<div id="ftn6"> <h2>Introduction</h2> <p>Dans cette courte contribution, nous souhaitons poser le cadre d&rsquo;une r&eacute;flexion en cours portant sur le renouvellement des solidarit&eacute;s traditionnelles corses, dans un contexte de crise &eacute;cologique majeure questionnant les relations habitantes &agrave; leurs milieux de vie. Celle-ci trouve sa place au sein d&rsquo;une r&eacute;flexion collective portant sur les humanit&eacute;s environnementales et les transformations du &laquo; gouvernement de la nature &raquo;.</p> <p>Cet objet de recherche a &eacute;merg&eacute; lors d&rsquo;une &eacute;tude men&eacute;e entre 2014 et 2018, avec la Fondation de France &ndash; Programme Mer &amp; Littoral<sup><a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title="">1</a></sup>, concernant les politiques et les usages autour des sentiers de promenade et de petite randonn&eacute;e. Le territoire concern&eacute; est soumis &agrave; une forte pression anthropique, du fait d&rsquo;une &eacute;conomie touristique estivale dominante, et pour autant encore relativement pr&eacute;serv&eacute; par rapport &agrave; d&rsquo;autres littoraux m&eacute;diterran&eacute;ens, m&ecirc;me si la pression fonci&egrave;re est r&eacute;elle. Il s&rsquo;agit du littoral corse de Balagne, situ&eacute; au nord-ouest de l&rsquo;&icirc;le. A travers l&rsquo;entr&eacute;e &laquo;&nbsp;sentiers de proximit&eacute;&nbsp;&raquo;, il s&rsquo;agissait pour nous de questionner les mobilisations locales tourn&eacute;es vers la protection des patrimoines naturels et culturels, pour analyser leur r&ocirc;le possible dans le renouvellement des politiques environnementales territoriales. Dans ce cadre, nous nous sommes int&eacute;ress&eacute;es avant tout aux pratiques habitantes (isol&eacute;es et organis&eacute;es), crois&eacute;es avec la mise en place de politiques de transition &eacute;cologique par les institutions<sup><a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title="">2</a></sup> localement et les modes de gestion pratiqu&eacute;s concr&egrave;tement, notamment par le Conservatoire du littoral et les acteurs pr&eacute;c&eacute;demment cit&eacute;s en note.</p> <p>Nous nous basons donc sur un cas d&rsquo;&eacute;tude particulier pour poursuivre notre r&eacute;flexion quant aux r&ocirc;les des solidarit&eacute;s traditionnelles dans une optique de r&eacute;silience &eacute;cologique et sociale. Cette recherche a d&eacute;marr&eacute; fin 2022<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" title=""><sup>3</sup></a> pour questionner l&rsquo;&eacute;volution des principes solidaires corses &agrave; l&rsquo;aune d&rsquo;une prise de conscience de la fragilit&eacute; de l&rsquo;&eacute;cosyst&egrave;me et de la biodiversit&eacute; du territoire et la n&eacute;cessit&eacute; de s&rsquo;organiser localement pour tenter d&rsquo;inverser un processus de disparition des esp&egrave;ces et milieux et de concurrence avec des esp&egrave;ces invasives. Ce texte pose donc un contexte et de premiers jalons, &agrave; discuter et &agrave; approfondir. Il s&rsquo;agit de postuler que les exp&eacute;rimentations locales, souvent issues de collectifs habitants, traduisent une relation forte au milieu vivant et &agrave; ses composantes non-humaines, et qu&rsquo;elles peuvent constituer des modes de faire participatifs innovants, pouvant servir de relais aux politiques publiques et faisant des citoyens des acteurs engag&eacute;s pour la protection de leur territoire (Melin et Poli, 2021).</p> <p>Pour cela il convient de pr&eacute;senter les principales caract&eacute;ristiques du territoire, pour comprendre les enjeux d&rsquo;une transition &eacute;cologique et sociale n&eacute;cessaire et en train d&rsquo;&eacute;merger (1). Dans un second temps, il importe de replacer le contexte culturel et historique des op&eacute;rations solidaires &ndash; <i>chjame-operate</i> &ndash; en Corse, en les envisageant &agrave; la fois comme une composante majeure du mode de vie insulaire corse, pour conforter les liens de la communaut&eacute;, et comme un moyen d&rsquo;affirmer l&rsquo;existence de lieux et de pratiques destin&eacute;s &agrave; tous, pouvant transcender la propri&eacute;t&eacute; priv&eacute;e