques privil&eacute;gi&eacute;es par rapport aux autres groupes nationaux. Cependant, &agrave; la fin du XIXe si&egrave;cle, pendant la p&eacute;riode de formation de la nation fran&ccedil;aise, et co&iuml;ncidant avec des moments de bouleversements politiques en Espagne, le contr&ocirc;le de la population alg&eacute;rienne a &eacute;t&eacute; renforc&eacute; par les autorit&eacute;s fran&ccedil;aises, qui ont accord&eacute; la nationalit&eacute; gauloise &agrave; tous ceux qui sont n&eacute;s sur le territoire alg&eacute;rien, qu&#39;ils soient fran&ccedil;ais ou non.</p> <p>Mais l&#39;arriv&eacute;e des Espagnols sur les c&ocirc;tes alg&eacute;riennes ne s&#39;est pas faite uniquement pour des raisons &eacute;conomiques et de recherche de travail. Dans le feu des diff&eacute;rents conflits politiques qui se sont d&eacute;velopp&eacute;s en Espagne tout au long du XIXe si&egrave;cle, un grand nombre d&#39;Espagnols ont fui les pers&eacute;cutions politiques et sont arriv&eacute;s en Alg&eacute;rie.</p> <h2>1. Alg&eacute;rie, terre d&#39;exil politique</h2> <p>Tout au long du XIXe si&egrave;cle, les nombreux conflits politiques qui ont &eacute;clat&eacute; en Espagne ont entra&icirc;n&eacute; un grand nombre d&#39;exils. Bien que les cas d&#39;exil vers la France et l&#39;Angleterre, entre autres, aient &eacute;t&eacute; largement &eacute;tudi&eacute;s, l&#39;Alg&eacute;rie a moins attir&eacute; l&#39;attention en tant que lieu o&ugrave; se sont retrouv&eacute;s de nombreux pers&eacute;cut&eacute;s politiques en Espagne :</p> <p>El comienzo de la colonizaci&oacute;n francesa de Argelia, iniciada pocos d&iacute;as antes de la revoluci&oacute;n de Julio, y heredada por el r&eacute;gimen orleanista, proporcion&oacute; a los exiliados liberales espa&ntilde;oles un nuevo destino, especialmente apropiado por su cercan&iacute;a a las costas del sur de la Pen&iacute;nsula y de Gibraltar, desde donde se ven&iacute;an planeando y poniendo en pr&aacute;ctica diversas expediciones insurreccionales<a href="#_ftn5"><sup><sup>[5]</sup></sup></a>.</p> <p>L&#39;exil politique en Alg&eacute;rie n&#39;&eacute;tait pas seulement r&eacute;serv&eacute; aux lib&eacute;raux ou aux premiers socialistes qui voyaient dans cette proximit&eacute; avec la colonie fran&ccedil;aise un tremplin pour les carlistes qui voyaient dans des villes comme Oran un point strat&eacute;gique de base pour revenir dans la P&eacute;ninsule lorsque le candidat carliste relan&ccedil;ait sa tentative de prise de pouvoir.</p> <p>Ce qui est important en Alg&eacute;rie, lorsqu&#39;on analyse la participation des exil&eacute;s espagnols, ce n&#39;est pas seulement le fait qu&#39;elle soit devenue une terre de passage, mais aussi les structures politiques qui allaient se d&eacute;velopper sur le territoire lui-m&ecirc;me. Ici, il y a eu une convergence des diff&eacute;rentes motivations qui ont conduit les Espagnols en Alg&eacute;rie. Dans la plupart des cas, l&#39;&eacute;migration &eacute;conomique a apport&eacute; avec elle les structures soci&eacute;tales ou politiques qu&#39;ils avaient d&eacute;velopp&eacute;es dans leurs lieux d&#39;origine. Les pers&eacute;cutions politiques ont fait que lorsque ces exil&eacute;s sont arriv&eacute;s sur le territoire alg&eacute;rien, les structures d&eacute;velopp&eacute;es par les Espagnols existaient d&eacute;j&agrave;, ce qui a constitu&eacute; une base de travail.</p> <p>L&#39;&eacute;chec du Sexenio d&eacute;mocratique (1868-1874) en Espagne et la liquidation de l&#39;exp&eacute;rience r&eacute;publicaine ont conduit de nombreux d&eacute;fenseurs du r&eacute;publicanisme, du cantonalisme et du mouvement ouvrier naissant &agrave; se r&eacute;fugier en Alg&eacute;rie pour &eacute;chapper aux pers&eacute;cutions politiques. Depuis l&#39;important canton de Carthag&egrave;ne, des d&eacute;fenseurs du canton partent pour Mazalquivir &agrave; bord de la fr&eacute;gate Numancia. Nombre de ces cantonalistes entr&egrave;rent en contact avec les partisans de Ruiz Zorrilla dans la ville d&#39;Oran, qui commenc&egrave;rent tr&egrave;s t&ocirc;t &agrave; conspirer contre la restauration d&#39;Alfonso XII et de C&aacute;novas del Castillo<a href="#_ftn6"><sup><sup>[6]</sup></sup></a>. On sait qu&#39;&agrave; la mort d&#39;Alphonse XII, un comit&eacute; r&eacute;volutionnaire a &eacute;t&eacute; form&eacute;, pr&eacute;sid&eacute; par Ezequiel S&aacute;nchez, qui &eacute;ditait le journal <em>La Democracia espa&ntilde;ola (D&eacute;mocratie espagnole) </em>dans la ville d&#39;Oran. Dans la strat&eacute;gie insurrectionnelle d&#39;une grande partie du r&eacute;publicanisme espagnol, les &eacute;checs des tentatives de transformation s&#39;accompagnent de la fuite de leurs protagonistes qui, dans le cas de ceux des c&ocirc;tes levantines, se retrouvent souvent &agrave; Oran et &agrave; Alger<a href="#_ftn7"><sup><sup>[7]</sup></sup></a>. Finalement, l&#39;activit&eacute; conspiratrice fait r&eacute;agir les autorit&eacute;s fran&ccedil;aises qui limitent les activit&eacute;s des r&eacute;publicains espagnols, en expulsant certains d&#39;entre eux, comme le journaliste Francisco Zavala, ou en les confinant dans le d&eacute;partement de Constantine.</p> <p>Cependant, c&#39;est le mouvement anarchiste qui s&#39;est le mieux d&eacute;velopp&eacute; en Alg&eacute;rie dans le dernier tiers du 19&egrave;me si&egrave;cle et qui l&#39;est rest&eacute; pendant toute la premi&egrave;re moiti&eacute; du 20&egrave;me si&egrave;cle. Les raisons de cet enracinement sont multiples. Tout d&#39;abord, l&#39;&eacute;migration &eacute;conomique espagnole provenait principalement des r&eacute;gions du Levant et de l&#39;Andalousie, o&ugrave; l&#39;anarchisme &eacute;tait majoritaire par rapport &agrave; ses rivaux socialistes. Cela signifie que les exp&eacute;riences organisationnelles, tant soci&eacute;tales que purement anarchistes, ont &eacute;t&eacute; transport&eacute;es par ces contingents, qui ont d&eacute;velopp&eacute; des groupes dans les villes o&ugrave; ils se sont install&eacute;s. D&#39;autre part, l&#39;anarchisme fran&ccedil;ais n&#39;est pas non plus &agrave; n&eacute;gliger, car de nombreux Fran&ccedil;ais vivant en Alg&eacute;rie ont d&eacute;velopp&eacute; des structures libertaires dans la colonie.</p> <p>L&#39;activit&eacute; du mouvement ouvrier en Alg&eacute;rie, dirig&eacute; par des Espagnols, remonte &agrave; des temps tr&egrave;s anciens, tout comme la pr&eacute;occupation des libertaires de la p&eacute;ninsule pour le sort des travailleurs d&#39;Oran et d&#39;Alger. En juin 1881, face aux &eacute;v&eacute;nements et aux conflits qui surgissent &agrave; Oran entre les autorit&eacute;s fran&ccedil;aises et les travailleurs, de nombreux Espagnols retournent dans la p&eacute;ninsule et arrivent sur la c&ocirc;te d&#39;Almer&iacute;a<a href="#_ftn8"><sup><sup>[8]</sup></sup></a>. Face &agrave; la situation de mis&egrave;re v&eacute;cue par ces travailleurs, les soci&eacute;t&eacute;s ouvri&egrave;res d&#39;Almeria et du reste du pays ouvrent une souscription d&#39;aide pour pallier les besoins les plus imm&eacute;diats de ceux qui rentrent en Espagne<a href="#_ftn9"><sup><sup>[9]</sup></sup></a>.