<h3>Abstract</h3> <p>Fran&ccedil;ois Bon is definitely a transmedia writer. Social networks, the World Wide Web, as well as books are an integral part of his writings. Bon constantly corrects, completes and remediates his texts. His writings compel the scholar to interrogate the very nature of textuality. In order to do so, one has to undertake the paradoxical task to fix a text whose particularity is to be labile.&nbsp;<em>Proust est une fiction&nbsp;</em>will be at the core of our study. First we will explain it thanks to Jenkins and Dena&rsquo;s transmedia theories. Then, we will try to demonstrate how in Bon&rsquo;s work media converge in order to create an original writing experience but also in order to show that Proust can be just as topical as ever. Because of its transmedia status&nbsp;<em>Proust est une fiction</em>&nbsp;induce a particular semiosis that demand skills in various media from the writer as well as from the reader.</p> <p><strong>Keywords</strong><br /> &nbsp;</p> <p>Proust, blog, transmedia, social media,&nbsp;browsing</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <h2>Introduction<br /> &nbsp;</h2> <h4><a href="https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Ana%C3%AFs-Guilet_TiersLivre_Illustration-11.jpg"><img alt="Doc. 1 – Photographie du bureau de François Bon réalisée par l’auteur, « journal | liste de mon bureau », Tiers Livre, article 1578." loading="lazy" sizes="(max-width: 633px) 100vw, 633px" src="https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Ana%C3%AFs-Guilet_TiersLivre_Illustration-11-300x200.jpg" srcset="https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Anaïs-Guilet_TiersLivre_Illustration-11-300x200.jpg 300w, https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Anaïs-Guilet_TiersLivre_Illustration-11.jpg 800w" style="width: 633px; height: 422px;" /></a></h4> <p><small>Doc. 1&nbsp;&ndash; Photographie du bureau de Fran&ccedil;ois Bon r&eacute;alis&eacute;e par l&rsquo;auteur, &laquo;&nbsp;journal |&nbsp;liste de mon bureau&nbsp;&raquo;, Tiers Livre,&nbsp;<a href="http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article1578" target="_blank">article 1578</a>.</small></p> <p>Fran&ccedil;ois Bon &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre, c&rsquo;est une table de travail o&ugrave; s&rsquo;&eacute;parpillent &agrave; c&ocirc;t&eacute; des livres, les &eacute;crans d&rsquo;ordinateur, de tablette et de t&eacute;l&eacute;phone. Au d&eacute;tour&nbsp;<a href="http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article1578" target="_blank">d&rsquo;un billet du Tiers Livre</a>, comme l&rsquo;avaient d&eacute;j&agrave; fait avant lui Georges Perec, Claude Simon ou Olivier Rolin, il fait la liste des objets dispos&eacute;s sur son bureau&nbsp;:</p> <p><a href="https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Ana%C3%AFs-Guilet_TiersLivre_Illustration-2.jpg"><img alt="Doc. 2 – Capture d’écran, extrait du billet de blog : « journal | liste de mon bureau », Tiers Livre, article 1578" loading="lazy" src="https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Ana%C3%AFs-Guilet_TiersLivre_Illustration-2-300x233.jpg" style="width: 637px; height: 494px;" /></a></p> <p><small>Doc. 2&nbsp;&ndash; Capture d&rsquo;&eacute;cran, extrait du billet de blog&nbsp;: &laquo;&nbsp;journal |&nbsp;liste de mon bureau&nbsp;&raquo;, Tiers Livre,&nbsp;<a href="http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article1578" target="_blank">article 1578</a></small></p> <p>Fran&ccedil;ois Bon est un ordinateur avec un auteur derri&egrave;re, qui tweete et &eacute;crit des statuts Facebook, qui publie quotidiennement sur Tiers Livre tout en publiant des livres au Seuil. C&rsquo;est un auteur profond&eacute;ment transm&eacute;dia. Il n&rsquo;utilise pas les r&eacute;seaux sociaux ou le Web comme un simple outil de communication, au sens publicitaire, ainsi que le font beaucoup d&rsquo;&eacute;crivains contemporains, mais parce que ceux-ci sont constitutifs de sa pratique d&rsquo;&eacute;criture. Dans un entretien avec Marie Chaudey pour la revue&nbsp;<em>La</em>&nbsp;<em>vie</em>, il fait remarquer &agrave; quel point</p> <blockquote> <p>[&hellip;] la page d&rsquo;&eacute;criture num&eacute;rique n&rsquo;est plus un lieu o&ugrave; l&rsquo;on tourne le dos au monde. Elle est l&agrave; o&ugrave; l&rsquo;on se documente, l&agrave; o&ugrave; l&rsquo;on ouvre Internet. Pour nous, le r&eacute;el est d&eacute;j&agrave; quasiment inclus dans la page. Les formes narratives qui naissent actuellement s&rsquo;articulent sur un rapport au r&eacute;el bien diff&eacute;rent de celui qui pr&eacute;c&eacute;dait le Web. &Agrave; quelque moment de l&rsquo;Histoire qu&rsquo;on se situe, qu&rsquo;il s&rsquo;agisse de l&rsquo;&eacute;poque de Pline l&rsquo;Ancien, de Montaigne, de Saint-Simon ou de Balzac, les conditions li&eacute;es &agrave; l&rsquo;endroit d&rsquo;o&ugrave; l&rsquo;&eacute;crivain tire son information, &agrave; ce qu&rsquo;il regarde, &agrave; la mani&egrave;re dont son objet litt&eacute;raire va circuler, tout cela n&rsquo;a jamais &eacute;t&eacute; ind&eacute;pendant des rythmes du monde et du concept d&rsquo;exp&eacute;rience. La fonction de la litt&eacute;rature n&rsquo;est pas li&eacute;e &agrave; l&rsquo;objet, mais &agrave; la fa&ccedil;on dont s&rsquo;articule l&rsquo;exp&eacute;rience au monde r&eacute;el et &agrave; la repr&eacute;sentation de ce qui est hors de l&rsquo;espace sensible de l&rsquo;&eacute;crivain&nbsp;<a href="#_ftn1" name="_ftnref1">[1]</a>.</p> </blockquote> <p>L&agrave; o&ugrave; l&rsquo;&eacute;crivain Fran&ccedil;ois Bon se documente, l&agrave; o&ugrave; est son r&eacute;el, ce sont ses appareils photo num&eacute;riques, ses tablettes, liseuses et ordinateurs, sur lesquels il acc&egrave;de aux r&eacute;seaux sociaux et alimente Tiers Livre. Son r&eacute;el, comme le n&ocirc;tre d&rsquo;ailleurs, est on ne peut plus transm&eacute;diatique, &agrave; l&rsquo;image de son &eacute;criture.</p> <p>Bon est &eacute;crivain et peut &ecirc;tre surtout r&eacute;-&eacute;crivain dans le sens o&ugrave; il reprend sans cesse ses propres textes&nbsp;: il les corrige, les compl&egrave;te, les rem&eacute;diatise dans un travail de reconfiguration permanent. L&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;un texte peut na&icirc;tre au d&eacute;tour d&rsquo;un tweet, se d&eacute;velopper une premi&egrave;re fois &agrave; travers des billets de blog sur Tiers Livre, puis &ecirc;tre publi&eacute; dans un livre. Bon est un &eacute;crivain transm&eacute;diatique, disions-nous. Le livre fixera une forme du texte, quand sur le Web le texte pourra encore &ecirc;tre modifi&eacute;. Cette r&eacute;&eacute;criture, cette labilit&eacute; m&eacute;diatique, rel&egrave;ve du d&eacute;fi pour l&rsquo;ex&eacute;g&egrave;te dont le travail d&rsquo;analyse ne peut se porter que sur un &eacute;tat du texte, l&rsquo;instantan&eacute; d&rsquo;une configuration m&eacute;diatique. L&rsquo;&eacute;tude des &eacute;crits de Bon contraint ainsi au travail paradoxal d&rsquo;immobiliser un texte dont la particularit&eacute; est de se reconfigurer perp&eacute;tuellement, un texte dont le caract&egrave;re transm&eacute;diatique oblige &agrave; interroger les notions m&ecirc;me de texte et d&rsquo;&oelig;uvre. Si l&rsquo;on se r&eacute;f&egrave;re au texte canonique de Roland Barthes &laquo;&nbsp;De l&rsquo;&oelig;uvre au texte&nbsp;&raquo;, l&rsquo;&eacute;criture de Bon est celle d&rsquo;un texte perp&eacute;tuel, sans &oelig;uvre. En effet, dans la pratique d&rsquo;&eacute;criture transm&eacute;diatique de Bon, &laquo;&nbsp;l&rsquo;&oelig;uvre&nbsp;&raquo;, en ce que le terme renvoie &agrave; l&rsquo;objet fixe, &laquo;&nbsp;un fragment en substance&nbsp;&raquo;,&nbsp;&laquo;&nbsp;une portion de l&rsquo;espace des livres&nbsp;<a href="#_ftn2" name="_ftnref2">[2]</a>&nbsp;&raquo;, semble s&rsquo;effacer afin de laisser place &agrave; un&nbsp;<em>work in progress</em>&nbsp;ou plut&ocirc;t un texte&nbsp;<em>in progress</em>&nbsp;infini&nbsp;:</p> <blockquote> <p>[&hellip;] le Texte ne s&rsquo;&eacute;prouve que dans un travail, une production. Il s&rsquo;ensuit que le Texte ne peut s&rsquo;arr&ecirc;ter (par exemple, &agrave; un rayon de biblioth&egrave;que)&nbsp;; son mouvement constitutif est la travers&eacute;e (il peut notamment traverser l&rsquo;&oelig;uvre, plusieurs &oelig;uvres)&nbsp;<a href="#_ftn3" name="_ftnref3">[3]</a>.</p> </blockquote> <p>C&rsquo;est donc au travail de &laquo;&nbsp;travers&eacute;e&nbsp;&raquo; des textes de Fran&ccedil;ois Bon et &agrave; leur lecture, dans ce qu&rsquo;ils impliquent de va-et-vient m&eacute;diatique entre le site Web, le livre et les r&eacute;seaux sociaux que nous nous int&eacute;resserons. Nous nous concentrerons pr&eacute;cis&eacute;ment sur&nbsp;<em>Proust est une fiction</em>&nbsp;dont nous avons pu suivre l&rsquo;&eacute;laboration au quotidien &agrave; travers les diff&eacute;rents postes sur Tiers Livre, sur Facebook et sur Twitter, de novembre 2012 &agrave; f&eacute;vrier 2013, puis que nous avons pu relire, red&eacute;couvrir dans le livre &eacute;dit&eacute; en 2013 chez Seuil. Dans un premier temps, nous verrons en quoi la pratique d&rsquo;&eacute;criture de Bon peut &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;e comme transm&eacute;diatique. De mani&egrave;re peu anodine,&nbsp;<em>Proust est une fiction</em>&nbsp;est le r&eacute;sultat d&rsquo;une relecture transm&eacute;diatique de&nbsp;<em>La Recherche du temps perdu</em>&nbsp;par Fran&ccedil;ois Bon. En effet, c&rsquo;est sur support num&eacute;rique que notre auteur aura choisi de reprendre la fameuse cath&eacute;drale. Apr&egrave;s cette exercice significatif de lecture-relecture-&eacute;criture, nous nous attacherons &agrave; d&eacute;crire notre propre lecture transm&eacute;diatique de&nbsp;<em>Proust est une fiction</em>. Nous &eacute;tudierons donc les proc&eacute;d&eacute;s de navigation dans les textes du site, mais aussi au sein de leurs autres m&eacute;diatisations. Celles-ci instaurent une s&eacute;miose sp&eacute;cifique, plus pr&eacute;cis&eacute;ment transm&eacute;diatique, imposant &agrave; l&rsquo;auteur, comme au lecteur, des comp&eacute;tences dans plusieurs registres m&eacute;diatiques.