pour unir habitats et habitants (2). Enfin, le dernier point postulera une possible r&eacute;invention des solidarit&eacute;s Hommes-Milieux comme mode de r&eacute;silience &eacute;cologique et sociale. Cela &agrave; travers le constat d&eacute;j&agrave; &eacute;tabli d&rsquo;une volont&eacute; habitante affirm&eacute;e d&rsquo;&ecirc;tre associ&eacute;e aux d&eacute;cisions politiques et l&rsquo;existence d&rsquo;engagements environnementaux et sociaux faisant &eacute;merger des communs, et une solidarit&eacute; &eacute;cologique nouvelle envers la nature, dans la diversit&eacute; de ses composantes, et les &ecirc;tres humains (3).</p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <h2>Un cadrage territorial pour comprendre les enjeux des d&eacute;marches solidaires aujourd&rsquo;hui</h2> <p>La Balagne est une micro r&eacute;gion structur&eacute;e en &laquo;&nbsp;Pays&nbsp;&raquo;, dot&eacute;e d&rsquo;un PETR (P&ocirc;le d&rsquo;Equilibre Territorial et Rural), avec deux intercommunalit&eacute;s.</p> <p>Le PETR &laquo;&nbsp;Pays de Balagne&nbsp;&raquo; a vu le jour en 2003, apr&egrave;s fixation par le Pr&eacute;fet du p&eacute;rim&egrave;tre d&eacute;finitif associant &agrave; l&rsquo;&eacute;poque trois communaut&eacute;s de communes (<em>Cinque Pieve</em>, Ile Rousse Balagne et Calvi Balagne). Il est confort&eacute; en 2009 par son passage sous statut de syndicat mixte. Sa pr&eacute;figuration remonte &agrave; 1996 en tant que territoire test pour l&rsquo;instauration de &laquo;&nbsp;Pays&nbsp;&raquo;, &agrave; travers la loi d&#39;Orientation pour l&#39;Am&eacute;nagement et le D&eacute;veloppement du Territoire de 1995. S&rsquo;appuyant sur un projet de territoire et &agrave; travers l&rsquo;&eacute;laboration et la r&eacute;vision du Sch&eacute;ma de Coh&eacute;rence Territoriale (SCOT), c&rsquo;est un acteur cl&eacute; de la transition &eacute;cologique et sociale de la Balagne et un acteur f&eacute;d&eacute;rateur de l&rsquo;ensemble des communes concern&eacute;es.</p> <p>La Communaut&eacute; de Communes de Calvi-Balagne compte 14 communes pour 12.572 habitants (INSEE, 2019), sur une superficie de 561 km&sup2;. La ville de Calvi concentre la moiti&eacute; des r&eacute;sidents permanents de l&rsquo;intercommunalit&eacute; et constitue le p&ocirc;le d&rsquo;attraction touristique baln&eacute;aire principal, avec une population qui passe de 5774 personnes (INSEE, 2019) &agrave; 50.000 durant l&rsquo;&eacute;t&eacute;. Les deux autres communes comportant le plus d&rsquo;habitants sont Calenzana (2461 en 2019) et Lumio (1260 en 2019).</p> <p>La Communaut&eacute; de Communes de l&rsquo;Ile Rousse Balagne r&eacute;sulte de la fusion en 2017 de deux anciennes intercommunalit&eacute;s formant la moiti&eacute; nord du territoire, la Communaut&eacute; de communes <i>E Cinque Pieve di Balagna</i> (CC5P) et de la Communaut&eacute; de communes du Bassin de Vie de L&rsquo;&Icirc;le-Rousse (CCBVIR). Elle compte aujourd&rsquo;hui 22 communes pour 10.653 habitants (INSEE, 2019) et 361 km&sup2;. La commune d&rsquo;Ile Rousse est le p&ocirc;le de vie principal avec 3163 personnes en 2019. Les deux autres communes les plus importantes en termes de r&eacute;sidents permanents sont Monticellu (1972 habitants) et Santa-Reparata-di-Balagna (1014 habitants).</p> <p>La Balagne est un territoire rural &agrave; la fois littoral - avec 70 km de c&ocirc;tes rocheuses et sableuses - et montagneux, le plus haut sommet, la Punta Minuta culminant &agrave; 2556 m. &laquo;&nbsp;C&rsquo;est une r&eacute;gion granitique qui est faite d&rsquo;une succession de petites plaines fertiles adoss&eacute;es &agrave; un pi&eacute;mont sur lequel s&rsquo;accrochent plus d&rsquo;une vingtaine de villages perch&eacute;s avec d&rsquo;imposants sommets en toile de fond &raquo; (Conservatoire du littoral &ndash; rivages de Corse, 2015, p. 10). Il s&rsquo;agit de la seconde destination touristique de Corse derri&egrave;re la r&eacute;gion d&rsquo;Ajaccio (Tafani, Maupertuis et Pieri, 2012). La Balagne est aussi une terre agropastorale, avec une production autrefois importante de fruitiers &agrave; travers des vergers d&rsquo;oliviers et d&rsquo;amandiers, une production