</p> <p>De m&ecirc;me, le d&eacute;veloppement de l&#39;ouvri&eacute;risme en Alg&eacute;rie se g&eacute;n&eacute;ralise et le mouvement ouvrier espagnol en fait l&#39;un des signes de l&#39;identit&eacute; ouvri&egrave;re, car aucune fronti&egrave;re ne s&eacute;pare leurs revendications. Le congr&egrave;s cosmopolite de juillet 1885 r&eacute;unit des groupes d&#39;Afrique du Nord<a href="#_ftn10"><sup><sup>[10]</sup></sup></a>.</p> <p>Mais l&#39;activit&eacute; des anarchistes espagnols en Alg&eacute;rie ne s&#39;est pas limit&eacute;e &agrave; la solidarit&eacute; qu&#39;ils ont pu manifester face aux conflits dans la r&eacute;gion ou &agrave; la r&eacute;flexion sur les activit&eacute;s socialistes. Des groupes anarchistes espagnols ont &eacute;migr&eacute; en Afrique du Nord &agrave; la fin du XIXe si&egrave;cle.<a href="#_ftn11"><sup><sup>[11]</sup></sup></a> Oran et Alger furent les points d&#39;arriv&eacute;e, et le grand nombre d&#39;Espagnols de la zone levantine, d&#39;Alicante &agrave; Barcelone, g&eacute;n&eacute;ra m&ecirc;me un dialecte dans la r&eacute;gion, m&eacute;lange de catalan, de fran&ccedil;ais et d&#39;arabe, qui re&ccedil;ut le nom de Patuet.</p> <p>&Agrave; cette &eacute;poque, au milieu du d&eacute;bat international entre les id&eacute;es collectivistes et communistes au sein du mouvement anarchiste, la position de nombreux groupes de Barcelone &eacute;tait de plus en plus favorable &agrave; l&#39;anarchisme-communisme.<a href="#_ftn12"><sup><sup>[12]</sup></sup></a>&nbsp;Des personnes comme Francesc Borr&aacute;s Mata, Facundo Borr&aacute;s et Francesc Roig arrivent en Alg&eacute;rie et promeuvent le Groupe anarchiste-communiste d&#39;Oran ou le groupe &quot;Los Descamisados&quot; d&#39;Alger, qui d&eacute;fendent les positions de l&#39;anarchocommunisme. &quot;Los Descamisados&quot; d&#39;Alger fut un groupe tr&egrave;s actif, en relation avec leurs camarades de Barcelone, dans la d&eacute;fense de l&#39;anarchisme communiste et de son mod&egrave;le d&#39;organisation.</p> <h2>2. L&#39;entre-deux-guerres</h2> <p>L&#39;&eacute;migration espagnole vers les c&ocirc;tes alg&eacute;riennes ne s&#39;est pas arr&ecirc;t&eacute;e au d&eacute;but du nouveau si&egrave;cle et avec elle l&#39;arriv&eacute;e des anarchistes sur le territoire. La mobilit&eacute; de ces personnes conf&egrave;re au mouvement anarchiste des caract&eacute;ristiques de transnationalit&eacute; qui ont fait l&#39;objet d&#39;une plus grande attention dans des sc&eacute;narios tels que le sc&eacute;nario am&eacute;ricain ou europ&eacute;en, mais qui n&#39;ont gu&egrave;re &eacute;t&eacute; travaill&eacute;es dans le sc&eacute;nario africain.</p> <p>Les d&eacute;bats au sein du mouvement anarchiste portaient sur la question de savoir si les contingents de personnes qui s&#39;installaient dans ces r&eacute;gions devaient se lier aux mouvements autochtones ou d&eacute;velopper leurs propres structures en contact avec les anarchistes de la r&eacute;gion. &Eacute;tant donn&eacute; que le s&eacute;jour dans ces lieux &eacute;tait toujours temporaire, les d&eacute;bats sur ces questions &eacute;taient constants. De m&ecirc;me, la position sur le militantisme syndical n&#39;&eacute;tait pas la m&ecirc;me que sur le militantisme purement anarchiste.</p> <p>Comme mentionn&eacute; plus haut, l&#39;existence d&#39;un mouvement anarchiste fran&ccedil;ais en Alg&eacute;rie a &eacute;t&eacute; un point d&#39;appui pour les anarchistes arrivant sur le territoire. L&#39; anarchisme fran&ccedil;ais en Alg&eacute;rie a &eacute;t&eacute; repr&eacute;sent&eacute; par divers projets journalistiques de la fin du XIXe si&egrave;cle, o&ugrave; il a &eacute;t&eacute; t&eacute;moin des d&eacute;bats nationaux et internationaux de l&#39;&eacute;poque. Des titres comme <em>L&rsquo;Action r&eacute;volutionnnaire</em> de 1887<a href="#_ftn13"><sup><sup>[13]</sup></sup></a>, <em>Le Tocsin </em>de 1890<a href="#_ftn14"><sup><sup>[14]</sup></sup></a> ou <em>Le Libertaire </em>de 1892, entre autres.</p> <p>Au d&eacute;but du 20e si&egrave;cle, cette activit&eacute; s&#39;est poursuivie, car l&#39;Alg&eacute;rie faisait partie de la France et les structures politiques et syndicales des libertaires fran&ccedil;ais avaient leur correspondance dans ce pays d&#39;Afrique du Nord.</p> <p>C&#39;est dans les ann&eacute;es 1920 que le plus important journal anarchiste fran&ccedil;ais, <em>Le Flambeau</em>, est publi&eacute; en Alg&eacute;rie<a href="#_ftn15"><sup><sup>[15]</sup></sup></a>. Il dura de 1923 &agrave; 1926 et atteignit 650 abonn&eacute;s. Organe des groupes libertaires d&#39;Afrique du Nord, il souhaite la cr&eacute;ation d&#39;une f&eacute;d&eacute;ration de tous les groupes nord-africains. Ce sera chose faite en 1926 avec la cr&eacute;ation de la F&eacute;d&eacute;ration libertaire d&#39;Afrique du Nord, compos&eacute;e du Groupe libertaire d&#39;Alger et du Cercle libertaire Concordia d&#39;Oran. L&#39;Union communiste anarchiste, qui venait de na&icirc;tre en France, en &eacute;tait le reflet. Cependant, ses activit&eacute;s se limitent &agrave; l&#39;Alg&eacute;rie et n&#39;atteignent pas l&#39;influence souhait&eacute;e au Maroc et en Tunisie.</p> <p>Ce n&#39;est pas le but de ce travail d&#39;entrer dans les activit&eacute;s de ces groupes, mais leur naissance et leur d&eacute;veloppement ont co&iuml;ncid&eacute; avec la dictature de Primo de Rivera en Espagne, qui a conduit &agrave; une diaspora de l&#39;anarchisme, dont une grande partie s&#39;est d&eacute;plac&eacute;e vers la France<a href="#_ftn16"><sup><sup>[16]</sup></sup></a>. &Agrave; cette &eacute;poque, les anarchistes espagnols vivant en France rejoignent la Federaci&oacute;n de Grupos Anarquistas de Lengua Espa&ntilde;ola (F&eacute;d&eacute;ration des groupes anarchistes de langue espagnole) et la Librer&iacute;a Internacional de Par&iacute;s. Il n&#39;existe aucune trace de la participation d&#39;anarchistes espagnols en Alg&eacute;rie &agrave; cette f&eacute;d&eacute;ration, bien que l&#39;existence de groupes pr&eacute;sentant des caract&eacute;ristiques similaires ait continu&eacute; &agrave; se d&eacute;velopper. Il est certain que le noyau des activit&eacute;s anarchistes en exil avait son point fort en France, d&#39;o&ugrave; ils organis&egrave;rent des tentatives de renversement de la dictature et de la monarchie d&#39;Alphonse XIII, en prenant contact avec l&#39;opposition antimonarchiste.</p> <p>Pendant les ann&eacute;es de la Seconde R&eacute;publique, le flux d&#39;&eacute;migrants vers l&#39;Afrique du Nord se poursuit et les activit&eacute;s des groupes anarchistes hispanophones se multiplient. Bien qu&#39;en 1927, des groupes anarchistes espagnols, pers&eacute;cut&eacute;s par Primo de Rivera, la Federaci&oacute;n de Grupos Anarquistas de Lengua Espa&ntilde;ola et des groupes anarchistes portugais aient fond&eacute; la Federaci&oacute;n Anarquista Ib&eacute;rica (FAI), cela n&#39;a pas emp&ecirc;ch&eacute; la poursuite de l&#39;existence de groupes anarchistes hors des fronti&egrave;res espagnoles, qui ont pu ou non faire partie de la FAI. En outre, les circonstances qui avaient motiv&eacute; la fondation de la FAI avaient quelque peu chang&eacute;. Le Portugal &eacute;tait plong&eacute; dans un processus dictatorial depuis 1926, suite au coup d&#39;&Eacute;tat du g&eacute;n&eacute;ral Carmona, renforc&eacute; par l&#39;arriv&eacute;e au pouvoir d&#39;Antonio Oliveira Salazar en 1932. L&#39;Espagne, en revanche, vivait une exp&eacute;rience d&eacute;mocratique telle que la Seconde R&eacute;publique, qui, bien qu&#39;elle ait apport&eacute; des moments de flux et de reflux &agrave; l&#39;activit&eacute; du mouvement libertaire, avait conduit &agrave; l&#39;expansion de ses structures et de ses activit&eacute;s<a href="#_ftn17"><sup><sup>[17]</sup></sup></a>.