<div class="entry-content"> <p style="text-align: justify;">L&rsquo;espace du site (comme l&rsquo;espace urbain des ronds-points, devenu support et vecteur de cr&eacute;ation) peut &ecirc;tre mis en parall&egrave;le avec l&rsquo;&laquo;&nbsp;espace du po&egrave;me&nbsp;&raquo; tel que le caract&eacute;rise Bernard No&euml;l&nbsp;:</p> <blockquote> <p style="text-align: justify; padding-left: 30px;">J&rsquo;ai fabriqu&eacute; cette expression&nbsp;: l&rsquo;espace du po&egrave;me, parce que j&rsquo;avais le sentiment que pr&eacute;existe quelque chose&hellip; Avant d&rsquo;&eacute;crire un po&egrave;me, un livre, j&rsquo;ai toujours essay&eacute; de faire exister une forme vide. Une forme qui n&rsquo;a pas de forme, qui a des bords mais pas de limites. [&hellip;] Voil&agrave; ce qui me pr&eacute;occupe dans l&rsquo;espace du po&egrave;me, cet espace dont j&rsquo;ai le sentiment qu&rsquo;il doit absolument &ecirc;tre construit avant. Et qui n&rsquo;est pas contraignant comme la forme sonnet tout en exer&ccedil;ant comme elle une attraction, une tension. [&hellip;] Alors que la forme traditionnelle, la forme fixe, se trouvait accomplie, par exemple dans un sonnet, la forme vide qui commande l&rsquo;apparition du po&egrave;me dispara&icirc;t dans le po&egrave;me&nbsp;<a href="#_ftn1" name="_ftnref1">[1]</a>.</p> </blockquote> <p style="text-align: justify;">L&rsquo;espace du site&nbsp;est bien cette forme non traditionnelle, &laquo;&nbsp;contraignante&nbsp;&raquo; &ndash; comme le sonnet ou toutes les formes dites &laquo;&nbsp;fixes&nbsp;&raquo; que l&rsquo;Histoire nous a l&eacute;gu&eacute;es &ndash; &laquo;&nbsp;forme vide&nbsp;&raquo; qui existe avant, qu&rsquo;on peut lier &agrave; cette adaptabilit&eacute; de l&rsquo;espace aux supports&nbsp;<a href="#_ftn2" name="_ftnref2">[2]</a>, espace qui n&rsquo;est pas &laquo;&nbsp;contraignant&nbsp;&raquo;, mais qui exerce &laquo;&nbsp;une attraction&nbsp;&raquo;, une &laquo;&nbsp;tension&nbsp;&raquo;&nbsp;; le site appara&icirc;t bien comme une forme, une structure n&eacute;cessaire &agrave; l&rsquo;&eacute;criture, productrice de sens, de textes, de dispositifs et en m&ecirc;me temps non contraignante comme les formes fixes. La seule (ou grande) diff&eacute;rence est que cette forme qu&rsquo;est l&rsquo;espace du site, &agrave; la diff&eacute;rence de cet &laquo;&nbsp;espace du po&egrave;me&nbsp;&raquo; ne dispara&icirc;t pas avec l&rsquo;apparition du texte, mais au contraire perdure, se remplit. Le site, la forme s&rsquo;abolit de moins en moins au fur et &agrave; mesure que le site comme texte, comme &oelig;uvre, s&rsquo;accomplit. Mais l&rsquo;espace, au fur et &agrave; mesure que s&rsquo;accomplit ce que B. No&euml;l nomme la &laquo;&nbsp;forme litt&eacute;raire&nbsp;&raquo;, se temporalise, se narrativise, car l&rsquo;espace du site devient &ndash; selon <a href="https://komodo21.fr/fbon/">Fran&ccedil;ois Bon</a>, cette dimension narrative &eacute;tant assez peu sensible &agrave; la lecture du site &ndash; &laquo;&nbsp;<a href="https://komodo21.fr/immeuble-monument-oeuvre/">histoire&nbsp;</a>&raquo;&nbsp;:</p> <blockquote> <p style="text-align: justify; padding-left: 30px;">Pourtant, ce que j&rsquo;attends d&rsquo;un site c&rsquo;est ce que j&rsquo;attends d&rsquo;un &laquo;&nbsp;livre&nbsp;&raquo;&nbsp;: un univers, une histoire&nbsp;<a href="#_ftn3" name="_ftnref3">[3]</a>.