</p> <h2>1. Approche th&eacute;orique du transm&eacute;dia&nbsp;: Fran&ccedil;ois Bon et la convergence des m&eacute;dias<br /> &nbsp;</h2> <p>Le mot transmedia a &eacute;t&eacute; utilis&eacute; pour la premi&egrave;re fois par le th&eacute;oricien des m&eacute;dias Henry Jenkins en 2003, dans un article pour la&nbsp;<em>Technology Review</em>. Il le popularisera en 2006 dans son essai&nbsp;<em>Convergence Culture, Where Old and New Media Collide</em>. Selon Jenkins,</p> <blockquote> <p>Une histoire transm&eacute;diatique se d&eacute;ploie &agrave; travers plusieurs plateformes m&eacute;diatiques, o&ugrave; chaque nouveau texte contribue de mani&egrave;re distincte et importante &agrave; l&rsquo;ensemble. Dans la forme id&eacute;ale du r&eacute;cit transm&eacute;diatique, chaque m&eacute;dia r&eacute;alise ce qu&rsquo;il fait de mieux &ndash; de fa&ccedil;on qu&rsquo;une histoire puisse &ecirc;tre introduite dans un film, &eacute;tendue &agrave; la t&eacute;l&eacute;vision, aux romans, et aux bandes-dessin&eacute;es&nbsp;; son monde pouvant &ecirc;tre explor&eacute; &agrave; travers le jeu ou exp&eacute;riment&eacute; dans des parcs d&rsquo;attractions&nbsp;<a href="#_ftn4" name="_ftnref4">[4]</a>.</p> </blockquote> <p>La transm&eacute;diatisation consiste &agrave; porter un univers fictionnel sur diff&eacute;rents supports qui apportent, &agrave; travers leurs sp&eacute;cificit&eacute;s d&rsquo;usage et leurs capacit&eacute;s technologiques, un regard nouveau et compl&eacute;mentaire sur l&rsquo;univers et l&rsquo;histoire originels. Diff&eacute;rents m&eacute;dias convergent, tout en pr&eacute;servant leur sp&eacute;cificit&eacute;. Pour Jenkins, il ne s&rsquo;agit pas de reproduire un m&ecirc;me r&eacute;cit sur diff&eacute;rents supports, mais plut&ocirc;t que chaque support participe, avec un contenu original, &agrave; l&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;une histoire qui le d&eacute;passe et qui peut prendre sens sans que le lecteur ait n&eacute;cessairement connaissance de tous les m&eacute;dias en jeu.</p> <p>La&nbsp;<em>convergence&nbsp;</em><a href="#_ftn5" name="_ftnref5">[5]</a>, paradigme mis en place par Jenkins, permet de penser le champ m&eacute;diatique contemporain dans les bouleversements qu&rsquo;il impose. Il illustre parfaitement, selon nous, la pratique transm&eacute;diatique de Bon. Pour Jenkins, l&rsquo;id&eacute;e de convergence s&rsquo;oppose &agrave; l&rsquo;id&eacute;e de r&eacute;volution m&eacute;diatique et &agrave; sa logique corollaire de substitution des m&eacute;dias anciens par les m&eacute;dias plus r&eacute;cents. Les dispositifs transm&eacute;diatiques sont alors autant de preuves des facult&eacute;s de cohabitation des m&eacute;dias mais aussi de leurs capacit&eacute;s &agrave; &ecirc;tre compl&eacute;mentaires tout en gardant, voire m&ecirc;me manifestant, leur sp&eacute;cificit&eacute;. Si, dans&nbsp;<em>Convergence Culture, Where Old and New Media Collide</em>, Jenkins illustre le concept de convergence &agrave; travers la franchise&nbsp;<em>The Matrix</em>, la transm&eacute;diatisation n&rsquo;est pas une technique exclusivement commerciale, elle peut aussi &ecirc;tre affaire d&rsquo;auteur et, par l&agrave; m&ecirc;me, proc&eacute;der d&rsquo;une recherche esth&eacute;tique originale. Selon le paradigme de convergence, il n&rsquo;y a pas de hi&eacute;rarchie des m&eacute;dias&nbsp;: la narration et la litt&eacute;rature peuvent se d&eacute;velopper sur tous les m&eacute;dias. En accord avec la vision large de la d&eacute;finition de la litt&eacute;rature donn&eacute;e par Bon lui-m&ecirc;me, le livre n&rsquo;est plus le seul support du litt&eacute;raire&nbsp;:</p> <blockquote> <p>On nous bassine avec le livre papier comme si c&rsquo;&eacute;tait une valeur sainte. Pour moi, aucun f&eacute;tichisme n&rsquo;y est attach&eacute;. J&rsquo;aime la d&eacute;finition de Maurice Blanchot&nbsp;: &ldquo;La litt&eacute;rature, c&rsquo;est le langage mis en r&eacute;flexion, peu importe ensuite les formes&nbsp;<a href="#_ftn6" name="_ftnref6">[6]</a>.&rdquo;</p> </blockquote> <p>Bon ne fait pas de distinction de valeur entre ce qu&rsquo;il publie sur papier ou sur le Web. Le site centralise ses textes et les livres &eacute;dit&eacute;s en deviennent des ramifications. Il le dit lui-m&ecirc;me&nbsp;: &laquo;&nbsp;Personnellement, je n&rsquo;ai plus qu&rsquo;un livre, c&rsquo;est mon site&nbsp;<a href="#_ftn7" name="_ftnref7">[7]</a>.&nbsp;&raquo;</p> <p>Selon le vocabulaire &eacute;labor&eacute; par Christy Dena dans sa&nbsp;<a href="https://ciret-transdisciplinarity.org/biblio/biblio_pdf/Christy_DeanTransm.pdf" target="_blank">th&egrave;se de doctorat</a>,&nbsp;<em>Transmedia Practice : Theorising the Practice of Expressing a Fictional World Across Distinct Media and Environments</em>,&nbsp;le travail d&rsquo;&eacute;criture de Bon appartiendrait &agrave; la cat&eacute;gorie des pratiques transm&eacute;diatiques intracompositionnelles. En effet la chercheuse australienne identifie deux types de ph&eacute;nom&egrave;ne transm&eacute;diatique&nbsp;:</p> <blockquote> <p>Les types sont d&eacute;crits par les notions de ph&eacute;nom&egrave;ne&nbsp;<em>intracompositionel&nbsp;</em>et&nbsp;<em>intercompo-sitionel</em>. C&rsquo;est &agrave; dire que certaines &oelig;uvres sont transm&eacute;diatiques en elles-m&ecirc;mes, quand d&rsquo;autres peuvent &ecirc;tre transm&eacute;diatiques par les relations qu&rsquo;elles entretiennent avec d&rsquo;autres &oelig;uvres&nbsp;<a href="#_ftn8" name="_ftnref8">[8]</a>.</p> </blockquote> <p>La d&eacute;finition des pratiques transm&eacute;diatiques propos&eacute;e par Dena est beaucoup plus souple que celle &eacute;labor&eacute;e par Jenkins, qui r&eacute;duit le&nbsp;<em>transm&eacute;dia</em>&nbsp;&agrave; une relation d&rsquo;expansion. Cette relation d&rsquo;expansion, qu&rsquo;elle qualifie d&rsquo;intercompositionnelle, implique qu&rsquo;un projet fasse l&rsquo;objet de multiples compositions&nbsp;: un film, un jeu vid&eacute;o et un livre par exemple. Ceci correspond &agrave; des pratiques le plus souvent commerciales, telles qu&rsquo;<em>Harry</em>&nbsp;<em>Potter</em>&nbsp;ou&nbsp;<em>The Matrix</em>&nbsp;peuvent les exemplifier. Dena pr&eacute;f&egrave;re donc &eacute;tendre le concept en ajoutant &agrave; cette pratique d&rsquo;expansion la possibilit&eacute; de consid&eacute;rer comme transm&eacute;diatique une cr&eacute;ation unique qui r&eacute;unit en son sein plusieurs m&eacute;dias&nbsp;: par exemple un jeu vid&eacute;o que l&rsquo;on peut pratiquer gr&acirc;ce &agrave; des t&eacute;l&eacute;phones portables, dans le cadre d&rsquo;un &eacute;v&eacute;nement en direct et sur Internet&nbsp;<a href="#_ftn9" name="_ftnref9">[9]</a>. Ce second type, elle le qualifie d&rsquo;intracompositionnel, et la pratique de Fran&ccedil;ois Bon appartiendrait &agrave; cette derni&egrave;re cat&eacute;gorie puisque tous les m&eacute;dias convergent pour ensemble contribuer &agrave; l&rsquo;&eacute;laboration de son univers fictionnel. Il le dit lui-m&ecirc;me&nbsp;: &laquo;&nbsp;ce que j&rsquo;attends d&rsquo;un site c&rsquo;est ce que j&rsquo;attends d&rsquo;un &ldquo;livre&rdquo;&nbsp;: un univers, une histoire<a href="#_ftn10" name="_ftnref10">[10]</a>.&nbsp;&raquo; Son &eacute;criture se d&eacute;ploie sur une multiplicit&eacute; de supports, dont t&eacute;moigne la photographie de son bureau propos&eacute;e plus haut (Doc.&nbsp;1). Il existe chez Bon une sorte de virtuosit&eacute; face au m&eacute;dia, face &agrave; la technique, que tr&egrave;s peu d&rsquo;&eacute;crivains contemporains poss&egrave;dent. Il est un des rares auteurs &agrave; mettre lui-m&ecirc;me les mains &laquo;&nbsp;dans le cambouis du num&eacute;rique&nbsp;<a href="#_ftn11" name="_ftnref11">[11]</a>&nbsp;&raquo;, selon sa propre expression, un travail qui est souvent d&eacute;l&eacute;gu&eacute; par les autres &eacute;crivains. Cette particularit&eacute; lui permet de ma&icirc;triser tous les processus de rem&eacute;diatisation de ses &eacute;crits et ainsi de faire enti&egrave;re autorit&eacute; sur toutes les formes m&eacute;diatiques de ses textes.</p> <h2>2. Fran&ccedil;ois Bon, lecteur et relecteur de Proust&nbsp;: de la Pl&eacute;iade au fichier num&eacute;rique<br /> &nbsp;</h2> <p>Fran&ccedil;ois Bon, en plus d&rsquo;&ecirc;tre un &eacute;crivain et un r&eacute;-&eacute;crivain, est un lecteur doubl&eacute; d&rsquo;un relecteur. Pour prouver cela, il suffit de nous concentrer sur la gen&egrave;se de&nbsp;<em>Proust est une fiction</em>&nbsp;et de ses cent billets publi&eacute;s sur Tiers Livre, r&eacute;alis&eacute;s &agrave; l&rsquo;occasion du centenaire de la parution d&rsquo;<em>Un amour de Swann</em>. Ceci constituait pour Bon, moins une c&eacute;l&eacute;bration anniversaire qu&rsquo;un v&eacute;ritable exercice &agrave; contrainte.