</p> <p>En Alg&eacute;rie, tant &agrave; Oran qu&#39;&agrave; Alger, se d&eacute;veloppent des groupes anarchistes espagnols qui sont en contact avec la FAI, mais aussi avec les Fran&ccedil;ais, dans l&#39;id&eacute;e de quelle f&eacute;d&eacute;ration encadrer leurs activit&eacute;s. Finalement, ces groupes, malgr&eacute; les relations qu&#39;ils ont pu avoir avec les deux organisations, tenteront de former une F&eacute;d&eacute;ration Anarchiste du Continent Africain.</p> <p>Dans les ann&eacute;es 1930, plusieurs groupes anarchistes hispanophones se d&eacute;veloppent &agrave; Alger, Oran, Rabat et Tanger. En Alg&eacute;rie, il y avait le groupe anarchiste Acracia &agrave; Alger et les groupes &quot;Kropotkin&quot;, &quot;Nueva Luz&quot;, &quot;Acci&oacute;n Directa&quot; et &quot;Rebeli&oacute;n&quot; &agrave; Oran. Dans le cas des groupes d&#39;Oran, ils s&#39;&eacute;taient regroup&eacute;s pour former une f&eacute;d&eacute;ration locale de groupes anarchistes. Au Maroc, les groupes &quot;Proudhon&quot; et &quot;Fraternit&eacute;&quot; &agrave; Rabat et &quot;R&eacute;bellion&quot;, &quot;Acracia&quot; et &quot;Amour et Justice&quot; &agrave; Tanger ont &eacute;galement organis&eacute; leurs f&eacute;d&eacute;rations locales respectives<a href="#_ftn18"><sup><sup>[18]</sup></sup></a>. Enfin, l&#39;existence d&#39;organisations anarchistes a &eacute;t&eacute; constat&eacute;e &agrave; Melilla et &agrave; Al Hoceima.</p> <p>Ces groupes avaient le dilemme et le soutien de la FAI pour coordonner leurs actions, car l&#39;un des probl&egrave;mes qu&#39;ils d&eacute;non&ccedil;aient &eacute;tait l&#39;existence des groupes mais le manque de coh&eacute;sion organisationnelle entre eux. La correspondance entre le Comit&eacute; p&eacute;ninsulaire de la FAI et les groupes d&#39;Alger et d&#39;Oran a &eacute;t&eacute; intense au cours de ces ann&eacute;es. Tandis que le Comit&eacute; p&eacute;ninsulaire maintenait le contact pour voir les possibilit&eacute;s de coordonner les anarchistes espagnols en Alg&eacute;rie, ces groupes menaient non seulement des activit&eacute;s dans leurs villes, mais soutenaient &eacute;galement la presse anarchiste en Espagne qui refl&eacute;tait leur situation et leur activit&eacute;. Francisco Cuenca et Antonio Jim&eacute;nez Yala &eacute;taient parmi leurs membres<a href="#_ftn19"><sup><sup>[19]</sup></sup></a>. En effet, le groupe &quot;Proudhon&quot; de Rabat &eacute;tait favorable &agrave; la cr&eacute;ation d&#39;une R&eacute;gion africaine au sein de la FAI.</p> <p>C&#39;est cette intense activit&eacute; des anarchistes en Afrique du Nord, surtout entre 1933 et 1936, qui aboutit &agrave; la tenue d&#39;un Congr&egrave;s anarchiste du continent africain &agrave; Oran en ao&ucirc;t 1935. L&#39;objectif de ce congr&egrave;s &eacute;tait la cr&eacute;ation d&#39;une F&eacute;d&eacute;ration anarchiste du continent africain qui, pour le d&eacute;l&eacute;gu&eacute; du groupe &quot;Acracia&quot; d&#39;Alger, devait &ecirc;tre une autre r&eacute;gionale de la FAI. <a href="#_ftn20"><em><sup><strong><sup>[20]</sup></strong></sup></em></a>Cependant, tous les groupes ne sont pas d&#39;accord, et malgr&eacute; le poids des Espagnols dans leur d&eacute;veloppement, le d&eacute;l&eacute;gu&eacute; de Rabat, changeant d&#39;avis, consid&egrave;re que <em>&quot;(...) les caract&eacute;ristiques du pays africain sont tr&egrave;s diff&eacute;rentes g&eacute;ographiquement et psychologiquement de celles de nos homologues de la P&eacute;ninsule</em>&quot; .</p> <p>La d&eacute;cision n&#39;a pas &eacute;t&eacute; facile &agrave; prendre, car m&ecirc;me les groupes d&#39;une m&ecirc;me f&eacute;d&eacute;ration locale, comme dans le cas d&#39;Oran, avaient des positions diff&eacute;rentes, ce qui marque la libert&eacute; d&#39;organisation de l&#39;anarchisme. Alors que pour le groupe &quot;R&eacute;bellion&quot; d&#39;Oran, il fallait faire partie de la FAI, le groupe &quot;Action directe&quot; de la m&ecirc;me localit&eacute; a opt&eacute; pour la position ind&eacute;pendante.</p> <p>Cependant, la majorit&eacute; des groupes africains ont opt&eacute; pour la cr&eacute;ation d&#39;une f&eacute;d&eacute;ration ind&eacute;pendante de la FAI, en relation avec elle, et l&#39;accord a donc &eacute;t&eacute; de cr&eacute;er une F&eacute;d&eacute;ration Anarchiste du Continent Africain. Lors de ce m&ecirc;me congr&egrave;s, elle fut dot&eacute;e de la structure suivante :</p> <p>La Federaci&oacute;n Anarquista del Continente Africano queda estructurada a base de tanto grupos de afinidad como caracter&iacute;sticas tiene nuestro movimiento, as&iacute; como grupos de cultura, de propaganda, de estad&iacute;stica de la producci&oacute;n y consumo. Todas las decisiones o acuerdos deber&aacute;n ser tomados por los grupos que la compongan, nunca por los Comit&eacute;s Superiores<a href="#_ftn21"><sup><sup>[21]</sup></sup></a>.</p> <p>Cela donne &agrave; cette f&eacute;d&eacute;ration, compos&eacute;e d&#39;Espagnols vivant en Alg&eacute;rie et au Maroc, une structure tr&egrave;s proche de celle de la FAI, sur laquelle elles s&#39;appuient toutes, mais un peu plus large que la simple union de groupes anarchistes sp&eacute;cifiques<a href="#_ftn22"><sup><sup>[22]</sup></sup></a>.</p> <p>En outre, le congr&egrave;s recommande aux membres des groupes d&#39;adh&eacute;rer aux syndicats r&eacute;volutionnaires, dont beaucoup sont des structures port&eacute;es par des immigr&eacute;s espagnols qui ont d&eacute;velopp&eacute; des syndicats ou des groupes de soutien &agrave; la CNT. Mais cette f&eacute;d&eacute;ration anarchiste ne voulait pas &ecirc;tre un simple transmetteur des structures apport&eacute;es de la P&eacute;ninsule et voulait plut&ocirc;t imiter le milieu dans lequel ils vivaient en faisant un diagnostic des probl&egrave;mes africains.</p> <p>Il est d&eacute;cid&eacute; que le si&egrave;ge du Comit&eacute; continental sera &agrave; Oran et la cr&eacute;ation d&#39;un journal pour v&eacute;hiculer les id&eacute;es libertaires est approuv&eacute;e.</p> <p>Mais son reflet reste la FAI. De m&ecirc;me que la F&eacute;d&eacute;ration Anarchiste Ib&eacute;rique avait approuv&eacute; en 1927 la formation d&#39;un Comit&eacute; pour les Prisonniers qui devait &ecirc;tre une des bases de l&#39;interaction entre la FAI et la CNT, l&#39;accord adopt&eacute; par cette nouvelle F&eacute;d&eacute;ration Anarchiste du Continent Africain fut la cr&eacute;ation de ce m&ecirc;me Comit&eacute; Pro-Prisonniers. Son but &eacute;tait de soutenir tous ceux qui, dans le d&eacute;veloppement des activit&eacute;s anarchistes, ont &eacute;t&eacute; pers&eacute;cut&eacute;s et emprisonn&eacute;s pour leur engagement.