</p> </blockquote> <p style="text-align: justify;">La mise en relation des espaces par les <a href="https://komodo21.fr/987/">hyperliens</a>, &agrave; la fois dans l&rsquo;&eacute;criture/r&eacute;&eacute;criture et dans la lecture, g&eacute;n&egrave;re une narrativit&eacute; qui se reconfigure diff&eacute;remment &agrave; chaque fois. Tout se passe comme si ce qui &eacute;tait en creux en 2004 devient visible voire le projet d&rsquo;une &laquo;&nbsp;forme litt&eacute;raire&nbsp;&raquo; (par le site, la mise en &laquo;&nbsp;histoire&nbsp;&raquo; des espaces)&nbsp;:</p> <blockquote> <p style="text-align: justify; padding-left: 30px;">Sur le th&egrave;me de la voiture enfance, une commande de roman pour une collection du Seuil Jeunesse a donn&eacute; ce petit r&eacute;cit, Autoroute, comme je l&rsquo;ai approch&eacute; une autre fois dans un fragment de Temps Machine sur mon grand-p&egrave;re, et comme enfin j&rsquo;ai pu l&rsquo;affronter par ce masque mortuaire de mon p&egrave;re dans M&eacute;canique. [&hellip;] Que mon rapport &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre s&rsquo;&eacute;tablirait par ce livre palp&eacute; en creux, d&eacute;tail par d&eacute;tail, &agrave; mesure des r&eacute;cits qui se chevauchent&nbsp;<a href="#_ftn4" name="_ftnref4">[4]</a>.</p> </blockquote> <p style="text-align: justify;">Le site comme <a href="https://komodo21.fr/immeuble-monument-oeuvre/">&oelig;uvre</a>, donc, mais &laquo;&nbsp;&oelig;uvre&nbsp;&raquo; non trop fig&eacute;e, non trop monumentale, l&rsquo;&oelig;uvre du c&ocirc;t&eacute; de ce que Barthes appelle &laquo;&nbsp;texte&nbsp;&raquo;, l&rsquo;&oelig;uvre comme &laquo;&nbsp;tension&nbsp;&raquo;, en prenant appui sur Blanchot&nbsp;:</p> <blockquote> <p style="text-align: justify; padding-left: 30px;">L&rsquo;&oelig;uvre n&rsquo;est pas l&rsquo;unit&eacute; amortie d&rsquo;un repos. Elle est l&rsquo;intimit&eacute; et la violence de mouvements contraires qui ne se concilient jamais et qui ne s&rsquo;apaisent pas&nbsp;<a href="#_ftn5" name="_ftnref5">[5]</a>.</p> </blockquote> <p style="text-align: justify;">Donc l&rsquo;&oelig;uvre, pens&eacute;e non comme reposante ou repos&eacute;e, non gisante, couch&eacute;e, mais comme &laquo;&nbsp;instable&nbsp;&raquo;&nbsp;<a href="#_ftn6" name="_ftnref6">[6]</a> incluant les dimensions d&rsquo;esquisse, d&rsquo;h&eacute;t&eacute;rog&egrave;ne, d&rsquo;inachev&eacute;&nbsp;<a href="#_ftn7" name="_ftnref7">[7]</a>&hellip;&nbsp;; comme &laquo;&nbsp;l&rsquo;album&nbsp;&raquo; tel qu&rsquo;il est d&eacute;fini par Barthes, et oppos&eacute; au &laquo;&nbsp;Livre&nbsp;&raquo; dans <em>La Pr&eacute;paration du roman</em>&nbsp;: &laquo;&nbsp;Deux formes fantasm&eacute;es&nbsp;: le livre/l&rsquo;album&nbsp;&raquo;, inspir&eacute;es de Mallarm&eacute;&nbsp;: 1) Le Livre&nbsp;: &laquo;&nbsp;architectural et pr&eacute;m&eacute;dit&eacute;&nbsp;&raquo;&nbsp;; 2) L&rsquo;album&nbsp;: &laquo;&nbsp;recueil des inspirations de hasard&nbsp;&raquo; selon l&rsquo;expression de Mallarm&eacute;. L&rsquo;album est &agrave; la fois un &laquo;&nbsp;relev&eacute; de circonstances&nbsp;&raquo;, de l&rsquo;ordre du circonstanciel, du discontinu&hellip;&nbsp;<a href="#_ftn8" name="_ftnref8">[8]</a> &laquo;&nbsp;L&rsquo;album&nbsp;&raquo; est un trait d&rsquo;&eacute;criture, mais aussi de lecture comme l&rsquo;explique F. Bon en diff&eacute;renciant la lecture des livres papier et la lecture des livres num&eacute;riques&nbsp;:</p> <blockquote> <p style="text-align: justify;">Je me souviens des livres. Je me souviens d&rsquo;un livre que j&rsquo;ai lu. Je me souviens