</p> <p>Lors d&rsquo;un entretien radiophonique avec Alain Veinstein pour l&rsquo;&eacute;mission &laquo;&nbsp;<a href="http://www.franceculture.fr/emission-du-jour-au-lendemain-francois-bon-2013-09-20" target="_blank">Du jour au lendemain</a> <a href="#_ftn12" name="_ftnref12">[12]</a> &raquo; sur France Culture, il explique &agrave; quel point il a mis du temps avant de parvenir &agrave; lire Proust, que le livre lui &eacute;tait toujours tomb&eacute; des mains jusqu&rsquo;au moment o&ugrave; il est parvenu &agrave; se laisser embarquer. C&rsquo;&eacute;tait en f&eacute;vrier 1980 et l&rsquo;aventure proustienne d&eacute;bute dans l&rsquo;avion qui l&rsquo;emm&egrave;ne vers Bombay o&ugrave; il s&rsquo;appr&ecirc;te &agrave; passer cinq semaines. Il apporte dans son sac les trois tomes &laquo;&nbsp;la Ple&iuml;ade&nbsp;&raquo; de Proust et tout &laquo;&nbsp;bascule&nbsp;<a href="#_ftn13" name="_ftnref13">[13]</a>&nbsp;&raquo;&nbsp;: il parvient, pour reprendre ses propres termes, &agrave; s&rsquo;&laquo;&nbsp;abandonner&nbsp;<a href="#_ftn14" name="_ftnref14">[14]</a>&nbsp;&raquo; &agrave; Proust. Presque trente-trois ans plus tard, il reprend la<em>&nbsp;Recherche du temps perdu</em>&nbsp;pour &eacute;crire ces cent billets, mais cette fois en version num&eacute;rique, afin de pouvoir effectuer des recherches plein texte et engager une lecture autre, compl&egrave;tement in&eacute;dite, de la fameuse cath&eacute;drale de Proust. &Agrave; travers les recherches de mots dans le texte, il identifie des motifs. Il peut par exemple retrouver les occurrences de la photographie et les analyser&nbsp;<a href="#_ftn15" name="_ftnref15">[15]</a>. Il peut aussi &eacute;tudier les absences ou les mots significativement peu utilis&eacute;s comme &laquo;&nbsp;g&eacute;ographie&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;Atlas&nbsp;<a href="#_ftn16" name="_ftnref16">[16]</a>&nbsp;&raquo;. Il s&rsquo;int&eacute;resse tout particuli&egrave;rement &agrave; la mani&egrave;re dont Proust se confronte aux bouleversements technologiques de son &eacute;poque&nbsp;: le film, la photographie, le t&eacute;l&eacute;phone, l&rsquo;automobile, l&rsquo;avion.</p> <blockquote> <p>Tout comme nous aujourd&rsquo;hui, Marcel Proust a v&eacute;cu une p&eacute;riode de grande mutation technologique. La voiture automobile permet de parcourir le territoire &agrave; sa guise et transforme le rapport espace-temps ; l&rsquo;avion aussi ; la photographie inonde l&rsquo;imaginaire ; le t&eacute;l&eacute;phone relie miraculeusement les &ecirc;tres s&eacute;par&eacute;s. L&rsquo;&eacute;lectricit&eacute; modifie les pratiques quotidiennes.&nbsp;<em>La Recherche du temps perdu</em>&nbsp;se fait &eacute;cho de ces innovations, et Proust est un contemporain attentif&nbsp;<a href="#_ftn17" name="_ftnref17">[17]</a>.</p> </blockquote> <p>Bon y trouve un parall&egrave;le avec la p&eacute;riode contemporaine, charni&egrave;re &agrave; l&rsquo;&eacute;gard des changements de paradigmes m&eacute;diatiques qu&rsquo;elle conna&icirc;t.</p> <blockquote> <p>Proust surgit &agrave; l&rsquo;exact moment ou la m&eacute;diation technologique devient incontournable dans le rapport au quotidien. Il s&rsquo;en saisit, en fait un g&eacute;n&eacute;rateur textuel, et la retourne sur le fond ancestral de la litt&eacute;rature, la qu&ecirc;te de soi-m&ecirc;me, la relation passionn&eacute;e entre les &ecirc;tres, pour le pousser un peu plus loin (&hellip;) Se saisir de cette strate narrative, objets, techniques, mutations, prend &eacute;videmment une urgence consid&eacute;rable pour nous, puisque cette m&eacute;diation &agrave; aussi rejoint l&rsquo;univers qui chez Proust incarne la permanence, et chez lui n&rsquo;est pas encore atteint par cette m&eacute;diation&nbsp;: le livre. Elle ne vaut pas en elle-m&ecirc;me, mais seulement en ce qu&rsquo;elle aide &agrave; revenir de fa&ccedil;on plus aigu&euml; aux enjeux plus essentiels de l&rsquo;&eacute;criture narrative. Mais c&rsquo;est bien pour cela qu&rsquo;il faut s&rsquo;en saisir en tant que telle&nbsp;: le film, la photographie, le t&eacute;l&eacute;phone, l&rsquo;automobile, l&rsquo;avion ou le phonographe sont pour nous devenus des noms communs, et leur pr&eacute;sence narrative un fait banal. Chez Proust, ils s&rsquo;inventent comme nom de roman<a href="#_ftn18" name="_ftnref18">[18]</a>.</p> </blockquote> <p>D&rsquo;o&ugrave; l&rsquo;incroyable actualit&eacute; de Proust selon Bon, cet &eacute;crivain si passionn&eacute; par la litt&eacute;rature et ses formes de m&eacute;diatisations.</p> <p>&Agrave; ses r&eacute;flexions sur l&rsquo;&oelig;uvre, Bon intercale des bribes de r&eacute;cits fictionnels o&ugrave; il imagine des conversations entre Baudelaire et Proust. Dans l&rsquo;entretien avec Veinstein, il explique que l&rsquo;id&eacute;e de ces sortes d&rsquo;interludes fictionnels lui est venue de mani&egrave;re impromptue quand il a r&eacute;alis&eacute; qu&rsquo;il allait avoir soixante ans, un &acirc;ge que ni Baudelaire ni Proust n&rsquo;ont eu la chance de conna&icirc;tre. Il &eacute;voque le dialogue des ces deux grands auteurs, sachant toute l&rsquo;admiration que Proust pouvait avoir pour le po&egrave;te.</p> <blockquote> <p>Les morceaux Baudelaire me servaient de ponctuation. Ne jamais en user comme d&rsquo;une facilit&eacute;. Ne pas se laisser aller &agrave; la variation. Faire que mine de rien chacun touche &agrave; un myst&egrave;re pr&eacute;cis de mon propre questionnement sur moi-m&ecirc;me ou sur Proust&nbsp;<a href="#_ftn19" name="_ftnref19">[19]</a>.</p> </blockquote> <p>&Agrave; travers la fiction, Bon s&rsquo;invente lui-m&ecirc;me personnage devisant avec ces grands &eacute;crivains, il se projette en eux. Pour lui, il s&rsquo;agit de &laquo;&nbsp;Prendre les habits &eacute;triqu&eacute;s du mort, de ses pr&eacute;d&eacute;cesseurs pour &eacute;crire et ensuite pouvoir s&rsquo;exprimer&nbsp;<a href="#_ftn20" name="_ftnref20">[20]</a>&nbsp;&raquo;. C&rsquo;est ce que Proust a fait avec l&rsquo;auteur des&nbsp;<em>Fleurs du Mal</em>&nbsp;et sans doute ce que Bon a fait de ses lectures des plus grands&nbsp;: non seulement de Proust et de Baudelaire, mais aussi de Rabelais et de tout ceux dont il fait la liste dans &laquo;&nbsp;Histoire de mes livres&nbsp;<a href="#_ftn21" name="_ftnref21">[21]</a>&nbsp;&raquo;, une s&eacute;rie entam&eacute;e sur Tiers Livre au printemps 2014.</p> <p><em>Proust est une fiction</em>&nbsp;s&rsquo;est donc construit &agrave; partir d&rsquo;une lecture d&eacute;j&agrave; transm&eacute;diatique. En effet, Fran&ccedil;ois Bon a effectu&eacute; une premi&egrave;re lecture de Proust sur papier, puis une relecture sur fichier num&eacute;rique qui lui a permis, comme nous l&rsquo;avons explicit&eacute; plus haut, de red&eacute;couvrir le texte proustien, de le parcourir sous des angles in&eacute;dits. Dans le chapitre 39 de l&rsquo;&eacute;dition papier de&nbsp;<em>Proust est une fiction</em>, au d&eacute;tour d&rsquo;une des rencontres fictives avec ses h&eacute;ros litt&eacute;raires, le personnage Bon essaie de faire d&eacute;couvrir la version num&eacute;rique de&nbsp;<em>La Recherche</em>&nbsp;&agrave; son auteur. Cependant, le fictionnel Proust d&eacute;cline l&rsquo;invitation et se d&eacute;tourne rapidement pour mieux chercher l&rsquo;&oelig;uvre de Baudelaire dans la biblioth&egrave;que&nbsp;: le seul qui, ainsi qu&rsquo;il le d&eacute;clare anachroniquement, &laquo;&nbsp;a compris mes livres<a href="#_ftn22" name="_ftnref22">[22]</a>&nbsp;&raquo;. Ici, Proust refuse peut-&ecirc;tre moins le num&eacute;rique que la relecture de sa propre &oelig;uvre, dont la compr&eacute;hension semble, selon lui, ne pouvoir s&rsquo;exercer qu&rsquo;&agrave; travers l&rsquo;intertextualit&eacute; avec ses idoles litt&eacute;raires. Symbolis&eacute;e par ces conversations fictives, l&rsquo;&eacute;criture de Bon semble toujours na&icirc;tre d&rsquo;un dialogue, entre les grands textes litt&eacute;raires, entre les hommes, &agrave; travers la communaut&eacute; qu&rsquo;il construit chaque jour sur les r&eacute;seaux sociaux, mais aussi entre les m&eacute;dias comme nous t&acirc;chons de le d&eacute;montrer ici. Ceci ne peut alors que contaminer &agrave; leur tour les pratiques de ses lecteurs.</p> <h2>3. Une lecture transm&eacute;diatique de&nbsp;<em>Proust est une fiction</em><br /> &nbsp;</h2> <h3>3.1. Tiers Livre</h3> <p>Le projet&nbsp;<em>Proust est une fiction</em>&nbsp;d&eacute;bute par un premier billet post&eacute; le 17 novembre 2012 dans la section centrale du Tiers Livre. Le centi&egrave;me billet, quant &agrave; lui, para&icirc;tra le 10 f&eacute;vrier 2013. Les dix premiers billets sont publi&eacute;s d&egrave;s les premiers jours de l&rsquo;exp&eacute;rience, apr&egrave;s quoi ils seront post&eacute;s quasiment quotidiennement, dans un exercice journalier d&rsquo;&eacute;criture &agrave; contrainte. En novembre 2013&nbsp;<a href="#_ftn23" name="_ftnref23">[23]</a>, la s&eacute;rie appartient &agrave; la section du site intitul&eacute;e &laquo;&nbsp;<a href="http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?rubrique27" target="_blank">fran&ccedil;ois bon, fictions &amp; web-livres</a>&nbsp;&raquo;. Il est &agrave; noter que, lors du colloque&nbsp;<em>Fran&ccedil;ois Bon &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre&nbsp;</em>qui a eu lieu les 29 et 30 novembre 2013 &agrave; Montpellier, la section &eacute;tait appel&eacute;e &laquo;&nbsp;fran&ccedil;ois bon, fictions &amp; exp&eacute;rimentations&nbsp;&raquo;.