<p>L&rsquo;article se propose d&rsquo;examiner les entretiens d&rsquo;Alain Robbe-Grillet avec Jean Thibaudeau&nbsp;sur France Culture en 1975 sous diff&eacute;rents aspects&nbsp;: une analyse radiophonique montre que la &laquo;&nbsp;mise en son&nbsp;&raquo; constitue un degr&eacute; z&eacute;ro de l&rsquo;esth&eacute;tique radiophonique. L&rsquo;analyse du dialogue d&eacute;voile que l&rsquo;entretien est plut&ocirc;t homophonique (Bakhtine) et se base sur un consensus de fond entre les deux auteurs, tandis que la mise en sc&egrave;ne met en relief la spontan&eacute;it&eacute; et l&rsquo;authenticit&eacute; d&rsquo;un dialogue dont profite Alain Robbe-Grillet pour livrer une interpr&eacute;tation de sa propre carri&egrave;re comme auteur, cin&eacute;aste et peintre. Celle-ci consiste avant tout &agrave; s&rsquo;attribuer lui-m&ecirc;me le r&ocirc;le du Jeune Turc ou de l&rsquo;avant-garde pas encore reconnue (Bourdieu), dont il d&eacute;crit l&rsquo;ascension vers la l&eacute;gitimit&eacute; selon le m&eacute;tar&eacute;cit (Lyotard) avant-gardiste, alors que tout porte &agrave; croire que sa position est en r&eacute;alit&eacute; bien diff&eacute;rente, une attitude qui lui fait adopter, dans l&rsquo;entretien le r&ocirc;le de &laquo;&nbsp;bonimenteur&nbsp;&raquo; (John Rodden).</p>