</p> <p>Enfin, les bases du lien entre l&#39;Afrique du Nord et l&#39;Espagne ne sont pas rompues, malgr&eacute; la cr&eacute;ation d&#39;une organisation ind&eacute;pendante. Suivant la structure anarchiste elle-m&ecirc;me, il est convenu de soutenir le mouvement ouvrier espagnol en cas de d&eacute;clenchement d&#39;un mouvement r&eacute;volutionnaire dans la p&eacute;ninsule, qu&#39;ils consid&egrave;rent comme beaucoup plus proche que dans les colonies<a href="#_ftn23"><sup><sup>[23]</sup></sup></a>. &Agrave; cette fin, et suivant les m&ecirc;mes structures qu&#39;en Espagne, ils lancent la cr&eacute;ation d&#39;un Comit&eacute; de d&eacute;fense en cas de d&eacute;clenchement d&#39;une r&eacute;volution en Espagne, qui soutiendrait un tel mouvement.</p> <p>Il est clair que la pr&eacute;sence espagnole en Afrique du Nord, et en particulier en Alg&eacute;rie, motivera le besoin d&#39;une organisation anarchiste qui, bien qu&#39;elle se veuille autochtone et ind&eacute;pendante, ne perdra jamais le fil du contact avec ses homologues p&eacute;ninsulaires.</p> <p>Cependant, le coup d&#39;&Eacute;tat de juillet 1936 modifie quelque peu les perspectives d&#39;organisation, car la lutte en Espagne marque l&#39;avenir du mouvement ouvrier et libertaire. De nombreux Espagnols r&eacute;sidant en Alg&eacute;rie rentrent en Espagne pour s&#39;engager dans les milices puis dans l&#39;Arm&eacute;e populaire avec une conviction antifasciste. Cependant, au fur et &agrave; mesure que la guerre progresse et que les positions de la R&eacute;publique perdent du terrain, non seulement beaucoup rentrent, mais le nombre d&#39;Espagnols en Afrique du Nord augmente. L&#39;effondrement final de la R&eacute;publique en mars 1939 a pouss&eacute; des milliers de r&eacute;publicains espagnols &agrave; fuir la r&eacute;pression vers les ports de Valence et d&#39;Alicante. Seuls quelques-uns parviennent &agrave; prendre des bateaux qui les conduisent sur la c&ocirc;te alg&eacute;rienne, dans le port d&#39;Oran.</p> <p>Les Espagnols arrivent en masse sur le territoire africain &agrave; bord de navires tels que le Stanbrook, l&#39;African Trader, le Campillo et le L&eacute;zardrieux, entre le 3 mars et le 3 avril 1939. Ces navires illustrent la diaspora d&#39;une s&eacute;rie de projets noy&eacute;s dans le sang :</p> <p>&iquest;Qui&eacute;n hab&iacute;a en el barco? Militantes de organizaciones sindicales y pol&iacute;ticas, militares llegados directamente de los frentes&hellip; M&aacute;s de tres mil personas, tres mil almas, la mayor parte al borde del agotamiento; racimo apretado de amarguras que encontr&oacute; en &eacute;l, el punto de partida de nuevas esperanzas en el zafarrancho de la &uacute;ltima hora<a href="#_ftn24"><sup><sup>[24]</sup></sup></a>.</p> <p>Lorsque ces Espagnols sont arriv&eacute;s en Alg&eacute;rie, ils ont d&#39;abord rencontr&eacute; le probl&egrave;me de l&#39;acc&egrave;s. Beaucoup d&#39;entre eux sont rest&eacute;s enferm&eacute;s pendant des jours sur ces bateaux. D&#39;autres ont vu comment, dans le feu du soutien apport&eacute; au franquisme par les autorit&eacute;s locales, comme le maire d&#39;Oran, l&#39;abb&eacute; Gabriel Lambert, des groupes de falangistes se sont promen&eacute;s dans les rues d&#39;Oran dans le but d&#39;&ecirc;tre assassin&eacute;s par les forces de l&#39;ordre. C&#39;est ainsi que des groupes de falangistes se sont promen&eacute;s dans les rues d&#39;Oran dans le but de pouvoir d&eacute;signer les r&eacute;publicains espagnols et de faire pression sur eux pour qu&#39;ils retournent de gr&eacute; ou de force en Espagne<a href="#_ftn25"><sup><sup>[25]</sup></sup></a>. En revanche, une fois d&eacute;barqu&eacute;s des navires, les Espagnols sont r&eacute;partis dans diff&eacute;rents camps de concentration, dont le Centre d&#39;h&eacute;bergement num&eacute;ro 1 &agrave; Oran dans un premier temps. Une &eacute;tape difficile de l&#39;exil espagnol en Alg&eacute;rie commence.</p> <h2>3. L&#39;exil de 1939. La r&eacute;organisation du mouvement libertaire espagnol en Alg&eacute;rie.</h2> <p>Tr&egrave;s t&ocirc;t, le mouvement libertaire espagnol entreprend une r&eacute;organisation de ses structures &agrave; partir des camps de concentration eux-m&ecirc;mes. Les anarchistes espagnols, soutenus par ceux qui vivaient en Alg&eacute;rie depuis un certain temps et qui avaient d&eacute;j&agrave; des structures en place, &eacute;taient favorables &agrave; l&#39;organisation de la r&eacute;sistance &agrave; l&#39;int&eacute;rieur des prisons et des camps dans le but de rentrer en Espagne le plus rapidement possible. Pour ce faire, tr&egrave;s t&ocirc;t, une correspondance est &eacute;tablie avec les organisations de la CNT en exil fran&ccedil;ais et anglais, ainsi qu&#39;avec le soutien apport&eacute; dans ces circonstances par la Solidarit&eacute; Internationale Antifasciste (SIA).</p> <p>C&#39;est d&#39;ailleurs cette derni&egrave;re organisation qui est &agrave; l&#39;origine des rapports au Comit&eacute; national de la CNT &agrave; Londres sur la situation des exil&eacute;s espagnols en Afrique du Nord et leurs besoins urgents.</p> <p>La situation des anarchistes n&#39;est pas claire, car les informations en provenance d&#39;Alg&eacute;rie ne d&eacute;cryptent pas la situation r&eacute;elle de l&#39;exil libertaire. De plus, le monde se pr&eacute;cipite vers une nouvelle guerre, m&ecirc;me s&#39;il faut attendre septembre 1939 pour qu&#39;elle se produise. Sur cette base, la proposition est d&#39;organiser au plus vite une r&eacute;sistance pour tenter de chasser Franco du pouvoir, mais en attendant, la proposition est lanc&eacute;e de cr&eacute;er des structures de travail coop&eacute;ratif o&ugrave; la population espagnole d&#39;Alg&eacute;rie pourrait &ecirc;tre occup&eacute;e :</p> <p>Existen numerosos compa&ntilde;eros refugiados expertos en distintas industrias y comercios, como son saladuras, fabricaci&oacute;n de jabones, refiner&iacute;as de aceite, pesqueras (&hellip;) podr&iacute;a darse soluci&oacute;n a infinidad de compa&ntilde;eros en la misma forma que en el Proyecto de los Trabajadores de la Tierra (&hellip;)<a href="#_ftn26"><sup><sup>[26]</sup></sup></a>.</p> <p>Une proposition de la SIA et du Mouvement libertaire d&#39;Oran qui &eacute;tait sans compter sur la tournure que prendraient les &eacute;v&eacute;nements dans quelques semaines.