</p> <p><a href="https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Ana%C3%AFs-Guilet_TiersLivre_Illustration-3.png"><img alt="Doc. 3 et Doc. 3 bis – Captures d’écrans du Tiers livre effectuées à deux dates différentes : ci-dessus le 30 novembre 2013, ci-dessous le 25  août 2014." loading="lazy" sizes="(max-width: 747px) 100vw, 747px" src="https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Ana%C3%AFs-Guilet_TiersLivre_Illustration-3-300x153.png" srcset="https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Anaïs-Guilet_TiersLivre_Illustration-3-300x153.png 300w, https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Anaïs-Guilet_TiersLivre_Illustration-3-1024x522.png 1024w, https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Anaïs-Guilet_TiersLivre_Illustration-3-810x413.png 810w, https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Anaïs-Guilet_TiersLivre_Illustration-3-1140x581.png 1140w, https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Anaïs-Guilet_TiersLivre_Illustration-3.png 1265w" style="width: 747px; height: 381px;" /></a></p> <p><small>Doc. 3 et Doc. 3 bis &ndash; Captures d&rsquo;&eacute;crans du&nbsp;<em>Tiers livre</em>&nbsp;effectu&eacute;es &agrave; deux dates diff&eacute;rentes&nbsp;: ci-dessus&nbsp;le 30 novembre 2013, ci-dessous&nbsp;le 25 &nbsp;ao&ucirc;t 2014.</small></p> <p><a href="https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Ana%C3%AFs-Guilet_TiersLivre_Illustration-3bis.jpg"><img alt="Doc. 3 et Doc. 3 bis – Captures d’écrans du Tiers livre effectuées à deux dates différentes : ci-dessus le 30 novembre 2013, ci-dessous le 25  août 2014." loading="lazy" src="https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Ana%C3%AFs-Guilet_TiersLivre_Illustration-3bis-e1433506604345.jpg" style="width: 747px; height: 363px;" /></a></p> <p>Ceci correspond &agrave; une p&eacute;riode o&ugrave; Bon interrogeait la notion m&ecirc;me de web-livres. Le changement de d&eacute;nomination des parties du site montre &agrave; quel point le site est en perp&eacute;tuelle &eacute;volution. Notre lecture de&nbsp;<em>Proust est une fiction</em>&nbsp;est li&eacute;e aux traces qu&rsquo;il reste de ses textes sur Tiers Livre en date du 25 &nbsp;ao&ucirc;t 2014 &ndash;&nbsp;puisqu&rsquo;il faut bien fixer une temporalit&eacute;, &agrave; l&rsquo;&eacute;tude que nous avons effectu&eacute;e en novembre 2013 pour le colloque de Montpellier, et aux souvenirs de nos lectures des billets de blog entre le 17 novembre 2012 et le 10 f&eacute;vrier 2013.</p> <p>Si, &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur de la section &laquo;&nbsp;<a href="https://www.tierslivre.net/spip/spip.php?rubrique27" target="_blank">fran&ccedil;ois bon, fictions &amp; web-livres</a>&nbsp;&raquo;, nous cliquons sur la cat&eacute;gorie &laquo;&nbsp;<a href="http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?rubrique113" target="_blank">|2013| Proust est une fiction|&nbsp;</a>&raquo;, nous sont propos&eacute;s quelques billets selon une s&eacute;lection qui semble avoir &eacute;t&eacute; effectu&eacute;e par Bon et qui ne reproduit pas l&rsquo;ordre de la num&eacute;rotation des fragments. Soit nous commen&ccedil;ons par un de ces billets, soit nous avons recours au sommaire qui nous est soumis en seconde position (Doc. 3 bis). Si nous choisissons de commencer par le sommaire, quelques informations sur les modes de navigation par mots-cl&eacute;s nous sont pr&eacute;sent&eacute;es. L&rsquo;usage de ces mots-cl&eacute;s rapproche ainsi notre lecture de&nbsp;<em>Proust est une fiction</em>&nbsp;de celle op&eacute;r&eacute;e par Bon lui-m&ecirc;me &agrave; travers le fichier num&eacute;rique de&nbsp;<em>La Recherche&nbsp;:</em>&nbsp;une lecture qui se fait transversale, th&eacute;matique. &Agrave; ce sujet, Bon d&eacute;clare, dans le billet &laquo;&nbsp;<a href="http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3340" target="_blank">[hors s&eacute;rie] pourquoi comment je sais pas&nbsp;</a>&raquo;, explicatif de sa d&eacute;marche, que la recherche d&rsquo;occurrences permet de s&rsquo;approprier le livre comme ensemble&nbsp;<a href="#_ftn24" name="_ftnref24">[24]</a>. Et nul ne doute que cette appropriation fonctionne aussi pour l&rsquo;internaute qui se sert des mots-cl&eacute;s.</p> <p>Dans le sommaire, en plus des liens vers les cent fragments, nous pouvons trouver des &laquo;&nbsp;hors-s&eacute;rie, images &amp; compl&eacute;ments&nbsp;&raquo; qui offrent des billets informant sur le contexte d&rsquo;&eacute;criture de&nbsp;<em>Proust est une fiction</em>&nbsp;ou sur les exp&eacute;riences subs&eacute;quentes, comme la visite de la maison d&rsquo;Illiers-Combray. &Agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur des billets, la navigation impose soit de retourner en arri&egrave;re vers le sommaire gr&acirc;ce au navigateur, soit d&rsquo;utiliser les boutons&nbsp;<em>pr&eacute;c&eacute;dent</em>&nbsp;ou&nbsp;<em>suivant&nbsp;</em><a href="#_ftn25" name="_ftnref25">[25]</a>.</p> <p><a href="https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Ana%C3%AFs-Guilet_TiersLivre_Illustration-4.png"><img alt="Doc. 4 – Capture d’écran du menu de droite présent dans les billets de la section « |2013| Proust est une fiction| » de Tiers Livre, le 30 novembre 2013." loading="lazy" sizes="(max-width: 170px) 100vw, 170px" src="https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Ana%C3%AFs-Guilet_TiersLivre_Illustration-4-121x300.png" srcset="https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Anaïs-Guilet_TiersLivre_Illustration-4-121x300.png 121w, https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Anaïs-Guilet_TiersLivre_Illustration-4.png 251w" style="width: 170px; height: 421px;" /></a></p> <p><small>Doc. 4 &ndash; Capture d&rsquo;&eacute;cran du menu de droite pr&eacute;sent dans les billets de la section &laquo;&nbsp;|2013| Proust est une fiction|&nbsp;&raquo; de Tiers Livre, le 30 novembre 2013.</small></p> <p>Ces changements r&eacute;v&egrave;lent comment Bon modifie perp&eacute;tuellement son site, de mani&egrave;re &agrave; rendre la navigation la plus ais&eacute;e possible au sein des textes d&rsquo;un m&ecirc;me web-livre mais aussi de tous les textes publi&eacute;s sur Tiers Livre. Constatons en effet que les autres exp&eacute;riences litt&eacute;raires de la section &laquo;&nbsp;<a href="http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?rubrique27" target="_blank">fran&ccedil;ois bon, fictions &amp; web-livres</a>&nbsp;&raquo;&nbsp;ainsi que&nbsp;<a href="http://www.tierslivre.net/spip/" target="_blank">le sommaire g&eacute;n&eacute;ral du site</a>, sont aussi propos&eacute;s dans la marge de gauche, offrant ainsi l&rsquo;opportunit&eacute; de diriger le lecteur vers d&rsquo;autres sujets, de prendre des chemins de traverse. La circulation prime donc toujours. Ainsi que le fait remarquer Bon,</p> <blockquote> <p>[&hellip;] le site, en lui-m&ecirc;me, est une histoire qui se raconte, diff&eacute;rente en chaque instant, et remodelant &agrave; l&rsquo;infini de son pr&eacute;sent, en chacun de ses points d&rsquo;acc&egrave;s, le visage m&ecirc;me de l&rsquo;histoire qui sera navigation de celui qu&rsquo;on accueille, auquel on abandonne son site comme on abandonnait &agrave; la circulation son livre&nbsp;<a href="#_ftn26" name="_ftnref26">[26]</a>.</p> </blockquote> <p>Pour faciliter davantage la navigation, nous retrouvons aussi les outils de recherche Internet via le moteur Google, les informations de contacts mais aussi les liens vers l&rsquo;espace&nbsp;<a href="https://www.patreon.com/francoisbon" target="_blank">WIP</a>, qui propose, &agrave; travers un abonnement, l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;int&eacute;gralit&eacute; des textes, ateliers, podcast, ebooks des diff&eacute;rents sites de Bon&nbsp;<a href="#_ftn27" name="_ftnref27">[27]</a>. &Agrave; droite, sont visibles les billets d&rsquo;actualit&eacute; mis &agrave; la une mais aussi tous les petits logos qui permettent de se connecter aux r&eacute;seaux sociaux de Bon&nbsp;: Del.icio.us, Twitter, Facebook, Google+, LinkedIn, Netvibes, Tumblr, Seenthis. Bon est pr&eacute;sent sur tous les fronts et l&rsquo;importance de la dimension communautaire au sein de l&rsquo;exp&eacute;rience&nbsp;<em>Proust est une fiction</em>&nbsp;se r&eacute;v&egrave;le<em>.</em></p> <h3>3.2. Les r&eacute;seaux sociaux&nbsp;: Twitter et Facebook</h3> <p>Ainsi, chaque fragment peut aussi &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute; comme ayant &eacute;t&eacute; &eacute;labor&eacute; avec l&rsquo;apport collectif, non seulement &agrave; travers les commentaires post&eacute;s en fin de billet mais surtout gr&acirc;ce &agrave; Facebook et Twitter (pour nommer les principaux). La possibilit&eacute; de commenter est un &eacute;l&eacute;ment fondateur de la d&eacute;finition du blog dans sa fonction sociale&nbsp;<a href="#_ftn28" name="_ftnref28">[28]</a>. Toutefois les commentaires sont peu nombreux dans la section de Tiers Livre consacr&eacute;e &agrave;&nbsp;<em>Proust est une fiction</em>, puisqu&rsquo;ils s&rsquo;av&egrave;rent plut&ocirc;t d&eacute;port&eacute;s sur les r&eacute;seaux sociaux. Ce qui n&rsquo;emp&ecirc;che pas Bon de d&eacute;clarer dans un des billets hors-s&eacute;rie&nbsp;: &laquo;&nbsp;[&hellip;] merci &agrave; vous toutes et tous qui m&rsquo;avez accompagn&eacute; au quotidien dans cette travers&eacute;e, c&rsquo;est cela, et le dialogue induit, qui a donn&eacute; la force et la confiance&nbsp;<a href="#_ftn29" name="_ftnref29">[29]</a>.