<p>Chlo&eacute; Delaume a &eacute;crit le monologue&nbsp;<em>Eden matin midi et soir</em>&nbsp;en 2009 pour la com&eacute;dienne Anne Steffens. La pi&egrave;ce n&rsquo;est pas sans &eacute;voquer celle de Sarah Kane,&nbsp;<em>4.48 Psychosis</em>&nbsp;: il y est question de la jeune Ad&egrave;le, 28 ans, obs&eacute;d&eacute;e par le d&eacute;sir de mourir. Immobile sur un lit d&rsquo;h&ocirc;pital, dans un &eacute;tat semi comateux apr&egrave;s une &eacute;ni&egrave;me tentative de suicide, elle converse avec sa pulsion de mort et analyse minutieusement les ravages de la &laquo;&nbsp;thanatopathie&nbsp;&raquo; sur son corps et son esprit en miettes. Dans cette pi&egrave;ce en forme d&rsquo;exorcisme qui occupe dans l&rsquo;&oelig;uvre une position charni&egrave;re (on verra notamment les liens qui l&rsquo;unissent &agrave;&nbsp;<em>Dans ma maison sous terre</em>,&nbsp;&nbsp;<em>La R&egrave;gle du Je</em>&nbsp;et&nbsp;<em>Une femme avec personne dedans</em>), Chlo&eacute; Delaume tire un trait sur son propre suicide, enterre d&eacute;finitivement Nathalie Dalain et choisit de s&rsquo;armer de mots pour agir sur le r&eacute;el.</p>