</p> <p>La d&eacute;claration de guerre de la France et du Royaume-Uni &agrave; l&#39;Allemagne nazie, ainsi que l&#39;invasion allemande de la France qui s&#39;ensuivit, pr&eacute;cipit&egrave;rent les &eacute;v&eacute;nements. La chute de la Troisi&egrave;me R&eacute;publique et la division de la France m&eacute;tropolitaine en zone occup&eacute;e et zone de collaboration sous le r&eacute;gime de Vichy de P&eacute;tain modifient la situation des Espagnols en Alg&eacute;rie. De nombreuses autorit&eacute;s politiques fran&ccedil;aises sont favorables au r&eacute;gime franquiste, dans la lign&eacute;e de P&eacute;tain. Ces groupes accusent les autres de couvrir les Espagnols r&eacute;publicains, souvent qualifi&eacute;s de &quot;communistes&quot; dans un sens p&eacute;joratif<a href="#_ftn27"><sup><sup>[27]</sup></sup></a>. De plus, cette collaboration fran&ccedil;aise avec les syst&egrave;mes fascistes a facilit&eacute; l&#39;infiltration d&#39;agents franquistes dans les structures de l&#39;exil espagnol, y compris en Alg&eacute;rie<a href="#_ftn28"><sup><sup>[28]</sup></sup></a>. Bien qu&#39;il soit de plus en plus difficile de conna&icirc;tre la situation des anarchistes en Afrique du Nord, un rapport donne le chiffre de plus de 5000 membres libertaires en Alg&eacute;rie en 1940, la plupart d&#39;entre eux &eacute;tant dans des camps de concentration ou en fuite. Aux pers&eacute;cutions politiques s&#39;ajoute l&#39;exploitation de ces prisonniers par la France de Vichy, qui a mis en place la Compagnie des travailleurs &eacute;trangers comme main d&#39;&oelig;uvre bon march&eacute; :</p> <p>En &Aacute;frica del Norte se constituyeron doce CTE, compuestos por un menor n&uacute;mero de efectivos, que se integraron en el 8&ordm; regimiento de Trabajadores Extranjeros, de forma que en abril de 1940 unos 2.500 hombres estaban distribuidos entre Argelia, Marruecos y T&uacute;nez<a href="#_ftn29"><sup><sup>[29]</sup></sup></a>.</p> <h2>4. Anarchistes dans les camps de concentration en Alg&eacute;rie</h2> <p>L&#39;existence, pendant la Seconde Guerre mondiale, de camps tels que Dachau, Mauthausen et Auschwitz, entre autres, a &eacute;clips&eacute; la duret&eacute; de camps similaires dans d&#39;autres lieux. L&#39;un des endroits o&ugrave; la situation des camps de concentration &eacute;tait la plus dure &eacute;tait l&#39;Alg&eacute;rie :</p> <p>Les conditions de vie sont aussi mauvaises qu&#39;en France, m&ecirc;me si l&#39;on tient compte des conditions climatiques. Selon le rapport de la mission internationale qui visite les camps en mai, les d&eacute;tenus &quot;manquent de tout... Avec la chaleur, aucun homme ne pourra r&eacute;sister dans ces conditions&quot;.<a href="#_ftn30"><sup><sup>[30]</sup></sup></a></p> <p>Les camps de Morand, Suzzoni, Relizane, Cherchell, Djelfa et Ain El Urak ont &eacute;t&eacute; le th&eacute;&acirc;tre de la r&eacute;pression, de l&#39;exploitation et des conditions de vie mis&eacute;rables de l&#39;exil espagnol. Des personnalit&eacute;s litt&eacute;raires comme Max Aub et des anarchistes comme Cipriano Mera, qui fut intern&eacute; au camp Morand pendant trois ans avant de s&#39;enfuir au Maroc, sont pass&eacute;s par ces camps. Comme l&#39;ont montr&eacute; les comit&eacute;s de la CNT, la situation libertaire dans ces camps &eacute;tait tr&egrave;s difficile :</p> <p>Deb&eacute;is tener en cuenta, entre otras cosas, que la situaci&oacute;n actual de los campos all&iacute; es de dif&iacute;cil relaci&oacute;n, por estar desperdigados en lugares casi inh&oacute;spitos, alejados muchos quilom&eacute;tros (sic) de los centros de comunicaci&oacute;n. Los desplazamientos obligan a invertir mucho tiempo. Pero se trabaja ya en condiciones para superarlo todo y estabilizar la relaci&oacute;n y atenci&oacute;n necesaria<a href="#_ftn31"><sup><sup>[31]</sup></sup></a>.</p> <p>Cependant, &agrave; l&#39;instar de ce que les anarchistes ont fait dans d&#39;autres camps de concentration, par exemple dans l&#39;Espagne franquiste, des comit&eacute;s de reconstruction ont &eacute;t&eacute; cr&eacute;&eacute;s dans ces baraquements, des &eacute;coles ont &eacute;t&eacute; fond&eacute;es et des infrastructures clandestines ont &eacute;t&eacute; mises en place pour assurer leur s&eacute;curit&eacute;<a href="#_ftn32"><em><sup><strong><sup>[32]</sup></strong></sup></em></a>. Au camp Morand, la Jeunesse libertaire s&#39;est reconstitu&eacute;e et a m&ecirc;me publi&eacute; un journal : <em>Exilio</em><a href="#_ftn33"><sup><sup>[33]</sup></sup></a><em>.</em></p> <p>C&#39;est pr&eacute;cis&eacute;ment dans ces camps de concentration qu&#39;un grand nombre d&#39;Espagnols d&eacute;cid&egrave;rent de rejoindre la r&eacute;sistance contre le fascisme en s&#39;enr&ocirc;lant dans la L&eacute;gion &eacute;trang&egrave;re, une d&eacute;cision qui se g&eacute;n&eacute;ralisa dans le feu de l&#39;op&eacute;ration Torch des forces alli&eacute;es en Afrique du Nord<a href="#_ftn34"><sup><sup>[34]</sup></sup></a>. Ce sont ces Espagnols qui vinrent grossir les rangs des unit&eacute;s command&eacute;es par Raymond Dronne et Philippe Leclerc, en d&eacute;veloppant la neuvi&egrave;me compagnie dite La Nueve, compos&eacute;e d&#39;exil&eacute;s espagnols, dont beaucoup d&#39;anarchistes.</p> <h2>5. R&eacute;organisation libertaire</h2> <p>D&egrave;s le d&eacute;but de l&#39;exil et avant m&ecirc;me la fin de la guerre civile, le mouvement libertaire espagnol a commenc&eacute; &agrave; se r&eacute;organiser dans un exil que beaucoup consid&eacute;raient comme devant &ecirc;tre de courte dur&eacute;e. En 1939, toutes les branches du mouvement libertaire (CNT, FAI et Juventudes Libertarias) ont form&eacute; le Mouvement libertaire espagnol (MLE) en tant que structure de confluence et organe de coordination en exil. Seule Mujeres Libres a &eacute;t&eacute; exclue de l&#39;&eacute;quation au d&eacute;but, bien qu&#39;elle l&#39;ait rejointe plus tard :</p> <p>Hac&iacute;a finales de febrero o comienzos de marzo de 1939, los dirigentes anarquistas, reunidos al parecer en Par&iacute;s, decidieron fundir los comit&eacute;s dirigentes de la Federaci&oacute;n Anarquista Ib&eacute;rica, de la Confederaci&oacute;n Nacional del Trabajo y de a Federaci&oacute;n Ib&eacute;rica de Juventudes Libertarias, en un Consejo del Movimiento Libertario del cual formaba parte Mariano V&aacute;zquez, Germinal de Souza, Germinal Esgleas y Federica Montseny<a href="#_ftn35"><sup><sup>[35]</sup></sup></a>.</p> <p>Dans la France occup&eacute;e, il y a eu un mouvement d&#39;Espagnols, car de nombreux prisonniers des camps de concentration fran&ccedil;ais ont &eacute;t&eacute; emmen&eacute;s en Alg&eacute;rie. C&#39;est le cas, par exemple, de Juan Jos&eacute; Domench et Pedro Herrera, &eacute;minents militants de la CNT et de la FAI, lib&eacute;r&eacute;s du camp de concentration de Djelfa en Alg&eacute;rie, qui participent tr&egrave;s t&ocirc;t &agrave; la reconstruction du mouvement libertaire &agrave; Bab-el-Oued et &agrave; Alger. Le contact entre les structures libertaires espagnoles en Alg&eacute;rie et celles cr&eacute;&eacute;es par les anarchistes espagnols &agrave; l&#39;int&eacute;rieur des camps de concentration &eacute;tait &eacute;vident. Par ailleurs, depuis l&#39;&eacute;tranger, le MLE cherche &agrave; entrer en contact avec les anarchistes d&#39;Alg&eacute;rie, afin de restructurer le mouvement dans la diaspora internationale qui s&#39;&eacute;tend en Europe, en Afrique et en Am&eacute;rique.</p> <p>Cependant, les d&eacute;bats qui ont commenc&eacute; tr&egrave;s t&ocirc;t dans le mouvement libertaire en exil sur la n&eacute;cessit&eacute; ou non de continuer &agrave; collaborer avec les autres forces antifascistes dans les organes de la R&eacute;publique en exil ont cherch&eacute; &agrave; conna&icirc;tre les points de vue des libertaires nord-africains.