&nbsp;&raquo;</p> <p>Au-del&agrave; de l&rsquo;aspect communautaire&nbsp;<a href="#_ftn30" name="_ftnref30">[30]</a>, Twitter et ses fameux 140 caract&egrave;res est aussi un support &agrave; contraintes pour l&rsquo;&eacute;criture. Dans son article &laquo;&nbsp;Ce que les r&eacute;seaux font &agrave; la litt&eacute;rature. R&eacute;seaux sociaux, microblogging et creation&nbsp;&raquo;, Alexandre Gefen analyse le ph&eacute;nom&egrave;ne&nbsp;:</p> <blockquote> <p>[&hellip;] l&rsquo;&eacute;criture par Twitter rel&egrave;ve d&rsquo;un d&eacute;tournement d&rsquo;une technologie au profit d&rsquo;un d&eacute;sir d&rsquo;&eacute;criture&nbsp;: celle de produire une th&eacute;orie d&rsquo;&eacute;tats d&rsquo;&acirc;me, une m&eacute;t&eacute;orologie de l&rsquo;humeur et du lieu, un flux atomistique d&rsquo;autant plus transitoire qu&rsquo;elle accepte de dissoudre sa propre voix dans bruit immense de la pr&eacute;sence textuelle num&eacute;rique d&rsquo;autrui. Cette discontinuit&eacute;, qui interdit de constituer le texte en une nappe unifi&eacute;e dont la lecture serait pr&eacute;visible et ma&icirc;trisable, produit des fragments qui s&rsquo;exposent et se d&eacute;tachent po&eacute;tiquement de la temporalit&eacute; &eacute;nonciative globale de la timeline sociale pour acqu&eacute;rir une port&eacute;e expressive. C&rsquo;est aussi que les gazouillages des tweets et autres statuts sont indissociables des r&eacute;troactions, gloses, expansions po&eacute;tiques, croisements qu&rsquo;ils engendrent&nbsp;: du &laquo;&nbsp;tumulte&nbsp;&raquo; du corps social qu&rsquo;ils recherchent pour employer une expression de Fran&ccedil;ois Bon, leur po&eacute;ticit&eacute; est celle de n&oelig;uds, d&rsquo;interstices, de brouillage par interf&eacute;rence, o&ugrave; la litt&eacute;rature se cr&eacute;e par une autre forme d&rsquo;universalisation du priv&eacute; que celle, suppos&eacute;ment ma&icirc;tris&eacute;e, &agrave; laquelle nous sommes habitu&eacute;s&nbsp;<a href="#_ftn31" name="_ftnref31">[31]</a>.</p> </blockquote> <p>Cette po&eacute;tique du&nbsp;<em>n&oelig;ud</em>, de&nbsp;<em>l&rsquo;interstice</em>, pour reprendre le vocabulaire de Gefen, caract&eacute;rise bien l&rsquo;exp&eacute;rience propos&eacute;e dans&nbsp;<em>Proust est une fiction</em>, puisque celle-ci se d&eacute;veloppe dans le dialogue avec et entre les lecteurs, entre les textes au sein du site, mais aussi entre les m&eacute;dias&nbsp;(le site, le livre, les r&eacute;seaux sociaux). Pendant toute la dur&eacute;e de l&rsquo;exp&eacute;rience&nbsp;<a href="#_ftn32" name="_ftnref32">[32]</a>, le fil Twitter &eacute;tait pr&eacute;sent en bordure de chaque billet sur Tiers Livre en m&ecirc;me temps que sur le compte Twitter&nbsp;<a href="https://twitter.com/fbon" target="_blank">@fbon</a>, les messages de Bon faisaient (et font toujours) sans cesse des liens vers le site, dans un dialogue transm&eacute;diatique incessant.</p> <p><a href="https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Ana%C3%AFs-Guilet_TiersLivre_Illustration-5.png"><img alt="Doc. 5 – Capture d’écran des publications des 19 et 20 janvier 2013 sur le compte Twitter @fbon, réalisée le 30 novembre 2013." loading="lazy" sizes="(max-width: 487px) 100vw, 487px" src="https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Ana%C3%AFs-Guilet_TiersLivre_Illustration-5-261x300.png" srcset="https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Anaïs-Guilet_TiersLivre_Illustration-5-261x300.png 261w, https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Anaïs-Guilet_TiersLivre_Illustration-5.png 526w" style="width: 487px; height: 560px;" /></a></p> <p><small>Doc. 5 &ndash; Capture d&rsquo;&eacute;cran des publications des 19 et 20 janvier 2013 sur le compte Twitter&nbsp;<a href="https://twitter.com/fbon" target="_blank">@fbon</a>, r&eacute;alis&eacute;e le 30 novembre 2013.</small></p> <p>Bon poss&egrave;de une vaste communaut&eacute; de lecteurs. Il compte plus de 11 000&nbsp;<em>followers</em>&nbsp;sur Twitter et presque 4 000 sur Facebook, mais surtout il est entour&eacute; d&rsquo;un groupe plus restreint de lecteurs et amis extr&ecirc;mement assidus et r&eacute;actifs, une sorte de garde rapproch&eacute;e qui le suit au quotidien quasiment heure par heure. L&rsquo;exp&eacute;rience&nbsp;<em>Proust est une fiction</em>, pour les lecteurs qui auront d&eacute;couvert quotidiennement chaque nouveau billet et chaque tweet parus, peut &ecirc;tre compar&eacute;e &agrave; celle du feuilleton et plus pr&eacute;cis&eacute;ment du roman-feuilleton tel qu&rsquo;il &eacute;tait particuli&egrave;rement en vogue tout au long du XIX<sup>e</sup>&nbsp;si&egrave;cle. Le roman-feuilleton est caract&eacute;ris&eacute; par une &eacute;criture de l&rsquo;&eacute;pisode, il est publi&eacute; &agrave; intervalles r&eacute;guliers dans les journaux ou p&eacute;riodiques &agrave; grand tirage. Comme le fait remarqu&eacute; Danielle Aubry dans son ouvrage de r&eacute;f&eacute;rence, le roman-feuilleton se fonde sur une rh&eacute;torique de la s&eacute;rialit&eacute;, soit un &laquo;&nbsp;ensemble de strat&eacute;gies narratives conditionn&eacute;es par la diffusion fragment&eacute;es des textes en tranches hebdomadaires ou quotidiennes&nbsp;<a href="#_ftn33" name="_ftnref33">[33]</a>&nbsp;[&hellip;]&nbsp;&raquo;. Une s&eacute;rialit&eacute; que l&rsquo;on retrouve incontestablement dans&nbsp;<em>Proust est une fiction</em>&nbsp;et qui retrouve un regain d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t &agrave; l&rsquo;heure actuelle &agrave; travers le succ&egrave;s des blogs, mais aussi s&ucirc;rement des s&eacute;ries t&eacute;l&eacute;vis&eacute;es.</p> <p>De par sa pr&eacute;sence sur le Web, la facilit&eacute; et la rapidit&eacute; de la publication propres au genre du blog comme aux r&eacute;seaux sociaux, la pratique d&rsquo;&eacute;criture de Bon s&rsquo;apparente sous bien des aspects &agrave; la performance.&nbsp;<em>Proust est une fiction</em>&nbsp;est une &oelig;uvre performative au sens o&ugrave;, pour un blogueur comme Bon, &eacute;crire c&rsquo;est presque instantan&eacute;ment &ecirc;tre lu, ce dont il s&rsquo;av&egrave;re tr&egrave;s conscient&nbsp;:</p> <blockquote> <p>&Agrave; nouveau je me retrouve ici dans une situation que j&rsquo;ai si souvent demand&eacute;e &agrave; mon site d&rsquo;assumer&nbsp;: une expression qui se constitue parce que directement mise en ligne, r&eacute;flexion&nbsp;<em>&agrave; voix haute</em>&nbsp;(le web comme oral ou voix) mais qui est r&eacute;ellement pour moi la&nbsp;<em>possibilit&eacute;</em>&nbsp;m&ecirc;me de la r&eacute;flexion&nbsp;<a href="#_ftn34" name="_ftnref34">[34]</a>.</p> </blockquote> <p>Comme dans les performances artistiques ou dans la parole &agrave; voix haute, la contemporan&eacute;it&eacute; de la cr&eacute;ation est celle de sa r&eacute;ception. Les lectures-performances de Fran&ccedil;ois Bon autour de&nbsp;<em>Proust est une fiction&nbsp;</em><em>doivent alors &ecirc;tre mentionn&eacute;es tant elles&nbsp;</em>participent aussi de la pratique transm&eacute;diatique de Bon. Ainsi, le 20 mars 2013, &agrave; l&rsquo;Institut fran&ccedil;ais de Marrakech, en public pendant 1h20, ou encore en juin 2013 &agrave; Paris, &agrave; la Maison de la Po&eacute;sie (th&eacute;&acirc;tre Moli&egrave;re), Bon improvise autour de l&rsquo;exp&eacute;rience. Comme il l&rsquo;explique quelques semaines avant les &eacute;v&eacute;nements il s&rsquo;agira de &laquo;&nbsp;refaire oralement la m&ecirc;me d&eacute;marche, sans aucun savoir aujourd&rsquo;hui de comment s&rsquo;organisera cette prise de langue&nbsp;<a href="#_ftn35" name="_ftnref35">[35]</a>&nbsp;&raquo;.</p> <h3>3.3. Un billet</h3> <p>Il faut&nbsp;se pencher maintenant plus pr&eacute;cis&eacute;ment sur les billets qui composent le web-livre. Si la grande majorit&eacute; ne poss&egrave;dent qu&rsquo;une seule illustration&nbsp;&ndash;&nbsp;le portrait de Proust en s&eacute;pia&nbsp;&ndash;, un certain nombre de billets sont accompagn&eacute; non seulement de photographies r&eacute;alis&eacute;es par Bon lui-m&ecirc;me&nbsp;<a href="#_ftn36" name="_ftnref36">[36]</a>&nbsp;ou d&rsquo;autres, mais aussi de vid&eacute;os. C&rsquo;est le cas, par exemple, du billet &laquo;&nbsp;Proust #28&nbsp;|&nbsp;<a href="http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3242" target="_blank">pour me distraire les soirs o&ugrave; on me trouvait trop malheureux</a>&nbsp;&raquo;, qui porte sur la sc&egrave;ne de la lanterne magique. Ici, la pr&eacute;sence sur le Web permet d&rsquo;inclure une dimension multim&eacute;dia. Des illustrations th&eacute;matiques par rapport &agrave; l&rsquo;objet du billet sont ins&eacute;r&eacute;es dans le texte, augmentant ainsi le propos d&rsquo;une vis&eacute;e didactique. Ceci est particuli&egrave;rement flagrant &agrave; travers la courte vid&eacute;o qui pr&eacute;sente l&rsquo;histoire de la lanterne magique mais qui traite aussi de l&rsquo;effet produit sur les utilisateurs qui se laissaient prendre &agrave; ses faux-semblants. Bon note treize occurrences de la lanterne magique dans&nbsp;<em>La Recherche</em>&nbsp;et pr&eacute;cise leur usage chez Proust&nbsp;: selon lui, elles &laquo;&nbsp;lui servent chaque fois de m&eacute;taphore pour l&rsquo;image qui se fait prendre pour la r&eacute;alit&eacute;, tant elle s&rsquo;en est saisie de l&rsquo;effet&nbsp;<a href="#_ftn37" name="_ftnref37">[37]</a>.&nbsp;&raquo; Pour le lecteur contemporain, l&rsquo;archa&iuml;sme visuel apparent de la lanterne magique, notamment au prisme des effets sp&eacute;ciaux actuels, doit &ecirc;tre mis en contexte&nbsp;: c&rsquo;est le but de cette vid&eacute;o, post&eacute;e par les experts de Clairval, nom d&rsquo;un blog r&eacute;alis&eacute; par des &eacute;l&egrave;ves de 11 &agrave; 13 ans relatant la vie de la classe et de l&rsquo;atelier de travaux manuels dont ils font partie &agrave; l&rsquo;ITEP Clairval. Nous pouvons imaginer Bon faisant une recherche sur le Web afin de trouver de la documentation sur les lanternes magiques et tomber sur cette vid&eacute;o, ensuite int&eacute;gr&eacute;e &agrave; son billet. L&rsquo;&eacute;criture des billets est donc document&eacute;e et s&rsquo;accompagne de recherches, donc d&rsquo;une d&eacute;marche intertextuelle qui s&rsquo;&eacute;labore sur une pluralit&eacute; de m&eacute;dias, &agrave; l&rsquo;image de la pratique de lecture et d&rsquo;&eacute;criture de l&rsquo;auteur. Proust impose de mobiliser toute la culture bibliographique mais aussi le Web, pour faire appara&icirc;tre l&rsquo;enfant de Combray dans le contemporain des lecteurs.