c&eacute;r&eacute;ali&egrave;re, ainsi que l&rsquo;&eacute;levage d&rsquo;ovins et de caprins (Tafani, 2010). Longtemps consid&eacute;r&eacute;e comme &laquo;&nbsp;le jardin de la Corse&nbsp;&raquo; (Cancellieri et Maupertuis, 2016), la Balagne a connu un d&eacute;clin de ce secteur d&rsquo;activit&eacute;s pour diff&eacute;rentes raisons (incendies, maladie des ch&acirc;taigniers, d&eacute;prise agricole avec l&rsquo;av&egrave;nement du tourisme&hellip;), et tente aujourd&rsquo;hui un retour des activit&eacute;s agricoles, avec des principes de durabilit&eacute; forte (bio, circuits courts, jardins partag&eacute;s&hellip;).</p> <p>C&rsquo;est un territoire &agrave; enjeux, pris dans un processus d&rsquo;urbanisation croissant, qui a vu depuis 1965 les t&acirc;ches urbaines s&rsquo;&eacute;tendre de fa&ccedil;on exponentielle tout au long de sa fa&ccedil;ade littorale et r&eacute;tro-littorale (Conservatoire du littoral &ndash; rivages de Corse, 2015), les prix du foncier et de l&rsquo;immobilier connaissant une hausse continue. Parall&egrave;lement, la d&eacute;prise agricole a vu une progression du maquis et des ch&ecirc;naies, au d&eacute;triment de paysages ouverts caract&eacute;ristiques d&rsquo;une activit&eacute; agricole et maraich&egrave;re &agrave; laquelle les habitants restent attach&eacute;s au plan culturel et identitaire. Au plan environnemental, nous sommes face &agrave; un littoral fragile, riche en biodiversit&eacute; mais aussi confront&eacute; &agrave; une forte progression de la pr&eacute;sence d&rsquo;esp&egrave;ces exotiques envahissantes, soumis aux risques li&eacute;s &agrave; la surfr&eacute;quentation touristique, non seulement via des pratiques n&eacute;fastes des visiteurs (pi&eacute;tinements, d&eacute;rangement de la faune, d&eacute;chets, pollution) mais aussi du fait de la non adaptation des infrastructures (traitement de l&rsquo;eau, recyclage, gestion des d&eacute;chets, mobilit&eacute;). Par ailleurs, comme le souligne l&rsquo;antenne r&eacute;gionale du conservatoire du littoral, &laquo;&nbsp;les protections r&eacute;glementaires et contractuelles sont peu nombreuses en Balagne&nbsp;&raquo; (Conservatoire du littoral, rivages de Corse, 2015, p. 10). Les zones de protection sont entrecoup&eacute;es de terrains priv&eacute;s, et la mise en place d&rsquo;une protection continue, comme du respect de la servitude littorale, progresse mais n&rsquo;est pas encore finalis&eacute;e. Depuis quelques ann&eacute;es cependant, un rattrapage a &eacute;t&eacute; effectu&eacute;, en particulier pour les zones prot&eacute;g&eacute;es.</p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <h2>Un contexte historique et culturel favorable aux solidarit&eacute;s et aux communs</h2> <p>Qu&rsquo;on la nomme <i>chjama</i> ou <i>chjamata</i> et <i>operata</i>, <i>(fr)aiutu</i> ou <i>spallata</i>, selon les micro-r&eacute;gions, la coutume de l&rsquo;entraide est attest&eacute;e depuis des si&egrave;cles en Corse. Dans un premier temps, il s&rsquo;agit pour le protagoniste, de faire savoir qu&rsquo;il a besoin d&rsquo;aide &mdash; hier par le &laquo;&nbsp;bouche &agrave; oreille&nbsp;&raquo; et aujourd&rsquo;hui via les r&eacute;seaux sociaux &mdash; c&rsquo;est la premi&egrave;re &eacute;tape, <i>a chjama</i><a href="#_ftn4" name="_ftnref4" title=""><sup>4</sup></a>. S&rsquo;ensuit une gestion b&eacute;n&eacute;vole et collective de la t&acirc;che &agrave; accomplir, <i>l&rsquo;operata</i><a href="#_ftn5" name="_ftnref5" title=""><sup>5</sup></a> d&eacute;sign&eacute;e par ailleurs <i>(fr)aiutu</i><a href="#_ftn6" name="_ftnref6" title=""><sup>6</sup></a> ou <i>spallata</i><a href="#_ftn7" name="_ftnref7" title=""><sup>7</sup></a>. Cette derni&egrave;re se conclut toujours par un moment festif offert par la famille assist&eacute;e.