</p> <p>La formation du MLE en Afrique du Nord remonte &agrave; 1944, bien qu&#39;une r&eacute;union g&eacute;n&eacute;rale avec des d&eacute;l&eacute;gations de l&#39;Alg&eacute;rie et du Maroc ait eu lieu &agrave; la fin de l&#39;ann&eacute;e 1943. Le MLE a &eacute;t&eacute; cr&eacute;&eacute; sur la base de groupements locaux et d&#39;un secr&eacute;tariat g&eacute;n&eacute;ral charg&eacute; de coordonner les activit&eacute;s<a href="#_ftn36"><sup><sup>[36]</sup></sup></a>. Ses premiers accords sont ratifi&eacute;s sur la base des congr&egrave;s conf&eacute;d&eacute;raux de la CNT de 1931 et 1936, ainsi que de la collaboration avec le reste des forces antifascistes &agrave; l&#39;exception du PCE.</p> <p>En 1944, les activit&eacute;s de la CNT en Alg&eacute;rie deviennent de plus en plus visibles. &Agrave; Oran, le journal <em>Inquietudes Libertarias </em>commence &agrave; &ecirc;tre publi&eacute;, o&ugrave; la campagne de base consiste &agrave; organiser un congr&egrave;s du MLE en Afrique du Nord et &agrave; &oelig;uvrer pour que la fin de la Seconde Guerre mondiale soit la fin du franquisme<a href="#_ftn37"><sup><sup>[37]</sup></sup></a>. Toujours en 1944, une importante manifestation du 1er mai a eu lieu &agrave; Alger avec une pr&eacute;sence massive de libertaires espagnols.</p> <p>En octobre 1944, les libertaires espagnols en Alg&eacute;rie et dans le reste de l&#39;Afrique du Nord ont trouv&eacute; la force de tenir le congr&egrave;s susmentionn&eacute; dans la ville d&#39;Alger entre le 1er et le 10 de ce mois. Ce congr&egrave;s &eacute;tait solidaire de la lutte des antifascistes en Europe qui &eacute;taient sur le point de vaincre Hitler et Mussolini. Une structure du mouvement libertaire est &eacute;galement mise en place, avec &agrave; sa t&ecirc;te Valerio Mas, en tant que secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral, accompagn&eacute; de personnalit&eacute;s telles que Germinal de Souza et Roque Santamar&iacute;a, tous r&eacute;partis en Afrique du Nord (Alg&eacute;rie, Maroc et Tunisie)<a href="#_ftn38"><sup><sup>[38]</sup></sup></a>. Ce congr&egrave;s visait une plus grande coh&eacute;sion du mouvement libertaire dans la r&eacute;gion, en abordant &eacute;galement les probl&egrave;mes qui se posaient au niveau international, en particulier au Mexique, ainsi que le soutien au SIA, la participation &agrave; diverses Amicales et le rapprochement avec l&#39;UGT d&#39;Afrique du Nord dans le but de sceller une alliance syndicale. De leur c&ocirc;t&eacute;, les exil&eacute;s africains &eacute;taient favorables &agrave; une collaboration avec le reste des forces antifascistes, mais en d&eacute;finissant les champs d&#39;action de chacune des organisations. C&#39;est pourquoi les anarchistes se sont entendus avec les socialistes et les r&eacute;publicains afin de parvenir &agrave; des engagements concrets sur la base de quelques points d&#39;action fondamentaux qui se r&eacute;sument comme suit :</p> <ol> <li>L&#39;ind&eacute;pendance du mouvement, en &eacute;tablissant un accord ponctuel et non permanent o&ugrave; les fronts, les comit&eacute;s de liaison, les syndicats, etc. n&#39;ont pas leur place.</li> <li>Coordonner les efforts des Amicales pour remplir une fonction de solidarit&eacute;.</li> <li>Exploitation et facilit&eacute;s pouvant renforcer la r&eacute;sistance espagnole.</li> <li>Unir leurs forces pour renverser le r&eacute;gime franquiste et r&eacute;tablir la souverainet&eacute; populaire.</li> <li>Emp&ecirc;cher une restauration monarchique.</li> <li>R&eacute;pudiation des relations avec les secteurs du falangisme et de la monarchie sous quelque forme que ce soit, d&eacute;non&ccedil;ant ainsi la strat&eacute;gie de la Junta Suprema de Uni&oacute;n Nacional (promue par les communistes).</li> <li>Condamnation de l&#39;&quot;exclusivit&eacute;&quot; des communistes dans la repr&eacute;sentation de l&#39;exil.</li> <li>Poursuivre la lutte contre le fascisme international.</li> <li>Augmentation de l&#39;aide &agrave; l&#39;arri&egrave;re-pays espagnol<a href="#_ftn39"><sup><sup>[39]</sup></sup></a>.</li> </ol> <p>Ce congr&egrave;s du MLE en Afrique du Nord a servi &agrave; d&eacute;finir les positions &agrave; prendre lors de l&#39;important congr&egrave;s international de la CNT qui s&#39;est tenu &agrave; Paris en mai 1945, une fois la Seconde Guerre mondiale termin&eacute;e. Le d&eacute;l&eacute;gu&eacute; &agrave; ce congr&egrave;s du MLE d&#39;Afrique du Nord &eacute;tait son secr&eacute;taire Valerio Mas.</p> <p>Valerio Mas adh&egrave;re aux positions majoritaires de ce congr&egrave;s, d&eacute;fend la trajectoire historique de la CNT et se tourne vers l&#39;avenir r&eacute;volutionnaire. Pour le MLE, l&#39;essentiel est de mettre fin au franquisme et de retourner en Espagne. D&#39;ailleurs, bien qu&#39;elle ne veuille pas maintenir de liens avec les organes du pouvoir en exil, le fait est que la CNT approuve cette opinion tr&egrave;s suggestive :</p> <p>(&hellip;) el MLE-CNT en Francia, sin renunciar a sus finalidades, y fiel a los compromisos que circunstancialmente hubiera podido contraer, sobre puntos concretos, con los dem&aacute;s partidos y organizaciones, ajustar&aacute; la presi&oacute;n de su acci&oacute;n determinante al grado de comprensi&oacute;n del r&eacute;gimen republicano y de los gobiernos que puedan constituirse en Espa&ntilde;a bajo tal r&eacute;gimen en lo que supone, por parte de aquellos, respeto a las libertades populares y no obstaculizaci&oacute;n de las realizaciones sociales<a href="#_ftn40"><sup><sup>[40]</sup></sup></a>.</p> <p>Cependant, l&#39;unit&eacute; affich&eacute;e au congr&egrave;s de Paris est de courte dur&eacute;e. Bien que le congr&egrave;s ait reconnu que le seul Comit&eacute; national de la CNT &eacute;tait celui de l&#39;int&eacute;rieur, la diaspora rendit finalement difficile l&#39;articulation d&#39;une position. En outre, alors que l&#39;int&eacute;rieur collaborait avec le reste des forces politiques antifranquistes, une partie de l&#39;exil &eacute;tait de plus en plus r&eacute;ticente &agrave; collaborer avec les organes politiques.</p> <p>Pour l&#39;Afrique du Nord, en octobre 1945, un important congr&egrave;s se tient &agrave; Oran du 8 au 16 octobre 1945, avec d&#39;importantes d&eacute;l&eacute;gations du Maroc, de l&#39;Alg&eacute;rie et de la Tunisie, Germinal de Sousa et Rogelio Ol&aacute;varri prennent le relais de Mas. Mais les d&eacute;bats y sont intenses et conduisent &agrave; quelques expulsions de groupes d&#39;Alger<a href="#_ftn41"><sup><sup>[41]</sup></sup></a>. Bien qu&#39;ils pr&eacute;tendaient soutenir le Comit&eacute; National de l&#39;Int&eacute;rieur, ils n&#39;&eacute;taient pas solidaires de la position de la CNT en Espagne de rejoindre l&#39;Alliance Nationale des Forces D&eacute;mocratiques (ANFD) et le gouvernement de la R&eacute;publique en exil dans les personnalit&eacute;s de Jos&eacute; Exp&oacute;sito Leyva et Horacio Mart&iacute;nez Prieto.