</p> <p>&Agrave; ce titre le billet &laquo;&nbsp;[53]&nbsp;<a href="http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3299" target="_blank">comme avant d&rsquo;avoir parfait leur vo&ucirc;te s&rsquo;&eacute;croulent les vagues</a> <a href="#_ftn38" name="_ftnref38">[38]</a>&nbsp;&raquo;,&nbsp;sur Gustave le Gray, le premier &agrave; avoir photographi&eacute; les vagues, est exemplaire. Nous y trouvons un portrait de Legray lui-m&ecirc;me en t&ecirc;te de billet et des reproductions de ses photographies de vagues, en m&ecirc;me que le texte propose des liens externes vari&eacute;s.</p> <p><a href="https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Ana%C3%AFs-Guilet_TiersLivre_Illustration-6.jpg"><img alt="Doc. 6 – Capture d’écran de la fin du billet « [53] comme avant d’avoir parfait leur voûte s’écroulent les vagues », Tiers Livre, article 3299, première mise en ligne 30 décembre 2012 et dernière modification le 6 mai 2013, consulté le 25  août 2014." loading="lazy" sizes="(max-width: 594px) 100vw, 594px" src="https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Ana%C3%AFs-Guilet_TiersLivre_Illustration-6-300x240.jpg" srcset="https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Anaïs-Guilet_TiersLivre_Illustration-6-300x240.jpg 300w, https://komodo21.fr/wp-content/uploads/2015/06/Anaïs-Guilet_TiersLivre_Illustration-6.jpg 720w" style="width: 594px; height: 475px;" /></a></p> <p><small>Doc. 6 &ndash; Capture d&rsquo;&eacute;cran de la fin du billet &laquo;&nbsp;[53] comme avant d&rsquo;avoir parfait leur vo&ucirc;te s&rsquo;&eacute;croulent les vagues&nbsp;&raquo;, Tiers Livre<em>,</em>&nbsp;<a href="https://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3299" target="_blank">article 3299</a>,&nbsp;premi&egrave;re mise en ligne 30 d&eacute;cembre 2012 et derni&egrave;re modification le 6 mai 2013,&nbsp;consult&eacute; le 25 &nbsp;ao&ucirc;t 2014.</small></p> <p>La fonction de ces liens semble principalement encyclop&eacute;dique puisqu&rsquo;ils conduisent par exemple &agrave;&nbsp;<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Gustave_Le_Gray" target="_blank">Wikip&eacute;dia</a>&nbsp;ou au&nbsp;<a href="http://expositions.bnf.fr/legray/" target="_blank">site de la BNF</a>. Bon puise aussi dans des sources plus directes avec un lien vers&nbsp;<a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1025068v.r=le+gray+gustave.langFR" target="_blank">le trait&eacute; de photographie de Le Gray</a>, num&eacute;ris&eacute; sur Gallica. Nous trouvons encore un lien interne &agrave; Tiers Livre, vers un autre billet intitul&eacute; &laquo;&nbsp;<a href="http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article87" target="_blank">hommage Gustave Le Gray, photographier la mer</a>&nbsp;<a href="#_ftn39" name="_ftnref39"><u>[39]</u></a>&nbsp;&raquo; qui n&rsquo;appartient pas &agrave; la s&eacute;rie&nbsp;<em>Proust est une fiction</em>. L&rsquo;hyperlien est au c&oelig;ur de l&rsquo;&eacute;criture hypertextuelle et lui donne tout son sens.</p> <p>La publication blog simultan&eacute;e donne un regard aigu sur le fragment, le positionne dans un espace m&eacute;moriel concret. D&rsquo;autre part le fragment est de suite un espace d&rsquo;&eacute;criture riche, avec des liens (m&ecirc;me si l&agrave; je n&rsquo;en ai pas utilis&eacute; beaucoup, la documentation se fait par l&rsquo;ordinateur, les textes consult&eacute;s, &agrave; commencer par Proust, le sont de fa&ccedil;on num&eacute;rique&nbsp;<a href="#_ftn40" name="_ftnref40">[40]</a>.</p> <p>Le lien induit des mouvements de lecture, une navigation qui, si elle est pr&eacute;programm&eacute;e par l&rsquo;auteur, ne s&rsquo;actualise que selon le bon vouloir et la curiosit&eacute; du lecteur. Il poss&egrave;de un potentiel circulatoire dont profite Bon et qui participe de sa po&eacute;tique. Ainsi en effet, le billet de blog est toujours fragment en ce qu&rsquo;il n&rsquo;est que l&rsquo;&eacute;l&eacute;ment d&rsquo;un tout qui lui donne sens, ce tout poss&eacute;dant chez Bon plusieurs &eacute;chelles&nbsp;: le web-livre, le site, les r&eacute;seaux sociaux, le Web&hellip;</p> <h3>3.4. Le livre</h3> <p>Aucune des sources cit&eacute;es dans le billet sur Le Gray n&rsquo;est &eacute;voqu&eacute;e dans la version papier de&nbsp;<em>Proust est une fiction</em>&nbsp;publi&eacute;e chez Seuil, pas plus que les dates de parution des billets et les commentaires. Si cela s&rsquo;explique probablement par la volont&eacute; de pr&eacute;server la ligne &eacute;ditoriale et l&rsquo;esth&eacute;tique de la maison d&rsquo;&eacute;dition, notons qu&rsquo;il existe des blogs &eacute;dit&eacute;s qui reproduisent ces &eacute;l&eacute;ments (dates, menus, commentaires)&nbsp;; nous pensons ici particuli&egrave;rement &agrave;&nbsp;<a href="https://hamac.qc.ca/catalogues/hamac-carnets/">la collection Hamac Carnet</a>&nbsp;aux &eacute;ditions du Septentrion, une maison d&rsquo;&eacute;dition qu&eacute;b&eacute;coise. Les blogs &eacute;dit&eacute;s sont autant de preuves que si la litt&eacute;rature, &agrave; d&eacute;faut d&rsquo;avoir compl&egrave;tement&nbsp;<em>bascul&eacute;</em>, trempe dans le num&eacute;rique, le livre poss&egrave;de encore une grande force d&rsquo;inertie &agrave; l&rsquo;&eacute;gard du texte.&nbsp;<em>Proust est une fiction</em>&nbsp;r&eacute;sultait d&rsquo;une d&eacute;marche exp&eacute;rimentale num&eacute;rique avant m&ecirc;me d&rsquo;&ecirc;tre une d&eacute;marche &eacute;ditoriale, puisqu&rsquo;au tout d&eacute;but du projet, le livre ne semblait pas sp&eacute;cialement en ligne de mire. L&rsquo;&eacute;criture du blog ou sur les r&eacute;seaux sociaux appartient au flux du Web qui s&rsquo;oppose cat&eacute;goriquement &agrave; la stabilit&eacute; impos&eacute;e par la forme du livre. Dans l&rsquo;&eacute;dition de&nbsp;<em>Proust est une fiction,</em>&nbsp;les dates d&rsquo;&eacute;criture de chaque billet ont disparu, les commentaires et les hyperliens ont &eacute;t&eacute; supprim&eacute;s, il n&rsquo;y a aucune illustration. Si l&rsquo;on veut circuler entre les chapitres du livre, le sommaire permet une lecture tabulaire, mais toute intertextualit&eacute; avec les autres &eacute;crits de Bon, avec sa communaut&eacute; et avec les autres pages du Web est rendue impossible. Dans le livre, les billets, quand bien m&ecirc;me ils ne sont pas dat&eacute;s, ont &eacute;t&eacute; &eacute;dit&eacute;s dans l&rsquo;ordre chronologique de leur &eacute;criture, r&eacute;tablissant une temporalit&eacute; proche de celle du roman. La version imprim&eacute;e permet cependant de toucher un public diff&eacute;rent de celui du blog. Bon &eacute;crit &agrave; ce sujet&nbsp;:</p> <blockquote> <p>Donner tout au Seuil, gr&acirc;ce &agrave; quoi il y aura une autre &eacute;tape d&rsquo;&eacute;laboration collective, et la prise en compte publique d&rsquo;un travail qui, tant qu&rsquo;il sera sur le blog, ne sera qu&rsquo;un partage de famille (m&ecirc;me si c&rsquo;est&nbsp;<em>ma</em>&nbsp;famille)&nbsp;<a href="#_ftn41" name="_ftnref41">[41]</a>&nbsp;?</p> </blockquote> <p>La&nbsp;<em>famille</em>, c&rsquo;est cette garde rapproch&eacute;e &agrave; laquelle nous faisions allusion plus haut.</p> <p>Mais ce que l&rsquo;&eacute;dition d&rsquo;un blog permet aussi, c&rsquo;est une relecture du blog. Si le suivi au quotidien d&rsquo;un blog est ais&eacute;, sa lecture int&eacute;grale, apr&egrave;s que les billets ont &eacute;t&eacute; publi&eacute;s, s&rsquo;av&egrave;re fastidieuse. Le livre appara&icirc;t comme une archive de blog bien plus efficace que celle propos&eacute;e sous forme d&rsquo;hyperliens en marge du site et dont l&rsquo;exploration est le plus souvent ardue. La lecture d&rsquo;archives de blog tient plut&ocirc;t de l&rsquo;arch&eacute;ologie, &agrave; cause de l&rsquo;ordre ant&eacute;-chronologique des billets. Fran&ccedil;ois Bon appelle cela &laquo;&nbsp;la fosse &agrave; bitume&nbsp;<a href="#_ftn42" name="_ftnref42">[42]</a>&nbsp;&raquo;. Ce constat, tr&egrave;s empirique, ne peut &ecirc;tre ni&eacute; par quiconque aura un jour tent&eacute; de parcourir les centaines de billets d&rsquo;un blog au lieu de le suivre au jour le jour. Chacun des m&eacute;dias en jeu dans cette hybridation implique une r&eacute;gie lecturale diff&eacute;rente&nbsp;: le blog pour la lecture quotidienne, &agrave; flux-tendu,&nbsp;&laquo;&nbsp;extensive&nbsp;<a href="#_ftn43" name="_ftnref43">[43]</a>&nbsp;&raquo; pour reprendre le vocabulaire de Bertrand Gervais et le livre pour sa relecture, plus patiente, plus analytique, &laquo;&nbsp;intensive&nbsp;&raquo;.