</p> <p>Les paysans corses ont impuls&eacute; un syst&egrave;me de collectivisme politique et &eacute;conomique d&egrave;s le XIVe si&egrave;cle, bousculant le joug f&eacute;odal en r&eacute;clamant un droit &eacute;gal quant &agrave; la jouissance des biens communaux (Emmanuelli, 1957&nbsp;; Ti&eacute;vant et Desideri, 1986). C&rsquo;est le d&eacute;but de ce que l&rsquo;on a appel&eacute; <i>a Terra di u Cumunu</i>, la Terre du Commun. Ces acquis ont perdur&eacute; pendant l&rsquo;&eacute;poque g&eacute;noise, avant de diminuer progressivement quand la Corse devient fran&ccedil;aise au XVIIIe si&egrave;cle. N&eacute;anmoins les historiens, les ing&eacute;nieurs, les ethnologues et les &eacute;crivains qui ont parcouru l&rsquo;&icirc;le au XIXe si&egrave;cle et au XXe si&egrave;cle jusqu&rsquo;&agrave; la fin des ann&eacute;es soixante, continuent de rapporter le fonctionnement collectif qui permet aux villageois, souvent modestes, de surmonter notamment les al&eacute;as du travail de la terre (Ravis-Giordani, 1983&nbsp;; Guerrini, 2021).</p> <p>Outre le contexte agricole et les moments de forte activit&eacute; tels que la transhumance, la moisson, la tonte, les cueillettes, le travail de la charcuterie&hellip;, l&rsquo;Homme a recours aux pratiques solidaires &agrave; d&rsquo;autres occasions. Pour la construction d&rsquo;une maison familiale, d&rsquo;une cl&ocirc;ture, la r&eacute;fection d&rsquo;un mur en pierre s&egrave;che, &agrave; l&rsquo;occasion d&rsquo;un &eacute;v&egrave;nement, par exemple un mariage, voire un enterrement<a href="#_ftn8" name="_ftnref8" title=""><sup>8</sup></a>, la coutume &mdash; encore vivante ici et l&agrave; &mdash; veut que parents et amis se mobilisent pour pr&ecirc;ter main forte &agrave; la famille, en participant aux diff&eacute;rentes besognes.</p> <p>Autre pilier de ce fonctionnement vertueux, le troc, <i>u barrattu</i> &mdash; syst&egrave;me d&rsquo;&eacute;change o&ugrave; l&rsquo;argent est &eacute;cart&eacute; au profit des comp&eacute;tences et des biens de chacun &amp;mdash a longtemps permis aux familles de subsister tout en cr&eacute;ant du lien social. Les t&eacute;moignages que nous avons recueillis relatent une soci&eacute;t&eacute; dans laquelle l&rsquo;argent est rare et o&ugrave; les productions s&rsquo;&eacute;changent, entre p&ecirc;cheurs et bergers, entre mara&icirc;chers et bouchers, etc.</p> <p>Les ressources sont partag&eacute;es, g&eacute;r&eacute;es et maintenues collectivement par la communaut&eacute;, cette derni&egrave;re entretenant un lien fort avec son environnement naturel. Plusieurs observateurs ont mis en avant la force de l&rsquo;appartenance au lieu en Corse, qui s&rsquo;explique, entre autres, par la g&eacute;ographie du pays, son caract&egrave;re insulaire et par les singularit&eacute;s du droit coutumier de succession (Meistersheim, 2001&nbsp;; Lenclud, 2012). En effet, le rapport a &eacute;t&eacute; fait ici, bien avant l&rsquo;heure de la crise &eacute;cologique et sociale, entre les notions de solidarit&eacute; et de commun et communaut&eacute;.</p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <h2>Des solidarit&eacute;s qui se r&eacute;inventent pour r&eacute;pondre &agrave; la crise &eacute;cologique</h2> <p>Aujourd&rsquo;hui, les habitants semblent de plus en plus conscients des d&eacute;fis &eacute;cologiques, &eacute;conomiques, sociaux et culturels auxquels le territoire se confronte. Forts de ce pass&eacute; communautaire, de multiples initiatives tentent de contrecarrer les effets du &laquo;&nbsp;tout-tourisme&nbsp;&raquo; d&eacute;but&eacute; dans les ann&eacute;es 1960, en ranimant les actions solidaires, pour promouvoir un mode de vie plus durable et plus &eacute;galitaire, entre humains et avec les non-humains.</p> <p>Nous postulons que ces solidarit&eacute;s ont un r&ocirc;le dans un processus de r&eacute;silience socio-&eacute;cologique du territoire, par l&rsquo;engagement habitant qu&rsquo;elles supposent et la dynamique d&rsquo;une gouvernance partag&eacute;e qu&rsquo;elles imposent localement. Il s&rsquo;agit de s&rsquo;appuyer de fa&ccedil;on interdisciplinaire sur les notions discut&eacute;es actuellement du Commun et des communs pour voir s&rsquo;il peut s&rsquo;agir d&rsquo;une fa&ccedil;on de refaire du lien entre humains et non humains, de d&eacute;passer une relation strictement utilitaire et &eacute;conomique avec des &laquo;&nbsp;ressources&nbsp;&raquo;, pour envisager des solidarit&eacute;s entre vivants et biotopes et privil&eacute;gier les relations de coop&eacute;rations, les symbioses des &eacute;cologues, comme mode de gestion des milieux (Mathevet, 2012&nbsp;; Mathevet et al., 2013). L&rsquo;objet de cette contribution n&rsquo;est pas de s&rsquo;attarder sur le cadrage th&eacute;orique qui est le n&ocirc;tre, qui fait l&rsquo;objet d&rsquo;une autre publication approfondie, en cours de soumission (Poli et Melin, en cours).