</p> <p>Si les militants libertaires en Alg&eacute;rie &eacute;taient d&#39;accord sur ce point, le fait est que leurs relations avec les autres organisations politiques et syndicales de l&#39;exil espagnol en Alg&eacute;rie, &agrave; l&#39;exception des communistes, &eacute;taient cordiales et empreintes de collaboration. Les anarchistes, les socialistes et les r&eacute;publicains co&iuml;ncidaient dans divers espaces, et dans le cas de la CNT, du PSOE et de l&#39;UGT, ils se manifestaient dans des structures telles que le C&iacute;rculo Garc&iacute;a Lorca. L&agrave;, des militants anarchistes comme Antonio Verardini, collaborateur de Cipriano Mera pendant la guerre civile et pass&eacute; par les camps de concentration alg&eacute;riens, co&iuml;ncidaient avec des personnalit&eacute;s comme Elena de Souch&egrave;re et Isabel del Castillo, toutes deux issues du parti socialiste<a href="#_ftn42"><sup><sup>[42]</sup></sup></a>. En fait, le conseil d&#39;administration du cercle &eacute;tait compos&eacute; de trois repr&eacute;sentants du PSOE et de trois repr&eacute;sentants de la CNT.</p> <p>Mais 1945 n&#39;a pas &eacute;t&eacute; une bonne ann&eacute;e pour l&#39;exil en g&eacute;n&eacute;ral. La d&eacute;faite du fascisme en Europe ne s&#39;accompagne pas de la chute du franquisme et l&#39;exil, qui semblait temporaire, devient chronique<a href="#_ftn43"><sup><sup>[43]</sup></sup></a>. Des structures libertaires espagnoles en Alg&eacute;rie sont cr&eacute;&eacute;es, des groupes culturels r&eacute;alisent des actions d&#39;int&eacute;r&ecirc;t, comme la pose d&#39;une plaque dans la grotte de la captivit&eacute;, et malgr&eacute; les diff&eacute;rentes organisations et &eacute;lections organis&eacute;es au fil des ans, de nombreux membres ne reviendront jamais en Espagne.</p> <h2>6. Bibliographie</h2> <p>Bachoud, A. (2009). &ldquo;Les r&eacute;publicaines espagnols en Afrique du Nord&rdquo; en Bachoud, A. et Sicot, B. (2009). <em>Sable d&rsquo;exil. Les r&eacute;publicains espagnoles dans les camps d&rsquo;internement au Maghreb, </em>Mare Nostrum</p> <p>Bouba, P. (2015). <em>Anarchisme en siutation coloniale: le cas de l&rsquo;Algerie. Organisations, militants et presse (1887-1962). </em>Universit&eacute; de Perpignan. Universit&eacute; d&rsquo;Oran</p> <p>Bunes, M.A. (2012). &ldquo;Or&aacute;n, primera frontera hispano-turca del Mediterr&aacute;neo&rdquo; en Terki-Hassaine, I., Sola Casta&ntilde;o, E., D&iacute;ez Torre, A. R. Casado Arboni&eacute;s, M. (2012). <em>Las campanas de Or&aacute;n, 1509-2009. Estudios en homenaje a Fatma Benhamamouche, </em>Universidad de Alcal&aacute; de Henares.</p> <p>Dreyfus-Armand, G. et Temime, E. (1995). <em>Les camps sur la plage. </em><em>Un exil espagnol, </em>Autrement</p> <p>Emilio Sola, E. (2019). &ldquo;Cervantes y los anarquistas espa&ntilde;oles exiliados en Argelia&rdquo; en VV.AA (2019). <em>Memoria del exilio espa&ntilde;ol en Argelia, </em>Embajada de Espa&ntilde;a en Argelia e Instituto Cervantes</p> <p>Fern&aacute;ndez G&oacute;mez, F. (2017). <em>Or&iacute;genes del Anarquismo Comunista en Espa&ntilde;a, 1882-1896, </em>Bells vells temps</p> <p>Garc&iacute;a-Arenal, M. y Bunes Ibarra, M. A. (1992). <em>Los espa&ntilde;oles y el norte de &Aacute;frica, siglo XV-XVIII, </em>Mapfre.</p> <p>Gonz&aacute;lez Calleja, E. (2007). &ldquo;Republicanos&rdquo; en Canal, J. (ed.) (2007). <em>Exilios. Los &eacute;xodos pol&iacute;ticos en la Historia de Espa&ntilde;a, siglos XVI-XX, </em>S&iacute;lex</p> <p>Gonz&aacute;lez Cuerva, R. y Bunes Ibarra, M. A. (2017). <em>T&uacute;nez, 1535. Voces de una campa&ntilde;a europea, </em>Polifemo.</p> <p>Higueras Casta&ntilde;eda, E. (2016), <em>Con los Borbones, jam&aacute;s. Biograf&iacute;a de Manuel Ruiz Zorrilla (1833-1895), </em>Marcial Pons</p> <p>Mart&iacute;nez L&oacute;pez, M. (2006). <em>Alcazaba del olvido. El exilio de los refugiados pol&iacute;ticos espa&ntilde;oles en Argelia (1939-1962). </em>Ediciones Edymion</p> <p>Menaches, &Agrave;-R. y Monjo Mascar&oacute;, J-Ll (2019). &ldquo;Lengua y cultura del exilio espa&ntilde;ol en Argelia&rdquo; en VV.AA (2019). <em>Memoria del exilio espa&ntilde;ol en Argelia, </em>Embajada de Espa&ntilde;a en Argelia e Instituto Cervantes</p> <p>Mesquida, Evelyn (2019). <em>La Nueva. Los espa&ntilde;oles que liberaron Par&iacute;s, </em>Ediciones B.</p> <p>Mu&ntilde;oz Congost, J. (1989). <em>Por tierra de moros. El exilio espa&ntilde;ol en el Magreb, </em>Ed. Madre Tierra</p> <p>P&aacute;ez-Camino Arias, F. (2012). &ldquo;El exilio republicano espa&ntilde;ol en Argelia&rdquo; en Sola Casta&ntilde;o, E., D&iacute;ez Torre, A. R., Casado Arboni&eacute;s, M. (2012). <em>Las campanas de Or&aacute;n, 1509-2009. Estudios en homenaje a Fatma Benhamamouche, </em>Universidad de Alcal&aacute; de Henares.</p> <p>P&aacute;ez-Camino Arias, F. (2013), <em>Espa&ntilde;oles en Argelia: conquistas, migraciones, exilios, </em>UMER</p> <p>P&aacute;ez-Camino, F. (2012). <em>En el sabor del tiempo. </em>Huerga &amp; Fierro editores</p> <p>Puyol, J. M. (1947). <em>Don Quijote de Alcal&aacute; de Henares, </em>Ed. Solidaridad Obrera</p> <p>Roca, J. R. (2019). &ldquo;Tipolog&iacute;a de las Migraciones Espa&ntilde;olas a Argelia (Homenaje al profesor Juan Bautista Vilar)&rdquo; en VV.AA (2019). <em>Memoria del exilio espa&ntilde;ol en Argelia, </em>Embajada de Espa&ntilde;a en Argelia e Instituto Cervantes.</p> <p>Simal Dur&aacute;n, J. L. (2011), <em>Exilio, liberalismo y republicanismo en mundo atl&aacute;ntico hispano, 1814-1834. </em>Universidad Aut&oacute;noma de Madrid</p> <p>Simal Dur&aacute;n, J. L. (2012). <em>Emigrados: Espa&ntilde;a y el exilio internacional, 1814-1834, </em>Centro de Estudios Pol&iacute;ticos y Constitucionales</p> <p>Vadillo Mu&ntilde;oz, J. (2021). <em>Historia de la FAI. El anarquismo organizado, </em>Los Libros de la Catarata.</p> <p>Vilar, J. B. (1989). <em>Los espa&ntilde;oles en la Argelia francesa (1830-1914)</em>. Consejo Superior de Investigaciones Cient&iacute;ficas (CSIC)</p> <h2>7. Notes</h2> <p><sup><a href="#_ftnref1">[1]</a></sup> Miguel &Aacute;ngel Bunes, &quot;Oran, primera frontera hispano-turca del Mediterr&aacute;neo&quot; in Terki-Hassaine, Ismet ; Sola Casta&ntilde;o, Emilio ; D&iacute;ez Torre, Alejandro R. ; Casado Arboni&eacute;s, Manuel, <em>Las campanas de Or&aacute;n, 1509-2009. Estudios en homenaje a Fatma Benhamamouche, </em>Universidad de Alcal&aacute; de Henares, Alcal&aacute; de Henares, 2012. Pp. 55-66 ; Garc&iacute;a-Arenal, Mercedes et Bunes Ibarra, Miguel &Aacute;ngel, <em>Los espa&ntilde;oles y el norte de &Aacute;frica, siglo XV-XVIII, </em>Mapfre, Madrid, 1992 ; Gonz&aacute;lez Cuerva, Rub&eacute;n et Bunes Ibarra, Miguel &Aacute;ngel, <em>T&uacute;nez, 1535. Voces de una campa&ntilde;a europea, </em>Polifemo, Madrid, 2017.</p> <p><sup><a href="#_ftnref2">[2]</a></sup> Vilar, Juan Bautista, <em>Los espa&ntilde;oles en la Argelia francesa (1830-1914)</em>. Consejo Superior de Investigaciones Cient&iacute;ficas (CSIC), Madrid, 1989</p> <p><sup><a href="#_ftnref3">[3]</a> </sup>Juan Ram&oacute;n Roca, &quot;Tipolog&iacute;a de las Migraciones Espa&ntilde;olas a Argelia (Homenaje al profesor Juan Bautista Vilar)&quot; in VV.AA., <em>Memoria del exilio espa&ntilde;olas en Argelia, </em>Embajada de Espa&ntilde;a en Argelia e Instituto Cervantes, Oran-Argel, 2019. Pp. 17-18</p> <p><sup><a href="#_ftnref4">[4]</a> </sup>Feliciano P&aacute;ez-Camino Arias, &ldquo;El exilio republicano espa&ntilde;ol en Argelia&rdquo; en Sola Casta&ntilde;o, Emilio; D&iacute;ez Torre, Alejandro R.; Casado Arboni&eacute;s, Manuel, <em>Las campanas de Or&aacute;n, 1509-2009. Estudios en homenaje a Fatma Benhamamouche, </em>Universidad de Alcal&aacute; de Henares, Alcal&aacute; de Henares, 2012. P&aacute;g. 263; Ver tambi&eacute;n P&aacute;ez-Camino Arias, Feliciano, <em>Espa&ntilde;oles en Argelia: conquistas, migraciones, exilios, </em>UMER, Madrid, 2013.