<p>&laquo;&nbsp;Carnet de voyage&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;carnet de route&nbsp;&raquo;&nbsp;: ainsi Soupault d&eacute;signe-t-il deux de ses &eacute;missions radiophoniques, <em>Instantan&eacute;s de Perse </em>(1950) et <em>Bagdad 1950 </em>(1951), deux r&eacute;cits qui tentent timidement de mettre en pratique cet&nbsp;art &eacute;vocatoire dont il r&ecirc;ve en 1952 &nbsp;dans <em>Le Monde des sons</em>. Le pr&eacute;sent article donne quelques aper&ccedil;us de l&rsquo;&eacute;volution entre l&rsquo;illustration sonore dans le premier et la suggestion sensorielle dans le second. On y &eacute;tudie leur statut g&eacute;n&eacute;rique, par comparaison avec la causerie radiophonique et le reportage journalistique, les m&ecirc;mes voyages au Moyen-Orient conduisant plusieurs types de r&eacute;cits selon les supports. De la mise en ondes de ces notations de voyage se d&eacute;gage peu &agrave; peu l&rsquo;id&eacute;e que la radio est une fa&ccedil;on de poursuivre l&rsquo;&eacute;criture de po&eacute;sie par d&rsquo;autres moyens&nbsp;: le motif r&eacute;current des gouttes d&rsquo;eau fait entendre ce qui &eacute;tait&nbsp; dans l&rsquo;&oelig;uvre de Soupault depuis <em>Les Champs magn&eacute;tiques, </em>&nbsp;une &laquo;&nbsp;m&eacute;taphore obs&eacute;dante&nbsp;&raquo; de la naissance du po&egrave;me. Les ressources &eacute;vocatoires du son, sup&eacute;rieures &agrave; celles de l&rsquo;image visuelle, font alors de la radio le medium le plus fid&egrave;le de la po&eacute;sie.</p>