</p> <p>Nous allons donc ici, de fa&ccedil;on synth&eacute;tique, pr&eacute;senter plusieurs situations que nous analysons comme des <i>chjame-operate</i> &laquo;&nbsp;modernes&nbsp;&raquo;, qu&rsquo;elles se d&eacute;finissent elles-m&ecirc;mes de cette fa&ccedil;on ou non. Cela doit nous permettre &agrave; la fois d&rsquo;illustrer l&rsquo;implication habitante et le moteur que peut constituer cette dynamique, mais aussi envisager sa r&eacute;ception par les acteurs politiques et institutionnels dans l&rsquo;optique d&rsquo;une &laquo;&nbsp;transformation du gouvernement de la nature&nbsp;&raquo;.</p> <p>Les <i>chjame</i> contemporaines se d&eacute;clinent autour d&rsquo;op&eacute;rations visant la communaut&eacute; locale, humaine comme non humaine. Elles rel&egrave;vent toujours en partie de la gestion de la nature rurale, comme le fait d&rsquo;aider un habitant &agrave; restaurer les murets de pierre s&egrave;che d&rsquo;un jardin en terrasse, typique de l&rsquo;agriculture de montagne m&eacute;diterran&eacute;enne.</p> <p>Ce type d&rsquo;actions &ndash; qui calque la <i>chjama</i> traditionnelle du monde rural - est le plus r&eacute;pandu, encore aujourd&rsquo;hui, notamment dans les exploitations viticoles, ou lors de la <i>tundera</i> (tonte). Il se pare cependant &agrave; pr&eacute;sent de motifs &eacute;cologiques, notamment pour restaurer les infrastructures des eaux de ruissellement, pour l&rsquo;irrigation et pour lutter contre l&rsquo;&eacute;rosion des sols. Une r&eacute;invention tr&egrave;s r&eacute;cente peut aussi se voir sur les petites exploitations maraich&egrave;res en bio qui disposent de peu de moyens financiers et techniques et ont donc recours &agrave; la solidarit&eacute;, en mobilisant notamment &agrave; la pratique du <i>woofing</i>. Ces actions solidaires apparaissent comme un premier niveau d&rsquo;ouverture vers les autres qu&rsquo;humains, car elles visent en partie - en am&eacute;liorant des milieux occup&eacute;s par des activit&eacute;s anthropiques - &agrave; am&eacute;liorer aussi l&rsquo;&eacute;tat des sols et de la biodiversit&eacute; aff&eacute;rente. C&rsquo;est le cas quand la restauration de murets en pierre s&egrave;che permet le retour d&rsquo;insectes, de l&eacute;zards ou de plantes de muraille. C&rsquo;est &eacute;galement le cas quand le nettoyage d&rsquo;une rivi&egrave;re ou d&rsquo;un cours d&rsquo;eau prot&egrave;ge les esp&egrave;ces inf&eacute;od&eacute;es (Poli et Melin, en cours).</p> <p>Des <i>chjame-operate</i> environnementales, &agrave; destination d&rsquo;une nature &laquo;&nbsp;sauvage&nbsp;&raquo; et non plus agricole, ont &eacute;galement lieu en Balagne, tourn&eacute;es vers la restauration &eacute;cologique du littoral ou la protection de rivi&egrave;res de montagne. En 2016, la cr&eacute;ation d&rsquo;une association, <i>Tavignanu Vivu</i>, contre l&rsquo;enfouissement de d&eacute;chets &agrave; proximit&eacute; du fleuve <i>Tavignanu</i>, en Centre Corse, en est un exemple. En Balagne littorale, c&rsquo;est le cas notamment autour d&rsquo;actions collectives d&rsquo;arrachage de griffes de sorci&egrave;res le long du sentier c&ocirc;tier, avec l&rsquo;association <i>I Sbuleca Mare</i>. Cette plante invasive venue d&rsquo;Afrique du sud est bien connue, elle s&rsquo;&eacute;chappe des jardins et des propri&eacute;t&eacute;s pour coloniser les sols sableux et &eacute;touffer la flore locale. Via les r&eacute;seaux sociaux et la presse locale, des habitants, mais aussi des visiteurs pr&eacute;sents &agrave; ce moment-l&agrave;, viennent donner un coup de main pour arracher la plante et la faire s&eacute;cher sur les rochers. Ces actions rassemblent entre 30 et 50 personnes par sortie depuis plus d&rsquo;une dizaine d&rsquo;ann&eacute;es. Il en est de m&ecirc;me quand des collectifs ou des citoyens r&eacute;clament des zones et des temps de qui&eacute;tude, et donc d&rsquo;absence totale de pr&eacute;sence humaine, pour la tranquillit&eacute; d&rsquo;esp&egrave;ces, telles que le Balbuzard dans la R&eacute;serve naturelle de <i>Scandula</i>. La mobilisation autour de celle-ci s&rsquo;est traduite par un arr&ecirc;t&eacute; pr&eacute;fectoral interdisant toute activit&eacute; maritime du 15 mai au 31 juillet 2023<a href="#_ftn9" name="_ftnref9" title=""><sup>9</sup></a>. C&rsquo;est ici l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t des vivants et non-vivants autres qu&rsquo;humains, et m&ecirc;me en dehors d&rsquo;eux, qui est point&eacute; (Maris, 2018&nbsp;; Revet, 2022).