</p> <h2>Conclusion<br /> &nbsp;</h2> <p>Entre Tiers Livre, Twitter et facebook, l&rsquo;&eacute;dition au Seuil, les performances,&nbsp;<em>Proust est une fiction</em>&nbsp;se r&eacute;v&egrave;le bien comme fiction transm&eacute;diatique. Bon nous propose les diff&eacute;rentes &eacute;tapes d&rsquo;un&nbsp;<em>text in progress</em>&nbsp;qui refl&egrave;te absolument sa d&eacute;marche d&rsquo;&eacute;criture. &Agrave; l&rsquo;image de toutes les &oelig;uvres transm&eacute;diatiques, celle-ci interroge ainsi les notions de textualit&eacute; et d&rsquo;intertextualit&eacute; mais aussi de paratextualit&eacute; (puisque dans ces &oelig;uvres distribu&eacute;es sur plusieurs m&eacute;dias, il n&rsquo;y a plus d&rsquo;&eacute;pitexte). Rappelons que selon Genette,</p> <blockquote> <p>Est &eacute;pitexte tout &eacute;l&eacute;ment paratextuel qui ne se trouve pas mat&eacute;riellement annex&eacute; au texte dans le m&ecirc;me volume, mais qui circule en quelque sorte &agrave; l&rsquo;air libre, dans un espace physique et social virtuellement illimit&eacute;.&nbsp;Le lieu de l&rsquo;&eacute;pitexte est donc&nbsp;<em>anywhere out of the book</em>, n&rsquo;importe o&ugrave; hors du livre&nbsp;<a href="#_ftn44" name="_ftnref44">[44]</a>.</p> </blockquote> <p>Genette ne croyait sans doute pas si bien dire, en parlant de virtualit&eacute; de l&rsquo;&eacute;pitexte. Avec les &oelig;uvres transm&eacute;diatiques, il n&rsquo;y a plus de hors-texte, m&eacute;taphoriquement m&ecirc;me plus de hors-livre. Tous les m&eacute;dias convergent vers la construction d&rsquo;une &oelig;uvre complexe. En effet, le site n&rsquo;est pas une simple &eacute;criture hors-texte, mais peut bel et bien appartenir au projet d&rsquo;&eacute;criture d&rsquo;un auteur. Les m&eacute;dias en jeu dans ces &oelig;uvres se font sans cesse &eacute;cho. Ils se nourrissent les uns des autres afin de produire des &oelig;uvres quasiment organiques, au sens o&ugrave; elles constituent un ensemble dont les parties (modules/fragments/organes) fonctionnent en interrelation et forment un tout. Les &oelig;uvres transm&eacute;diatiques sont ainsi r&eacute;v&eacute;latrices de l&rsquo;&eacute;cologie m&eacute;diatique qui est au c&oelig;ur de l&rsquo;exp&eacute;rience d&rsquo;&eacute;crivain de Fran&ccedil;ois bon mais aussi de l&rsquo;exp&eacute;rience quotidienne de tout lecteur contemporain. Dans une m&ecirc;me journ&eacute;e, nous passons du t&eacute;l&eacute;phone portable, &agrave; l&rsquo;&eacute;cran d&rsquo;ordinateur et/ou de t&eacute;l&eacute;vision, lisons des livres et des journaux&nbsp;: la grande majorit&eacute; d&rsquo;entre nous avons l&rsquo;habitude de passer d&rsquo;un m&eacute;dia &agrave; l&rsquo;autre, notre exp&eacute;rience quotidienne de lecture est transm&eacute;diatique.</p> <h3>Notes<br /> &nbsp;</h3> <p><a href="#_ftnref1" name="_ftn1">[1]</a>&nbsp;Fran&ccedil;ois Bon, &laquo;&nbsp;Fran&ccedil;ois Bon&nbsp;: Apr&egrave;s le livre, pas d&rsquo;apocalypse&nbsp;&raquo;, entretien r&eacute;alis&eacute; par Marie Chaudey le 30 septembre 2011, modifi&eacute; le 1<sup>er</sup>&nbsp;octobre 2011,&nbsp;<em>La vie,&nbsp;</em>En ligne&nbsp;<a href="https://www.lavie.fr/ma-vie/culture/franccedilois-bon-apregraves-le-livre-pas-dapocalypse-39909.php" target="_blank">ici</a>.</p> <p><a href="#_ftnref2" name="_ftn2">[2]</a>&nbsp;Roland Barthes, &laquo;&nbsp;De l&rsquo;&oelig;uvre au texte&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>Le bruissement de la langue</em>, Paris, Seuil, 1984, p.&nbsp;70.</p> <p><a href="#_ftnref3" name="_ftn3">[3]</a>&nbsp;<em>Ibid.</em></p> <p><a href="#_ftnref4" name="_ftn4">[4]</a>&nbsp;Nous traduisons. &laquo;&nbsp;A transmedia story unfolds across multiple media platforms with each new text making a distinctive and valuable contribution to the whole. In the ideal form of transmedia storytelling, each medium does what it does best&mdash;so that a story might be introduced in a film, expanded through television, novels, and comics; its world might be explored through game play or experienced as an amusement park attraction &raquo; (Henry Jenkins,&nbsp;<em>Convergence Culture&nbsp;: Where Old and New Media Collide</em>, New York et Londres, New York University Press, 2006, p.&nbsp;95-96).</p> <p><a href="#_ftnref5" name="_ftn5">[5]</a>&nbsp;<em>Ibid.</em></p> <p><a href="#_ftnref6" name="_ftn6">[6]</a>&nbsp;Fran&ccedil;ois Bon, &laquo;&nbsp;Fran&ccedil;ois Bon&nbsp;: Apr&egrave;s le livre, pas d&rsquo;apocalypse&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>art</em><em>. cit.</em></p> <p><a href="#_ftnref7" name="_ftn7">[7]</a>&nbsp;<em>Ibid</em>.</p> <p><a href="#_ftnref8" name="_ftn8">[8]</a> Nous traduisons. &laquo;&nbsp;The types are described through the notion of <em>intracompositional</em> and <em>intercompositional</em> phenomena. That is, some works are transmedia works themselves, while others can be transmedia because of the relations between works&nbsp;&raquo; (Christy Dena, <em>Transmedia Practice&nbsp;: Theorising the Practice of Expressing a Fictional World Across Distinct Media and Environments</em><em>. </em>Th&egrave;se. Universit&eacute; de Sydney, 2009, p.&nbsp;97).</p> <p><a href="#_ftnref9" name="_ftn9">[9]</a>&nbsp;<em>Id.,</em>&nbsp;p. 97.</p> <p><a href="#_ftnref10" name="_ftn10">[10]</a>&nbsp;Fran&ccedil;ois Bon, &laquo;&nbsp;Digression | ce que serait le site d&rsquo;une seule histoire&nbsp;&raquo;, Tiers Livre, &nbsp;<a href="https://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3749" target="_blank">article 3749</a>,&nbsp;<em>premi&egrave;re mise en ligne le 29 octobre 2013 et derni&egrave;re modification le 10 f&eacute;vrier 2014</em>, consult&eacute; le 29 novembre 2013.</p> <p><a href="#_ftnref11" name="_ftn11">[11]</a>&nbsp;Fran&ccedil;ois Bon, &laquo;&nbsp;Internet et r&eacute;mun&eacute;ration des auteurs&nbsp;&raquo;, Tiers Livre,&nbsp;<a href="https://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article1865" target="_blank">article 1865</a>,&nbsp;<em>premi&egrave;re mise en ligne le 28 ao&ucirc;t 2009 et derni&egrave;re modification le 20 octobre 2009</em>, consult&eacute; le 25 ao&ucirc;t 2014.</p> <p><a href="#_ftnref12" name="_ftn12">[12]</a>&nbsp;Fran&ccedil;ois Bon, entretien radiophonique avec Alain Veinstein,&nbsp;<em>Du jour au lendemain,</em>&nbsp;France culture, 20 septembre 2013. En ligne&nbsp;<a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/du-jour-au-lendemain/francois-bon-5858034" target="_blank">ici</a>.</p> <p><a href="#_ftnref13" name="_ftn13">[13]</a>&nbsp;<em>Ibid.</em></p> <p><a href="#_ftnref14" name="_ftn14">[14]</a>&nbsp;<em>Ibid.</em></p> <p><a href="#_ftnref15" name="_ftn15">[15]</a>&nbsp;Fran&ccedil;ois Bon,&nbsp;<em>Proust est une fiction</em>, Paris, Seuil, 2013, p.&nbsp;17.</p> <p><a href="#_ftnref16" name="_ftn16">[16]</a>&nbsp;<em>Id.,</em>&nbsp;p.&nbsp;196-197.</p> <p><a href="#_ftnref17" name="_ftn17">[17]</a>&nbsp;<em>Id.,</em>&nbsp;quatri&egrave;me de couverture.</p> <p><a href="#_ftnref18" name="_ftn18">[18]</a>&nbsp;<em>Id.,&nbsp;</em>p.&nbsp;15-16.</p> <p><a href="#_ftnref19" name="_ftn19">[19]</a>&nbsp;Fran&ccedil;ois Bon, &laquo;&nbsp;[hors s&eacute;rie] pourquoi comment je sais pas&nbsp;&raquo;, Tiers Livre<em>,</em>&nbsp;<a href="https://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3340" target="_blank">article 3340</a>,&nbsp;<em>mis en ligne le 20 janvier 2013</em>, consult&eacute; le 25 ao&ucirc;t 2014.</p> <p><a href="#_ftnref20" name="_ftn20">[20]</a>&nbsp;Fran&ccedil;ois Bon, entretien radiophonique avec Alain Veinstein,&nbsp;<em>Du jour au lendemain,</em>&nbsp;<em>loc. cit.</em></p> <p><a href="#_ftnref21" name="_ftn21">[21]</a>&nbsp;Fran&ccedil;ois Bon, &laquo;&nbsp;Histoire de mes livres&nbsp;&raquo;, Tiers Livre,&nbsp;article 3688,&nbsp;<em>premi&egrave;re mise en ligne le 3 novembre 2013 et derni&egrave;re modification le 18 avril 2014</em>, consult&eacute; le 25 ao&ucirc;t 2014.</p> <p><a href="#_ftnref22" name="_ftn22">[22]</a>&nbsp;Fran&ccedil;ois Bon,&nbsp;<em>Proust est une fiction</em>,&nbsp;<em>op.cit</em>., p.&nbsp;110.</p> <p><a href="#_ftnref23" name="_ftn23">[23]</a>&nbsp;Cet article &eacute;tudie le site tel qu&rsquo;il &eacute;tait en ligne &agrave; la date du colloque de Montpellier d&rsquo;o&ugrave; est issu ce dossier.</p> <p><a href="#_ftnref24" name="_ftn24">[24]</a>&nbsp;&laquo;&nbsp;Des ann&eacute;es que je me sers des recherches d&rsquo;occurrences dans les livres (FranText et autres labo de recherche &ndash;&nbsp;qui se souvient d&rsquo;Etienne Brunet &ndash; &ccedil;a pr&eacute;existait de longtemps &agrave; nos acc&egrave;s webs), mais je ne m&rsquo;en &eacute;tais jamais servi avec une telle syst&eacute;matique, sur un corpus de 50&nbsp;000 mots. Encore ce matin, sur cort&egrave;ge, miroir, livre. Beaucoup trop vaste pour &ecirc;tre m&eacute;moris&eacute;e simplement, la recherche d&rsquo;occurrences permet de s&rsquo;approprier le livre comme ensemble&nbsp;&raquo;, Fran&ccedil;ois Bon, &laquo;&nbsp;[hors s&eacute;rie] pourquoi comment je sais pas&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>art. cit</em><em>.</em></p> <p><a href="#_ftnref25" name="_ftn25">[25]</a>&nbsp;Ces derniers boutons n&rsquo;existaient pas dans la version du site de novembre 2013. Nous avions cependant alors l&rsquo;opportunit&eacute; de nous servir d&rsquo;un menu &agrave; droite, plac&eacute; sous un portrait s&eacute;pia de Proust.</p> <p><a href="#_ftnref26" name="_ftn26">[26]</a>&nbsp;Fran&ccedil;ois Bon, &laquo;&nbsp;digression | ce que serait le site d&rsquo;une seule histoire&nbsp;&raquo;,<em>&nbsp;<em>art. cit.</em></em></p> <p><a href="#_ftnref27" name="_ftn27">[27]</a>&nbsp;C&rsquo;est-&agrave;-dire&nbsp;<a href="http://www.tierslivre.net/" target="_blank">Tiers Livre</a><em>,&nbsp;<a href="http://nerval.fr/" target="_blank">nerval.fr</a></em><em>,&nbsp;</em><em><a href="http://thelovecraftmonument.com/" target="_blank">the lovecraft monument</a></em><em>.</em></p> <p><a href="#_ftnref28" name="_ftn28">[28]</a>&nbsp;Nous pouvons ici faire r&eacute;f&eacute;rence au travail de d&eacute;finition du blog effectu&eacute; dans notre th&egrave;se de doctorat. Nous identifions sept points caract&eacute;ristiques&nbsp;: 1.