<p>La s&eacute;rie de cinq &eacute;missions qui r&eacute;sulte de l&rsquo;entretien men&eacute; avec Georges Perros par Jean Daive en 1975, profond&eacute;ment originale, contribue &agrave; renouveler le genre de l&rsquo;entretien-feuilleton tel qu&rsquo;il se d&eacute;ploie depuis les ann&eacute;es 1940 &agrave; la radio. S&rsquo;affichant comme un montage, l&rsquo;ensemble de l&rsquo;entretien rompt avec l&rsquo;illusion pour l&rsquo;auditeur d&rsquo;assister &agrave; une conversation directe entre un &eacute;crivain et son interviewer&nbsp;: on n&rsquo;y entend pas un auteur r&eacute;pondant &agrave; des questions, mais une parole se d&eacute;ployant librement dans l&rsquo;espace abstrait des ondes. Une forme d&rsquo;autant plus &eacute;trange que l&rsquo;&oelig;uvre de Perros repose tout enti&egrave;re sur un d&eacute;sir de conversation, ici frustr&eacute;. C&rsquo;est pourtant par ce dispositif que Daive parvient &agrave; &eacute;laborer une image sonore convaincante de Perros, homme et &oelig;uvre, tout en faisant appara&icirc;tre la radio comme le meilleur moyen de donner &eacute;cho &agrave; sa parole.</p>