</p> <p><sup><a href="#_ftnref5">[5]</a> </sup>Simal Dur&aacute;n, Juan Luis, <em>Exilio, liberalismo y republicanismo en mundo atl&aacute;ntico hispano, 1814-1834, </em>Tesis Doctoral, Universidad Aut&oacute;noma de Madrid, 2011. P&aacute;g. 352. Ver tambi&eacute;n Simal Dur&aacute;n, Juan Luis, <em>Emigrados: Espa&ntilde;a y el exilio internacional, 1814-1834, </em>Centro de Estudios Pol&iacute;ticos y Constitucionales, Madrid, 2012.</p> <p><sup><a href="#_ftnref6">[6]</a></sup> Higueras Casta&ntilde;eda, Eduardo, <em>Con los Borbones, jam&aacute;s. Biographie de Manuel Ruiz Zorrilla (1833-1895), </em>Marcial Pons, Madrid, 2016. P. 358.</p> <p><sup><a href="#_ftnref7">[7]</a></sup> Eduardo Gonz&aacute;lez Calleja, &quot;Republicanos&quot; dans Canal, Jordi (ed.), <em>Exilios. Los &eacute;xodos pol&iacute;ticos en la Historia de Espa&ntilde;a, siglos XVI-XX, </em>S&iacute;lex, Madrid, 2007. Pp. 198-199</p> <p><sup><a href="#_ftnref8">[8]</a></sup><em> Revue sociale, </em>30 juin 1881. NO. 4</p> <p><sup><a href="#_ftnref9">[9]</a></sup> Idem, 7 d&eacute;cembre 1882, n&deg; 79.</p> <p><sup><a href="#_ftnref10">[10]</a> </sup>Fern&aacute;ndez G&oacute;mez, Fran, <em>Or&iacute;genes del Anarquismo Comunista en Espa&ntilde;a, 1882-1896, </em>Bells vells temps, Barcelone, 2017. P&aacute;g. 47</p> <p><sup><a href="#_ftnref11">[11]</a></sup> &Agrave;ngela-Rosa Menaches et Joan-Llu&iacute;s Monjo Mascar&oacute;, &quot;Lengua y cultura del exilio espa&ntilde;ol en Argelia&quot; in VV.AA., <em>Memoria del exilio espa&ntilde;ol en Argelia, </em>Embajada de Espa&ntilde;a en Argelia e Instituto Cervantes, Oran-Argel, 2019. P. 89</p> <p><sup><a href="#_ftnref12">[12]</a></sup> Fern&aacute;ndez G&oacute;mez, Fran, <em>op. cit. </em>p. 64.</p> <p><sup><a href="#_ftnref13">[13]</a></sup> <em>La R&eacute;volte, </em>31 d&eacute;cembre de 1887, n&ordm; 16</p> <p><sup><a href="#_ftnref14">[14]</a></sup> Instituto de Historia Social de &Aacute;msterdam (IISG), ZF 52318</p> <p><sup><a href="#_ftnref15">[15]</a></sup> Bouba, Philippe, <em>Anarchisme en siutation coloniale: le cas de l&rsquo;Algerie. Organisations, militants et presse (1887-1962). </em>Universit&eacute; de Perpignan. Universit&eacute; d&rsquo;Oran, 2015</p> <p><sup><a href="#_ftnref16">[16]</a></sup> Vadillo Mu&ntilde;oz, Juli&aacute;n, <em>Historia de la FAI. </em><em>El anarquismo organizado, </em>Los Libros de la Catarata, Madrid, 2021. Pp. 91-103</p> <p><sup><a href="#_ftnref17">[17]</a></sup> Ibid. P. 159</p> <p><sup><a href="#_ftnref18">[18]</a></sup> IISG. Archives du Comit&eacute; p&eacute;ninsulaire de la FAI. CP-19B</p> <p><sup><a href="#_ftnref19">[19]</a></sup> Idem</p> <p><sup><a href="#_ftnref20">[20]</a></sup> Idem. &quot;Congr&egrave;s anarchiste du continent africain. 5 ao&ucirc;t 1935</p> <p><sup><a href="#_ftnref21">[21]</a></sup> &Iacute;dem.</p> <p><sup><a href="#_ftnref22">[22]</a></sup> Fondation Anselmo Lorenzo (FAL). Fonds de Londres. Encadr&eacute; 1.</p> <p><sup><a href="#_ftnref23">[23]</a></sup> IISG. Archives du Comit&eacute; p&eacute;ninsulaire de la FAI. &quot;Congr&egrave;s anarchiste du continent africain. 5 ao&ucirc;t 1935. CP-19B</p> <p><sup><a href="#_ftnref24">[24]</a></sup> Mu&ntilde;oz Congost, Jos&eacute;, <em>Por tierra de moros. El exilio espa&ntilde;ol en el Magreb, </em>Ed. Madre Tierra, M&oacute;stoles, 1989. P&aacute;g. 17</p> <p><sup><a href="#_ftnref25">[25]</a></sup> Feliciano Paez-Camino Arias, <em>op. cit. </em>p. 261.</p> <p><sup><a href="#_ftnref26">[26]</a></sup> Fundaci&oacute;n Anselmo Lorenzo (FAL). Fondo de Londres. Caja 1</p> <p><sup><a href="#_ftnref27">[27]</a></sup> Archives de l&#39;administration g&eacute;n&eacute;rale (AGA). Minist&egrave;re des Affaires &eacute;trang&egrave;res : Ambassade d&#39;Espagne &agrave; Paris : Activit&eacute;s rouges en France, 1939-1940. Bo&icirc;te 11287. Dossier 0006-5 et 6</p> <p><sup><a href="#_ftnref28">[28]</a></sup> Fondation Anselmo Lorenzo (FAL). Fonds de Londres. Encadr&eacute; 1.</p> <p><sup><a href="#_ftnref29">[29]</a></sup> Dreyfus-Armand, Genevi&egrave;ve, <em>El exilio de los republicanos espa&ntilde;oles en Francia, </em>Cr&iacute;tica, Barcelona, 2006. P&aacute;g. 108</p> <p><sup><a href="#_ftnref30">[30]</a></sup> Dreyfus-Armand, Genevi&egrave;ve et &Eacute;mile Temime, <em>Les camps sur la plage. </em><em>Un exil espagnol, </em>Autrement, Paris, 1995. P. 43</p> <p><sup><a href="#_ftnref31">[31]</a></sup> Fundaci&oacute;n Anselmo Lorenzo (FAL). Fondo de Londres. Caja 1</p> <p><sup><a href="#_ftnref32">[32]</a></sup> Mu&ntilde;oz Congost, Jos&eacute;. <em>Op. cit. </em>p. 46-47.</p> <p><sup><a href="#_ftnref33">[33]</a></sup> Andr&eacute;e Bachoud, &quot;Les r&eacute;publicaines espagnoles en Afrique du Nord&quot; in Bachoud, Andr&eacute;&eacute; et Sicot, Bernard, <em>Sable d&#39;exil. Les r&eacute;publicains espagnols dan les camps d&#39;internement au Maghreb, </em>Mare Nostrum, Perpignan, 2009. P. 31</p> <p><sup><a href="#_ftnref34">[34]</a></sup> Mesquida, Evelyn, <em>La Nueva. Les Espagnols qui ont lib&eacute;r&eacute; Paris, </em>Ediciones B, 2019</p> <p><sup><a href="#_ftnref35">[35]</a></sup> Dreyfus-Armand, Genevi&egrave;ve, <em>Op. Cit., </em>P&aacute;g. 92-93</p> <p><sup><a href="#_ftnref36">[36]</a></sup><em> Le mouvement libertaire espagnol en Espagne, en France, en Afrique et en Am&eacute;rique, </em>EMLE, Toulouse, 1945.</p> <p><sup><a href="#_ftnref37">[37]</a></sup> Fondation Anselmo Lorenzo (FAI). Fonds de Londres. Encadr&eacute; 5</p> <p><sup><a href="#_ftnref38">[38]</a></sup> Ibid. Encadr&eacute; 8</p> <p><sup><a href="#_ftnref39">[39]</a></sup><em> Le mouvement libertaire espagnol en Espagne, en France, en Afrique et en Am&eacute;rique, </em>EMLE, Toulouse, 1945. Pp. 25-26</p> <p><sup><a href="#_ftnref40">[40]</a></sup> MLE-CNT en Francia, <em>Memoria del congreso de Federaciones Locales celebrado en Par&iacute;s del 1&ordm; al 12 de mayo de 1945, </em>P&aacute;g. 20.</p> <p><sup><a href="#_ftnref41">[41]</a></sup> Avis et r&eacute;solutions adopt&eacute;s par la 3e r&eacute;union pl&eacute;ni&egrave;re continentale des groupements locaux, tenue &agrave; Oran du 8 au 16 octobre 1945, Alger, 1946.</p> <p><sup><a href="#_ftnref42">[42]</a></sup> Mu&ntilde;oz Congost, Jos&eacute;, <em>op. cit. </em>p. 206.</p> <p><sup><a href="#_ftnref43">[43]</a> </sup>Emilio Sola, &quot;Cervantes y los anarquistas espa&ntilde;oles exiliados en Argelia&quot; dans <em>Memoria del exilio espa&ntilde;ol en Argelia, </em>Embajada de Espa&ntilde;a en Argelia e Instituto Cervantes, Oran-Argel, 2019. Pp. 253-272 ; Puyol, Jos&eacute; Mar&iacute;a, <em>Don Quijote de Alcal&aacute; de Henares, </em>Ed. Solidaridad Obrera, Paris, 1947.</p>