de la taille, du poids, de l&rsquo;&eacute;paisseur, du toucher. Dans la m&eacute;moire visuelle que j&rsquo;ai du livre, l&rsquo;organisation des pages et sa typographie. Pour un passage ou une phrase particuli&egrave;re du livre, le savoir obscur de son rep&eacute;rage dans l&rsquo;&eacute;paisseur du livre (je vais chercher plut&ocirc;t au d&eacute;but, plut&ocirc;t vers la fin) et de la spatialit&eacute; discontinue de la page (ce passage &eacute;tait plut&ocirc;t en bas &agrave; gauche, en haut &agrave; droite). En num&eacute;rique, ce rep&eacute;rage est perdu&nbsp;: je le remplace par un artefact&nbsp;: recherche d&rsquo;occurrence, sur un mot significatif ou qui me permette un th&egrave;me pr&eacute;cis&eacute;ment reli&eacute; &agrave; cette recherche. Ce faisant, je fais &eacute;merger une nouvelle organisation mentale du livre, compos&eacute;e de strates th&eacute;matiques, sans logique lin&eacute;aire. La table des mati&egrave;res, qui permettait le rep&eacute;rage arborescent dans le livre-volume (y compris dans l&rsquo;expression courante&nbsp;: une biblioth&egrave;que de tant de milliers de volumes) avec des six faces et huit angles, fait place &agrave; une autre structuration, par tranches th&eacute;matiques &eacute;mergentes. Lorsque je compose un nouveau travail, ce nouveau mode de recherche devient peu &agrave; peu le nouveau mode d&rsquo;organisation en amont de la composition produite&nbsp;<a href="#_ftn9" name="_ftnref9">[9]</a>.</p> </blockquote> <p style="text-align: justify;">Il y appara&icirc;t une opposition entre lin&eacute;aire et non lin&eacute;aire qui caract&eacute;risait en quelque sorte le passage de l&rsquo;organisation de la page papier &agrave; la fen&ecirc;tre de l&rsquo;&eacute;cran, pourtant les deux modes coexistent sur les deux supports, ce que nous allons voir dans une de ces initiatives, g&eacute;n&eacute;r&eacute;es par la vie des r&eacute;seaux, ses conversations, ses trouvailles et ses coups de c&oelig;ur. Car la <strong>visite guid&eacute;e | l&rsquo;actu du site en vid&eacute;o, 01, </strong>doit son existence au r&ocirc;le de propulseur que Fran&ccedil;ois Bon assume sur son site, en occurrence un journal de bord et une revue de blogs hebdomadaire o&ugrave; il se filme lui-m&ecirc;me devant son ordinateur&nbsp;<a href="#_ftn10" name="_ftnref10">[10]</a>.</p> <p style="text-align: justify;">Cette vid&eacute;o participe aux conversations du r&eacute;seau, les met en sc&egrave;ne d&rsquo;une mani&egrave;re diff&eacute;rente&nbsp;: l&rsquo;auteur rend compte de son travail, &agrave; travers ses lectures (qui ont donn&eacute; lieu &agrave; des articles) et des visites de blogs, sites, pages de plateformes, ici Facebook (ce qui donne lieu &agrave; des commentaires oraux). L&rsquo;auteur anticipe des critiques qu&rsquo;on pourrait faire (trop long, trop statique, pas assez de lumi&egrave;re par ci, trop par l&agrave;, etc.), annonce des am&eacute;liorations, lesquelles, on ne le saura pas ni les raisons pour lesquelles le projet est mis en veille (ou abandonn&eacute;). Il y a certainement autre chose &agrave; critiquer, mais ce n&rsquo;est pas le propos pour le moment. Il s&rsquo;agit plut&ocirc;t de s&rsquo;interroger sur le statut d&rsquo;une telle page&nbsp;: preuve visible d&rsquo;une exp&eacute;rimentation, improvisation archiv&eacute;e, projet class&eacute;&nbsp;? D&rsquo;un autre c&ocirc;t&eacute;, organisation spatio-temporelle du propos, lin&eacute;arit&eacute; ou discontinuit&eacute;, pour interroger la distinction entre livre et web, qui r&eacute;unit ici trois m&eacute;dias &agrave; la fois.