</p> <p>Enfin, des <i>chjame</i> couplent des activit&eacute;s r&eacute;cr&eacute;atives et de loisirs-nature avec la n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;entretenir des espaces de maquis ayant tendance &agrave; se refermer, depuis le d&eacute;clin de l&rsquo;activit&eacute; agro-pastorale. Des associations de randonn&eacute;e, de course et de trail en particulier, telle la <i>Ghjuventu Petralbinca</i> &agrave; Pietralba, se mobilisent pour d&eacute;broussailler d&rsquo;anciens sentiers communaux afin de les rouvrir pour l&rsquo;organisation de manifestations sportives. Ces actions sont alors men&eacute;es avec l&rsquo;accord et souvent avec la participation des communes et des intercommunalit&eacute;s, en lien avec la politique d&rsquo;am&eacute;nagement et de tourisme durable du territoire, cherchant &agrave; r&eacute;&eacute;quilibrer la fr&eacute;quentation touristique entre bords de mer et int&eacute;rieur des terres.</p> <p>Notre recherche est en cours pour d&eacute;multiplier les observations de ce type d&rsquo;actions. Il s&rsquo;agit d&rsquo;aller regarder comment se d&eacute;roulent les interactions entre initiatives sociales et actions politiques, afin de comprendre dans quelle mesure l&rsquo;implication habitante, reposant sur l&rsquo;attachement aux lieux et aux esp&egrave;ces (Bousquet et al., 2022), est ou non prise en compte dans les processus d&rsquo;am&eacute;nagement et de d&eacute;veloppement. L&rsquo;hypoth&egrave;se en cours de travail est que les dimensions &laquo; sensibles &raquo; et affectives des relations &agrave; la nature et &agrave; la culture, qui s&rsquo;incarnent dans l&rsquo;investissement local aupr&egrave;s des espaces naturels familiers, sont une composante indispensable pour penser et agir de fa&ccedil;on durable sur les territoires (Escobar, 2018).</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <h2>Conclusion</h2> <p>Le constat du d&eacute;veloppement de collaborations entre soci&eacute;t&eacute; civile, gestionnaires du territoire et acteurs politiques sur diff&eacute;rents fronts couplant les dynamiques sociales et &eacute;cologiques, reste &agrave; conforter. Il convient de continuer les recherches pour mesurer les possibilit&eacute;s de r&eacute;duire conjointement les in&eacute;galit&eacute;s &eacute;cologiques et les in&eacute;galit&eacute;s sociales (Bourg, 2020).</p> <p>Par ailleurs, les concepts et les pratiques autour des op&eacute;rations solidaires et des communs sont &agrave; &eacute;tudier aujourd&rsquo;hui sous diff&eacute;rents prismes. Depuis quelques ann&eacute;es, la tradition des <i>chjame</i> est fr&eacute;quemment convoqu&eacute;e par diff&eacute;rents acteurs qui appellent &agrave; se mobiliser. L&rsquo;appel &agrave; se rassembler (ou &agrave; agir) peut indiff&eacute;remment &eacute;maner d&rsquo;un parti politique, d&rsquo;une association culturelle, d&rsquo;un club sportif, d&rsquo;organismes du secteur sanitaire ou social. Jouant sur la connivence, les personnes &agrave; l&rsquo;origine du rassemblement, utilisent fr&eacute;quemment les termes vernaculaires, <i>chjama</i> (et parfois <i>operata</i>), a priori porteurs de valeurs de partage transmises par les g&eacute;n&eacute;rations pass&eacute;es, pour sensibiliser au maximum les citoyens.