&nbsp;le blog est un site Web dont la gestion a &eacute;t&eacute; simplifi&eacute;e par des logiciels sp&eacute;ciaux qui le rendent accessible 2. le blog poss&egrave;de une esth&eacute;tique propre qui permet de le diff&eacute;rencier des autres sites Web 3. le blog est constitu&eacute; de ce qu&rsquo;on appellera des&nbsp;<em>entr&eacute;es&nbsp;</em>ou des&nbsp;<em>billets</em>, soit des unit&eacute;s de contenu qui peuvent &ecirc;tre textuelles ou constitu&eacute;es d&rsquo;images, de vid&eacute;os, de sons 4. le blog est compl&eacute;t&eacute; de mani&egrave;re r&eacute;guli&egrave;re. 5. les entr&eacute;es apparaissent sur le site en ordre ant&eacute;-chronologique 6.&nbsp;les anciennes entr&eacute;es sont archiv&eacute;es 7. le blog poss&egrave;de un aspect interactif et communautaire (Ana&iuml;s Guilet,&nbsp;<em>Pour une litt&eacute;rature cyborg&nbsp;: l&rsquo;hybridation m&eacute;diatique du texte litt&eacute;raire</em>, Th&egrave;se, universit&eacute; de Poitiers et universit&eacute; du Qu&eacute;bec &agrave; Montr&eacute;al, 2013, p.&nbsp;178). Pour plus d&rsquo;informations&nbsp;: <a href="http://www.cyborglitteraire.com/" target="_blank">www.cyborglitteraire.com</a> [pr&eacute;c&eacute;demment], <a href="http://http%20//cyborglitteraire.com/page-mere-01/resume-de-these/]"> ici</a> [pr&eacute;c&eacute;demment].</p> <p><a href="#_ftnref29" name="_ftn29">[29]</a>&nbsp;Fran&ccedil;ois Bon, &laquo;&nbsp;[Proust, hors s&eacute;rie] simplement merci&nbsp;&raquo;, Tiers Livre<em>,</em>&nbsp;<em>premi&egrave;re mise en ligne le 10 f&eacute;vrier 2013.&nbsp;En ligne</em>&nbsp;<a href="http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3413" target="_blank">ici</a>, consult&eacute; le 25 ao&ucirc;t 2014.</p> <p><a href="#_ftnref30" name="_ftn30">[30]</a>&nbsp;V.&nbsp;<a href="https://komodo21.numerev.com/articles/revue-1/3026-francois-bon-en-son-atelier-l-invention-d-une-figure-auctoriale-inedite" target="_blank">l&rsquo;article</a>&nbsp;de Florence Th&eacute;rond dans ce dossier.</p> <p><a href="#_ftnref31" name="_ftn31">[31]</a>&nbsp;Alexandre Gefen, &laquo;&nbsp;Ce que les r&eacute;seaux font &agrave; la litt&eacute;rature. R&eacute;seaux sociaux, microblogging et cr&eacute;ation&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>Les blogs. &Eacute;critures d&rsquo;un nouveau genre?</em>, Christ&egrave;le Couleau &amp; Pascale Hell&eacute;gouarc&rsquo;h (dir.), Paris, L&rsquo;Harmattan, 2010,&nbsp;p.157-158. En ligne&nbsp;<a href="https://journals.openedition.org/itineraires/2065" target="_blank">ici</a>.</p> <p><a href="#_ftnref32" name="_ftn32">[32]</a>&nbsp;&Agrave; noter que le fil Twitter a disparu de la marge de gauche en date du 25 ao&ucirc;t 2014.</p> <p><a href="#_ftnref33" name="_ftn33">[33]</a>&nbsp;Danielle Aubry,&nbsp;<em>Du roman-feuilleton &agrave; la s&eacute;rie t&eacute;l&eacute;visuelle. Pour une rh&eacute;torique du genre et de la s&eacute;rialit&eacute;</em>, Bern / Berlin&nbsp;/ Bruxelles / Frankfurt am Main / New York / Oxford / Wien, Peter Lang, 2006, p.&nbsp;2.</p> <p><a href="#_ftnref34" name="_ftn34">[34]</a>&nbsp;Fran&ccedil;ois Bon, &laquo;&nbsp;digression | ce que serait le site d&rsquo;une seule histoire&nbsp;&raquo;,<em>&nbsp;art. cit.</em></p> <p><a href="#_ftnref35" name="_ftn35">[35]</a>&nbsp;Fran&ccedil;ois Bon, &laquo;&nbsp;[Proust, hors s&eacute;rie] simplement merci&nbsp;&raquo;<em>&nbsp;art. cit.</em></p> <p><a href="#_ftnref36" name="_ftn36">[36]</a>&nbsp;Parfois ce sont des photographies de Bon lui-m&ecirc;me comme pour le billet 46, &laquo;&nbsp;Photo haut de page&nbsp;: hommage au&nbsp;<em>voyageur</em>&nbsp;arrivant en train &agrave; Combray, la Beauce et la voie ferr&eacute;e juste avant Ch&acirc;teaudun.</p> <p><a href="#_ftnref37" name="_ftn37">[37]</a>&nbsp;Fran&ccedil;ois Bon, &laquo;&nbsp;Proust #28&nbsp;|&nbsp;<a href="http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3242" target="_blank">pour me distraire les soirs o&ugrave; on me trouvait trop malheureux</a>&nbsp;&raquo;, Tiers Livre<em>,</em>&nbsp;<a href="https://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3242" target="_blank">article 3242</a>, premi<em>&egrave;re mise en ligne le 2 d&eacute;cembre 2012 et derni&egrave;re modification le 25 juin 2013</em>, consult&eacute; le 25 ao&ucirc;t 2014.</p> <p><a href="#_ftnref38" name="_ftn38">[38]</a>&nbsp;Fran&ccedil;ois Bon, &laquo;&nbsp;[53] comme avant d&rsquo;avoir parfait leur vo&ucirc;te s&rsquo;&eacute;croulent les vagues&nbsp;&raquo;, Tiers Livre<em>,</em>&nbsp;<a href="http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3299" target="_blank">article 3299</a>,&nbsp;<em>premi&egrave;re mise en ligne 30 d&eacute;cembre 2012 et derni&egrave;re modification le 6 mai 2013</em>, consult&eacute; le 25 ao&ucirc;t 2014.</p> <p><a href="#_ftnref39" name="_ftn39">[39]</a>&nbsp;Fran&ccedil;ois Bon, &laquo;&nbsp;hommage Gustave Le Gray, photographier la mer&nbsp;&raquo;, Tiers Livre<em>,</em>&nbsp;<a href="https://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article87" target="_blank">article 87</a>,&nbsp;<em>premi&egrave;re mise en ligne le 18 avril 2005 et derni&egrave;re modification le 11 mars 2014</em>, consult&eacute; le 25 ao&ucirc;t 2014.</p> <p><a href="#_ftnref40" name="_ftn40">[40]</a>&nbsp;Fran&ccedil;ois Bon, &laquo;&nbsp;[hors s&eacute;rie] pourquoi comment je sais pas&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>art.cit</em><em>.</em></p> <p><a href="#_ftnref41" name="_ftn41">[41]</a>&nbsp;<em>Ibid.</em></p> <p><a href="#_ftnref42" name="_ftn42">[42]</a>&nbsp;Fran&ccedil;ois Bon, &laquo;&nbsp;Chevillard | L&rsquo;autofictif Site, L&rsquo;autofictif Livre&nbsp;&raquo;, Tiers Livre,&nbsp;<a href="https://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article1623" target="_blank">article 1623</a>,&nbsp;<em>premi&egrave;re mise en ligne le&nbsp;</em>21 janvier 2009, consult&eacute; le 25 ao&ucirc;t 2014.</p> <p><a href="#_ftnref43" name="_ftn43">[43]</a>&nbsp;&laquo;&nbsp;La lecture intensive a comme modalit&eacute; de base d&rsquo;&ecirc;tre un acte de compr&eacute;hension du texte, et la lecture extensive d&rsquo;&ecirc;tre un acte de progression &agrave; travers celui-ci. [&hellip;]&nbsp;Lire de fa&ccedil;on extensive, c&rsquo;est comprendre de fa&ccedil;on superficielle&nbsp;; et lire de fa&ccedil;on intensive, c&rsquo;est rester &eacute;ternellement sur un m&ecirc;me texte&nbsp;&raquo;&nbsp;(Bertrand Gervais,<em>&nbsp;&Agrave; l&rsquo;&eacute;coute de la lecture,&nbsp;</em>Montr&eacute;al, VLB, 1993, p.&nbsp;37).</p> <p><a href="#_ftnref44" name="_ftn44">[44]</a>&nbsp;G&eacute;rard Genette,&nbsp;<em>Seuils</em>, Paris, Seuil, 1987, p.&nbsp;346.</p> <h3>Bibliographie<br /> &nbsp;</h3> <p>AUBRY, Danielle,&nbsp;<em>Du roman-feuilleton &agrave; la s&eacute;rie t&eacute;l&eacute;visuelle. Pour une rh&eacute;torique du genre et de la s&eacute;rialit&eacute;</em>, Bern, Berlin, Bruxelles, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, Peter Lang, 2006.</p> <p>BARTHES, Roland, &laquo;&nbsp;De l&rsquo;&oelig;uvre au texte&nbsp;&raquo;, dans&nbsp;<em>Le bruissement de la langue</em>, Paris, Seuil, 1984.</p> <p>BON, Fran&ccedil;ois,&nbsp;<em>Proust est une fiction</em>, Paris, Seuil, 2013.</p> <p>&mdash;, Tiers Livre<em>,</em>&nbsp;web&amp;litt&eacute;rature_s&eacute;ries_ateliers_journal, http://tierslivre.net/</p> <p>DENA, Christy,&nbsp;<em>Transmedia Practice&nbsp;: Theorising the Practice of Expressing a Fictional World Across Distinct Media and Environments</em><em>,&nbsp;</em>Th&egrave;se, Universit&eacute; de Sydney, 2009. En ligne&nbsp;<a href="https://ciret-transdisciplinarity.org/biblio/biblio_pdf/Christy_DeanTransm.pdf" target="_blank">ici</a>. Consult&eacute; le 8 septembre 2012.</p> <p>GEFEN, Alexandre, &laquo;&nbsp;Ce que les r&eacute;seaux font &agrave; la litt&eacute;rature. R&eacute;seaux sociaux, microblogging et cr&eacute;ation&nbsp;&raquo;, dans&nbsp;<em>Les blogs. &Eacute;critures d&rsquo;un nouveau genre?</em>, Christ&egrave;le Couleau et Pascale Hell&eacute;gouarc&rsquo;h (dir.), Paris, L&rsquo;Harmattan, 2010. En ligne&nbsp;<a href="https://journals.openedition.org/itineraires/2065" target="_blank">ici</a>.&nbsp;Consult&eacute; le 25 &nbsp;ao&ucirc;t 2014.</p> <p>GERVAIS, Bertrand,&nbsp;<em>&Agrave; l&rsquo;&eacute;coute de la lecture,&nbsp;</em>Montr&eacute;al, VLB, 1993.</p> <p>GUILET, Ana&iuml;s,<em>&nbsp;Pour une litt&eacute;rature cyborg&nbsp;: l&rsquo;hybridation m&eacute;diatique du texte litt&eacute;raire</em>, Th&egrave;se de doctorat, Universit&eacute; de Poitiers et Universit&eacute; du Qu&eacute;bec &agrave; Montr&eacute;al, 2013.</p> <p>JENKINS, Henry,&nbsp;<em>Convergence Culture&nbsp;: Where Old and New Media Collide</em>, New York &amp; Londres, New York University Press, 2006.</p> <h3>Autrice</h3> <p><strong>Ana&iuml;s Guilet</strong>&nbsp;est ma&icirc;tre de conf&eacute;rences &agrave; l&rsquo;universit&eacute; Savoie Mont&nbsp;Blanc (Chamb&eacute;ry). Elle est rattach&eacute;e au laboratoire de recherche LLSETI. Sp&eacute;cialis&eacute;e dans les humanit&eacute;s num&eacute;riques, elle est membre associ&eacute; du laboratoire FIGURA, de&nbsp;l&rsquo;UQAM (Qu&eacute;bec). Ses recherches portent&nbsp;sur les esth&eacute;tiques num&eacute;riques et transm&eacute;diatiques, ainsi que sur la place du livre dans la culture contemporaine. Son site Web : <a href="http://www.cyborglitteraire.com/" target="_blank">www.cyborglitteraire.com</a> [pr&eacute;c&eacute;demment].</p> <p><strong>Copyright</strong></p> <p>Tous droits r&eacute;serv&eacute;s.</p>