</p> <p style="text-align: justify;">Le <a href="https://komodo21.fr/cms-content-management-system-forme-vide/">site-&oelig;uvre</a> se veut atelier en temps r&eacute;el, ne sert pas uniquement de lieu d&rsquo;exp&eacute;rimentation, mais aussi d&rsquo;archive de ces m&ecirc;mes exp&eacute;rimentations&nbsp;: il accueille tout &ndash; depuis les pages historiques aux pistes &agrave; d&eacute;velopper, les culs-de-sac, les tours en spirales, les vestiges. Il avance autant qu&rsquo;il garde et stocke les traces ant&eacute;rieures.</p> <p style="text-align: justify;"><em>Apr&egrave;s le livre</em> cite dans un autre contexte des &laquo;&nbsp;formes [qui] p&eacute;riclitent, s&rsquo;&eacute;vanouissent.&nbsp;&raquo;, un ph&eacute;nom&egrave;ne qui touche &eacute;galement toute structure ouverte &agrave; l&rsquo;exp&eacute;rimentation. Cependant, le site est en m&ecirc;me temps une sorte de garde-fou pour d&eacute;fier le c&ocirc;t&eacute; &eacute;ph&eacute;m&egrave;re de l&rsquo;exp&eacute;rimentation, en gardant sa trace, en la gardant (comme tout le reste d&rsquo;ailleurs) en plusieurs versions et strates, sur le serveur, accessible ou non au public, en sauvegarde locale et/ou dans le nuage, puis dans les archives du web, le cimeti&egrave;re des tombeaux du web, jusqu&rsquo;&agrave; ce que l&rsquo;auteur ou un incident, une obsolescence en d&eacute;cide autrement.</p> <p style="text-align: justify;">Quel est le statut de cette visite guid&eacute;e &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur du site&nbsp;? Est-ce un pense-b&ecirc;te (du genre &laquo;&nbsp;&agrave; ne pas recommencer&nbsp;&raquo;), une preuve (&laquo;&nbsp;on l&rsquo;a fait, essay&eacute;&nbsp;&raquo;), des vestiges oubli&eacute;s dans les m&eacute;andres du site (&laquo;&nbsp;on va de l&rsquo;avant, et on ne revient pas&nbsp;&raquo;)&nbsp;? Ou est-ce que ce sont des questions inutiles, secondaires (v. maintenance d&rsquo;un site en g&eacute;n&eacute;ral, d&eacute;cision de garder, de supprimer, etc.)&nbsp;? <em>Apr&egrave;s le livre</em> consacre tout un chapitre sur tout ce qui se perd dans l&rsquo;entropie du net.</p> <p style="text-align: justify;"><span style="background-color:#f1c40f;">Vid&eacute;o</span></p> <p style="text-align: justify;"><small>Doc. 1&nbsp;‒ &laquo;&nbsp;visite guid&eacute;e | l&rsquo;actu du site en vid&eacute;o, 01&nbsp;&raquo;,&nbsp;25 /08/2013 &ndash; vid&eacute;o retir&eacute;e du site Tiers Livre, web et litt&eacute;rature.</small></p> <p style="text-align: justify;">L&rsquo;extrait que j&rsquo;ai gard&eacute; concerne un projet collectif de Daniel Bourrion&nbsp;<a href="#_ftn11" name="_ftnref11">[11]</a> et repr&eacute;sente une petite surprise dans la revue des blogs amis, si le visiteur ne s&rsquo;est pas laiss&eacute; d&eacute;courager par l&rsquo;illisibilit&eacute; du document et est all&eacute; au-del&agrave; la minute affich&eacute;e dans chaque pied de page&nbsp;: l&rsquo;ombre de la main qui essaie de saisir le mouvement de l&rsquo;&eacute;cran, de canaliser les paroles du commentateur, et qui par magie change de page apr&egrave;s avoir s&eacute;lectionn&eacute; sauvagement des passages &ndash; c&rsquo;est &eacute;videmment le clic sur le trackpad, le curseur qui s&rsquo;est transform&eacute; en petite main pour doubler la main gesticulant devant l&rsquo;&eacute;cran. Je n&rsquo;aurais pas vu de rapport avec une phrase de Bernard No&euml;l, si je n&rsquo;avais pas relu son <em>Espace du po&egrave;me</em>, qui venait juste d&rsquo;&ecirc;tre r&eacute;&eacute;dit&eacute;&nbsp;:</p> <blockquote> <p style="text-align: justify; padding-left: 30px;">La main, en r&eacute;volte contre la bouche, d&eacute;veloppe directement l&rsquo;&eacute;lan verbal&nbsp;: elle retrousse la ligne, la redresse et met debout le corps du po&egrave;me&nbsp;<a href="#_ftn12" name="_ftnref12">[12]</a>.