</p> <p>C&rsquo;est d&rsquo;ailleurs aupr&egrave;s de ceux qui repr&eacute;sentent aujourd&rsquo;hui les garants d&rsquo;un mode de vie davantage en harmonie avec la nature, ceux que Michel Serres appelait &laquo;&nbsp;les p&egrave;res nourriciers de l&rsquo;humanit&eacute;&nbsp;&raquo;, que nous devons apprendre et reconstruire le lien au territoire, notamment en recueillant et en &eacute;coutant la parole des anciens, essentiellement dans leur langue maternelle, celle dans laquelle ils ont &eacute;volu&eacute; dans la soci&eacute;t&eacute; agropastorale qui a perdur&eacute; jusqu&rsquo;aux ann&eacute;es 60-70. En effet, la langue est une composante de l&rsquo;attachement et peut donc &ecirc;tre un outil pour offrir un avenir aux socio-&eacute;cosyst&egrave;mes, dans le sens d&rsquo;un lien &laquo;&nbsp;inter-esp&egrave;ces&nbsp;&raquo; r&eacute;affirm&eacute;. Elle n&rsquo;est pas un simple moyen de communication, dans le sens o&ugrave; elle d&eacute;finit les contours d&rsquo;une communaut&eacute;. Elle donne acc&egrave;s au &laquo;&nbsp;syst&egrave;me de sens&nbsp;&raquo; du groupe &mdash; qui peut &ecirc;tre une communaut&eacute; d&rsquo;humains et de non humains &mdash; et engage un certain type de relations aux milieux.</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <h2>R&eacute;f&eacute;rences</h2> <p>Appel &agrave; communications du colloque &laquo; Humanit&eacute;s environnementales : Sciences, arts et citoyennet&eacute;s face aux changements globaux &raquo;, Montpellier, du 5 au 7 octobre 2021, UMR SENS, SEH et MSH SUD.</p> <p>Bourg, D. (2020). In&eacute;galit&eacute;s sociales et &eacute;cologiques. Une perspective historique, philosophique et politique. <i>Revue de l&#39;OFCE</i>, 2020/, 165, 21-3434</p> <p>Bousquet, F., Quinn, T., Jankowski, F., Mathevet, R. Barreteau, O., et Dh&eacute;nain, S. (2022). <i>Attachements et changement dans un monde en transformation</i>. Paris&nbsp;: Quae, &laquo; Nature et Soci&eacute;t&eacute; &raquo;</p> <p>Cancellieri, J-A., Maupertuis, M-A. (2016). <i>Le Jardin de la Corse ; la Balagne entre villes et campagnes (XIe-XXIe si&egrave;cle)</i>. Paris&nbsp;: CNRS.</p> <p>Conservatoire du littoral, D&eacute;l&eacute;gation des rivages de Corse (2015). <i>Strat&eacute;gie d&rsquo;intervention 2015-2050, Corse</i>. Paris&nbsp;: Eds. du Conservatoire du littoral</p> <p>Emmanuelli, P. (1957). <i>La &laquo; Terre du commun &raquo; : quatre siècles de collectivisme agraire en Corse, 1358-1768</i>. Paris&nbsp;: La Pensée Universitaire.</p> <p>Escobar, A. (2018). <i>Sentir-penser avec la terre. Une &eacute;cologie au-del&agrave; de l&rsquo;Occident</i>. Paris&nbsp;: Seuil, &laquo; Anthropoc&egrave;ne &raquo;.</p> <p>Guerrini, G. (2021). L&rsquo;introuvable Terra di u Cumunu ? Gen&egrave;se, &eacute;volutions et perspectives des terres collectives de la montagne corse. <em>Journal of Alpine Research | Revue de g&eacute;ographie alpine</em> [En ligne], (109-1). Consult&eacute; le 17 octobre 2022. URL : http://journals.openedition.org/rga/8289 ; DOI : <a href="https://doi.org/10.4000/rga.8289">https://doi.org/10.4000/rga.8289</a></p> <p>Lenclud, G. (2012). <i>En Corse.</i> <i>Une soci&eacute;t&eacute; en mosa&iuml;que</i>. Paris&nbsp;: Ed. de la Maison des Sciences de l&rsquo;Homme.</p> <p>Maris, V. (2018). <i>La Part sauvage du monde. Penser la nature dans l&#39;Anthropoc&egrave;ne</i>. Paris&nbsp;: Seuil</p> <p>Mathevet, R. (2012). <i>La solidarit&eacute; &eacute;cologique</i>. <i>Ce lien qui nous oblige</i>. Paris&nbsp;: Actes Sud.</p> <p>Mathevet, R., Lepart, J., et Merlot, B. (2013). Conflits d&#39;usages et solidarit&eacute;s &eacute;cologiques : vers l&#39;intendance environnementale des territoires. In : A. Euzen, L. Eymard, et F. Gall (dir.), <i>Le d&eacute;veloppement durable &agrave; d&eacute;couvert</i>. Paris : Eds. du CNRS, 192-193.</p> <p>Meistersheim, A. (2001). <i>Figures de l&rsquo;&icirc;le.</i> Ajaccio&nbsp;: DLC Editions.</p> <p>Melin, H., Poli, M. (2021). Comment habiter un littoral insulaire touristique ? Pratiques et histoires locales utour de sentiers p&eacute;destres comme preuves de l&rsquo;investissement ilien. <i>Norois</i>, 2021/2, n&deg; 259-260, 17-33</p> <p>Ravis-Giordani, G. (1983). <i>Bergers corses - Les communaut&eacute;s villageoises du Niolu</i>. Saint R&eacute;my de Provence&nbsp;: Edisud.