</p> </blockquote> <p style="text-align: justify;">Dans cette situation d&rsquo;inachev&eacute;, le site &agrave; travers cette page se soumet &agrave; la temporalit&eacute; du <a href="https://komodo21.fr/moviment/">mouvement</a>, pas seulement parce que la visite guid&eacute;e contient des images et une parole qui d&eacute;filent, mais aussi dans son abandon ult&eacute;rieur.</p> <p style="text-align: justify;">La visite guid&eacute;e noue aussi des liens &agrave; la <a href="https://komodo21.fr/fbon-collectifs-reseaux/">conversation</a> permanente sur twitter, qui si elle a beau &ecirc;tre &eacute;crite, d&eacute;file comme une conversation orale avec ses continuit&eacute;s et ses ruptures. Le caract&egrave;re d&rsquo;archive permet autant le retour que l&rsquo;oubli, ou le hasard de la (re)trouvaille, ce qu&rsquo;on appelle par ailleurs la s&eacute;rendipit&eacute;, o&ugrave; l&rsquo;on trouve ce qu&rsquo;on n&rsquo;a pas cherch&eacute;. Est ouvert par l&agrave; un espace &eacute;norme dans lequel nous avons tendance &agrave; nous perdre sans &ecirc;tre conscients des fils qui nous conduisent d&rsquo;un lien &agrave; l&rsquo;autre, des moteurs qui nous pistent pour nous soumettre d&rsquo;autres liens dans l&rsquo;espoir de nous guider vers les espaces cibl&eacute;s par les <a href="https://komodo21.fr/cms-content-management-system-forme-vide/">programmateurs</a>.</p> <h2 style="text-align: justify;">Notes<br /> &nbsp;</h2> <p style="text-align: justify;"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1">[1]</a> Bernard. No&euml;l, <em>L&rsquo;Espace du po&egrave;me</em>, POL, 1998, p.&nbsp;69-72. Et aussi&nbsp;: &laquo;&nbsp;L&rsquo;espace que je cherche &agrave; rendre sensible est le contraire [des formes fixes]&nbsp;: il appelle la construction au lieu de n&rsquo;avoir d&rsquo;existence qu&rsquo;&agrave; partir d&rsquo;elle &ndash; il l&rsquo;appelle puis s&rsquo;y abolit. [&hellip;]. Les formes fixes &ndash; et tel est leur aspect le plus notable &ndash; s&rsquo;imposaient &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre de l&rsquo;ext&eacute;rieur, tout comme la religion imposait de l&rsquo;ext&eacute;rieur ses r&egrave;gles &agrave; l&rsquo;int&eacute;riorit&eacute;&nbsp;; bien au contraire, les formes spatiales dont j&rsquo;&eacute;voque l&rsquo;effet sont internes&nbsp;: elles structurent par orientation, par aimantation et non par contrainte &raquo; (p.&nbsp;160-161).</p> <p style="text-align: justify;"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2">[2]</a> A. Ma&iuml;setti, &laquo;&nbsp;Sites et espaces litt&eacute;raires&nbsp;&raquo;, repris dans <em>Sites et &eacute;critures</em>, publie.net, 2011&nbsp;: &laquo;&nbsp;[&hellip;] le site n&rsquo;est plus localis&eacute; dans l&rsquo;espace de tel ou tel carnet, ni livr&eacute; &agrave; l&rsquo;auteur seul &ndash; il est &agrave; la fois d&eacute;-mat&eacute;rialis&eacute; dans l&rsquo;espace du web, et re-configur&eacute; sur chaque &eacute;cran&nbsp;: c&rsquo;est parce que cet espace n&rsquo;est de nulle part, qu&rsquo;il peut se porter partout. Aujourd&rsquo;hui, avec la multiplication des supports (smartphones, tablettes, ordinateurs de toutes tailles), beaucoup de ces sites int&egrave;grent des moyens pour moduler cet espace en fonction des supports&nbsp;: embarquer telle ou telle police selon les appareils, changer les dispositions, etc. L&rsquo;espace n&rsquo;existe plus nativement, ou d&rsquo;origine. Il n&rsquo;est pas l&rsquo;origine en amont du texte, mais sa configuration progressive selon ses supports.&nbsp;&raquo;</p> <p style="text-align: justify;"><a href="#_ftnref3" name="_ftn3">[3]</a> Fran&ccedil;ois Bon, &laquo;&nbsp;Digression | ce que serait le site d&rsquo;une seule histoire&nbsp;&raquo;, en ligne <a href="http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3749">ici</a>.&nbsp;Consult&eacute; le 5 juin 2015.</p> <p style="text-align: justify;"><a href="#_ftnref4" name="_ftn4">[4]</a> Fran&ccedil;ois Bon, entretien Th. Hesse, 2003, p. 4.</p> <p style="text-align: justify;"><a href="#_ftnref5" name="_ftn5">[5]</a> Maurice Blanchot, <em>L&rsquo; espace litt&eacute;raire</em>, Paris, Gallimard, 1955/2009, p. 300.</p> <p style="text-align: justify;"><a href="#_ftnref6" name="_ftn6">[6]</a> Fran&ccedil;ois Bon, <em>Apr&egrave;s le livre</em>, Paris, Seuil, 2011, p. 10. Ou encore, comme l&rsquo;&eacute;crivent R. Audet et S. Brousseau : &laquo;&nbsp;&oelig;uvre -archive profond&eacute;ment mosa&iuml;qu&eacute;e &raquo; (2011, p. 12).</p> <p style="text-align: justify;"><a href="#_ftnref7" name="_ftn7">[7]</a> Anne Herschberg-Pierrot, <em>Le style en mouvement: litt&eacute;rature et art</em>, Paris, Belin, 2005.</p> <p style="text-align: justify;"><a href="#_ftnref8" name="_ftn8">[8]</a> Roland Barthes, <em>La pr&eacute;paration du roman. I et II, Notes de cours et de s&eacute;minaires au Coll&egrave;ge de France, 1978-1979 et 1979-1980</em>, Paris, Seuil / IMEC, 2003, p. 246-253.</p> <p style="text-align: justify;"><a href="#_ftnref9" name="_ftn9">[9]</a> Fran&ccedil;ois Bon, &laquo;&nbsp;Coupures, transitions, ouvertures (notes pour Shenzhen, m&agrave;j 06)&nbsp;&raquo;, en ligne <a href="http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4051#intime">ici</a>. Consult&eacute; le 4 juin 2015.</p> <p style="text-align: justify;"><a href="#_ftnref10" name="_ftn10">[10]</a> Il arrive que ces tentatives restent assez longtemps disponibles, puis disparaissent du jour au lendemain parce que pour une raison ou une autre l&rsquo;auteur s&rsquo;est rappel&eacute; de son existence.&nbsp;L&rsquo;<a href="http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3635">article 3635</a>&nbsp;ne r&eacute;pond plus. Consult&eacute; le 7 juin 2015. Mais dans une intuition que cet article a &eacute;t&eacute; condamn&eacute; &agrave; dispara&icirc;tre, j&rsquo;ai r&eacute;cup&eacute;r&eacute; la vid&eacute;o en question.</p> <p style="text-align: justify;"><a href="#_ftnref11" name="_ftn11">[11]</a> Daniel Bourrion, Jean-Christophe Diedrich et Olivier Toussaint, &laquo;&nbsp;La crois&eacute;e des routes&nbsp;&raquo;, en ligne <a href="http://www.croiseedesroutes.com/">ici</a>. Consult&eacute; le 7 juin 2015.</p> <p style="text-align: justify;"><a href="#_ftnref12" name="_ftn12">[12]</a> Bernard No&euml;l, <em>L&rsquo;espace du po&egrave;me : entretiens avec Dominique Sampiero</em>, Paris, P.O.L, 1998, repris dans <em>La Place de l&rsquo;autre</em>, &OElig;uvres&nbsp;III, P.O.L 2013, p. 726.</p> </div>