</p> <p>Revet, S. (2022). &laquo; Le fleuve et ses gardiens. Droits bioculturels en action sur le fleuve Atrato &raquo;, <em>Terrains</em> [En ligne], mis en ligne le 03 mars 2022. Consult&eacute; le 5 juillet 2022. URL : http://journals.openedition.org/terrain/22695. DOI : https://doi.org/10.4000/terrain.22695</p> <p>Serres, M. (2018). <i>Le contrat naturel</i>. Paris&nbsp;: &Eacute;ditions Le Pommier.</p> <p>Tafani, C. (2010). Littoral corse : entre pr&eacute;servation de la nature et urbanisation, quelle place pour les terres agricoles ? <i>M&eacute;diterran&eacute;e</i>, 115, 2010, 79-91.</p> <p>Tafani, C., Maupertuis, M-A., et Pieri, X. (2012). Impact du tourisme sur le prix du foncier agricole en Corse : la durabilit&eacute; de l&rsquo;agriculture littorale en question. In&nbsp;: M&eacute;sini, B. (dir.), <i>Am&eacute;nagement durable des territoires m&eacute;diterran&eacute;ens</i>. Aix-en-Provence, PUAM, coll. Espace et D&eacute;veloppement durable, 73-87</p> <p>Ti&eacute;vant, C., et Desideri, L. (1986). <i>Almanach de la m&eacute;moire et des coutumes : Corse</i>. Paris&nbsp;: Albin Michel.</p> <div>&nbsp; <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><sup>[1]</sup></a> Projet SLIDE &ndash; Quels Sentiers LIttoraux pour DEmain, analyse prospective et pluridisciplinaire des sentiers c&ocirc;tiers en M&eacute;diterran&eacute;e, 2014-2018, Fondation de France. Nous souhaitons remercier la Fondation de France, programme Mer &amp; Littoral, ainsi que l&rsquo;Observatoire Hommes &ndash; Milieux du Littoral M&eacute;diterran&eacute;en &ndash; Labex DRIHMM, pour le soutien apport&eacute;, permettant le d&eacute;ploiement des recherches.</p> </div> <div id="ftn2"> <p><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title=""><sup>[2]</sup></a> Direction D&eacute;partementale des Territoire et de la Mer, Office de l&rsquo;Environnement de la Corse, P&ocirc;le d&rsquo;Equilibre Territorial et Rural du Pays de Balagne, Communaut&eacute;s de Communes et communes.</p> </div> <div id="ftn3"> <p><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" title=""><sup>[3]</sup></a> Projet SOLITTORAL&nbsp;&ndash; Dynamiser un r&eacute;seau d&rsquo;acteurs locaux autour des pratiques de <i>chjame - operate</i> en territoire littoral balanin (Corse) : une r&eacute;activation des solidarit&eacute;s traditionnelles et des communs comme support &agrave; une transition &eacute;cologique et sociale partag&eacute;e. Fondation de France, programme Mer &amp; Littoral, 2022-2024 - https://clerse.univ-lille.fr/projets-partenariats/projets-nationaux-et-regionaux. Projet D&eacute;sir-Litto &ndash; D&eacute;sirables et ind&eacute;sirables en bords de mer et sur les plages. Les cas de la Posidonie et de la Griffe de sorci&egrave;re en Balagne (Corse) et Marseille (Provence) - https://www.ohm-littoral-mediterraneen.fr/recherche/projets-finances</p> </div> <div id="ftn4"> <p><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" title=""><sup>[4]</sup></a> <i>A chjama</i> - litt&eacute;ralement &laquo;&nbsp;l&rsquo;appel&nbsp;&raquo; - se fait de mani&egrave;re tacite.</p> </div> <div id="ftn5"> <p><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" title=""><sup>[5]</sup></a> Du latin <i>operare</i> &laquo;&nbsp;travailler&nbsp;&raquo;.</p> </div> <div id="ftn6"> <p><a href="#_ftnref6" name="_ftn6" title=""><sup>[6]</sup></a> Litt&eacute;ralement &laquo;&nbsp;entraide&nbsp;&raquo;.</p> </div> <div id="ftn7"> <p><a href="#_ftnref7" name="_ftn7" title=""><sup>[7]</sup></a> Litt&eacute;ralement &laquo;&nbsp;&eacute;paul&eacute;e&nbsp;&raquo;, dans le sens de &laquo;&nbsp;soutien&nbsp;&raquo;&nbsp;; &eacute;quivalent de &laquo;&nbsp;coup de main&nbsp;&raquo;.</p> </div> <div id="ftn8"> <p><a href="#_ftnref8" name="_ftn8" title=""><sup>[8]</sup></a> Dans ce cas pr&eacute;cis, on &eacute;voque <i>u cunfortu</i> (litt&eacute;ralement &laquo;&nbsp;le confort&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;le r&eacute;confort&nbsp;&raquo;)&nbsp;pour d&eacute;signer le repas (souvent pr&eacute;par&eacute; avec l&rsquo;aide des amis et des voisins) que la famille offre aux personnes venues pr&eacute;senter leurs condol&eacute;ances.</p> </div> <div id="ftn9"> <p><a href="#_ftnref9" name="_ftn9" title=""><sup>[9]</sup></a> https://www.corsematin.com/articles/balbuzards-de-scandola-un-arrete-interdit-la-navigation-140824. &nbsp;</p> </div> </div> </div>